Cette étude présente l’évolution de la céramique en Vendée et dans le sud de la Loire-Atlantique du Xe au milieu du XVIIe siècle, restituée à partir de l’analyse de 9 ensembles, correspondant à un total de 38 214 tessons, provenant de sites de consommation de nature castrale, seigneuriale, religieuse ou rurale. Parmi eux, 8 lots font l’objet d’une analyse typochronologique particulière, fondée sur l’établissement préalable d’un répertoire technique et morphologique. Les données recueillies, combinées à celles de 30 sites de comparaison localisés dans l’espace étudié, participent à la mise en place d’une chronotypologie générale, offrant ainsi une meilleure perception du développement des formes des contenants et des productions en usage en Vendée et dans le sud de la Loire-Atlantique durant sept siècles et demi. Par ailleurs, ces données sont comparées aux corpus de sites localisés dans le nord de la Loire-Atlantique, la Bretagne, la Charente-Maritime et les Deux- Sèvres, afin de préciser les différences et les ressemblances entre les récipients utilisés dans ces différents secteurs. Ces réflexions conduisent à la question de l’approvisionnement des sites et à l’identification de la provenance de certains contenants, ainsi qu’à la détermination de plusieurs aires de traditions culturelles et de fabrication. Les modifications et la diversification progressive des céramiques au cours du temps, liées à leur adaptation aux nouvelles habitudes alimentaires, permettent enfin d’évoquer l’évolution des pratiques culinaires et de la table. / This study presents the evolution of the ceramics in Vendée and in the south of Loire-Atlantique from the 10th to the middle of the 17th century. It is based on the analysis of 9 sets, corresponding to a total of 38 214 shards, from consumption sites that have castral, seigneurial, religious or rural nature. Among them, 8 lots are the subject of a particular typochronological analysis, based on the preliminary establishment of technical and morphological director. The collected data, which are combined with those of 30 comparison sites located in the studied area, contribute to the implementation of a general chrono-typology. Thus, it offers a better perception of the development of the shapes of the containers and the productions in use in Vendée and in the south of Loire-Atlantique during seven and a half centuries. In addition, these data are compared to the corpus of sites located in the north of Loire-Atlantique, Brittany, Charente- Maritime and Deux-Sèvres, in order to specify the differences and similarities between the containers used in these different areas. These considerations lead to the question of the supply of sites and the identification of the origin of certain containers, as well as the determination of several areas of cultural and manufacturing traditions. The changes and the gradual diversifications of ceramics over time, related to their adaptation to new eating habits, allowing, finally, to evoke the evolution of culinary and table practices.

Cette thèse est l’étude de 1729 amphores retrouvées à l’occasion de 17 fouilles archéologiques qui se sont déroulées dans la ville de Bordeaux entre 1979 et 2007. Les amphores forment un ensemble de 98 types et sous-types sur une durée de huit siècles, de la seconde moitié du Ie siècle a.C. à la première moitié du VIIe siècle p.C. Fondée sur un nombre important d’individus, originaires de toutes les provinces de l’empire romain, répartis sur une longue période, l’étude permet de considérer l’évolution des types d’amphores d’un point de vue quantitatif comme qualitatif. C’est ainsi tout le commerce de Burdigala mais aussi la place de son port au sein du commerce romain qu’il est possible d’appréhender. / The purpose of this thesis is the study of 1729 amphorae discovered in Bordeaux between 1979 and 2007, on the occasion of 17 excavations campaigns. The amphorae constitute a set of 98 types and subtypes used in the course of eight centuries, from the second half of 1st century BC to the first half of 7th century. Based on a significant number of amphorae, coming from every province of the Roman Empire and used for a long period of time, the study allows to consider the evolution of amphora types from both a quantitative and qualitative perspective. That is the way to grasp the importance of commerce in Bordeaux but also the port's place in Roman commerce.

La méconnaissance de l’Auvergne durant l’Antiquité tardive tient en partie à l’absence de référentiels chrono-typologiques. La découverte récente d’ensembles céramiques conséquents et la reprise de données anciennes permettent aujourd’hui de combler ce vide documentaire. Ce travail se propose ainsi de dresser un nouveau panorama du territoire arverne durant l’Antiquité tardive et le très haut Moyen Âge (fin IIIe-milieu VIIIe siècle), d’un point de vue économique et culturel par l’étude de la céramique. L’évolution des répertoires montre que les faciès antiques persistent jusqu’au VIe siècle de même que les pratiques culinaires et les manières de table. Diversifiées jusqu’au Ve siècle, les formes et les catégories céramiques s’uniformisent au VIe siècle et, à partir du VIIe siècle, les productions réductrices et les récipients fermés à usage culinaire prédominent. L’étude d’ensembles funéraires des IVe et Ve siècles montre l’insertion du territoire arverne dans l’évolution des pratiques funéraires alors en cours en Gaule. L’Auvergne se démarque néanmoins par le nombre élevé des vases céramiques déposés dans les tombes et par la préférence donnée aux récipients à solides dans la composition du repas funéraire.Les importations indiquent que le territoire arverne est bien inséré dans les circuits commerciaux à la fin de l’Antiquité. Leurs quantités parfois faibles suggèrent cependant un approvisionnement parcimonieux, qui place l’Auvergne aux confins des aires de diffusion de la plupart des productions commercialisées, comme en « bout de circuits ». Les correspondances établies avec les céramiques des IVe et Ve siècles des autres régions de Gaule du Centre montrent l’existence de traditions de fabrication communes et l’ensemble de ces territoires pourrait appartenir à une même entité économique et culturelle. Le sud du territoire arverne apparaît en revanche tourné vers les régions méridionales, comme l’a montré l’étude des céramiques des VIe et VIIe siècles du site lozérien de La Malène, influencées par les faciès de Gaule du Sud / The sparse knowledge of the late antiquity in Auvergne is partly due to the absence of chronological typology for this period. The recent uncovering of significant ceramic assemblages and the reassessment of pastdata make it possible today to fill this research gap. This thesis attempts to bring new light to the Arverne territory, its economy and culture, in the late antiquity and the early middle ages (from the late 3rd century to the mid-8th century), through the study of its pottery. The evolution observed in the repertory shows that the antique facies remained until the 6th century, as well as the culinary practices and table manners. Until the 5th century,forms and types of ceramics are very varied, becoming more standardized in the next century, and finally starting in the 7th century, closed culinary vessels are predominant.The study of funerary assemblages from the 4th and 5th centuries, demonstrates how the Arverne territory participated in the general evolution of funerary practices in Gaul. However the Auvergne region stands out by the considerable number of ceramic vases found in tombs and the clear preference for solid food vessels in funerary repasts.The presence of imported goods is evidence that the Arverne territory was part of the commercial routes by the end of Antiquity. However the small amounts of importations imply a parsimonious procurement, which would mean that the Auvergne region was actually located on the outer limits of the distribution areas of most industrial productions. The correlations established with 4th and 5th century pottery from other areas of Central Gaul could be proof of a common tradition of production, and how such territories could have possibly belonged to a same cultural and economic entity. The South of the Arverne territory seemed however more influenced by southern Gaul as shown by the study of 6th and 7th century pottery from the lozerian site of La Malène