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[E]scape : anonymat et politique à l'ère de la mobilisation globale: passages chinois pour la communauté qui vientBordeleau, Erik 04 1900 (has links)
Le thème de la mobilisation totale est au cœur de la réflexion actuelle sur le renouvellement des modes de subjectivation et des manières d’être-ensemble. En arrière-plan, on trouve la question de la compatibilité entre les processus vitaux humains et la modernité, bref, la question de la viabilité du processus de civilisation occidental. Au cœur du diagnostic: l’insuffisance radicale de la fiction de l’homo oeconomicus, modèle de l’individu privé sans liens sociaux et souffrant d’un déficit de sphère. La « communauté qui vient » (Agamben), la « politisation de l’existence » (Lopez Petit) et la création de « sphères régénérées » (Sloterdijk) nomment autant de tentatives pour penser le dépassement de la forme désormais impropre et insensée de l’individualité. Mais comment réaliser ce dépassement? Ou de manière plus précise : quelle traversée pour amener l’individu privé à opérer ce dépassement?
Ce doctorat s’organise autour d’une urgence focale : [E]scape. Ce concept suggère un horizon de fuite immanent : il signe une sortie hors de l’individu privé et trace un plan d’idéalité permettant d’effectuer cette sortie. Concrètement, ce concept commande la production d’une série d’analyses théoriques et artistiques portant sur des penseurs contemporains tels que Foucault, Deleuze ou Sloterdijk, l’album Kid A de Radiohead ainsi que sur le cinéma et l’art contemporain chinois (Jia Zhangke, Wong Kar-Wai, Wong Xiaoshuai, Lou Ye, Shu Yong, Huang Rui, Zhang Huan, Zhu Yu, etc.). Ces analyses sont conçues comme autant de passages ou itinéraires de désubjectivation. Elles posent toutes, d’une manière ou d’une autre, le problème du commun et de l’être-ensemble, sur le seuil des non-lieux du capitalisme global. Ces itinéraires se veulent liminaux, c’est-à-dire qu’ils se constituent comme passages sur la ligne d’un dehors et impliquent une mise en jeu éthopoïétique. Sur le plan conceptuel, ils marquent résolument une distance avec le paradigme de la politique identitaire et la critique des représentations interculturelles. / The theme of total mobilization is central to the contemporary reflection on the renewing of subjectivation processes and ways of being-together. In the background, we find the question of the compatibility between the human vital processes and modernity, or in other words, the question of the viability of Western civilization. At the core of the diagnosis: the radical insufficiency of the homo oeconomicus’s fiction, model of the private individual without meaningful social links and suffering from a sphere deficit. The “coming community” (Agamben), the “politization of existence” (Lopez Petit) and the creation of “regenerated spheres” (Sloterdijk) name as many attempts to think how to go beyond the henceforth improper and senseless form of individuality. But how are we to realize this overcoming? Or more precisely: which crossing to bring the private individual to operate this overcoming?
This work is organized around a focal urgency: [E]scape. This concept suggest an immanent horizon of flight: it signs a way out of the private individual and draws a plan of ideality allowing to effectuate this exit. Concretely, this concept commands the production of a series of theoretical an artistic analysis of contemporary thinkers like Foucault, Deleuze and Sloterdijk, of Radiohead’s Kid A Album, and of different Chinese contemporary filmmakers and artists (Jia Zhangke, Wong Kar-Wai, Wong Xiaoshuai, Lou Ye, Shu Yong, Huang Rui, Zhang Huan, Zhu Yu, etc.) These analyses are conceived as passages or itineraries of desubjectivation. They all posit, in one way or the other, the problem of the common and of the being-together, on the threshold of global capitalism’s non-places. These itineraries are meant to be liminal, i.e. they constitute as many passages on the line and imply an ethopoietic mise en jeu. Conceptually speaking, they mark a distance with the identity politics paradigm and the critics of intercultural representations.
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Identity, gender, nation : a comparative study of the science fiction writings of Han Song and Xia JiaGan, Zichuan 12 1900 (has links)
La science-fiction chinoise contemporaine gagne une attention considérable de la part du milieu académique et du public ces dernières années. Ce mémoire se concentre sur deux écrivains de science-fiction chinoise représentatifs, Han Song 韩松 (1965–) et Xia Jia 夏笳 (1984–), et examine comment leurs œuvres reflètent de manière critique la société moderne (chinoise) à travers trois sujets : l’identité, le genre et la nation. Les textes analysés sont : « The Passengers and The Creator 乘客与创造者 » et « Beauty Hunting Guide 美女狩猎指南 » de Han Song, « Goodnight, Melancholy 晚安忧郁 » et « A Hundred Ghosts Parade Tonight 百鬼夜行街 » de Xia Jia. En s’appuyant sur les théories en matière de la subjectivité et du langage ainsi que sur les critiques posthumanistes, le premier chapitre montre que les écrits de Han Song et Xia Jia réfutent le point de vue métaphysique de la possession de soi et produisent une vision critique de la subjectivité humaniste (anthropocentrique). Basé sur la discussion de la politique d’identité dans le premier chapitre, la deuxième partie du mémoire porte sur les représentations de genre dans « Goodnight, Melancholy » et « Beauty Hunting Guide ». Ces deux textes révèlent la construction sociale du genre à travers une narration hautement spéculative. « Goodnight, Melancholy » intègre subtilement la critique de l’hétéronormativité dans l’histoire, et « Beauty Hunting Guide » critique la violence et la consommation interhumaine dans la société moderne (chinoise) d’une manière similaire au « A Madman’s Diary 狂人日記 » de Lu Xun. En discutant les discours sur l’État- nation et le sinofuturisme, nous démontrons au troisième chapitre que les nouvelles de Han Song et Xia Jia illustrent pleinement l’ambivalence du concept de « Chineseness ». En un mot, ce mémoire aborde le pouvoir épistémologique des œuvres de Han Song et Xia Jia qui nous permet de reconceptualiser ce que nous comprenons comme « réalité ». / Contemporary Chinese science fiction has gained considerable attention from academics and the public in recent years. This thesis focuses on two representative Chinese science fiction writers, Han Song 韩松 (1965–) and Xia Jia 夏笳 (1984–), and examines how their works critically reflect on modern (Chinese) society through three topics: identity, gender, and nation. The texts analyzed are: Han Song’s “The Passengers and The Creator 乘客与创造者” and “Beauty Hunting Guide 美 女狩猎指南,” Xia Jia’s “Goodnight, Melancholy 晚安忧郁” and “A Hundred Ghosts Parade Tonight 百鬼夜行街.” Relying on theories about subjectivity and language as well as posthumanist critics, I argue in the first chapter that Han Song and Xia Jia’s writings refute the metaphysical view of self-possession and produce a critical vision of humanistic (anthropocentric) subjectivity. Based on the discussion of identity politics in Chapter One, the second chapter focuses on gender representations in “Goodnight, Melancholy” and “Beauty Hunting Guide.” I contend that these two texts reveal the social construction of gender through highly speculative storytelling. “Goodnight, Melancholy” subtly integrates the criticism of heteronormativity into the story, while “Beauty Hunting Guide” critiques the violence and inter-human consumption in modern (Chinese) society in a way similar to Lu Xun’s “A Madman’s Diary 狂人日記.” By discussing discourses about nation-state and Sinofuturism, I demonstrate in Chapter Three that Han Song and Xia Jia’s novels fully reveal the ambivalence of the concept of “Chineseness.” In a word, this thesis addresses the epistemological power of Han Song and Xia Jia’s works that allows us to reconceptualize what we understand as “reality.”
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