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La cohérence paysagère des systèmes agroforestiers intercalaires en contexte d'intensification et de déprise agricole au Québec : analyse prospective à travers les cas des MRC de Charlevoix-Est et des MaskoutainsLaroche, Geneviève 13 December 2023 (has links)
Les systèmes agroforestiers intercalaires (SAI) se caractérisent par l'intégration d'espèces ligneuses disposées en rangées largement espacées dans les champs cultivés. Dans un contexte où les paysages agricoles, qu'ils soient marqués par l'intensification des pratiques agricoles ou un abandon plus ou moins marqué de l'agriculture, sont en quête de durabilité, les SAI sont proposés comme des systèmes écologiques et productifs ayant le potentiel de répondre aux enjeux vécus à l'échelle des fermes et des paysages. Afin d'optimiser la participation des SAI à la construction de paysages durables, il est nécessaire d'acquérir une vision intégrée de leur cohérence paysagère, c'est-à-dire de leur arrimage avec les dimensions écologiques et sociales des paysages, ainsi que de développer des outils pouvant guider leur aménagement dans une perspective paysagère. Or, la cohérence potentielle des SAI avec les dimensions sociales des paysages reste encore peu documentée, et les outils permettant d'envisager l'intégration et l'aménagement des SAI dans une perspective paysagère rares et peu adaptés au contexte québécois. En se basant sur un cadre conceptuel associant les approches dialectiques du paysage aux systèmes socio-écologiques, la thèse a évalué, ex-ante, certains aspects de la dimension sociale de la cohérence paysagère des SAI dans deux contextes paysagers fortement contrastés : la municipalité régionale de comté (MRC) des Maskoutains, marquée par des paysages d'intensification agricole, et celle de Charlevoix-Est, marquée par la déprise agricole. Les perceptions de 40 professionnels (agriculteurs, conseillers agricoles et forestiers, aménagistes et élus) travaillant dans des territoires à l'étude furent scrutées à travers des entrevues semi-dirigées et des groupes de discussion. L'impact des SAI et de leur aménagement (espacement des rangées et diversité des espèces ligneuses) sur l'appréciation des paysages agricoles par les résidents fut sondé via un questionnaire en ligne. La dimension écologique de la cohérence paysagère des SAI fut analysée via une revue de littérature des services écosystémiques qu'ils peuvent potentiellement fournir, une analyse des enjeux vécus dans les paysages agricoles du Québec et des entrevues semi-dirigées réalisées avec quatre experts agroforestiers. Les dimensions sociale et écologique furent ensuite combinées pour créer deux outils d'aide à la décision multicritères pour guider le choix des sites d'implantation et des aménagements des SAI dans une perspective paysagère. Les entrevues semi-dirigées et les groupes de discussion ont révélé que les facteurs influençant l'intégration des SAI dans les paysages variaient d'un milieu à l'autre. Dans les Maskoutains, les SAI s'arriment très bien aux enjeux écologiques prioritaires perçus par les acteurs et répondent même à certains enjeux esthétiques, mais leur rentabilité incertaine, l'inadéquation des politiques agricoles avec ces systèmes et les habitudes liées aux pratiques intensives limitent leur cohérence paysagère. Dans Charlevoix-Est, c'est l'intérêt esthétique des SAI et la nécessité de diversifier les revenus issus de l'agriculture qui sont apparus comme les éléments favorisant le plus l'implantation des SAI, alors que les prix du bois, très bas, sont apparus comme un élément limitant majeur. Les analyses multivariées et qualitatives des appréciations paysagères des résidents ont démontré que, peu importe la MRC ou le profil des répondants, les scénarios présentant des SAI et des paysages ordinaires étaient également appréciés, hormis pour la prairie qui s'avéra significativement plus appréciée que les SAI. Les répondants ont aussi exprimé des préférences régionales contrastées pour l'aménagement des SAI, démontré une certaine préférence pour des systèmes diversifiés et révélé que l'aspect linéaire des systèmes diminuait leur attrait. En somme, dans les Maskoutains, les SAI présentent, malgré leur pertinence écologique et les plus grandes possibilités offertes en matière de choix d'espèces ligneuses, une cohérence paysagère faible en raison de contraintes sociales relativement peu favorables à leur intégration. Le contexte de Charlevoix-Est, plus équilibré, est globalement plus propice à l'intégration des SAI, notamment à cause de facteurs sociaux plus favorables et malgré des possibilités plus restreintes en matière de diversité végétale. La thèse démontre ainsi l'importance d'une approche territorialisée et intégrant à la fois une analyse des dimensions écologiques et sociales pour choisir les sites d'implantation, les espèces et les types d'aménagement à prioriser afin d'optimiser la cohérence des SAI dans les paysages. Les résultats plaident globalement pour une diversification et une « délinéarisation » des modèles de SAI afin de mieux les arrimer aux conditions socio-écologiques des paysages, dans le respect de leurs dynamiques évolutives. / Agroforestry intercropping systems (AIS) are characterized by the integration of woody species arranged in widely spaced rows in cultivated fields. In a context where agricultural landscapes, whether shaped by the intensification of agricultural practices or by a more or less important agricultural decline, are in search for sustainability, AIS are proposed as alternative, ecological and productive land-use systems that could tackle the challenges experienced both at the farm and landscape levels. Optimizing the contribution of AIS to landscape sustainability requires an integrated vision of their landscape coherence, understood as their match with the ecological and social dimensions of landscapes, as well as the use of tools aimed at guiding their design and implementation in a broad, landscape perspective. Up to now, the potential coherence of AIS with the social dimensions of landscapes remains poorly documented, and the tools enabling the choice of optimal AIS designs following a landscape perspective rare and not suited to Quebec's context. Using a conceptual framework linking landscape dialectic approaches to socio-ecological systems, the thesis assessed, ex-ante, some aspects of the social dimension of AIS landscape coherence in two highly contrasted agricultural landscape contexts: the regional county municipality (RCM) of Les Maskoutains, shaped by agricultural intensification landscapes, and the RCM of Charlevoix-Est, featuring agricultural decline. The perceptions of 40 professionals (farmers, farm and forestry advisors, landscape planners and local authorities) working within the studied territories were scrutinized through semi-directed interviews and focus groups. The impact of AIS and of their design features (row spacing and woody species diversity) on agricultural landscape appreciation by residents was surveyed using an online questionnaire. The ecological dimension of AIS landscape coherence was analysed through a literature review of the ecosystem services they may provide, an analysis of the challenges faced within agricultural landscapes in Québec and semi-directed interviews conducted with four agroforestry experts. The social and ecological dimensions were then combined and enabled the creation of two multicriteria decision-tools aimed at guiding the implementation sites and designs of AIS in a landscape perspective. Semi-directed interviews and focus groups revealed that the factors influencing AIS integration within landscape vary between regions. In Les Maskoutains, AIS match the most crucial ecological issues perceived by stakeholders, and even some landscape aesthetic concerns, but their uncertain economic viability, the mismatch of public agricultural support to these systems and the habits linked to intensive agricultural practices limit their landscape coherence. In Charlevoix-Est, the AIS aesthetics and the necessity to diversify agricultural income appeared as the elements most facilitating AIS implementation, while very low wood prices appeared as a major constraint. Multivariate and qualitative analysis performed on the landscape appreciation declared by residents demonstrated that, regardless of the region or the profile of the respondents, AIS and ordinary agricultural landscapes were equally appreciated, excepted for the hay field which was significantly more appreciated than the other landscapes. Respondents also expressed contrasted regional preferences for AIS designs, demonstrated a slight preference for AIS featuring diversified woody species and revealed that the linear aspect of AIS was lowering their attractivity. Globally, in Les Maskoutains, AIS present, despite their high ecological relevance, a weak landscape coherence caused by a social context somehow not very favorable to their integration. The context in Charlevoix-Est, more balanced, is globally more suitable to AIS integration despite restrained possibilities in terms of woody perennial diversity. The thesis thus demonstrates the importance of a territorial approach integrating ecological and social dimensions to choose implementation sites, woody species and global AIS designs to optimize their landscape coherence. The results globally advocate for a diversification and a "delinearization" of AIS models to better match them to the socio-ecological conditions of landscape, with respect for their evolutive dynamics.
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Arrangements coopératifs, investissement environnemental et performance des coopératives agricolesDiakité, Daniel 25 March 2024 (has links)
Thèse en cotutelle : « Université Laval, Québec, Canada, Philosophiæ doctor (Ph. D.) et Institut national supérieur des sciences agronomiques, agroalimentaires, horticoles et du paysage, Rennes, France » / Cette thèse s'intéresse d'une part à la gouvernance des Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole (CUMA), d'autre part à son effet sur les investissements en actifs environnementaux et l'implication de ces investissements sur la performance des CUMA. Dans le premier essai, nous analysons la nature des mécanismes de gouvernance dans le contexte des CUMA au Québec. Nous étudions comment ces mécanismes se combinent pour minimiser différents problèmes de gouvernance. À partir d'une étude de cas multiples, nos résultats montrent que les problèmes de gouvernance en CUMA concernent à la fois les problèmes de coordination et de motivation. Pour corriger ces défaillances organisationnelles, nous constatons que les CUMA combinent les mécanismes de gouvernance formels et informels (capital social) en mettant toutefois l'accent sur les mécanismes informels tels que la confiance mutuelle. Les membres de la CUMA auront recours aux mécanismes informels, en utilisant les mécanismes formels en complément lorsque cela est nécessaire. Ce premier essai nous a ainsi permis de mettre en évidence la pertinence d'étudier les relations interpersonnelles au sein de la coopérative dans un contexte où les mécanismes formels sont défaillants ou inappropriés pour minimiser les problèmes de gouvernance. Dans le deuxième essai, nous analysons théoriquement et empiriquement l'effet du capital social sur la propension et la proportion de l'investissement en actifs environnementaux dans le contexte de la France en utilisant la taille des CUMA comme « proxy » du capital social. En France, la taille des CUMA (en nombre de membres) reste variable avec des CUMA de plus de 150 membres et des plus petites de moins de 50 membres. L'importance de la taille découle de son effet négatif sur le capital social et positif sur les performances économiques (Feng et al., 2016). Le plus souvent, les coopératives de grande taille bénéficient des économies d'échelle et d'une utilisation efficiente des actifs. Cependant, à un certain seuil, les problèmes d'interaction au sein des grands groupes peuvent l'emporter sur les gains des économies d'échelle. Si tel est le cas, il existerait une taille optimale au-delà de laquelle la coopérative attendrait une zone de déséconomie d'échelle. À partir du modèle d'investissement de Fulton et Giannakas (2012), nous générons des hypothèses que nous testons empiriquement sur 2680 CUMA en 2015. Nos résultats montrent que, bien que positif, l'effet de la taille sur la propension à investir dans des équipements environnementaux est non linéaire (en U inversé). Cependant, conditionnellement à l'investissement en actifs environnementaux, l'augmentation marginale de la taille de la coopérative affecte négativement la proportion de l'investissement en actifs environnementaux. De même, nous constatons que l'augmentation du revenu moyen des adhérents accroît la probabilité d'un investissement en actifs environnementaux. Cependant, une fois l'investissement réalisé, l'augmentation du revenu n'implique pas nécessairement une augmentation de l'investissement. Les effets différenciés des variables sur les probabilités et la proportion de l'investissement en actifs environnementaux suggèrent également le rejet du modèle Tobit par rapport à un modèle de sélection fractionnel (Schwiebert & Wagner, 2015). Ce résultat suggère que la propension d'un investissement en actifs environnementaux et sa proportion sont déterminés par des facteurs différents. Dans le troisième essai, nous analysons l'effet des investissements environnementaux sur la performance des CUMA. Nous modélisons la performance de la coopérative via un modèle stochastique dynamique dans lequel l'investissement est traité comme une variable endogène de la frontière de production. L'intérêt du modèle dynamique réside dans le fait que les CUMA réalisent des investissements communs en input quasi fixe. De même, en traitant l'investissement comme une variable endogène, notre modèle permet de capter l'effet des variables de contrôle affectant l'investissement tout en conservant le caractère dynamique de la production. Nous utilisons une approche en deux étapes qui nous permet, dans la première, d'estimer l'effet des investissements environnementaux sur l'efficience de la CUMA. Dans la deuxième étape, nous utilisons une méthode non paramétrique pour générer un indice de productivité de Malmquist décomposé en un indice de changement technique et technologique. Nous estimons par la suite l'effet des investissements environnementaux sur ces indicateurs de performance. À partir des données de panel sur la période 2010-2016, nos résultats empiriques montrent qu'une augmentation marginale des investissements environnementaux entraîne une augmentation moyenne de la productivité de 0.214. On observe que les performances passées ont un impact négatif sur les performances actuelles de la CUMA. Cependant, ne considérant que l'effet des nouveaux investissements en actifs environnementaux, l'augmentation moyenne de la productivité est de 0.217. Cela suggère qu'il est avantageux pour la CUMA d'investir dans des équipements environnementaux de premier choix. / This thesis focuses on the governance of Cooperatives for the Use of Agricultural Equipment (CUMAs) and on the effect of governance on environmental investments and the implication of these investments on CUMA performance. In the first essay, we analyse the nature of governance mechanisms in the context of CUMAs in Quebec. We study how these mechanisms combine to minimize different governance problems. Based on a multiple case study, our results show that governance problems in CUMAs concern both coordination and motivation problems. To address these organisational failures, we find that CUMAs combine formal and informal (social capital) governance mechanisms, but with an emphasis on informal mechanisms such as trust. CUMA members will resort to informal mechanisms, using formal mechanisms as a complement when necessary. This first essay has thus allowed us to highlight the relevance of studying interpersonal relations within the cooperative in a context where formal mechanisms are failing or inappropriate to minimise governance problems. In the second essay, we theoretically and empirically analyse the effect of social capital on the propensity and proportion of environmental investment in the French context using CUMA size as a proxy for social capital. In France, the size of CUMAs (in terms of number of members) remains variable, with CUMAs of more than 150 members and smaller ones of less than 50 members. The importance of size stems from its negative effect on social capital and positive effect on economic performance (Feng et al., 2016). Most often, larger cooperatives benefit from economies of scale and efficient use of assets. However, at some point, interaction problems within large groups may outweigh the gains from economies of scale. If this is the case, there would be an optimal size beyond which the cooperative would expect an area of diseconomy of scale. Using the investment model of Fulton and Giannakas (2012), we generate hypotheses that we test empirically on 2680 CUMAs in 2015. Our results show that, although positive, the effect of size on the propensity to invest in environmental equipment is non-linear (inverted U-shaped). However, conditional on environmental investment, the marginal increase in the size of the cooperative negatively affects the proportion of environmental investment. Similarly, we find that increasing average income increases the probability of environmental investment. However, once the investment is made, the increase in income does not necessarily imply an increase in environmental investment. The differential effects of the variables on the probabilities and proportion of environmental investment also suggest the rejection of the Tobit model over a fractional selection model (Schwiebert & Wagner, 2015). This result suggests that the propensity for environmental investment and the proportion of investment are determined by different factors. In the third test, we analyse the effect of environmental investments on CUMA performance. We model the performance of the cooperative via a dynamic stochastic model in which investment is treated as an endogenous variable of the production frontier. The interest of the dynamic model lies in the fact that CUMAs make common investments in quasi-fixed input. Similarly, by treating investment as an endogenous variable, our model captures the effect of control variables affecting investment while maintaining the dynamic nature of production. We use a two-stage approach that allows us, in the first stage, to estimate the effect of environmental investments on the efficiency of the CUMA. In the second step, we use a non-parametric method to generate a Malmquist productivity index decomposed into an index of technical and technological change. We then estimate the effect of environmental investments on these performance indicators. Using panel data over the period 2010-2016, our empirical results show that a marginal increase in environmental investments leads to an average increase in productivity of 0.214. We observe that past performance has a negative impact on the current performance of the CUMA. However, considering only the effect of new environmental investments, the average increase in productivity is 0.217. This suggests that it is advantageous for the CUMA to invest in early environmental equipment.
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« Ce que l'on sème, c'est des relations » regards sur le déploiement de l'agroécologie comme projet sociopolitique à Madrid, EspagneHoude-Tremblay, Émilie 20 June 2024 (has links)
L'agroécologie, proposition holistique et complexe, à la fois globale et territorialisée, s'est érigée au cours des dernières décennies comme référent social permettant de décrire et de rassembler de nombreuses initiatives engagées dans la transformation des systèmes alimentaires. Elle repose sur des principes écologiques visant à restaurer les fonctions clés des agroécosystèmes. Elle s'appuie aussi sur une série de principes normatifs soulignant la nécessité de repenser les arrangements sociaux, économiques et politiques jugés responsables des crises écologiques et sociales auxquelles nos systèmes alimentaires et plus largement nos sociétés, sont aujourd'hui confrontés. Selon divers penseurs, l'agroécologie est toutefois à la croisée des chemins. Face à la multiplication des projets se revendiquant de l'agroécologie et face à son institutionnalisation grandissante, plusieurs s'inquiètent de voir ses dimensions sociopolitiques diluées. Pour complémenter les réflexions en cours sur la cooptation et la dépolitisation de l'agroécologie en milieu rural et en rapport aux environnements politiques aux échelles nationales et internationales, cette thèse propose une réflexion sur les dynamiques à l'œuvre en contexte urbain. Elle s'appuie sur l'étude du cas de Madrid, en Espagne, contexte où tout un mouvement social se réclame de l'agroécologie et où l'agroécologie a percolé dans la sphère institutionnelle. Alliant plus d'une centaine d'heures d'observation, 26 entretiens semi-dirigés et de la recherche documentaire, la thèse explore quatre expérimentations agroécologiques (deux jardins urbains et deux initiatives de distribution) ainsi que le paysage plus large de l'agroécologie à Madrid. Elle se structure autour de trois chapitres, qui prennent la forme d'articles scientifiques. Le premier chapitre offre un portrait des dynamiques marquant la circulation du référent agroécologique à Madrid. Il met en lumière un double rôle des acteurs du mouvement agroécologique dans la mobilité du référent. D'une part, les acteurs du mouvement contribuent à disséminer le projet agroécologique. D'autre part, ils travaillent à préserver son caractère transformationnel, et de ce fait, limitent sa circulation. Les résultats amènent à voir l'articulation de mobilisations et d'actes politiques traditionnels à des pratiques quotidiennes et discrètes, dont la nature politique est moins explicite, voire débattue. En explorant les pratiques fines d'apprentissage et le choix des balises, la recherche souligne l'influence des modèles et des élites de la connaissance, mais surtout la complexité des processus par lesquels l'agroécologie est assemblée localement. Le second chapitre explore l'évolution des pratiques du mouvement agroécologique et analyse le rapport que les acteurs entretiennent avec les dimensions contradictoires de leurs pratiques. L'opérationnalisation de l'agroécologie étant confrontée aux contraintes des régimes au sein desquels elle se déploie, les acteurs font des compromis pouvant être interprétés comme une forme de dépolitisation ou d'affaiblissement des dimensions politiques de l'agroécologie. Toutefois, les résultats suggèrent que ces compromis et ajustements, ainsi que les débats qu'ils nourrissent, témoignent d'une réflexion sociopolitique nuancée et d'une certaine politisation de l'agroécologie. Le troisième chapitre porte sur la rencontre entre luttes agroécologiques et luttes municipalistes opérée à Madrid. Il éclaire une trajectoire de mise en relation de ces deux projets et fait l'analyse des arrangements institutionnels et collaboratifs par lesquels les propositions agroécologiques ont été opérationnalisées. Le chapitre suggère qu'il y a certes des gains et des avancées, mais que ceux-ci restent fragiles ou limités par le rapport entretenu avec les enjeux alimentaires et agricoles, avec les formes de nature valorisées par l'agroécologie et avec la collaboration entre l'administration municipale et la société civile. Ces constats invitent à penser l'inscription des expérimentations dans le quotidien afin de favoriser les apprentissages et un repositionnement continu des individus. Cette thèse contribue au développement des connaissances sur la transformation de l'action collective et de l'action publique en matière d'aménagement du territoire et de développement des milieux urbains, en offrant un regard sur l'agroécologie urbaine et sur son appropriation par les acteurs locaux. En démontrant que le projet agroécologique s'inscrit dans une politisation des pratiques d'agriculture urbaine et de distribution de proximité, et qu'il s'est construit et déployé à partir des expérimentations locales, la thèse souligne la portée d'initiatives citoyennes dans l'opérationnalisation de changements sociaux et environnementaux. Elle éclaire la mécanique de construction de nouvelles normes, valeurs et pratiques collectives et contribue à la réflexion sur les approches permettant de comprendre les processus de transformations démocratiques et urbaines. / Agroecology, a holistic and complex proposal that is both global and territorial, has emerged over the last few decades as a social referent to describe and bring together numerous initiatives committed to transforming food systems. It is based on ecological principles aimed at restoring the key functions of agroecosystems. It is also based on a series of normative principles underlining the need to rethink the social, economic, and political arrangements deemed responsible for the ecological and social crises today faced by our food systems and more broadly our societies. Numerous thinkers however describe agroecology as being at a crossroads. Faced with the proliferation of agroecological claims and its growing institutionalization, many are concerned that its socio-political dimensions are being diluted. To complement current research on the cooptation and depolitization of agroecology in rural areas and in relation to institutional environments at national and international levels, this thesis explores the dynamics at work in an urban context. It is based on a case study of Madrid, Spain, a context where a whole social movement mobilizes the framework of agroecology, and where agroecology has percolated into public policies. Combining over a hundred hours of participant and non-participant observation, 26 semi-structured interviews and documentary research, it explores four agroecological experiments (two urban gardens and two distribution initiatives) as well as the wider trajectory of agroecology in Madrid. It is structured around three chapters. The first chapter offers a portrait of the dynamics that shape the circulation of the agroecological framework in Madrid. It highlights the dual role played by the actors of the agroecological movement. On the one hand, they help to disseminate the agroecological project. On the other, they work on protecting its transformational character, and thus limit its circulation. This chapter provides an insight into the links between traditional political acts, and discrete everyday practices which political nature is less explicit or even debated. By exploring the fine-grained learning practices and the choice of guidelines, it highlights the influence of models and knowledge elites, but above all the complexity of the processes by which agroecology is assembled locally. The second chapter explores the evolution of the agroecological movement's practices, and the reflexive stance that actors hold regarding the contradictory dimensions of their practices. The operationalization of agroecology being confronted with the constraints of the dominant regimes within which it evolves, actors make compromises that could be interpreted as a form of depoliticization or weakening of the political dimensions of agroecology. However, this chapter suggests that these compromises and adjustments, as well as the debates they fuel, testify of a nuanced sociopolitical vision and, in certain way, of a politization of agroecology. The third chapter focuses on the encounter between agroecological and municipalist struggles in Madrid. By analyzing the institutional and collaborative arrangements through which agroecological proposals have been operationalized, this research sheds light on a trajectory of linkage between the two projects, but also on the fragility of gains and advances. These constraints are linked to how people relate to food and agriculture, to the forms of nature promoted by agroecology, and to collaborative approaches. They suggest a need to consider the way experiments are lived and embedded in everyday life in order to promote learning and subjectivation processes. This thesis contributes to the development of knowledge on the transformation of collective action and public action in land-use planning and urban development by offering a look at urban agroecology and its appropriation by local actors. By demonstrating that the agroecological project has fed into a politicization of urban agriculture and local distribution practices, and that it has been built and deployed from local experimentation, this thesis highlights the significance of citizen initiatives in operationalizing social and environmental changes. It sheds lights on the mechanics of how new collective norms, values and practices are constructed, and on how to understand and study the processes of democratic and urban transformation.
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Travail, Terres et Productivités : Le rôle de la surface par actif dans les trajectoires de développement agricole, dans le Monde et au Mexique (1980 – 2007) / Agricultural labour and land productivities : the role of the area per worker in agricultural development paths, in the world and Mexico (1980 – 2007)Vergez, Antonin 08 December 2015 (has links)
En 2008, la Banque mondiale a consacré son « rapport annuel sur le développement » à l'agriculture. Cela n’avait plus été le cas depuis 25 ans. Elle y montre que la croissance agricole est plus efficace que celle d’autres secteurs pour réduire la pauvreté. La productivité du travail agricole des actifs agricoles y est paradoxalement à peine citée : ses facteurs explicatifs de court terme comme ses variables structurantes sur le long terme ne sont pas analysés. Cette thèse entend contribuer à une meilleure compréhension des relations dynamiques qu’entretiennent la démographie et le développement non agricole avec le développement agricole (élévation de la productivité du travail agricole). Sous quelles conditions démo-économiques la transformation structurelle d'une économie (baisse du poids relatif du secteur agricole dans l’économie (actifs et valeur ajoutée)) peut-elle s'accompagner d'un développement agricole ? Alors qu’un secteur industriel ou tertiaire qui se développe est généralement attracteur d’actifs, une loi inverse existe-t-elle pour le secteur agricole ? Celui-ci doit-il nécessairement se vider de ses actifs pour se développer ? Y’a-t-il jamais eu, et peut-il y avoir développement agricole dans un contexte de croissance continue du nombre des actifs agricoles ?Notre (hypo)thèse principale est que la combinaison dynamique des facteurs «terre » et «actif agricole », dont la résultante est la « surface travaillée par actif agricole », est la véritable clé du développement agricole, davantage que la productivité de la terre. Nous analysons les déterminants des niveaux et taux de croissance de la productivité du travail agricole au cours de la période 1980 - 2007, à différentes échelles géographiques. Une attention particulière est mise sur la variable « nombre d’actifs agricoles », à l'aide de différents jeux de données (internationales, nationales, données d’enquêtes de terrain), à différentes échelles (monde, Mexique, 31 états fédérés et 2400 Municipes mexicains) et avec diverses méthodes (décomposition factorielle, cartes, classifications ascendantes hiérarchiques, inférence statistique, enquêtes de terrain auprès de ménages agricoles, non agricoles, d’institutions). Au niveau mondial, nous mettons en évidence une « course de vitesse » entre actifs agricoles et terre dans certaines régions du monde et proposons le concept de «transition agricole démographique » ainsi que sa typologie associée. Le Mexique est ensuite choisi pour ses agricultures présentant des niveaux de développement très contrastés, en synchronie comme en diachronie. Nous cherchons à expliquer les différences de trajectoires de développement agricole observées au Mexique. Nous analysons l’influence de variables caractérisant l’économie non agricole, la substitution du capital machine au travail, la libéralisation foncière, la géographie (physique et humaine). Dans les comparaisons internationales comme au Mexique, nous montrons que le taux de croissance de la surface par actif agricole a une influence marginale plus forte sur le taux de croissance de la productivité du travail agricole, que le taux de croissance de la productivité de la terre. Enfin, nous analysons les stratégies économiques de ménages et actifs agricoles, du Municipe de Teopisca dans la région de Los Altos de Chiapas, « piégés » dans un contexte de « transition agricole démographique bloquée » (décroissance tendancielle de la surface travaillée par actif) : diversification des sources de revenus (vers le non agricole) et tentatives d’élévation de la productivité de la terre sont les deux principales stratégies déployées sous contraintes de défaillances des marchés (travail, crédit) et d’accès à l’eau d’irrigation. / In 2008, the World Bank has dedicated its "Annual Report on Development" to agriculture. This had not been the case for 25 years. It shows that agricultural growth is more effective than other sectors to reduce poverty. The agricultural labor productivity of the agricultural workforce is paradoxically barely mentioned: its explanatory factors for the short term as its structural variables in the long term are not analyzed. This thesis aims to contribute to a better understanding of the dynamic relationship between demography and non-agricultural development with agricultural development (increased productivity of agricultural labor). Under what demo-economic conditions can the structural transformation of an economy (i.e. the decline in the relative weight of the agricultural sector in the economy (workers and value added)) be accompanied by agricultural development? While an industrial or service sector that develops generally attracts workers, is there an opposite relationship in the agricultural sector? Does the agricultural sector have to lose its workers to develop? Has an agricultural sector ever developed in a context of continuous growth in the number of agricultural workers? Our main (hypo)thesis is that the dynamic combination of factors « land » and « agricultural worker », whose resultant is the « agricultural area worked per agricultural worker », is the real key to agricultural development, more than the productivity of the land.We analyze the determinants of the level and of the growth rate of the agricultural labor productivity over the 1980-2007 period, at different geographical levels. Special focus is put on the evolution of the « number of agricultural workers », using different sets of data (international, national, field surveys data), at different scales (world, Mexico, and 31 federal states 2400 Mexican municipalities) and with various methods (factor decomposition, maps, hierarchical ascending classifications, statistical inference, field surveys of farming households).Globally, we highlight a « race » between land and the number of agricultural workers in certain regions of the world and propose the concept of « demographic transition agriculture » and its associated typology.Mexico is then chosen for its agriculture showing very contrasting levels of development, for both synchronic and diachronic observation. We seek to understand the differences in agricultural development paths observed in Mexico by analyzing the influence of variables characterizing the non-farm economy, the substitution of machinery capital for labor, land liberalization, geography (physical and human).In international comparisons as within Mexico, we show that the growth rate of the area by agricultural worker has a marginally stronger influence on the growth rate of agricultural labor productivity, than the growth rate of land productivity.Finally, in the Municipality of Teopisca in the Los Altos region of Chiapas, we analyze the economic strategies of farm households « trapped » in a context of « blocked demographic agricultural transition » (downward trend of the agricultural area per worker): income diversification (toward the non-agricultural sector) and attempts to rise the land productivity are the two main strategies deployed under local severe constraints of market failures (labor, credit) and difficult access to irrigation water.
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Les subventions agricoles au Malawi depuis 2005 : un modèle réussi d'"appropriation" et de développement rural durable?Gogneaux, Perrine Eugénie 03 1900 (has links) (PDF)
En 2004, à l'arrivée du président Bingu wa Mutharika, le Malawi faisait face à une situation de pauvreté et d'insécurité alimentaire très préoccupante. Ainsi, pour la saison 2005-2006, le nouveau gouvernement implanta l'AISP, un programme de subventions aux intrants agricoles qui permettait dès lors aux petits cultivateurs de maïs d'obtenir des intrants à des prix préférentiels. Notre question de recherche est la suivante : après cinq années de mise en œuvre, dans quelles mesures l'AISP répond-il aux critères définis par la déclaration de Paris pour être un exemple d'appropriation d'une part, et des théoriciens de la dépendance pour être classé comme un programme qui permettrait de parvenir à un développement autocentré d'autre part ? Notre recherche est une étude de cas qui nous interroge sur des concepts plus généraux : l'objectif est de mettre en relation les notions d'appropriation et de développement autocentré. Nous analysons donc le projet à travers une grille néo-marxiste, en nous appuyant en particulier sur les écrits des théoriciens de la dépendance qui insistaient sur la nécessité d'une « déconnexion » avec le système mondial pour permettre aux pays de la périphérie de sortir de la pauvreté. Le but est de déterminer si l'AISP, répond à leurs critères d'indépendance, alors qu'aujourd'hui, la communauté internationale a préféré instaurer la notion d'appropriation. L'AISP, s'il fait preuve d'une appropriation nationale telle que l'entend la déclaration de Paris de 2005 et que les effets de celle-ci sont positifs sur les populations et l'économie du pays, puisqu'il a permis au pays d'atteindre l'autosuffisance alimentaire, la réduction de la pauvreté et une croissance économique favorable, il ne correspond pourtant pas aux critères d'économie autocentrée définis par Samir Amin dans les années 1980. Certes, en soutenant l'agriculture vivrière, le programme trouve son originalité par rapport aux directives de la communauté internationale, mais il ne pourra être viable sur le long terme pour l'économie du pays, ses populations et son environnement. Notre étude se divise en trois parties : la première est un portrait du Malawi et de ses politiques agricoles depuis la colonisation britannique; elle souligne l'importance de l'agriculture vivrière et du maïs dans sa société et son économie. Ensuite, nous revenons sur les principes qui dictent la notion d'appropriation telle qu'elle est entendue par la communauté internationale, et nous montrons en quoi l'AISP en est un exemple. Enfin, nous analysons les premiers résultats du programme et nous nous interrogeons sur sa durabilité : nous évaluons si, dans le cadre des OMD, le projet améliore à long terme, outre la croissance économique, les conditions sociales des paysans malawites (réduction de la pauvreté et de la malnutrition). Cette dernière partie est également l'occasion de nous interroger sur ses effets sur l'environnement.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Malawi, Appropriation, OMD, Politiques agricoles, Théorie de la dépendance
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La configuration des pouvoirs en milieu agricole et la démocratieMigneault, Paul-Émile 10 1900 (has links) (PDF)
Le présent mémoire de maîtrise tente d'illustrer certaines influences sur la prise de décision en démocratie, et ce, par le biais de la situation du syndicalisme agricole. La prise de décision en matière de politique peut être comprise comme une compétition entre des coalitions d'individus partageant des croyances concernant une politique publique. La compréhension d'une situation est d'ailleurs modifiée lorsque les acteurs découvrent un changement dans les paramètres définissant cette situation. Afin de rendre compte de cela, le modèle des Coalitions de cause développé par P.A. Sabatier sera dans un premier temps présenté et illustré par la question de la situation du syndicalisme agricole au Québec. Le secteur agricole connait en effet des tensions au niveau de la représentation de ses membres et de la reconnaissance offerte par le gouvernement du Québec. Afin de rendre compte des problèmes propres au secteur agraire, le cas de la production porcine sera par la suite présenté. Les enjeux environnementaux y sont très présents et la domination des gros joueurs, les mégas-porcheries, semble favoriser le statu quo. Pour finir, des pistes de solution seront amenées avec l'objectif d'améliorer la participation des personnes intéressées aux enjeux en démocratie. Plus encore, considérant que l'information aide les individus à se coaliser, il sera question de l'utilisation du Web.
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Interactions en crue entre drainage souterrain et assainissement agricoleNEDELEC, Yves 31 March 2005 (has links) (PDF)
En période de crue, le rejet d'eaux de drainage dans les émissaires à surface libre apparaît comme une cause possible de formation d'inondations, car il introduit dans le réseau hydrographique des eaux qui auraient pu circuler de manière diffuse en l'absence de drainage (infiltration ou ruissellement). Il apparaît aussi comme une source de pollution du milieu naturel, en déversant des nutriments ou certains traitements phytosanitaires lessivés. Les modifications liées à la présence du drainage sont cependant difficiles à évaluer.En revanche, le rôle du réseau d'émissaires peut être mieux évalué et maîtrisé, dans la mesure où les écoulements empruntent des cheminements connus. La profondeur du débouché des collecteurs enterrés est un facteur aggravant pour la formation de certaines crues car la capacité de transfert des fossés est augmentée par leur approfondissement. Une manière possible de compenser ce facteur est de favoriser le ralentissement des crues dans le réseau en surcapacité.Le débouché des collecteurs joue ainsi un double rôle : il apporte par le rejet des eaux de drainage une contribution aux crues et aux pollutions, mais peut aussi être le point où le fonctionnement du drainage perd de son efficacité si l'on intervient pour ralentir les écoulements dans le fossé.Le présent travail vise à préciser ce double rôle. Il s'appuie sur des expérimentations de terrain, menées sur un réseau de drainage et d'assainissement agricoles en Seine-et-Marne. Les débit de rejet de collecteurs de drainage enterrés sont suivis en continu pendant les crues, conjointement aux débits et hauteurs de l'eau dans le fossé d'assainissement. Les données d'une expérimentation sur modèle réduit hydraulique viennent compléter les observations de terrain. Ce modèle réduit est constitué de la jonction d'une conduite circulaire et d'un canal rectangulaire, alimentés par des débits contrôlés indépendamment.La compréhension des processus hydrauliques de cette jonction particulière, et leur modélisation par une loi de comportement, sont effectuées dans un objectif plus global de connaissance du fonctionnement de certains petits bassins versants agricoles fortement drainés.Ces recherches débouchent sur des conséquences en termes d'ingénierie, pour l'évaluation d'impacts d'activités anthropiques sur le milieu naturel, ou la maîtrise des écoulements afin de réduire les risques d'inondation. Elles améliorent également la connaissance de processus hydrauliques et hydrologiques clés dans le domaine des rejets.
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Organisation spatiale de la distribution des produits vivriers agricoles. Réflexions à partir de l'exemple de la Côte d'IvoireBai, Clotilde 30 June 1990 (has links) (PDF)
LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA COTE D'IVOIRE EST BASEE SUR L'AGRICULTURE DONT LES RESSOURCES NATURELLES ET HUMAINES SONT NOMBREUSES. OCCUPANT LES PREMIERS RANGS MONDIAUX POUR LA PRODUCTION DE CAFE ET DE CACAO, CE PAYS EST POURTANT OBLIGE D'IMPORTER UNE PART IMPORTANTE DE SA CONSOMMATION ALIMENTAIRE, SURTOUT DES CEREALES. DE NOMBREUSES ETUDES RECHERCHANT LES RAISONS FONDAMENTALES DES DIFFICULTES ALIMENTAIRES DE LA COTE D'IVOIRE, ONT MIS EN EXERGUE LES PHENOMENES SOCIO-ECONOMIQUES SPECIFIQUES A L'ORGANISATION GENERALE DE LA DISTRIBUTION DES PRODUITS VIVRIERS. NOUS AVONS CHOISI DELIBEREMENT DE NOUS DEGAGER D'UNE OPTIQUE STRICTEMENT ECONOMIQUE POUR PROJETER CES PHENOMENES DANS UN CADRE SPATIAL AUQUEL ILS SERVENT D'ELEMENTS D'APPROCHE. CONSIDERANT L'ESPACE IVOIRIEN EN TANT QUE SUPPORT GEOGRAPHIQUE D'UNE ACTIVITE ECONOMIQUE QU'IL ABRITE, NOTRE PROBLEMATIQUE SE FONDE SUR LES QUESTIONS SUIVANTES: EN QUOI LES MECANISMES DE LA DISTRIBUTION VIVRIERE PROVOQUENT-ILS DES FORMES PARTICULIERES D'ORGANISATION SPATIALE A L'INTERIEUR DES UNITES TERRITORIALES ET RECIPROQUEMENT, EN QUOI L'ORGANISATION DE L'ESPACE INFLUE-T-ELLE SUR LA STRUCTURE DE LA DISTRIBUTION DES CULTURES VIVRIERES? LES REPONSES A CES QUESTIONS SE TROUVENT DANS L'ETUDE DE L'ECONOMIE AGRICOLE, L'ESPACE GEOGRAPHIQUE ET LES RELATIONS SOCIALES EN C.I.
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Activité agricole et pollution de l'eau : vers une responsabilité environnementale des exploitants agricoles ? / Agricultural area and water pollution : towards an environmental empowerment of the farmers ?Pelzer, Stéphane 14 June 2013 (has links)
L'activité agricole est, depuis toujours, une source de pollution pour l'eau. Ce lien s'est intensifié avec la mise en place d'une Politique agricole commune à l'échelle de l'Union européenne. En effet la Politique agricole commune s'est construite sur le productivisme en optimisant le rendement des terres, notamment par l'utilisation d'intrants chimiques et naturels, ce qui fut particulièrement préjudiciable pour la ressource hydrique.Cependant, un certain nombre de réformes ainsi qu'une législation et une fiscalité spécifiques se sont érigées dans le but de limiter les effets néfastes de l'agriculture sur la ressource hydrique ; or ces instruments juridiques et institutionnels se sont avérés peu efficaces. Dès lors, les pouvoirs publics se sont employés à responsabiliser les auteurs de telles pollutions à travers un régime de responsabilité approprié. En dépit de ces efforts, le caractère diffus de la pollution de l'eau a constitué un obstacle majeur à l'application d'un tel régime aux pollutions d'origine agricole.Aussi, les pouvoirs publics n'ont d'autre choix que celui de se tourner vers des instruments juridiques plus souples qui permettent d'associer le pollueur aux différentes mesures de lutte contre la pollution de l'eau, notamment à travers la participation et la contractualisation. / Farming has always been a source of pollution for water. This link has been reinforced by establishing a common Agricultural control Policy in the EU. In fact the common Agricultural Policy is based on productivisme optiminzing the yield of land by using manure as well as fertilizers, polluting water to a High degree.However some reforms and a specific tax legislation have been created in order to reduce harmful effects on agriculture and on water ressources unfurtunately these legal and institutionnal instruments have proved ineffective.Therefore governements have sought to make farmers aware of there responsabilities with regards to pollution. Despite these efforts, the diffuse nature of water pollution has been obstacle to the implementation of such a regime agricultural pollution.Consequently goverments have no choice but to turn to more flexible instruments that allow polluters to be associated to the various mesasures taken to avoid the pollution of water, particurly by getting polluters involved in the procès and making them signe contracts.
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Systèmes agroforestiers de production d'ignames (Dioscorea spp) pour l'amélioration de la sécurité alimentaire et des conditions nutritionnelles des ménages au Mayombe et au Plateau des Batéké en République démocratique du CongoVambi, Brunhel N'tambu 10 January 2025 (has links)
Le Mayombe et le Plateau des Batéké, deux écozones de la République démocratique du Congo (RDC), soumises à une déforestation et dégradation forestière différenciée, laquelle au vu des enjeux démographiques et à défaut des mesures appropriées en matière de planification de l'utilisation des terres, de changements climatiques et des systèmes innovants de production agro-écologique pourrait accroître davantage l'insécurité alimentaire et la malnutrition dans ces zones. Notre hypothèse principale est que la culture de l'igname est une composante faiblement représentée dans les systèmes agroforestiers traditionnels pratiqués autour de la Réserve de Biosphère de Luki et sur le Plateau des Batéké ; son intensification permettrait d'améliorer la sécurité alimentaire et un plus grand contrôle par les femmes sur des ressources financières des ménages. La présente étude a pour objectifs spécifiques : 1) d'analyser les enjeux et les contraintes pour une production intensifiée des ignames en agroforesterie en Afrique subsaharienne et ailleurs, et dont une meilleure compréhension permettrait sa promotion en RDC ; 2) évaluer l'importance de l'igname dans le rôle de l'agrobiodiversité parmi les populations de deux écozones contrastées de la RDC autour de la Réserve de Biosphère de Luki et autour d'Ibi village sur le Plateau des Batéké ; et 3) analyser les déterminants de la sécurité alimentaire parmi les ménages ruraux dans les écozones du Mayombe et du Plateau des Batéké en RDC et comprendre comment la région écologique, le type de village et le genre peuvent influencer la perception qu'ont les agriculteurs de la production et de l'utilisation de l'igname. Afin d'atteindre le premier objectif relatif à la revue de la littérature, la méthodologie PRISMA a été utilisé pour faire de la recension de la littérature à travers Web of Sciences et Google scholar. Les données recueillies ont été analysées notamment en faisant recours traitement automatique du langage naturel (NLP) et en utilisant des outils tels que le LDA (Latent Dirichlet Allocation). La méthodologie priorisée pour l'objectif 2 et 3 est l'approche mixte combinant à la fois une démarche qualitative et quantitative. Des enquêtes socioéconomiques sur un ensemble de 351 ménages et six (6) groupes focus à raison de trois avec les femmes et trois autres avec les hommes ont été organisées. Diverses méthodes de collecte des données ont été utilisées pour atteindre le deuxième objectif. Il s'agit notamment des inventaires par quadrat, enquêtes ethnobotaniques, inventaire floristique et de la Méthode accélérée de Recherche Participative (MARP). Pour analyser les données relatives à ce deuxième objectif, des corrélations, régressions linéaires multiples, test de Kruskall-Walis, calcul des différents indices ont été performés. L'analyse des résultats en lien avec l'objectif 3 a été faite selon les grandes étapes ci-après : le traitement des variables, recours à une analyse en composante principale pour quantifier le niveau des richesses des ménages, la vérification de l'adéquation des données à partir du test KMO, le calcul du score de l'échelle d'accès à l'insécurité alimentaire, vérification de la normalité et de l'homogénéité des variances respectivement à partir des tests de Kolmogorov Sminov et de Levene, la transformation logarithmique de la variable score de sécurité alimentaire, réalisation des anova à sens unique complété par le test posthoc de Bonferroni, et le recours à des régressions linéaires multiples après une sélection des variables par l'algorithme pas à pas . Au terme de nos études, nous avons constaté que les ignames présentent autant d'enjeux que de contraintes. La production durable de cette culture pour assurer de manière accrue la sécurité alimentaire des ménages, l'amélioration des conditions nutritionnelles et des moyens d'existence durables sont depuis une trentaine d'années au cœur des tentatives de son intensification. Si globalement investir dans le développement des connaissances sur les ignames, en particulier dans l'agroforesterie, peut être considéré comme le point de départ d'une intensification durable de cette culture, l'amélioration des perceptions sur la culture et l'identification de réponses politiques et institutionnelles appropriées aux défis agronomiques, environnementaux et économiques de la culture sont la clé de son intensification durable. / Mayombe and Plateau des Batéké, two ecozones in the Democratic Republic of Congo (DRC), are subject to differentiated deforestation and forest degradation, which in view of demographic challenges and in the absence of appropriate measures in terms of land-use planning, climate change and innovative agro-ecological production systems could further increase food insecurity and malnutrition in these areas. Our main hypothesis is that yam cultivation is a poorly represented component of traditional agroforestry systems practised around the Luki Biosphere Reserve and on the Batéké Plateau; its intensification would improve food security and greater control by women over household financial resources. The specific objectives of this study are to: 1) to analyze the stakes and constraints for intensified yam production in agroforestry in sub-Saharan Africa and elsewhere, and whose better understanding would enable its promotion in the DRC; 2) to assess the importance of yam in the role of agrobiodiversity among populations in two contrasting ecozones of the DRC around the Luki Biosphere Reserve and around Ibi village on the Batéké Plateau ; and 3) to analyze the determinants of food security among rural households in the Mayombe and Plateau des Batéké ecozones of the DRC, and to understand how ecological region, village type and gender may influence farmers' perceptions of yam production and utilization. To achieve the first objective of the literature review, the PRISMA methodology was used to conduct a literature review via Web of Sciences and Google scholar. The data collected was analyzed using NLP (Natural Language Processing) and tools such as LDA (Latent Dirichlet Allocation). The methodology prioritized for Objectives 2 and 3 is a mixed-methods approach, combining both qualitative and quantitative methods. Socio-economic surveys of 351 households and six (6) focus groups, three with women and three with men, were organized. Various data collection methods were used to achieve the second objective. These included quadrat inventories, ethnobotanical surveys, floristic inventories and the Accelerated Participatory Research Method (APRM). To analyze data relating to this second objective, correlations, multiple linear regressions, Kruskall-Walis tests and the calculation of various indices were performed. Analysis of the results relating to Objective 3 was carried out in the following main stages: processing of variables, using principal component analysis to quantify the level of household wealth, verification of data adequacy using the KMO test, calculation of the food insecurity access scale score, verification of normality and homogeneity of variances using the Kolmogorov Sminov and Levene tests respectively, logarithmic transformation of the food security score variable, one-way anova completed by Bonferroni's posthoc test, and multiple linear regressions after variable selection using the step-by-step algorithm. At the end of our studies, we found that yams present as many challenges as constraints. Sustainable production of this crop to ensure greater household food security, improved nutritional conditions and sustainable livelihoods has been at the heart of attempts to intensify it for some thirty years. While overall investment in the development of knowledge about yams, particularly in agroforestry, can be seen as the starting point for sustainable intensification of this crop, improving perceptions of the crop and identifying appropriate policy and institutional responses to the crop's agronomic, environmental and economic challenges are key to its sustainable intensification.
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