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Les gestes professionnels des enseignants de disciplines dites non linguistiques dans trois établissements à dispositif d’enseignement bilingue français-arabe en Egypte / Professional gestures of teacher of non-linguistic subject from three Egyptian schools with bilingual French-Arabic programsPegourie Khellef, Marjorie 06 November 2019 (has links)
De quelle manière un enseignant de discipline dite non linguistique (DdNL) prend-il en charge la situation exolingue de sa classe ? En d’autres termes, quelle place pour la L2 dans les pratiques des enseignants de DdNL ? Cette question de recherche a été posée à 60 acteurs éducatifs variés de trois écoles religieuses bilingues français-arabe en Egypte. Le corpus est constitué de séquences filmées de cours de sciences et de mathématiques en français, d’entretiens audios des différents acteurs et de matériel pédagogique. Cela a permis de procéder à une analyse quantitative et qualitative, contextualisée, des pratiques observées. Les résultats montrent que les enseignants mettent tous en œuvre des gestes de médiation et des gestes discursifs en cours de DdNL, qu’il existe des gestes de médiation plus spécifiquement disciplinaires, que l’alternance codique est utilisée par tous, et que les enseignants utilisent la dimension métalangagière et métalinguistique pour expliquer le fonctionnement de la L2 tout en constituant un registre discursif disciplinaire. Ceci permet de conclure que les enseignants de DdNL ont aussi pour objet d’enseignement certaines dimensions de la L2. Toutefois, l’existence de ces pratiques ne suffit pas à les légitimer, ni auprès des enseignants de DdNL, ni auprès des autres acteurs éducatifs. Ce paradoxe entre pratiques et représentations induit une zone d’incertitude sur ce que doivent être les gestes de métiers des enseignants de DdNL. La finalité de notre étude tente de lever cette ambiguïté en observant, en relevant, en définissant et en catégorisant les gestes professionnels traitant de la L2 en cours de DdNL et en convoquant l’état de la recherche dans le domaine de la didactique des DdNL. / How teachers of non-linguistic subjects take in charge the exolingual situation of their classroom ? What space is made for L2 within the practices of these teachers ? This question was asked to 60 educational actors from three religious bilingual French-Arabic schools in Egypt. The corpus is made of sequences of footage during science and mathematics classes, of recorded interviews of various actors and of teaching material. This allows to move forward with a quantitative and qualitative analysis of the practices observed. The results show that all the teachers use mediation and discursive gestures in their lessons. Some mediation gestures are more specific to some subjects, all teachers use code switching, and metalinguistic and « metalangagière » dimension for L2 explanation, which is helping for developing discursive register for each discipline. In conclusion, non-linguistic subject teachers consider L2 as a teaching target. Nevertheless, the existence of these practices doesn’t allow legitimation by teachers themselves or by other educational actors. This paradox between practices and representations produces doubt about what should be a professional gesture for the sample of teachers in our corpus. The outcome of our study is precisely to remove this ambiguity by observing, pointing out, defining and categorizing professional gestures concerning L2 during a non- linguistic subject lesson and supporting by present research on immersion and integration, in a didactic field.
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L'identite professionnelle des professeurs d'anglais "locuteurs natifs" exercant en France depuis le traité de Maastricht : Entre conservation ontologique et acculturation. Les limites du capital natif. / The professional identity of native English-speaking teachers in France since the Treaty of Maastricht. : Exploring the limits of an initial linguistic and cultural capital, between ontological conservation and acculturation.Griffin, Claire 19 November 2012 (has links)
Depuis l’ouverture des concours de recrutement de l’Éducation nationale aux ressortissants européens, au début des années 1990, de nombreux Britanniques et Irlandais ont rejoint le contingent d’enseignants certifiés et agrégés d’anglais. Ces professeurs d’anglais « locuteurs natifs » (PALN) n’ont pas été socialisésen France et mettent parfois des années à décoder le système éducatif français et leur intégration professionnelle dépend de nombreux facteurs. Si le CAPES et l’Agrégation constituent une étape cruciale dans le processus d’interculturation, parce qu’ils initient les candidats anglophones aux normes, règles et valeurs du système éducatif français et de l’anglais-objet d’étude universitaire et d’enseignement-apprentissage en France, ces premiers ne sont en réalité que les prémisses d’une longue construction de l’identité professionnelle de ces enseignants. La présente enquête, élaborée dans une perspective ancrée et compréhensive et qui s’appuie sur des méthodes mixtes, a permis au chercheur d’explorer comment les PALN perçoivent leur vie et leur identité professionnelles. Une analyse du discours des participants et des interactions enquêteur-enquêté amène le chercheur au cœur de la problématique identitaire des enseignants« natifs » qui se retrouvent face à un paradoxe : si le « capital natif » est un atout pour réussir les concours de recrutement, une interculturation (Demorgon, 1999) « trop » réussie peut fragiliser ce même capital qui, pour conserver son intérêt et rester dynamique, doit être sans cesse actualisé. / Since the early 1990s, EU citizens have been able to sit the competitive examinations which give access to qualified teacher status within the French education system, without needing to have French nationality. This change has attracted British and Irish candidates who were not necessarily qualified to teach before moving to France and who, as native English-speaking teachers (NESTs), were not socialized there. Consequently, it sometimes takes them years to decode the French education system. For these teachers, comfortable professional integration depends on their capacity to adjust not only to the requirements of French schools, but also to the French approach to teaching and learning English. Taking the CAPES is one step towards interculturation, since by doing so, English-speaking candidates gain an insight into the norms, rules and values of the French education system and see how English is taught at university and in schools in France. However, passing the exam is only the first step towards building aprofessional teacher identity, which is a long process. The present investigation into the professional identity of NESTs from the UK and Ireland was constructedfrom a Grounded Theory and interpretative perspective using mixed methods. The researcher seeks to understand how participants perceive their professional identity and life as English teachers in the French education system. An analysis of participants’ discourse and of interviewer/participant interaction brings tolight the following paradox: the initial “gift” which helps NESTs through the rigorous state examinations can be weakened by strong interculturation and needs to be updated and enriched in order to remain an asset.
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Conception et mise à l'essai d'un programme de métaphonologie bilingue français-anicinapemowin : une étude exploratoire en milieu scolaire anicinape auprès d'élèves au premier cycle du primaire au QuébecWiscutie-Crépeau, Nancy 25 May 2022 (has links)
Cette étude exploratoire menée au Québec dans une école située dans une communauté anicinape porte sur le développement des capacités métaphonologiques d'élèves anicinapek (n=9) scolarisés en français au premier cycle du primaire. Son principal objectif était de concevoir et de mettre à l'essai un programme de métaphonologie en français et en anicinapemowin fondé sur la typologie de Yopp (1988), en exploitant une littérature de jeunesse culturellement pertinente au vécu des élèves. D'une part, les sous-objectifs de la recherche étaient de 1) décrire les connaissances initiales des élèves dans les deux langues (conscience phonologique, décodage, compréhension en lecture); 2) documenter leurs représentations des langues et 3) documenter les changements potentiels quant à ces connaissances et représentations des langues à la suite du programme de métaphonologie. De l'autre, nous voulions 4) décrire les pratiques pédagogiques initiales des enseignants; 5) dresser un portrait de leurs représentations des langues et 6) documenter les changements potentiels quant à leurs pratiques pédagogiques et représentations des langues à la suite de nos interventions en classe.
Pour décrire le développement des aspects examinés, nous avons convoqué un cadre théorique fondé sur les travaux traitant de l'apprentissage de la lecture en langue première et seconde et fait appel à différents instruments. Pour les élèves, nous avons retenu trois sous-épreuves standardisées (dont deux ont fait l'objet d'une adaptation dans leur version française avant d'être traduites en anicinapemowin) et utilisé un questionnaire sur les représentations des langues. Pour les enseignants, nous avons recouru au questionnaire et à l'entretien semi-dirigé. Nos activités en métaphonologie, conçues en fonction du contexte sociolinguistique de la recherche, ont ciblé des activités litéraciques propices à la création d'un environnement linguistique sécurisant, qui se sont tenues sur une période de 10 semaines. En concomitance avec ces interventions, la prise des données a été ponctuée par trois moments stratégiques, soit avant, pendant et après la mise à l'essai de notre dispositif d'enseignement.
En vue de mieux appréhender ce développement, nous avons mis en relation les facteurs cognitivo-langagiers et socioaffectifs avec certains aspects de notre programme de métaphonologie. Pour compléter cette analyse, nous avons porté notre regard sur les pratiques des enseignants (les facteurs socioéducatifs), en mettant en relation leurs représentations des langues et leurs pratiques pédagogiques. Les résultats montrent que les élèves, davantage familiers avec des pratiques discursives orales, ont progressé sur le plan de leurs habiletés métaphonologiques dans les deux langues, cette progression étant plus rapide chez certains. De plus, la prise en compte de leur répertoire langagier a contribué à soutenir ce développement. Malgré la fragilité de leurs connaissances sur le plan du décodage, la compréhension en lecture des élèves s’édifie progressivement. Les interventions en classe ont également eu des bénéfices tangibles sur les représentations des langues de quelques élèves.
Enfin, notre étude montre que les deux enseignants participants à notre recherche, qui ont recours à des pratiques pédagogiques centrées sur les attentes ministérielles, reconnaissent d'emblée la légitimité des langues des élèves dans leur enseignement. Si cette recherche n'a pas amené de changement marquant dans les pratiques enseignantes, elle a toutefois le mérite d'avoir suscité certaines prises de conscience qui ont eu une incidence sur leurs représentations des langues. Les conclusions invitent les acteurs de la scène éducative à cibler des actions afin de mieux soutenir la formation professionnelle initiale et continue des futurs enseignants et à reconsidérer la place des langues autochtones dans l'éducation des élèves des Premières Nations.
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