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Des dommages et des hommes : les économies du malheur dans les Alpes (XVIIIe-XIXe siècles) / Of damages and humans : misfortune's economy in the Alps (18th-19th. century)

Krautberger, Nicolas 19 November 2012 (has links)
Cette enquête vise à proposer une issue à un problème simple : l'histoire des rapports entre nature et société dans les Alpes au XVIIIe et au XIXe siècles ne peut se faire qu'au prix d'une intense réflexion sur les instruments d'objectivation de ces rapports, c'est-à-dire au prix d'une remise en question de ce qui est naturel pour l'enquête historique (Livre 1). En repoussant les schèmes de pensée qui accueillent si aisément au sein de l'analyse, la nature naturelle du naturaliste du siècle des Lumières, il s'agira de se rendre capable de prendre en considération le type de relation que l'immense majorité des individus a toujours entretenu avec certains non-humains jusqu'à une époque très récente : ce qu'on doit appeler la nature-propriété. Sous l'Ancien Régime, la nature était toujours et avant tout quelque chose que quelqu'un possédait juridiquement avant d'être quelque chose qu'une infime minorité regardait, contemplait ou observait. Cette chose constituait l'individu propriétaire : elle le renforçait, augmentait sa puissance d'agir, l'enrichissait face aux autres ; ce qu'on peut désigner par la « nature-richesse(+) » qui servit à l'État pour le calcul des capacités contributives de ces propriétaires contribuables sur lesquels reposaient la stabilité du collectif politique et la richesse nationale (Livre 2). Dans certaines situations particulières, appelées « accidents » par les acteurs, cette nature a aussi pu apparaître comme une nature-perte : lorsque ces propriétaires contribuables perdaient tout ou partie de leur nature-propriété. Cette perte les affaiblissait, diminuait leur puissance d'agir, les appauvrissait face aux autres ; ce qu'on peut désigner par la « nature-richesse(–) » qui conduisit le collectif politique, auquel appartenaient ces individus diminués face aux autres, à instituer des procédures permettant de réévaluer puis de compenser les variations, passagères ou définitives, de leur capacité contributive individuelle (Livre 3). Ainsi, au lieu de se servir des discontinuités naturelles pour penser les discontinuités sociales, les sujets dauphinois, puis, plus tard, les citoyens isérois, utilisèrent les catégories élémentaires de la vie sociale, en l'occurrence l'impôt et la propriété, pour penser leurs rapports à certains non-humains comme la terre, la forêt, l'orage, la grêle, l'eau, le bétail, les fruits, l'herbe et les montagnes. Or, cette perspective d'analyse n'apparaît renversée que pour l'enquêteur qui a déjà la tête à l'envers ; la possibilité d'écrire cette histoire sans renverser personne est précisément l'enjeu d'une refonte de la perspective d'analyse classique de l'histoire environnementale. Ce travail rend donc compte des raisons pour lesquelles il ne faut plus étudier les « inter-relations entre nature et culture », et des efforts à fournir pour parvenir à « écrire la nature » : en se donnant les moyens réflexifs de décrire des systèmes de relations complexes, largement produits au sein du champ bureaucratique de l'État moderne, pour établir des grilles d'équivalence naturelles entre les individus, selon un critère social naturalisant : la richesse. Une telle approche permet alors de comprendre comment la nature a pu rendre pauvre et comment se sont co-construits les processus de naturalisation de la pauvreté et d'objectivation de la nature (Livre 4). / L'auteur n'a pas fourni de résumé en anglais.
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Des dommages et des hommes : les économies du malheur dans les Alpes (XVIIIe-XIXe siècles)

Krautberger, Nicolas 19 November 2012 (has links) (PDF)
Cette enquête vise à proposer une issue à un problème simple : l'histoire des rapports entre nature et société dans les Alpes au XVIIIe et au XIXe siècles ne peut se faire qu'au prix d'une intense réflexion sur les instruments d'objectivation de ces rapports, c'est-à-dire au prix d'une remise en question de ce qui est naturel pour l'enquête historique (Livre 1). En repoussant les schèmes de pensée qui accueillent si aisément au sein de l'analyse, la nature naturelle du naturaliste du siècle des Lumières, il s'agira de se rendre capable de prendre en considération le type de relation que l'immense majorité des individus a toujours entretenu avec certains non-humains jusqu'à une époque très récente : ce qu'on doit appeler la nature-propriété. Sous l'Ancien Régime, la nature était toujours et avant tout quelque chose que quelqu'un possédait juridiquement avant d'être quelque chose qu'une infime minorité regardait, contemplait ou observait. Cette chose constituait l'individu propriétaire : elle le renforçait, augmentait sa puissance d'agir, l'enrichissait face aux autres ; ce qu'on peut désigner par la " nature-richesse(+) " qui servit à l'État pour le calcul des capacités contributives de ces propriétaires contribuables sur lesquels reposaient la stabilité du collectif politique et la richesse nationale (Livre 2). Dans certaines situations particulières, appelées " accidents " par les acteurs, cette nature a aussi pu apparaître comme une nature-perte : lorsque ces propriétaires contribuables perdaient tout ou partie de leur nature-propriété. Cette perte les affaiblissait, diminuait leur puissance d'agir, les appauvrissait face aux autres ; ce qu'on peut désigner par la " nature-richesse(-) " qui conduisit le collectif politique, auquel appartenaient ces individus diminués face aux autres, à instituer des procédures permettant de réévaluer puis de compenser les variations, passagères ou définitives, de leur capacité contributive individuelle (Livre 3). Ainsi, au lieu de se servir des discontinuités naturelles pour penser les discontinuités sociales, les sujets dauphinois, puis, plus tard, les citoyens isérois, utilisèrent les catégories élémentaires de la vie sociale, en l'occurrence l'impôt et la propriété, pour penser leurs rapports à certains non-humains comme la terre, la forêt, l'orage, la grêle, l'eau, le bétail, les fruits, l'herbe et les montagnes. Or, cette perspective d'analyse n'apparaît renversée que pour l'enquêteur qui a déjà la tête à l'envers ; la possibilité d'écrire cette histoire sans renverser personne est précisément l'enjeu d'une refonte de la perspective d'analyse classique de l'histoire environnementale. Ce travail rend donc compte des raisons pour lesquelles il ne faut plus étudier les " inter-relations entre nature et culture ", et des efforts à fournir pour parvenir à " écrire la nature " : en se donnant les moyens réflexifs de décrire des systèmes de relations complexes, largement produits au sein du champ bureaucratique de l'État moderne, pour établir des grilles d'équivalence naturelles entre les individus, selon un critère social naturalisant : la richesse. Une telle approche permet alors de comprendre comment la nature a pu rendre pauvre et comment se sont co-construits les processus de naturalisation de la pauvreté et d'objectivation de la nature (Livre 4).
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Contribution de la glyptique à l'étude de la grande faune en Syrie aux 4ème et 3ème millénaires

Devillers, Anne 28 May 2018 (has links)
L’étude entreprise visait à examiner l'apport que l'iconographie peut fournir à l’étude de la grande faune mammalienne et à l'évaluation de sa distribution historique au Proche-Orient, en prenant le 4ème et le 3ème millénaire en Syrie du nord comme époque et région cible. Trois objectifs précis étaient posés dans ce cadre (1) Proposer à travers des sources glyptiques contemporaines une vue de la faune des 4ème et 3ème millénaires en Mésopotamie du Nord ;(2) Evaluer la cohérence de cette image par rapport aux données archéozoologiques et par rapport à un modèle géochronologique plus large de l’évolution de la faune régionale ;(3) Evaluer la pertinence de la glyptique comme marqueur pour l’étude de la paléofaune. The object of this study was to examine the contribution that iconography can make to the study of large mammal faunas, focussing on the 4th and 3rd millennia in Upper Mesopotamia (Syria). Three goals were set in this framework (1) To propose a view of 4th and 3rd millennia fauna in Upper Mesopotamia as seen through glyptic sources; (2) To evaluate the coherence of this view in relation to contemporary archaeozoological data and in relation to a wider geochronological model of the regional fauna; (3) To assess the relevance of glyptic as a marker in the study of ancient faunas. / Doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Le patrimoine subaquatique du lac Titicaca, Bolivie. Utilisation et perception de l’espace lacustre durant la période Tiwanaku (500-1150 PCN)

Delaere, Christophe 26 April 2016 (has links) (PDF)
Depuis plus de 30 ans, de nombreux projets de recherches ont mis en évidence une occupation dense et complexe du bassin lacustre du Titicaca, et en particulier celle de la période Tiwanaku entre le 5e et le 11e siècle de notre ère. Celle-ci sera la première à modifier profondément le paysage lacustre en y laissant une empreinte matérielle indélébile. L’utilisation des plaines, des vallées et des élévations naturelles connectées ou surplombant le lac est donc physiquement marquée par l’occupation de cette culture. Or, l’utilisation ancienne de ces espaces s’arrête-t-elle à la frontière entre la terre ferme et cette vaste étendue d’eau ? Dans le cadre de ce projet de recherche, nous proposons d’élargir - au sens propre et figuré - l’étude de la culture Tiwanaku en agrandissant le territoire usuellement étudié grâce à l’intégration de deux espaces dont l’utilisation ancienne est encore à l’heure actuelle totalement méconnue : l’espace littoral (les côtes) et l’espace lacustre (le lac). La mise en place d’un projet de recherche utilisant les techniques de plongée devenait donc nécessaire et inévitable pour étudier les témoignages matériels directs de l’utilisation du lac par l’homme, et de sa signification pour les populations de la période Tiwanaku. Les conditions naturelles favorables ont motivé les premiers peuplements des rives et des îles, et le lac a progressivement fait partie de l’identité des populations qui s’y sont installées. Que ce soit sur le plan politique, socioculturel ou rituel, le lac a eu une incidence sur l’évolution de ces populations et a favorisé l’émergence de pratiques indissociables d’un espace lacustre. Les géostratégies d’occupation du territoire en sont tributaires, ainsi que les stratégies de subsistance, de vie et de survie, notamment durant les périodes de crise. Sur le plan rituel et sacré, cette « mer intérieure » faisait partie du quotidien et, en tant que telle, a joué un rôle prépondérant dans la relation qu’entretenait l’homme avec l’espace dans lequel il vivait. Il a rationalisé cet espace pour le comprendre (croyances, mythes, etc.), a développé des schémas et des objets symboliques pour le représenter (iconographie, offrandes, etc.), et a créé des rites pour l’entretenir. Dans le cadre de ce projet de recherche, nous proposons principalement d’aborder l’utilisation et la perception de l’espace lacustre Tiwanaku grâce à l’analyse des pratiques d’offrandes subaquatiques de céramiques rituelles de type incensario, en comparaison avec celles attestées sur la terre ferme. Un site d’offrandes sous l’eau ne peut pas en effet être analysé de manière isolée, car il met en évidence des pratiques rituelles du passé en relation avec d’autres espaces non immergés. Les sites d’offrandes représentent par conséquent des espaces d’étude privilégiés, car ils documentent directement la relation de l’homme de Tiwanaku avec son environnement, et en particulier le lac. / Doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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CONSTRUCTIONS ET DYNAMIQUES DES ESPACES ET DES TERRASSES AGRO-PASTORAUX EN ZONE INTERMEDIAIRE DES PYRENEES DU NEOLITHIQUE A NOS JOURS (CERDAGNE, PAYS BASQUE ET PAYS DE SAULT)<br />Approche archéoenvironnementale par la pédoanthracologie

Bal, Marie-Claude 09 February 2006 (has links) (PDF)
Cette thèse a pour objectif de faire le lien entre les dynamiques de végétation et les pratiques agro-sylvo-pastorales dans les Pyrénées sur la longue durée (du Néolithique à nos jours). La discipline choisie est la pédoanthracologie qui permet de réaliser des modèles de reconstitution de la végétation ligneuse incendiée à partir de charbons de bois enfouis dans les sols. Les zones intermédiaires de montagne ont été privilégiées dans ce travail puisqu'elles représentent le lieu de chevauchement de plusieurs activités anthropiques telles que le pastoralisme, l'agriculture et le charbonnage. <br />Pour la première fois la pédoanthracologie est appliquée à la chaîne pyrénéenne : en contexte « hors site » pour la montagne Basque (Pyrénées Atlantiques), le Pays de Sault (Ariège) et le Luchonnais (Haute-Garonne), et en contexte géoarchéologique pour la montagne Cerdane (Pyrénées Orientales). <br />La confrontation avec les données palynologiques, archéologiques et historiques dans le cadre de Programmes Collectifs de Recherches confirme la validité de la démarche pédoanthracologique et permet d'affiner la connaissance des évolutions de la végétation depuis 6000 ans. A une autre échelle de temps, la fiabilité des résultats est mise en avant par la comparaison des données anthracologiques avec les sources historiques de la Réformation du XVIIe siècle. <br />La réalisation d'un protocole de prélèvement des charbons, adapté aux structures géoarchéologiques complexes que sont les terrasses de culture, montre l'intérêt de l'étude des charbons de bois pour donner une première estimation chronologique concernant les paléovégétations par rapport à la construction de terrasses depuis au moins l'Age du Bronze.
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Metz et ses rivières à la fin du Moyen-Âge / Metz and its Rivers at the End of the Middle Ages

Ferber, Frédéric 08 December 2012 (has links)
L'histoire de Metz est, au Moyen Âge, indissociable de celle de ses cours d'eau. La première partie porte sur les relations étroites qui unissent la cité, la Moselle et la Seille. La ville est tout d'abord replacée dans son environnement fluvial. Son développement est reconsidéré sous l'angle des interactions avec la dynamique fluviale. Les formes multiples et intensives d'exploitation du milieu fluvial, pourvoyeur de ressources, sont ensuite évoquées. Elles impliquent de nombreux aménagements du cours d'eau et de ses berges qui transforment le paysage riverain. Les rivières constituent malgré tout, à travers des phénomènes extrêmes comme les crues ou les débâcles, un facteur de vulnérabilité pour la ville. Au-delà de l'adaptation de la société à ces phénomènes, les actions et les aménagements anthropiques peuvent être également envisagés comme des facteurs aggravants.Les enjeux, les défis et les rivalités liées à la maîtrise et à la gestion de la rivière sont au coeur de la deuxième partie. Ils se manifestent dans des domaines aussi divers que le franchissement des cours d'eau, le contrôle du trafic fluvial, l'encadrement de la pêche, la gestion des moulins, ou encore la défense de la cité. L'affirmation du pouvoir municipal, qui s'illustre par des mesures législatives et politiques, mais aussi par une implication croissante dans les affaires et les conflits liés aux cours d'eau, constitue un fil conducteur incontournable.La troisième partie aborde les relations entre les Messins et leurs rivières sous l'angle social et culturel. Au-delà des métiers étroitement liés au cours d?eau, comme les pêcheurs et les bateliers, ou des habitants des quartiers riverains, se dessine une véritable culture de la rivière partagée par une grande partie de la société messine. Elle passe par l'expérience, la perception et la connaissance des cours d'eau, et laisse une trace dans les domaines de la littérature, de la religion, de la symbolique ou de la justice. / The history of Metz in the Middle Ages is closely linked to the rivers that run through it. The first part focuses on the close relationship between the city, the Moselle river and the Seille river, which are tightly entwined. The town is first portrayed in relation to its fluvial environment. Its development is reconsidered in the light of its interactions with the river dynamics. The various and intensive forms of exploitation of the river environment which provides resources are then tackled. Many changes are made to the watercourse and the banks of the rivers, which in turns transforms the local landscape. Through extreme phenomena such as floods or debacles, rivers are however a cause for vulnerability for the city. The anthropic actions and alterations are not just the adaptation of society to these phenomena, they can also be seen as aggravating factors.The second part explores the stakes, challenges and rivalries connected to the rivers control and management. They concern river crossing, inland navigation, fishing regulations, mills management or even the defence of the city. The way municipal power asserts itself, through political and legislative measures but also a growing involvement in river matters and conflicts, can be seen as a central issue.The third part discusses the relationship between the inhabitants and the rivers from a social and cultural point of view. A real river culture emerges, not only reserved to the nearby residents nor to trades such as fishermen or boatmen. The largest part of the population shares experience, perception and knowledge of rivers, expressed through literature, religion, symbolism or justice.
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Architecture, développement et action publique :conjugaison en mutation dans un contexte de recherche de durabilité. Le cas de la Région de Bruxelles-Capitale

Neuwels, Julie 12 October 2015 (has links)
Depuis bientôt trente ans, la référence au « développement durable » annonce une nouvelle phase de remise en question et, donc, de remodelage du rôle sociétal alloué à l’architecture. L’ampleur et la teneur de ces évolutions ne sont pas évidentes car, si le durable revêt une potentialité critique, son activation demeure incertaine. Cherchant à comprendre, frontalement, dans quelle mesure cette potentialité critique est activée dans le champ de la régulation de l’architecture, la recherche analyse comment les problèmes, les enjeux et les solutions sont pensés et mis en forme au sein des politiques publiques. Cette analyse est appliquée au contexte de la Région de Bruxelles-Capitale qui semble, de prime abord, se distinguer par un volontarisme politique en matière d’éco-construction. Abordant l’architecture en tant qu’instrument de pensée et instrument d’action selon les termes d’Henri Lefebvre, il s’agit de questionner les évolutions du triptyque architecture, action publique et idéologies développementalistes modernes induites, volontairement ou involontairement, au nom du durable. Descendante, l’analyse de ces relations, de leurs concordances et de leurs tensions entend poursuivre le pari d’élargir le champ des questionnements qui se constituent autour de l’objet « bâtiment durable » ou « éco-bâtiment ». Pour ce faire, la recherche prend la forme d’une genèse de la construction des problématisations élaborée à travers trois grands axes de lecture. Le premier s’attache aux héritages de la montée du référentiel d’architecture durable. Généraliste, cette analyse du passé vise à offrir des supports pour comprendre les processus de construction des actions et des idéologies actuelles. Le deuxième axe s’intéresse à la mise en forme du référentiel d’architecture durable, abordée à travers la question de l’équilibre entre l’action par responsabilisation et l’action par réglementation. Le troisième axe analyse comment se négocie le référentiel d’architecture durable dans un contexte d’urgence d’action et de dépolitisation résultant de la naturalisation du référentiel de marché. Il ressort de cette genèse que la référence au durable a favorisé une certaine repolitisation de la question architecturale à Bruxelles, mais que celle-ci est moins évidente qu’il n’y paraît de prime abord. En particulier, les politiques étudiées se caractérisent par un volontarisme indéniable, suggérant une logique de durabilité forte qui se distancie en elle-même du technocentrisme. Néanmoins, le cas bruxellois n’échappe pas à une logique industrielle élaborée à partir du registre technicien et des codes du marché. Cette logique industrielle déforce l’activation de la potentialité critique du développement durable et ce, même si nombre d’acteurs influant les décisions s’inscrivent dans les idéologies de la critique écologique. Il en résulte trois grands paradoxes qui témoignent des limites de la politisation et des dérives déproblématisantes du référentiel d’architecture durable tel que conceptualisé et formalisé en Région de Bruxelles-Capitale. / For almost thirty years, the reference to "sustainable development" announces a new phase of questioning and therefore a remodeling of the architecture societal role. The scope and content of these changes are not obvious because sustainable development has a critical potentiality nevertheless its activation remains uncertain. Trying to frontally understand how this critical potential is activated in the field of architecture, this research analyzes how the problems, issues and solutions are discussed and formalized in public policies. This analysis is applied to the Brussels-Capital Region context that seems at first to be characterized by a proactive eco-construction policy. Approaching architecture as an instrument of thought and as a form of political action in the line with Henri Lefebvre’s works, we question the evolution of triptych architecture, public action and modern ideologies induced, voluntarily or involuntarily, on behalf of sustainability. The top-down analysis of these relationships, their matches and their tensions challenge to expand the scope of the "green building" or "eco-building" reflections. To this end, the research takes the form of a problematization genesis developed through three reading lines. The first focuses on the legacy in the frame of reference of sustainable architecture. This general analysis of the past provide supports to understand the construction process of the shares and current thoughts. The second axis is interested in formalizing of the frame of reference of sustainable architecture, approached through the balance between action by accountability and action by coercive regulation. The third axis analyzes the negotiating of sustainable architecture’s forms in the environmental emergency and a postpolitical context resulting from the neoliberal hegemony. This genesis shows that the sustainability reference favored some re-politicization of the architecture societal role in Brussels, but this re-politicization is less obvious than it seems at first. In particular, your object of investigation is indeed characterized by a proactive eco-construction policy, suggesting a strong sustainability which distances itself from reliance on technical progress. Nevertheless, the Brussels eco-building’s policies are not immune to an industrial logic that is developed from the technician register and market codes. This industrial logic weakens the activation of the sustainable development critical potential, even though many actors influencing the decisions defend strong ecological ideologies. As a result, three major paradoxes limit the politicization of the sustainable architecture as conceptualized and formalized in the Brussels-Capital Region. / Doctorat en Art de bâtir et urbanisme (Architecture) / info:eu-repo/semantics/nonPublished

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