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L'idée de la correspondance des arts dans la théorie et la pratique de l'art des jardins (1760 à 1808) / The idea of the correspondence of arts in the theory and the practice of the gardens (1760 - 1808)Woronow, Ilona 11 December 2012 (has links)
Les classiques conçoivent le champ artistique pluriel comme un dense réseau de correspondances, en y décelant un potentiel d’une riche expérience de la culture du temps. En renonçant à chercher dans leurs textes les présages de la conception moderne de l’Art (le génie fulgurant, l’invention, la créativité, l’originalité), nous remettons l’accent sur un autre versant de l’esthétique classique, se focalisant sur la résistance de la matière à la forme, l’exécution, le faire et la durée. En concevant la mimésis comme une équivalence entre poiesis et aisthesis, les classiques affirment que l’expérience artistique doit son déroulement, ses inflexions et la qualité de sa richesse au(x) médium(s) engagé(s). Que ce soit potentiellement ou concrètement, la variété du champ des arts conditionne nécessairement toute expérience artistique. Stimulante ou dérangeante, l’intermédiation des registres allogènes dans la contemplation d’une œuvre ainsi que dans la définition d’un art devient un détour inévitable, un dispositif de cohérence, récalcitrant à toute systématisation. Cette vision des arts anime l’imaginaire depuis la Renaissance jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, en trouvant dans la littérature jardinière un terreau particulièrement fécond. Au XVIIIe siècle, la tradition classique fait l’objet d’une importante pression : la nouvelle disposition épistémologique et la lente autonomisation de l’expérience esthétique incitent à l’organisation de relations interdisciplinaires jugées trop chaotiques. La réponse se montre ambiguë entre les constats, les impératifs et l’expérience relatée. La théorie du jardin restreint alors le cercle de ses références aux arts « libéraux », en assignant à chaque alliance interdisciplinaire une fonction particulière. L’entreprise remporte un certain succès : elle parvient à s’ancrer dans l’opinion publique et suscite un débat esthétique inédit dans l’histoire des jardins. Toutefois, la conceptualisation de la correspondance des arts se heurte à une difficulté : l’homogénéisation et l’unification du champ pluriel des arts. La déclaration du jardin en tant que foyer de « tous les arts » a pour but de prévenir le risque de sa monopolisation par un seul intermédiaire. En tout, suspendus entre les tendances du sujet unificateur et le désir de conserver la multiplicité des arts, les Lumières génèrent une forme de gestion de la pluralité que nous appelons une « dissipation contenue ». Les détours interdisciplinaires sont les chemins de la connaissance propres à la culture opérant dans le champ multiple des arts. Le contexte du jardin radicalise cette sémiose détournée. Les différences entre les objets acquièrent ici la valeur de simples différentiels. Dans une composition artistique qui fait de son exposition facteurs imprévisibles et contingents sa raison d’être, la logique fondée sur l’identité et l’opposition est inopérante. Par la voie de contigüité ou de similitude, les valeurs des arts se déplacent des objets à d’autres : la demeure principale rayonne et transmet son ordre architectural aux parterres environnants, le tableau imprime sa copie in situ de qualités picturales, la fabrique abritant une figure se pare de traits sculpturaux, etc. A réunir dans un enclos jardinier « tous » les arts, ses amateurs lui permettant de perpétuer cette sémiose potentiellement à l’infini. Les jardins des classiques ne sont pas conçus pour apporter de nouvelles connaissances, mais pour sonder l’expérience accompagnant son acquisition. L’enchaînement des dérapages disciplinaires « contenu » transforme la lecture du jardin en un « art de la promenade » érudit : une disposition cognitive constituée de comportements intellectuels et corporels étudiés, paradoxalement, dans le but d’atteindre le délassement et le naturel. / The art of gardens in France (1760-1808): Correspondence of arts in theory and practice. Classical thinkers understand the plural artistic realm to be a dense network of correspondences, where the rich experience of the culture of time (of cultivating time) yields a high potential. Having renounced to search through their works for harbingers of modern art (brilliant genius, invention, creativity, originality), we concentrate more on another aspect of classical aesthetics which focuses on the resistance of matter to form – execution, the act of doing and duration. Considering mimesis as an equivalence between poiesis and aisthesis, classical thinkers maintain that artistic experience owes its unfolding, its inflections and its quality to the chosen medium or media. Be it potentially or concretely, the diversity of the art realm necessarily conditions every artistic experience. Whether it be stimulating of disturbing, the intermediation of allogenic registers – as regards both the contemplation of an art work and the definition of an art form – becomes a necessary detour, a coherence mechanism, recalcitrant to any systemization. This view of the arts inspired public and artist imagination from the Renaissance to the end of the XVIIIth century, finding in garden literature a particularly fertile ground. During the XVIIIth century, classicism begins to be questioned : a new epistemological tendency, coupled with the growing autonomy of the aesthetic experience, results in the ordering of seemingly chaotic interdisciplinary relations. Assessments, imperatives and portrayed experience make for an ambiguous response. As a result, garden theory reduces the scope of its references to the “liberal” arts, ascribing to each interdisciplinary alliance a particular function. This new approach enjoys considerable success, permeating public opinion and triggering an aesthetic debate never before seen in garden history. Nevertheless, conceptualizing a correspondence between the arts meets with difficulty: homogenizing and the unifying the plural domain of the arts. Presenting the garden as the source of “all of the arts” aims to prevent one single discipline from monopolizing it. All in all, torn between the subject as unifier and the desire to retain the multiplicity of the arts, the enlightenment philosophers invent a way to manage plurality that we call “contained dissipation.” Interdisciplinary detours are paths to knowledge specific to culture, operating in the multiple realm of the arts. In the context of the garden, this indirect semiosis is radicalized. Differences between objects thus acquire simple differential values. In an artistic composition whose existence is defined by its display vis-à-vis unpredictable and contingent factors, logic based on identity and opposition is inoperable. Through contiguity and resemblance, art values are displaced form one object to another: the principal residence radiates, transmitting its architectural order to the surrounding beds, the painting transfers pictorial qualities to its in situ copy, the factory harboring a figure takes on its sculptural traits, and so on. By uniting "all" of the arts in a garden enclosure, enthusiasts of the latter endow it with a material which makes it possible to perpetuate this semiosis infinitely. Classical gardens are not conceived to contibute new knowledge, but rather to enquire into the experience brought about by its acquisition. The succession of "contained" disciplinary blunders transforms the reading of the garden into an erudite “art of promenading” : at work is a cognitive mindset composed of prepared intellectual and bodily comportments whose paradoxical goal is to achieve relaxation and naturalness.
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La musique dans la vie et l’œuvre du peintre Ceri Richards (1903-1971) / Music in the life and work of Ceri Richards (1903-1971)Bazin, Laure 28 January 2012 (has links)
Notre thèse présente et analyse la vie et l’œuvre de Ceri Richards (1903-1971), artiste peintre britannique d’origine galloise, dont l’art est profondément influencé par la musique. Mélomane et pianiste amateur, Richards développe son art de façon très indépendante et marque l’art britannique par une originalité commentée et appréciée des critiques d’art londoniens de son temps, « ce qui le [classe] comme l’un des plus grands parmi les peintres britanniques du milieu du XXe siècle » (Bénézit). C’est après la Seconde Guerre mondiale que les références musicales apparaissent avec plus d’importance dans son travail artistique dont la série des Cathédrales englouties (v. 1957-1967), inspirée du prélude éponyme de Claude Debussy, est unanimement reconnue.La première partie de la thèse est une biographie revue et augmentée de Ceri Richards en suivant le fil conducteur de la musique. Elle s’appuie sur des sources, notamment épistolaires, jamais dévoilées jusqu’à présent et des articles sur l’artiste non encore exploités.La troisième partie est un catalogue raisonné de l’œuvre de Ceri Richards en rapport avec la musique. Notre classement, aussi exhaustif que possible à ce jour, établit huit grandes thématiques : le piano et les pianistes, Claude Debussy, Ludwig van Beethoven, les décors et les costumes d’opéras, la musique dans la poésie, les illustrations réalisées pour une Histoire de la musique écrite par Benjamin Britten et Imogen Holst, les illustrations d’ouvrages non musicaux et enfin d’autres thématiques musicales diverses. Ce travail de recensement et de catalogage, le premier jamais réalisé, souligne l’étendue et la diversité de l’inspiration musicale de Ceri Richards. / My thesis dissertation presents and analyses the life and work of Ceri Richards (1903-1971), a British painter originally from Wales. His art is profoundly influenced by music. As a music lover and pianist, Richards was particularly appreciated by London critics of his time who “placed him as one of the highest ranking, mid-20th-century British Painter” (E. Bénézit, Dictionary of Artists, Paris, Gründ, 2006). After the Second World War, the musical references are much more visible and important in his painting. His Cathédrale engloutie series, which was inspired by the eponymous Prelude by Debussy, is unanimously praised.The first part of my thesis is a biography of Ceri Richards, based on the importance of the music in his life. It relies on sources, letters unknown until now and articles about the artist never before explored.The second part investigates two corpus: the first one inspired by Debussy’s Cathédrale engloutie and the second by Beethoven in a comparative analysis.The third part is a catalogue raisonné of the work in relation with music. The organisation is in eight thematics: piano and pianists, Claude Debussy, Ludwig van Beethoven, opera stage decor and costumes, music in the poetry, illustrations realised for The Story of Music written by Benjamin Britten and Imogen Holst, illustrations for books which are not musical and other diverse musical themes. This catalogue raisonné is the first one and shows the extent and diversity of Ceri Richards’s musical inspiration.
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Le cubisme des poètes : étude des relations complexes entre la peinture cubiste et le langage : Apollinaire, Cendrars, Cocteau, Jacob, Reverdy / The cubism of poets : a study of the relationship between cubist painting and language : Apollinaire, Cendrars, Cocteau, Jacob, ReverdyFebvre-Flory, Marie-Cécile 16 March 2018 (has links)
Cette étude aborde les relations intersémiotiques qui se sont nouées entre la peinture cubiste et les poètes qui fréquentaient les artistes de ce mouvement. La proximité de leurs questionnements montre que, en dépit du fait que l’histoire littéraire française ne reconnaisse pas de mouvement cubiste en poésie, il existe de nombreux points de concordance entre ces deux domaines. En tant que critiques, les poètes ont beaucoup écrit sur le mouvement, dont ils ont entrepris de se faire les défenseurs, même s’ils ont eu des difficultés à rendre compte de la richesse du cubisme. Cette peinture se présente en effet comme un obstacle au langage et à l’herméneutique, ce que l’on constate tout particulièrement avec la question de l’ekphrasis. De sorte que seule la puissance figurale du langage poétique permet au langage de rendre compte de celle de la peinture cubiste.Ce travail s’interroge sur la spécificité de ce mouvement pictural et sur les conditions de possibilités d’une analyse conjointe de cette peinture et de la poésie qui lui est contemporaine. Il s’agit aussi d’analyser les aspects du cubisme qui ont intéressé les poètes, ainsi que la manière dont ils ont surmonté la résistance qu’oppose la peinture au langage. L’utilisation d’un même métalangage pour la peinture cubiste et la poésie permet en fin de compte de travailler, malgré les limites inhérentes à cet exercice, sur la correspondance des arts et de trouver des similarités en ce qui concerne le mode d’apparition des œuvres, de leur structure et de la poïétique qu’elles incarnent. / This thesis studies the intersemiotic relationship that links cubist painting and the poets who were in relation with the artists of this movement. The proximity between their creative interrogations shows that, despite the fact that the French literary history doesn’t recognize a cubist movement, there are nevertheless some concordance between these two artistic fields. As critics, the poets wrote a lot about cubism, being its defenders, however, they had some difficulties to translate into word the full measure of cubism, this art movement being an obstacle to language and to hermeneutic, as evidenced by the question of ekphrasis. Only the figural power of poetry can respond to that of this art.This study aims at wondering about the specificity of this pictorial movement and of the conditions of possiblity of a joint analysis of the cubist painting and the poetry wich is contemporary of it. Then, the aspects of cubism wich interested the poets are analyzed, as well as how they overcomed its resistance to language. At last, the fact that the same metalanguage can be use for both poetry and art allows to work, inspite of the limits inherent to this exercise, on the correspondance of the arts, to find junction points as regards the mode of appearance of the works, their structure, and the poietic they embody.
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Une figure emblématique dans les arts du XIXème siècle en France : Don Quichotte / A leading figure in the arts of nineteenth-century in France : Don QuixoteDeves, Cyril 20 September 2011 (has links)
Le Don Quichotte de Cervantès a inspiré tous les domaines artistiques du XIXème siècle (1789-1914). Le choix de regrouper dans un même corpus les arts graphiques et plastiques, les arts populaires, les arts du spectacle et cinématographiques, permet de voir comment les arts s’influencent, se répondent ou s’opposent. Le Don Quichotte est, comme tout sujet littéraire traité dans les domaines artistiques, confronté à son image littéraire, celle créée par son auteur. Notre volonté est de distinguer comment se profilent puis se figent les caractéristiques physiques des personnages principaux au cours du XIXème siècle et ce, principalement en France.Les artistes sont amenés à interpréter le texte. Ils se détachent de l’image littéraire pour s’intéresser aux possibilités plastiques et iconographiques qu’offre le roman de Cervantès. Au-delà de la traduction plastique d’un texte littéraire, l’enjeu est de comprendre comment les artistes parviennent à s’insérer dans la pensée de leur société, c'est-à-dire comment ils arrivent à influer sur la lecture d’une œuvre littéraire. En comparant l’iconographie de don Quichotte à celle d’autres héros, il s’agit de voir en quoi le personnage créé par Cervantès permet aux artistes de se réapproprier cette silhouette et à quelle fin. Son image est largement exploitée dans les domaines de la publicité et de la caricature. L’étude vise à saisir par quels moyens les deux héros vont se retrouver transposés dans une société pour en faire, tantôt la critique, tantôt l’apologie, au gré des contingences politiques, économiques et sociales, voire oniriques ou fantaisistes, c'est-à-dire sans substrat critique et par pure référence ludique. / The Don Quixote of Cervantes has inspired all fields of arts of the nineteenth century (1789-1914). The choice to group in one corpus the visual arts, popular arts, performing arts and film, let us see how the arts influence, answer or oppose each other. The Don Quixote is, like any literary subject within the arts, confronted with his literary image. Our desire is to distinguish the emerging profiles of the main characters of nineteenth century France and then analyse their physical characteristics.Artists are asked to interpret the text. They detached themself from the literary image and have greater interest in the visual and iconographic opportunities offered within the novel of Cervantes. Beyond the visual translation of a literary text the challenge is to understand how artists manage to fit into the thinking of their society, or in other words, how they can influence the reading of a classic work of literature. By comparing the iconography of Don Quixote through other heroes we can understand how the character allows artists to adapt this figure and for what purpose. His image is widely used in the fields of advertising and caricature. The study aims to understand the means by which the two heroes will find themselves transposed into a society to make, sometimes critical, sometimes complientary comments, according to the political contingencies, or economic, social, even whimsical and fantastical i.e. without a basis of critical reference and amusing.
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