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Tas-d’roches suivi de Tas-d’roches : entre prose et poésie : la théorie barfieldienne des modes de conscience appliquée à l’analyse d’un roman complexeMarcoux-Chabot, Gabriel 20 April 2018 (has links)
Par le biais de trois voix narratives distinctes, le roman raconte l’histoire de Tas-d’roches, l’homme fort du village de Saint-Nérée. Entre le pastiche rabelaisien, la poésie innue et le roman de chevalerie, multipliant les jeux de mise en page et de typographie, le récit traite des relations du héros avec sa famille, ses amis, le lieu qu’il habite et la femme de sa vie. Partant du constat que Tas-d’roches est un roman difficile à décrire, l’essai qui l’accompagne montre qu’une théorie méconnue et datée - mais étayée par des publications récentes dans les domaines de la neurologie (McGilclirist, 2009), de la phénoménologie (Bortoft, 2012) et de la linguistique (Guillaume, 2007) - selon laquelle tout texte exprime un degré de tension entre modes poétique et prosaïque de conscience (Barfield, 1928) permet de mettre en relation les aspects diégétiques et formels de Tas-d’roches et d’en offrir une description globalement satisfaisante.
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Préraphaélisme et symbolisme: discours critique et création littéraire en France et en Belgique (1880-1900)Brogniez, Laurence January 1998 (has links)
Doctorat en philosophie et lettres / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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La voix en exergue : l'unanimisme de Jules Romains et la poésie de Jean-Aubert LorangerMainguy, Thomas 13 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2008-2009 / Ce mémoire est consacré à l'influence qu'exerce l'unanimisme de Jules Romains (1885- 1972) sur la poésie de Jean-Aubert Loranger (1896-1942). Les principaux textes analysés sont La vie unanime (1908), dans le cas de Romains, et Les atmosphères (1920) ainsi que les Poëmes (1922), dans le cas de Loranger. Cette étude se divise en trois chapitres: le premier vise à définir l'unanimisme de Romains sur les plans idéologique et esthétique, mettant en lumière son orientation particulière vers l'aspect collectif de l'existence humaine; le second cherche à relever les similitudes stylistiques et thématiques entre les poèmes de La vie unanime et ceux de Loranger, faisant valoir les répercussions qu'ont suscitées les lectures unanimistes sur la recherche expressive de ce dernier ; le troisième s'attache à la notion d'écart qui défmit la posture lorangienne, divulguant une vision du monde marquée par l'avènement d'une conscience qui informe le poète de son irrémédiable marginalité.
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L'oeuvre de Nicolas Minsky dans le contexte du symbolisme français / Works of Nikolay Minsky in the context of French symbolism / Творчество Николая Минского в контексте французского символизмаKuntsevich, Daria 09 March 2018 (has links)
La thèse présente une analyse comparative de l’œuvre du poète, philosophe, journaliste et dramaturge Nicolas Maksimovitch Minsky, l’un des fondateurs du symbolisme en Russie. L’œuvre de Minsky est considérée dans le contexte du symbolisme français. Le présent travail étudie la genèse du symbolisme russe qui s’est partiellement inspiré des notions et de l’esthétique du symbolisme français. Il contient un large corpus des traductions inédites des textes russes jamais étudiés dans le cadre des analyses littéraires. Ces textes apportent des éléments précieux permettant de mieux comprendre la situation socioculturelle et les particularités de la conscience « transitoire » de la fin du XIXème siècle. L’œuvre de Minsky est née sous l’influence de deux littératures, française et russe. L’approche comparative permet donc de définir sa place dans l’évolution de la culture mondiale et de réaffirmer l’importance des liens culturels entre la France et la Russie. / The dissertation is devoted to a complex comparative research of works of the poet, philosopher, publicist, playwright and one of founders of symbolism in Russia, Nikolay Maksimovich Minsky, in the context of the French symbolism. The dissertation examines the genesis of early Russian symbolism, which was partially shaped by the concepts and categories of French symbolism. The work presents a large body of texts in Russian, translated into French for the first time and previously not subject to literary analysis; these texts reveal the picture of the socio-cultural situation and the main features of the turn-of-the-century consciousness of the late XIX century. Minsky's work was formed at the junction of influence of French and Russian literature, so the comparative approach to the analysis of the poet's work allows us to determine its place in the development of world culture, as well as to emphasize once again the importance of the cultural ties between Russia and France. / Диссертация посвящена компаративистскому исследованию творчества поэта, философа, публициста, драматурга, одного из родоначальников символизма в России, Николая Максимовича Минского, в контексте французского символизма. В диссертации рассматривается генезис раннего русского символизма, сформировавшегося частично благодаря понятиям и категориям французского символизма. В работе представлен большой корпус русских текстов, впервые переведенных на французский язык и ранее не оказывавшихся предметом литературоведческого анализа, которые раскрывают картину социокультурной ситуации и основные особенности рубежного сознания конца XIX столетия. Творчество Минского формировалось на стыке влияния французской и русской литератур, поэтому компаративистский подход к анализу творчества поэта позволяет определить его место в процессе развития мировой культуры, а также в очередной раз подчеркнуть важность культурных связей между Россией и Францией.
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Le cubisme des poètes : étude des relations complexes entre la peinture cubiste et le langage : Apollinaire, Cendrars, Cocteau, Jacob, Reverdy / The cubism of poets : a study of the relationship between cubist painting and language : Apollinaire, Cendrars, Cocteau, Jacob, ReverdyFebvre-Flory, Marie-Cécile 16 March 2018 (has links)
Cette étude aborde les relations intersémiotiques qui se sont nouées entre la peinture cubiste et les poètes qui fréquentaient les artistes de ce mouvement. La proximité de leurs questionnements montre que, en dépit du fait que l’histoire littéraire française ne reconnaisse pas de mouvement cubiste en poésie, il existe de nombreux points de concordance entre ces deux domaines. En tant que critiques, les poètes ont beaucoup écrit sur le mouvement, dont ils ont entrepris de se faire les défenseurs, même s’ils ont eu des difficultés à rendre compte de la richesse du cubisme. Cette peinture se présente en effet comme un obstacle au langage et à l’herméneutique, ce que l’on constate tout particulièrement avec la question de l’ekphrasis. De sorte que seule la puissance figurale du langage poétique permet au langage de rendre compte de celle de la peinture cubiste.Ce travail s’interroge sur la spécificité de ce mouvement pictural et sur les conditions de possibilités d’une analyse conjointe de cette peinture et de la poésie qui lui est contemporaine. Il s’agit aussi d’analyser les aspects du cubisme qui ont intéressé les poètes, ainsi que la manière dont ils ont surmonté la résistance qu’oppose la peinture au langage. L’utilisation d’un même métalangage pour la peinture cubiste et la poésie permet en fin de compte de travailler, malgré les limites inhérentes à cet exercice, sur la correspondance des arts et de trouver des similarités en ce qui concerne le mode d’apparition des œuvres, de leur structure et de la poïétique qu’elles incarnent. / This thesis studies the intersemiotic relationship that links cubist painting and the poets who were in relation with the artists of this movement. The proximity between their creative interrogations shows that, despite the fact that the French literary history doesn’t recognize a cubist movement, there are nevertheless some concordance between these two artistic fields. As critics, the poets wrote a lot about cubism, being its defenders, however, they had some difficulties to translate into word the full measure of cubism, this art movement being an obstacle to language and to hermeneutic, as evidenced by the question of ekphrasis. Only the figural power of poetry can respond to that of this art.This study aims at wondering about the specificity of this pictorial movement and of the conditions of possiblity of a joint analysis of the cubist painting and the poetry wich is contemporary of it. Then, the aspects of cubism wich interested the poets are analyzed, as well as how they overcomed its resistance to language. At last, the fact that the same metalanguage can be use for both poetry and art allows to work, inspite of the limits inherent to this exercise, on the correspondance of the arts, to find junction points as regards the mode of appearance of the works, their structure, and the poietic they embody.
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A recepção crítica de J.-K. Huysmans em periódicos no Brasil (1884 – 2013) / La réception critique de J.-K. Huysmans dans périodiques au Brésil (1884 – 2013) / The critical reception of J.-K. Huysmans in magazines in Brazil (1884 – 2013)Vieira, Glaucia Benedita [UNESP] 20 January 2016 (has links)
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Previous issue date: 2016-01-20 / Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior (CAPES) / Cette mémoire résulte de la récolte de données, de l’analyse et de l’interprétation de la critique de l’écrivain français J.-K. Huysmans au Brésil. Bien que nous nous concentrions sur le roman À rebours, nous considérons sa liaison avec tous les textes publiés après lui, comme l’auteur lui-même l’a souligné. L’oeuvre huysmansienne a une séquence étroitement liée à l’histoire de la littérature française, et cela dans un de ses moments le plus fructueux, à la fin du XIXème siècle. Les textes critiques ont été repérés à partir des consultations à l’Hémérothèque Numérique de la Bibliothèque Nacionale, au Centre de Documentation et d’Appui à la Recherche - CEDAP et à la Bibliothèque de la Faculté de Sciences et Lettres d’Assis et, au contraire des expectatives, nous avons découvert une nombreuse quantité de matériel. Comme on pourrait croire, beaucoup d’articles sont à propos d’`A rebours et ont abordé de divers sujets autour du roman. Grâce à eux, nous avons compris que le livre n’a pas été lu seulement par le public en général, mais par d’importants critiques et littéraires qui ont souligné son caractère innovateur. Au Brésil, les oeuvres de Huysmans d’aspect religieux ont représenté une grande partie de la réception critique, qui était présente, au-délà des journaux et magazines de nouvelles, dans des jounaux de l’Église, qui exaltaient la vie de l’auteur et le considéraient un chrétien exemplaire. Enfin, nous avons indexé et résumé les articles pour que tous les faits de valeur historique soient contemplés dans cette relation, favorisant une connaissance plus complète et approfondie de l’auteur et de son oeuvre. Ainsi, cette mémoire pourra devenir une sorte de guide pour les futures consultations et recherches sur ce qui a été étudié sur Huysmans et son oeuvre au Brésil. / Esta dissertação resulta do levantamento, análise e interpretação da recepção crítica do escritor francês J.-K. Huysmans no Brasil. Apesar de atermo-nos ao romance À rebours, consideramos sua ligação com todos os textos lançados depois dele, tal como indicou o próprio autor. A obra huysmansiana tem uma sequência estreitamente ligada à história da literatura francesa, e isso em seu momento mais profícuo, o final do século XIX. Os textos críticos foram localizados a partir de consultas na Hemeroteca Digital da Biblioteca Nacional, no Centro de Documentação e Apoio à Pesquisa - CEDAP e na Biblioteca da Faculdade de Ciências e Letras de Assis e, contrariando as expectativas, descobrimos grande quantidade de material. Como se poderia supor, muitos artigos versaram sobre À rebours e abordaram diversas temáticas em torno do romance. Graças a eles percebemos que o livro não foi lido somente pelo público comum, mas por importantes críticos e literatos que enfatizaram seu caráter inovador. No Brasil, as obras de Huysmans com aspecto religioso representaram grande parte da recepção crítica, que estava presente, também, além dos jornais e revistas noticiosas, nos jornais da Igreja, que exaltavam a vida do autor, vendo-o como um cristão exemplar. Finalmente, indexamos e resumimos os artigos de forma que todos os episódios com valor histórico sejam contemplados nessa relação, favorecendo o conhecimento mais completo e aprofundado do autor e sua obra. Dessa maneira, a dissertação torna-se uma espécie de guia para futuras consultas e pesquisas a respeito do que foi estudado sobre Huysmans e sua obra no Brasil. / This dissertation is a result of survey, analysis and interpretation of the critical reception from the French J.-K. Huysmans in Brazil. Besides gathering to the novel À rebours, We considered its connection with all released texts after this one, such as the author himself has indicated. The title from Huysmans has a sequence strongly connected to the history of French literature, and this in its most profitable moment: the end of XIX century. The critical texts were found built on researches at the Digital Hemeroteca from the Nacional Library, at the Centro de Documentação e Apoio à Pesquisa – CEDAP – and at the Library from Faculdade de Ciências e Letras de Assis and, on the contrary of expectations, we found a big amount of material. As expected, many articles were about À rebours and broached many themes around the novel. Thanks to them, we could realize that the novel was not read only by the general public, but also by important reviewers and literature experts who emphasized the author’s innovative character. In Brazil, Huysmans’ titles with religious aspects represented a big part of the critical reception, which was present, not only newspapers and magazines, but also on the Church’s newsletters, which praised the author’s life seeing him as a model of Christian person. Finally, we indexed and outlined the articles in a way that all the episodes with historic value can be gazed in this relation benefiting the most complete and deepest knowledge of the author and his title. This way, the dissertation becomes some kind of a guide for future quests about what was studied about Huysmans and his title in Brazil.
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Contribution à l'étude des interactions entre les arts plastiques et les lettres belges de langue française: analyse de cas :Maurice Maeterlinck et l'imageLaoureux, Denis 10 January 2005 (has links)
Cette thèse de nature interdisciplinaire a pour objet d’identifier, de décrire et d’analyser la diversité des interactions entre la littérature et les arts plastiques à travers l’œuvre et la figure de l’auteur belge francophone Maurice Maeterlinck (1862-1949).<p><p>Le propos présente une structure symétrique. Celle-ci va de l’impact de l’image sur l’écriture à l’impact des textes sur la création plastique. La référence littéraire à l’image constitue la première phase de l’enquête. Celle-ci aboutit à la référence plastique à la littérature en passant préalablement par les collaborations effectives entre l’auteur et les artistes sur le plan de la théâtralité et sur celui de l’édition illustrée.<p><p>Un dépouillement des archives conservées tant en Belgique qu’à l’étranger a permis d’inscrire la lecture des œuvres dans le cadre d’une trame factuelle précise et fondée en termes d’exactitude historique.<p><p>Première partie. De l’image au texte. Le musée imaginaire de Maurice Maeterlinck<p><p>C’est en se référant à Bruegel l’Ancien que Maeterlinck publie le Massacre des Innocents en 1885. Ce conte de jeunesse, stratégiquement signé « Mooris » Maeterlinck, se revendique clairement d’une origine flamande à connotation bruegelienne. Régulièrement réédité du vivant de l’auteur, il a contribué à fixer les traits de Maeterlinck en fils des peintres flamands. Pour les critiques d’époque, l’œuvre de Maeterlinck trouverait son originalité dans la peinture flamande dont elle est la fille. Campant Maeterlinck en auteur « germanique » par son origine flamande, certains spécialistes s’appuient encore sur ce postulat à caractère tainien. D’autres commentateurs ont pris le parti de ne pas prolonger ce point de vue, mais plutôt d’en interroger les causes profondes. C’est à Paul Aron que revient le mérite d’avoir fait apparaître, dans un article fondateur, le caractère stratégique de cette référence à la peinture flamande dans les lettres belges .Il convenait d’élargir au-delà du seul conte de 1886 l’enquête sur la réception maeterlinckienne de la peinture flamande. On s’aperçoit alors que le Massacre des Innocents est loin d’être le seul Bruegel l’Ancien que Maeterlinck comptait exploiter à des fins littéraires. On s’aperçoit également que le peintre de la Parabole des aveugles est loin d’être le seul peintre flamand auquel Maeterlinck se réfère. C’est pourquoi nous avons entrepris de définir précisément, et de façon exhaustive, les limites du champ maeterlinckien en matière de peinture ancienne. Pour ce faire, nous avons inventorié l’ensemble des occurrences plastiques clairement identifiables dans les archives (lettres et carnets), dans les textes publiés ainsi que dans les interviews. Ce travail de compilation a révélé en effet que la réception maeterlinckienne de la peinture dépasse largement le cadre de l’art flamand des XVe et XVIe siècles. Renaissance italienne, Préraphaélisme, Réalisme et Symbolisme sont les principaux mouvements picturaux qui composent les salles du musée imaginaire de Maeterlinck. <p><p>Deuxième partie. Texte et image I. Les décors de l’indicible. Maeterlinck et la scénographie<p><p>Cette expérience de l’image, Maeterlinck va la mettre à profit lorsque ses drames seront appelés à connaître l’épreuve de la scène. Car dès lors qu’elle est transposée du livre à l’espace de jeu, l’œuvre dramatique cesse d’être exclusivement littéraire. Elle est alors faite de lumière, de corps en mouvement, de matière… Il est pour le moins paradoxal que l’apparition de ce répertoire coïncide avec une méfiance vis à vis du spectacle de théâtre. Très vite Maeterlinck cherche à définir les modalités de la mise en scène. Au fil de quelques articles, il élabore une pensée théâtrale qui participe pleinement au débat ouvert sur la question dans les revues littéraires par des auteurs comme Stéphane Mallarmé, Albert Mockel, ou Pierre Quillard, pour ne citer que quelques noms. Le décor est un point central de ce débat qui consacre l’émergence de la fonction moderne accordée à l’aspect visuel d’un spectacle de théâtre. Ce n’est pas pour rien si la conception des décors est désormais confiée non plus à des décorateurs de métier, mais à des peintres. L’expression de « tableau vivant » dont use Maeterlinck pour qualifier la métamorphose du texte par la scène indique bien le lien qui se tisse, selon lui, entre image scénique et peinture. Certaines œuvres, notamment préraphaélites, servent d’ailleurs de source pour la conception de scènes, de décors et de costumes. Maeterlinck ne s’est pas privé de donner son opinion personnelle sur le travail de préparation de mises en scène, notamment dans les spectacles de Paul Fort, de Lugné-Poe et de Constantin Stanislavski.<p><p>Troisième partie. Texte et image II. Des cimaises en papier. Maeterlinck et l’édition illustrée<p><p>Il est significatif que le renouvellement de la théâtralité soit exactement contemporain d’une recherche sur le livre comme objet et sur la page comme support. On pourrait dire que la scénographie est à la scène ce que l’illustration est à la page. La critique maeterlinckienne ignore tout, ou à peu près, de la position prise par Maeterlinck à l’égard du support de la littérature. Il faut bien admettre que le poète des Serres chaudes n’a pas développé sur le livre illustré une pensée qui soit comparable à ce qu’il a fait pour le théâtre. De ce fait, le dépouillement des archives s’est avéré indispensable. Il a permis de mettre à jour la place prise par Maeterlinck dans l’élaboration de l’aspect plastique de l’édition de ses textes.<p><p>Sensible à ce qui, dans le langage, échappe à l’emprise de la parole au point de mettre en œuvre une dramaturgie fondée sur le silence, Maeterlinck s’est très tôt intéressé aux formes de communication non verbale en jeu au sein d’une production littéraire. Cet intérêt répond à une volonté d’émanciper l’écriture du logocentrisme de la culture française dont Maeterlinck a livré une critique radicale dans un carnet de note que l’historiographie a retenu sous le nom de Cahier bleu. L’homme de lettres s’est ainsi interrogé dès le milieu des années 1880 sur les effets de sens qui peuvent survenir de la part visuelle inhérente à l’édition d’un texte. L’émergence du symbolisme correspond ainsi à une redéfinition du support même de la littérature. Par l’encre qui lui donne corps et par la typographie qui trace les limites, le mot apparaît à Maeterlinck comme une forme dont la page-image magnifie la valeur plastique. Fort se s’être essayé, dans le secret des archives, à l’écriture d’une poésie visuelle enrichie par un réseau de lignes dont le tracé répondrait au contenu du texte, Maeterlinck va développer une esthétique de la couverture qu’il va appliquer dans le cadre de l’édition originale de ses premiers volumes. Dans ce contexte d’exaltation des données plastiques du livre, l’image va constituer un paramètre majeur. Résultant d’une collaboration étroite avec des illustrateurs qui sont d’abord peintre (Charles Doudelet, Auguste Donnay) ou sculpteur (George Minne), les éditions originales illustrées publiées par Maeterlinck apparaissent aujourd’hui comme des événements marquants dans l’histoire du livre en Belgique. Dépouillée des attributions descriptives qui avaient assimilé l’image au commentaire visuel redondant du texte, l’illustration est ici conçue à rebours des mots auxquels elle renvoie. Le tournant du siècle constitue une jonction dans le rapport de Maeterlinck à l’édition illustrée. Participant pleinement au phénomène d’internationalisation des lettres belges autour de 1900, Maeterlinck privilégie l’édition courante et réserve à la librairie de luxe et aux sociétés de bibliophiles le soin de rééditer dans des matériaux somptueux les versions illustrées de ses textes. Le Théâtre publié par Deman en 1902 avec des frontispices d’Auguste Donnay constitue la première expression de ce goût marqué pour les formes les plus raffinées du livre. <p><p>Quatrième partie. Du texte à l’image. La réception de l’œuvre de Maeterlinck dans les milieux artistiques<p><p>De telles interactions n’ont pu avoir lieu sans l’existence de facteurs externes de type socio-économique. Elles se déroulent en effet dans des lieux (les salons, par exemple) et des institutions (comme les maisons d’édition) mis sur pied par une société performante économiquement et qui, grâce à la dynamique culturelle d’une phalange d’intellectuels esthètes, peut désormais se donner les moyens nécessaires à l’affirmation de la Belgique comme scène active dans le courant d’émulation esthétique et intellectuelle qui traverse l’Europe de la fin du XIXe siècle. La critique s’est attachée au poète de Serres chaudes comme un homme sinon isolé dans une tour d’ivoire, à tout le moins retiré dans une campagne lointaine. Généralement présenté comme l’arpenteur des sommets de la mystique flamande, des mystères préraphaélites, des romantiques allemands et de Shakespeare, Maeterlinck aurait vécu en dehors des contingences de son temps. L’auteur a lui-même contribué à construire ce mythe de l’écrivain solitaire et du penseur reclus. Le dépouillement de ses archives montre à l’évidence qu’il faut nuancer cette lecture dépourvue de finesse. Cette réévaluation de la place de l’homme de lettres dans la société pose la question de la réception de l’œuvre, dans le cas qui nous occupe, par les milieux artistiques. La dernière partie de la thèse inverse donc la question posée dans la première. Si l’incidence de l’iconographie ancienne sur la production littéraire a fait l’objet de commentaires stimulants, inversement, l’analyse de l’impact de la littérature sur la création plastique demeure réduite à quelques cas célèbres comme les peintres Nabis ou Fernand Khnopff. Pour développer cette problématique, il s’est avéré indispensable d’aborder la visibilité de l’œuvre en fonction des réseaux fréquentés par l’homme de lettres. La quatrième et dernière partie tente de répondre à la question de savoir dans quelle mesure le réseau relationnel de Maeterlinck et les voies de diffusion empruntées par son œuvre ont induit ou pas la création plastique. De ce point de vue, la réception de Maeterlinck en Allemagne et en Autriche constitue un cas d’école. Etrangère à toute implication directe de l’auteur, la réception artistique de l’œuvre de Maeterlinck forme un corpus d’œuvres que nous avons étudié en le superposant à l’architecture interne de la bibliographie.<p><p>Projeté au devant de la scène par l’article fameux d’Octave Mirbeau, Maeterlinck rechigne les apparitions publiques. Si l’auteur est pleinement inscrit dans les lieux de sociabilité de la vie littéraire, il reste que l’homme fuit les interviews et délègue à l’image le soin d’assurer la visibilité de sa personne :les portraits de Maeterlinck se multiplient dans les revues au point de former un corpus significatif que la critique maeterlinckienne n’a jusqu’ici pas ou peu abordé. Conscient de l’impact stratégique de l’image qu’un écrivain donne de lui, Maeterlinck souscrit au rituel de la pose. S’il est difficile d’apporter des précisions sur la part prise par l’écrivain dans la composition des portraits, il n’en demeure pas moins que l’homme se met en scène à rebours d’une prise de vue instantanée. Face à l’objectif, il prépare méthodiquement la transformation de sa personne en image. A la césure du siècle, plusieurs pictorialistes américains (Holland Day, Coburn et Steichen) ont conçu des portraits de Maeterlinck. C’est par ce biais que l’auteur belge a été amené à rédiger un texte sur la photographie. <p><p>Destiné au numéro inaugural de la fameuse revue Camera Work animée par Alfred Stieglitz, ces pages soulignent le caractère esthétique dont les pictorialistes ont teinté la photographie. Pour Maeterlinck, la photographie relève du domaine de la création artistique puisqu’il n’est désormais plus tant question de fixer les apparences du réel que d’en livrer une image dominée par la pensée et le savoir-faire. Gagné par la foi recouvrée dans les forces de la nature typique de l’optimisme qui touche la littérature au début du XXe siècle, Maeterlinck souligne que l’acte photographique est lié à l’intervention des « forces naturelles qui remplissent la terre et le ciel ». Et l’homme de lettres de préciser :« Voilà bien des années que le soleil nous avait révélé qu’il pouvait reproduire les traits des êtres et des choses beaucoup plus vite que nos crayons et nos fusains. Mais il paraissait n’opérer que pour son propre compte et sa propre satisfaction. L’homme devait se borner à constater et à fixer le travail de la lumière impersonnelle et indifférente ». L’épiphanie des ombres que cultive la photographie pictorialiste passe par un dialogue avec la lumière dont Maeterlinck fait une composante centrale de son théâtre au point de l’incarner, dans L’Oiseau bleu qu’il publie en 1909, sous la forme d’un personnage clé opposé significativement à la figure de la Nuit.<p> / Doctorat en philosophie et lettres, Orientation histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Les écrivains devant le défi nabi: positions, pratiques d'écriture et influences / Writers facing the nabi challenge: positions, writing practises and influencesDessy, Clément 05 December 2011 (has links)
En 1888, une communauté de peintres s’associe sous l’appellation « Nabis ». Ce terme, issu de l’hébreu, signifie à la fois les « prophètes » et les « initiés ». Paul Sérusier qui vécut sa rencontre avec Paul Gauguin comme une révélation est à l’origine de la formation du groupe. Une année auparavant, le symbolisme littéraire triomphe en France et suscite l’émulation parmi une nouvelle génération d’écrivains qui se cristallise autour de /La Revue Blanche/ et le /Mercure de France/. Entre les Nabis et les symbolistes s’établit dès lors un intense réseau de collaborations. Tant dans l’élaboration des décors et programmes du Théâtre de l’œuvre de Lugné-Poe que dans l’illustration d’ouvrages d’André Gide, d’Alfred Jarry ou encore de Jules Renard, les Nabis participent activement à la vie littéraire de leur temps tout en s’incarnant volontairement comme une avant-garde picturale. Les échanges nombreux entre peintres et écrivains sont alors loin de se limiter à de simples commandes. Ils aboutissent souvent à des amitiés durables comme celles qui unirent Gide à Maurice Denis et Jarry à Pierre Bonnard. La recherche s’interroge sur la motivation de cette nouvelle génération d’écrivains qui sollicita le groupe nabi, ainsi que sur la nature des projets qui les unirent. Les revues littéraires occupent une place importante dans le rassemblement entre les écrivains et ce groupe de peintres. La volonté d'identifier une aile picturale qui fasse écho dans le champ artistique au désir d'innover dans le champ littéraire stimule les sollicitations des écrivains de la seconde génération symboliste. Les Nabis, qui se méfient toutefois d'une soumission trop grande au fait littéraire, induisent par leurs développements artistiques et leurs théories les paramètres d'une nouvelle relation entre peintres et écrivains dans laquelle ces derniers ne recherchent plus la domination stratégique de l'art littéraire sur la peinture.<p>Outre ces considérations historiques, le rapprochement souhaité entre les deux groupes fut tel que la production littéraire ne put qu’être influencée par les théories des Nabis. La tendance "formaliste" représentée par ce groupe pictural a souvent conduit les chercheurs à prendre acte de l'autonomie tant du littéraire que du pictural dans les échanges entre Nabis et écrivains. Les influences sont cependant nombreuses de la peinture vers la littérature. Il est toutefois nécessaire de prendre en compte des écrivains oubliés par l'histoire littéraire, tels Romain Coolus, Gabriel Trarieux ou Louis Lormel, pour percevoir les effets de cette influence picturale. La reprise d'un dispositif de couleurs, exaltées ou déformées, le jeu poétique sur le thème de la ligne ou de l'arabesque fondent une recherche d'effet visuel dans l'écriture qui entend renouveler les images poétiques. Ce constat entre en résonance avec la rénovation picturale revendiquée par les Nabis. Des esthétiques communes entre peintres et écrivains, tournant autour des notions de synthèse, simplicité, de la référence à l'enfance ou à la fantaisie humoristique rassemblent Nabis et poètes qui les soutiennent dans une communauté d'initiés à l'art nouveau. / Doctorat en Langues et lettres / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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