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Pratique déclamatoire et enjeux juridiques dans les Déclamations mineures du Pseudo-Quintilien : la codification du crimen raptus / Declamatory praxis and legal issues in Pseudo-Quintilian’s Minor Declamations : the codification of crimen raptus

Le présent travail constitue une tentative d’interpréter la manière dont le concept du viol émerge comme catégorie pénale, en partant de la réflexion menée par le Pseudo-Quintilien autour du raptus à la fin du Ier et au début du IIe siècle. Ce sont les mécanismes d’édification de la terminologie juridique qui prend en compte le contexte social, et plus concrètement, le degré d’élaboration conceptuelle auquel la jurisprudence sévérienne parviendra un siècle plus tard à l’égard de la qualification du raptus comme crimen vis. À la différence de ses prédécesseurs (déclamateurs et juristes), le Pseudo-Quintilien comprend sous la dénomination du raptus le commerce sexuel illicite (stuprum), commis avec violence (per vim), contre la volonté de la victime qui subit un préjudice corporel et psychique (iniuria). Le rhéteur aborde cette pratique illicite mais non pas encore illégale au stade pré-délictuel, et l’érige en un crimen, en l’inscrivant implicitement dans la procédure de vi publica, afin de dénoncer la tolérance sociale de la violence infligée à une vierge / épouse de condition libre à des fins sexuelles et / ou matrimoniales. En partant des Déclamations mineures qui portent sur le viol, et qui n’ont pas été étudiées de manière systématique comme preuve historique indirecte de la réalité du phénomène aux premiers siècles du Principat, nous examinons le raptus comme crime de violence (crimen vis), reposant sur le préjudice pour atteinte à l’intégrité physique et morale (iniuria) d’une vierge / épouse de condition libre. Faute de témoignages directs sur la réalité antique des femmes violées, nous déplaçons l’intérêt vers l’origine du processus culturel, qui caractérise la vie des citoyennes nubiles : le contexte de la formation de l’aristocratie masculine, qui crée les identités féminines en matière de viol. En faisant valoir la performance de la persona du Pseudo-Quintilien, nous proposons une interprétation du raptus, en conformité avec la perspective du genre, comme phénomène juridique et social, qui engage les relations entre sexes / statuts / classes, et qui influe sur la réalité sociale par son acte de dire. / The present work is an attempt to interpret the way in which the concept of rape emerges as a criminal category, starting from the reflection conducted by the Pseudo-Quintilian on the notion of raptus at the end of the 1st and the beginning of the 2nd century. It is a question of the mechanisms of building legal terminology which take into account the social context and, more concretely, that of the degree of conceptual elaboration to which the Roman jurisprudence under the Severan emperors will come a century later with regard to the qualification of the raptus as crimen vis. Unlike its predecessors (declaimers and jurists), Pseudo-Quintilian understands under the denomination of raptus the illicit sexual act (stuprum), committed with violence (per vim), against the will of the victim who suffers corporeal and moral injury (iniuria). Pseudo-Quintilian addresses this unlawful but not yet illegal practice at the pre-criminal stage, and sets it up as a crimen by implicitly inscribing it in the procedure of vi publica in order to denounce the social tolerance of violence inflicted on a virgin / wife of free status for sexual and / or matrimonial purposes. Starting from the Minor Declamations on rape, which have not been systematically studied as indirect historical evidence of the phenomenon in the first centuries of the Roman Empire, we examine raptus as a crime of violence (crimen vis), based on damage to the physical and moral integrity (iniuria) of a virgin / wife of free status. In the absence of direct testimony on the ancient reality of women who have been raped, we are shifting the interest in the origin of the cultural process which characterizes the life of nubile citizens, i.e. the educational context of Roman patricians which creates female identities with regard to rape. By emphasizing the performance of Pseudo-Quintilian’s persona, we propose a gendered interpretation of raptus as a legal and social phenomenon which engages relations between sexes / status / social classes, and which influences the social reality by its act of enunciation.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA040207
Date18 December 2017
CreatorsPapakonstantinou, Neféli
ContributorsParis 4, Université nationale d'Athènes, Franchet d'Espèrey, Sylvie
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text, Image

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