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Esthétique du livre de poésie et contre-culture au Québec : les Éditions de l'Oeuf et le livre-objetDrouin, Sophie January 2012 (has links)
Au Québec, les nouvelles écritures et les manifestations artistiques de la contre-culture ont encouragé tout un travail d'expérimentation sur le livre par les écrivains, les artistes et les éditeurs favorisant ainsi l'émergence d'une nouvelle esthétique du livre de poésie. En opposition à une culture d'élite et remettant en question les valeurs dominantes, le nouveau paradigme esthétique du livre se définit par un ensemble de caractéristiques matérielles, formelles et poétiques qui questionne les conventions éditoriales, artistiques et littéraires. Notre mémoire s'intéresse à l'apport des Éditions de l'OEuf à cette esthétique du livre de poésie contre-culturel. L'ensemble de la production de la maison, qui inclut bon nombre de livres-objets, offr des caractéristiques matérielles inusitées qui permettent de comprendre la méfiance à l'égard de la littérature observée vers la fin des années 1960 et dans les années 1970. Le premier chapitre propose un tour d'horizon de diverses études qui portent sur la contre-culture et ses manifestations au Québec. L'objectif est de prendre le pouls d'un certain discours et de faire ressortir des notions et des thèmes récurrents abordés par les spécialistes. Le deuxième chapitre analyse le parcours des Éditions de l'OEuf, la politique éditoriale de la maison et ses effets sur les stratégies mises en place par les éditeurs. Il est question de présenter certaines caractéristiques qui font de L'OEuf un lieu d'édition underground . Enfin, le dernier chapitre étudie la conception du livre-objet diffusée par la maison et ses motivations poétiques. Les Éditions de l'OEuf font la promotion d'un travail qui semble s'opérer toujours de façon un peu clandestine, repoussant les limites de la littérature, ce que reflète l'esthétique des livres et leur circulation dans un marché parallèle, voire underground . Ce travail de sabotage de l'acte éditorial et du texte poétique place les activités de la maison d'édition du côté des manifestations contre-culturelles et contribue à l'émergence d'une esthétique du livre de poésie contre-culturel.
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Le roman visuel : relations entre texte et image dans la bande dessinée et le roman américains contemporains / The visual novel : relations between text and image in contemporary American comics and novelsMartin, Côme 09 November 2013 (has links)
Cette thèse de doctorat a pour but d’analyser le rapport entre le texte et l’image dans la littérature américaine contemporaine ; plus précisément, d’étudier cet entre-deux qu’est le roman visuel, un genre proposé en 2006 par Thierry Smolderen.Notre corpus principal est composé de deux romans, House of Leaves de Mark Z. Danielewski (2000) et Extremely Loud & Incredibly Close de Jonathan Safran Foer (2005), et de deux bandes dessinées, Jimmy Corrigan: The Smartest Kid on Earth de Chris Ware (2000) et Fun Home d’Alison Bechdel (2006). En postulant que ces deux genres, malgré leurs formes bien distinctes, partagent de nombreux points communs dans les procédés narratifs qu’ils emploient, il s’agit de procéder à un travail d’analyse en trois temps. Une première section est ainsi consacrée aux procédés visuels des récits étudiés, en particulier les cas où le texte acquiert des caractéristiques graphiques, et l’image des propriétés narratives. Nous nous intéressons ensuite à l’effet qu’ont ces procédés au niveau de l’espace paginal, et à la façon dont ils délinéarisent le récit et remettent en question les conventions temporelles et spatiales de la narration. Enfin, une dernière partie s’attarde sur le livre, à la fois en tant que motif et en tant qu’objet. En effet, le roman visuel ne représente pas uniquement une nouvelle manière d’aborder le rapport texte/image dans la littérature, mais il permet également d’envisager de nouvelles formes, au-delà des standards actuels ; nouvelles formes dont les ouvrages du corpus représentent les premiers exemples. / The aim of this PhD research is to study the relationship between text and image in contemporary American literature; in other words, to analyze the in-between represented by the visual novel, a genre introduced by Thierry Smolderen in 2006.My main corpus is made of two novels, Mark Z. Danielewski’s House of Leaves (2000) and Jonathan Safran Foer’s Extremely Loud & Incredibly Close (2005), and two comic books, Chris Ware’s Jimmy Corrigan: The Smartest Kid on Earth (2000) and Alison Bechdel’s Fun Home (2006). I start by assuming that those two genres, in spite of their distinctive characteristics, share similarities in their narrative techniques, and therefore suggest an analysis in three parts. First, I shall study the visual devices used by the above books, focusing in particular on the instances where the text becomes visual, and the image takes on narrative qualities. Then, a second part will concentrate on the way those devices emphasis the space of the page, and how they modify the narration by questioning its temporal and spatial conventions. Finally, I will analyze the book, as a motif and as an object in the corpus. The visual novel is not only a new way to approach the text/image relationship in literature; it also allows us to imagine new forms that go beyond the current standards, of which the books studied here are the first examples.
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Les signes en jeu : surgissement et opacification dans les créations poétiques et plastiques de Ghérasim Luca / Signs at stake : emergence and opacification in Ghérasim Luca’s poetic and plastic creationsOrlandi, Sibylle 06 November 2015 (has links)
Notre travail interroge les différentes pratiques de création de Ghérasim Luca (livres-objets, albums, portfolios, plaquettes, poèmes-tracts et poèmes-affiches, récitals scéniques et télévisuels, cubomanies, dessins au point) à l’aune des expériences sémiotiques qu’elles engagent. Dire des signes qu’ils sont mis en jeu, c’est insister sur la dimension matérielle et éminemment sensible des mouvements de production et de réception. La question du sens est indissociable de celle du médium, dès lors que les signes se donnent à éprouver comme corps (corps sonores, corps graphiques ou typographiques) par des corps. La notion de surgissement permet de rendre compte de cette spatialité, qui a partie liée avec des phénomènes théâtraux, ceux d’apparition et de disparition : la page blanche, la bande sonore, l’écran, le panneau de bois peint, sont autant de lieux où peut s’inventer et se déployer une pensée incarnée. Quant à la notion d’opacification, employée en linguistique pour décrire certains phénomènes métadiscursifs, elle mérite d’être réévaluée et déplacée : nous nous efforçons de passer du domaine strictement verbal à un champ plus largement sémiotique.Notre parcours s’organise en quatre étapes solidaires, qui manifestent l’intrication des approches historiques, sémiotiques, linguistiques, médiologiques, stylistiques, mais aussi scientifiques et philosophiques. La première partie consiste en une exploration des créations plastiques, graphiques, sonores, qui intègre les diverses collaborations auxquelles Ghérasim Luca a pris part en Roumanie puis en France. La deuxième partie dégage un imaginaire linguistique, nourri de diverses traditions (l’atomisme de Lucrèce, l’alchimie, la Kabbale), qui fait du vide un principe structurant, et de l’écriture un travail d’agencement. Cet imaginaire, qui relève d’une pensée de la langue dans la langue, est lui-même volontiers mis à distance : il ne s’agit pas d’adhérer à ce qui serait une théorie, mais de circuler librement entre des conceptions apparemment inconciliables. La troisième partie décrit les jeux de perturbation du sens à partir du statut tout à fait singulier accordé aux autonymes, aux néologismes et aux noms propres dans les recueils de la période française : les divers types de trouble sémiotique et l’invention d’un hors-lexique participent d’un mouvement de déstabilisation. La quatrième et dernière partie est consacrée au geste de reprise, qui se décline sous de multiples formes, parmi lesquelles on compte le collage et le détournement. / This work questions the different practices of Ghérasim Luca (book-objects, albums, portfolios, booklets, pamphlet-poems, poster-poems, scenic and audiovisual recitals, cubomanies, drawings) in light of the semiotic experiences they initiate. Asserting that signs are at stake means insisting on the material and highly perceptible dimension of both production and reception. From the moment that signs are perceived as bodies (audible bodies, graphic and typographic bodies) by other bodies, the question of meaning is linked to the question of medium. With the notion of emergence, we can analyse spatial phenomena, linked to theatrical ones, such as appearance and disappearance : the white page, the audiotape, the screen, the wooden panels are places where an embodied thinking can arise and expand. The notion of opacification, which is used by linguists to describe metadiscursive phenomena, can be reconsidered and redefined : we try to exceed the verbal domain and to adopt a global semiotic perspective, which includes non-verbal matters.This study is composed of four interdependent parts, which show the interpenetration of historical, semiotic, linguistic, mediologic, stylistic but also scientific and philosophical approaches. The first part explores the plastic, graphic and audio creations of Ghérasim Luca, including collaborations with several artists in Romania and France. The second part identifies what we could call a linguistic imaginary, fuelled by three different traditions (Lucretius’ atomism, alchemy, Kabbalah), which considers void as a founding principle, and writing as a layout. This imaginary, which inquires the possibility of thinking about language within the language, is playfully held at a distance by Ghérasim Luca : the point is not to adopt a theory, but to circulate freely between apparently incompatible approaches. The third part describes various phenomena of meaning disruption and focuses on the specific status given to autonyms, neologisms and proper nouns in his French period : the different kinds of semiotic troubles and the invention of a lexicon beyond the lexicon take part in the destabilisation process. The fourth part is about the activity of re-creation, which takes several forms, including collage and ‘détournement’.
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