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L’argumentaire scripturaire dans le Breviloquium de Guillaume d’Ockham et son originalité épistémologique

Lafleur-Paiement, Alexis 12 1900 (has links)
Guillaume d’Ockham (v. 1285-88 / 1347), surtout connu pour sa philosophie nominaliste, est aussi l’auteur d’une œuvre de philosophie politique importante. Convoqué à Avignon en 1324, il s’y trouve plongé au cœur du débat entre l’Ordre des Frères mineurs et la papauté concernant la pauvreté du Christ et de l’Ordre. Dans ce contexte, Ockham en vient à rompre avec l’Église et fuit à la cour de Louis IV de Bavière, où il se consacre jusqu’à sa mort à la philosophie politique. De 1328 à 1347, il compose une dizaine d’ouvrages, dont le Breviloquium de principatu tyrannico (v. 1339-1341). Ce livre synthétise la réflexion d’Ockham concernant les limites du pouvoir pontifical et les droits et devoirs respectifs du pape et du prince. En se fondant sur une lecture littérale de la Bible, principalement du Nouveau Testament, Ockham démontre l’absence de pouvoir régulier du pape dans le domaine temporel. Le Breviloquium se démarque en vertu de sa méthode ainsi que par son contenu, qui offre le meilleur accès à la pensée mature d’Ockham concernant la question de la séparation et des limites des deux pouvoirs. L’épistémologie ockhamienne, inspirée de celle de François d’Assise, recèle en sus une originalité qui lui est propre. Ainsi, dans le Breviloquium, Ockham met en place une méthode argumentative novatrice pour son époque, qui articule théologie, logique et scientificité. La présente étude fait la démonstration de cette originalité de Guillaume d’Ockham. / William of Ockham (c. 1285-88 / 1347), mostly known for his nominalism, is also the author of an important work on political philosophy. In 1324, he is summoned to appear in Avignon where he is immediately immersed in the middle of the debate between the Order of Friars Minor and the papacy concerning the Christ’s poverty and the Order’s poverty. In this context, Ockham will break with the Church and go to the court of Louis IV the Bavarian, where he will devote the rest of his life to political philosophy. Between 1328 and 1347, he writes about ten books, including the Breviloquium de principatu tyrannico (c. 1339-1341). This book is the synthesis of Ockham’s reflections and thoughts on the limitations of the papal power, and the rights and responsibilities of the pope and the prince. Based on a literal interpretation of the Bible, mostly the New Testament, Ockham demonstrates the absence of papal power in the temporal sphere. The method and content of the Breviloquium make it a noticeable work, offering the best access to Ockham’s mature thought on the limitation and separation of the two powers. Ockham’s epistemology, inspired by Francis of Assisi, have is own originality. Thus, Ockham in the Breviloquium has an innovative reasoning method for that time, articulating theology, logic, and scientific character. This study will demonstrate this original aspect of William of Ockham.
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Normes et objets du savoir dans les premiers essais leibniziens / Norms and objects of knowledge in Leibniz’s early writings

Picon, Marina 11 December 2015 (has links)
La doctrine leibnizienne de la science repose-t-elle sur une théorie de la connaissance? Après avoir montré, dans des travaux préalables, qu’une telle dépendance ne se rencontre pas dans l’œuvre de la maturité, nous nous intéressons ici aux premiers écrits de Leibniz. La Nova Methodus discendae docendaeque Jurisprudentiae (1667) dresse, suivant l’exemple de Bacon, un inventaire raisonné des disciplines que doit réunir la nouvelle encyclopédie. Comme dans les projets leibniziens ultérieurs, cet inventaire est précédé de la distinction entre types de savoir en fonction des critères logiques selon lesquels les propositions se répartissent entre histoires, observations et théorèmes. Nous nous attachons en particulier à la définition de ceux-ci comme propositions « démontrables ex terminis ». Cette norme de la science étant posée, quels fondements in re Leibniz entend-t-il donner au savoir démonstratif ? Prenant pour fil conducteur sa polémique avec l’humaniste Marius Nizolius, nous étudions sa tentative pour fonder la validité des propositions de vérité éternelle sur des universaux subsistant indépendamment de l’existence des individus. Ce n’est cependant que dans les premiers écrits parisiens (1672-1673) que se dégage sa réponse définitive à ce problème : apparue d’abord comme un autre nom de la signification qu’« exprime » une définition, la notion d’idée y prend consistance en tant qu’archétype subsistant en Dieu. Les principaux traits de la théorie leibnizienne de la science sont ainsi fixés, indépendamment de toute « doctrine de l’entendement ». / Does Leibniz’s doctrine of demonstrative knowledge rest upon a theory of cognition? Having shown in previous articles that such was not the case in his mature works, we now turn to his early writings. The Nova Methodus discendae docendaeque Jurisprudentiae (1667) contains a reasoned inventory of the disciplines that should constitute the new encyclopaedia. As in later projects, Leibniz precedes this inventory with a classification of the types of knowledge based on the logical criteria according to which propositions are divided in histories, observations and theorems. Particular attention is given to the definition of the latter as propositions « demonstrable ex terminis ».This norm of scientific necessity once defined, what real (in re) foundation does Leibniz give to demonstrative knowledge? Following the various threads offered by his polemic against the Italian humanist Marius Nizolius, we study Leibniz’s attempt to ground the validity of propositions of eternal truth on universals subsisting independently of the existence of individuals. But one has to wait until the first Paris writings (1672-1673) to see the emergence of his mature answer to that problem: first conceived after the model of the significatio which a definition « expresses », the notion of idea reaches its latter ontological status as an archetype subsisting in God’s mind. The principal features of Leibniz’s theory of demonstrative knowledge are thus in place, prior to and independently of what he will later call his « doctrine of the understanding ».

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