Spelling suggestions: "subject:"gregorian deform"" "subject:"gregorian coreform""
1 |
Pouvoir et société au miroir des vices : représentations des péchés, normes et identités dans la Bretagne médiévale (XIIe-début XVIe siècles) / Society and Power in the Mirror of Vices : Sins’ Representation, Norms and Identities in Medieval Brittany (12th- early 16th Centuries)Guitton, Laurent 29 November 2014 (has links)
Cette recherche se propose de mettre en exergue la place du péché dans les discours déclinés dans le duché de Bretagne du XIIe au début du XVIe siècle. Elle se fonde aussi bien sur les sources écrites (productions pastorales,textes normatifs de l’Église et l’État breton, oeuvres littéraires et moralisantes de la cour ducale) que sur l’iconographie, à travers les sculptures de l’époque romane et de la fin du Moyen Âge.Le péché y apparaît comme une clef de compréhension du monde et de son évolution : présenté comme une causalité historique majeure depuis le début de l’humanité, son instrumentalisation permet de représenter lesvices de l’altérité, liée à l’ethnie ou à la religion, d’appréhender les identités collectives de tout ordre (professionnelles, de classe, d’ordre, de genre), en même temps qu’il rappelle la place de l’individu dans la société. L’association constante des dominés avec les péchés du corps, ainsi que la mise en place d’une véritable géopolitique des princes « pécheurs » ennemis de la Bretagne (cupides, paresseux, homosexuels…), ne sont que deux exemples d’une utilisation socio-Politique des vices.Instrument de culpabilisation issu de la morale chrétienne, le recours massif au péché dans les discours dominants en Bretagne est d’abord lié à la réforme « grégorienne » du XIIe siècle, avant que les lettrés de la courducale des Montfort ne s’approprient ces discours pour légitimer le pouvoir de leur prince. Dans tous les cas, le péché s’impose comme un vecteur essentiel dans l’effort de normalisation morale de la société et du pouvoir au Moyen Âge / This research aims to highlight the place of sin in discourses in the Duchy of Brittany from the 12th to the early 16th century. The study is based on both written and iconographical sources (pastoral care production, normative documents of the Church and the State Breton, literary and moralistic works of the ducal court, sculptures from Romanesque period and late Middle Ages).Sin appears to be a key to understanding the world and its evolution : it is a major historical causality since the beginning of mankind ; it serves the representation of the ethnic or religious otherness ; it is an useful device to apprehend collective identities of any kind (professional, class, order, or gender identities) ; finally, it establishes the place of the individual in society. The recurring association of dominated classes with the sins of the flesh and the appearence of a ‘political geography’ of princes ‘sinners’ enemies of Britain (greedy, lazy, homosexual...) are two examples of a such socio-Political use of vices.As an instrument of guilt trip from Christian morality, the massive use of sin in the dominant discourses in Britain come up from the "Gregorian" reform of the twelfth century. Later, the scholars of the ducal court of Montfort begin to use these discourses to legitimize the power of their prince. In both cases, sin becomes a powerful agent in theeffort to moral normalization of society and power in the Middle Ages
|
2 |
Hugues de Châteauneuf, évêque de Grenoble (1080-1132). Réforme grégorienne et pouvoir épiscopal entre Rhône et Alpes / Writing practices and perception of space during gregorian reform. Hugues of Grenoble's episcopate (1080-1132)Le Coq, Aurélien 18 December 2015 (has links)
La réforme grégorienne, du nom du pape Grégoire VII (1073-1085), est un évènement majeur de l’histoire de l’Occident médiéval. L’Eglise, en s’appuyant notamment sur un épiscopat renouvelé, inaugure une entreprise de distinction profonde entre clercs et laïcs, profane et sacré, pouvoir temporel et pouvoir spirituel. L’objectif est de réformer en profondeur l’institution ecclésiale en s’appuyant sur une idéologie valorisant la pureté morale, mais aussi sur des structures et un fonctionnement nouveaux - c’est à cette époque que se développent la paroisse, la dîme, la fonction de légat, de nouveaux ordres religieux...Hugues de Châteauneuf, né vers 1053, est le fils d’un membre de la petite élite châtelaine des environs de Valence. Destiné aux études et à l’état clérical, il est repéré par des représentants de Grégoire VII et placé sur le siège épiscopal de Grenoble. Son épiscopat, long d’un demi-siècle, est marqué du sceau de la réforme, dont il fut à la fois agent et acteur. De par son réseau, son action locale ou sa participation aux affaires de l’Eglise hors de son diocèse, Hugues de Châteauneuf fut un protagoniste du « moment grégorien ». Deux aspects de sa politique à la tête du diocèse de Grenoble sont à retenir : les conflits qui l’opposèrent aux nobles locaux - en particulier les comtes d’Albon, fondateurs de la principauté du Dauphiné - ainsi que les nombreuses fondations religieuses qu’il encouragea - pensons notamment au rôle clé qu’il joua dans le développement de la fondation de la Grande-Chartreuse.Deux sources majeures nous sont parvenues et nous permettent de cerner la trajectoire et l’action de ce prélat des XI-XIIe siècles. D’une part les trois cartulaires de Grenoble, qui regroupent plus de trois cents documents nous permettant de suivre sa politique, sa gestion et son administration du diocèse de Grenoble. D’autre part l’hagiographie rédigée par l’un de ses proches, le prieur de la Grande-Chartreuse Guigues - car Hugues de Grenoble fut canonisé moins de deux ans après sa mort. Cette source nous permet d’insérer l’action et le rôle d’Hugues de Grenoble dans un autre élément de contexte fondamental de la période : le schisme d’Anaclet, prolongement de la réforme grégorienne et de la querelle des investitures.En s’appuyant sur certains renouvellements historiographiques et épistémologiques récents, ce travail a consisté à dresser le portrait d’un homme, d’un moment et d’une fonction. En effet, l’épiscopat fut le maillon essentiel de l’application de la réforme grégorienne. En outre, la région des Alpes, par son particularisme géopolitique - entre Saint-Empire, royaume de France et Italie - représentait un laboratoire intéressant pour les réformateurs. Ainsi on mesure mieux tout l’intérêt pour Rome de placer un homme de confiance à la tête d’un diocèse comme celui de Grenoble. / [Summary not transmitted]
|
3 |
Pratiques de l'écrit et gestion patrimoniale monastique aux XIe et XIIe siècles, d'après le cartulaire de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers / Writing practices and monastic heritage in the eleventh and twelfth centuries from the cartulary of Saint-Cyprien of PoitiersMatsuo, Kayoko 19 December 2012 (has links)
En Francie occidentale, le nombre de cartulaires, recueils de copies d’actes originaux, augmente à compter du milieu du XIe siècle. Les protagonistes du grand essor de leur production sont les monastères vers lesquels les donations ont alors afflué. Il est admis qu’aider à la gestion et à la protection de propriétés sont les préoccupations principales qui les ont conduits à la compilation des cartulaires. En même temps, les cartulaires monastiques apparus aux XIe et XIIe siècles sont caractérisés par la reconstruction orientée du passé ou la projection de l’image de ce que les monastères entendaient être. A fin de mettre en évidence la production élaborée et l’utilité des cartulaires qui répondent aux préoccupations diverses, nous avons examiné un cartulaire original, celui de l’abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers. Au cours de ce travail, nous avons déterminé, au travers des critiques codicologique, paléographique et morphologique du cartulaire de Saint-Cyprien, la datation et les processus des deux séries de sa compilation; la première entreprise postérieurement à 1100 et la seconde avancée pendant dans les années 1110. Ensuite, nous avons examiné le texte des actes de ce cartulaire et caractérisé sa structure interne qui a adopté un classement géographique. L’élaboration minutieuse dans la disposition, la sélection et la description des actes prouve l’orientation de ce cartulaire pour créer une référence exacte du patrimoine à un moment précis au début du XIIe siècle, après la recomposition sociale, tandis que les éléments de mémoire collective sont latents dans le classement des actes. L’étude des actes d’autorité regroupés en tête du cartulaire a suggéré la reconstruction de l’histoire solennelle qui met en relief le prestige en tant qu’ « abbaye épiscopale ». La fondation légendaire, l’octroi de la liberté monastique, l’institutionnalisation des églises dépendantes, la campagne réformatrice, les éléments de mémoire collective ont progressivement mûri par compilation. L’étude focalisée sur l’acte no 43, seul acte narratif et mentionnant l’abbaye de Cluny, a élucidé l’effacement élaboré d’un passé dans ce cartulaire, en examinant l’opposition entre Saint-Cyprien et Cluny au tournant des XIe et XIIe siècles. Ces analyses suggèrent que le cartulaire de Saint-Cyprien est confectionné comme codex qui représente précisément une image de ses patrimoines matériel et culturel au début du XIIe siècle. Son utilité principale serait l’utilisation pratique en tant que référence à la gestion domaniale mais, il pourrait servir comme emblème de la communauté monastique de Saint-Cyprien. / In Western Francia, the proliferation of cartularies, collections of copies of original charters, began in the eleventh century. Cartulary practice became common in monasteries who received many donations then. Generally, pragmatic control and protection of their rights and properties are main concerns which led monasteries to compose cartularies. On the one hand, monastic cartularies appeared in the eleventh and twelfth centuries are characterized by the reconstruction biased of past or the projection of image of that these monasteries desired to be. In order to illuminate the making process and utility of cartularies which meet various concerns of monasteries, our study focused mainly on the original cartulary of the abbey of Saint-Cyprien of Poitiers.Through codicological, paleographical and morphological analyzes of the cartulary of Saint-Cyprien, we detailed its making process and dated its compilation in twice; the first one carried into effect right after 1100 and second one pursued in the 1110s. Furthermore, we examined the text of charters copied in this cartulary and indicated the features of its inner structure which adopted a geographic classification. The organization, layout, choice and description of charters all showed clearly that Saint-Cyprien had a principle of cartulary production to create a perfect reference recording the existing condition of its properties, which had been kept after the social change at the end of eleventh century. But the organization of Charters is influenced also by some elements of collective memory. Our investigation undertaken on the papal and episcopal privileges and the count’s charters copied at the head of this cartulary indicates that the reconstruction of the past throws into relief the prestige as an “episcopal abbey”. Legendary foundation, monastic liberty, institutionalization of dependent churches, reform campaign, these elements of collective memory were established progressively by each compilation. Finally, our study addressed the charter no. 43, only charter in narrative style and referring the abbey of Cluny, demonstrated a conscious cancellation of past in this cartulary, with disclosing the conflict between Saint-Cyprien and Cluny at the turn of the eleventh and the twelfth centuries. These analyzes suggest that the cartulary of Saint-Cyprien is composed as a codex which represent precisely a phase of material and cultural heritage at the beginning of the twelfth century. Its principal utility should be utilitarian purpose as a reference for the administration of properties, while it would serve as an emblem for monastic community of Saint-Cyprien.
|
4 |
Geoffroi du Loroux et l'architecture religieuse en Aquitaine au XIIème siècle / Geoffroi du Loroux and the religious architecture in Aquitaine during the XIIth centuryMasson, Juliette 04 July 2012 (has links)
Cette étude menée sur les fondations canoniales de Geoffroy du Loroux, archevêque de Bordeaux de 1136 à 1158, a pour objectif de montrer une implication du prélat dans le parti architectural de ses fondations qui présentent a priori une similitude en plan et en élévation. Grand artisan de la réforme grégorienne en Aquitaine, l’action de Geoffroy du Loroux est bien cernée par sa collection de sermons mais ses fondations n’ont jamais fait l’objet d’une étude de synthèse. Chacune des quatre fondations attribuées à l’archevêque, l’Isle et Pleine-Selve (Gironde), Sablonceaux (Charente-Maritime) et Fontaine-le-Comte (Vienne), a été soumise à une analyse architecturale approfondie, complétée d’une étude métrologique, afin d’appréhender chaque édifice dans sa globalité. Les éléments conservés du XIIe siècle ont ensuite été soumis à une étude comparative. En outre, une discussion est menée autour de l’attribution à Geoffroy du Loroux de la reconstruction de la cathédrale de Bordeaux dès le XIIe siècle.Il s’avère que les fondations liées à Geoffroy du Loroux adoptent un parti architectural stéréotypé et d’une esthétique ostensiblement austère. L’archevêque apparaît comme un prélat soucieux de laisser à ses successeurs des modèles pour transmettre le message de la réforme grégorienne, tant au travers de ses sermons qu’au niveau de ses fondations. Ces dernières se devaient d’être représentatives d’une grande humilité et du retour à la rigueur prôné par la réforme, en totale opposition avec le faste clunisien. Ce travail amène à s’interroger sur le rôle des collégiales qui, utilisées tel un outil de diffusion de la réforme, ont pu freiner l’implantation de Cluny dans le Bordelais. / The purpose of this study on the canonical foundations of Geoffroy du Loroux, Archbishop of Bordeaux from 1136 to 1158, is to reveal the involvement of the prelate in the architectural party of its foundations that seem a priori to show similarities in plan and elevation. As a great artisan of the Gregorian reform in Aquitaine, the action of Geoffroy du Loroux is well surrounded through his collection of sermons while its foundations were never subjected to a dedicated study.Each of the four foundations attributed to the Archbishop, l’Isle and Pleine-Selve (Gironde), Sablonceaux (Charente-Maritime), and Fontaine-le-Comte (Vienne), was subjected to a in depth architectural analysis, completed by a metrological study, to apprehend each building as a whole. The elements preserved from the XIIth century were then subjected to a comparative study. Moreover, a discussion is also conducted on the attribution to Geoffroy du Loroux of the rebuilding of the Cathedral of Bordeaux starting in the XIIth century.It turns out that the Foundations related to Geoffroy du Loroux adopt a stereotypical and ostensibly austere architectural party. The Archbishop appears as a prelate who intended to leave to his successors models to convey the message of the Gregorian reform, both through his sermons and its foundations. The latter had to be representative of the great humility and return to the rigour advocated by the reform, in contrast with the pomp of Cluny. This work brings into question the role of canon communities as a dissemination tool for the reform, which could account for the slowdown of the implementation of Cluny in the region of Bordeaux.
|
Page generated in 0.0376 seconds