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État et religion dans la Turquie post-kémaliste. : L’évolution du Parti de la justice et du développement (Adalet ve Kalkınma Partisi, AKP) : Les deux mandats : 2002-2007 et 2007-2011 / State and religion in post-Kemalist Turkey : The Evolution of the Justice and Development Party (Adalet ve Kalkınma Partisi, AKP) : The two mandates : 2002-2007 and 2007-2011

Tinas, Rukiye 05 April 2013 (has links)
Dans la Turquie moderne bien marquée par la laïcité, l’AKP qualifié « conservateur démocrate » par ses fondateurs issus de la mouvance islamiste est le grand gagnant des élections de tout ordre depuis son apparition en 2001. Bien que l’Establishment kémaliste ait voulu balayer cette formation n’a pu le faire. Paradoxalement toute tentative de sa part n’a fait qu’accroître sa popularité. La question est donc de savoir « quelles sont les transformations socioculturelles et politiques de la société ainsi que les atouts de l’AKP qui peuvent expliquer sa success story à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du pays ? ». La réponse à cette question dépend de ce qu’est le « conservatisme démocrate » ayant pu obtenir le feu vert de l’Establishment pour accéder à la scène politique : où s’inscrit le parti sur l’axe politique ; en quoi se distingue-t-il de ses contreparties ; le plus important est-il véritablement une idéologie politique distincte de l’islamisme comme l’avancent ses idéologues ? C’est ainsi que nous pourrons savoir si l’islamisme turc est en train d’inventer dans le monde musulman une forme comparable à ce qu’a été la « démocratie chrétienne » dans les pays de l’Europe. Et si nous pouvons classer l’AKP parmi les islamistes, nous nous interrogerons sur le point de savoir si l’avenir de l’islamisme comme force politique de gouvernement est en Turquie ou ailleurs ? / In modern Turkey clearly marked by secularism, the AKP called “conservative democrat” by its founders from the Islamist movement is the winner of elections of any kind since its appearance in 2001. Although the Kemalist Establishment had wanted to throw out this party could not do it. Paradoxically any attempt on his part has only increased its popularity. Then, the question is “what are the sociocultural and political transformations of society as well as the strengths of the AKP, which may explain its success story both inside and outside the country? ”. The answer to this question depends on what is “Conservative democracy” which could get the green light from the Establishment to enter the political arena: where the party is situated on the political spectrum, what distinguishes it from its counterparties, the most important is it really a political ideology which is distinct from Islamism as suggested by its ideologues? This is how we can know if Turkish Islamism is in the process of inventing in the Muslim world a form comparable to what was the “Christian democracy” in European countries. And if we can classify the AKP among the Islamists, we will examine whether the future of Islam as a political force of government is in Turkey or elsewhere?
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L'émergence contrariée d'un groupe d'entrepreneurs politiques en Égypte : Le cas du hizb Al-Wasat

Steuer, Clément 18 November 2010 (has links) (PDF)
Le hizb Al-Wasat (parti du centre) a été fondé en 1996 par des Frères musulmans égyptiens dissidents. Son existence n'ayant jamais été reconnue par la Commission des partis, il appartient depuis 14 ans à la catégorie des partis taht al-tâ'sîs (en voie d'institutionnalisation). L'objectif de cette thèse est de comprendre comment les membres du Wasat s'efforcent d'avancer vers leur objectif – devenir des professionnels de la politique – avec peu de moyens et une marge d'action légale très réduite pour les organisations appartenant à cette catégorie. Ce travail s'appuie principalement sur deux corpus : une série de 29 entretiens menés au Caire au printemps 2008 avec la quasi-totalité des membres du Comité exécutif du Wasat et avec des membres d'autres mouvements d'opposition, et la « série textuelle chronologique » constituée par les quatre programmes du Wasat tels qu'ils ont été présentés lors de chaque saisine de la Commission des partis (1996, 1998, 2004 et 2009). Si ce dernier corpus se prête à une analyse lexicométrique, les travaux résultants de la transcription des entretiens – du fait de leur hétérogénéité – ont dû faire l'objet d'une catégorisation. Ce sont les données catégorisées qui ont ensuite été quantifiées et traitées statistiquement. Cette étude montre que le Wasat a évolué tant au niveau de la composition lexicale de ses énoncés programmatiques (passage d'un discours militant à un discours technocratique) que dans sa composition (aux militants fréristes des débuts sont venus s'adjoindre de nouveaux membres présentant des trajectoires militantes très différentes de celles des fondateurs). Par ailleurs, le Wasat a su se ménager une place dans un espace situé aux frontières des champs politique et intellectuel, notamment à travers les relations entretenues avec les intellectuels de la Wasatiya. Enfin, les membres de ce parti se sont insérés dans les réseaux de l'opposition égyptienne, et jouent un rôle dans son animation.
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Itinéraire d'un courant politique : le mouvement tunisien Ennahdha / Itinerary of a political current : the Tunisian movement Ennahdha

Munteanu, Anca 18 January 2019 (has links)
Le défi de cette thèse a été de présenter la pensée et les actions marquantes de l’histoire du mouvement islamiste tunisien, Ennahdha, depuis sa création à la fin des années 1960, jusqu’en 2018. La première partie de la thèse se concentre sur son engagement politique. Cette approche nous a amenée à distinguer plusieurs phases qui rythment le développement du parti: après être passé par l’action clandestine à l’époque du jama‘a islamiyya et du MTI avec de brefs instants de semi-légalité (dans les années 1980) et une vingtaine d’années de répression, le leadership du parti fait preuve, surtout depuis 2013, de pragmatisme en politique. En effet, l’expérience d’Ennahdha indique que depuis la révolution les victoires électorales sont devenues son intérêt majeur. La deuxième partie de la thèse met en évidence que cette stratégie impose au parti une évolution constante, afin de répondre aux demandes des acteurs politiques, tout en gardant sa base militante fidèle et en aspirant à attirer des nouveaux adhérents en dehors du noyau islamiste. Dès lors, notre recherche étudie les reconfigurations récentes du mouvement et attire l’attention sur les limites de ces mutations. Nous insistons surtout sur la reconstruction du discours d’Ennahdha qui a renouvelé ses références politico-idéologiques lors de son dixième congrès, en mai 2016. De plus, nous avons eu recours à diverses théories sur les élites et les transitions politiques, afin d’analyser la pratique politique d’Ennahdha après la révolution. En outre, dans une perspective comparative, nous avons examiné son histoire et ses reconfigurations idéologiques en contraste avec l’expérience des partis communistes et chrétiens-démocrates occidentaux et du Parti de la justice et du développement au Maroc. Ce cadre théorique nous a permis d’évaluer les stratégies politiques et les mutations idéologiques d’Ennahdha et d’étudier le fonctionnement du parti, sa structure et la sélection de ses dirigeants, afin de déterminer son degré de démocratisation, ainsi que ses perspectives sur la scène politique tunisienne. / The challenge of this thesis was to present the ideology and the turning points in the history of the Tunisian Islamist movement, Ennahdha, starting from its creation in the late 1960s until 2018. The first part of the thesis focuses on its political commitment. This approach enabled us to distinguish several phases that marked the development of the party: after the clandestine activity at the time of the jama‘a islamiyya and the MTI, some brief moments of semi-legality (in the 1980s) and about twenty years of repression, the leadership of the party has been giving evidence of political pragmatism mostly after 2013. In fact, Ennahdha’s experience indicates that since the revolution the electoral victories have become its major interest. The second part of the thesis highlights that this strategy imposes on the party a constant evolution in the attempt to respond to the political actors’ demands, while keeping its militant base faithful and aiming, at the same time, to attract new members outside the Islamist core. Thus, our research studies the recent reconfigurations of the movement and draws the attention to the limits of these mutations. We emphasize especially on the “restyling” of Ennahdha′s discourse which renew its political and ideological references on the occasion of its tenth congress (in May 2016). Moreover, we resorted to various theories of elites and political transitions, in order to analyse Ennahdha′s political practice after the revolution. Additionally, in a comparative perspective, we examined its history and ideological reconfigurations in contrast with the experience of the occidental communist and Christian democratic parties and the Party of Justice and Development in Morocco. This theoretical framework enabled us to evaluate Ennahdha′s political strategies and its ideological mutations and study how the party operates, how it is structured and how its leaders are selected, in order to determine its degree of democratization, as well as its perspectives on the Tunisian political scene.
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Un groupe religieux à l’épreuve du parti politique Sécularisation de l’islamisme au Maroc : mouvement de l’unicité et de la réforme-Parti de la justice et du développement (1996-2011)

Fadil, Mohamed 07 1900 (has links)
Thèse présentée en cotutelle en vue de l’obtention des grades de Philosophiae Doctor (Ph.D.) en Sciences des Religions de l’Université de Montréal et de Docteur en Sociologie de l’École Pratique des Hautes Études Paris-Sorbonne / À travers le monde islamique, une famille de partis politiques que l’on appelle à tort ou à raison « les partis islamistes modérés » enregistre des résultats électoraux exceptionnels chaque fois qu’un de ses membres participe à un scrutin qui comporte un minimum de transparence, notamment en Turquie, au Maroc et en Palestine. Les premières participations des islamistes aux élections des pays du Printemps arabe confirment davantage cette règle, comme l’illustrent les cas de l’Égypte et de la Tunisie. Sur le plan académique, ce contexte laisse émerger une importante hypothèse. L’évolution de bon nombre d’organisations islamistes en partis politiques qui participent activement à la vie publique de leurs pays serait l’indice d’une sécularisation de ces organisations, animée par une sincère conversion à la démocratie. Cette hypothétique tendance à la sécularisation et la conversion à la démocratie de l’islamisme ferait penser à une expérience remarquablement similaire, que l’on trouve dans le monde chrétien occidental, soit, l’évolution théorique et organisationnelle du christianisme politique qui a donné naissance, en réponse à un long parcours de révisions intellectuelles, à ce que l’on appelle aujourd’hui « la démocratie chrétienne ». L’islamisme modéré serait-il en train d’évoluer vers une sécularisation et une conversion à la démocratie selon un mode similaire à celui qui a donné naissance aux partis démocrates-chrétiens en Occident? Il est question dans cette thèse, préparée en cotutelle entre l’Université de Montréal au Canada et l’École Pratique des hautes études Paris-Sorbonne en France, de vérifier l’hypothèse susmentionnée dans un contexte bien précis. Notre recherche se limite ainsi à l’étude d’un groupe déterminé du paysage islamiste du Maroc (Parti de la justice et du développement [PJD] et son mouvement de prédication religieuse Mouvement de l’unicité et de la réforme [MUR]). Cette recherche s’étend de 1996, date de naissance du PJD à 2011, date de son accession au pouvoir au Maroc. Par ailleurs, la reconstitution et l’analyse sociohistorique proposées dans cette recherche remontent en 1969, date de naissance du Mouvement de la jeunesse islamique qui incarne la matrice du groupe à l’étude. La recherche pose des questions bien précises portant très particulièrement sur le devenir du groupe religieux à l’épreuve du parti politique et, par-delà, celle du devenir du religieux à l’épreuve du politique au sein des modes de penser et d’agir de ce groupe. Pour ce faire, notre recherche adopte un cadre interdisciplinaire conjuguant des approches émanant de la sociologie politique et religieuse et d’autres sciences sociales comme l’histoire et les sciences politiques. Son corpus d’analyse est le fruit d’un travail de terrain effectué lors de plusieurs séjours de recherche effectués au Maroc entre 2008 et 2014. Séjours qui nous ont permis de reconstituer la trame des évènements, d’amasser la documentation nécessaire au sein du PJD/MUR, de rencontrer et de mener des entretiens avec des leaders et des idéologues les plus influents de son parcours idéologique et organisationnel. / Throughout the Islamic world, a political family composed of what are rightly or wrongly named “moderate Islamist parties” obtains exceptional results whenever one of its members participates in an election that is minimally transparent (for instance in Turkey, Morocco, Palestine and Egypt). This rule is confirmed by the initial involvements of Islamists in the Arab Spring (in Egypt and Tunisia for example). Academically, in this context an important hypothesis emerges according to which the evolution of many Islamist organizations into political parties that actively participate in the public life of their countries would indicate that these organizations are undergoing a process of secularization motivated by a sincere conversion to democracy. Islamism’s hypothetical tendency towards secularization and conversion to democracy seems reminiscent of a remarkably similar experience in the Christian West, namely the theoretical and organizational evolution of political Christianity, which gave birth to what is known today as “Christian democracy”, in response to a long series of intellectual revisions. Might moderate Islamism be secularized and converted into democracy in a mode similar to that which gave birth to Christian Democrat parties in the West? In this thesis, prepared under joint supervision between the University of Montreal in Canada and the Ecole Pratique des Hautes Etudes Paris-Sorbonne in France, the aforementioned hypothesis is verified in a very specific context. The scope of the study is limited to examining a particular group within the Moroccan Islamist landscape—the Parti de la justice et du développement (PJD), as well as its sister outfit devoted to religious predication, the Mouvement de l’unicité et de la réforme (MUR). This period under consideration ranges from the birth of the PJD in 1996 to its coming to power in 2011. Moreover, the reconstitution and the socio-historical analysis proposed in this study begin in 1969 with the birth of the Mouvement de la jeunesse islamique, from which the group being examined evolved. The study asks very specific questions concerning the fate of the religious movement in response to the challenges of the political party. Further still, it examines the challenging relation of religion and politics in the group’s actual modes of thinking and acting. With this purpose in mind, the study adopts an interdisciplinary framework combining approaches that stem from political and religious sociology as well as other social sciences, such as history and political science. Its analytical corpus is the product of fieldwork research being done during numerous trips to Morocco from 2008 to 2014. These trips made it possible to reconstitute a timeline of events and to gather necessary documentation from the PJD/MUR. It also provided the opportunity to meet and interview leaders and ideologues that are most influential in the ideological and organizational evolution of the movement. / على امتداد العالم الإسلامي، ما فتئت هذه العائلة من الأحزاب التي ندعوها عن خطئ أو عن صواب بالأحزاب الإسلامية المعتدلة تحقق، فيما يشبه القاعدة، نتائج مميزة متى ما شارك أحد ممثليها في انتخابات تضمن الحد الأدنى من النزاهة و الشفافية (حالة تركيا، المغرب، الأردن، فلسطين، مصر…). هذه القاعدة ستؤكدها المشاركات الانتخابية الأولى لإسلاميي بلدان الربيع العربي (حالتا تونس و مصر). على المستوى الأكاديمي سيسمح سياق اكتساح الأحزاب الإسلامية للانتخابات البرلمانية في بلدان العالم الإسلامي بانبثاق فرضية مهمة يتجلى مضمونها في كون إعادة انتظام عدد كبير من التنظيمات الإسلامية في أحزاب سياسية تشارك بفاعلية كبيرة في العملية السياسية ببلدانها ربما يشكل مؤشرا على خضوع هذه التنظيمات لعملية دهرنة (sécularisation) معززة باعتناق حقيقي للديمقراطية. فرضية دهرنة الحركة الإسلامية و اعتناقها للديمقراطية هذه تدعو لاستحضار تجربة مماثلة على نحو كبير لولا أن أطوارها جرت بالعالم المسيحي الغربي. يتعلق الأمر بالتطور النظري و التنظيمي لعدد من تيارات المسيحية السياسية، تطور سمح بعد مسار طويل من المراجعات الفكرية بتشكل ما نسميه اليوم بتيار الديمقراطية المسيحية بالغرب. هل تكون إذن أحزاب الحركة الإسلامية المعتدلة بصدد تكرار نفس المسار الدي سمح بتشكل الأحزاب الديمقراطية المسيحية بالغرب، لكن بدار الإسلام هذه المرة؟ تسعى هذه الاطروحة المعدة وفق برنامج مشترك (cotutelle) بين جامعة مونتريال بكندا و المدرسة التطبيقية للدراسات العليا باريس-السوربون بفرنسا إلى اختبار الفرضية المذكورة في سياق محدد للغاية إذ تكتفي بدراسة تنظيم إسلامي محدد من ضمن المجال الواسع للحركة الإسلامية بالمغرب (حزب العدالة و التنمية و حركته الدعوية و الدينية حركة التوحيد و الإصلاح) في فترة محددة تتراوح ما بين لحظة ميلاد الحزب سنة 1996 و لحظة وصوله للمسؤولية الحكومية سنة 2011 وفق عمق تاريخي يمتد لسنة 1969 التي تشكل لحظة ميلاد حركة الشبيبة الإسلامية باعتبارها الحركة الأم للتنظيم المدروس. في إطار هذه الدراسة، تثير الأطروحة أسئلة محددة تتعلق بمستقبل الحركة الدينية أمام اختبار الحزب السياسي و بالتالي بمستقبل الديني في مواجهة اكتساح السياسي على مستوى خطاب و ممارسة الحزب و الحركة. لتحقيق هذا الهدف تتبنى هذه الدراسة إطارا بين-مناهجيا (interdisciplinaire) يدمج مقاربات تنتمي لعلم الاجتماع الديني و السياسي بالإضافة لعلوم اجتماعية أخرى كالتاريخ و العلوم السياسية. يتشكل المتن البحثي لهذه الأطروحة من نتائج دراسات ميدانية قمنا بإنجازها بين سنتي 2008 و 2012 بالمغرب. من خلال هذه الدراسات الميدانية، قمنا بإعادة تجميع و تركيب تاريخ و أدبيات التنظيم المدروس و لقاء و محاورة القادة و المنظرين الأكثر تأثيرا في مساره النظري و التنظيمي. كلمات مفاتيح: إسلام، حركات إسلامية، إسلام سياسي، ما بعد الإسلام السياسي، ديمقراطية مسيحية، دهرنة، مغرب، شبيبة إسلامية، توحيد و إصلاح، عدالة و تنمية، ملكية، دولة إسلامية، ديمقراطية.
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L'émergence contrariée d'un groupe d'entrepreneurs politiques en Égypte : Le cas du hizb Al-Wasat / The emergence of a political entrepreneurs group in Egypt : The case study of the Hizb Al-Wasat

Steuer, Clément 18 November 2011 (has links)
Le hizb Al-Wasat (parti du centre) a été fondé en 1996 par des Frères musulmans égyptiens dissidents. Son existence n'ayant jamais été reconnue par la Commission des partis, il appartient depuis 14 ans à la catégorie des partis taht al-tâ'sîs (en voie d'institutionnalisation). L'objectif de cette thèse est de comprendre comment les membres du Wasat s'efforcent d'avancer vers leur objectif – devenir des professionnels de la politique – avec peu de moyens et une marge d'action légale très réduite pour les organisations appartenant à cette catégorie.Ce travail s'appuie principalement sur deux corpus : une série de 29 entretiens menés au Caire au printemps 2008 avec la quasi-totalité des membres du Comité exécutif du Wasat et avec des membres d'autres mouvements d'opposition, et la « série textuelle chronologique » constituée par les quatre programmes du Wasat tels qu'ils ont été présentés lors de chaque saisine de la Commission des partis (1996, 1998, 2004 et 2009). Si ce dernier corpus se prête à une analyse lexicométrique, les travaux résultants de la transcription des entretiens – du fait de leur hétérogénéité – ont dû faire l'objet d'une catégorisation. Ce sont les données catégorisées qui ont ensuite été quantifiées et traitées statistiquement.Cette étude montre que le Wasat a évolué tant au niveau de la composition lexicale de ses énoncés programmatiques (passage d'un discours militant à un discours technocratique) que dans sa composition (aux militants fréristes des débuts sont venus s'adjoindre de nouveaux membres présentant des trajectoires militantes très différentes de celles des fondateurs). Par ailleurs, le Wasat a su se ménager une place dans un espace situé aux frontières des champs politique et intellectuel, notamment à travers les relations entretenues avec les intellectuels de la Wasatiya. Enfin, les membres de ce parti se sont insérés dans les réseaux de l'opposition égyptienne, et jouent un rôle dans son animation. / Hizb Al-Wasat (the Center party) was founded in 1996 in Egypt by a group of former Muslim Brothers. Since it has never been formally accepted by the Party committee, it spent the 14 last years as a taht al-tâ'sîs (waiting for institutionalization) party. The objective of this thesis is to understand how the Wasat members are trying to achieve their goals – becoming professional politicians – with a little legal margin due to their taht al-tâ'sîs situation.This work is mainly relying on two corpuses: 29 interviews done in Cairo during the spring of 2008 with almost all the members of the Wasat executive committee and with several members of other opponent organizations, and the “chronological textual series” compounded of the four Wasat programs, as they have been presented to the Party committee for each of its case submissions (1996, 1998, 2004 and 2009). This last corpus has been studied through a lexicometric analysis. But the transcripts of the interviews – due to their heterogeneity – have first been translated into French, and then been categorized. Lastly, the categorized data have been studied by the means of statistics.Results of this study are showing that the semantic field of the Wasat program evolved since the beginning (from a militant to a technocratic discourse), as well as its membership (it attracted new members, with a different political background from founders). In addition, Wasat members succeed to manage for themselves a place in a space located at the boundaries of the intellectual and the political fields, particularly through their relations with some Wasatiya intellectuals. Finally, this party members became a part of the Egyptian opposition network, inside which they are playing a leading role.
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La conception de l’État au prisme du lien entre le religieux et le politique dans la pensée égyptienne moderne et contemporaine (2011-2015) : continuités, évolutions et ruptures

El Zabbal, Wael Saleh Mahmoud 12 1900 (has links)
Jury Président : Gilles Bibeau Directeur : Patrice Brodeur Membre du jury : Harith Al-Dabbagh Examinateur externe : Dominique Avon / À l’égard du lien entre le religieux et le politique, le XIXe siècle a été marqué par le rétablissement de grandes questions et par la mise en oeuvre de sujets innovateurs dans la pensée égyptienne par les grandes figures de al-Nahḍah (Renaissance), alors que le XXe siècle a été empreint d’une forte polarisation entre les courants du réformisme musulman, de l´islamisme holiste activiste et du libéralisme humaniste musulman. Maintenant, qu’en est-il des prises de position adoptées par les intellectuels égyptiens contemporains (2011-2015) à ce sujet ? Quelles sont leurs principales expressions de la conception de l’État au prisme de ce lien ? En quoi ces orientations courantes reflètent-elles des continuités, des évolutions ou des ruptures dans la conception de l’État par rapport à la pensée égyptienne moderne (1805-2010) ? Pour pouvoir donner des pistes de réponses à ces questions, les principaux travaux et interventions de 22 intellectuels seront étudiés et analysés, et ce, autour de la conception de l’espace public, de la source de légitimité et de la légifération, toujours au prisme du lien entre le religieux et le politique. Il s’agit principalement d’intellectuels qui, malgré leurs apports et leur influence sur la scène intellectuelle égyptienne actuelle, sont quasi absents de la littérature, surtout française et anglaise. Et c’est par le biais d´une approche interdisciplinaire, appliquée et critique que leurs discours seront examinés. / With respect to the relationship between the religious and the political, the 19th century was marked by the resituating within Egyptian thought of innovative questions and subjects by the great figures of the Al-Nahdah (Renaissance), while the 20th century was characterized by a pronounced polarization between Muslim reformism, activist holistic Islamism and Muslim humanistic liberalism. What of the positions of contemporary Egyptian intellectuals (2011-2015) in this regard? What are their primary expressions of conceiving the state through the prism of the relationship under discussion? How do these current approaches reflect continuities, evolutions or ruptures in conceiving the state with regard to modern Egyptian thought (1805-2010)? To propose avenues for answering these questions, the principal works and other contributions of 22 intellectuals will be studied and analyzed taking into consideration the conception of public space, of the State’s source of legitimacy and legislation, again viewed through the prism of the relationship between the religious and the political. Most of these intellectuals are virtually absent from the literature – especially the French and English – despite their contributions and their influence on the contemporary Egyptian intellectual scene. Their discourses will be examined using an interdisciplinary, applied and critical approach.

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