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Pour une cybersanté contributive à la réduction des inégalités sociales de santé : identification et exploration des facteurs de conversion pour un outil de cybersanté s'adressant aux proches aidants de personnes âgées en perte d'autonomieLatulippe, Karine 27 January 2024 (has links)
Introduction : La cybersanté, ou tout outil numérique pour prendre soin de notre santé, fait maintenant partie intégrante de nos vies. Cependant, une partie de la population n’utilise pas ces modalités pour prendre soin de sa santé, ce qui crée des inégalités sociales de santé (ISS). Les ISS représentent les différences dans la prévalence de la maladie et l’espérance de vie pour des groupes de personnes causés par des facteurs sociaux et modifiables. La cybersanté peut apporter une contribution significative à la réduction des ISS en fournissant un accès efficace, à tout moment et en tout lieu aux services de santé, tout en réduisant la stigmatisation. Toutefois, la cybersanté peut également exacerber les ISS en raison du fossé numérique. Le terme « fossé numérique » renvoie à la séparation entre ceux qui ont accès à des technologies et ceux qui n’y ont pas accès ainsi qu’entre les compétences technologiques entre les utilisateurs. Les personnes en moins bonne santé, davantage à risque d’ISS, sont également plus susceptibles de vivre ce fossé numérique. Il s’agit d’un problème de justice en santé. Méthodologie : Afin de comprendre comment outiller les chercheurs et les designers pour favoriser le développement d’outils de cybersanté inclusifs qui contribuent réellement à la lutte aux ISS plutôt que les amplifier, un devis de justice sociale a été choisi. Appuyée par le cadre théorique de justice sociale d’Amartya Sen, une revue systématique a permis d’identifier des facteurs de conversion qui favorisent le développement d’outils de cybersanté inclusifs. Un facteur de conversion, qui peut être personnel, social ou environnemental, est un facilitateur (ou une barrière) à la réalisation d’une activité. Par la suite, ces facteurs de conversion ont été explorés dans une étude empirique via une observation participante. Pour les besoins et la faisabilité de cette étude, cette exploration s’est concentrée sur le développement d’un outil de cybersanté pour les proches aidants de personnes âgées en perte d’autonomie. Les proches aidants, en raison de leur rôle, sont plus à risque de développer des problèmes de santé physique et mentale que le reste de la population et conséquemment, sont à risque d’ISS. Huit séances de co-design entrelacées par 3 séances de travail avec un comité aviseur ont permis de développer un outil de cybersanté (prototype). Chacune de ces séances ainsi que les séances de préparation et de débreffage de l’équipe de recherche ont été enregistrées et analysées selon les méthodes proposées par Miles et Huberman et Paillé afin de décrire comment les facteurs de conversion ont été pris en compte (ou non) par les co-designers. Résultats : Les facteurs de conversion issus de la revue de littérature sont au nombre de sept : 1) fournir un accès physique, technique et financier à la cybersanté ; 2) permettre l’intégration des personnes à risque d’ISS dans le développement de projets numériques les concernant ; favoriser le respect 3) du niveau de littératie numérique en santé, 4) des compétences technologiques, 5) du processus de recherche d’aide et 6) des capacités d’apprentissage des futurs utilisateurs (FU) ; et 7) être sensible au contexte culturel des FU. La participation des personnes à risque d’ISS dans le développement d’un outil de cybersanté pour les proches aidants de personnes âgées en perte d’autonomie apparait être un facteur de conversion central par lequel se réalisent les autres facteurs. Cependant, bien que l’équipe de recherche eût pour objectif initial que les décisions prises pour le prototype proviennent entièrement des co-designers, les contraintes de temps ont amené celle-ci à s’investir davantage dans cette prise de décision. La participation des proches aidants et des intervenants a amené deux débats concernant le support entre pairs et l’évaluation des services formels. Le processus de recherche d’aide et la littératie numérique à la santé sont les deux autres facteurs de conversion qui ont pu être davantage intégrés dans la démarche. Conclusion : Dans une perspective de justice sociale, les chercheurs et designers ont un rôle à jouer afin de s’assurer que les outils développés en cybersanté soient inclusifs et accessibles à tous. Le présent projet met en lumière des facteurs de conversion pouvant favoriser cette solidarité et informe les chercheurs et designers sur un processus de développement d’un outil de cybersanté qui considère les personnes à risque d’ISS. / Introduction: E-health, or any digital tool that we use to take care of our health, has become an integral part of our lives. However, a segment of the population does not use these methods, which results in social health inequalities (SHI). SHI represent differences in disease prevalence and life expectancy for groups of people, caused by social and modifiable factors. E-health can contribute significantly to mitigating SHI by providing efficient access to health services anytime, anywhere, while reducing stigma. However, due to the existing digital divide, E-health can also exacerbate SHI. The term “digital divide” refers to the discrepancy that exists between groups of the population in access to technologies and in technological skills. People with poorer health, who are more at risk of SHI, are also more likely to experience this digital divide. This is a health justice issue. Methodology: In order to understand how to better equip researchers and designers to promote the development of inclusive E-health tools that effectively combat rather than amplify SHI, a social justice approach was chosen. Based on Amartya Sen’s social justice theoretical framework, a systematic review identified conversion factors that promote the development of inclusive E-health tools. A conversion factor, which can be personal, social, or environmental, is a facilitator (or barrier) in the achievement of a given goal. Subsequently, these conversion factors were explored in an empirical study through participant observation. For the purposes and feasibility of this study, this exploration focused on the development of an E-health tool for caregivers of functionally dependent elderly people. Because of the role they play, caregivers are more at risk of developing physical and mental health problems than the rest of the population and, consequently, to being exposed to SHI. The E-health tool (prototype) was developed in the context of eight co-design sessions combined with three working sessions with an advisory committee. Each of these sessions, as well as the research team’s preparation and debriefing sessions, were recorded and analyzed according to the methods proposed by Miles and Huberman and Paillé in order to describe how the conversion factors were (or failed to be) taken into account by the co-designers. Results: Seven conversion factors were drawn from the literature review: 1) providing physical, technical, and financial access to E-health; 2) involving people at risk of SHI in the research and development of digital projects that concern them; and 3) having regard for future users’ (FU) digital health literacy, 4) technological skills, 5) help-seeking process, 6) v learning abilities, and 7) cultural context. The involvement of persons at risk of SHI in the development of an E-health tool for caregivers of functionally dependent elderly people appears to be a key conversion factor through which the other factors are realized. However, although the research team initially intended to leave decision-making on the prototype to coders, time constraints required the team to become more involved in the decision process. The participation of caregivers and stakeholders triggered two debates regarding peer support and the evaluation of formal services. The help-seeking process and digital health literacy are the two other conversion factors that were more fully integrated into the process. Conclusion: From a social justice perspective, researchers and designers have a role to play in ensuring that the tools developed in E-health are inclusive and accessible to all. This project highlights conversion factors that can foster this solidarity and informs researchers and designers about an E-health tool development process that considers people at risk of SHI.
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Critique queer du droit international pénal : l'exemple de la persécution dans le statut de RomeComtois, Gabrielle 12 November 2023 (has links)
L'orientation sexuelle et l'identité de genre représentent des motifs de discrimination récurrents et vastement documentés à travers le monde. Alors que le régime des droits humains semble s'ouvrir progressivement sur ces questions, le droit international pénal demeure particulièrement hésitant lorsqu'il s'agit d'emboîter le pas des institutions onusiennes. Du côté académique, de nombreux débats existent encore quant à la place accordée aux enjeux touchant les minorités sexuelles et de genre en droit international pénal et les outils théoriques développés afin d'explorer ses questions sont souvent stigmatisés ou sous-exploités. Ainsi, ce mémoire propose de créer un dialogue entre les théories queers du droit et le droit international pénal afin de favoriser les réflexions sur le traitement des minorités sexuelles et de genre en droit international pénal à partir d'une perspective centrée sur l'expérience de ce groupe. Pour ce faire, il sera question de définir le cadre théorique et méthodologique queer et d'offrir un exemple pratique de la manière dont celui-ci peut être appliqué dans le cadre d'une analyse en droit international pénal. En l'espèce, il sera question de s'intéresser au débat concernant l'inclusion -ou l'exclusion- des minorités sexuelles en tant que groupe protégé aux fins de l'art 7 (1)(h), (2)(g) et (3) du Statut de Rome. / Sexual orientation and gender identity are recurring and well-documented grounds for discrimination around the world. While the human rights regime seems to be gradually opening up on these issues, international criminal law remains particularly hesitant to follow the lead of UN institutions. On the academic side, there are still many debates about the place given to sexual and gender minority issues in international criminal law and the theoretical tools developed to explore these issues are often stigmatized or under-exploited. Thus, this dissertation proposes to create a dialogue between queer theories of law and international criminal law to foster reflections on the treatment of sexual and gender minorities in international criminal law from a perspective centred on the experience of this group. To this end, we will define the theoretical and methodological framework of queer law and offer a practical example of how it can be applied in an analysis of international criminal law. In this case, it will focus on the debate concerning the inclusion -or exclusion- of sexual minorities as a protected group for the purposes of art(1)(h), (2)(g) and (3) of the Rome Statute.
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Évolution des impacts de cinq transformations sociales sur la progression du niveau de vie des Québecois de 1986 à 2016Paré, Pierre-Olivier 10 February 2024 (has links)
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la société québécoise a connu d'importantes transformations ayant pu influencer la récente progression du niveau de vie des Québécois et des Québécoises : i) les grandes réformes scolaires ; ii) le changement du modèle productif fordiste au modèle productif postfordiste ; iii) la hausse de la contribution des femmes au marché du travail ; iv) le passage du modèle familial moderne au modèle familial contemporain ; et v) le vieillissement de la population. Les principaux objectifs de ce mémoire sont, d'une part, de mieux saisir comment ces transformations ont pu agir sur la progression du niveau de vie de 1986 à 2016 et, d'autre part, de mettre en évidence les inégalités de niveau de vie entre les ménages en fonction de leurs caractéristiques. Pour ce faire, nous proposons d'examiner l'évolution du niveau de vie dans une perspective macroéconomique, en utilisant le PIB réel par habitant, et dans une perspective microéconomique en utilisant le revenu ajusté. Certaines de nos variables ont eu des impacts négatifs sur le niveau de vie (l'évolution du profil démographique de la population, la diminution du nombre de travailleurs par ménage, la diminution de la quantité d'heures travaillées ainsi que les changements par rapport à la composition des ménages). D'autres variables ont eu des impacts nuancés ou peu d'impacts (l'évolution de l'âge et du sexe du principal soutien, la diminution de la taille des ménages et la stagnation du revenu d'emploi). D'un autre côté, certaines variables ont eu des impacts positifs (l'évolution du taux d'emploi, la croissance de la productivité, la diminution du nombre d'enfants dépendants par ménage, la hausse du niveau d'instruction et la croissance des transferts gouvernementaux) / Since the end of the Second World War, Quebec society has undergone major changes that may have influenced the recent increase in the standard of living of Quebecers: i) major school reforms; ii) the change from the Fordist model of production to the post-Fordist model of production; iii) increased contribution of women to the labor market; iv) the change from the modern family model to the contemporary family model; and v) the aging of the population. The main objectives of this thesis are, on the one hand, to better understand how these transformations could have affected the increase in the standard of living from 1986 to 2016 and, on the other hand, to highlight the inequalities in the standard of living between households according to their characteristics. To do this, we propose to examine the evolution of the standard of living from a macroeconomic perspective, using real GDP per capita, and from a microeconomic perspective using adjusted income. Some of our variables had negative impacts on the standard of living (changes in the demographic profile of the population, the decrease in the number of workers per household, the decrease in the number of hours worked level as well as changes in household composition). Other variables had nuanced impacts or little impact (changes in the age and sex of the primary maintainer, the decrease in household size and the stagnation of employment income). On the other hand, certain variables had positive impacts (the evolution of the employment rate, the growth of productivity, the decrease in the number of dependent children per household, the increase in the level of education and the growth government transfers).
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Une approche intégrée pour la définition d'unités de voisinage dans le contexte d'une étude sur les inégalités sociales de la santé dans la région de QuébecLebel, Alexandre 11 April 2018 (has links)
Dans le contexte d'une étude qui vise à identifier l'effet du milieu local sur la santé, il est essentiel avant toutes analyses de bien délimiter les endroits sur le territoire qui ont le même potentiel d'influence sur la santé de la population qui l'habite. Ces endroits, que nous appellerons unités de voisinage, sont habituellement circonscrits en fonction de critères d'ordre statistique ou encore sur la base d'un découpage de nature politique. Le présent mémoire présente une nouvelle approche pour définir des unités de voisinage dont la circonscription sera l'intégration d'éléments qui seront autant d'ordre historiques, statistiques que de la perception d'intervenants du milieu. Avec l'aide de ces acteurs locaux, nous avons donc déterminé quels sont les éléments physiques, sociaux ou économiques induisant la formation naturelle de chacune des unités identifiées pour un quartier central urbain, une banlieue ainsi qu'un environnement rural dans les environs de la ville de Québec.
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Considering daily mobility in contextual studies of social inequalities in health : conceptual and empirical insightsShareck, Martine 12 1900 (has links)
Les études sur les milieux de vie et la santé ont traditionnellement porté sur le seul quartier de résidence. Des critiques ont été émises à cet égard, soulignant le fait que la mobilité quotidienne des individus n’était pas prise en compte et que l’accent mis sur le quartier de résidence se faisait au détriment d’autres milieux de vie où les individus passent du temps, c’est-à-dire leur espace d’activité. Bien que la mobilité quotidienne fasse l’objet d’un intérêt croissant en santé publique, peu d’études se sont intéressé aux inégalités sociales de santé. Ceci, même en dépit du fait que différents groupes sociaux n’ont pas nécessairement la même capacité à accéder à des milieux favorables pour la santé. Le lien entre les inégalités en matière de mobilité et les inégalités sociales de santé mérite d’être exploré.
Dans cette thèse, je développe d'abord une proposition conceptuelle qui ancre la mobilité quotidienne dans le concept de potentiel de mobilité. Le potentiel de mobilité englobe les opportunités et les lieux que les individus peuvent choisir d’accéder en convertissant leur potentiel en mobilité réalisée. Le potentiel de mobilité est façonné par des caractéristiques individuelles (ex. le revenu) et géographiques (ex. la proximité des transports en commun), ainsi que par des règles régissant l’accès à certaines ressources et à certains lieux (ex. le droit). Ces caractéristiques et règles sont inégalement distribuées entre les groupes sociaux. Des inégalités sociales en matière de mobilité réalisée peuvent donc en découler, autant en termes de l'ampleur de la mobilité spatiale que des expositions contextuelles rencontrées dans l'espace d'activité. Je discute de différents processus par lesquels les inégalités en matière de mobilité réalisée peuvent mener à des inégalités sociales de santé. Par exemple, les groupes défavorisés sont plus susceptibles de vivre et de mener des activités dans des milieux défavorisés, comparativement à leurs homologues plus riches, ce qui pourrait contribuer aux différences de santé entre ces groupes.
Cette proposition conceptuelle est mise à l’épreuve dans deux études empiriques. Les données de la première vague de collecte de l’étude Interdisciplinaire sur les inégalités sociales de santé (ISIS) menée à Montréal, Canada (2011-2012) ont été analysées. Dans cette étude, 2 093 jeunes adultes (18-25 ans) ont rempli un questionnaire et fourni des informations socio-démographiques, sur leur consommation de tabac et sur leurs lieux d’activités. Leur statut socio-économique a été opérationnalisé à l’aide de leur plus haut niveau d'éducation atteint. Les lieux de résidence et d'activité ont servi à créer des zones tampons de 500 mètres à partir du réseau routier. Des mesures de défavorisation et de disponibilité des détaillants de produits du tabac ont été agrégées au sein des ces zones tampons.
Dans une première étude empirique je compare l'exposition à la défavorisation dans le quartier résidentiel et celle dans l'espace d’activité non-résidentiel entre les plus et les moins éduqués. J’identifie également des variables individuelles et du quartier de résidence associées au niveau de défavorisation mesuré dans l’espace d’activité. Les résultats démontrent qu’il y a un gradient social dans l’exposition à la défavorisation résidentielle et dans l’espace d’activité : elle augmente à mesure que le niveau d’éducation diminue. Chez les moins éduqués les écarts dans l’exposition à la défavorisation sont plus marquées dans l’espace d’activité que dans le quartier de résidence, alors que chez les moyennement éduqués, elle diminuent. Un niveau inférieur d'éducation, l'âge croissant, le fait d’être ni aux études, ni à l’emploi, ainsi que la défavorisation résidentielle sont positivement corrélés à la défavorisation dans l’espace d’activité.
Dans la seconde étude empirique j'étudie l'association entre le tabagisme et deux expositions contextuelles (la défavorisation et la disponibilité de détaillants de tabac) mesurées dans le quartier de résidence et dans l’espace d’activité non-résidentiel. J'évalue si les inégalités sociales dans ces expositions contribuent à expliquer les inégalités sociales dans le tabagisme. J’observe que les jeunes dont les activités quotidiennes ont lieu dans des milieux défavorisés sont plus susceptibles de fumer. La présence de détaillants de tabac dans le quartier de résidence et dans l’espace d’activité est aussi associée à la probabilité de fumer, alors que le fait de vivre dans un quartier caractérisé par une forte défavorisation protège du tabagisme. En revanche, aucune des variables contextuelles n’affectent de manière significative l’association entre le niveau d’éducation et le tabagisme.
Les résultats de cette thèse soulignent l’importance de considérer non seulement le quartier de résidence, mais aussi les lieux où les gens mènent leurs activités quotidiennes, pour comprendre le lien entre le contexte et les inégalités sociales de santé. En discussion, j’élabore sur l’idée de reconnaître la mobilité quotidienne comme facteur de différenciation sociale chez les jeunes adultes. En outre, je conclus que l’identification de facteurs favorisant ou contraignant la mobilité quotidienne des individus est nécessaire afin: 1 ) d’acquérir une meilleure compréhension de la façon dont les inégalités sociales en matière de mobilité (potentielle et réalisée) surviennent et influencent la santé et 2) d’identifier des cibles d’intervention en santé publique visant à créer des environnements sains et équitables. / In place and health research the exclusive focus on the residential context has been criticized for overlooking individuals’ daily mobility and the activity settings where they work, study or play, i.e. their activity space. While researchers are increasingly considering daily mobility in health studies, few have been concerned with social inequalities in health. This is so despite evidence suggesting that different social groups may not have the same capacity to reach healthy and favourable settings. Whether social inequalities in daily mobility contribute to social inequalities in health remains to be explored.
In this thesis I first develop a conceptual proposition that anchors daily mobility in the concept of mobility potential. Mobility potential encompasses the opportunities and places that individuals can choose to access by converting their potential into realized mobility. Mobility potential is shaped by individual characteristics (e.g. income), geographic circumstances (e.g. proximity to public transit), and rules regulating access to certain places and resources (e.g. rights). All of these have been shown to be socially-patterned. It follows that social inequalities in realized mobility may result, both in terms of the extent of spatial movement and of contextual exposures in the activity space. I discuss various pathways linking inequalities in realized mobility to health inequalities. For example, lower social classes may be more likely to live and conduct activities in disadvantaged areas, compared to their more affluent counterparts, and this may contribute to health differentials between these groups.
This conceptual proposition is then tested in two empirical studies conducted using cross-sectional data from the Interdisciplinary Study on Inequalities in Smoking (ISIS), Montreal, Canada (2011-2012). In this study 2,093 young adults (18-25 years-old) provided socio-demographic, smoking and activity location data in a self-completed questionnaire. Their highest education level attained was used as a proxy for their socio-economic status. Residential and activity locations were used to create 500-meter road-network buffer zones and to derive measures of area-level disadvantage and tobacco retailer availability.
In a first empirical study I compare social inequalities in exposure to area-level disadvantage measured in the residential area and non-residential activity space. I also identify individual- and area-level correlates of non-residential activity space disadvantage. I find that there is a social gradient, across educational categories, in both residential and non-residential activity space disadvantage: the level of disadvantage experienced increases as education level decreases. Social inequalities in exposure to area-level deprivation are slightly larger in the non-residential activity space than in the residential neighbourhood for the least educated, but smaller for the intermediate group. Lower educational attainment, increasing age, not being in education nor in employment, and higher residential disadvantage are correlated with conducting activities in more disadvantaged areas.
In the second empirical study I investigate the association between smoking status and two contextual exposures (area-level disadvantage and tobacco retailer availability) in both the residential neighbourhood and non-residential activity space. I also assess whether inequalities in these exposures help explain inequalities in smoking. I find that smoking is positively associated with conducting activities in the second least deprived areas and with tobacco retailer counts in residential and non-residential areas. Living in the second most deprived areas is protective of smoking. However, none of the contextual variables significantly affect the education-smoking association.
Findings from this thesis advance conceptual reflection and empirical knowledge regarding the importance, in contextual studies of social inequalities in health, of not only considering where people live but also where they conduct daily activities. I discuss daily mobility as a factor of social differentiation among young adults. Furthermore, I conclude that identifying factors enabling or constraining individuals’ daily mobility is required to: 1) gain a better understanding of how social inequalities in mobility (potential and realized) arise and influence health; and 2) identify entry points for public health interventions aimed at creating healthy and equitable environments.
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La promotion de la santé pour les populations d'Afrique subsaharienne en France / Health Promotion for the Sub-Saharan African population in FranceVieira, Gildas 15 December 2017 (has links)
Nous avons souhaité accompagner des populations d’Afrique subsaharienne en France, sur une démarche de santé communautaire, afin d’agir sur les inégalités de santé. Ce travail permet une mesure des effets et conséquences sur le comportement de promotion de la santé sous l’angle des rapports interculturels. Cette démarche repose sur une méthodologie exploratoire constituée à la fois d’outils de recherche en psychologique, de protocoles d’intervention en santé publique et d’une problématique psycho-sociale d’interculturalité. Les évolutions de comportement en faveur d’actions de promotion de la santé sont liées de manière significative à cette démarche qui allie focus groupe et application de la théorie du comportement planifié (TCP). Une telle approche permet une réflexion sur les inégalités sociales en santé des communautés migrantes, et l’accompagnement vers les soins, en favorisant les relations entre habitants et professionnels de santé dans une démarche interculturelle. Les objectifs de l’étude étaient (i) de mieux comprendre l’intention des immigrants africains d’adopter une approche personnelle pour les problèmes de santé communautaire et (ii) d’évaluer la sensibilisation et le développement des compétences des membres de la communauté sur leur comportement de promotion de la santé. / We wanted to accompany sub-Saharan African population in France, on a community health approach, to act on health inequalities. This work allows to measure the effects and consequences of health behavior promotion from an inter-cultural relations angle. This approach is based on an exploratory methodology made up of both psychological research tools, protocols for intervention in public health with the psycho-social problematic of inter-culturality. Behavioral changes in favor of health promotion actions are significantly related to this approach, which will combine group focus and the application of planned behavior theory (PBT). Such an approach allows a reflection on the social inequalities in health of the migrant communities, and the accompaniment towards care, favouring relations between inhabitants and health professionals on an intercultural approach. The objectives of the study were (i) to better understand the intention of African migrants to adopt a personal approach to community health problems and (ii) to assess the influence of developing members’ awareness and skills of the community on their health promotion behavior.
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Le modèle québécois à l'épreuve des excès? : évolution de la part des revenus captée par le 1% le plus riche au Québec de 1973 à 2008Zorn, Nicolas 09 1900 (has links) (PDF)
Les inégalités de revenu ont beaucoup augmenté depuis les années 1980, où les hauts revenus en général et le 1% le plus riche en particulier connaissent une croissance phénoménale alors que le reste de la société connaît une stagnation relative de ses revenus de marché. Désormais célèbre depuis le mouvement Occupy Wall Street, le 1% le plus riche a connu deux évolutions différentes alors que la concentration des revenus en leur faveur a été peu importante dans les pays européens et au Japon, le 1% des pays anglophones a connu une fulgurante ascension, parfois au détriment du 99% restant. Pourtant, ces deux groupes de pays ont vécu les mêmes changements technologiques et la mondialisation de l'économie, jugés responsables de la montée des inégalités dans les pays développés. À la source de ces chemins différents se trouvent des institutions différentes : impôts, normes sociales, type de régulation, taux de syndicalisation, etc. Qu'en est-il pour le Québec? Bien qu'il fasse partie d'un continent anglophone et inégalitaire, le Québec suit une tendance et un niveau de concentration de ses hauts revenus se comparant davantage à l'Europe et le Japon que les États-Unis et le Canada. À l'aide des Statistiques fiscales des particuliers, nous avons pu dresser l'évolution des différents revenus du 1% le plus riche au Québec et du 99% restant : salaires, gains de capital, dividendes. Bien que les institutions économiques et politiques soient identifiées comme étant la cause de cette évolution différente, il n'existe pas de théorie permettant d'expliquer pourquoi les hauts revenus des pays développés anglophones connaissent une évolution différente des pays non anglophones depuis les années 1980. Nous expliquons cette particularité avec deux théories de modèles institutionnels, soit les variétés de capitalisme et les régimes d'État-providence. Aussi, l'impôt est une institution qui a un impact significatif sur l'évolution des hauts revenus. Nous abordons les mécanismes de l'impôt sur le revenu permettant de bloquer ou d'accroître la part des revenus captée par le 1% le plus riche.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : inégalité, 1%, revenu, riche, impôt, taux marginal, fiscalité, système fiscal, gouvernance corporative, normes sociales, politiques sociales, syndicalisme, institution, modèle institutionnel, variétés de capitalisme, État-providence, modèle québécois, économie, Québec, Canada, pays développés, OCDE, gains en capital, dividendes corporatifs, options d'achat d'actions, paie à la performance, extraction de rente, anglophone.
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Considering daily mobility in contextual studies of social inequalities in health : conceptual and empirical insightsShareck, Martine 12 1900 (has links)
Les études sur les milieux de vie et la santé ont traditionnellement porté sur le seul quartier de résidence. Des critiques ont été émises à cet égard, soulignant le fait que la mobilité quotidienne des individus n’était pas prise en compte et que l’accent mis sur le quartier de résidence se faisait au détriment d’autres milieux de vie où les individus passent du temps, c’est-à-dire leur espace d’activité. Bien que la mobilité quotidienne fasse l’objet d’un intérêt croissant en santé publique, peu d’études se sont intéressé aux inégalités sociales de santé. Ceci, même en dépit du fait que différents groupes sociaux n’ont pas nécessairement la même capacité à accéder à des milieux favorables pour la santé. Le lien entre les inégalités en matière de mobilité et les inégalités sociales de santé mérite d’être exploré.
Dans cette thèse, je développe d'abord une proposition conceptuelle qui ancre la mobilité quotidienne dans le concept de potentiel de mobilité. Le potentiel de mobilité englobe les opportunités et les lieux que les individus peuvent choisir d’accéder en convertissant leur potentiel en mobilité réalisée. Le potentiel de mobilité est façonné par des caractéristiques individuelles (ex. le revenu) et géographiques (ex. la proximité des transports en commun), ainsi que par des règles régissant l’accès à certaines ressources et à certains lieux (ex. le droit). Ces caractéristiques et règles sont inégalement distribuées entre les groupes sociaux. Des inégalités sociales en matière de mobilité réalisée peuvent donc en découler, autant en termes de l'ampleur de la mobilité spatiale que des expositions contextuelles rencontrées dans l'espace d'activité. Je discute de différents processus par lesquels les inégalités en matière de mobilité réalisée peuvent mener à des inégalités sociales de santé. Par exemple, les groupes défavorisés sont plus susceptibles de vivre et de mener des activités dans des milieux défavorisés, comparativement à leurs homologues plus riches, ce qui pourrait contribuer aux différences de santé entre ces groupes.
Cette proposition conceptuelle est mise à l’épreuve dans deux études empiriques. Les données de la première vague de collecte de l’étude Interdisciplinaire sur les inégalités sociales de santé (ISIS) menée à Montréal, Canada (2011-2012) ont été analysées. Dans cette étude, 2 093 jeunes adultes (18-25 ans) ont rempli un questionnaire et fourni des informations socio-démographiques, sur leur consommation de tabac et sur leurs lieux d’activités. Leur statut socio-économique a été opérationnalisé à l’aide de leur plus haut niveau d'éducation atteint. Les lieux de résidence et d'activité ont servi à créer des zones tampons de 500 mètres à partir du réseau routier. Des mesures de défavorisation et de disponibilité des détaillants de produits du tabac ont été agrégées au sein des ces zones tampons.
Dans une première étude empirique je compare l'exposition à la défavorisation dans le quartier résidentiel et celle dans l'espace d’activité non-résidentiel entre les plus et les moins éduqués. J’identifie également des variables individuelles et du quartier de résidence associées au niveau de défavorisation mesuré dans l’espace d’activité. Les résultats démontrent qu’il y a un gradient social dans l’exposition à la défavorisation résidentielle et dans l’espace d’activité : elle augmente à mesure que le niveau d’éducation diminue. Chez les moins éduqués les écarts dans l’exposition à la défavorisation sont plus marquées dans l’espace d’activité que dans le quartier de résidence, alors que chez les moyennement éduqués, elle diminuent. Un niveau inférieur d'éducation, l'âge croissant, le fait d’être ni aux études, ni à l’emploi, ainsi que la défavorisation résidentielle sont positivement corrélés à la défavorisation dans l’espace d’activité.
Dans la seconde étude empirique j'étudie l'association entre le tabagisme et deux expositions contextuelles (la défavorisation et la disponibilité de détaillants de tabac) mesurées dans le quartier de résidence et dans l’espace d’activité non-résidentiel. J'évalue si les inégalités sociales dans ces expositions contribuent à expliquer les inégalités sociales dans le tabagisme. J’observe que les jeunes dont les activités quotidiennes ont lieu dans des milieux défavorisés sont plus susceptibles de fumer. La présence de détaillants de tabac dans le quartier de résidence et dans l’espace d’activité est aussi associée à la probabilité de fumer, alors que le fait de vivre dans un quartier caractérisé par une forte défavorisation protège du tabagisme. En revanche, aucune des variables contextuelles n’affectent de manière significative l’association entre le niveau d’éducation et le tabagisme.
Les résultats de cette thèse soulignent l’importance de considérer non seulement le quartier de résidence, mais aussi les lieux où les gens mènent leurs activités quotidiennes, pour comprendre le lien entre le contexte et les inégalités sociales de santé. En discussion, j’élabore sur l’idée de reconnaître la mobilité quotidienne comme facteur de différenciation sociale chez les jeunes adultes. En outre, je conclus que l’identification de facteurs favorisant ou contraignant la mobilité quotidienne des individus est nécessaire afin: 1 ) d’acquérir une meilleure compréhension de la façon dont les inégalités sociales en matière de mobilité (potentielle et réalisée) surviennent et influencent la santé et 2) d’identifier des cibles d’intervention en santé publique visant à créer des environnements sains et équitables. / In place and health research the exclusive focus on the residential context has been criticized for overlooking individuals’ daily mobility and the activity settings where they work, study or play, i.e. their activity space. While researchers are increasingly considering daily mobility in health studies, few have been concerned with social inequalities in health. This is so despite evidence suggesting that different social groups may not have the same capacity to reach healthy and favourable settings. Whether social inequalities in daily mobility contribute to social inequalities in health remains to be explored.
In this thesis I first develop a conceptual proposition that anchors daily mobility in the concept of mobility potential. Mobility potential encompasses the opportunities and places that individuals can choose to access by converting their potential into realized mobility. Mobility potential is shaped by individual characteristics (e.g. income), geographic circumstances (e.g. proximity to public transit), and rules regulating access to certain places and resources (e.g. rights). All of these have been shown to be socially-patterned. It follows that social inequalities in realized mobility may result, both in terms of the extent of spatial movement and of contextual exposures in the activity space. I discuss various pathways linking inequalities in realized mobility to health inequalities. For example, lower social classes may be more likely to live and conduct activities in disadvantaged areas, compared to their more affluent counterparts, and this may contribute to health differentials between these groups.
This conceptual proposition is then tested in two empirical studies conducted using cross-sectional data from the Interdisciplinary Study on Inequalities in Smoking (ISIS), Montreal, Canada (2011-2012). In this study 2,093 young adults (18-25 years-old) provided socio-demographic, smoking and activity location data in a self-completed questionnaire. Their highest education level attained was used as a proxy for their socio-economic status. Residential and activity locations were used to create 500-meter road-network buffer zones and to derive measures of area-level disadvantage and tobacco retailer availability.
In a first empirical study I compare social inequalities in exposure to area-level disadvantage measured in the residential area and non-residential activity space. I also identify individual- and area-level correlates of non-residential activity space disadvantage. I find that there is a social gradient, across educational categories, in both residential and non-residential activity space disadvantage: the level of disadvantage experienced increases as education level decreases. Social inequalities in exposure to area-level deprivation are slightly larger in the non-residential activity space than in the residential neighbourhood for the least educated, but smaller for the intermediate group. Lower educational attainment, increasing age, not being in education nor in employment, and higher residential disadvantage are correlated with conducting activities in more disadvantaged areas.
In the second empirical study I investigate the association between smoking status and two contextual exposures (area-level disadvantage and tobacco retailer availability) in both the residential neighbourhood and non-residential activity space. I also assess whether inequalities in these exposures help explain inequalities in smoking. I find that smoking is positively associated with conducting activities in the second least deprived areas and with tobacco retailer counts in residential and non-residential areas. Living in the second most deprived areas is protective of smoking. However, none of the contextual variables significantly affect the education-smoking association.
Findings from this thesis advance conceptual reflection and empirical knowledge regarding the importance, in contextual studies of social inequalities in health, of not only considering where people live but also where they conduct daily activities. I discuss daily mobility as a factor of social differentiation among young adults. Furthermore, I conclude that identifying factors enabling or constraining individuals’ daily mobility is required to: 1) gain a better understanding of how social inequalities in mobility (potential and realized) arise and influence health; and 2) identify entry points for public health interventions aimed at creating healthy and equitable environments.
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Éducation et pauvreté au Viet Nam : une analyse en équilibre général calculableCloutier, Marie-Hélène 12 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2004-2005 / Un modèle d'équilibre général calculable multisectoriel et statique est construit afin d'évaluer les répercussions de politiques publiques en éducation sur le bien-être, la pauvreté et l'inégalité au Viet Nam. Le modèle spécifie une dotation en travail qualifié et non qualifié flexible pour les ménages et l'éducation permet de "transformer" les travailleurs non qualifiés en travailleurs qualifiés. La demande d'éducation par les ménages résulte de l'arbitrage entre les bénéfices (productivité et salaire accrus) et les coûts (directs et d'opportunité) de s'éduquer. Les résultats montrent qu'une diminution des subventions en éducation entraîne une diminution de l'investissement en éducation, une hausse du revenu brut, une baisse du revenu net (après déduction des dépenses en éducation) et une diminution des indices de prix à la consommation de tous les ménages. Conséquemment, la situation s'améliore (se détériore) en terme de bien-être et de pauvreté en milieu rural (urbain) alors que l'inégalité diminue dans l'ensemble de la population. / A static multisector computable general equilibrium model is developed in order to evaluate impacts on poverty and welfare of education public policy in Viet Nam. The model includes flexible households' endowments in qualified and non qualified labor and schooling allows households to "transform" non qualified workers into qualified workers. Demand for education results from the analysis of benefits (higher productivity and wages) and costs (direct and opportunity) of education. Results show that a reduction in public education subsidies leads to lower levels of investment in education, a rise in gross income, a decline in net income (after paying for investment expenditures in education) and a drop in consumer price indexes for every households. This causes, in the end, an improvement (deterioration) in the welfare and poverty situation in rural (urban) areas while inequality diminishes in the population as whole.
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Les jeunes et les changements climatiques : quels choix de société?Pigeon, Michel 13 December 2023 (has links)
Ce sont les jeunes qui sont les premiers concernés par le défi environnemental du réchauffement climatique, car ce sont surtout eux qui auront à vivre les changements sociaux que ce phénomène entraînera inévitablement. Nous avons donc choisi, dans le cadre de notre thèse, de mener une enquête auprès de certaines catégories d'entre eux, dans le but de découvrir, considérant en particulier leurs valeurs, quels changements sociaux ayant des effets sur le mode de vie, et plus généralement quelles contraintes sociales, ils sont disposés à accepter, et à quelles conditions. Pour cela, nous nous sommes employés à déterminer les valeurs auxquelles les jeunes sont le plus attachés, à comprendre comment ils conçoivent le problème des changements climatiques et ses effets à long terme sur la société, à bien saisir la vision qu'ils ont de la société du futur, c'est-à-dire quelles sont les caractéristiques de la société dans laquelle ils souhaitent vivre, et à les interroger sur les conditions requises pour que ce souhait se réalise. Cette enquête a été faite au moyen d'entrevues semi-dirigées d'étudiants et d'étudiantes de niveau universitaire et collégial (technique), mais non de niveau secondaire (professionnel), tel que prévu au départ, à cause des mesures mises en place par le gouvernement en mars 2020 pour faire face à la pandémie de Covid-19. Nous avons toutefois tenté de prendre avantage de cette situation en interrogeant de nouveau, six mois après le début de la pandémie, la moitié des répondants afin de déterminer dans quelle mesure la crise de la Covid-19 avait influencé leur vision de la société future idéale. Nous avons interrogé 20 étudiants de l'Université Laval à l'automne 2019, 14 du Cégep Limoilou à l'hiver 2020, et 17 d'entre eux une seconde fois à l'automne 2020. Les résultats de notre enquête montrent que les répondants peuvent être classés selon six types distincts, soit ceux et celles qui souhaitent: I - des changements radicaux (principalement économiques) et une réduction des inégalités; II - des changements radicaux (principalement économiques) et une réduction des inégalités, mais qui n'ont pas confiance aux autres et à l'éducation; III - des changements radicaux (principalement économiques), mais qui n'ont pas confiance aux autres et à l'éducation; IV - des changements modérés (principalement économiques); V - des changements modérés (principalement économiques), mais qui n'ont pas confiance aux autres et à l'éducation; VI - peu de changements et qui font confiance à la technologie pour régler les problèmes. À l'exception de ceux de type VI (dans l'ensemble, malgré certaines réserves concernant les risques pour les humains, nos répondants sont plutôt d'avis que les progrès technologiques sont intéressants, mais qu'ils ne représentent pas la solution ultime aux défis environnementaux), il y a chez nos répondants un rejet assez généralisé de la société de consommation, même si ce rejet ne se reflète que bien partiellement dans leurs pratiques actuelles et correspond plutôt à leur vision de la société future idéale. Cette vision, il faut le souligner, découle clairement de leurs valeurs acquises au cours de leur socialisation dans un environnement caractéristique de la seconde modernité. Ces résultats confirment, comme nous en avions fait l'hypothèse, que beaucoup de jeunes veulent vivre dans une société dont la priorité est le bien-être des citoyens plutôt que la richesse financière personnelle et que la plupart sont prêts à des changements majeurs de leurs habitudes de vie. Toutefois, pour plusieurs, contrairement à ce que de nombreux penseurs affirment, et contrairement aussi à une de nos hypothèses, le lien entre la protection de l'environnement et la réduction des inégalités sociales n'est pas évident. D'un point de vue théorique, nous croyons que les quatre types de réflexivité développés par Archer (la réflexivité communicative, la réflexivité autonome, la méta-réflexivité, et la réflexivité fragmentée) sont applicables aux différentes visions qu'ont nos répondants de la société idéale, mais qu'il est nécessaire d'y introduire un nouveau paramètre, soit la confiance ou la non-confiance. Ceux et celles qui n'ont pas confiance aux autres et à l'éducation souhaitent un contrôle social beaucoup plus élevé dans la société future idéale. Par ailleurs, les résultats des nouvelles entrevues à l'automne 2020 indiquent que les valeurs sont plutôt stables et qu'elles peuvent être associées à des facteurs de changement social. / Young people will the first to be affected by the environmental challenge of global warming, because it is above all they who will have to live the social changes that this phenomenon will inevitably bring about. We have therefore chosen, within the framework of our thesis, to conduct a survey of certain categories of them, with the aim of discovering, particularly considering their values, which social changes having effects on the way of life, and more generally what social constraints they are willing to accept, and under what conditions. To do this, we have endeavored to determine the values to which young people are most attached, to understand how they perceive the problem of climate change and its long-term effects on society, to fully grasp the vision they have of the society of the future, i.e. what are the characteristics of the society in which they wish to live, and to question them on the conditions required for this wish to be realized. This survey was carried out by means of semi-structured interviews of students at the university and technical college level, but not at the professional secondary level as initially planned, because of the measures imposed by the Québec government in March 2020 to deal with the Covid-19 pandemic. However, we tried to take advantage of this situation by interviewing again, six months after the start of the pandemic, half of the respondents, in order to determine to what extent the Covid-19 crisis had influenced their vision of the ideal future society. We interviewed 20 students from Laval University in the fall of 2019, 14 from Cégep Limoilou in the winter of 2020, and 17 of them a second time in the fall of 2020. The results of our survey show that the respondents can be classified into six distinct types, namely those who wish: I - radical changes (mainly economic) and a reduction in inequalities; II - radical changes (mainly economic) and a reduction in inequalities, but who do not trust others and education; III - radical changes (mainly economic), but who do not trust others and education; IV - moderate changes (mainly economic); V - moderate changes (mainly economic), but who do not trust others and education; VI - few changes and who trust technology to fix the problems. With the exception of those of type VI (overall, despite some reservations about the risks to humans, our respondents tend to believe that technological advances are interesting, but that they do not represent the ultimate solution to the environmental challenges), our respondents generally reject the consumer society, even if this rejection is only partially reflected in their current practices and rather corresponds to their vision of the ideal future society. This vision, it should be emphasized, clearly stems from their values acquired during their socialization in an environment that is characteristic of the second (or late) modernity. These results confirm, as we hypothesized, that many young people want to live in a society whose priority is the well-being of citizens rather than personal financial wealth and that most are ready for major changes in their way of life. However, for many, contrary to what many thinkers assert, and also contrary to one of our hypotheses, the link between environmental protection and the reduction of social inequalities is not obvious. From a theoretical point of view, we believe that the four types of reflexivity developed by Archer (communicative reflexivity, autonomous reflexivity, meta-reflexivity, and fragmented reflexivity) are applicable to the different views our respondents have of the ideal future society, but it is necessary to introduce a new parameter, trust or non-trust. Those who do not trust others and education desire much greater social control in the ideal future society. In addition, the results of the new interviews in the fall of 2020 indicate that values are rather stable and that they may be associated with factors of social change.
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