Cette thèse articule géographie et fait religieux, ce dernier n’étant pas seulement étudié en creux mais constituant au contraire l’objet central de l’étude. Les recherches menées partent d’un paradoxe contemporain particulièrement observable dans les sociétés dites occidentales. Leur sécularisation de plus en plus forte, impliquant un effacement progressif de toute référence religieuse dans l’espace public, s’accompagne pourtant, depuis une vingtaine d’années, d’un regain de fréquentation des lieux de pèlerinage, qui touche, certes, les sanctuaires les plus connus, à forte valeur historique et culturelle (le Mont-Saint-Michel, Saint-Jacques-de-Compostelle, par exemple), mais également les plus récents et confidentiels (L’Ile-Bouchard, entre autres). Les pratiques des visiteurs oscillent, au cours d’une même visite, entre pèlerinage et tourisme, remettant en cause les catégories, jusqu’ici restées relativement étanches dans la littérature scientifique francophone, de « pèlerin » et « touriste ». Cette hybridation des pratiques et des publics invite à envisager, comme effet de la sécularisation, une remonétisation de la valeur sacrée et des espaces considérés comme investis de cette valeur. Il s’agit ici, à partir d’une étude comparative des pratiques spatiales dans plusieurs lieux de pèlerinage catholiques en France, en Bosnie-Herzégovine, en Espagne, en Irlande, en Italie, au Mexique et au Portugal, de questionner à nouveaux frais la catégorisation des pratiques pèlerines et touristiques et d’entrer dans l’étude de la valeur spatiale. Les pratiques permettent en effet d’accéder aux représentations de l’espace construites par les visiteurs, qui elles-mêmes trahissent les valeurs dont ces mêmes visiteurs investissent les lieux. Ici est en jeu, dans un contexte de sécularisation, l’évolution, qui oscille entre résistance et résilience, de l’inscription de la valeur sacrée dans l’espace. / This thesis links up geography and religion. Religion, here, is not just a footnote in the analysis but constitutes the central matter of this work. The research work done here, starts from a contemporary paradox, particularly intense in western societies. The latter are under a growing secularization which implies the progressive obliteration of any religious reference in public space. Yet, for twenty years or so, the number of visitors in places of pilgrimage is increasing. This rise concerns not only the most famous pilgrimage centers such as Le Mont-Saint-Michel or Santiago de Compostela, invested with high historical and cultural values, but also some places of pilgrimage more recent and confidential (for instance L’Ile-Bouchard shrine). During a visit, the visitors’ spatial practices fluctuate between pilgrimage and tourism. These variations challenge the categories of “tourism” and “pilgrimage” which are usually kept separated in the French scientific literature. This hybridization of audiences and practices leads to consider the remonetization of the sacred value and the sacred spaces as a consequence of secularization. This thesis is based on a comparative study of spatial practices in several catholic places of pilgrimage in France, Bosnia Herzegovina, Spain, Ireland, Italy, Mexico and Portugal. The purpose here is to question once again the categorization of the practices of pilgrimage and tourism. This work also aims to study the spatial value. Spatial practices allow indeed to grab the representations of space built up by the visitors and these representations betray the values granted to the places by the same visitors. The evolution of the spatial form taken by the sacred value in a secular context, between resistance and resilience, is at stake here.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LYSE2127 |
Date | 25 November 2016 |
Creators | Chevrier, Marie-Hélène |
Contributors | Lyon, Lefort, Isabelle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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