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Le Reporter, médiateur, écrivain et héros : un répertoire culturel (1870-1939) / The Reporter as Mediator, Writer, and Hero : a cultural Repertoire (1870-1939)

Simard-Houde, Mélodie 02 June 2015 (has links)
Le reportage, comme journalisme d'investigation de la presse écrite, se constitue en France dans le dernier tiers du XIXe siècle, non sans susciter des débats et des représentations contradictoires entre tenants et opposants. Il connaît dans l'entre-deux-guerres une période d'effervescence, pendant laquelle il se décline en différents supports (volumes, presse quotidienne et hebdomadaire) et selon différents rapports à l'actualité et à la fictionnalisation. Le reportage apparaît dès lors moins comme un genre uniforme qu'en tant que matrice d'un journalisme d'enquête, dont on peut retracer la formation et l'évolution, décrire les différentes variations génériques (reportage collectif, feuilletonesque et d'actualité). Associé à l'essor de la presse d'information, le reportage instaure l'envoyé spécial en médiateur, en écrivain et en héros de la culture médiatique. Le Reporter, comme objet de l'imaginaire social de la Troisième République, est une figure complexe, dont il convient de retrouver les représentations à la croisée de différentes productions. Ce sont à la fois des fictions, des articles de presse (reportages, interviews, nécrologies, métadiscours), des Mémoires de journalistes, de même qu'un ensemble de représentations iconographiques qui sont convoqués, afin de tracer un répertoire culturel des scénographies journalistiques, des scénarios fictionnels et des postures auctoriales concourant à la formation d'un imaginaire social du reporter, figure médiatisée et médiatrice. Au cœur des intrigues et reportages où elle prend place se rencontrent d'autres imaginaires sociaux – de la colonisation, du corps, du progrès technique et social, de la Nation. Ils indiquent en quoi le reporter est une figure républicaine, intimement liée à l'instauration de la démocratie parlementaire et de la liberté de presse, à la modernité technique et médiatique. Enfin, héritier du journalisme littéraire à la française, mais également associé à de nouveaux modes de saisie du réel (notamment les médias visuels, photographie et cinéma), le reporter est le pivot entre deux imaginaires médiatiques : l'un fait reposer sur la subjectivité du journaliste la restitution d'une vision du monde, perçu à travers le prisme de la médiation humaine ; l'autre, qui triomphera dans la seconde moitié du XXe siècle, prétend à une illusion de saisie objective du réel, capturé par la médiation technique. / Reportage, understood as investigative journalism of the written press, was invented in France in the last third of the nineteenth century, not without causing debates and contradictory representations between supporters and opponents. During the interwar period its popularity is at its peak, as reportage presents itself in different media (books, daily and weekly press) and with different relations to news and fictionalization. Reportage therefore appears less like a genre than a matrix of investigative journalism, whose formation and evolution can be traced and generic variations described (such as collective, serialized and news reportages). Linked to the development of the news media, reportage establishes the special correspondent as a mediator, a writer and a hero of modern media culture. The Reporter, as an object of the social imaginary of the Third Republic, is a complex figure, which representations are situated at the crossroads of different productions. These include fictions, press articles (reportages, interviews, obituaries, metadiscourses), Memoirs of journalists, as well as a set of iconographic representations, all of which are drawn upon to define a cultural repertoire of journalistic scenographies, fictional scenarios and authorial positions contributing to the formation of a social imaginary of the reporter, defined both as a publicized figure and a mediator. In the intrigues and stories in which the reporter appears, he meets other social imaginaries – of colonization, of the body, of technical and social progress, of the Nation. These mould the reporter into a Republican figure, closely linked to the development of parliamentary democracy and of freedom of the press, and to modern technology and media. Finally, heir of the French literary journalism, but also associated with new recording techniques (that is, visual media, photography and cinema), the reporter is the pivot between two mediatic imaginaries : one that uses the journalist's subjectivity and the prism of human mediation to account for a worldview ; the other, which will prevail in the second half of the twentieth century, claims to offer an objective grasp of reality, as permitted by the illusion of technical mediation.
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Madeleine à La Revue moderne : une approche sociopoétique (1919-1923)

Quenneville-Labelle, Frédéric 20 April 2018 (has links)
Dans ce mémoire, nous examinons l’effet de polyphonie mis en place par Madeleine (de son vrai nom Anne-Marie Gleason-Huguenin) dans les quarante-sept premiers numéros (novembre 1919 - septembre 1923) de La Revue moderne. L’usage de multiples pseudonymes permet à Madeleine de préserver la posture d’écrivaine qu’elle s’est construite dans le champ des lettres canadiennes-françaises. En effet, cette pratique est une forme de protection et de garantie pour la liberté d’écriture, laissant ses autres noms de plume tenir des propos plus provocants que ce qu’elle se permet sous sa signature principale. Après un premier chapitre faisant le point sur la carrière de Madeleine, nous analysons dans un deuxième chapitre cette stratégie polyphonique qui se constitue autour du rôle de la directrice de La Revue moderne, notamment pour l’agencement des rubriques : grâce à une multiplication des identités, Madeleine peut occuper divers lieux de sa revue. Enfin, le dernier chapitre étudie la manière dont ces différentes identités journalistiques se constituent au travers d’une certaine solidarité, par échos et reprises.
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Marcel Schwob, « un journaliste de l’espèce rare » / Marcel Schwob

De Guido, Cédric 06 February 2014 (has links)
L’intégralité des textes de Marcel Schwob a d’abord paru en journaux. On se propose d’étudier l’influence de cette « matrice » journalistique, avec ses fortes contraintes, sur l’écriture de Marcel Schwob, et symétriquement l’influence de la publication ultérieure des mêmes textes en recueils sur leur réception par le lecteur.Les textes de Marcel Schwob, s’ils demeurent référentiels (descriptifs du réel, récits d’anecdotes ou de choses vues, réflexions sur des cas judiciaires) sont le lieu d’une fictionnalisation de la chronique, ce qui pose le problème des contraintes auxquelles Marcel Schwob souscrit et de celles (comme la contrainte de référence directe à l’actualité) dont il s’exonère. Mais cette fictionnalisation de l’écriture journalistique n’est pas originale à la fin du XIXe siècle, et il s’agira de la replacer dans une tradition. Il serait alors possible de considérer l’écriture journalistique chez Schwob comme une expérience déterminante des techniques d’insertion d’un savoir sur le passé ou sur le réel contemporain non seulement dans une chronique, mais aussi dans une fiction. On montrera d’ailleurs que la frontière entre écriture dite « journalistique » et écriture dite « littéraire » n’est pas pertinente pour Marcel Schwob, pas plus que pour les écrivains journalistes qui lui sont contemporains.L’érudition dont Marcel Schwob fait spectacle sert à cacher (puis, dans Mœurs des diurnales à exhiber) des références et allusions apparemment savantes mais fictives, en tout cas douteuses pour le lecteur, tant il est vrai qu’il serait impossible de tout vérifier, ce que démontre bien l’impossibilité d’une édition critique exhaustivement annotée des œuvres de Schwob. / The full texts of Marcel Schwob first appeared in newspapers. It is proposed to investigate the influence of this journalistic "matrix", with its strong constraints on writing Marcel Schwob, and symmetrically the influence of the subsequent publication of the same texts in collections on their reception by the reader.The texts of Marcel Schwob, they remain repositories (descriptive of reality, stories or anecdotes of things seen , reflections on court cases) are the site of a fictionalization of chronic, which poses the problem of constraints Marcel Schwob subscribed and those (such as duress direct reference to the news) he is exempt. But this fictionalization of journalistic writing is not original to the late nineteenth century, and it will be replacing it in a tradition. It would then be possible to consider journalistic writing in Schwob as a defining experience of insertion techniques of knowledge about the past or contemporary reality not only chronic but also in fiction. Moreover, we show that the boundary between writing called "journalistic" and write so-called "literary" is not relevant to Marcel Schwob, nor for writers-journalists who are her contemporaries.The erudition Marcel Schwob shows is used to hide (and, in Moeurs des diurnales to exhibit) references and scholarly but apparently fictitious allusions in any doubtful case to the reader, as it is true that it would be impossible to verify all, which demonstrates the impossibility of exhaustively annotated critical edition of the works of Schwob.
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Nerval fantaisiste / Nerval fantaisiste

Kekus, Filip 18 December 2015 (has links)
La postérité a considéré de manière privilégiée l’œuvre de Gérard de Nerval comme celle d’un poète sinon fou, du moins irrémédiablement mélancolique, en faisant peu de cas de son inspiration fantaisiste. Bien que parfois évoquée, cette facette de l’œuvre n’a à ce jour jamais fait l’objet d’une synthèse d’envergure. C’est à cette lacune quelque peu surprenante que notre étude ambitionne de répondre. Remettre à l’honneur la fantaisie de l’auteur des « Chimères » et d’Aurélia ne revient nullement à nier la folie nervalienne, mais plutôt à penser cette dernière en relation avec une fantaisie investie des aspirations romantiques les plus hautes, à remettre en question des traditions de lecture qui ont conclu à un isolement de l’œuvre au détriment d’une volonté de lucidité sans cesse réaffirmée par l’écrivain. Interroger la fantaisie nervalienne, c’est interroger les enjeux esthétiques, socio-politiques et éthiques d’une œuvre empreinte d’un enjouement fantasque qui s’est toujours voulue en prise directe sur l’actualité et soucieuse de refonder une communication littéraire alors en crise. / The works of Gérard de Nerval have mainly been regarded as the output of an irremediably melancholic, if not insane poet. However strongly established by his contemporaries, his fanciful inspiration, though occasionally mentioned, has never been subjected to thorough investigation. The ambition of this study is to rectify this rather intriguing omission. Delving into the fancy of the author of « Les Chimères » and of Aurélia, rather than denying Nerval’s madness, consists in assessing its connection with a fancy expressive of the highest romantic aspirations, as well as challenging customary interpretations that concluded in the isolation of an author’s writings, in spite of his own repeated assertions of lucidity. Probing Nerval’s fancy amounts to questioning the aesthetic, socio-political and ethical stakes of works imbued with whimsical cheerfulness, always bent on facing reality and eager to re-establish a literary communication that was then going through a critical period.
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Poétique et fictionnalisation du reportage de guerre sous le Second Empire

Juneau, Véronique 18 April 2018 (has links)
Notre mémoire propose d'investiguer un objet d'étude méconnu, le reportage de guerre des premiers temps, en France, sous le Second Empire, en appréhendant ce genre journalistique dans une nouvelle perspective ouverte sur un croisement fertile entre littérature et presse écrite. Notre projet s'efforce de mettre au jour un des «maillons de transition1» jusqu'à maintenant manquant de l'histoire du journal en remontant aux origines d'une pratique alors nouvelle, échappant toujours à un protocole d'écriture rigide, et dont l'ancrage référentiel n'empêche nullement les emprunts à la fiction. À l'instar d'autres genres du journal, le reportage de guerre applique aux événements un traitement subjective, dont les enjeux se situent tant du côté de la réalité que de la fiction. Aussi, avons-nous voulu identifier les traits constitutifs d'une poétique spécifique du reportage de guerre tel qu'il apparaît dans sa forme émergeante au XIXe siècle en France et ce, à travers les figures de cinq reporters (Edmond About, Amédée Achard, Jules Claretie, Ernest Dréolle et Albert Wolff), qui, durant les guerres franco-italienne, austro-prussienne et franco-prussienne, ont contribué à l'essor extraordinaire que connaîtra le grand reportage au cours de la Troisième République.
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Les documents humains : Émile Zola, le journalisme et la littérature (1865-1893)

McNeil Arteau, Guillaume 23 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2015-2016 / Entre 1865 et 1881, Émile Zola est un journaliste actif à la fois dans la presse parisienne et provinciale ; pendant les dernières années de cette période, il est aussi correspondant pour une revue mensuelle russe, Le Messager de l’Europe. Cette vaste production textuelle constituée au fil de ces seize années de journalisme donne à lire les observations quotidiennes que formule Zola sur la vie culturelle française en usant des multiples ressources génériques de la presse : la chronique, le microrécit, le portrait-carte, le compte rendu parlementaire, l’étude sociale, la notice nécrologique, etc. Cette étude retrace ce parcours journalistique où l’activité littéraire zolienne se fait au contact d’une actualité tantôt immédiate, tantôt très dilatée, et interroge le rapport d’influence que l’on observe entre la presse et le roman zolien. Ce rapport s’opère sur divers aspects de l’œuvre littéraire : discursif (propos tenu sur la presse dans le texte critique, d’escorte ou au cœur de l’univers diégétique), romanesque (présence d’un personnel journalistique dans le roman zolien), thématique (publicité et littérature), poétique (la méthode d’élaboration du roman naturaliste partage des consonances très précises avec celle du reportage), réception littéraire (la critique antinaturaliste reproche au roman zolien d’introduire les procédés de la presse dans la sphère des lettres). L’étude de ces influences révèle que le romancier emprunte aux procédures journalistiques, et plus significativement aux procédures documentaires, certains modes de saisie du réel déterminants dans la composition de l’œuvre romanesque en régime naturaliste. En cela, on peut avancer que les pouvoirs cognitifs de la fiction zolienne procèdent d’un imaginaire de la documentation étroitement lié à celui du journal au XIXe siècle. / From 1865 to 1881, Émile Zola is a journalist both in the Parisian and the provincial press; he also is, during the last years of this period, a correspondent for a Russian monthly magazine, The Messenger of Europe. The vast textual production of those sixteen years of journalism gives access to Zola’s daily observations about French cultural life using the many usual forms of the press : the column, the micro-narrative, the « portrait-carte », the parliamentary account, the social study, the obituary, etc. The present literary criticism follows this journalistic career and the contact of zolian literary activity with immediate and not so immediate news, and reflects on the relation and the influence between the press and the zolian novel. This relation can be seen in many aspects of the literary work : discursive (remarks on the press in criticism, in a preface or in the heart of the diegetic universe), fictional (presence of journalistic staff in a zolian novel), thematic (advertising and literature), poetic (the construction of a naturalist novel is very similar to the construction of reportage), literary reception (the antinaturalist critique of zolian novels criticizes its introduction of journalistic methods in the literary world). The study of these influences shows that the novelist borrows, from journalistic methods, and especially from documentary methods, certain ways of grasping reality which are crucial in the composition of a novel in the naturalistic scheme. Thus, we can affirm that the cognitive powers of zolian fiction stem from a documentation imagination closely linked to the imagination of 19th-century press.
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"Aussi belle fille-- que Maria Chapdelaine" : la littérature dans la revue féminine rurale Paysana (1938-1949)

Gagné, Marie-Pierre 13 April 2018 (has links)
Dans la première moitié du XXe siècle, la littérature circule encore aisément dans l'espace public par le biais des périodiques. Les écrivains y publient poèmes et récits de tous genres en même temps qu'ils y pratiquent une activité journalistique dite alimentaire. Notamment dans le cas des femmes, le journalisme revêt alors une importance particulière dans l'élaboration d'une carrière littéraire. Cette pratique leur offre l'occasion de formuler et de former un projet d'écriture tout en leur donnant les moyens de l'assumer. Françoise Gaudet-Smet fonde la revue féminine rurale Paysana en 1938. Véritable carrefour régionaliste, le contenu littéraire de la revue est à la hauteur des ambitions de sa fondatrice. Elle met à profit ses réseaux formés dans l'entre-deux-guerres et prolonge de façon stratégique l'histoire du journalisme féminin en s'attribuant notamment le rôle d'éditrice pour les récits d'une nouvelle venue dans le champ littéraire des années 1940 : Germaine Guèvremont.
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L'écrivain et le camelot. Enjeux d'une littérature de presse dans les romans "athéniens" (1913-1945) de Gr. Xenopoulos / The writer and the street pedlar. Stakes of a press literature in the "athenian novels" (1913-1945) by Grigorios Xénopoulos

Amilitou, Eftychia 19 November 2011 (has links)
Ce travail a pour objectif la mise en évidence des interférences entre la presse et la littérature. en étudiant les "romans athéniens" de Grigorios Xénopoulos, publiés en feuilleton entre 1913 et 1945 dans la presse athénienne, nous examinons le champ littéraire et journalistique grec depuis la fin du XIXe siècle et jusqu’à la deuxième guerre mondiale, la description de l’espace urbain (Athènes) et la présence de l’interdiscours dans les romans. Nous traitons le corpus dans l’optique d’une littérature de presse, médiatique et largement accessible. Enfin, dans le sillage de l’analyse du discours et particulièrement de la nouvelle rhétorique, nous examinons la dimension argumentative des textes et l’image de l’auteur dans la fiction, telle qu’elle est perçue notamment à travers le réseau intertextuel. / This work aspires to the description of the connection between the press and the literature. by studying Grigorios Xenopoulos’"Athenian novels", published in serial form between 1913 and 1945 in the Athenian press, I examine the greek literary and journalistic field from the end of the 19th century until the world war II, the description of the urbain space (Athens) and the interdiscourse in the novels. the corpus is treated from the point of view of the media and the largely accessible press literature. Finally, following on from the discourse analysis and in particular from the new rhetoric, I examine the argumentative dimension of the texts and the image of the author in fiction, as it is perceived in particular through the intertextual network.
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Le reporter, médiateur, écrivain et héros : un répertoire culturel (1870-1939)

Simard-Houde, Mélodie 23 April 2018 (has links)
"Thèse en cotutelle, Doctorat en études littéraires, Université Laval Québec, Canada et Université Paul-Valéry (Montpellier III), Montpellier, France" / Le reportage, comme journalisme d’investigation de la presse écrite, se constitue en France dans le dernier tiers du XIXe siècle, non sans susciter des débats et des représentations contradictoires entre tenants et opposants. Il connaît dans l’entre-deux-guerres une période d’effervescence, pendant laquelle il se décline en différents supports (volumes, presse quotidienne et hebdomadaire) et selon différents rapports à l’actualité et à la fictionnalisation. Le reportage apparaît dès lors moins comme un genre uniforme qu’en tant que matrice d’un journalisme d’enquête, dont on peut retracer la formation et l’évolution, décrire les différentes variations génériques (reportage collectif, feuilletonesque et d’actualité). Associé à l’essor de la presse d’information, le reportage instaure l’envoyé spécial en médiateur, en écrivain et en héros de la culture médiatique. Le Reporter, comme objet de l’imaginaire social de la Troisième République, est une figure complexe, dont il convient de retrouver les représentations à la croisée de différentes productions. Ce sont à la fois des fictions, des articles de presse (reportages, interviews, nécrologies, métadiscours), des Mémoires de journalistes, de même qu’un ensemble de représentations iconographiques qui sont convoqués, afin de tracer un répertoire culturel des scénographies journalistiques, des scénarios fictionnels et des postures auctoriales concourant à la formation d’un imaginaire social du reporter, figure médiatisée et médiatrice. Au cœur des intrigues et reportages où elle prend place se rencontrent d’autres imaginaires sociaux – de la colonisation, du corps, du progrès technique et social, de la Nation. Ils indiquent en quoi le reporter est une figure républicaine, intimement liée à l’instauration de la démocratie parlementaire et de la liberté de presse, à la modernité technique et médiatique. Enfin, héritier du journalisme littéraire à la française, mais également associé à de nouveaux modes de saisie du réel (notamment les médias visuels, photographie et cinéma), le reporter est le pivot entre deux imaginaires médiatiques : l’un fait reposer sur la subjectivité du journaliste la restitution d’une vision du monde, perçu à travers le prisme de la médiation humaine ; l’autre, qui triomphera dans la seconde moitié du XXe siècle, prétend à une illusion de saisie objective du réel, capturé par la médiation technique. / Reportage, understood as investigative journalism of the written press, was invented in France in the last third of the nineteenth century, not without causing debates and contradictory representations between supporters and opponents. During the interwar period its popularity is at its peak, as reportage presents itself in different media (books, daily and weekly press) and with different relations to news and fictionalization. Reportage therefore appears less like a genre than a matrix of investigative journalism, whose formation and evolution can be traced and generic variations described (such as collective, serialized and news reportages). Linked to the development of the news media, reportage establishes the special correspondent as a mediator, a writer and a hero of modern media culture. The Reporter, as an object of the social imaginary of the Third Republic, is a complex figure, which representations are situated at the crossroads of different productions. These include fictions, press articles (reportages, interviews, obituaries, metadiscourses), Memoirs of journalists, as well as a set of iconographic representations, all of which are drawn upon to define a cultural repertoire of journalistic scenographies, fictional scenarios and authorial positions contributing to the formation of a social imaginary of the reporter, defined both as a publicized figure and a mediator. In the intrigues and stories in which the reporter appears, he meets other social imaginaries – of colonization, of the body, of technical and social progress, of the Nation. These mould the reporter into a Republican figure, closely linked to the development of parliamentary democracy and of freedom of the press, and to modern technology and media. Finally, heir of the French literary journalism, but also associated with new recording techniques (that is, visual media, photography and cinema), the reporter is the pivot between two mediatic imaginaries : one that uses the journalist’s subjectivity and the prism of human mediation to account for a worldview ; the other, which will prevail in the second half of the twentieth century, claims to offer an objective grasp of reality, as permitted by the illusion of technical mediation.
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D'Arthur Buies à Gabrielle Roy, une histoire littéraire du reportage au Québec (1870-1945)

Biron, Charlotte 15 December 2020 (has links)
"Thèse en cotutelle, doctorat en études littéraires, Université Laval, Québec, Canada, Philosophiæ doctor (Ph. D. )et Université Paul Valery Montpellier 3, Montpellier, France" / À la fin du XIXe siècle, la naissance du journal d’information et du reportage au Canada français contribue à l’émergence d’une littérature de terrain. Au confluent d’échanges, de circulations et d’influences, l’écrivain journaliste canadien-français circule sur le territoire peu peuplé et vaste d’une population francophone éparpillée, un contexte à des kilomètres de la scénographie aventurière qui a nourri le genre et ses fictions les plus connues ailleurs en Occident. Cette thèse s’intéresse à cette forme en dehors des genres canoniques, une littérature qui s’étend des « Deux mille deux cents lieues en chemin de fer » d’Arthur Buies jusqu’aux « Peuples du Canada » de Gabrielle Roy, en passant par l’enquête sur les Franco-Américains de Jules Fournier et par l’incursion chez les draveurs d’Eva Senécal. En amont, c’est la densité introspective des voyages d’Arthur Buies dans les années 1870 qui incarne l’ancêtre du grand reportage au Québec, tandis qu’en aval, c’est la lucidité et l’intimisme de l’écriture de Gabrielle Roy à travers le Canada qui constituent l’aboutissement de ce corpus encore largement méconnu. De fait, la thèse interroge précisément l’absence du reportage dans l’histoire de la littérature québécoise à travers l’idée d’un décalage entre la pratique littéraire du reportage au Québec et les définitions les plus répandues du grand reportage français ou du journalisme littéraire américain. En analysant les spécificités d’un corpus en contrepoint d’une toile mondiale complexe, l’étude jette ainsi un éclairage sur les raisons qui ont contribué à l’oubli du reportage, suggérant du même mouvement qu’une telle fragilité recouvre aussi sans doute la singularité même d’un corpus à l’intersection de la culture littéraire et du désordre du monde. / At the end of the 19th century, the birth of the commercial newspaper contributed to the emergence of a new genre, the reportage, and the development of literary journalism in the Western World. Yet, newspapers in French Canada evolved in a particular context, very different from the more adventurous settings that contributed to reportage’s impressive reputation in North American and French culture. In Quebec, journalists traveled and worked on a vast territory sparsely populated by the French-speaking population. This thesis shed lights on this context and presents the history of literary journalism in the province, from Arthur Buies’s “Deux mille deux cents lieues en chemin de fer” to Gabrielle Roy’s “People of Canada”, including lesser-known works such as Jules Fournier’s pieces on the Franco-Americans and Eva Senécal’s incursion into the lives of log drivers. From the 1870s to the 1940s, the study of reportage reveals a great number of articles, most of them unknown, published in different newspapers. The absence of reportage from the history of literature is at the heart of this thesis. By examining literary journalism in French Canada alongside the most widely used definitions of the “grand reportage” and American literary journalism, this study highlights some of the reasons that account for this absence, suggesting at the same time that the fragility of the corpus also encompasses the uniqueness of this body of work located at the intersection of literary culture and field journalism.

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