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Carl Schmitt, l'Europe et la démocratie universelle: la question d'une Europe schmittienne et son impact sur le débat français actuel autour de la construction européenneStorme, Tristan 10 May 2011 (has links)
Dans notre thèse de doctorat, nous avons cherché à tester l’hypothèse selon laquelle l’enjeu européen constituerait, en France, l’épicentre d’une "actualisation" — pour partie assumée, pour partie occultée — de la pensée du juriste allemand Carl Schmitt. Les réflexions politico-philosophiques de Schmitt représentent en soi un assemblage rhétorique et systématique puissant, aisément mobilisable dans le cadre des débats théoriques sur la construction européenne, afin de battre en brèche les affirmations néo-cosmopolitiques, que l’on soit de droite ou de gauche. Il s’est agi, pour nous, de vérifier jusqu’à quel point la pensée politique du juriste se retrouvait "recyclée" dans le débat français contemporain relatif à l’idée d’Europe. Était ainsi ouverte l’opportunité d’évaluer, de manière systématique, la facticité ou la pertinence d’une antinomie :une Europe schmittienne contre une Europe kantienne. Dans un premier temps, nous avons tâché de reconstruire ce que fut la position schmittienne concernant la gestion de l’espace européen, avant d’évaluer, dans un second temps, l’impact causé par une telle pensée sur les réflexions qui animent le débat français contemporain.<p>La première partie de la thèse visait à rendre compte de la vision schmittienne de l’Europe. Schmitt a pensé la décision politique en des termes statonationaux :l’ordre juridique étatique serait modelé sur la base de la nature axiologique et culturelle de l’amitié politique, de la communauté des citoyens soudés par un seul et même critère d’appartenance, souvent religieux ;critère qui précéderait la nationalité et la réalisation "politique". Il s’ensuit que l’ordre mondial ne peut se présenter que sous la forme d’un pluriversum d’États, animés dans leurs relations mutuelles par la dynamique de l’ami et de l’ennemi. Le libéralisme et le pluralisme provoqueraient des regroupements fonctionnels, dont le pan-européisme serait l’une des manifestations les plus visibles, à l’origine d’un sapement du politique et de l’unité souveraine de l’État. Quatre points analytiques permettent d’expliquer l’appréhension schmittienne de la gestion juridico-politique du Vieux Continent :l’indissociabilité du couple conceptuel État-politique, l’idée que la nation demeure l’horizon indépassable de la démocratie, la critique de la notion d’humanité et de toute morale universelle, et l’idée que le droit serait nécessairement d’origine politique, donc particulariste.<p>En France, l’intérêt pour l’œuvre de Schmitt s’est largement accru ces dernières années. Le débat théorique actuel autour du problème de la construction européenne offre d’ailleurs une place particulière à la réactivation de l’argumentaire schmittien statocentré, antilibéral et culturaliste. À gauche comme à droite de l’échiquier politique, intellectuels et philosophes mobilisent raisonnements et schémas discursifs, tantôt réclamés de Schmitt, tantôt très proches des arguments du juriste de Plettenberg. En passant en revue les réflexions d’auteurs aussi différents qu’Étienne Balibar et Pierre Manent, Alain de Benoist et Marcel Gauchet, Daniel Bensaïd et Pierre-André Taguieff, nous avons tenté d’approcher et de rendre compte de la pluralité des emprunts à la pensée de Schmitt et à son appréhension de l’ordre européen, dans le cadre des discussions françaises relatives à l’intégration régionale européenne. Chez certains de ces auteurs, la construction européenne apparaît comme la manifestation avancée d’un phénomène général de dilution du politique. Autrement dit, elle incarnerait un idéal de société qui ramène le politique au niveau du marché. Pour d’autres, Carl Schmitt aurait diagnostiqué mieux que quiconque la mort du droit des gens européen et les travers de l’universalisme abstrait que brandirait l’Union européenne en expansion. Par ailleurs, la théorisation schmittienne de la souveraineté constituerait une référence incontournable pour éclairer les thématiques actuelles relatives à une mutation des niveaux de pouvoir.<p> / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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La société comme corps: de la théologie politique à la chair :pour une approche sémiotiqueBoumedian, Naoual 27 November 2007 (has links)
Recherche sur l'imaginaire de la société comme corps. Le point de départ est la théologie politique médiévale. Malgré les différences de fondation (non plus religieuse mais séculière), l'imaginaire théologique médiéval de la société comme corps s'est retrouvé dans la pensée politique moderne, à travers notamment les doctrines de la souveraineté et de la représentations (J. Bodin, J.-J. Rousseau, T. Hobbes). Qu’implique sur le plan de la représentation politique la métaphore corporelle ?Cette représentation implique notamment la difficulté à penser la supranationalité (la métaphore corporelle a servi – et sert encore – à penser les Etats dans le cadre de la Nation). Quelles sont les conditions de la dilution de l'hypostase de la société comme corps ?La nécessité est posée de passer à un paradigme de l'intersubjectivité et de la communication. Une attention particulière est accordée à une approche sémiotique de la communication à travers les icônes et les indices (et non uniquement les symboles). / Doctorat en sciences sociales, Orientation sociologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Singularité des traditions et universalisme de la démocratie: étude critique, inspirée d'Eric Weil, sur l'espace négro-africain dans la "mondialisation"Kabisa Bular Pawen, Jean-Baptiste January 1998 (has links)
Doctorat en philosophie et lettres / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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L'idée weilienne de l'état mondial: un procès de légitimation d'un ordre social supranationalKabisa Bular Pawen, Jean-Baptiste January 1997 (has links)
Doctorat en philosophie et lettres / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Exploring the possibility of an Ubuntu-based political philosophyFurman, Katherine Elizabeth January 2013 (has links)
It is typically said that there are two questions that political philosophy seeks to address: ‘who gets what?’ and ‘who decides on who gets what?’ South Africa, along with much of the rest of the world, has answered the second question badly and currently ranks as one of the world’s most unequal societies. Counter-intuitively, South Africa maintains a social-political order that (re)produces this inequality along with great enthusiasm for ubuntu, an African ethic that at a minimum requires that we treat each other humanely. However, due to the view that ubuntu has been co-opted in support of South Africa’s unjust system, ubuntu has largely been ignored by radical thinkers. The aim of this thesis is therefore to explore the possibility of an ubuntu-based political philosophy, with the core assumption that political philosophy is rooted in ethical theory. Three tasks are therefore undertaken in this thesis. Firstly, ubuntu is articulated as an ethic. Secondly, it is compared to similar Western ethical theories in order to determine if there are distinguishing characteristics that make ubuntu a more appropriate founding ethic for South African political philosophy. Finally, whether ubuntu can find real-world applicability will be assessed by looking at the way ubuntu has been used in the law
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Summi Pontificatus = as relações internacionais da Santa Sé sob Pio XII / Summi Pontificatus : the international relation of the Holy See under Pius XIIBarnabé, Gabriel Ribeiro 06 September 2011 (has links)
Orientador: Roberto Romano da Silva / Tese (doutorado) - Universidade Estadual de Campinas, Instituto de Filosofia e Ciências Humanas / Made available in DSpace on 2018-08-18T10:43:25Z (GMT). No. of bitstreams: 1
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Previous issue date: 2011 / Resumo: A pesquisa liga-se ao estudo das relações internacionais da Santa Sé. Considerando que essas se operam como relações entre a Igreja e o Estado, analiso, no primeiro capítulo, as principais teorias que as explicam. Primeiramente caracterizo as quatro propriedades da Igreja (una, santa, católica e apostólica), das quais se destaca a catolicidade, isto é, a universalidade, que a move em missão internacional por todo o mundo. Em seguida, comento a teoria da plenitudo potestatis papae, as analogias de Tomás de Aquino sobre o assunto, a teoria do poder indireto, cujo maior sistematizador foi o Cardeal Roberto Bellarmino, e a teoria da societas perfecta. No segundo capítulo, destinado a discorrer sobre a política concordatária da Santa Sé, trato do Código de Direito Canônico de 1917, da natureza jurídica das concordatas, da Lei das Garantias, do Tratado de Latrão e da Quas Prima, de Pio XI. O último capítulo dedico ao estudo da teoria e da prática de relações internacionais do Papa Pio XII, que participou do período em que a Santa Sé estabeleceu o maior número de concordatas e cujo pontificado ocorreu em uma das épocas mais dramáticas da história das relações internacionais. Inicialmente, apresento uma visão ampla dos principais acontecimentos históricos da primeira metade do século XX e também um estudo sobre o número de mortos em guerras e revoluções. Em seguida, analiso a encíclica Summi Pontificatus, de Pio XII, que se constitui como a principal referência de seu pensamento sobre a ordem internacional de sua época e também sintetiza o Magistério da Igreja e de seus doutores sobre a sociedade humana e as relações internacionais. Apresento, ainda, as mensagens de Natal de Pio XII, algumas das concordatas firmadas ou conduzidas por ele e as linhas mestras de sua grande contribuição para a Bioética. Na última seção, faço algumas considerações sobre as múltiplas imagens do mito de Pio XII. Concluo que embora a Igreja, em suas relações com os Estados, opere uma acomodação tensa, ela ao mesmo tempo reivindica tudo o que considera como seu campo de missão ética / Abstract: The research relates to the study of the international relations of the Holy See. Considering that these operate as relations between Church and State, throughout the first chapter I analyze the main theories that explain them. Firstly, I characterize the four main features of the Church (one, holy, catholic and apostolic), from which highlights the catholicity, that is, the universality, which moves it in international mission around the world. Afterwards, I comment on the theory of plenitudo potestatis papae, the analogies of Thomas Aquinas on said subject, the theory of indirect power, whose greatest systematizer was Cardinal Robert Bellarmine, and the theory of societas perfecta. On the second chapter, intended to develop on the concordist policy of the Holy See, I discuss the Code of Canon Law of 1917, the legal nature of the concordats, the Law of Guarantees, the Lateran Treaty and Pius XI's Quas Prima. The last chapter is devoted to the study of the theory and practice of Pope Pius XII's international relations, given he participated in the period in which the Holy See established the largest number of concordats and whose pontificate coexisted during the most dramatic times in the history of international relations. Initially, I present a broad overview of the major historical events of the first half of the twentieth century and also a study on the number of deaths in wars and revolutions. After, I examine the encyclical Summi Pontificatus of Pius XII, which is considered the main reference of his thinking on the international order of his time and also summarizes the Church's Magisterium as well as its doctors on human society and international relations. I also introduce Pius XII's Christmas messages, some of the concordats signed or conducted by him and the guiding lines of his great contribution to bioethics. In the last section, I present a few considerations about the multiple images of the myth of Pius XII. I conclude that although the Church in her States relations operates a tense accommodation, at the same time she claims everything she regards as being in her field of ethical mission / Doutorado / Filosofia / Doutor em Filosofia
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The viability of the concept of political liberalismYoung, Shaun Patrick 06 1900 (has links)
This thesis examines the viability of the concept of political liberalism. Since its emergence, the idea of a purely political liberalism has been the subject of a voluminous amount of discourse and debate. The concept of political liberalism has been presented as both a solution to the problems of justice and political stability troubling liberal democracies and an exemplar of all that is wrong
with contemporary political philosophy; it has, quite literally, altered the landscape and the
vernacular of contemporary political theory.
Herein it is argued that, despite the significant amount of literature that has been devoted
to the analysis of the idea of a purely political liberalism, the idea itself has yet to be subjected to the type of critique that is required if one is to assess its viability effectively. Though there have been a number of contemporary political theorists who have developed conceptions of political liberalism which they believe differ in important ways from those of their doctrinal colleagues, detailed analyses of the concept of political liberalism have and remain focussed almost exclusively
on a single formulation: namely, Rawlsian political liberalism. This singular focus has precluded
the completion of a comprehensive assessment of the viability of the concept (as opposed to a
single conception) of political liberalism as represented both by Rawlsian and non-Rawlsian
models.
This thesis confronts this problem by expanding the scope of investigation to include a
fulsome examination of other prominent paradigmatic conceptions of political liberalism namely,
those developed by Charles Larmore and Judith Shklar and in so doing provides a more
inclusive and, subsequently, thorough critique than has previously been offered. Adopting such an approach reveals that, despite protestations to the contrary, the prominent paradigmatic
conceptions of political liberalism are sufficiently similar in all important respects to enable their
conflation for the purpose of analysis; and when subjected to a thorough analysis, the idea of a
purely political liberalism proves itself to be untenable. / Political Science / D. Litt. et Phil. (Politics)
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A philosophical analysis of America's transformation to universal health care: implications for responsibility and justiceUnknown Date (has links)
Human beings have two apparently conflicting fundamental rights. On the one hand, individuals have a right to health care as the United Nations declared in 1948. On the other hand, individuals have a right to liberty; that is, the freedom to make one's own health related choices, even poor ones. One goal of this essay is to show how to reconcile these two apparently conflicting core American values. This reconciliation is important, because a universal health care system that is fair and just must account for individual rights in tandem with attempts to address matters of social justice. In order for this reconciliation to occur, matters of individual responsibility, social responsibility, and social justice must be central to health care reform. / by Jennifer Lynn Mantoni. / Vita. / Thesis (M.A.)--Florida Atlantic University, 2011. / Includes bibliography. / Electronic reproduction. Boca Raton, Fla., 2011. Mode of access: World Wide Web.
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Les institutions de la reconnaissance: entre théorie critique de la reconnaissance et philosophie hégélienne du droit / Institutions of recognition: critical theory of recognition and Hegel's philosophy of rightCarré, Louis 15 February 2011 (has links)
Ce travail consiste en une confrontation systématique entre la théorie de la reconnaissance développée par Axel Honneth depuis une vingtaine d'années dans ses travaux et la Philosophie du droit (1820) de Hegel. Il propose de réfléchir aux problèmes que pose le statut, à la fois socio-ontologique, normatif et historique, des institutions. Trois questions en forment la trame :1) Comment penser l'articulation entre reconnaissance interpersonnelle et institutions ?2) Quels sont les critères normatifs définissant ce que sont de « bonnes » institutions ?3) Quel est le diagnostic qu'il serait possible de poser sur l'évolution des sociétés modernes et de leurs principales institutions (la famille, le marché économique, l'ordre juridique, l'Etat) ?<p> <p>Dans une première partie, nous exposons les grandes lignes de la théorie de la reconnaissance de Honneth. Nous y développons successivement sa « morale de la reconnaissance », la conception normative de la justice sociale qui en découle, ainsi que la manière dont Honneth appréhende l'articulation entre reconnaissance et institutions. Nous nous intéressons ensuite, dans une deuxième partie, à l'institutionnalisme éthique de Hegel dans sa Philosophie du droit. Partant d'une lecture non-métaphysique de l'œuvre berlinoise, nous défendons la thèse interprétative d'un « institutionnalisme faible » chez Hegel par opposition à un « institutionnalisme fort ». Cet « institutionnalisme faible » stipule que les principales institutions du monde éthique moderne doivent pouvoir permettre à l'ensemble des agents individuels qui les composent d'atteindre, à travers leur participation à une série de relations intersubjectives fondées sur la réciprocité de leurs droits et de leurs obligations, des formes croissantes d'autonomie rationnelle (autonomie affective dans la famille, autonomie socioprofessionnelle et juridique dans la société civile, autonomie civile et politique au sein de l'Etat constitutionnel). <p><p>Au final, il ressort de la confrontation entre théorie de la reconnaissance et institutionnalisme hégélien dans sa version « faible » que, contrairement au reproche de « surinstitutionnalisation » adressé par Honneth, la philosophie hégélienne du droit se montre toujours d'actualité s'agissant 1) de penser conjointement les deux dimensions éthiques du système objectif des institutions et des relations intersubjectives de reconnaissance, 2) de définir une série de critères normatifs concernant une « bonne » forme de vie dans les institutions, voire même 3), malgré le caractère parfois historiquement daté de son analyse institutionnelle, de poser à terme un diagnostic critique sur l'évolution « pathologique » des sociétés modernes. / Doctorat en Philosophie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Le mythe de la souveraineté: dialectique de la légitimité, du Corps au contrat socialDe Smet, François-Julien 11 May 2010 (has links)
Notion irréductible de notre univers politique, la souveraineté semble aujourd’hui dépassée, et appelée à céder sa place à d’autres modes de représentation de l’État et de la collectivité. Pourtant, les difficultés liées à son dépassement recèlent le fait que ce concept n’a rien en réalité rien d’évident :abstraite et mystérieuse, la souveraineté l’est par nécessité. Le cœur de cette abstraction, fossile théologico-politique, fonde sa légitimité. Ainsi, la souveraineté est surtout le produit d’un refoulement des sources et de la nature violente de l’autorité vers le Tiers autoritaire, notion médiane caractérisant la nécessaire conceptualisation de l’autorité légitime comme troisième terme institutionnalisé de la relation entre celui qui exerce l’autorité et celui qui la subit. <p><p>Ce Tiers, au sortir de la théologie médiévale, s’est d’abord incarné dans le concept de Corps ;le corps de l’État dérive en droite ligne du corps du Christ d’abord, de celui de l’Église ensuite, et a offert à l’autorité, alors pensée sur un registre hétéronome, divin et naturel, un écrin la liant à une légitimité et une nécessité naturelles. Le mythe du Corps, pourtant, va petit à petit devenir celui du Père au fur et à mesure de la constitution de l’État, et singulièrement de la monarchie absolue. Le Père campe alors le caractère nécessaire de l’autorité devant être exercée par le créateur sur sa chose créée, mais permet de continuer dans le même temps à faire bénéficier les structures existantes de l’empreinte théologique représentée sur terre par des mandataires héréditaire – les princes. L’institutionnalisation de l’État, et la relative stabilité qui va en découler, va toutefois fournir le cadre apte à permettre à une pensée du sujet d’émerger, faisant naître des concepts qui, tels la multitude et le peuple, posent de plus en plus directement la question de la légitimité par la prise en compte de la volonté de ceux sur lesquels elle s’exerce. C’est ainsi que naîtront les théories du pacte social, qui tentent chacune à leur manière de concevoir un moment méthodologique où l’octroi du pouvoir soit a été cédé dans le passé, soit est toujours exercé par le peuple à chaque instant. Le mythe du contrat, ainsi, est celui par lequel la légitimité de l’autorité est conciliée avec l’origine du pouvoir. Cette liaison est rendue possible par le meurtre du Père, c’est-à-dire la suppression de l’autorité naturelle et nécessaire au profit d’une autorité conventionnelle et contingente. Or, le mythe du contrat est fragile ;il nécessite, pour juguler le flux de contingence qui émerge dès lors que la question de la légitimité se pose, que la question de la nature du pouvoir soit dûment maîtrisée. Cela demande que l’autorité ne prenne pas sa source dans le repli sur le présent permanent, c’est-à-dire sur le peuple, mais sur un critère de représentativité. Cela nécessite surtout un refoulement conscient de la nature et de l’origine de l’autorité vers un sur-moi qui constituera, à l’apogée de la modernité, le cœur abstrait de la notion de souveraineté. <p><p>Or cette conception de l’autorité se fissure elle-même sous le poids d’une contingence qui, comme flux permanent, tend par nature à excéder son cadre. A terme, ainsi, l’étiolement de la souveraineté coïncide-t-il avec l’avènement du dogme des droits de l’homme, appelés sur un registre immanent à compenser la perte de sens induite par l’insuffisance de verticalité assumée par la modernité.<p> / Doctorat en Philosophie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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