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Vouloir et laisser : différenciation, critique et réception du paradigme de la volonté dans la philosophie de Schelling / Willing and letting-be : on the differentiation, criticism and reception of the paradigm of will in Schelling’s philosophy / Wollen und Lassen : zur Ausdifferenzierung Kritik und Rezeption des Willensparadigmas in der Philosophie Schellings

Höfele, Philipp Manuel 23 July 2018 (has links)
Cette thèse étudie le développement du concept de volonté dans l’œuvre de F.W.J.Schelling et la place que ce concept occupe dans son "système" philosophique. Elle aborde également la réception de cette question par Martin Heidegger. Dans cette recherche, nous poursuivons de manière systématique un double objectif. D’une part, nous nous attachons à montrer que le paradigme de la volonté occupe un rôle tout à fait central dans la philosophie de Schelling, dans la mesure où il s’inscrit, de manière décisive, contre la tradition kantienne et fichtéenne, tradition qu’il prolonge en la modifiant. Mais d’autre part, il s’agit également de mettre en évidence le fait que, tout comme Heidegger, Schelling donne aussi à voir l’ambivalence du paradigme de la volonté en valorisant les motifs qui à la fois le fondent et le relativisent – tels que l’amour, le ‘non-vouloir’ ou encore la "Gelassenheit". Alors que ce qui le rapproche systématiquement de Heidegger et de sa critique de la modernité fait ressortir l’actualité de Schelling, nous pouvons cependant aller au-delà de ce parallèle et prendre acte d’une "valeur ajoutée" de la réflexion schellingienne sur la volonté. / The dissertation examines the development of the concept of will in the work of F.W.J.Schelling and its systematic significance in his philosophical thinking. In addition, it treats the reception of Schelling’s thinking of will by Martin Heidegger. In this investigation, I pursue two objectives: on the one hand, I strive to show that the paradigm of will plays a central role in Schelling’s philosophy in that he further develops and differentiates it in a decisive way with respect to the tradition of Kant and Fichte. On the other hand, I emphasize that Schelling, much like Heidegger, reflects on the critical potential of the paradigm of will and asserts, as its corrective, motifs that found and relativize it – such as love, "unwillingness" and "Gelassenheit". Thus, while Schelling’s systematic proximity to Heidegger and his critique of modernity makes it possible to emphasize Schelling’s on going relevance, one can also recognize, beyond the similarities with Heidegger, the ‘added value’ of Schelling’s thinking of will.
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La phénoménologie comme manière de vivre

Setlakwe Blouin, Philippe 08 1900 (has links)
Au cœur de la phénoménologie gît une thèse métaphysique selon laquelle le flux phénoménal du vécu (Erlebnisstrom) puise son sens et son être en lui-même, plutôt que d’une quelque réalité extérieure ou sous-jacente. En outre, cette thèse de l’autonomie existentielle du flux phénoménal, ou de l’équivalence de l’être et du paraître, ne s’atteste que moyennant une transformation complète de notre rapport au monde, où l’on s’efforce de se mettre à l’écoute des choses, et du mystère qui les enveloppe, plutôt que de les maîtriser. Pris ensemble, cette thèse métaphysique et cette attitude du laisser-être (Seinlassen) constituent les deux piliers de la phénoménologie comme manière de vivre dont la présente thèse se propose de tracer les grandes lignes. Pour ce faire, nous centrons nos recherches sur l’œuvre du fondateur de la phénoménologie, Edmund Husserl, que nous soumettons toutefois à une critique immanente; c’est Husserl qui à la fois dégage l’idée d’une phénoménologie comme manière de vivre et lui pose le plus sérieux obstacle. Cette tension au sein de la pensée husserlienne s’aperçoit à même les deux exigences qui la définissent : celle du « retour aux choses mêmes », d’une part, et celle de la description eidétique, de l’autre. À l’aide de différents interlocuteurs – qui nous permettent d’interroger Husserl rétrospectivement (Pyrrhon), contemporainement (James, Bergson) et prospectivement (Heidegger) –, nous montrons que ces deux exigences sont en fait incompatibles, et proposons afin de résoudre cette contradiction d’éliminer un de ses termes, soit l’exigence de description eidétique. Se fait alors jour la possibilité d’une phénoménologie qui assume pleinement sa vocation existentielle. Enfin, en parallèle à cette critique immanente de Husserl, et afin de l’étayer, nous développons une explication génétique de l’ἐποχή transcendantale, où celle-ci est caractérisée en tant que conversion de l’attitude naturelle à une forme de conscience postréflexive, c’est-à-dire mystique. / At the heart of phenomenology lies a metaphysical claim according to which the phenomenal stream of lived experience (Erlebnisstrom) derives its meaning and its being from itself, rather than from some external or underlying reality. Moreover, this claim of the existential autonomy of the phenomenal stream, or of the equivalence of being and appearing, can only be verified through a complete transformation of our relationship to the world, where we seek to become mindful of things, and of the mystery in which they are steeped, rather than seeking to master them. Taken together, this metaphysical claim and this attitude of letting-be (Seinlassen) constitute the two pillars of phenomenology as a way of life, which the present thesis proposes to describe in broad outline. To do so, we focus our research on the work of the founder of phenomenology, Edmund Husserl, which we submit however to an internal critique; it is Husserl who both allows us to contemplate the idea of phenomenology as a way of life and at the same time poses the greatest obstacle to it. This tension within Husserlian thought can be seen in the two imperatives that define it: that of the “return to the things themselves”, on the one hand, and that of eidetic description, on the other. With the help of various interlocutors – who allow us to interrogate Husserl retrospectively (Pyrrho), contemporaneously (James, Bergson) and prospectively (Heidegger) – we show that these two imperatives are in fact incompatible, and propose in order to lift this contradiction to eliminate one of its terms, namely the imperative of eidetic description. Thus a path is cleared for a phenomenology that fully commits itself to its existential vocation. Finally, in parallel to this internal critique of Husserl, and to better support it, we develop a genetic explanation of the transcendental ἐποχή, where it is characterized as a conversion from the natural attitude to a post-reflective, that is mystical, form of consciousness.

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