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La construction du patrimoine du Canada entre reconnaissance publique et valorisation touristique : le rôle de la Commission des lieux et monuments historiques et des organismes de tourisme canadiens (1919-1956)

Dutour, Juliette 16 April 2018 (has links)
Marquer les lieux inconnus, ceux dont l’accès est difficile, est une pratique humaine courante. C’est un geste qui marque et qui ancre la trace du passage d’un homme seul ou d’une expédition entière, à la fois dans l’espace - les tas de pierres sont visibles souvent de loin - et sur le territoire - ces « monuments » localisent la plupart du temps le point le plus lointain sur une distance parcourue. Construit en 1910 par un explorateur canadien en voyage dans l’Arctique, ce cairn est l’ancêtre de ceux que la Commission des lieux et monuments historiques du Canada érige à travers le pays à partir des années 1920. Cependant, contrairement à eux, ce cairn ne porte pas de plaque et, sans elle, son rôle est d’autant plus simple : il vient signifier le fait que des hommes - au moins trois ici : les deux qui figurent sur la photographie et celui qui la prend - ont réussi à atteindre ce point extrême du Canada. En plus d’être une marque de revendication territoriale, ce monticule de grosses pierres ramassées à proximité du site, autour duquel ces hommes posent fièrement, est une manière pour eux de dire qu’ils ont été « là », qu’ils ont réussi à atteindre leur objectif et, par conséquent, qu’ils ont obtenu le droit de marquer le territoire afin que la mémoire de leur passage y soit inscrite. Sans plaque commémorative, sans noms ni dates gravés dans la pierre, la mémoire de leur passage est vouée à rester anonyme : si d’autres hommes viennent à passer dans la zone, ils sauront que des hommes les ont précédés, mais ils n’apprendront leurs noms et le détail de leurs aventures que s’ils connaissent l’histoire des expéditions qui ont eu lieu dans la région. Dans le processus de reconstitution de l’histoire de la région, le cairn de 1910 n’est donc pas d’une très grande aide, les seules informations mentionnées directement sur la photographie indiquant seulement : « cairn construit au cours de mon dernier voyage au fond de l’anse Adams, où j’ai laissé une marque. Adams Sound, octobre 1910. Voyage de l’Arctique1 ». Les détails de l’expédition au cours de laquelle cette photographie a été prise sont aujourd’hui connus. Le site d’Arctic Bay est situé sur la côte nord de la baie Adams, dans la partie nord de l’île de Baffin, au Nunavut. La région est habitée par des nomades inuits depuis 5000 ans et elle tire son nom d’un baleinier européen, l’Arctic, qui, en 1872, navigue tout près du site2 . Cette photographie est prise lors de la troisième expédition du capitaine Jacques Bernier qui, en 1910, réussit à passer l’hiver sur le site. Le cairn, construit en octobre 1910, célèbre ainsi la réussite de l’installation d’un campement temporaire dans cette région qualifiée de « désert arctique ». Quelques années plus tard, les responsables de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, s’inspirant de cette tradition de marquage des lieux visités par les explorateurs canadiens, reprennent le principe du cairn. Celui-ci représente donc une forme ancienne, traditionnellement liée aux opérations de conquête territoriale et d’affirmation politique réalisées par les premiers Canadiens. La reprise de cette forme est une manière, pour la Commission, de revenir à une tradition typiquement canadienne : de cette manière, pour célébrer l’histoire du pays, elle fait toujours, de manière implicite, référence à l’œuvre des premiers Canadiens, et elle revient sans cesse aux origines du pays. Les membres de la Commission ajoutent au cairn un média supplémentaire, à la fois vecteur de communication et de transmission de l’histoire : les plaques. C’est le début de la valorisation publique de l’histoire par le gouvernement fédéral, et la mise en place d’un programme de commémoration historique fortement lié au territoire. Ces plaques et leurs mémoriaux ont un très fort impact sur le territoire : en venant se superposer aux sites historiques qu’ils désignent, ils créent un double discours dans l’espace. En effet, en acquérant petit à petit une autonomie non seulement de forme - en tant que monuments reliés aux sites mais physiquement distincts d’eux - mais aussi de fond - ils deviennent, au fil du temps, des monuments à part entière, et se détachent des sites dont ils racontent l’histoire. Le patrimoine canadien est d’abord composé de plaques commémoratives ; c’est de cette manière que l’histoire se matérialise dans un premier temps dans l’espace canadien. En insérant des plaques sur le territoire, les autorités fédérales ont longtemps le sentiment de recréer des lieux disparus, par le simple fait de décrire le site et d’en interpréter l’histoire. Durant plus de trente ans, elles semblent ainsi préférer « recréer » des personnages, des événements passés et des lieux disparus - des bâtiments ruinés ou en très mauvais état - par l’entremise de ces plaques, plutôt que de s’occuper des sites bâtis encore intacts. La commémoration passe avant la conservation : l’insertion dans l’espace des plaques commémoratives ainsi que la composition de leurs textes occupent entièrement la Commission des lieux et monuments historiques pendant cette période. Cependant, outre leur rôle assumé de matérialisation de l’héritage, plusieurs interrogations subsistent quant à leurs fonctions. À quoi servent leurs textes qui ont pour ambition de résumer en quelques phrases des événements de l’histoire du pays ? Leur rôle est-il de raconter et de diffuser l’histoire à la population canadienne et aux touristes étrangers, ou d’investir et de donner un sens à l’espace ? Et celles-ci ont-elles le pouvoir d’assurer la protection d’un site en maintenant les pilleurs et les visiteurs indésirables à distance ?
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« Tout [n]était pas si négatif que ça » : les mémoires contestées du duvaliérisme au sein de la diaspora haïtienne de Montréal, 1964-2014

Belony, Lyns-Virginie 09 1900 (has links)
C’est dans un contexte d’instabilité politique que François Duvalier assuma la présidence de la République d’Haïti en septembre 1957. Le nouveau chef d’État, qui finit par instaurer une dictature autoritaire (après 1964) et héréditaire (après 1971), s’empressa de justifier sa victoire aux urnes comme l’édifice d’une nouvelle Haïti régénérée par l’entremise de son leadership. Dans les faits, les presque trente ans de la gouvernance duvaliériste furent surtout ponctués par la violence étatique. Des nombreuses retombées de cette dictature, l’une d’entre elles fut bien la création de diverses communautés diasporiques haïtiennes à l’étranger, notamment à Montréal, au Québec, pendant la seconde tranche du XXe siècle. Malgré le constat souvent peu reluisant qui est fait de l’époque duvaliériste par de nombreux spécialistes, les Haïtiens, en Haïti comme à l’étranger, demeurent partagés quant à leur examen de cette gouvernance autoritaire. En nous penchant plus spécifiquement sur le cas des ressortissants haïtiano-québécois à Montréal, et en prenant pour intervalle d’analyse la période comprise entre 1964 et 2014, cette thèse a voulu s’interroger sur la mémoire collective du duvaliérisme tissée au sein de cette population. Aussi, en mettant en exergue l’analyse de documents manuscrits et l’enquête orale, notre recherche fait état de la manière dont, dans différentes conjonctures historiques entre le Québec et Haïti, cette population, marquée par son hétérogénéité, a articulé diverses visions de la dictature en Haïti. Ce travail s’inspire particulièrement du concept de « mémoire emblématique » développé par l’historien Steve Stern (2004) dans sa trilogie sur le Chili post-Pinochet afin de traiter de différents « camps » de mémoire. Notre propre thèse suggère que les discours et les mémoires du duvaliérisme façonnés au sein de cette communauté révèlent, dans un premier temps, que la pensée entourant le régime ne suivit pas une trajectoire linéaire et s’inscrivit plutôt dans un projet plus ample où diverses conceptualisations du pouvoir duvaliériste et sa place dans l’histoire d’Haïti furent remises en question. Dans un second temps, elle démontre que la manière de saisir le duvaliérisme connut une certaine évolution au fil du temps pour s’adapter aux nouvelles réalités politiques en Haïti et au Québec. Sur les traces de ces visions compliquées du duvaliérisme, cette thèse illustre surtout comment c’est souvent à la lumière de l’actualité politique mouvementée d’Haïti avec la fracture post-1986 que l’époque duvaliériste est interprétée. / Political instability in Haiti provided an important backdrop to the election of François Duvalier in September 1957. The new head of state, who soon established an authoritarian dictatorship (notably after 1964) and a hereditary regime (after 1971), justified both his victory and presidency trough a messianic message around the creation of a new Haiti. In the end, the duvalierist regime, stretching close to thirty years, was mostly a period marred by state-sponsored violence. Of the many repercussions of the dictatorship the creation of various Haitian diasporic communities, notably in Montreal, Quebec, during the second half of the 20th century remains one of the most notable. Despite the often critical tone employed by most specialists to make sense of the Duvalier period, Haitians, in Haiti and abroad, have remained divided in their assessment of the authoritarian regime. This doctoral thesis locates the emergence and creation of different collective memory scripts within diasporic communities by focusing on the particular case of the Haitian diaspora in Montreal between 1964 and 2014. By combining an analysis of “traditional” written documents and through the examination oral interviews, this research explores how, at different historical junctures between Quebec and Haiti, this population, marked by its heterogeneity, articulated different visions of the dictatorship in Haiti. This thesis was particularly inspired by the concept of “emblematic memory” advanced by the historian Steve Stern (2004) in his book trilogy which investigated different “memory camps” in post-Pinochet Chile. Our own research contends that the discourses and memories of Duvalierism that were forged within the Haitian diaspora in Quebec did not follow a linear trajectory and fell within a larger project where various conceptualizations of Duvalierist power and its place in Haiti’s national history were contested. It also shows that the very way in which many have understood duvalierism has evolved over time to adapt to new political realities in Haiti and in Quebec. Ultimately, it suggests that any reading of duvalierism, positive or negative, is always located within a broader appreciation (critic) of post-1986 Haiti.
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Von Angsthasen, Wackelohren und anderen Gestalten. Ostalgie im Bücherregal? : Kinderliteratur der DDR aus aktueller Perspektive

Lembke, Jasmin 04 1900 (has links)
Le mémoire de maîtrise présentée a comme but de faire ressortir la relation entre des rééditions des livres d’images de la République démocratique allemande (Bode 2002, Richter 2016) et l’ostalgie (Ahbe 2001/ 2013/2017/2018, Boyer 2006, Haage 2013), un phénomène de nostalgie de la RDA. À partir de la série Kindergeschichten der DDR (Beltz/KinderbuchVerlag; depuis 2009), une analyse paratextuelle (Genette 2001) a été effectuée. Les observations faites nous ont permis de distinguer les groupes commémoratifs affectés, de déterminer de quelle façon les réimpressions font référence à la mémoire collective de l’Allemagne de l’Est et de montrer de quelle manière cette mémoire influence les réimpressions. Avec cette contribution, l’auteure espère enrichir le domaine de recherche de la littérature enfantine germanophone. / This Master thesis explores the relationship between the reeditions of picture books from the German Democratic Republic (Bode 2002, Richter 2016) and “Ostalgie” (Ahbe 2001/ 2013/2017/2018; Boyer 2006; Haage 2013), a unique and continually evolving brand of collective memory specific to the GDR. Analyzing the paratexts (Genette 2001) of the series Kindergeschichten der DDR (Beltz/KinderbuchVerlag; since 2009), we could distinguish the affected commemorative groups, determine in which way the reeditions refer to the collective memory of East Germany, and show in which way this memory influences the reeditions. With this contribution, the author hopes to enhance the field of research on German children’s literature. / Das Ziel der vorliegenden Masterarbeit war es, den Zusammenhang zwischen Neuauflagen ehemaliger DDR-Bilderbücher (Bode 2002, Richter 2016) und Ostalgie (Ahbe 2001/2013/2017/2018, Boyer 2006, Haage 2013), als Phänomen einer spezifischen ostdeutschen Erinnerungskultur, herauszuarbeiten. Von besonderem Interesse war, wie Neuauflagen von DDR-Kinderbüchern an der (Re)Konstruktion von DDRErinnerung beteiligt sind und an welchen Stellen dies explizit als auch implizit deutlich wird. Anhand einer paratextuellen Analyse (Genette 2001) der Reihe Kindergeschichten der DDR (Beltz/KinderbuchVerlag: seit 2009) wurde nachgezeichnet, auf welche Weise und bei welchen Gruppen die Bilderbücher Erinnerungen auslösen (können) und wie diese Erinnerungen wiederum auf die aktuellen Wiederauflagen zurückwirken bzw. diese steuern. Die Autorin erhofft sich mit diesem Beitrag das Forschungsfeld der deutschsprachigen Kinderliteratur zu bereichern.
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Québec : vers le déclin de la laïcité

St-Julien, Camille 08 1900 (has links)
L’objectif de la recherche est de comprendre l’héritage du rapport de la Commission de consultations sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles (Commission Bouchard-Taylor). Nous présenterons une analyse des mesures adoptées par divers gouvernements québécois, qui ont voté des lois en chambre parlementaire afin de promouvoir la laïcité de l’État. Plusieurs éléments socioculturels retiennent une attention particulière en ce qui concerne les recommandations émises par les experts, puis appropriées par les politiciens lors de projets de loi. Notre recherche de terrain se focalise sur les pratiques religieuses des catholiques pratiquants, ce qui représente une approche distincte par rapport aux autres recherches qui se sont principalement penchées sur les communautés religieuses minoritaires telles que les musulmans ou les juifs, dont les pratiques religieuses sont plus visibles et directement affectées par les lois sur la laïcité. Par le fait d’étudier des membres de la religion catholique dans cette étude, nous pourrons également mieux comprendre la perception de ces pratiquants dans une société qui, depuis de nombreuses années, a véhiculé des préjugés marqués à leur égard dans les médias et l'imaginaire collectif. / The aim of this research is to understand the legacy of the report by the Commission de consultations sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles (Bouchard-Taylor Commission). I first analyze the measures adopted by various Quebec governments, that promote the secular nature of the State. Several issues come to the fore in the way recommendations issued by expert are conceived and then appropriated by politicians when bills are drafted. My research focuses on the religious behavior of practising Catholics, which represents a distinct approach from other research that has focused mainly on minority religious communities such as Muslims or Jews, whose religious practices are more visible and directly affected by secularization laws. By looking at members of the Catholic religion in this study, we will also be able to better understand the perception of these practitioners in a society which, for many years, has conveyed marked prejudices towards them in the media and the collective memory.
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Le Vieux-Québec, 1945-1963 : construction et fonctions sociales d'un lieu de mémoire nationale

Roy, Alain 19 April 2018 (has links)
A partir de 1945, le Vieux-Québec est progressivement reconnu comme un lieu de mémoire nationale. Cette reconnaissance est sanctionnée par la protection de l'Etat accordée à l'arrondissement historique en 1963. Nous nous sommes intéressé au processus de construction de cette mémoire nationale, qui est ponctué d'une série de débats et consensus. L'examen de ce processus nous amène à reconnaître le développement d'une sensibilité historique de même que les transformations dans le temps de l'objet porteur de mémoire. Par ailleurs, notre étude met en évidence le rôle déterminant des fonctions identitaire et touristique de cette mémoire nationale. Ces fonctions se supportent mutuellement et favorisent l'inscription d'une représentation du passé dans l'environnement construit. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Utilisation de la violence et usages du passé comme références patrimoniales : l'émeute de la Crise de la conscription à Québec, 1918-2012

Renaud, Pierre-Yves 23 April 2018 (has links)
L’émeute de la Crise de la conscription à Québec en 1918 a bouleversé le quotidien des communautés et des citoyens de la ville pendant plus d’une semaine. D’une perspective sociale, cet événement a permis tant aux Canadiens français et aux Canadiens anglais de réaliser la fracture identitaire qui les séparait quant à leur représentation morale d’obligation citoyenne en temps de guerre. Le traumatisme engendré par cet événement violent a toutefois laissé des traces d’un conflit interne à la société canadienne-française représenté par une représentation très faible dans l’historiographie canadienne sur plus d’une cinquantaine d’années. Depuis, le refoulement des émotions du passé, exprimés sous forment d’usages publics de toutes sortes, suggère un certain désir à renouer avec ce bagage d’expérience. Le présent travail analyse l’évolution de la mémoire de cet événement marquant de l’histoire de la ville de Québec. L’interprétation des médias de l’époque, ainsi que celles d’un échantillon de certaines communautés actuelles de la ville de Québec, sont les piliers de l’argumentaire exprimé. Il démontre à quel point l’aspect de la violence s’établit tel que le fondement inhérent de la mémoire collective construite près de cent ans plus tard. Également, le phénomène grandissant de la patrimonialisation amène certaines de ces collectivités à façonner une identité historique de l’Émeute à leur image, réduisant ainsi la généralité des violences du passé en un seul lieu de mémoire.
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Autoritarisme et démocratie : un journalisme de paix dans le Rwanda de l'après-génocide?

Laliberté, Annie. 17 April 2018 (has links)
En explorant les effets de violence qui agissent sur le mouvement de journalisme de paix au Rwanda, cette thèse d'anthropologie analyse l'émergence d'une forme d'autoritarisme sous la figure d'une extrême-paix. La thèse entend ainsi contribuer, grâce à une double méthode ethnographique et généalogique, à l'étude des formes contemporaines de la violence et des conflits, à un moment unique de l'Histoire où, paradoxalement, la rature de la guerre devient une ambition explicite de nombreuses organisations internationales. Elle vise également à développer une méthode d'écriture ethnographique qui puisse s'adapter aux formes d'autoritarisme déployées sur le terrain, et qui obligent des collectivités entières à l'isolement et au silence. En premier lieu, est posé le problème de l'utilisation du journalisme pour fin de renforcement de la paix et de la démocratie, ce qui implique un lien de cause à effet établi entre une pratique et la prévention de conflits complexes reposant sur des hypothèses liant conflit inter ethniques et génocide. Contredisant une approche trop schématique, notre proposition s'appuie sur une exploration généalogique des conditions préalables au développement des conflits et des médias au sein d'un État particulier (le Rwanda) et des institutions internationales, et met ensuite à jour les déterminants socioculturels et politiques qui agissent en amont sur le mouvement contemporain de journalisme de paix. Une ethnographie des actions de formation de la relève journalistique au Rwanda, de l'appui institutionnel et du parrainage des journalistes qui couvrent la justice post-génocidaire a été effectuée. L'analyse qui en est faite présente la capacité des acteurs du mouvement de journalisme de paix de tenir compte de l'ensemble de ces déterminants culturels de la communication publique qui président à la fois à l'évolution des conflits politiques et au développement d'une culture journalistique rwandaise. Il s'avère que le "journalisme de paix" repose sur une logique de confrontation très schématisée opposant des médias de guerre à des médias de paix. Aussi, elle donne prise à l'instrumentalisation de la mémoire et à l'autoritarisme en négligeant les violences structurelles, les histoires individuelles des journalistes et les structures historiques et politiques qui traversent les âges et les conflits.
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Mémoire de l'esclavage et de la traite négrière en Sénégambie (1965-2007) : dialectique de la diversité mémorielle

Bassène, Pape Chérif Bertrand 17 April 2018 (has links)
Ce travail de recherche s'inscrit dans le grand champ de l'histoire culturelle et conduit à revenir sur plusieurs concepts et notions tels que culture, mémoire, commémoration, patrimoine, tradition orale, rapport religions/traditions, civilisation et identité dans une perspective qui part de l'Afrique. C'est aussi, une recherche qui propose un regard comparatif et des analyses croisées sur deux pays que sont le Sénégal et la Gambie. Cependant, ont été plus prises en compte les actions particulières pour chaque espace politique, entreprises par des institutions distinctes et régies par des cadres législatifs et réglementaires spécifiques. C'est particulièrement évident lorsque qu'il s'est agit d'analyser la presse et l'univers scolaire. Régionalement, mais aussi par ses ambitions interafricaines et internationales, le Sénégal pèse lourd sur la Gambie, cherche à faire déborder sur ce pays voisin, les actions qu'il pose à titre d'État. Mais, le travail permet de voir à quel point la patrimonialisation de la traite atlantique, les formes que prend sa commémoration, sa place dans l'enseignement, sont au coeur des politiques des États. Elles affectent également la cohésion sociale, la paix civile et, peut-être surtout, l'identité culturelle dans une perspective réunissant la diaspora transatlantique. Et comme cela sera démontré, entre les deux pays, il y a plus de différences que de similitudes dans le rapport histoire/mémoire. L'unité régionale à l'époque de la traite atlantique semble avoir été décomposée, au moins aux niveaux institutionnels et de la vie publique « moderne », par les gestes posés d'abord par les puissances colonisatrices, puis par les nouveaux États. Ainsi, par le titre actuel, l'accent est mis sur la continuité de l'unité régionale ancienne. La réponse à ce préalable est présentée en trois parties dans cette réflexion après avoir en introduction dévoilé la démarche en soulignant dans un premier temps, que réécrire l'histoire imposait de mettre en place un ensemble d'outils archivistiques et universitaires. Mais les sources écrites n'offrent des fonds que sur les XIXe et XXe siècles, ce qui obligeait d'avoir recours aux sources dites orales pour étudier l'impact de l'économie atlantique sur les sociétés sénégambiennes ou l'histoire des communautés ethniques entre autres. En outre, les travaux scientifiques de l'Institut Français (Fondamental) d'Afrique Noire (IFAN) portent par exemple sur l'organisation politique, économique et sociale. Mais pour atteindre les valeurs traditionnelles, les archives orales collectées permettent notamment de saisir l'organisation fonctionnelle de ces sociétés précoloniales en orientant les recherches sur la place de l'islam dans la genèse des systèmes politiques de la Sénégambie ancienne. Les chercheurs en sciences humaines se retrouvent pour exploiter ces matériaux autour de deux thématiques majeurs celles des castes et du mode de production asiatique ou africain. À partir des apports très importants issus du travail sur la question, la thèse a essayé d'enrichir de manière très originale la réflexion relative à la problématique des traits fondamentaux des expériences historiques des sociétés sénégambiennes à partir d'une période antéislamique et avant le contact avec le monde atlantique. Dans la dialectique Histoire/culture, le travail aborde en deuxième partie la question relative à la transmission du savoir historique en relation avec les politiques culturelles et commémoratives de l'esclavage. La généalogie de la mise en place du nouveau système éducatif des deux pays ainsi que des programmes pédagogiques a été abordée. Il s'agit pour les deux États, d'envisager la formation des citoyens sénégambiens, même si tous ne bénéficient pas du même enseignement de l'histoire. Pour les élites sénégambiennes, il s'agit d'aider les sénégambiens à entrer dans le monde moderne en transformant l'environnement façonné par un long passé colonial, en s'en libérant sans l'oublier. Or, pour se projeter dans le monde moderne, la politique culturelle préconisée met l'accent sur le retour aux traditions, facteur d'enracinement et d'identité et d'affirmation de la civilisation africaine, que la traite avait voulu nier. Sont donc examinées conséquemment les politiques de sauvegarde du patrimoine tangible et intangible qui ont été menées afin de constituer un héritage culturel pour les descendants des anciens esclaves à la recherche de leurs racines africaines. Enfin, en tenant compte des enjeux actuels liés à la commémoration et qui portent sur les problématiques relatives aux réparations, un intérêt a été porté sur les supports journalistiques qui médiatisent ces sujets. Ainsi, est-il question dans nos dernières analyses d'examiner les rapports entre la presse et les événements relatifs à la mémoire de l'esclavage en Sénégambie.
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L'apport du manuel d'histoire et ses limites dans la formation de la mémoire historique : application à l'étude de la Nouvelle-France de 1608 à 1663 dans le cadre du Québec de 1923 à 1989

Caritey, Christophe 24 April 2018 (has links)
Les études de contenu des manuels d'histoire présupposent pour la plupart que ces ouvrages largement diffusés influencent leurs utilisateurs. Cependant cet a priori n'a jamais été démontré. C'est ce que nous avons tenté de faire dans cette recherche. Pour cela, nous avons défini les niveaux de contenu du manuel d'histoire et proposé le concept de mémoire historique pour préciser le lieu de manifestation de son apport éventuel. Mais le contenu du manuel peut être soit oublié, soit complété, ce qui limite son apport. Nous essaierons alors de cerner si l'apport extérieur provient du milieu scolaire, des moyens non scolaires de diffusion massive du savoir historique ou est transmis oralement, par la famille essentiellement. Enfin, l'apport des manuels variant sans doute selon les individus, nous tenterons d'expliquer ces variations par le vécu de leurs utilisateurs. Nous avons ensuite appliqué cette réflexion au cas de la Nouvelle-France de 1608 à 1663 dans le cadre du Québec de 1923 à 1989. Pour cela, nous avons défini le contenu des manuels utilisés à cette époque pour en voir l'évolution et nous avons ensuite essayé, à l'aide d'un questionnaire, de retrouver celle-ci dans la mémoire historique. Quelques questions se rapportaient à nos interrogations concernant l'origine des réponses ne provenant pas du manuel et les différences individuelles. L'analyse montre un apport certain du manuel au niveau des connaissances et du cadre interprétatif -message global sur le passé- qui diminue légèrement lorsque les répondants n'utilisent plus de manuels. Cet apport semble plus important au deuxième niveau. Par contre, il est nul pour le discours sur l'histoire -mode de présentation du passé, conception de l'histoire, etc. Mais cet apport est limité par l'oubli, surtout pour les connaissances, et par un apport autre, plutôt pour le cadre interprétatif et le discours sur l'histoire. Celui-ci proviendrait essentiellement des moyens non scolaires de diffusion massive du savoir historique. Enfin, l'apport du manuel et ses limites varient effectivement selon les utilisateurs mais ces différences ne semblent pas dépendre du vécu de ces utilisateurs. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Dynamiques de la patrimonialisation du paysage urbain historique de la ville de Port-au-Prince

Bien-Aimé, Kesler 14 November 2023 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 6 novembre 2023) / Dans la région des Caraïbes, depuis la baie de Port-au-Prince, on peut encore observer le tracé d'une ancienne cité coloniale qui fut la capitale de la riche colonie française de Saint-Domingue (1770-1804), la partie occidentale de l'île d'Haïti. Elle est actuellement la capitale de la République d'Haïti et le siège du gouvernement. À première vue, ce lieu à forte charge historique et mémorielle est une impressionnante concentration urbaine confusément organisée et entretenue. Qu'y a-t-il dans le paysage urbain historique de la ville de Port-au-Prince à sauvegarder, à montrer et à transmettre aux générations futures du point de vue de l'histoire, de la mémoire et du patrimoine ? Cette ville-capitale qui se réinvente chaque jour, contre le gré de tous, se reproduit singulièrement en avalant tous les morceaux de territoires qui l'environnent. En admettant que les dysfonctionnements urbains en cours proviennent d'un passé très complexe, cette étude s'intéresse à la question suivante : qu'est-ce qui fait patrimoine, que ce soit pour les classes privilégiées ou les masses urbaines de Port-au-Prince ? Les politiques patrimoniales et mémorielles combinées et le processus de patrimonialisation sélective et inégale s'ajoutant aux modes d'appropriation conflictuelle des espaces publics offrent une belle perspective à l'ethnologie historique de cet espace social vécu. Sans pouvoir mobiliser avec exhaustivité le passé de cette ville, cette thèse examine les fondements du narratif de sa mémoire patrimoniale. Ceux qui discriminent ce qui est patrimoine de ce qui ne l'est pas. Par un examen de la circulation des notions de patrimoine et de la mémoire entre les fractions sociales urbaines de Port-au-Prince, cette recherche invite à réfléchir aux difficultés du processus de patrimonialisation dans cet espace. À l'aide d'une historiographie critique de l'évènement fondateur de 1492, cette dissertation doctorale interprète les usages du patrimoine héroïque et l'invisibilisation de figures historiques traitées comme « ordinaires » dans la scénographie du passé de la ville contemporaine de Port-au-Prince. Ce travail déploie son argumentaire à partir des dispositifs du mythe fondateur de la nouvelle nation haïtienne. Les points qu'il soulève interrogent les modes d'appropriation en cours de l'héritage précolonial, colonial et postcolonial. Les limites de ces représentations de l'histoire pour faire un « commun » partagé y sont discutées à l'épreuve d'une ville inventée en 1749 par la modernité coloniale mais qui poursuit cette expérience par la colonialité de son territoire. / In the Caribbean region, from the bay of Port-au-Prince you can still observe the layout of a former colonial city which was the capital of the rich French colony of Saint Domingue (1770-1804), the western part of the Island of Haiti. It is currently the capital of the Republic of Haiti and the seat of government. The first view of this place, charged with history and memory, reveals an impressive urban concentration that is confusedly organized and maintained. What is in the historic urban landscape of the city of Port-au-Prince to be safeguarded, shown, and transmitted to future generations from the point of view of history, memory, and heritage? This capital city which [re]invents itself every day, against everyone's wishes, [re]produces itself singularly by swallowing up all the pieces of territory that surround it. Admitting that the current urban dysfunctions come from a very complex past, this study focuses on the following question: what constitutes heritage for the privileged classes or the urban masses of Port-au-Prince? The combined heritage and memory policies, the process of selective and unequal heritagization added to the conflicting modes of appropriation of public spaces, offers an original perspective to the study of the historical ethnology of this singular social and lived space. Rather than providing an exhaustive account of the past of this city, this thesis examines the foundations of the narrative of its heritage memory. It examines that which discriminates between what is heritage and what is not. Through an examination of the circulation of the notions of heritage and memory between the urban social fractions of Port-au-Prince, this research invites us to reflect on the difficulties of the heritage process in this space. Using a critical historiography of the founding event that occurred in 1492, this doctoral dissertation interprets the uses of heroic heritage and the erasure of historical figures treated as "ordinary" in the scenography of the past of the contemporary city of Port-au-Prince. This work deploys its argument from the devices of the founding myth of the new Haitian nation. It raises questions about the current modes of appropriation of the [pre]colonial, colonial and postcolonial heritage. The limits of these representations of history to make a shared "common" are discussed against the test of a city invented in 1749 by colonial modernity but which continues this experience through the coloniality of its territory.

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