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Bodies in composition : women, music, and the body in nineteenth-century European literature / Corps en composition : les femmes, la musique et le corps dans la littérature européenne du XIXe siècleRolland, Nina 27 May 2016 (has links)
Notre recherche vise à étudier les relations entre musique et littérature au XIXe siècle à travers la figure de la musicienne et plus particulièrement à travers son corps. Le corps féminin apparaît comme un riche point de rencontre entre musique et littérature, facilitant d’une part la référence musicale dans les textes et créant d’autre part un système musico-narratif complexe ancré dans les discours socio-culturels du XIXe siècle. L’étude de textes canoniques de la littérature européenne nous permet d’envisager les musiciennes au sens large (compositrices, interprètes, prima donna et même auditrices) en combinaison avec différents discours sur le corps (philosophique, scientifique et social) afin d’apporter un regard nouveau sur les femmes et les arts. Notre approche est à la fois chronologique et thématique et s’attache à montrer une progression commune de la représentation du corps et de la musicienne dans les textes. Ainsi, les textes romantiques allemands présentent la musicienne comme un être évanescent et font d’elle le sujet de l’impossibilité de matérialiser l’abstrait. Les textes du milieu du siècle sont analysés parallèlement au discours clinique sur le corps et envisagent les musiciennes comme des monomanes. Les textes écrits par des femmes placent la musicienne – saine de corps et d’esprit – comme prêtresse d’une religion musicale. Enfin, dans les textes fin-de-siècle, le corps de la musicienne n’échappe pas aux théories de dégénérescence. L’étude parallèle de textes littéraires et de différents discours sur le corps pose ainsi les femmes, la musique et le corps comme un triptyque inévitable aux études de genre, de musique et de littérature. / This thesis examines the relations between music and literature through fictional women musicians in nineteenth-century European literature and more particularly through their bodies. The female body appears to be a rich juncture between music and literature, facilitating musical references in literature as well as creating complex musical narrative systems anchored in social, cultural and scientific discourses of the long nineteenth century. All types of women musicians are examined (singers, instrumentalists, composers, and even listeners) along with different discourses on the body (social, philosophical and scientific), shedding a new light on gender and the arts. Our chronological as well as thematic approach strives to highlight a common representation of the body and of female musicians in literature. German Romantic texts thus present women musicians as elusive figures who play a key role in the impossibility to materialise the abstract. Realist and sensation novels are analysed through a clinical perspective on the body and envision female musicians as monomaniacs. On the contrary, fiction written by female authors introduces empowered musicians as priestess of art. Finally, fin-de-siècle novels stage the female body as a degenerate entity of society. The parallel analysis of literary case studies with different perspectives on the body posits the women-music-body triangle as a new approach to gender, music and literature.
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Le chant de la prose dans l'opéra (France, Italie, Allemagne), 1659-1902 : élements de poétique, d'esthétique et d'histoire du goût / Singing Prose in Opera (France, Italy, Germany), 1659-1902 : Elements of Poetics, Aesthetics, and ReceptionGribenski, Michel 29 November 2008 (has links)
Si l’opéra sur un livret en prose ne se manifeste publiquement en Europe qu’au tournant des XIXe et XXe siècles, dans les domaines russe, puis français, enfin allemand et tchèque, des essais de chant de prose et des réflexions sur ses conditions de possibilités sont cependant intervenus, en France, dès le XVIIIe siècle. Envisagée comme forme verbale apériodique, la prose peut ainsi être considérée comme étant au fondement du genre de l’opéra. D’une part, en effet, dans la tragédie lyrique et auparavant dans l’opéra italien, des vers mêlés apériodiques sont d’emblée associés à un chant lui aussi largement apériodique, notamment dans le récitatif. Cette caractéristique formelle du récitatif est soulignée par la notion analogique péjorative de « prose musicale », élaborée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, en France et en Allemagne, par les partisans de la mélodie périodique italienne. D’autre part, l’ opposition entre le régime du récitatif et le régime de l’air peut être interprétée comme un conflit entre un principe dramatique linéaire de prosa oratio et un principe lyrique circulaire de versus. Sur un plan stylistique, la notion formelle de prose s’articule en outre à celle de prosaïsme, non seulement dans le drame lyrique naturaliste en prose, mais plus généralement dans le chant de type récitatif, considéré par certains théoriciens comme la prose du chant, parce qu’il est apériodique et dévolu aux matières de moindre valeur lyrique. Cette articulation entre les plans formel et stylistique s’opère notamment dans la prosodie musicale, et plus spécifiquement à travers le traitement de l’e caduc, qui fait l’objet de débats idéologiques touchant aux limites entre le naturel et le prosaïsme. Les tentatives de divers compositeurs, poètes et théoriciens pour dépasser l’antagonisme entre le vers et la prose conduisent dès lors à repenser le genre, non en termes de dichotomie formelle et stylistique, mais comme une unité organique. Celle-ci prend ainsi la forme d’un poème lyrico-dramatique, qui s’incarne dans un discours poético-musical associant chant, orchestre, et silence. Le problème du chant de la prose dans l’opéra apparaît donc comme un révélateur des enjeux génériques, esthétiques, voire idéologiques du théâtre lyrique. / Although prose opera only appeared in Europe at the turn of the nineteenth and twentieth centuries, in Russian, French, German and Czech opera, some ventures into prose singing and reflections about it did occur in France as early as the eighteenth century. Seen as an aperiodic verbal form, prose can be considered to have been an essential part of the operatic genre from the beginning. Indeed, aperiodic free mixed verse is used in French tragédie en musique, and before that in Italian opera, in association with largely non-periodic singing, especially in recitative. This formal characteristic of recitative is summed up in the metaphoric and pejorative phrase of “musical prose”, which was created in France and Germany in the second half of the eighteenth century by admirers of the Italian periodic melody. This opposition between two modes of singing, recitative-like and aria-like singing, can be seen as a conflict between two contradictory principles in opera: on the one hand, a prosa oratio principle, whose linearity represents the dramatic progressive succession ; on the other hand, a versus principle, whose periodic circle constitutes the traditional form of lyrics. On a stylistic level, prose also has to do with prosaic matters and language, not only in the naturalistic drame lyrique, but more generally in recitative singing. The latter is sometimes considered the prose of music, not only because of its form, but also because it deals with less lyrical matters than aria. This relationship between formal and stylistic levels is particularly tight in prosodic matters, especially in the treatment of the famous mute e, which provokes multiple ideological debates concerning natural, realistic, or prosaic styles of diction. Attempts to solve this problematic opposition between verse and prose logics led various musicians, librettists and theorists to go beyond formal and stylistic dichotomy and to rethink opera as an organic whole: in the form of a lyric-dramatic poem and a poetic-musical speech, where singing, orchestra, and silence are combined. The problem of prose singing in opera thus clearly reveals the generic, aesthetic, and ideological issues concerning lyric theatre.
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La Musique au défi du drame : Berlioz et Shakespeare / Music challenged by drama : Berlioz and ShakespeareLoisel, Gaëlle 05 October 2012 (has links)
Dès 1770, Shakespeare est érigé en modèle par les artistes partisans d’une rupture avec l’esthétique classique, jusqu’à devenir une figure tutélaire des romantismes européens, en littérature comme en musique. Hector Berlioz, fondateur du romantisme musical français, est un cas emblématique de ce geste romantique qui consiste à s’emparer d’une figure littéraire pour bousculer les catégories esthétiques existantes et renouveler les formes musicales. Le dramaturge anglais est une référence constante dans son œuvre, depuis sa découverte de Shakespeare en 1827 jusqu’à son dernier opéra, Béatrice et Bénédict en 1862, adapté de la comédie Much ado about nothing. Berlioz s’inspire de Shakespeare tant dans ses œuvres musicales que dans ses écrits critiques et autobiographiques, où les références à l’auteur anglais sont multiples. La relation que l’œuvre de Berlioz entretient avec celle du dramaturge pose à la fois des questions de réception et de transferts culturels, et le problème du passage d’un système sémiotique à un autre. Elle invite tout d’abord à s’interroger sur le processus d’appropriation d’une œuvre littéraire par un compositeur et ses enjeux théoriques, et à situer sa démarche dans le cadre plus vaste de la réception européenne de Shakespeare au tournant du xixe siècle. La référence au dramaturge dans l’œuvre de Berlioz intervient plus précisément dans le cadre de l’élaboration d’une esthétique du sublime, comme le montre l’étude des rapports entre texte et musique. Il apparaît alors que le « système shakespearien » nourrit les réflexions du compositeur sur les formes et les genres musicaux. / As early as 1770, Shakespeare is set up as a model by the artists who consider it necessary to break away from classical aesthetics. His name is so high that he becomes a figurehead for the various forms of European romanticisms, in literature as well as in music. As the founder of the French musical romanticism, Hector Berlioz embodies the romantic approach which consists in seizing a literary figure to discard the existing aesthetical categories and thus bring about new musical forms. Right from 1827, the year the musician discovers Shakespeare, until his last opera in 1862, Béatrice et Bénédict, adapted from the comedy Much ado about nothing, Berlioz widely draws his inspiration from the English playwright and constantly refers to him in his musical, critical and even autobiographical works. The issues raised by this close relationship are threefold : the way Shakespeare’s plays were received, the problem of cultural transfer and the shift from one semiotics to another. First of all it brings forth questions about the process which leads a composer to make a literary works his own and the theoretical aspects at stake. Also, this relationship makes it necessary to see how Berlioz’s approach fits in with the way Europe received Shakespeare at the turn of the 19th century, in so far as the reference to the playwright takes place at a time when a new aesthetics of the sublime is in progress, as shows our study of the relationship between text and music. It so appears that the “Shakespearean system” enriches the composer’s reflexions on musical forms and genres.
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Les silences du texte traduit : traduction et retraduction de Coming Through Slaughter de Michael Ondaatje - une étude de cas / Silences of the Translated Text : translation and retranslation of Coming Through Slaughter by Michael Ondaatje – a case studyLemoine, Aude 14 January 2016 (has links)
Les silences d’une œuvre musico-littéraire telle que Coming Through Slaughter participent à l’esthétique jazzistique du roman tout en représentant un défi de taille pour les traducteurs vers le français. Cette thèse a pour objet l’étude du traitement, par les deux traducteurs du roman ondaatjien, d’une part des silences rythmiques qui fragmentent le texte pour lui conférer une mélodie et un rythme textuels et, d’autre part, des silences sémantiques au service de l’esthétique jazzistique qui, au moyen de la parataxe, de l’ellipse et du gérondif, figurent textuellement, non seulement le jazz, mais aussi un de ses pères, le célèbre cornettiste Charles « Buddy » Bolden. En usant d’un métalangage musical pour décrire les stratégies traductives des deux traducteurs francophones du premier roman ondaatjien, Robert Paquin, d’abord, au Québec, en 1987, puis Michel Lederer, en France, en 1999, cette analyse examinera le rapport entretenu par l’interprétation herméneutique des deux professionnels avec leur interprétation musicale du texte. Ce faisant, l’objectif sera de démontrer les propriétés performatives de l’acte traductif lorsque le texte traduit se rattache aux œuvres musico-littéraires en général et aux romans jazzistiques en particulier. / Silences of such a musico-literary work as Coming Through Slaughter contribute to the jazzistic aesthetics of the novel while representing quite a challenge for the French translators. This thesis aims at studying how the two translators of the Ondaatjian novel dealt on one hand with the rhythmical silences which fragment the text and create its melody and its rhythm and, on the other hand, with the semantic silences of the text, part of its jazzistic aesthetics which by use of parataxis, ellipsis and gerund, recreate on a textual level, not only jazz, but also one of his fathers, famous cornet player Charles “Buddy” Bolden. By using a musical metalanguage in order to describe the translation strategies that both Francophone translators of the first Ondaatjian novel, Robert Paquin, in Québec, in 1987, and then Michel Lederer, in France, in 1999, used, this analysis will look at the relationship between the two professionals’ hermeneutic interpretation and their musical interpretation (in a performative sense) of the text. In so doing, the objective will consist in proving the performative characteristics of the translation act when the translated text belongs to musico-literary works in general and to jazzistic novels in particular.
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On n’entend que ce qu’on écoute : l’expérience sonore et musicale chez Henri Michaux, entre écriture et improvisationLanoue Deslandes, Rosie 05 1900 (has links)
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Une leçon de musique donnée aux mots : ruser avec les frontières dans l'œuvre de Michel Butor / A music lesson given to words : Outwitting frontiers in the works of Michel ButorCoste, Marion 09 December 2015 (has links)
La musique a beaucoup influencé l’écriture de Michel Butor, dont les œuvres traduisent bien souvent dans l’art littéraire des structures musicales, comme celles du contrepoint (fugue, thème et variations), de la musique sérielle ou du jazz. Ce travail a l’ambition de montrer la métamorphose de ces structures musicales dans les textes, tout particulièrement complexe lorsqu’il s’agit de traduire la simultanéité inhérente à la polyphonie musicale.Cette pratique musicale de l’écriture bouleverse les structures littéraires conventionnelles, s’associant ainsi aux innovations caractéristiques du Nouveau Roman (changements fréquents de narrateur, fragmentation du récit) et proposant aussi de nouvelles contraintes qui mènent l’écriture à des formes inédites : concerts-conférences, formes mobiles, œuvres radiophoniques. Cela transforme aussi notre perception du temps, non plus linéaire mais cyclique, ainsi que nos habitudes de lecture en nous impliquant dans la construction de l’œuvre.Enfin, l’influence de la musique permet de créer ce que j’ai nommé des cosmos culturels, inventant des connexions entre des cultures éloignées les unes des autres dans le temps ou l’espace, dans un geste d’hospitalité et de générosité caractéristique de l’œuvre butorienne. L’écrivain propose souvent de voir dans cette hospitalité littéraire un modèle éthique, voire politique. Les différents genres littéraires pratiqués par Michel Butor sont étudiés à travers quelques œuvres qui témoignent des diverses modalités de l’influence musicale sur l’écriture de Michel Butor : le roman, les œuvres mobiles, les dialogues avec des œuvres d’art, l’opéra Votre Faust et les récits de rêve sont rapprochés de tendances musicales familières à l’écrivain. / Music has much influenced the writing of Michel Butor whose works often translate musical structures into literary art. These can be the counterpoint (fugue, theme and variation), serial music or jazz. This way of working shows the metamorphosis of these musical structures in the texts, particularly complex when the writer has to translate the simultaneousness inherent in musical polyphony. This musical practise of writing upsets the conventional literary structures, thus associating with innovations which characterise the Nouveau Roman (frequent change of narrators, fragmentation of the narrative) and also proposing new constraints that lead the writing into novel forms: conference-concerts, mobile forms, radio works. This practise also modifies our reading habits, compelling the reader to be responsible for the construction of the work and our perception of time which is no longer linear but cyclical. Lastly, the influence of music enables to create what I have called cultural cosmoses, inventing connections between cultures usually isolated in time or space, in a gesture of hospitality and generosity which is characteristic of the works of Michel Butor. The writer sees this literary hospitality as an ethic, or politic model. The different literary genres practised by Michel Butor are studied through a few works which testify to the various modalities of the musical influence on the writing of Michel Butor: the novel, the mobile works, the dialogues with art works, the opera Your Faust and the narrations of dreams are related to the musical trends familiar to the the writer.
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