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D'échec au succès au site Cartier-Roberval : regard critique sur les processus de patrimonialisation d'un site historiqueDionne, Marie-Claude 01 October 2024 (has links)
La colonie de Jacques Cartier et de Jean-François de la Rocque de Roberval de 1541-1543 au cap Rouge, près de Québec, est aujourd’hui au coeur d’une patrimonialisation sans précédent. L’intérêt récent pour cette première tentative coloniale française en Amérique du Nord, un pan de géohistoire oublié, s’explique par un changement de discours qui s’est dessiné au début du 21e siècle, coïncidant ainsi avec la mise au jour et la mise en valeur du site archéologique Cartier-Roberval. L’histoire prendra donc une nouvelle tournure, il ne sera plus question de tentative mais plutôt d’une colonie à part entière. Le site Cartier-Roberval se voit aujourd’hui aux premières loges d’un grand mouvement commémorateur qui mise et met en valeur sa singularité. L’étude critique sur les processus de patrimonialisation à l’oeuvre sur le site en question permet de mieux comprendre l’ampleur et le dénouement possible du phénomène qui s’opère actuellement. / Jacques Cartier and Jean-François de la Rocque, de Roberval’s 1541-1543 colony at the cap Rouge near Quebec city, is at the heart of an unprecedented patrimonialization. Recent interest in this part of forgotten history is explained by a change of discourse that has emerged in the early 21st century, coinciding with the revealed of the localisation of this first French colonial endeavour in North America and its followed heritage presentation. The story thus takes a new turn; there will be no question of attempt but rather a full-fledged colony. Cartier-Roberval site is now firsthand at the center of a commemorating movement which addresses its uniqueness. The critical study of the heritage (patrimonial) process at work on this site allows a better understanding of the extent and possible outcomes of the phenomenon at hand.
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L'attractivité du territoire touristiqueGalarneau, Olivier Dominic 23 April 2018 (has links)
La présente recherche porte sur l'attractivité du territoire touristique. Elle vise à identifier les principaux attributs qui rendent le territoire attractif et à comprendre comment le positionnement d'un produit ou d'une destination touristique peut avoir une influence sur l’attractivité. De plus, cette recherche vise à déterminer les attributs de l'attractivité territoire pouvant être utilisés afin de positionner une destination touristique. Une recension des écrits a été réalisée afin d’identifier les principaux attributs de l’attractivité du territoire touristique. Par la suite, les attributs ont été divisés en quatre grands groupes (patrimoine naturel, logistique, produits touristiques et facteurs sociaux économiques) afin d’identifier ceux présentant une plus grande influence. Ces attributs ont été utilisés afin d’effectuer une analyse empirique du positionnement à partir des sites Internet des associations touristiques régionales (ATR) de Montréal, Québec, Laval, Laurentides, Chaudière-Appalaches, Charlevoix et Îles-de-la-Madeleine. Une analyse descriptive a révélé que ces sept régions se positionnement non seulement en fonction des segments de marchés ciblés, mais aussi par l'origine des visiteurs. L’analyse de la littérature a permis de définir l’attractivité comme étant le potentiel d'une région à attirer des touristes selon la quantité et de la diversité des attributs naturels et humains présents sur le territoire. De plus, elle a permis de constater une évolution dans le temps des attributs de l’attractivité du territoire. Les résultats de la recherche ont aussi démontré que le positionnement des attributs peut avoir une influence positive sur le choix des touristes et sur l'attractivité du territoire. Cette influence se veut plus significative lorsque la promotion de la destination se fait à l'aide d'attributs qui ont une image forte.
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Hostipitalité, pouvoir et appropriation de l’espace dans l’habitat des réfugiés : le cas des réfugiés syriens au LibanKikano, Faten 08 1900 (has links)
Avec 80 millions de personnes déracinées à travers le monde, les espaces de refuge sont en train d’émerger comme les transformations urbaines les plus visibles des temps modernes. Ces espaces, dont la fonction première est d’abriter temporairement, servent souvent d’habitat pour les réfugiés pendant des décennies. Cependant, les États hôtes, majoritairement des pays en développement, persistent à accueillir les réfugiés selon des politiques à court-terme. Cet écart génère plusieurs tensions mais se manifeste explicitement dans la conception temporaire des espaces de refuge. Sur le plan théorique, alors que les migrations sont largement documentées, des connaissances limitées existent sur la reproduction de chez-soi. Les théories qui portent sur les espaces de refuge se concentrent surtout sur des enjeux géopolitiques et anthropologiques, négligeant l’espace en soi. Pauvres en nuances, elles classent ces espaces selon des conceptualisations dichotomiques souvent déconnectées du vécu des réfugiés.
Cette recherche propose une nouvelle lecture des espaces de refuge à travers les lentilles du pouvoir, de la culture et de l’espace. Elle étudie l’appropriation de ces espaces en se basant sur l’exploration des pratiques sociales, économiques et politiques des réfugiés, de leurs interventions sur l’espace et du lien qu’ils développent avec leurs nouveaux environnements de vie. Elle révèle également l’influence des approches adoptées par la communauté internationale, les gouvernements d’accueil, les organismes humanitaires et les communautés hôtes.
L’étude est qualitative exploratoire et adopte la méthode de l’étude de cas multiples. Cette approche permet d’acquérir une compréhension approfondie des perceptions des réfugiés des contextes sociopolitiques et économiques qui caractérisent leur vécu d’une part et de leurs représentations de l’espace d’autre part. Trois typologies d’habitat — deux habitations urbaines, deux campements informels et deux camps organisés — sont étudiées afin d’évaluer l’importance du type de l’espace par rapport à son appropriation. L’étude adopte l’ethnographie comme approche méthodologique complémentaire, dévoilant l’évolution des conditions de vie des réfugiés et la transformation de leurs espaces.
Le cas à l’étude est celui des réfugiés syriens au Liban. Submergé par le nombre de réfugiés sur son territoire, le plus grand par nombre d’habitants au monde, le Liban exclut les réfugiés syriens des systèmes institutionnels, économiques et urbains dans le but de réduire leur accès au territoire, de limiter la durée de leur séjour et de prévenir la consolidation matérielle et immatérielle de leurs espaces. Toutefois, huit ans après, les stratégies adoptées par le gouvernement libanais se sont avérées infructueuses : le nombre des réfugiés syriens accueillis est sensiblement le même et leurs espaces se sont pour la plupart ghettoïsés.
La thèse propose cinq résultats principaux : 1) l’enjeux central dans l’appropriation des espaces de refuge est un ensemble de géométries de pouvoirs politique, économique et social ; 2) la gouvernance faible de l’État d’accueil fragmente les systèmes traditionnels et permet l’émergence de structures de pouvoir informelles qui contrôlent les réfugiés et leurs espaces ; 3) l’exclusion des réfugiés exacerbe leur vulnérabilité et l’organise au profit de parties prenantes locales influentes. Elle réduit leurs chances d’émigrer et mène souvent à la ghettoïsation de leurs espaces ; 4) la typologie des espaces n’est pas centrale par rapport à leur appropriation ; 5) l’enracinement de l’identité dans le lieu d’origine est une idée basée sur des considérations politiques anti-migratoires. Les espaces de refuges évoluent, selon les opportunités et les défis dans le milieu d’accueil, suivant un continuum entre non-lieux temporaires et lieux de vie socioculturels.
En transcendant leur marginalisation et leur homogénéisation, cette recherche dévoile la réalité intime des espaces de refuge. Elle montre que souvent, ils deviennent des chez-soi, lieux de vie quotidiens qui abritent des individus qui forment des groupes sociaux culturellement distincts et économiquement hiérarchisés.
D’un point de vue théorique, elle montre que l’accueil des réfugiés est souvent basé sur l’hostipitalité, une hospitalité hostile qui vulnérabilise les réfugiés et facilite leur exploitation. Elle révèle que l’appropriation des espaces de refuge augmente proportionnellement avec l’inclusion institutionnelle et l’autonomisation socioéconomique des réfugiés, concourant à la reproductibilité rhizomique de leur identité individuelle et collective. D'un point de vue pratique, cette recherche démontre que, sous prétexte de raccourcir la durée de l’accueil des réfugiés, les politiques d’accueil sont en réalité adoptées dans l’intérêt économique et politique d’acteurs étatiques et privés. Dans le but d’atteindre une meilleure justice spatiale, elle recommande aux gouvernements d’accueil un changement de paradigme à travers l’adoption de stratégies plus inclusives à l’égard des réfugiés menant à leur autogestion et leur développement et d’approches adaptées à l’usage et à la durée de leurs espaces. / With 80 million people uprooted around the world, refuge spaces are coming to be the most visible urban transformations of modern times. These spaces, whose primary function is to shelter, often accommodate refugees for decades. Yet, host states, mostly developing countries, continue to host refugees without adopting comprehensive, long-term strategies for their integration, causing acute political, socio-economic, and humanitarian problems. The lack of a long-term solution is explicitly revealed by the conceptions of refugee spaces, often designed as temporary solutions. From a theoretical perspective, while social scientists and geographers have widely documented the geopolitical and anthropological aspects of forced migrations, they have neglected the concept of space appropriation and the production of place identity in refugee spaces. Indeed, their classification of space/place is often based on dichotomous conceptualizations and differs from refugees’ real-life experience.
This research examines refugee spaces through the lenses of power, culture, and space. It provides new evidence on the appropriation of these spaces through refugees’ social, economic, and political practices, their interventions on space, and their perceptions of their new living environment. It also examines the impact of the strategies adopted by the international community, host governments, humanitarian organizations, and local communities.
The research method is qualitative and exploratory; it is based on a multiple case study design. This methodological approach provides an in-depth understanding of refugees' perceptions on the socio-political environment undergirding displacement and on their representations of space. Three space typologies — urban dwellings, informal settlements, and organized camps — are studied with the purpose of assessing the relevance of the space-type in relation to its appropriation. The study uses ethnography as a complementary methodological approach, shedding light on the evolution of refugees’ living conditions over time and the transformation of their spaces from a cultural standpoint.
It specifically focuses on Syrian refugees in Lebanon, a country which hosts the largest number of refugees per capita in the world. Overwhelmed by the number of refugees hosted, Lebanon excludes Syrian refugees from formal legal, economic, and urban systems, limiting their access to the territory, reducing the duration of their stay, and preventing the tangible and intangible consolidation of their living spaces. Yet, eight years later, the strategies adopted by the Lebanese government have proven unsuccessful: the number of Syrian refugees is roughly the same as at the beginning of the conflict and most of their spaces have been ghettoized.
Results show that: 1) complex geometries of political, economic, and social powers determine the appropriation of refugee spaces; 2) weak state authority fragments traditional governance systems which leads to the emergence of informal power structures that control refugees and their spaces; 3) refugees’ exclusion exacerbates their vulnerability, while benefitting local stakeholders, subsequently reducing their chances of emigration and leading to the ghettoization of their living spaces; 4) the typology of spaces is not a major variable in relation to their appropriation; 5) the rooting of identity in the place of origin is an idea based on anti-migration political viewpoints; refugee spaces can evolve along a continuum between temporary non-places and socio-cultural places of life depending on the opportunities and challenges in the host context.
Transcending the stigmatization, marginalization, and homogenization of refugee spaces, this research reveals the intimate reality of these spaces. It shows that they often become places of everyday life for refugees who form culturally dissimilar and economically hierarchical social groups.
From a theoretical point of view, this research shows that hosting policies are often based on hostipitality, or a hostile form of hospitality which exacerbate refugees’ vulnerability and facilitates their exploitation. It shows that refugees’ appropriation and control of their living spaces increase proportionally with their legal inclusion and their socio-economic empowerment by the host state, inciting the rhizomic reproducibility of their individual and collective identity in their new habitat. From a practical point of view, the research shows that hosting policies adopted on the pretext of shortening the duration of refugees’ settlement are in fact in the interest of state and private actors. With the purpose of achieving spatial justice, the study recommends a change of paradigm in refugee policies with approaches that are more inclusive towards refugees leading to their self-management and their development, and adapted to the use and duration of their living spaces.
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Hosting Tour De France Under Covid-19: Bargain Or Burden For New Stage Cities?Herzet, Cyril January 2021 (has links)
The Tour De France (TDF) is the third largest sporting event in the world and the biggest cycling race in terms of popularity and prestige. The event generates global media exposure and attracts millions of short- and long-term visitors each year, thus, TDF is extremely appealing for communities in search of profits. Using Linear Directional Mean (LDM) and semi-structured interviews (community and organization sides), this paper analyzes how TDF has spatially evolved through time by comparing the 2021 racetrack to other time intervals. Additionally, reasons of the potential shift in terms of spatial distribution are investigated considering current issues due to the COVID-19 pandemic that has severely affected the tourism sector and therefore, the benefits that communities were expecting to perceive by hosting TDF. Findings showed that the 2021 route deviated from previous editions time of the TDF history including 10 new stage cities that never hosted the event before. The respondent from the organization indicated the pandemic only indirectly affected the TDF route and that the location of the Grand Départ as well as the main internal constraints imposed to the organizers are key elements in the spatial distribution of the event. Interviewed communities acknowledged that there was risk while hosting TDF this year due to potential restrictive measures. However, they recognized that benefits brought by the race largely overweight potential negative impacts from the epidemic. Indeed, TDF remains a way to bring economic benefits, social cohesion, happiness, pride and satisfaction to hosting cities at a time when the tourism industry is at a standstill. / Le Tour de France (TDF) est le troisième événement sportif au monde et la plus grande course cycliste en termes de popularité et de prestige. L’événement génère une exposition médiatique mondiale et attire chaque année des millions de visiteurs à court et à long terme. Le TDF est donc extrêmement attrayant pour les communautés à la recherche de profits. À l’aide de la Direction Moyenne Linéaire (MLD) et d’interviews semi-structurées (côté communauté et organisation), ce mémoire analyse l’évolution spatiale du TDF au fil du temps en comparant le parcours de 2021 à d’autres intervalles temporelles de la course. En outre, les raisons du changement potentiel en termes de distribution spatiale sont étudiées en tenant compte des problèmes actuels dus à la pandémie de COVID-19 ayant gravement affecté le secteur du tourisme et, par conséquent, les avantages que les communautés espéraient percevoir en accueillant le TDF. Les résultats ont montré que l’itinéraire de 2021 s’écarte des éditions précédentes de l’histoire du TDF en incluant 10 nouvelles villes étapes qui n’ont jamais accueilli l’événement auparavant. Le répondant de l’organisation a indiqué que la pandémie n’a affecté qu’indirectement le parcours du TDF et que l’emplacement du Grand Départ ainsi que les principales contraintes internes imposées aux organisateurs sont des éléments clés dans la répartition spatiale de l’événement. Les communautés interrogées ont reconnu qu’il y avait un risque à accueillir le TDF cette année en raison des mesures restrictives potentielles. Cependant, elles ont admis que les bénéfices apportés par la course surpassaient largement les impacts négatifs potentiels dus à l’épidémie. En effet, le TDF reste un moyen d’apporter des effets économiques positifs, de la cohésion sociale, du bonheur, de la fierté et de la satisfaction aux villes hôtes à un moment où l’industrie du tourisme est au point mort.
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La construction du patrimoine du Canada entre reconnaissance publique et valorisation touristique : le rôle de la Commission des lieux et monuments historiques et des organismes de tourisme canadiens (1919-1956)Dutour, Juliette 16 April 2018 (has links)
Marquer les lieux inconnus, ceux dont l’accès est difficile, est une pratique humaine courante. C’est un geste qui marque et qui ancre la trace du passage d’un homme seul ou d’une expédition entière, à la fois dans l’espace - les tas de pierres sont visibles souvent de loin - et sur le territoire - ces « monuments » localisent la plupart du temps le point le plus lointain sur une distance parcourue. Construit en 1910 par un explorateur canadien en voyage dans l’Arctique, ce cairn est l’ancêtre de ceux que la Commission des lieux et monuments historiques du Canada érige à travers le pays à partir des années 1920. Cependant, contrairement à eux, ce cairn ne porte pas de plaque et, sans elle, son rôle est d’autant plus simple : il vient signifier le fait que des hommes - au moins trois ici : les deux qui figurent sur la photographie et celui qui la prend - ont réussi à atteindre ce point extrême du Canada. En plus d’être une marque de revendication territoriale, ce monticule de grosses pierres ramassées à proximité du site, autour duquel ces hommes posent fièrement, est une manière pour eux de dire qu’ils ont été « là », qu’ils ont réussi à atteindre leur objectif et, par conséquent, qu’ils ont obtenu le droit de marquer le territoire afin que la mémoire de leur passage y soit inscrite. Sans plaque commémorative, sans noms ni dates gravés dans la pierre, la mémoire de leur passage est vouée à rester anonyme : si d’autres hommes viennent à passer dans la zone, ils sauront que des hommes les ont précédés, mais ils n’apprendront leurs noms et le détail de leurs aventures que s’ils connaissent l’histoire des expéditions qui ont eu lieu dans la région. Dans le processus de reconstitution de l’histoire de la région, le cairn de 1910 n’est donc pas d’une très grande aide, les seules informations mentionnées directement sur la photographie indiquant seulement : « cairn construit au cours de mon dernier voyage au fond de l’anse Adams, où j’ai laissé une marque. Adams Sound, octobre 1910. Voyage de l’Arctique1 ». Les détails de l’expédition au cours de laquelle cette photographie a été prise sont aujourd’hui connus. Le site d’Arctic Bay est situé sur la côte nord de la baie Adams, dans la partie nord de l’île de Baffin, au Nunavut. La région est habitée par des nomades inuits depuis 5000 ans et elle tire son nom d’un baleinier européen, l’Arctic, qui, en 1872, navigue tout près du site2 . Cette photographie est prise lors de la troisième expédition du capitaine Jacques Bernier qui, en 1910, réussit à passer l’hiver sur le site. Le cairn, construit en octobre 1910, célèbre ainsi la réussite de l’installation d’un campement temporaire dans cette région qualifiée de « désert arctique ». Quelques années plus tard, les responsables de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, s’inspirant de cette tradition de marquage des lieux visités par les explorateurs canadiens, reprennent le principe du cairn. Celui-ci représente donc une forme ancienne, traditionnellement liée aux opérations de conquête territoriale et d’affirmation politique réalisées par les premiers Canadiens. La reprise de cette forme est une manière, pour la Commission, de revenir à une tradition typiquement canadienne : de cette manière, pour célébrer l’histoire du pays, elle fait toujours, de manière implicite, référence à l’œuvre des premiers Canadiens, et elle revient sans cesse aux origines du pays. Les membres de la Commission ajoutent au cairn un média supplémentaire, à la fois vecteur de communication et de transmission de l’histoire : les plaques. C’est le début de la valorisation publique de l’histoire par le gouvernement fédéral, et la mise en place d’un programme de commémoration historique fortement lié au territoire. Ces plaques et leurs mémoriaux ont un très fort impact sur le territoire : en venant se superposer aux sites historiques qu’ils désignent, ils créent un double discours dans l’espace. En effet, en acquérant petit à petit une autonomie non seulement de forme - en tant que monuments reliés aux sites mais physiquement distincts d’eux - mais aussi de fond - ils deviennent, au fil du temps, des monuments à part entière, et se détachent des sites dont ils racontent l’histoire. Le patrimoine canadien est d’abord composé de plaques commémoratives ; c’est de cette manière que l’histoire se matérialise dans un premier temps dans l’espace canadien. En insérant des plaques sur le territoire, les autorités fédérales ont longtemps le sentiment de recréer des lieux disparus, par le simple fait de décrire le site et d’en interpréter l’histoire. Durant plus de trente ans, elles semblent ainsi préférer « recréer » des personnages, des événements passés et des lieux disparus - des bâtiments ruinés ou en très mauvais état - par l’entremise de ces plaques, plutôt que de s’occuper des sites bâtis encore intacts. La commémoration passe avant la conservation : l’insertion dans l’espace des plaques commémoratives ainsi que la composition de leurs textes occupent entièrement la Commission des lieux et monuments historiques pendant cette période. Cependant, outre leur rôle assumé de matérialisation de l’héritage, plusieurs interrogations subsistent quant à leurs fonctions. À quoi servent leurs textes qui ont pour ambition de résumer en quelques phrases des événements de l’histoire du pays ? Leur rôle est-il de raconter et de diffuser l’histoire à la population canadienne et aux touristes étrangers, ou d’investir et de donner un sens à l’espace ? Et celles-ci ont-elles le pouvoir d’assurer la protection d’un site en maintenant les pilleurs et les visiteurs indésirables à distance ?
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Déplacement, délocalisation et «dévoyage» dans quelques récits québécois contemporainsCrevier-Lalonde, Guillaume 09 1900 (has links)
Ce mémoire s’intéresse à l’écriture du voyage et du déplacement à travers l’exemple de cinq
récits québécois contemporains. Nous étudions ici Voyage en Irlande avec un parapluie et
Voyage au Portugal avec un Allemand de Louis Gauthier, Vers l’Ouest de Mahigan Lepage, Dix
jours en cargo d’Isabelle Miron ainsi que Le sermon aux poissons de Patrice Lessard. Constatant que les voyages contemporains se sont délestés de l’expérience de l’exotisme et de la découverte, nous faisons l’hypothèse que l’écriture du déplacement se transforme. Nous analysons comment une expérience dysphorique du déplacement s’inscrit dans la description des lieux, la mise en récit et l’identité des narrateurs. À partir des travaux de Michel de Certeau (L’invention du quotidien) et de Marc Augé (Non-lieux : introduction à la surmodernité), nous nous intéressons, dans un premier chapitre, à la perception des lieux et à leur description. Notre parcours nous amène ensuite à examiner plus directement les modalités par lesquelles ces récits de la route produisent une continuité, métaphorique notamment. La troisième partie se concentre sur l’identité des narrateurs, qui tend à se construire ou à se déconstruire par rapport aux espaces qu’il parcourent. En nous servant des analyses d’images de Georges Didi-Huberman, nous examinons en conclusion comment ces différents aspects des textes produisent une « esthétique de la délocalisation », où les paysages et les lieux se constituent en écrans sur lesquels il est désormais possible de se projeter. / This thesis focuses on travel and displacement writing by exploring this theme into contemporary
narrative in Quebec litterature. We study Voyage en Irlande avec un parapluie and Voyage au
Portugal avec un Allemand (Louis Gauthier), Vers l’Ouest (Mahigan Lepage), Dix jours en cargo
(Isabelle Miron) and Le sermon aux poissons (Patrice Lessard). By stating that travels don’t relay the experience of exotism and of discovery anymore, we make the assumption that the practice of narrating this new type of travels also changes. We analyse how this dysphoric experience of the travel reflects itself into the descriptions of the places, into the construction of a narrative, and into the construction of the identity. With the works of Michel de Certeau (The Practice of Everyday Life) and of Marc Augé (Non-Places: Introduction to an Anthropology of
Supermodernity), our analysis questions, in a first chapter, the perception of spaces and their
descriptions. Then, we examine more directly how these road narratives produce continuity. The
third part focus on the identity of the narrator, that tends to be constructed and deconstructed by
the landscape seen on the road. By referring to the analysis of images by Georges Didi-
Huberman, we examine in our conclusion how those different aspects of the texts construct a
« relocation » aesthetics in which landscapes and places become screens on which it is henceforth possible for the characters to project themselves.
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Les Lieux de Reverdy / Reverdy's placesVayrette, Patrick 19 June 2012 (has links)
Le concept de lieu intéresse l’analyse littéraire non seulement dans une acception thématique mais aussi en ce qu’il traduit et symbolise la relation du sujet lyrique au monde et au langage, que l’œuvre de Reverdy reconstruit de manière originale. On se propose, dans une première partie, de décrire la structuration du monde imaginaire de Reverdy, ce paysage — au sens où le définit Michel Collot — que son œuvre instaure, construit, recompose. S’il est riche de lieux qui se distribuent de manière polysémique, il rend également compte d’une expérience originale de l’existence, en traduit les données les plus personnelles, celles d’un « je » poétique immergé dans un monde qu’il recompose par des lois imaginaires et dont il éprouve l’instabilité essentielle. Ce monde éminemment subjectif — nous sommes, rappelle Jean-Pierre Richard, « en poésie » — et par là-même lacunaire et mouvant, présuppose une place du sujet ancré au monde, et donc lieu exclu du monde tel un point aveugle. Une seconde partie étudie le travail de l’écriture poétique reverdyenne qui conteste et subvertit cette relation. Sous l’influence du cubisme, elle entre en lutte contre l’unité/unicité d’un sujet dont elle mine la vérité, détruit la cohésion, dont elle rêve la diffraction et la dispersion dans un paysage qu’elle investit de manière massive, jusqu’à l’y confondre. L’écriture poétique est donc un moyen privilégié de repenser le lieu, ce Dasein qui concrétise l’existence, et apparaît ainsi comme un lieu de nouage, de fusion, un carrefour où sujet et monde imaginaires se constituent en un lieu de l’œuvre, véritable figure du sujet lyrique, territoire au sens où l’entend Jean-Marie Gleize et dont une troisième partie expose l’essence. C’est là l’occasion de comprendre comment fonctionne l’écriture reverdyenne, quelles sont les grandes forces de l’imaginaire qui s’y met en œuvre, pour en tirer des conclusions sur sa spécificité. / The concept of place is of special interest for literary analysis not only thematically but also in so far as it translates and symbolizes the relation of the lyrical subject to the world and to language, which is reconstructed by Reverdy’s literary work in an original way. The first part of this thesis is devoted to the structuration of Reverdy’s imaginary world, this landscape — as defined by Michel Collot — elaborated, built and recombined. This landscape, made of polysemous places, also translates an original existential experiment, through most personal data, the data of a poetical « I » submerged in a reconstructed world based on imaginary laws and experienced by the author as essentially unstable. This extremely subjective world — we are, as Jean-Pierre Richard reminds us, « in poesy » — thus on a land of gap and constant change, is based on the principle of a subject rooted in the world and thus a place excluded from the world like a blind spot. The second part studies the work of the Reverdian poetic writing that rejects and subverts this relation. Under the spell of Cubism, it fights against the unity/uniqueness of a subject by distorting reality, destructing coherence and dreaming of its diffraction and blurring into a landscape it massively invests in, till melting. Poetic writing is thus a privileged way of rethinking the concept of place, this Dasein materializing existence, and is revealed as a place of binding, of fusion, a crossroad where the subject and the imaginary world are intertwined in a place of the work, true self of the lyrical subject, territory as defined by Jean-Marie Gleize and whose third part presents the essence. We have the opportunity to understand the way the Reverdian writing works, the great forces of the imagination at work in it, so as to be able to conclude on its specificity.
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Culture politique du nationalisme allemand en Autriche. Les associations de défense nationale et leurs almanachs illustrés [1880 -1918 ] / Political culture of German nationalism in Austria. The associations of national defense and their illustrated almanacs [1880-1918]Dedryvère, Laurent 11 May 2010 (has links)
En analysant les almanachs illustrés et les autres publications associatives [1880-1918], on tente de cerner la culture politique propre au milieu national-allemand d'Autriche. On étudie tout d'abord les lieux de mémoire mis en avant par les intellectuels et les leaders nationalistes, tels qu'ils se manifestent dans la liturgie politique et dans les grandes narrations historiques. On s'emploie à montrer que suivant leur degré de radicalité, les militants ne leur donnent pas le même éclairage et n'établissent pas la même hiérarchie entre les référents historiques. On montre également que les activistes observent très attentivement les organisations rivales [tchèques, slovènes, italiennes] et s'approprient leurs lieux de mémoire, tout en leur donnant une interprétation radicalement di é- rente. On montre ensuite que les leaders associatifs cherchent à mettre le sentiment d'appartenance locale au service du sentiment national. Pour ce faire, la jeune discipline de la Volkskunde [ethnologie nationaliste] leur apparaît comme un instrument adéquat, parce qu'elle théorise l'insertion des individus dans des cercles concentriques [famille, lignée, communauté linguistique, etc.]. On s'intéresse donc aux collections des petits musées locaux créés par les antennes locales des associations, au catalogue de leurs bibliothèques, qui ont toujours pour mission de sensibiliser les visiteurs aux spécificités de leur environnement géographique immédiat, et de leur montrer que ce dernier s'insère harmonieusement dans la grande nation allemande. / Working from an analysis of illustrated almanacs and other publications by nationalist organizations established in Austria between 1880 and 1918, this study attempts to outline the political culture of the German-national milieu in Austria. It focuses first on the significant landmarks of historical memory which nationalist intellectuals and leaders called attention to and which were highlighted in the political commemorations and the grand historical narratives which they upheld. Our work shows that depending on their degree of radicalization, activists did not regard these landmarks in the same way, and they didn't establish the same hierarchy between them. It also reveals that activists observed rival [czech, solvene or italian] organizations very closely, and that they appropriated their signi cant "realms of memory", albeit with radically different interpretations. This study then attempts to explore how organization leaders sought to make the sentiment of local belonging serve the feeling of national belonging. With this aim in view, the new discipline known as Volkskunde [nationalist ethnology] was perceived as an adequate tool, because it provided a theoretical frame inserting individuals into a series of concentric circles [family, genealogical line, linguistic community, etc.]. This work looks at the collections of small local museums created by local branches of organizations, and at their library catalogues, whose mission was always to make visitors aware of the specificities of their immediate geographical surroundings and to show them how these surroundings were a part of the overall harmony of the great German nation.
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Nuno Júdice ekphrastique : lieux, corps, paysage / Nuno Júdice ekphrastic : places, body, landscapeSouto, Egídia Marques 20 November 2014 (has links)
Nuno Júdice est l’un des poètes portugais contemporains qui, tout au long de sa vie littéraire, a entretenu un rapport privilégié avec les arts. Le poète cherche, bien avant son premier recueil Noção do Poema (1972) et jusqu’à nos jours, à communiquer avec l’image peinte. Il instaure un subtil glissement entre poésie et peinture, mais aussi entre peinture et poésie. Il puise dans un univers de souvenirs indissociables du monde pictural. Ce dialogue fructueux et singulier avec la peinture nous permet d’observer comment l’ekphrasis devient un processus de transposition servant de base à une réflexion profonde sur le faire poétique. Notre recherche porte donc sur la relation ekphrastique qui se tisse dans toute l’oeuvre judicienne. Nous analysons, sous une approche thématique, les moyens que se donne le poète pour rapprocher la peinture du travail de l’écriture,en passant d’un atelier à l’autre. Nous partons de deux hypothèses : la première stipule que, pour Nuno Júdice, la peinture serait un moyen de relier les deux arts, permettant de récréer un autre tableau à partir des mots du poète. La seconde fait de la pratique de l’ekphrasis une possibilité de réveiller des souvenirs. En interrogeant le jeu intersémiotique et les analogies poésie-peinture, nous démontrons que paysage, lieu et corps s’articulent autour d’un seul et même principe. Peut-être s’agit-il, en dernière instance, de provoquer des sensations et de réinventer le monde ? / Nuno Júdice is one of Portugal's contemporary poets who has, during his entire literary career, held a privileged relationship with the arts. Even before his first published book, Noção do Poema(1972), the poet endeavored to communicate with the painted image. He establishes a subtle slippage between poetry and painting, but also between painting and poetry. He mines a universe of inseparable memories of the pictorial world. This singular and fecund dialogue with painting allows us to observe how ekphrasis becomes a process of transposition and a base for a profound reflection on the poetic 'how-to'. Our research thus concerns the ekphrastic relationships, which are woven through his whole work. We analyze, with a thematic approach, the means with which the poet brings painting to his writing in moving from one artist's studio to another. We start from two hypotheses: the first stipulates that for Nuno Júdice, painting is the means of linking the two arts, allowing the creation of an another painting from the poet's words; the second emphasizes that the practice of ekphrasis stimulates a possibility of retrieving memories. In our interrogation of the intersemiotic play and the poetry/painting analogies, we show that landscape, place and body articulate around one and the same principle. Is it perhaps, ultimately, about provoking feelings and reinventing the world?
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Place recognition based visual localization in changing environments / Localisation visuelle basée sur la reconnaissance du lieu dans les environnements changeantsQiao, Yongliang 03 April 2017 (has links)
Dans de nombreuses applications, il est crucial qu'un robot ou un véhicule se localise, notamment pour la navigation ou la conduite autonome. Cette thèse traite de la localisation visuelle par des méthodes de reconnaissance de lieux. Le principe est le suivant: lors d'une phase hors-ligne, des images géo-référencées de l'environnement d'évolution du véhicule sont acquises, des caractéristiques en sont extraites et sauvegardées. Puis lors de la phase en ligne, il s'agit de retrouver l'image (ou la séquence d'images) de la base d'apprentissage qui correspond le mieux à l'image (ou la séquence d'images) courante. La localisation visuelle reste un challenge car l'apparence et l'illumination changent drastiquement en particulier avec le temps, les conditions météorologiques et les saisons. Dans cette thèse, on cherche alors à améliorer la reconnaissance de lieux grâce à une meilleure capacité de description et de reconnaissance de la scène. Plusieurs approches sont proposées dans cette thèse:1) La reconnaissance visuelle de lieux est améliorée en considérant les informations de profondeur, de texture et de forme par la combinaison de plusieurs de caractéristiques visuelles, à savoir les descripteurs CSLBP (extraits sur l'image couleur et l'image de profondeur) et HOG. De plus l'algorithme LSH (Locality Sensitive Hashing) est utilisée pour améliorer le temps de calcul;2) Une méthode de la localisation visuelle basée sur une reconnaissance de lieux par mise en correspondance de séquence d'images (au lieu d'images considérées indépendamment) et combinaison des descripteurs GIST et CSLBP est également proposée. Cette approche est en particulier testée lorsque les bases d'apprentissage et de test sont acquises à des saisons différentes. Les résultats obtenus montrent que la méthode est robuste aux changements perceptuels importants;3) Enfin, la dernière approche de localisation visuelle proposée est basée sur des caractéristiques apprises automatiquement (à l'aide d'un réseau de neurones à convolution) et une mise en correspondance de séquences localisées d'images. Pour améliorer l'efficacité computationnelle, l'algorithme LSH est utilisé afin de viser une localisation temps-réel avec une dégradation de précision limitée / In many applications, it is crucial that a robot or vehicle localizes itself within the world especially for autonomous navigation and driving. The goal of this thesis is to improve place recognition performance for visual localization in changing environment. The approach is as follows: in off-line phase, geo-referenced images of each location are acquired, features are extracted and saved. While in the on-line phase, the vehicle localizes itself by identifying a previously-visited location through image or sequence retrieving. However, visual localization is challenging due to drastic appearance and illumination changes caused by weather conditions or seasonal changing. This thesis addresses the challenge of improving place recognition techniques through strengthen the ability of place describing and recognizing. Several approaches are proposed in this thesis:1) Multi-feature combination of CSLBP (extracted from gray-scale image and disparity map) and HOG features is used for visual localization. By taking the advantages of depth, texture and shape information, visual recognition performance can be improved. In addition, local sensitive hashing method (LSH) is used to speed up the process of place recognition;2) Visual localization across seasons is proposed based on sequence matching and feature combination of GIST and CSLBP. Matching places by considering sequences and feature combination denotes high robustness to extreme perceptual changes;3) All-environment visual localization is proposed based on automatic learned Convolutional Network (ConvNet) features and localized sequence matching. To speed up the computational efficiency, LSH is taken to achieve real-time visual localization with minimal accuracy degradation.
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