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Le mobilier funéraire d'Hector de Troie dans les enluminures médiévales : entre traditions et merveillesLegendre, Agathe 27 January 2024 (has links)
Le personnage d'Hector, guerrier troyen, est aussi l'un des Neuf Preux ayant marqué l'imaginaire de l'aristocratie laïque du Moyen Âge. Le héros, malgré sa mort prématurée dans le récit, joue un rôle de premier plan dans le Roman de Troie. Écrit vers 1160 par le clerc français Benoît de Sainte-Maure, ce texte appartient à la catégorie des romans antiques qui se développe au XIIe siècle en reprenant des textes épiques de l'Antiquité. Les romans antiques se caractérisent notamment par la présence d'ekphraseis qui relèvent du topos littéraire de la merveille médiévale, particulièrement apprécié au sein de l'élite laïque. Le Roman de Troie constitue en quelque sorte le fondement sur lequel se basent plusieurs autres auteurs de la fin du Moyen Âge pour remanier la matière troyenne, qui relève évidemment du monde païen. De cette tradition littéraire, nous avons choisi de traiter du motif ekphrastique de l'exposition du cadavre d'Hector dans son tombeau merveilleux. Ce motif a été enluminé à plusieurs reprises et ce, dans divers manuscrits datant de la période allant de la fin du XIIIe siècle au début du XVIe siècle. Le but de notre recherche est d'interroger, dans la logique de la relation image-texte (approche), la nature de la relation entre la représentation iconographique et sa description en réfléchissant aux relations entre les traditions funéraires de l'Occident chrétien et le topos littéraire de la merveille. En d'autres termes, nous tentons de cerner les « solutions » choisies pour négocier les tensions entre la tradition chrétienne et l'imaginaire profane (problématique). Le premier chapitre est dévolu à la présentation de notre corpus varié, à l'élaboration du bilan historiographique et à la présentation de la méthodologie, soit une analyse sérielle d'un corpus d'images tendant vers l'exhaustivité. Dans le deuxième chapitre, nous interrogeons la première sous-catégorie de notre corpus : plusieurs enluminures évacuent le tombeau au profit d'un cercueil conventionnel. Nous démontrons que ces représentations, dans l'optique d'une économie du processus de création, s'inscrivent dans l'iconographie et la réalité des rituels chrétiens traditionnels. Le troisième chapitre concerne la deuxième sous-catégorie de notre corpus, soit les enluminures qui figurent directement le tombeau ekphrastique. Elles sont le fruit de processus de création diversifiés et inventifs, dont la majorité produit des représentations à caractère hybride. Ces dernières font coïncider la typologie réelle des monuments funéraires et les données merveilleuses de l'ekphrasis en soulignant la symbolique princière, sainte et païenne du héros. Quelques tombeaux enluminés prennent aussi une apparence inédite. Nous observons que, dans l'ensemble, l'origine géographique des œuvres a une influence importante sur le rendu iconographique du tombeau et des personnages. Enfin, l'ultime chapitre se concentre plus spécifiquement sur le cadavre exposé d'Hector et/ou son effigie ressemblante. Nous avons l'intuition que les représentations enluminées ne sont pas étrangères à certaines conceptions symboliques du corps (ou de sa représentation) au Moyen Âge. Tout en démontrant que notre corpus reflète les mondes religieux, politique, culturel et imaginaire de ses producteurs, nous contribuons à la recherche encore naissante sur l'iconographie du topos littéraire de la merveille médiévale. Read more
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La « matière troyenne » dans la littérature médiévale : Guido delle Colonne Historia destructionis Troiae : introduction, édition-traduction partielles et commentaireBedel, Marie 14 June 2014 (has links)
Ce travail propose d’étudier l’un des nombreux textes médiévaux portant sur le mythe de la guerre de Troie. Transmis à l’Occident médiéval non pas par le biais d’Homère mais par celui des classiques latins et de certains auteurs de l’Antiquité tardive, ce mythe connut un immense succès en Europe durant tout le Moyen Âge, malgré l’ignorance du grec et de l’Iliade. Nous avons choisi d’éditer partiellement et de commenter l’un des plus importants monuments de la matière troyenne médiévale, texte presque inédit aujourd’hui, car totalement délaissé depuis la Renaissance et le retour aux textes anciens. Dans une introduction, nous avons exposé les principes de notre travail d’édition, c'est-à-dire listé les différents manuscrits utilisés par l’éditeur précédent (Nathaniel Griffin), puis surtout présenté notre manuscrit de base, le Cod. Bodmer 78, absent de la liste des manuscrits collationnés par Griffin. Puis nous avons consacré un chapitre à la langue du texte, un latin médiéval très lisible quoiqu’empreint de « modernismes », notamment au niveau du lexique. Puis, après avoir présenté le texte, sa langue et notre méthode d’édition, nous avons exposé le peu d’éléments que nous avions sur notre auteur, sa vie, son œuvre et le contexte intellectuel au milieu duquel il évolua dans la Sicile du XIIIe siècle, ainsi que l’engouement européen pour la matière troyenne qui explique son choix de reprendre ce grand mythe dans son Historia. Enfin il nous a fallu évoquer les nombreuses sources utilisées par Guido delle Colonne, ses sources directes, indirectes ou inavouées. En dernier lieu, nous avons offert un résumé de chaque livre édité et traduit. Suit une bibliographie détaillée sur les manuscrits et éditions anciens de ce texte, des manuels, le contexte culturel et historique en Europe et en Sicile au Moyen Âge, les textes grecs, latins et vernaculaires se rapportant à la guerre de Troie et ayant influencé notre auteur de près ou de loin, les ouvrages critiques sur le traitement de cette matière troyenne dans l’Antiquité et au Moyen Âge, et enfin les quelques éléments bibliographiques portant sur Guido et sur son œuvre. Vient ensuite notre édition-traduction. La traduction est accompagnée d’un double apparat : un apparat des sources et réminiscences ainsi qu’un apparat critique qui prend en compte et compare les leçons contenues dans notre manuscrit de base avec les variantes citées par l’éditeur précédent dans les quelques manuscrits qu’il a utilisés. Au bas de la traduction, figurent des notes d’érudition destinées aux noms ou des faits cités dans le texte et qui méritent une explication. Après cette partie introduction philologique et édition, la deuxième grande partie de cette thèse consiste en un commentaire et des annexes. Dans notre commentaire, nous avons souhaité interroger notre texte dans ses aspects narratologiques, thématiques, génériques, linguistiques et idéologiques. C’est pourquoi nous avons consacré un premier chapitre à l’étude narratologique du texte, son contenu, son agencement, ses techniques narratives, son utilisation des sources et ses principales thématiques. Dans une seconde partie, nous avons abordé le genre et le ton de cette Historia, qui se veut un texte historique quoique traitant une matière fictionnelle puisque mythologique à une époque où les genres littéraires ne sont pas encore définis et encore moins cloisonnés ; nous avons en outre longuement commenté et illustré le choix de l’écriture en prose et en latin à une époque où la mode est au vers et au vernaculaire. Enfin, notre troisième chapitre porte sur le contenu scientifique, politique et idéologique de ce texte truffé de parenthèses érudites et morales. En dernier lieu, nous avons proposé une édition diplomatique de la partie non éditée ni traduite du manuscrit, ainsi que des annexes sur les manuscrits et le vocabulaire, et bien sûr des index des noms propres et un glossaire des mots rares ou surprenants. / This work proposes to explore one of the many medieval texts on the myth of the Trojan War. Transmitted to medieval Europe not through Homer but by the Latin classics and some authors of late Antiquity, this myth was a huge success in Europe during the middle Ages, despite the ignorance of the Greek and the Iliad. We chose to partially edit and comment on one of the most important monuments of the medieval Trojan material, almost unpublished text today because totally abandoned since the Renaissance and the return to the ancient texts. In an introduction, we exposed the principles of our editing work, that is to say, listed the various manuscripts used by the original publisher (Nathaniel Griffin) and especially presented our basic manuscript, Cod. Bodmer 78, absent from the list of manuscripts collated by Griffin. Then we have a chapter on the language of the text, a medieval Latin highly readable although full of "modernism", particularly in terms of vocabulary. Then, after introducing the text, the language and our editing method, we exposed the little things we had on our author, his life, his work and the intellectual context in which he evolved in thirteenth century Sicily, and the European craze for the Trojan material explains his choice to take this great myth in his Historia. Then, we had to mention the many sources used by Guido delle Colonne, its indirect or direct or unacknowledged sources. Lastly, we provided a summary of each book published and translated. Then follows a detailed bibliography on manuscripts and old editions of this text, textbooks, historical and cultural context in Europe and Sicily in the Middle Ages, the Greek texts, Latin and vernacular related to the Trojan War and that influenced our author near or far, the critical works on the treatment of this Trojan material in antiquity and the Middle Ages, and finally some bibliographic elements on Guido and his work. Then comes our edition-translation. The translation is accompanied by a double pageantry: one for the sources and reminiscences, and a critical apparatus that considers and compares the lessons contained in our manuscript with basic variants cited by the previous editor in some manuscripts that he used. At the bottom of the translation include scholarly notes for names or facts mentioned in the text and deserve an explanation. After this introduction and part philological edition, the second major part of this thesis consists of a comment and annexes. In our review, we wanted to examine our text in its narratological, thematically, linguistic, generic and ideological aspects. That is why we have devoted the first chapter to the narratological study of the text, its content, its layout, its narrative techniques, use of sources and its main themes. In a second part, we discussed the type and tone of the Historia, which intends to be a historical text while attending a fictional material since mythological, at a time when genres are not yet defined and less compartmentalized; we have also commented extensively and illustrated the choice of writing in prose and Latin at a time when fashion is to poetry and vernacular. In the end, our third chapter focuses on the scientific, political and ideological content of this text peppered with parentheses and moral scholars. Finally, we proposed a diplomatic edition of the unedited or translated part of the manuscript, as well as appendices on manuscripts and vocabulary, and of course the name index and a glossary of rare or surprising words. Read more
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Hector au Moyen Age : définition et évolution d'un personnage épique et romanesque / Hector in the Middle Ages : Definition and evolution of an epic and romantic characterCozette, Sandrine 18 January 2014 (has links)
L’engouement du Moyen-Âge pour le mythe troyen se traduit tout particulièrement à travers sa figure centrale, Hector. Benoît de Sainte-Maure, qui s’appuie sur la tradition homérique telle que l’a transmise la littérature latine tardive (Ilias latina, Éphéméride de la guerre de Troie de Dictys de Crète, Histoire de la destruction de Troie de Darès le Phrygien), fait du fils de Priam le héros incontesté de son œuvre, le Roman de Troie, et glorifie les exploits de ce guerrier à la prouesse exemplaire. Ce texte constitue le jalon majeur de la construction du mythe d’Hector à l’époque médiévale, dont témoignent les réécritures en prose ou en vers, même si, parallèlement, l’histoire de Troie continue d’être transmise par le texte latin de Darès ou sa traduction. À ces deux traditions s’ajoute celle qui naît de l’œuvre de l’Italien Guido delle Colonne, l’Historia destructionis Troiae, réécriture latine du roman de Benoît au XIIIe siècle. Cependant la notoriété de la figure d’Hector s’exprime aussi dans des œuvres où le personnage tend à se dissocier du destin de sa cité et apparaît seul ou associé à d’autres héros, troyens ou non, pour servir de référence en terme de bravoure, ce qui lui vaut de figurer parmi les Neuf Preux. C’est pourquoi le personnage va continuer d’évoluer indépendamment du roman de Benoît et de ses réécritures directes, ce qui se perçoit aussi bien dans la chanson de geste que dans les récits arthuriens. Les valeurs qu’il incarne intéressent aussi bien l’auteur de l’Ovide moralisé que Christine de Pizan. Figure exemplaire, presque archétypale, Hector est aussi un personnage protéiforme dont l’histoire ne cesse d’être réécrite par la tradition médiévale. / In the Middle Ages, the interest in the Trojan myth focuses particularly on its main character, Hector.Using the Homeric tradition inherited from the late Latin literature ( Ilias latina, Ephemeridos belli troiani by Dictys of Crete, De Excidio Troiae historia by Dares the Phrygian) as a basis to his work, Benoît de Sainte Maure makes Priam’s son the uncontested hero of his novel, The Roman de Troie, in which he praises the feats of this exceptional warrior.This text greatly contributes to the construction of Hector’s myth during the Middle Ages, as shown by its rewritings in prose or verse, although the story of Troy was also transmitted via Dares’ Latin text or its translation.In addition to these two traditions, another one appeared in the 13th century with the Italian Guido delle Colonne whose Historia Destructionis Troiae is a Latin rewriting of Benoît’s novel.However, Hector’s fame also asserts itself in other works in which the character tends to dissociate himself from his city’s destiny and appears alone or associated to other heroes, Trojan or not, to serve as a reference in terms of bravery, which earned him his place among the Nine Worthies.That is why this character continues to evolve independently from Benoit’s novel and its rewritings, as can be seen through epic poetry and Arthurian tales.Both Christine de Pizan and the author of Ovide moralisé take an interest in the values he embodies.Hector is a model, almost an archetypal figure as well as a character whose story never ceased being rewritten by Medieval tradition. Read more
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