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Hostile hospitalité : le topos de la rencontre en autochtonie américaineGroleau, Catherine Eve 12 1900 (has links)
Cette thèse a pour objectif de faire une lecture génétique de ce que consiste l’hostile hospitalité en Amérique et de ses prismes au cœur des littératures autochtones. J’y analyserai que l’histoire de l’hospitalité, dont la racine signifie à la fois hospes pour hôte et hostis pour ennemi, est une dialectique complexe lors du topos de la rencontre et témoigne d’une économie de l’échange qui au fil de ses transformations aura une incidence sur les tensions au sein de la littérature autochtone. J’étudierai comment dans cet échange fondé sur l’hospitalité le pôle étymologique de l’hostilité illustre que sous couvert d’hospitalité des lois sourdes d’équivalence, de compensation travaillèrent l’exclusion en des stratégies qui passeront par l’herméneutique, la mise en mythologie de ses cultures et d’insidieuses lois logocentriques religieuses. Différentes œuvres telles Ulysse et la Bible hébraïque poseront les fondements de ces traces au cœur des textes de la colonisation mexicaine et de la littérature autochtone nord-américaine afin d’illustrer l’empreinte patriarcale et hostile qui habite et transcende toujours les littératures actuelles. Les chapitres un à trois sont à entrevoir comme des fondements de cette trace transhistorique. Le premier chapitre esquissera une ligne de l’exclusion fondamentale entre le logos et le muthos depuis la Grèce archaïque, les circonvolutions du mythe de Thanksgiving et ses déviations historiques reverront les constructions hégémoniques de cette histoire de la survivance en Amérique. Le chapitre deux questionnera particulièrement l’économie de la transcendance au cœur de l’hospitalité, présence souvent habitée de diktats religieux et procédant d’une économie insidieuse d’exclusion. J’y montrerai à partir des scènes fondamentales de l’hospitalité dans l’Odyssée et la Bible hébraïque que ces histoires mettent en forme une hospitalité de plus en plus limitée devant prendre les traits du même et de l’équivalence au contraire de la tradition du potlatch dont l’économie est disruptive. Le chapitre trois se tournera essentiellement sur le corps des femmes dans les rites de l’hospitalité : de la Bible hébraïque à la figure de la Malinche, autochtone aztèque ayant été la traductrice de Cortes, les femmes furent des objets discriminés dans les rituels de l’hospitalité, des outils d’échanges et d’expropriation. Le dernier chapitre, éclairé des trois chapitres précédents, fera un bond dans le présent. À partir de textes de Leslie Marmon Silko, de Thomas King et des archives de la psychose du windigo, j’aborderai particulièrement la question de la langue et de l’exclusion épistémologique. Cette longue trace de l’hostilité au cœur de l’hospitalité dévoilera les sourdes lois régulant l’échange et montrera donc que si le texte et la lettre instituent cette première violence, ils ont aussi la possibilité de par leur dialectique, de proposer un dire de l’hospitalité et de renverser et se réapproprier une parole, le texte étant donc travaillé en miroir des mêmes paradoxes que le phénomène de l’hospitalité. / The objective of this thesis is to undertake a genetic reading of what hostile hospitality in
America consists of and its prisms at the heart of indigenous literature. I will analyze that the
history of hospitality, whose root means both hospes as host and hostis as enemy, is a complex
dialectic at work in the topos of the encounter and testifies to an economy of exchange that, as
it changes, will affect the tensions at the heart of indigenous literature. I will study how in this
exchange based on hospitality, the etymological basis of hostility illustrates that under its guise,
muted laws of equivalence and compensation elaborated exclusion into strategies that will run
through hermeneutics, the mythology of its cultures and insidious religious logocentric laws.
Various works such as The Odyssey and the Hebrew Bible laid the foundations for these traces
in the texts of Mexican colonization and North American indigenous literature, patriarchal and
hostile traces trace that still inhabits and transcends current literature. Chapters one to three are
to be seen as the foundations of this transhistorical trace. The first chapter will outline a line of
fundamental exclusion between the logos and the muthos from archaic Greece, the convolutions
of the myth of Thanksgiving, and its historical deviations will consider the hegemonic
constructions of this history of survival in America. Chapter two will focus on the economy of
transcendence at the heart of hospitality, a presence often inhabited by religious diktats and
stemming from an insidious economy of exclusion. I will show from the fundamental scenes of
hospitality in The Odyssey and the Hebrew Bible that these stories shape an increasingly limited
hospitality that must take on the same and equivalent features and differs from the potlatch
tradition whose economy is disruptive. Chapter three will focus mainly on the bodies of women
in the rites of hospitality: from the Hebrew Bible to the figure of La Malinche, an Aztec native
who was the translator of Cortes, women were discriminated against in the rituals of hospitality,
tools of exchange and expropriation. The last chapter, illuminated by the three previous chapters,
will jump into the present. Based on texts by Leslie Marmon Silko, Thomas King, and the
archives of the windigo psychosis, I will focus on the question of language and epistemological
exclusion. These extensive traces of hostility at the heart of hospitality will show the muted laws
regulating the exchange and will therefore show that even if the text and the letter institute this
first violence, they also have the possibility, through their dialectics, to propose a way of saving
hospitality by subverting the hostile part of its dialectic, the text being therefore elaborated as a
reflection of the same paradoxes as the phenomenon of hospitality.
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Le politique du développement : les usages politiques des savoirs experts et de la participation des populations indiennes au Mexique / Development politics : the political uses of expert knowledge and participation of indigenous peoples in MexicoParizet, Raphaëlle 06 December 2013 (has links)
Mot valise véhiculé par les agences internationales, la notion de « développement avec identité » traduit une volonté de prendre en compte les spécificités locales et culturelles des populations autochtones et la promotion d’une approche en terme de développement, présenté comme universel et apolitique. C’est cette contradiction que cette thèse propose d’explorer. À partir du cas mexicain, il s’agit de comprendre comment les dispositifs de développement fonctionnent comme des instruments de connaissance, mais également comme des instruments performatifs par leurs inductions prescriptives et les usages sociaux qui en sont faits. Au final, le « développement avec identité » renvoie à un « art de gouverner » les populations marquées par une disqualification sociale. Celui-ci s’appuie sur deux volets : l’élaboration de savoirs spécifiques sur ces populations et la participation des individus et groupes autochtones aux dispositifs de développement. Cette thèse propose une contribution sociologique à l’analyse du développement et aux travaux sur la question autochtone. Cette étude de la circulation des discours, des instruments et des pratiques du développement se fonde sur une enquête ethnographique de trois espaces où se construisent, s’élaborent et se mettent en pratique les dispositifs du développement autochtone au Mexique : le bureau du Programme des Nations unies à Mexico, l’instance nationale en charge de l’action publique de développement des populations autochtones, et enfin des groupes sociaux de la région du Chiapas dans lesquels des dispositifs de développement sont également élaborés et mis en œuvre / A buzzword broadcasted by international agencies, the concept of “development with identity” refers to a willingness to take into account local and cultural specificities of indigenous peoples. It entails a promotion of the development approach, presented as both universal and apolitical. This thesis proposes to explore this contradiction. Focusing on the Mexican case, it aims to understand how development apparatuses function as instruments of knowledge, but also as performative instruments by their prescriptive inductions and the social uses they are made of. Finally, “development with identity” refers to an “art of government” of populations labeled as socially disqualified. It relies on two key components: the elaboration of a specific knowledge on these populations and the participation of indigenous individuals and groups in development apparatuses.This thesis proposes a sociological contribution to the analysis of development and works on indigenous issues. In order to study the circulation of development speeches, instruments and practices, this work is based on a political ethnography of three spaces in which the apparatuses of indigenous development in Mexico are elaborated, formulated and put into practice: the Office of the United Nations Development Program in Mexico, the national authority in charge of development public policy for indigenous peoples, and finally social groups in the region of Chiapas in which development apparatuses are developed and implemented
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Reconnaissance de l’autochtonie et déclinisme environnemental au sein des Parcs nationaux français : L’exemple du Parc national de La Réunion / Recognition of indigenousness and environmental decline within French National Parks.. : The example of Reunion Island National ParkBouet, Bruno 05 November 2019 (has links)
Cette thèse a pour principal objet la reconnaissance du local et de l’autochtonie au sein des aires protégées en général et des Parcs nationaux français en particulier. Du global au local, elle tend à voir ce processus comme résultante de la montée en puissance d’un principe axiologique non nécessairement nouveau, mais qui conditionne néanmoins de manière croissante la légitimité et l’efficacité de l’action publique environnementale. La reconnaissance du local et de l’autochtonie serait ainsi en particulier internationalement devenue l’une des conditions de réalisation d’une plus grande justice environnementale au sein des aires protégées.Nous interrogeons comment ce processus a pu s’étendre aux Parcs nationaux français à travers notamment l’analyse des causes et des effets de leur récente réforme (2006). Comment cette reconnaissance a-t-elle pu se voir reprise et éventuellement redéfinie dans l’institutionnalisation des Parcs nationaux dits de « nouvelle génération » ? Par suite, à quels effets, nouveaux ou non, cette reconnaissance « à la française » permet-elle d’aboutir localement, en matière d’inégalité environnementale ? Notre démonstration s’appuie sur la notion de capital d’autochtonie (Retière, 2003) et soutient que les groupes sociaux locaux à même d’administrer la preuve de leur « capital environnemental autochtone » auprès des instances gestionnaires des Parcs nationaux seraient les plus à même de conserver intacts leurs usages de ces aires protégées.Pour mieux traiter notre problématique d’une reconnaissance du local « sous conditions », nous avons concentré sans nous y limiter, nos efforts d’enquête sur le récent Parc national de La Réunion (2007), présenté avec le Parc amazonien de Guyane et le Parc national des Calanques comme parcs de nouvelle génération. Cette enquête, s’appuyant sur plusieurs autres points de comparaison, conduit à entrevoir le Parc national de La Réunion (PNRun) comme un cadre intégrateur écocentré de différents récits globaux et territoriaux. Le déclinisme environnemental, à la fois local et mondialisé, est le plus prééminent de ces récits. Des récits de valorisation de la culture créole et de rattrapage économique lui coexiste néanmoins et le PNRun, enjoint à les reconnaitre au regard de la doctrine du développement durable, apparait comme une combinatoire sans cesse mouvante et instable d’un compromis entre ces trois récits potentiellement contradictoires.La conflictualité coutumière des Parcs nationaux français (Larrère et al., 2009) peut ainsi se comprendre à la lueur d’une concurrence des récits et de leurs porteurs, qui peuvent contester ou soutenir la manière propre au Parc national d’administrer, mais aussi de « mettre en récit » le territoire qui le supporte. Le défi actuel des Parcs nationaux français consiste, au regard de la réforme de 2006, à permettre et à accepter que cette mise en récit soit le fruit d’une co-construction élargie, et non plus d’un exercice réservé aux élites scientifiques, politiques et sociales qui ont toujours constitué ses publics de prédilection. En contexte postcolonial comme sur l’ile de La Réunion, ce défi parait d’autant plus aigu que le « concernement » local pour une mise en récit qui soit réparatrice d’injustices culturelle, sociale et environnementale est important, voire sine qua non. / The main purpose of this thesis is about the recognition of local and indigenous people within protected areas in general and French National Parks in particular. From global to local scales, this process appears to be the result of an axiological principle that is not necessarily new but which nevertheless increasingly conditions the legitimacy and effectiveness of public environmental action. The recognition of local and indigenous people would thus have become one of the conditions for achieving greater environmental justice within protected areas, particularly internationally.We question how this process has been extended to French National Parks, in particular through the analysis of the causes and effects of their recent reform (2006). How could this recognition be taken up and possibly redefined in the institutionalization of the so-called "new generation" national parks? Consequently, to what effects does this "French-style" recognition make it possible to achieve locally, in terms of environmental inequality? Our demonstration is based on the notion of "indigenous capital" (Retière, 2003) and argues that local social groups able to demonstrate their "indigenous environmental capital" to national park management authorities would be in the best position to keep intact their uses of these protected areas.To better address the issue of local people’s recognition "under conditions", we investigated the recent Reunion Island National Park (2007), presented with the Amazonian Park of French Guyana and the Calanques National Park as new generation parks. This survey, based on several other points of comparison, leads us to see Reunion Island National Park (PNRun) as an ecocentric integrating framework of different global and territorial narratives. “Environmental declinism”, both local and globalized, is the most prominent of these stories. Nevertheless, a “local cultural” and an “economic catch-up” narratives coexist with the first one. The PNRun, urged to recognize them due to the doctrine of sustainable development, appears as an ever-changing and unstable combination of these three - potentially contradictory - narratives.The traditional and customary conflicts within French National Parks (Larrère, 2009) can thus be understood as part of a competition between stories and their bearers, who can challenge or support the National Park's own way of administering, but also of "telling" the territory that supports it. The current challenge for French National Parks, in regard of the 2006 reform, is to allow and accept that this policy narrative is the result of a collective construction, and no longer an exercise reserved for some scientific, political and social elites who have always constituted its preferred audiences. In a postcolonial context such as on Reunion Island, this challenge seems all the more acute as the local "concern" for a narrative which is reparative of cultural, social and environmental injustices is important, even sine qua non.
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