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Stratégie de sortie : poétique de l'asymétrie dans les fictions des guerres d'Irak et d'Afghanistan

Beauregard, Diego 29 September 2022 (has links)
Thèse en cotutelle : Université Laval Québec, Canada et Ghent University, Gent, Belgique / Notre étude porte sur un corpus transnational (États-Unis, France, Italie, Espagne et Canada) de romans et de récits qui traitent des guerres d'Irak et d'Afghanistan et qui ont été écrits à la fois par des civils et des anciens combattants. Dans le contexte du retrait progressif des troupes occidentales dans la région jusqu'à la fin de la mission américaine en 2021, nous nous sommes demandé quel sens la fiction peut donner à vingt années d'interventions armées dans ces conflits et de quelle manière elle raconte la sortie de guerre. Après avoir relevé la présence de références subtiles, mais récurrentes, aux traumatismes sociaux de la guerre du Vietnam, nous avons remarqué que l'affect négatif entourant ces représentations finissait par se transformer en force positive. Le syndrome de stress post-traumatique devient croissance post-traumatique, la prison devient purgation, le mensonge devient fiction, l'Agent Orange devient fertilisation et les tueurs de bébés deviennent sauveurs d'enfants. Les personnages, qui sont le plus souvent traumatisés par leur expérience en Irak ou en Afghanistan, mobilisent paradoxalement l'imaginaire du Vietnam pour se libérer de l'emprise de la guerre. Enfermés dans un espace traduisant leur état mental, ils s'enfuient par procuration au sein d'espaces symboliques qui refigurent les deux univers traumatiques. Nous avons entrepris de retracer ce repli imaginaire qui prend la forme d'une stratégie de sortie, car il révèle le fantasme des sociétés occidentales, qui rêvent d'un désengagement militaire et cherchent à conjurer leurs démons. Les critiques font souvent référence aux termes de tactiques, d'opérations et de stratégies narratives, mais nous avons cherché à retrouver le sens militaire de ces concepts pour analyser la littérature de guerre. / This study focuses on a transnational corpus (United States, France, Italy, Spain, and Canada) of novels and stories written by both civilians and veterans about the Iraq and Afghanistan wars. Against the background of the gradual withdrawal of Western troops from the region until the disengagement of the U.S. forces in 2021, we asked ourselves what meaning fiction can give to twenty years of armed intervention in these conflicts and what kind of picture it paints of the aftermath. After identifying subtle but repeated references to the social traumas of the Vietnam War, we observed that the negative emotion associated with such portrayals was eventually transformed into a constructive and empowering force. Post-traumatic stress disorder becomes post-traumatic growth, prison becomes purgation, lies become fiction, Agent Orange becomes a fertilizer, and baby killers become saviors of children. Paradoxically, characters who are often traumatized by their experience in Iraq or Afghanistan harness the mythos of the Vietnam war to free themselves from the grip of war. Locked in a space that reflects their mental state, they escape by proxy into symbolic spaces that recast the two traumatic worlds. We set out to investigate this notional withdrawal, which takes the form of an exit strategy that brings to light the desire of Western societies to pull out of their military commitments and by the same token, ward off their demons. While critics often refer to terms such as tactics, operations and narrative strategies, we have instead sought to reclaim the military meaning behind these concepts in order to analyze the literature of war. / Ons onderzoek richt zich op een transnationaal corpus (Verenigde Staten, Frankrijk, Italië, Spanje en Canada) van romans en verhalen die handelen over de oorlogen in Irak en Afghanistan en geschreven zijn door zowel burgers als veteranen. In de context van de geleidelijke terugtrekking van de westerse troepen uit de regio tot het einde van de Amerikaanse missie in 2021, vroegen we ons af welke zin fictie kan geven aan twintig jaar gewapende interventie in deze conflicten en hoe literaire teksten het einde van de oorlog verhalen. We stelden vast dat veel verwijzingen naar de sociale trauma's van de Vietnamoorlog op een subtiele manier vaak terug komen, maar merkten tegelijk op dat het negatieve affect rond deze voorstellingen wordt omgevormd tot een positieve kracht. Posttraumatische stress-stoornis wordt vervangen door posttraumatische groei, gevangenis wordt loutering, leugens worden fictie, Agent Orange wordt bevruchting en babymoordenaars worden redders van kinderen. De personages, die meestal getraumatiseerd zijn door hun ervaringen in Irak of Afghanistan, mobiliseren paradoxaal genoeg de verbeelding van Vietnam om zich te bevrijden uit de greep van de oorlog. Opgesloten in een ruimte die hun mentale toestand weerspiegelt, vluchten ze bij volmacht in symbolische ruimtes die de twee traumatische werelden weerspiegelen. Wij hebben getracht deze denkbeeldige terugtrekking, die de vorm aanneemt van een exit-strategie, te traceren omdat ze het droombeeld blootlegt van de westerse samenlevingen die dromen van een militaire terugtrekking en hun demonen proberen te bezweren. Critici verwijzen vaak naar termen als tactieken, operaties en narratieve strategieën, maar wij hebben geprobeerd om de militaire betekenis van deze concepten terug te vinden om de oorlogsliteratuur te analyseren.
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Stratégie de sortie : poétique de l'asymétrie dans les fictions des guerres d'Irak et d'Afghanistan

Beauregard, Diego 29 September 2022 (has links)
Thèse en cotutelle : Université Laval Québec, Canada et Ghent University, Gent, Belgique / Notre étude porte sur un corpus transnational (États-Unis, France, Italie, Espagne et Canada) de romans et de récits qui traitent des guerres d'Irak et d'Afghanistan et qui ont été écrits à la fois par des civils et des anciens combattants. Dans le contexte du retrait progressif des troupes occidentales dans la région jusqu'à la fin de la mission américaine en 2021, nous nous sommes demandé quel sens la fiction peut donner à vingt années d'interventions armées dans ces conflits et de quelle manière elle raconte la sortie de guerre. Après avoir relevé la présence de références subtiles, mais récurrentes, aux traumatismes sociaux de la guerre du Vietnam, nous avons remarqué que l'affect négatif entourant ces représentations finissait par se transformer en force positive. Le syndrome de stress post-traumatique devient croissance post-traumatique, la prison devient purgation, le mensonge devient fiction, l'Agent Orange devient fertilisation et les tueurs de bébés deviennent sauveurs d'enfants. Les personnages, qui sont le plus souvent traumatisés par leur expérience en Irak ou en Afghanistan, mobilisent paradoxalement l'imaginaire du Vietnam pour se libérer de l'emprise de la guerre. Enfermés dans un espace traduisant leur état mental, ils s'enfuient par procuration au sein d'espaces symboliques qui refigurent les deux univers traumatiques. Nous avons entrepris de retracer ce repli imaginaire qui prend la forme d'une stratégie de sortie, car il révèle le fantasme des sociétés occidentales, qui rêvent d'un désengagement militaire et cherchent à conjurer leurs démons. Les critiques font souvent référence aux termes de tactiques, d'opérations et de stratégies narratives, mais nous avons cherché à retrouver le sens militaire de ces concepts pour analyser la littérature de guerre. / This study focuses on a transnational corpus (United States, France, Italy, Spain, and Canada) of novels and stories written by both civilians and veterans about the Iraq and Afghanistan wars. Against the background of the gradual withdrawal of Western troops from the region until the disengagement of the U.S. forces in 2021, we asked ourselves what meaning fiction can give to twenty years of armed intervention in these conflicts and what kind of picture it paints of the aftermath. After identifying subtle but repeated references to the social traumas of the Vietnam War, we observed that the negative emotion associated with such portrayals was eventually transformed into a constructive and empowering force. Post-traumatic stress disorder becomes post-traumatic growth, prison becomes purgation, lies become fiction, Agent Orange becomes a fertilizer, and baby killers become saviors of children. Paradoxically, characters who are often traumatized by their experience in Iraq or Afghanistan harness the mythos of the Vietnam war to free themselves from the grip of war. Locked in a space that reflects their mental state, they escape by proxy into symbolic spaces that recast the two traumatic worlds. We set out to investigate this notional withdrawal, which takes the form of an exit strategy that brings to light the desire of Western societies to pull out of their military commitments and by the same token, ward off their demons. While critics often refer to terms such as tactics, operations and narrative strategies, we have instead sought to reclaim the military meaning behind these concepts in order to analyze the literature of war. / Ons onderzoek richt zich op een transnationaal corpus (Verenigde Staten, Frankrijk, Italië, Spanje en Canada) van romans en verhalen die handelen over de oorlogen in Irak en Afghanistan en geschreven zijn door zowel burgers als veteranen. In de context van de geleidelijke terugtrekking van de westerse troepen uit de regio tot het einde van de Amerikaanse missie in 2021, vroegen we ons af welke zin fictie kan geven aan twintig jaar gewapende interventie in deze conflicten en hoe literaire teksten het einde van de oorlog verhalen. We stelden vast dat veel verwijzingen naar de sociale trauma's van de Vietnamoorlog op een subtiele manier vaak terug komen, maar merkten tegelijk op dat het negatieve affect rond deze voorstellingen wordt omgevormd tot een positieve kracht. Posttraumatische stress-stoornis wordt vervangen door posttraumatische groei, gevangenis wordt loutering, leugens worden fictie, Agent Orange wordt bevruchting en babymoordenaars worden redders van kinderen. De personages, die meestal getraumatiseerd zijn door hun ervaringen in Irak of Afghanistan, mobiliseren paradoxaal genoeg de verbeelding van Vietnam om zich te bevrijden uit de greep van de oorlog. Opgesloten in een ruimte die hun mentale toestand weerspiegelt, vluchten ze bij volmacht in symbolische ruimtes die de twee traumatische werelden weerspiegelen. Wij hebben getracht deze denkbeeldige terugtrekking, die de vorm aanneemt van een exit-strategie, te traceren omdat ze het droombeeld blootlegt van de westerse samenlevingen die dromen van een militaire terugtrekking en hun demonen proberen te bezweren. Critici verwijzen vaak naar termen als tactieken, operaties en narratieve strategieën, maar wij hebben geprobeerd om de militaire betekenis van deze concepten terug te vinden om de oorlogsliteratuur te analyseren.
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La littérature de guerre japonaise de 1937 à 1945 / Japanese War Literature from 1937 to 1945

Muller, Guillaume 14 December 2018 (has links)
La Deuxième Guerre mondiale fut au Japon l’occasion d’une production massive de récits de guerre, aujourd’hui largement oubliée. Ces textes sont pris entre l’injonction faite aux écrivains de participer à l’effort national, et l’idée reçue selon laquelle ceux-ci ne peuvent saisir la réalité de la guerre. Cette thèse s’attache à démontrer que c’est dans la négociation au sein des textes de ce paradoxe que le monde littéraire japonais conçut et reconnut sa littérature de guerre. Le plan distingue trois moments successifs, afin de refléter à la fois les modalités changeantes de l’engagement des écrivains dans la guerre, et les différentes écritures qui en rendirent compte. La première partie traite de la première année du conflit, durant laquelle les médias japonais employèrent les écrivains comme envoyés spéciaux sur le front chinois ; leurs reportages montrent la quête d’une valeur propre de l’expérience des écrivains. La deuxième partie (1938-1941) se concentre sur le succès phénoménal de la figure du « soldat-écrivain », et ses conséquences sur l’écriture de la guerre. La publication du journal du caporal d’infanterie et lauréat du prix Akutagawa Hino Ashihei parut offrir un modèle de purification de la littérature par le combat qui disqualifiait de fait les écrivains institutionnalisés. La troisième et dernière partie aborde la « réquisition des lettrés », au cours de laquelle l’armée contraignit près d’une centaine d’écrivains à partir dans les nouvelles colonies japonaises du Pacifique. Les grands succès critiques issus de ce dispositif inédit de coercition sont marqués par une volonté ostensible de faire littérature à travers la guerre. / The Second World War saw in Japan a massive production of war stories, today widely forgotten. These texts are caught between the injunction made to writers to participate in the national effort, and the general notion that they cannot grasp the reality of war. This thesis aims to demonstrate that it is in the negotiation of this paradox within the texts that the Japanese literary world conceived and recognised its war literature. The plan distinguishes three successive moments, in order to reflect both the changing modalities of writers' engagement in the war, and the different writings that accounted for them.The first part deals with the first year of the conflict, during which the Japanese media employed the writers as special correspondents on the Chinese front; their reports show the quest for a specific value of writers' experience. The second part (1938-1941) focuses on the phenomenal success of the ‘soldier-writer’ figure, and its consequences on the writing of the war. The publication of infantry corporal and Akutagawa Prize laureate Hino Ashihei’s diary seemed to offer a model of purification of literature by combat that disqualified the institutionalised writers. The third and last part deals with the ‘requisition of scholars’, during which the army forced close to a hundred writers to leave for the new Japanese colonies in the Pacific. Critical successes that emerged from this unprecedented coercion system are marked by an ostensible will to produce genuine literature through the war.
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L'ex-Yougoslavie et le Rwanda en récit : du témoignage des conflits aux enjeux d'un déplacement fictionnel

Vaucher, Pierre 24 April 2018 (has links)
Thèse en cotutelle. Université Laval, Québec, Canada et Universiteit Gent, Gand, Belgique / Notre étude se fonde sur un corpus littéraire en deux volets. Le premier volet comporte quatre récits consacrés aux guerres issues de l’effondrement de la Yougoslavie dans les années 1990. Ces textes, réalisés tantôt par des journalistes français, tantôt par des exilés (ex-)yougoslaves, sont : Robert Mitchum ne revient pas de Jean Hatzfeld (2013), La route du salut d’Étienne de Montety (2013), Le soldat et le gramophone (Wie der Soldat das Grammofon repariert) de Saša Stanišić (2008), Le ministère de la douleur (Ministarstvo boli) de Dubravka Ugrešić (2008). Pour sa part, le second volet comprend cinq œuvres dévolues aux événements du génocide rwandais de 1994. Ces textes, d’Afrique, de France ou de Belgique, sont : L’aîné des orphelins de Tierno Monénembo (2000), Moisson de crânes : textes pour le Rwanda d’Abdourahman A. Waberi (2000), Murambi : le livre des ossements de Boubacar Boris Diop (2000), L’ombre d’Imana : voyages jusqu’au bout du Rwanda de Véronique Tadjo (2000) et enfin Uraho ? Es-tu toujours vivant d’Huguette de Broqueville (1997). Rien ne permet a priori de justifier le rapprochement des événements meurtriers survenus en ex-Yougoslavie avec ceux du Rwanda. D’ailleurs, que ce soit pour le Rwanda, la guerre de Bosnie-Herzégovine ou de Croatie, les écrivains et les écrivaines qui ont cherché à témoigner, par la littérature, de ces conflits s’inscrivent dans des contextes forts distincts les uns des autres. Mais tous ont saisi, consciemment ou non, une dimension essentielle de ces conflits récents, au-delà de l’horreur : leur ambivalence, le fait qu’ils répercutent des réalités hétérogènes, incertaines et parfois contradictoires. Tirant parti d’une Histoire qui ne se détache jamais entièrement d’une actualité poreuse, les auteurs ont ainsi imaginé des formes d’extériorité faisant exister – jouer – ces divergences ; ils ont conçu des mises en scènes en porte-à-faux par rapport aux événements de la guerre ou du génocide auxquels ils se réfèrent. Par exemple, Hatzfeld, dans Robert Mitchum ne revient pas, replace les enjeux d’une compétition sportive au cœur du siège de Sarajevo. À travers le paradigme olympique, s’esquisse un espace supranational qui entre en conflit avec la logique nationale de la guerre en Bosnie. La guerre acquiert par là de nouveaux contours. À l’aide des outils de la rhétorique appliquée au récit fictionnel, nous interrogeons les implications de ces déplacements narratifs vis-à-vis des conflits, que ce soit dans leur actualité politique, médiatique, culturelle ou même économique (en l’occurrence, chez Ugrešić). Nous verrons que si, bien souvent, les écrivains cherchent à résister à ce que ces réalités violentes mettent en jeu, les réponses qu’ils apportent sont parfois contradictoires. Il leur arrive en effet de renouer avec les mêmes logiques qu’ils dénoncent. Malgré tout, entre utopie et démystification, ces récits permettent de mieux comprendre la place occupée par la fiction dans nos sociétés. Au fond, il est toujours question de changer les pièces d’un réel par ailleurs essentiellement fictionnel, afin d’échapper, éventuellement, au retour du même, cet écroulement continu dont nous sommes tous témoins. / Our dissertation focuses on a two-part literary corpus. The first group contains four novels dedicated to the wars of the collapse of Yugoslavia in the 1990s. Created either by French journalists or by exiles from the former Yugoslavia, these texts include: Jean Hatzfeld’s Robert Mitchum ne revient pas (2013), Étienne de Montety’s La route du salut (2013), Saša Stanišić’s Le soldat et le gramophone (2008) (original title: Wie der Soldat das Grammofon repariert) and Dubravka Ugrešić’s Le ministère de la douleur (2008) (Ministarstvo boli). For its part, the second group consists of five literary works on the massacres of the Rwandan genocide which took place in 1994. Produced by African, French or Belgian writers, these include: Tierno Monenembo’s L’aîné des orphelins (2000), A. Waberi’s Moisson de crânes: textes pour le Rwanda (2000), Boubacar Boris Diop’s Murambi: le livre des ossements (2000), Véronique Tadjo’s L’ombre d’Imana: voyages jusqu’au bout du Rwanda (2000) and Huguette de Broqueville’s Uraho? Es-tu toujours vivant (1997). It seems there is no justification for linking the context of the wars in the former Yugoslavia with the events of Rwanda. Additionally, in both cases the writers who have sought to bear witness to these conflict with their pen all come from very different backgrounds. But whether knowingly or unknowingly, all of them did seize a central issue of these recent conflicts, beyond the horror of what happened: their ambivalent nature, the fact they reflect heterogeneous, uncertain and sometimes contradictory realities. While resorting to a kind of History that is closely interwoven with a porous present time, the authors have thus imagined some forms of ‘exteriority’ that play on these possible variations, bringing them into existence. They created literary scenes that are at odds with the events of the war or the genocide they refer to. For example, Hatzfeld raises in his book Robert Mitchum ne revient pas the issue of a sports competition taking place in the midst of the siege of Sarajevo. Through the Olympic paradigm, a supranational space arises. It conflicts with the national logic of war in Bosnia. In this way, the face of war changes. By using the tools of rhetoric and their application to fictional narrative, we propose to question the implications of these narrative shifts away from the conflicts reality, whether in its political, media, cultural or even economic relevance (as it happens with Ugrešić). If most of the writers want to fight what these violent realities involve, we shall see that the literary answers they bring have sometimes a contradictory nature. Indeed, they can revive the same logical patterns that they criticize elsewhere. Despite everything, these narratives help us better understand the place occupied by fiction in our societies, whether the authors choose to focus on utopia or demystification. Basically, it is always about changing the dispositions of an otherwise essentially fictional reality. Thus, it may be possible to escape the return of the same, a continuous collapse of which we are all witnesses. / Deze studie is gebaseerd op een literair corpus bestaande uit twee delen. Het eerste luik bevat vier werken gewijd aan de oorlogen ontstaan door het uiteenvallen van Joegoslavië in de jaren 1990. Deze teksten, geschreven door Franse journalisten of (ex-) Joegoslavische ballingen, zijn: Robert Mitchum ne revient pas van Jean Hatzfeld (2013), La route du salut van Étienne de Montety (2013), Le soldat et le gramophone (Wie der Soldat das Grammofon repariert) van Saša Stanišić (2008), Le ministère de la douleur (Ministarstvo boli) van Dubravka Ugrešić (2008). Het tweede deel omvat vijf teksten die handelen over de Rwandese genocide van 1994. De werken in dit corpus van Afrikaanse, Franse en Belgische auteurs zijn: L’aîné des orphelins van Tierno Monénembo (2000), Moisson de crânes : textes pour le Rwanda van Abdourahman A. Waberi (2000), Murambi : le livre des ossements van Boubacar Boris Diop (2000), L’ombre d’Imana : voyages jusqu’au bout du Rwanda van Véronique Tadjo (2000) en tenslotte Uraho ? Es-tu toujours vivant van Huguette de Broqueville (1997). Op het eerste zicht lijkt het verband tussen de dodelijke gebeurtenissen in Ex-Joegoslavië en die in Rwanda ver te zoeken. Bovendien, of het nu voor Rwanda, de oorlog in Bosnië-Herzegovina of in Kroatië is, verwijzen de schrijvers en schrijfsters die over deze conflicten getuigen via literaire teksten, naar zeer uiteenlopende contexten. Maar allen hebben ze, bewust of onbewust, over de gruwel heen, een essentiële dimensie van deze recente conflicten weten te vatten: hun ambivalentie; het feit dat ze heterogene, onzekere en soms zelfs tegenstrijdige realiteiten weerspiegelen. Gebruik makend van de Geschiedenis die nooit volledig los raakt van de poreuze actualiteit, hebben de auteurs vormen van “exterioriteit” bedacht die deze verschillen vormgeven en zelfs benadrukken ; ze hebben ensceneringen uitgedacht die haaks staan op de gebeurtenissen van de oorlog of genocide waarnaar ze verwijzen. In Robert Mitchum ne revient pas, bijvoorbeeld, verplaatst Hatzfeld de inzet van een sportieve competitie naar het hart van het beleg van Sarajevo. Door middel van het olympisch paradigma tekent zich een supranationale ruimte die in conflict treedt met de nationale logica van de oorlog in Bosnië. De oorlog krijgt zo een nieuwe dimensie. Met behulp van de instrumenten die de retoriek toepast op het fictieve verhaal, wil dit onderzoek de implicaties van deze narratieve verschuivingen tegenover de conflicten in vraag stellen, zowel wat betreft hun politieke, culturele en zelfs economische (in casu bij Ugrešić) relevantie. We stellen vast dat schrijvers zich vaak proberen te verzetten tegen dat wat de gewelddadige realiteit op het spel zet. De antwoorden die ze aandragen zijn soms tegenstrijdig. Zo gebeurt het dat ze dezelfde logica voortzetten als diegene die ze aan de kaak stellen. Desalniettemin, laten deze teksten toe om, tussen utopie en demystificatie, de plaats van fictie in onze huidige samenleving beter te begrijpen. In feite gaat het er altijd om bepaalde aspecten van een werkelijkheid – die overigens in essentie fictief is – te veranderen, om zo misschien te voorkomen dat gelijkaardige gebeurtenissen zich opnieuw voordoen, iets waar we vandaag allen getuigen van zijn.
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Literary representations of civil wars : a comparative study of novels dealing with the Spanish civil war and the Yugoslav conflict

Vekic, Tiana 16 February 2017 (has links)
Une guerre civile est un conflit violent impliquant un changement socio-politique dramatique qui devient un jalon historique, culturel et littéraire. C’est une période où les processus doubles de la déconstruction et de la reconstruction reformulent les lois, l’histoire et les identités communautaires. Le fait que ces transformations rapides impliquent une souffrance humaine massive est peut-être l’aspect le plus perturbant d’une guerre civile. Cette thèse analyse la façon dont les romans contemporains sur les guerres civiles de l’Espagne et de l’ex-Yougoslavie représentent l’expérience humaine au cours de ces périodes de transformations sociales chaotiques et violentes. A partir d’une étude comparative des œuvres, elle soutient que les romans représentent la condition humaine en se focalisant sur les expériences subjectives des gens ordinaires pendant les conflits, et en reléguant en arrière-plan les évènements politiques et militaires de la guerre civile. / A civil war is a violent conflict of dramatic political and social change that becomes a historical, cultural and literary marker. It is a period when laws, history and identities are reformulated through dual processes of deconstruction and reconstruction. This makes evident the symbolic dimension of civil war violence and accentuates the unstable, precarious and malleable nature of identity constructs, ideologies and history. The fact that these rapid transformations implicate massive human suffering is perhaps what is most unsettling about civil war. A civil war is not only a pivotal moment in a nation’s history but as well on an individual level for those who live through it and have to adapt to the changing systems of values that redefine life during and after the conflict. This thesis examines how contemporary novels dealing with the Spanish Civil War and the Yugoslav conflict reflect on the human experience during these periods of chaotic and violent social transformations. The study presents a comparative analysis of the following works: Camilo José Cela’s San Camilo, 1936, Dževad Karahasan’s Sara i Serafina (Sara and Sefarina), Mercè Rodoreda’s Quanta, quanta guerra… (War, so much war), Velibor Čolić’s Chronique des oubliés (Chronicle of the forgotten), Carmen Martín Gaite’s El cuarto de atrás (The backroom), David Albahari’s Mrak (Darkness), and Javier Cercas’ Soldados de Salmanina (Soldiers of Salamis). Parting from a close study of the texts, the thesis argues that the novels represent the human dimension by focusing on ordinary people’s subjective experiences during the conflict while relegating the political and military events surrounding the civil war to the background. Such representations aspire to redeem the complexities and the significance of individual lives and of a social collective, which the civil war’s physical and symbolic violence dehumanizes, silences and obliterates.
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Le souvenir des guerres médiques à Athènes au Ve siècle à partir des sources littéraires

Caron, Jean Benoît. 07 February 2024 (has links)
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Une drôle de fête : une fête au lieu d'une guerre dans Féerie pour une autre fois de Louis-Ferdinand Céline et Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq

Boulanger, Julie January 2008 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
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Une drôle de fête : une fête au lieu d'une guerre dans Féerie pour une autre fois de Louis-Ferdinand Céline et Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq

Boulanger, Julie January 2008 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal
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La guerre manquée : Représentations de la Seconde Guerre mondiale dans le roman français (1945-1960) / The Failed War : Representations of the Second World War in the French Novel (1945-1960)

Sigalas, Clément 14 December 2015 (has links)
Cette thèse porte sur les représentations de la Seconde Guerre mondiale dans le roman français, de 1945 à 1960. Elle vise à mettre en lumière un corpus de la « guerre manquée », opposé à la vision épique dominante dans l'après-guerre. Elle analyse dans leurs dimensions esthétiques, éthiques et politiques, une vingtaine de romans dont le point commun est de donner à voir une guerre irréelle ou insaisissable, qui a pu constituer pour bien des Français une expérience commune.La première partie analyse la façon dont s’écrit le combat manqué. Ces romans dessinent l’image d’une guerre à la fois fantomatique et violente : observée à distance, presque toujours médiatisée, dissimulée sous des semblants de paix, mais invariablement destructrice.Les romans mettent également en lumière l’échec de la communauté. Par opposition au récit fondateur et unificateur qu’est l’épopée, ils dénoncent très tôt le mythe d’une France tout entière unie dans la lutte. La deuxième partie montre comment se construit l’image d’une nation déchirée ou passive, dont ils incarnent la mauvaise conscience.On s’intéresse enfin à la « pensée du roman », en montrant comment ce dernier a été le vecteur d’une réflexion spécifique sur la communauté. Contre les positions de la Résistance littéraire, puis de l’existentialisme, il a interrogé le primat du rationnel en l’homme ; contre la vogue du document, il a revendiqué la fiction pourexplorer les zones d’ombre ; contre la demande d’exemplarité, enfin, il a constitué un espace d’investigation autonome, attaché à contester les failles et les limites du discours épique. / This thesis deals with the representations of the Second World War found in the French novels published between 1945 and 1960. It aims to shed light on a body of works that depict a “failed war”, unlike the epic vision which prevails in the post-war period. It analyses from an aesthetic, ethical and political perspective twenty novels or so which portray war as an unreal, elusive experience shared by French people.The first part of this work scrutinizes the way writers depict the failure of war. These novels portray the conflict as both spectral and brutal – seen from a distance, almost always mediated, concealed under the appearance of peace, yet unescapably destructive.These novels also throw light on the failure of community. A far cry from the seminal, unifying narrative of the epic, they start attacking the myth of France as unified in the war effort very soon after the end of the conflict.The second part of this thesis looks at the ways they construct the image of a torn or passive nation, as if they were France’s guilty conscience.This study will finally examine the way the novel “thinks”, how it was specifically used to convey a specific reflection on community. Against the discourses of literary Resistance, then Existentialism, it questioned the primacy of rational thinking in men; against the prominence of documents, it embraced fiction as a means to explore dark territories; against the calls for exemplariness, it constituted itself as an autonomous space to investigate the war, as well as to challenge the failures and shortcomings of the epic discourse.
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Shirley Jackson's House trilogy : domestic gothic and postwar architectural culture

Reid, Luke 08 1900 (has links)
Shirley Jackson’s House Trilogy: Domestic Gothic and Postwar Architectural Culture traite de la série de romans gothiques écrits par Shirley Jackson entre 1957 et 1962, de The Sundial à The Haunting of Hill House en passant par We Have Always Lived in the Castle. L’ouvrage situe son rapport au style gothique domestique dans le contexte du discours contemporain sur l’architecture et les formes de l’après-guerre. En particulier, cette étude fait valoir que sa trilogie « House » est une véritable intervention dans l’histoire de l’architecture et le discours domestique, Shirley Jackson utilisant une poétique gothique de l’espace pour évoquer la répétition spectrale des structures de pouvoir et de l’imaginaire idéologique liés à l’architecture. Grâce à son symbolisme architectural approfondi, elle explore la maison américaine et ses racines à travers les mythes et croyances les plus tenaces et les plus discordants du pays, suggérant que la maison elle-même, à la fois structure physique et symbole structurel, est un « fantôme » sociologique qui hante le projet domestique américain. L’auteure nous rappelle que l’architecture et la culture domestiques ne sont jamais neutres et que, bien plus qu’on ne l’a reconnu, sa fiction met en lumière les caractéristiques particulières des formes, des mouvements, des guerres de style et des discours architecturaux ayant activement contribué aux structures culturelles des genres, des classes et des races en Amérique. La carrière de Shirley Jackson, qui s’inscrit dans les deux décennies suivant la Seconde Guerre mondiale, coïncide avec le plus grand boom immobilier de l’histoire américaine, ainsi qu’avec l’une des périodes les plus expérimentales et les plus fébriles de l’architecture américaine. Pourtant, malgré les belles promesses et visions utopiques de cette époque, son architecture et sa culture domestique ont plutôt eu tendance à reproduire les structures de pouvoir oppressives du passé, qu’il s’agisse des normes de genre étouffantes de la maison familiale des années 1950 ou de la ségrégation dans les banlieues. Les maisons de madame Jackson se veulent des allégories gothiques de ce milieu et de sa structure temporelle « fantomatique », marquées par la routine et les revirements angoissants. Chacune des maisons de sa trilogie témoigne de ce que l’on pourrait appeler une « historicité hybride », évoluant à la fois vers le passé et vers l’avenir à travers l’architecture et le discours domestique américains. Dans les manoirs des années glorieuses et les constructions gothiques victoriennes de ses romans, l’auteure satirise l’architecture d’après-guerre et son futur nostalgique, suggérant que les maisons du présent restent hantées par les fantômes du passé. Contrairement à l’architecture de son époque, qui prétendait avoir banni ces fantômes, Shirley Jackson ne cherche pas à échapper aussi facilement aux spectres de l’histoire américaine et de l’assujettissement qui s’y rattache. Plutôt, elle entreprend de les affronter. Pour ce faire, elle pénètre dans la « maison hantée » de l’architecture et de la domesticité américaine : elle l’explore, l’examine, l’interroge et, finalement, la brûle, la met en pièces et la reconstruit. / Shirley Jackson’s House Trilogy: Domestic Gothic and Postwar Architectural Culture considers Shirley Jackson’s suite of gothic novels written between 1957 and 1962, from The Sundial to The Haunting of Hill House to We Have Always Lived in the Castle. It places her treatment of the Domestic Gothic alongside the actual architecture and design discourse of her postwar moment. In particular, it argues that her House Trilogy constitutes an intervention within architectural history and domestic discourse, with Jackson using a gothic poetics of space to suggest the spectral repetition of architecture’s structures of power and ideological imaginary. Through her extensive architectural symbolism, she probes the American house and its roots within the country’s most abiding myths and divisive beliefs, suggesting that the house itself, as both a physical structure and structuring symbol, is a sociological “ghost” that haunts the American domestic project. Jackson reminds us that domestic architecture and culture are never neutral and that, much more so than has been acknowledged, her fiction excavates the specific design features, movements, style wars, and architectural discourses which actively participated in the cultural constructions of gender, class, and race in America. Her writing career — from her first major publication in 1943 to her untimely death in 1965 — coincides with the largest housing boom in American history, as well as one of the most experimental and anxious periods in American architecture. And yet despite the era’s broad promises and utopian visions, its architecture and domestic culture tended to reproduce the oppressive power structures of the past, from the stifling gender norms of the 1950s family home to the segregated suburb. Jackson’s houses are gothic allegories of this milieu and its “ghostly” time structure of uncanny repetition and return. Each of the houses in her trilogy exhibits what might be called a “hybrid historicity,” gesturing at once backwards and forwards through American architecture and domestic discourse. Inside the Gilded Age mansions and Victorian Gothic piles of her novels, Jackson satirizes postwar architecture and its nostalgic futures, suggesting how the houses of the present remain haunted by the ghosts of the past. Unlike the architecture of her time, which claimed to have banished these ghosts, Jackson does not seek to escape the spectres of American history and subjecthood so easily. Instead, she endeavours to face them. In order to do so, she enters the “haunted house” of American architecture and domesticity itself — exploring it, examining it, interrogating it, and, eventually, burning it down, tearing it apart, and remaking it.

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