Spelling suggestions: "subject:"québécois"" "subject:"québec""
81 |
Une nation à l’étroit : américanité et mythes fondateurs dans les fictions québécoises contemporainesFerland, Pierre-Paul 23 April 2018 (has links)
Cette thèse met en relief la dimension américaine de l’imaginaire québécois – son américanité − à partir de l’analyse de romans parus entre 2005 et 2011. L’américanité québécoise se comprend comme la manière dont les Québécois ont développé un rapport singulier à l’espace, au temps et à la collectivité selon, d’une part, une attitude de rupture ou de continuité par rapport à la France et, d’autre part, selon l’influence des États-Unis. Pour en définir la spécificité, cette thèse développe une méthodologie inspirée de la mythanalyse : la sociocritique du mythe fondateur. Une mise en rapport des mythes états-uniens du nouvel Adam, de la destinée manifeste et de la Frontière avec les mythes québécois du coureur des bois, de l’Amérique française et du Nord montre comment les deux imaginaires nationaux se sont développés dans une relation de familiarité, bien que les mythes québécois se distinguent par leur aspect compensateur. Deux grandes orientations illustrent l’évolution des manifestations littéraires de l’américanité québécoise à l’époque contemporaine. Alors que les « romans de l’américanisation » révèlent l’altérité des États-Unis perçus comme une menace, les « fictions de la Franco-Amérique » transcendent le nationalisme québécois de la Révolution tranquille afin de renouer avec le récit des communautés francophones diasporiques du continent. Le premier ensemble comprend les textes emblématiques Les failles de l’Amérique (2005) de Bertrand Gervais, Lazy Bird (2009) d’Andrée A. Michaud et Conséquences lyriques (2010) de Pierre Yergeau. Le second regroupe Nikolski (2005) de Nicolas Dickner, Les taches solaires (2006) de Jean-François Chassay et Atavismes (2011) de Raymond Bock. Une analyse de ces six textes en fonction de la voix narrative, du personnage, de l’espace et du temps fictionnels révèle l’ambition du sujet contemporain de créer sa propre mythologie du « Nouveau Monde » à l’aune de ses expériences, de son ici-maintenant traversé par un héritage accablant dont il n’ose se débarrasser totalement. Mots-clés : américanité, mythes fondateurs, identités culturelles, roman contemporain, États-Unis, espaces francophones d’Amérique du Nord, Canada français.
|
82 |
Les récits d’histoire littéraire québécoise des cégépiens : des récits sans intriguePiché-Vernet, Renaud 02 1900 (has links)
Quel est le récit d’histoire littéraire québécoise que les étudiants retiennent à la fin de leur parcours collégial? Nous nous sommes intéressé à cette question. Par le biais d’un questionnaire, nous avons interrogé plus de 300 étudiants qui étaient à la fin de leurs études collégiales. Les réponses à ce questionnaire nous ont permis de tracer une ébauche du récit d’histoire littéraire québécoise, de mieux comprendre l’enseignement que les étudiants ont reçu et d’analyser ce récit. La première constatation que nous avons faite est que nous étions en présence d’une multitude de récits. En effet, il n’y a pas deux récits pareils et il y a une grande dispersion des résultats. Ensuite, ce qui a retenu le plus notre attention est l’absence de mise en intrigue. Les étudiants utilisent plusieurs éléments pour faire l’histoire de la littérature québécoise. Les plus importants sont : la Nouvelle-France, la littérature orale, le 19e siècle, le terroir, l’anti-terroir, le roman de la ville, les années 1960, la littérature migrante et la postmodernité. Mais il n’y a pas d’articulation entre ces éléments. Ils sont tous traités de façon autonome; nous avons l’impression d’être en présence d’un mur de briques sans mortier. L’absence de certains éléments semble expliquer la forme du récit : les étudiants font une histoire qui utilise seulement les courants, il y a une absence d’événements tant littéraires qu’historiques. Ils ne font pas de liens avec les autres littératures. Bref, les éléments pouvant servir à articuler un récit sont évincés. Il est donc difficile de considérer le récit des étudiants comme une histoire littéraire. / What history of Québec’s literature students hold on to at the end of their collegial studies? That’s the question that we asked ourselves. With the help of a questionnaire, we questioned 300 students that were at the end of their collegial studies. The responses to this questionnaire allow us to trace a draft of that story. Our first observation is that we are in the presence of a multitude of stories. Indeed, no story is similar to the other ones and a big dispersion exist in the results. Therefore, we realize that the stories are not “mis en intrigue”. The students use many elements to tell the story of Québec’s literature. The most important are : the Nouvelle-France, the oral literature, the 19e century, the “terroir”, the “anti-terroir”, the “roman de la ville”, the 1960’s, the migrant literature et the postmodernity. But nothing articulates these elements. They’re all self-sufficient; we have the impression to be in front of a wall of bricks without mortar. The absence of certain elements tend to explain the form of the story : the student tell a story that only use the “courant”, there is an absence of historic or literary events and they don’t make links with other literatures. In brief, all the elements that we could use to articulate a story are gone. In that case, it’s hard to considerate the story done by the students like a real history of Québec’s literature.
Keywords :
|
83 |
Les récits d’histoire littéraire québécoise des cégépiens : des récits sans intriguePiché-Vernet, Renaud 02 1900 (has links)
Quel est le récit d’histoire littéraire québécoise que les étudiants retiennent à la fin de leur parcours collégial? Nous nous sommes intéressé à cette question. Par le biais d’un questionnaire, nous avons interrogé plus de 300 étudiants qui étaient à la fin de leurs études collégiales. Les réponses à ce questionnaire nous ont permis de tracer une ébauche du récit d’histoire littéraire québécoise, de mieux comprendre l’enseignement que les étudiants ont reçu et d’analyser ce récit. La première constatation que nous avons faite est que nous étions en présence d’une multitude de récits. En effet, il n’y a pas deux récits pareils et il y a une grande dispersion des résultats. Ensuite, ce qui a retenu le plus notre attention est l’absence de mise en intrigue. Les étudiants utilisent plusieurs éléments pour faire l’histoire de la littérature québécoise. Les plus importants sont : la Nouvelle-France, la littérature orale, le 19e siècle, le terroir, l’anti-terroir, le roman de la ville, les années 1960, la littérature migrante et la postmodernité. Mais il n’y a pas d’articulation entre ces éléments. Ils sont tous traités de façon autonome; nous avons l’impression d’être en présence d’un mur de briques sans mortier. L’absence de certains éléments semble expliquer la forme du récit : les étudiants font une histoire qui utilise seulement les courants, il y a une absence d’événements tant littéraires qu’historiques. Ils ne font pas de liens avec les autres littératures. Bref, les éléments pouvant servir à articuler un récit sont évincés. Il est donc difficile de considérer le récit des étudiants comme une histoire littéraire. / What history of Québec’s literature students hold on to at the end of their collegial studies? That’s the question that we asked ourselves. With the help of a questionnaire, we questioned 300 students that were at the end of their collegial studies. The responses to this questionnaire allow us to trace a draft of that story. Our first observation is that we are in the presence of a multitude of stories. Indeed, no story is similar to the other ones and a big dispersion exist in the results. Therefore, we realize that the stories are not “mis en intrigue”. The students use many elements to tell the story of Québec’s literature. The most important are : the Nouvelle-France, the oral literature, the 19e century, the “terroir”, the “anti-terroir”, the “roman de la ville”, the 1960’s, the migrant literature et the postmodernity. But nothing articulates these elements. They’re all self-sufficient; we have the impression to be in front of a wall of bricks without mortar. The absence of certain elements tend to explain the form of the story : the student tell a story that only use the “courant”, there is an absence of historic or literary events and they don’t make links with other literatures. In brief, all the elements that we could use to articulate a story are gone. In that case, it’s hard to considerate the story done by the students like a real history of Québec’s literature.
Keywords :
|
84 |
Le personnage autochtone dans la littérature québécoise pour la jeunesse (1996-2008)Leduc, Michèle 18 April 2018 (has links)
La dernière décennie du XXe siècle s'avère une période de grande médiatisation des revendications autochtones au Québec. Cette étude propose donc de questionner la présence de nombreux personnages amérindiens dans les romans pour la jeunesse de cette époque. Afin d'interpréter la concordance entre le social et la fiction, l'approche sociocritique nous permet d'examiner les opérations textuelles qui agissent sur la matière sociale pour la mettre en littérature. Cette étude s'attarde aux personnages et à leurs actions afin de mieux comprendre l'idéologie traversant les textes. La plupart des personnages se retrouvent en conflit avec la société dominante qui ne correspond pas à leurs idéaux. Le plus souvent, les auteurs valorisent le mode de vie amérindien et, du coup, rejettent les actes non autochtones. Cette prise de position peut s'expliquer selon trois plans : la portée didactique des oeuvres pour la jeunesse, la volonté de parler de l'Autre pour mieux parler de soi et la présence d'auteurs d'origine amérindienne.
|
85 |
Requiem et les femmes : étude du rôle et de la représentation des femmes et des idées féministes dans la première revue de science-fiction et de fantastique du QuébecFiset, Amélia 02 February 2024 (has links)
Le fanzine Requiem a été le premier périodique entièrement consacré à la science-fiction et au fantastique à paraître au Québec. Durant ses cinq années d’existence sous ce nom (1974-1979), avant de se professionnaliser et de devenir la revue Solaris, il a été l’unique lieu d’échange et de publication pour les amateurs et les amatrices de littératures de l’imaginaire du Québec. Il a donc constitué un espace où ont dû cohabiter une multitude de perspectives différentes sur la science-fiction et le fantastique. Comme le fanzine a été publié en pleine deuxième vague du féminisme et que des écrivaines féministes, Esther Rochon et Élisabeth Vonarburg, ont contribué à la revue, nous nous interrogerons sur la manière dont s’intègrent ces idées féministes à ce lieu de discussion et, plus précisément, sur la façon dont les femmes y participent. Pour rendre compte de la teneur des idées féministes et de la parole des femmes dans la revue, ce mémoire propose une analyse des différents discours qu’y sont tenus. Étant donné que l’analyse du discours implique des considérations autant rhétoriques et littéraires que sociales et politiques, nous analyserons à la fois le contexte de parution de la revue, les fictions et les textes à caractère non fictionnel (articles, chroniques, critiques littéraires) qui y sont publiés, chaque fois sous l’angle du stéréotype. Celui-ci est au centre des critiques des discours féministes dans Requiem, mais aussi un des principaux enjeux de l’intégration des femmes en science-fiction et en fantastique.
|
86 |
L’arrimage entre l’histoire et l’éducation à la citoyenneté: quels positionnements dans les journaux grand public québécois?Poulin, Marie-Christine January 2015 (has links)
Depuis la parution du Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ) du primaire et du secondaire (MEQ, 2001; 2005; MELS, 2006; 2007), l’éducation à la citoyenneté s’arrime officiellement à la discipline scolaire d’histoire (et de la géographie pour le primaire). Maintes recherches soulignent l’imprécision de la documentation officielle quant aux fondements et aux visées de cette éducation ainsi qu’aux liens qu’elle devrait entretenir avec la discipline scolaire de l’histoire (Guay et Jutras, 2004; Lefrançois et Éthier, 2008; Legendre, 2002; Martineau et Gauthier, 2002; Moisan, 2010; Morel, 2007; Paulus, 2007; Wood et Lebrun, 2004). Cet arrimage soulève également de multiples réactions dans les médias (Cardin, 2010), qui sont à la base du questionnement de la présente recherche sur les positionnements adoptés dans des journaux québécois grand public (2000-2014). Le cadre conceptuel soutenant l’analyse de contenu dans quatre de ces journaux repose sur les positionnements émanant de la documentation scientifique québécoise : 1) positionnements favorable, mitigé ou défavorable à cet arrimage en lien avec des facteurs internes à la discipline de l’histoire et 2) positionnements favorable, mitigé ou défavorable à cet arrimage en lien avec des facteurs externes à la discipline de l’histoire. Les résultats de la recherche montrent que les arguments présentés dans les journaux sont davantage défavorables à cet arrimage, notamment lorsqu’il est question du débat entourant le programme d’histoire nationale. Ces arguments sont en lien avec des facteurs internes à la discipline de l’histoire et liés à une surpondération des finalités extrascolaires.
|
87 |
Approche standardisée pour la caractérisation et la cartographie du milieu fluvial cas appliqué au bassin versant de la rivière au SaumonRouleau, Madelaine January 2009 (has links)
Plusieurs disciplines traitent du milieu fluvial à travers différents types d'ouvrages, en utilisant différents concepts et définitions. Par conséquent, la caractérisation et la cartographie du milieu sont très variables. Ainsi, on remarque qu'il y a un réel besoin de convergence sur trois plans: dans les définitions des différents éléments du milieu étudié, dans les méthodes de caractérisation et dans les outils cartographiques. Le but de l'étude consiste donc à développer une approche standardisée et multidisciplinaire pour la caractérisation et la cartographie du milieu fluvial. Quatre objectifs spécifiques guident la méthodologie du travail. Tout d'abord, dans une optique multidisciplinaire, on doit définir le milieu fluvial et ses composantes, puis les niveaux de perception à travers lesquels on cartographiera le milieu. Ensuite, on propose un format synthétique de grilles d'analyse du milieu en fonction des échelles choisies pour l'observation et la cartographie. Par la suite, on crée un système de référence propre au milieu fluvial pour la caractérisation et la cartographie. Finalement, on présente une légende cartographique, appuyée par un essai cartographique appliquée à un bassin versant. On en arrive à proposer des définitions communes à la géomorphologie, à la potamologie, à l'écologie et à la législation québécoise, sans pour autant en perdre le sens précis. On présente également un système de référence à quatre niveaux de perception: le lit mineur, la zone inondable, la vallée et le bassin versant. A travers ces niveaux de perception, le milieu fluvial est étudié par cinq composantes: l'eau, le lit, les matériaux, la biologie et les agents dynamiques. Pour chacun de ces niveaux on suggère une échelle cartographique appropriée que l'on accompagne d'une légende. Ainsi, pour la cartographie du lit mineur, on propose et on applique l'échelle du 1 : 5 000, pour la zone inondable, celle du 1 : 20 000, pour la vallée, celle du 1 : 50 000, puis pour le bassin versant, celle du 1 : 250 000. L'application de l'approche à un bassin versant soulève quelques questions: (1) peut-être que d'autres échelles cartographiques et d'autres outils d'observation pourraient être valides; un examen d'alternatives est proposé; (2) lorsqu'on rencontre un cas de transition dans les milieux aquatiques, il faudrait aussi prévoir un cadre standard dans la définition, la caractérisation et la cartographie du milieu. Si l'étude présente permet la facilitation des travaux multidisciplinaire par la proposition d'un cadre structuré et la maximisation des outils d'observation et de cartographie des milieux, la dernière question soulevée par l'étude laisse la porte ouverte à une suite du travail pour les milieux aquatiques en transition.
|
88 |
Le traducteur fictif, personnage de la littérature québécoiseBussières Gallagher, Anne January 2010 (has links)
Ce mémoire s'intéresse aux personnages qui, dans des oeuvres de fiction québécoise, exercent le métier de traducteurs. Plus précisément, la présente étude est consacrée aux traducteurs fictifs présents dans les romans Les Grandes Marées (1978) et La traduction est une histoire d'amour (2006), de Jacques Poulin, Les Obsédés textuels (1983), de Jean Delisle, et Traductrice de sentiments (1996), d'Hélène Rioux. Comprendre le traducteur fictif, c'est d'abord comprendre le parcours des traducteurs réels. Pour cela, il faut remonter aux sources d'une réalité connue de tous les traducteurs : la méfiance que suscite la traduction. Le premier chapitre étudie la condition de soumission et d'invisibilité à laquelle sont soumis les traducteurs depuis la Renaissance. Cette situation découle directement de l'adage traduttore, traditore (traducteur, traître) qui a cristallisé, à partir du XVe siècle, l'idée selon laquelle le traducteur est un traître. La méfiance à l'égard des traducteurs et de la traduction a eu des répercussions dans la réalité. En effet, à un moment ou à un autre de l'histoire, nombre de traducteurs ont été soumis à l'auteur et ont connu une forme d'aliénation culturelle et économique. Leur métier sans prestige n'était l'objet d'aucune reconnaissance. Si les idées préconçues relatives à la traduction se manifestent concrètement dans la réalité, il en est de même pour la fiction. Un portrait très net des traducteurs fictifs se dégage des quatre romans étudiés. Le deuxième chapitre du mémoire se concentre sur la relation qu'entretiennent les personnages de traducteurs des oeuvres de Poulin, Delisle et Rioux avec le mythe traduttore, traditore . L'archétype du personnage-traducteur, validé par d'autres oeuvres québécoises et mondiales, se définira ainsi : le traducteur fictif est obsédé par son métier et est souvent isolé, volontairement ou non, ce qui entraîne une forme d'invisibilité. De plus, il est soumis aux autres et rejeté par son entourage en raison de sa marginalité. Chacun des protagonistes des Grandes Marées , des Obsédés textuels , de Traductrice de sentiments et de La traduction est une histoire d'amour tisse un lien différent avec cet archétype ; certains y sont fidèles, d'autres s'en éloignent. Le troisième et dernier chapitre est consacré aux caractéristiques des personnages-traducteurs qui s'affranchissent de l'archétype et, par le fait même, du mythe traduttore, traditore . Certains personnages réussissent à réhabiliter leur métier ; d'autres mettent fin à leur condition d'invisibilité et de soumission en prenant la parole, en faisant preuve d'indépendance et en amorçant un mouvement vers l'autre. Nous verrons que les traducteurs fictifs des oeuvres les plus récentes, Traductrice de Sentiments et La traduction est une histoire d'amour , sont beaucoup moins fidèles à l'archétype que ceux des Grandes Marées et des Obsédés textuels .
|
89 |
Le dôme (nouvelles) suivi de L'espace narratif et l'évolution identitaire des personnages dans Cet imperceptible mouvement de AudeAsselin, Pierre-Luc January 2010 (has links)
Dans ce mémoire, j'explore différents aspects de l'espace narratif et le rôle que celui-ci peut jouer dans le recueil de nouvelles Cet imperceptible mouvement, de Aude. Je montre qu'en dépit de la brièveté du genre, les personnages évoluent en fonction de leur expérience spatio-temporelle, ce qui est rendu perceptible par l'étude de l'espace narratif. La partie critique de ce mémoire comporte deux chapitres. Dans le premier chapitre, je prends appui sur les travaux de Jean Weisgerber et de Fernando Lambert pour mieux comprendre comment se met en place l'espace narratif dans les nouvelles de Aude et pour dégager l'influence que cet espace exerce sur le pacte de lecture. Dans le deuxième chapitre, je poursuis l'analyse, en me basant cette fois sur un récent article de Jaap Lintvelt, qui met en lumière l'expérience spatio-temporelle du personnage. Après avoir défini les différents concepts liés à cette expérience, j'étudie d'autres nouvelles du même recueil pour montrer que, peu importe le type de narration, l'évolution du protagoniste s'observe à partir du rapport qu'il entretient avec l'espace. Dans la partie création, quatorze nouvelles abordent différents thèmes, de l'isolement à l'espoir, et de la noirceur à la clarté. Confinés dans une gigantesque ville qu'ils surnomment le dôme, les personnages doivent franchir des portes derrière lesquelles ils s'étaient, depuis trop longtemps, cachés, afin de s'ouvrir au monde et de pouvoir mettre derrière eux des souvenirs révolus et la guerre passée. Chaque nouvelle propose une expérience différente entre les protagonistes et leur univers. Influencé en cela par Aude, je suis en quête d'expressions épurées et de descriptions concises. Isolés et fragiles, les personnages devront affronter leurs démons pour évoluer. Sous le dôme, tout est à reconstruire.
|
90 |
« Que restera-t-il de nous : Pour la suite du monde ? » : une étude de la tradition et du rôle des aînés dans la réflexion identitaire de Pierre Perrault, 1956-1999Bruneau-Poulin, Anne January 2014 (has links)
L’œuvre du poète et cinéaste Pierre Perrault a fait l’objet de nombreuses études du côté des littéraires et des spécialistes du cinéma. Très peu d’historiens se sont intéressés à sa production. Pourtant, l’étude de sa pensée dense et complexe permet de mieux comprendre les changements entraînés par la Révolution tranquille, notamment sur le plan des processus d’affirmation et de construction identitaires.
À une époque où la jeunesse est à l'avant-scène, soit les années 60, Perrault met de l'avant, par le biais du microphone, du cinéma et de l'écriture la parole de protagoniste âgés provenant de l'Île-aux-Coudres. Ces vieillards portent et incarnent une connaissance en voie d’extinction, soit une tradition identitaire qu’il importe pour l'intellectuel alors d'évoquer et d'affirmer.
Dans son œuvre, les aînés, par leurs actions et leurs réflexions, contribuent à jeter un regard critique sur un monde en pleine mutation. À travers la réflexion de Perrault, ils posent la question des liens à préserver, de l'héritage à conserver, des conséquences identitaires de l’oubli et du rejet de la mémoire, en sommes des frontières à ériger ou encore à ne pas transgresser entre la tradition et la modernité. Ils nourrissent ainsi chez le poète, cinéaste et homme de radio, une évolution réflexive complexe portant sur le rôle de la tradition dans l'affirmation de l'identité québécoise qui sera au centre de la présente étude.
On pourrait ainsi affirmer « Que restera-t-il de nous "Pour la suite du monde"? » est cette question essentielle adressée par les personnages âgés à la jeune génération qui traverse, donne sens et oriente la production médiatique à l'Île-aux-Coudres sur laquelle repose le développement de la pensée identitaire et traditionnaliste de Perrault.
|
Page generated in 0.0308 seconds