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De la construction à la diffusion du patrimoine européen dans les réseaux transnationaux : processus d'appropriation, de médiation et de transmission dans les itinéraires culturels du Conseil de l'Europe / From constructing to spreading European heritage in transnational networks : appropriation, mediation and transmission processes in the Cultural Routes of the Council of Europe

Gaillard, Marie 09 December 2015 (has links)
Dans ce travail de thèse, nous nous intéressons au phénomène d'émergence du patrimoine européen. Dans une démarche interdisciplinaire, il s'agit d'aborder les processus d'appropriation, de médiation et de transmission du patrimoine comme européen dans le cadre particulier des Itinéraires Culturels du Conseil de l'Europe et selon une posture interculturelle. Grâce à un ensemble d'analyses communicationnelles et organisationnelles du Programme des Itinéraires Culturels du Conseil de l'Europe, mais aussi de trois cas d'Itinéraires Culturels (Via Regia, Via Francigena et Saint Martin de Tours), il s'agit d'appréhender le processus de patrimonialisation à l'échelle européenne en questionnant notamment les enjeux de sens, de visibilité et de lisibilité, de représentation et de légitimation qu'une construction européenne du patrimoine commun aux membres de réseaux transnationaux peut comprendre. Enfin, il s'agit de comprendre aussi comment, dans le cadre d'une labellisation de projets européens, la publicisation du patrimoine peut être le lieu de résistances vis-à-vis des institutions, qui peuvent alors influencer les discours sur les éléments patrimonialisés. / In this dissertation, we are focusing on the phenomenon of the emergence of European cultural heritage. In an interdisciplinary and intercultural approach, it is about getting into the processes of appropriation, mediation and transmission of cultural heritage considered as European in the specific framework of the Cultural Routes of the Council of Europe. Based on a set of communicational and organisational analyses of the Program of the Cultural Routes of the Council of Europe, but also of three cases of Cultural Routes (Via Regia, Via Francigena and Saint Martin of Tours), this works aims at comprehending the process of making heritage at a European level by questioning, among others, the meanings, the visibility and legibility plans, and the representation and legitimation strategies that are at stakes when members of transnational networks build a European sense of common heritage. Finally, it is also about understanding how, in the framework of the procedure of giving a label to European projects, publicizing heritage can be a place of resistance against institutions that can then influence the discourses about the heritage items.
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La construction du patrimoine mondial : transformations physiques et appropriation locale dans la patrimonialisation du centre-ville historique d'Arequipa, Pérou / The construction of world heritage : physical transformation and local appropriation in the heritagization process of the historical centre of Arequipa, Peru

Dormaels, Mathieu 11 March 2013 (has links)
Créé en 1972 par l’adoption de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, le patrimoine mondial a connu en 40 ans une importance croissante. Aujourd’hui, il est devenu l’élément incontournable et prestigieux d’une culture qui s’internationalise au rythme des nouvelles technologies, des flux mondiaux et du numérique. Mais il semble également représenter un ancrage plus marqué à la fois dans la matérialité des sites, toujours plus nombreux, et dans leur unicité. Parmi ces sites, les centres historiques connaissent des situations où l’inscription ajoute un niveau de complexité supplémentaire aux tensions existantes. Ainsi, la reconnaissance internationale et la hausse du tourisme semblent transformer physiquement l’environnement urbain, mais aussi ses usages et sa population. Le plus souvent, la réflexion à propos de ces sites s’intéresse donc à leur aménagement et leur gestion, où les habitants sont un élément parmi d’autres à ordonner, pour préserver le site et profiter des retombées économiques de son exploitation touristique.Cette recherche tente au contraire d’examiner comment ces sites se transforment et comment ils deviennent du patrimoine mondial. En outre, elle propose que le processus de patrimonialisation ne soit pas seulement le fait des autorités, mais qu’il repose aussi sur les habitants qui continuent de donner un sens à ces espaces urbains. En effet, le patrimoine est entendu ici comme une construction sociale résultant de la production de représentations par les groupes sociaux qui le revendiquent. La compréhension de ce processus requiert donc du chercheur qu’il mette en évidence les différentes représentations patrimoniales.Le site choisi pour cette étude, le centre historique d’Arequipa au Pérou, est situé dans une région où la conception du patrimoine urbain est plus sociale et plus inclusive des habitants, avec des enjeux exacerbés par des contrastes forts entre richesse et pauvreté, entre centres et périphéries, entre cultures urbaines et rurales.L’étude s’inscrit dans une perspective phénoménologique et propose une herméneutique de la patrimonialisation, c’est-à-dire une interprétation des représentations patrimoniales à partir de leur contexte de production, permettant de restituer les différents processus de patrimonialisation, et ainsi de comprendre l’évolution des valeurs patrimoniales et des transformations qui y sont liées. Pour ce faire une méthode historico-interprétative d’analyse contextualisée des données recueillies dans les documents, par l’observation et par des entretiens, est utilisée. Cette analyse souhaite ainsi contribuer au développement des études patrimoniales en proposant une approche herméneutique qui puisse servir à d’autres travaux.Cette recherche démontre que la patrimonialisation du site du patrimoine mondial du centre historique d’Arequipa est un processus hybride, à la fois physique et symbolique, institutionnel et social, global et local. Elle met en évidence la construction de représentations patrimoniales liées à l’inscription, mais aussi la reconstruction a posteriori d’une continuité historique entre les représentations issues de différents processus, ou cycles, de patrimonialisation. Elle montre enfin que les interventions sur l’environnement bâti sont l’expression des valeurs patrimoniales qui lui sont attribuées plutôt que la recherche d’un état de conservation.Ce travail permet aussi de dégager des effets plus liés à la reconnaissance en tant que patrimoine mondial, tels que des effets d’amplification et d’essentialisation du patrimoine. On observe également une possible prise en compte, dans les interventions, des attentes supposées des touristes. Cette mise en abyme des représentations conférerait au patrimoine mondial un caractère « méta-patrimonial ». Enfin, d’autres conséquences de l’inscription semblent exister, bien qu’elles n’aient pas été confirmées par cette étude, notamment en termes économiques et fonciers / Created in 1972 by the adoption of the Convention concerning the Protection of the World Cultural and Natural Heritage, the idea of World Heritage has experienced 40 years of growing importance. Today, it has become the essential and prestigious element of a culture that becomes global by following new technologies, global flows and the digital era. But it also seems to be more firmly anchored in both the materiality of the sites on an ever growing World Heritage List and their uniqueness.Among these sites, historic centres experience situations where the inscription on the World Heritage List adds another level of complexity to existing tensions. International recognition and increased tourism seem to physically transform the urban environment, but also its uses and its population. In most cases/often studies about historic centres focus on planning and management, with people being one factor among many others, to preserve the site and benefit from tourism development.This research aims instead at examining how these sites are changing and how they become World Heritage. In addition, it proposes that the heritagization process is not only managed by the authorities, but it also relies on the inhabitants who continue to give meaning to these urban areas. In this work, heritage is understood as social construction that results from the production of representations by social groups claiming it. Understanding this process therefore requires the researcher to bring out the various heritage representations.The site chosen for this study, the Historical Centre of the City of Arequipa in Peru, is located in a region where the concept of urban heritage is more social and inclusive of people, with issues aggravated by strong contrasts between wealth and poverty, centres and peripheries, urban and rural cultures.This study adopted a phenomenological perspective and proposes a hermeneutic of heritage, that is to say, an interpretation of heritage representations from their context of production to reconstruct the different heritage processes and to understand the evolution of heritage values and physical changes. To do so, the researcher employed a historical-interpretative method of contextualized analysis of data collected through document review, observation and interviews. This study seeks to contribute to the development of heritage studies proposing a hermeneutic approach that could be used in other research.This research shows that the heritagization process of the Historical Centre of the City of Arequipa is a hybrid process, both physical and symbolic, institutional and social, global and local. It highlights the making of heritage representations related to the inscription on the World Heritage List, but also an a posteriori reconstruction of historical continuity among representations produced by different processes, or cycles, of heritagization. Finally, it shows that most interventions on the built environment are a result of assigned values rather than a search for a state of conservation.This work also suggests the existence of effects related to the recognition as World Heritage, such as amplification and essentialisation of heritage. There is also a presumed consideration of the supposed expectations of tourists to intervene on the built environment. This mise en abyme of representations gives World Heritage a "meta-heritage" character. Finally, other consequences of the inscription seem to exist, especially in terms of economic impact and land value. These have however not been confirmed through this study
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La patrimonialisation des grands sites : évolution des doctrines et transformation des espaces : exemple des promontoires littoraux emblématiques bretons / The making heritage of "grands sites" : evolution of doctrines and transformation of lands : example of the symbolic Britanny littoral headlands

Le Fur, Yann 06 May 2013 (has links)
Cette thèse s’inscrit dans une perspective compréhensive des processus de patrimonialisation de grands sites naturels bretons, de leur découverte à leur réhabilitation, ici la pointe du Raz, le cap Fréhel et la côte sauvage de Quiberon. Ces promontoires littoraux, objets inventés au 19e siècle, sont devenus au fil du temps des supports d’oeuvres littéraires et picturales, d’introspection et de fascination exercée par la puissance des éléments marins. Ces lieux ont accueilli depuis les années 1950 des fréquentations touristiques de plus en plus importantes, ayant provoqué des phénomènes de mise à nu des sols, que l’administration de l’Environnement a jugé menaçants pour leur intégrité. Il y a une trentaine d’années, elle a donc décliné une politique de réhabilitation dont la matérialisation principale fut la conduite d’‘Opérations Grands Sites’. De quelle manière ces projets de réhabilitation sont-ils menés et selon quelles doctrines ? Comment prennent-ils en compte les différents usages et valeurs attribuées à ces patrimoines ? Cette thèse analyse les aménagements, désaménagements et réaménagements de ces sites, l’imbrication de la montée de la doctrine écologique et des jeux d’acteurs qui s’y développent, et, interroge leur incidence sur le patrimoine et les modalités de son appropriation, ce que nous appelons le processus de patrimonialisation. La première partie retrace la patrimonialisation des grands sites naturels emblématiques de France, leur invention (chapitre 1), les politiques publiques mises en place en vue de leur protection (chapitre 2 et 3), et se focalise sur nos terrains d’étude (chapitre 4). La seconde partie montre les évolutions du cadre doctrinal, organisationnel et normatif de l’action publique, favorisant la protection de l’environnement et l’aménagement touristique. Elle montre le renouvellement des principes d’action publique (chapitre 5) et les transformations des espaces induites par les doctrines et les jeux d’acteurs (chapitre 6 et 7). Enfin, la troisième partie aborde les effets de ces réhabilitations sur le patrimoine et le processus de patrimonialisation contemporains (chapitre 8 et 9) et propose une réflexion sur la dimension normative des opérations de réhabilitation : nous démontrons qu’elles sont constitutives du processus de patrimonialisation. / This work analyzes in a comprehensive perspective the heritage making of the Brittanygreat sites, namely the point of Raz, the cape of Fréhel and the wild coast of Quiberon. These coastal headlands, objects invented in 19th century, became over time supports of literary and pictorial works, of introspection and fascination exercised by the power of the marine elements. Since the 1950s, aincrease of tourist attendances has led to the degradation of their ecosystems, that the administration of the Environment considered that’s a threat for their integrity. Thirty years ago, this administration introduced a policy of rehabilitation the main realization of which was the conduct of « Opérations Grands Sites ». How are these projects of rehabilitation led and according to which doctrines? How dothey take into account the various uses and the values attributed to these heritages? This thesis analyzes the land planning, dis-planning and re-planning of these sites, the rise of the ecological doctrine and stakeholders' interactions and questions their incidence about the heritage and the modalities of its appropriation, that we call the process of heritage making. The first part redraws the heritage making of the big symbolic natural sites of France, their invention (chapter 1), the public policies creation with the purpose of their protection (chapter 2 and3), and a more precisely a focus on our study fields (chapter 4). The second part shows the evolutionsof the doctrinal, organizational and normative dimension of the public action, favoring the environmental protection and the tourist development. It shows the renewal of the principles of publicaction (chapter 5) and the transformations of the spaces, which it led from stakeholders' interactions in presence (chapter 6 and 7). Finally, the third part approaches the effects of these rehabilitations on contemporary heritage and process of heritage making (chapter 8 and 9) and proposes a reflection on the normative dimension of the operations of rehabilitation. We make the demonstration that they area part of the process of heritage making.
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Coprésence et rapports à l’espace dans les petites villes touristiques et patrimoniales. : lecture croisée de Dinan (Côtes d’Armor) et Sarlat-la-Canéda (Dordogne) / Co-presence and relation to space in small touristic historic cities. : Cross referenced reading of Dinan (Côtes-d'Armor) and Sarlat-la-Canéda (Dordogne)

Ouellet, Annie 26 June 2017 (has links)
Cette thèse vise à appréhender les rapports à l’espace et la coprésence des individus habitant de façon temporaire ou permanente une ville soumise au double processus de patrimonialisation et mise en tourisme. Si de nombreux «hauts-lieux» touristiques dont le développement est fondé sur le patrimoine, tels les centres anciens de Venise ou Bruges ou Tolède, sont caractérisés par le fait qu’ils sont investis par les touristes jour et nuit tout au long de l’année, nous pouvons nous demander comment fonctionnent et évoluent les lieux urbains patrimoniaux qui connaissent une fréquentation touristique moins forte et davantage marquée par la saisonnalité.En ce sens, les petites villes mises en tourisme et en patrimoine constituent un terrain d’enquête fécond, d’autant qu’elles retiennent encore peu l’attention des géographes s’intéressant au tourisme. Considérant l’urbanité telle que définie par Lévy et Lussault comme le croisement de la densité et de la diversité, ces villes connaissent des degrés d’urbanité fluctuant, passant d’une certaine forme «d’entre-soi» hors saison touristique à une forte densité doublée d’une mixité importante en haute saison.Dans l’objectif d’appréhender les rapports à l’espace, nous nous intéressons aux représentations, aux pratiques et aux modalités d’appropriation de l’espace par des individus habitant de façon temporaire ou permanente Dinan (Côtes d’Armor) et Sarlat (Dordogne), deux villes connaissant des niveaux de mises en tourisme et en patrimoine conséquents mais différents. Reprenant la typologie développée par l’Équipe MIT, ce sera alors une lecture croisée d’une ville à fonction touristique et d’une ville touristifiée qui sera menée. / This thesis aims at understanding the relation to space and the co-presence of individuals living temporarily or permanently in a city subjected to the double process of heritage and tourism. While many "hauts-lieux" which development is based on heritage, such as the ancient centers of Venice or Bruges or Toledo are characterized by the fact that they are invested by tourists day and night throughout the year, we can ask ourselves how urban heritage places, which have a lower level of tourist activity and are more marked by seasonality, operate and evolve.In this sense, small touristic and historic cities constitute a fertile ground of inquiry, especially since they still receive little attention from geographers interested in tourism. Considering urbanity as defined by Lévy and Lussault combining density and diversity, these cities experience various degrees of urbanity, moving from a form of "entre-soi" outside the touristic season to a high density coupled with a high mix in high season.In order to understand the relation to space, we are interested in the representations, practices and modes of appropriation of space of individuals living temporarily or permanently in Dinan (Côtes d'Armor) and Sarlat (Dordogne), two cities with different levels of touristic development and heritage making, substantial but different. Using the typology developed by the Equipe MIT, it will be a cross-reading of a city with a tourist function and a touristified city that will be carried out.
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La dialectique des restes : circulation, trafic et appropriation des vestiges archéologiques au Pérou / The dialectic of relics : circulation, traffic and appropriation of archaeological objects in Peru

Canghiari, Emanuela 07 April 2018 (has links)
Le but de cette recherche ethnographique, menée au Pérou à partir de 2008, est de restituer les pratiques, les discours moraux et les multiples stratégies qui sous-tendent l’appropriation des vestiges et des pièces archéologiques par plusieurs acteurs. Cette question est abordée à travers le prisme particulier du trafic d’art et des pratiques considérées comme illicites. Une ethnographie itinérante (Marcus, 1995) et une méthodologie basée sur la biographie des objets (Kopytoff, 1986) permettent dereconstruire le circuit de céramiques, de la production (la fouille clandestine) à laconsommation (l’achat) en passant par leur échange, don et contrefaçon. De trésors à biens culturels, d’artefacts à curiosités, le parcours de ces objets met au jour à la fois la multiplicité de leurs usages socio-politiques et l’évolution des instances delégitimation qui les concernent.La thèse s’intéresse plus particulièrement au département de Lambayeque, situé sur la côte nord, connu pour les remarquables découvertes archéologiques (civilisation Mochica) qui y ont eu lieu au cours des dernières décennies. Elle démontre que, loin d’être les fruits d’un consensus, la patrimonialisation et la mise en tourisme, en tantque ressources économiques et symboliques, peuvent exacerber les conflits, en créantdes dynamiques d’inclusion et exclusion. De fait, l’opposition historique entre conservateurs et destructeurs du patrimoine renforce encore davantage l’asymétrie entre professionnels et communautés porteuses, en termes de savoir et de pouvoir. De plus, le manque de filiation des habitants avec les ancêtres (et donc l’absence de continuité et d’ « authenticité »), jugé par les institutions comme en lien avec une attitude destructive et purement marchande, a entravé une réelle participation de la communauté dans la patrimonialisation. Pour en être reconnus en tant qu’acteurs légitimes, et non comme simples bénéficiaires, ils sont ainsi contraints de reformuler leurs régimes de valeur et de renégocier leurs logiques d’appartenance. / The aim of this ethnographic research, carried out in Peru as of 2008, is to map the practices, moral discourses and multiple strategies which underlie the appropriation of relics and archaeological objects by different actors. This topic is analysed through the prism of art trafficking and practices considered to be illicit. A multi-sited ethnography (Marcus 1995) and a methodology based in the biography of objects (Kopytoff, 1986) allows to reconstruct the circuit of ceramics, from production (clandestine digging) to consumption (purchase), through various forms of exchange, gift and counterfeit. From treasures to cultural goods, from artefacts to oddities, the itinerary of these objects sheds light on the multiplicity of their socio-political uses and the evolution of legitimation authorities concerned by them. The thesis focuses more specifically on the region of Lambayeque, on the northern Peruvian coast, which has been characterised by extraordinary archaeological discoveries (Mochica civilisation) over the last few decades. It shows that, far from being the product of consensus, the heritage making and touristic development, as an economic and symbolical resource, can exacerbate conflicts, creating dynamics of inclusion and exclusion. In fact, the historical opposition between heritage conservationists and destroyers reinforces the asymmetry between professionals and bearer communities, in terms of knowledge and power. Moreover, a destructive attitude and commercial interest in relics, considered as the sign of a lack of filiation and therefore of continuity and « authenticity », hinders inhabitants’ participation. In order to be recognized as legitimate actors, and not as simple beneficiaries of heritage making they are obliged to reformulate their value regimes and renegotiate their logics of belonging.
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La culture matérielle dans les stratégies de préservation culturelle des sociétés inuit contemporaines

Graff, Julie 09 1900 (has links)
cotutelle / Cette recherche s’intéresse à la place de l’objet, les sens qu’on lui donne, les usages qui en sont faits, les récits qui l’entourent, dans le contexte des ruptures de la période coloniale et face aux processus actuels de résurgence qui touchent les sociétés inuit contemporaines, en prenant comme fil directeur celui de la préservation culturelle. Je participe aux réflexions menées depuis quelques années dans le champ de la culture matérielle autour des fonctions sociales et mémorielles des objets. Je m’inscris aussi dans une démarche pluridisciplinaire visant à compléter une vision pluriculturelle des différents discours, formulés de l’extérieur et de l’intérieur, sur le Nord. Cette recherche se penche dans un premier temps sur le bâtiment de l’ancienne mission catholique à Kangiqsujuaq (Nunavik). Le bâtiment fait aujourd’hui partie du paysage patrimonial et mémoriel de Kangiqsujuaq en tant que plus vieux édifice de la communauté encore existant. Les objets qui s’y trouvent fonctionnement comme une collection témoin des relations établies entre différentes personnes et différents groupes, permettant de produire une histoire inuit de la culture matérielle allochtone dans le Nord. Un autre élément de ma recherche porte sur le rôle joué par l’agencement des objets en collections, leur qualification au sein de différentes catégories, leur définition et leur documentation par des acteurs divers. Les différentes institutions culturelles et patrimoniales fondées tout au long du 20ème et du 21ème siècles fonctionnent alors comme un réseau d’outils sociaux d’appropriation de la culture, qui s’éloignent ainsi des initiatives individuelles et communautaires, en implantant un certain nombre de structures et de méthodes. La thèse aborde les enjeux et les ambivalences liés à l’institutionnalisation des processus de préservation et de transmission culturelle. Une partie de la recherche est consacrée à la place de la créativité individuelle dans la reconstruction des modalités de transmission et dans la revitalisation des pratiques. La thèse se termine sur une réflexion portant sur l’établissement d’une souveraineté rhétorique, en prenant pour exemple le musée des Beaux-arts de Montréal. Je reviens tout d’abord sur les différents moments de contestation autour des musées, puis sur la transformation des paradigmes d’interprétation des objets, et plus particulièrement des objets qualifiés en œuvres d’art. Je touche là à un aspect particulier parallèle et interrelié aux questions de préservation culturelle, en explorant les récits autour des objets par le biais de la résurgence d’épistémologies inuit dans les paradigmes d’interprétation, et par la même sur les enjeux de présenter, et de représenter, les récits de continuité et de survivance. Le déroulement de cette thèse suit un cours majoritairement thématique, et se découpe en quatre chapitres soulignant la spécificité d’opérations réalisées dans différents environnements et par une diversité d’individus. J’en conclus que la préservation culturelle, au sein des sociétés inuit, peut être comprise comme un processus réflexif, visant l’autorégulation et l’auto-référentialité, qui inclut non seulement des dynamiques de sauvegarde matérielle et immatérielle, mais aussi des discours d’affirmation et de revendication, des phénomènes de réappropriation, de réactualisation et de revitalisation, de même que des moments de dissensions, de rejets et d’oublis. / This research focuses on the place of objects, their meanings, their uses, their stories, in a context of colonial disruptions and in the light of current resurgence processes affecting contemporary Inuit societies. I look more specifically at the issue of cultural preservation. I take part in the academic discussions carried out for a few years in the field of material culture, around the social and memorial functions of objects. Adopting a multidisciplinary approach, I also wish to take part in completing a multicultural grasp of the different discourses, formulated from the outside and from the inside, on the North. This research is firstly concerned with the building of the former Catholic mission in Kangiqsujuaq (Nunavik). This building is now part of Kangiqsujuaq heritage and memorial landscape, as the community’s oldest structure still standing. The objects left in it collectively function as witnesses to the relationships established between different people and groups. It supports as such the articulation of an Inuit history of non-Inuit material culture in the North. Another element of my research was the role played by the assemblage of objects in collections, their qualification within different categories, their definition and documentation by various actors. The cultural and heritage institutions founded throughout the 20th and 21st centuries function as a network of social tools for appropriating culture, thus moving away from individual and community initiatives, by implementing a number of structures and methods. This thesis then addresses the issues and ambivalence related to the institutionalization of cultural preservation and transmission. Part of the research is then devoted to the place of individual creativity in the reconstruction of transmission modalities and in the revitalization of practices. The thesis finally looks at the establishment of a rhetorical sovereignty, with a focus on the Montreal Museum of Fine Arts, by first exploring the different moments of contestation in museums. It then examines the shifting interpretative paradigms around objects, and more specifically around objects categorized as works of art. As such, I address a particular aspect parallel and interrelated to questions of cultural preservation, by exploring the narratives around objects and the resurgence of Inuit epistemology in interpretive paradigms. I then touch upon the stakes of presenting and representing narratives of continuity and survivance. This thesis follows a mostly thematic outline divided into four chapters highlighting the specificity of operations carried out in different environments and by a diversity of individuals. It brings the conclusion that cultural preservation, within Inuit societies, can be understood as a reflexive process, aiming at self-regulation and self-referentiality, which includes not only dynamics of material and immaterial safeguarding, but also discourses of cultural affirmation, processes of reappropriation, actualization, and revitalization, as well as moments of dissension, contestation and forgetting.

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