La production de copies littéraires connaît un important développement à Chirâz en Iran sous la dynastie des Turkmènes Aq Qoyyûnlû entre 1467 et 1503. Peut-on cerner des caractéristiques de cette production ? Se différencie-t-elle de celles d’autres centres contemporains, notamment Tabrîz et Hérât ? En examinant un corpus de soixante manuscrits datés, cette étude vise à analyser les différentes composantes du codex de Chirâz (papier, mise en page et réglure, écritures, reliure, …) ainsi que les décors (enluminures et illustrations) mis en œuvre afin d’en dégager les spécificités. Héritiers de la tradition de livres décorés timourides, des artisans du livre deviennent les experts de ce qu’il convient une production en série d’items finement calligraphiés, toujours enluminés et souvent ornés d’illustrations. La présente étude permet de montrer l’évolution d’une production de cour à une conception de copies par des ateliers privés, à un moment où la gestion du pouvoir passe d’un système princier à un gouvernorat de généraux turkmènes vers 1480. Cette période est alors marquée par des changements visuels importants, notamment l’usage d’un style particulier d’écriture nasta‘lîq, employé par les copistes de la ville, des formes d’enluminures stéréotypées, ainsi que l’emploi de styles de peintures qualifiés de « commerciaux ». Il en résulte une forte identité visuelle des manuscrits réalisés à Chirâz dans le dernier tiers du XVe siècle, qui sont largement exportés à travers le monde iranien. La pérennité sera assurée au cours du siècle suivant sous la dynastie safavide par les mêmes familles d’artisans, mais aussi sur une plus grande échelle, dans le domaine ottoman notamment. / The production of belletristic copies encountered an important development in the city of Shiraz in Iran between 1467 and 1503. Is it possible to determine characteristics of this production? Are differences visible with manuscripts made in other centres, such as Tabriz and Herat? By examining a corpus of sixty dated manuscripts, this study aims to analyse the physical components of the Shiraz codex (paper, layout and ruling, binding…) as well as decorations (illuminations and illustrations) in order to identify specificities.The book craftsmen inherited their skills and the styles they use from the former Timurid period. They specialized in a mass production of neatly copied items, always adorned with illuminations, and often illustrated. The present research underlines the interactions between this manuscript production and the historical events in Shiraz, in a time when the governorate of Turkmen generals replaced the rule of the prince. The transfer of production from the court atelier to private workshops echoes this change of power. At the same time profound visual changes distinguish the book production, notably a peculiar writing style of nasta‘lîq, only used by Shiraz copyists, as well as stereotyped forms of illuminations and various “commercial” styles of paintings.As a result, a strong visual identity characterises the Chiraz manuscripts. As they were exported to various parts of the Persianate sphere, they had a strong impact on local productions, notably in the Ottoman realm. Furthermore, the same artisans families in Shiraz ensured the permanency of Aq Qoyyunlu models in the first third of the 16th century under the Safavid dynasty.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011AIX10196 |
Date | 20 December 2011 |
Creators | Rettig, Simon |
Contributors | Aix-Marseille 1, Porter, Yves |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0022 seconds