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Liens réciproques entre la participation au sport et l’adaptation psycho-sociale et scolaire de l'enfant : une étude longitudinale prospective

Harbec, Marie-Josée 12 1900 (has links)
Les recherches antérieures suggèrent que l'activité physique, y compris la participation au sport, est bénéfique pour la santé mentale et l’adaptation à l’école. À l'inverse, ces deux éléments importants de la promotion de la santé pourraient-ils aussi influencer la pratique d'activité physique? À notre connaissance, peu d'études se sont penchées sur cette relation spécifique. De plus, la psychologie développementale moderne conçoit les comportements humains et les changements développementaux comme un résultat de relations dynamiques et réciproques entre l’individu et ses multiples environnements, dont les contextes sportifs. L'objectif de cette thèse doctorale est donc d'évaluer la relation longitudinale et réciproque entre l'activité physique, y compris la participation sportive, et la détresse émotionnelle (Article 1) et l'engagement en classe (Article 2) chez des enfants d’âge scolaire. Les participants proviennent de l'Étude Longitudinale du Développement des Enfants du Québec, une cohorte de naissance prospective longitudinale. Les symptômes de détresse émotionnelle et les comportements d'engagement en classe de 6 à 10 ans ont été évalués par les enseignants. Des trajectoires ont été générées pour différencier des groupes d'enfants. L'activité physique et la participation au sport de la petite enfance jusqu’au début de l'adolescence ont été mesurées par les parents et les enfants eux-mêmes. Diverses analyses statistiques ont été utilisées pour examiner les relations réciproques entre les variables d’intérêt. Les analyses ont été effectuées séparément pour les garçons et les filles et ont contrôlé pour de multiples facteurs individuels et familiaux préexistants. Trois trajectoires de détresse émotionnelle de 6 à 10 ans ont été identifiées : « Faible », « Croissante » et « En déclin ». Pour l’engagement en classe au cours des mêmes années, deux trajectoires ont été identifiées : « Élevée » et « Modérée ». Premièrement, les garçons qui n’ont jamais participé à des sports à 5 ans étaient plus susceptibles d’être dans les trajectoires de détresse « Croissante » ou « En déclin » que les garçons qui ont participé à une activité sportive. De plus, les garçons qui étaient les plus actifs physiquement à 12 ans étaient ceux vivant moins de détresse (i.e. trajectoire « Faible »). Deuxièmement, pour les filles, le fait d'être dans la trajectoire d'engagement en classe « Élevée » a prédit des niveaux plus élevés d'activité physique de loisir à l'âge de 12 ans. Pour les garçons, une participation régulière au sport de 6 à 10 ans a prédit des niveaux d'engagement en classe plus élevés à 12 ans. Les résultats suggèrent donc des associations positives, réciproques et longitudinales entre l'activité physique et deux éléments importants de la promotion de la santé chez les jeunes, soit la santé mentale et l’adaptation à l’école. Ces associations diffèrent pour les garçons et les filles. Cette étude soutient la pertinence de renforcer les efforts actuels de santé publique pour promouvoir l'activité physique, l'ajustement émotionnel et l'engagement scolaire dès la petite enfance afin de favoriser une bonne santé mentale, un rendement scolaire optimal et un mode de vie plus actif à long terme. Les résultats soutiennent également la pertinence d'investir des ressources financières au niveau de l'intervention auprès des jeunes afin qu’ils puissent développer leur plein potentiel à la fois en classe et dans des contextes extrascolaires structurés afin de favoriser un développement optimal. / Past research suggests that physical activity, including sport participation, is beneficial for mental health and school performance. Conversely, could these two important components of health promotion also influence participation in physical activity? To our knowledge, few studies have investigated this specific relationship. In addition, modern developmental psychology views human behaviors and developmental changes as a result of dynamic and reciprocal relationships between the individual and their multiple environments, including sports contexts. Thus, the aim of this doctoral thesis is to assess the reciprocal longitudinal relationship between sport participation and emotional distress (Article 1) and between sport participation and classroom engagement (Article 2) over time for boys and girls in middle childhood. Participants are from the Quebec Longitudinal Study of Child Development, a prospective-longitudinal birth cohort born in the late 1990s. Emotional distress symptoms and classroom engagement behavior from ages 6 to 10 years were assessed by teachers. Trajectories were generated to differentiate groups of children. Physical activity and sport participation from preschool to early adolescence were measured by parents and children themselves. Various statistical analyses were used to examine the mutual relationship between physical activity and later emotional distress or classroom engagement. All analyses were stratified by sex and controlled for multiple pre-existing individual and family factors. We identified three emotional distress trajectories from ages 6 to 10 years: ‘Low’, ‘Increasing’, and ‘Declining’. As for classroom engagement during the same years, we identified two trajectories: ‘High’ and ‘Moderate.’ First, boys who never participated in sport at age 5 years were more likely to be in the ‘Increasing’ or ‘Declining’ emotional distress trajectories compared to boys who participated in any sporting activity. Yet boys who participated in sports at age 5 years showed long-term positive benefits. Furthermore, boys who were the most physically active at age 12 years were the least emotionally distressed (i.e. ‘Low’ trajectory). Second, for girls, being in the ‘High’ classroom engagement trajectory predicted higher levels of leisure time physical activity, including sport participation, at age 12 years. For boys, consistent participation in sport from ages 6 to 10 years predicted higher levels of classroom engagement at age 12 years. Our findings suggest positive, bidirectional, and longitudinal associations between physical activity and two important components of health promotion in youth, that is mental health and school performance. These associations show different dynamics for boys and girls. This study supports the relevance of enhancing current public health effort to promote physical activity, emotional adjustment, and school engagement in early childhood in order to achieve better mental health, optimal school performance, and a more active lifestyle in later childhood. Our results also support the pertinence of investing financial resources in youth intervention so that children can develop their full potential both in the classroom and in structured extracurricular contexts in order to foster optimal growth and development.

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