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Hystérie palindromes ; suivi de, Psycho-pathologie poétiqueTremblay, Jean-Philippe 08 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire, tant dans l'écriture poétique que dans la réflexion qui l'accompagne, tente d'user d'une forme d'inconfort en ce qui a trait à ma posture en tant que poète. Constituée de déchirements et de tensions irrésolues liées à l'aventure sociale et humaine que présente l'époque, à une expérience intime de l'institution littéraire et à une approche de la poésie qui se veut viscérale et orale, tentant d'héberger autant que de dénoncer cet inconfort, ce malaise. Il témoigne en ce sens d'une pathologie poétique, identifiable autant dans ses symptômes, les poèmes, que dans son diagnostic réflexif. Une somme d'incohérences qui résultent tout de même, j'ose l'espérer, en une représentation pertinente de l'auteur au cœur de son époque, d'un certain déséquilibre contemporain lié à la possibilité d'occuper à la fois la place du médecin et celle du patient, la place de l'analyste comme celle de la substance. Il contient avant tout bon nombre de charges contre la fiction gargantuesque et satisfaite qu'est devenu ce monde, et un peu d'espoir pour la poésie comme potentialité de subversion des idées préfabriquées que l'on paye pour adopter, desquelles on s'habille. Une idée de la poésie comme manière, justement, de déchirer peut-être quelque chose des costumes quotidiens, autant d'homme et de citoyen que de poète, et de mettre à nu un peu de chair au risque d'exposer ses faiblesses, ses insuffisances. Parce que même au cœur du pire des hivers, dévoiler même furtivement, même mal, les plaies et les marques de ce temps est le seul devoir moral qu'il m'apparaisse possible d'invoquer pour expliquer ma pathologie, mon engagement dans l'expression de quelque chose d'irrésolu entre moi et le monde dont seul le poème parvient à tracer le contour.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Poésie, Malaise, Hystérie, Hivers, Urbanité, Institution littéraire
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Nouvelles centralités et recompositions socio-spatiales dans le Grand Sanaa (Yemen)Stadnicki, Roman 16 November 2009 (has links)
Depuis le début des années soixante-dix, la ville de Sanaa connaît une croissance urbaine fulgurante générant des dynamiques territoriales inédites. Aujourd’hui, celles-ci ont pour principal théâtre les espaces périphériques, voire certaines marges physiques de l’agglomération. On assiste ainsi à l’émergence de centralités périurbaines qui se singularisent à la fois par leur capacité à polariser les activités économiques et à se constituer en espaces-clés de la vie sociale. Cette thèse analyse la fabrique et la pratique de ces centralités émergentes, dont la mise en place modifie autant la structure générale du Grand Sanaa que les rapports identitaires de la société urbaine à son espace. À l’origine produits par des initiatives privées et des pratiques citadines, ces nouveaux centres redéfinissent actuellement l’ensemble des stratégies d’acteurs. Plus encore, il semble s’y inventer de nouveaux cadres d’urbanité : cette recherche se consacre à en préciser les fondements. / Since the early seventies, the city of Sana’a has known a fast-growing urban expansion allowing unprecedented territorial dynamics. Nowadays, they are mainly staged on the scene of suburban spaces, and even on the fringes of the agglomeration. We thus witness the emergence of suburban centralities that become specific in their capacity to polarise economic activities, and to build up as key-spaces of social life. The present thesis analyses the construction processes and the practice of these emerging centralities, the setting up of which alters the general structure of the Greater Sana’a, as well as identity relations between the urban community and its own space. Originated in private initiatives and urban practices, these new centers currently redefine the actors’ strategies as a whole. What’s more, new frameworks of urbanity seem to arise: this research is devoted to the specification of their foundations.
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Réflexions sur l'urbanité et la citadinité d'une aire urbaine américaine : (dé)construire Las Vegas / Thoughts on the “urbanité” and “citadinité” of an American urban area : the (de)construction of Las VegasNédélec, Pascale 10 December 2013 (has links)
Véritable icône mondiale des loisirs, Las Vegas est souvent associée au strass et aux paillettes du Strip, grand boulevard le long duquel se concentrent les casinos et les attractions touristiques. La ville est généralement associée à une licence festive et aux extravagances architecturales, et pourtant près de deux millions d’habitants vivent et travaillent dans cette capitale économique du Nevada.Dans une démarche alliant géographie urbaine et géographie culturelle, cette thèse propose d’étudier l’urbanité et la citadinité végasiennes afin de déconstruire l’image monobloc de la Las Vegas touristique. L’étude identifie l’existence d’imaginaires touristiques qui façonnent les représentations de Las Vegas dans l’opinion commune américaine et qui sont un des facteurs explicatifs des jugements de valeur et des analyses partisanes qui dominent les écrits universitaires qui lui sont consacrés. Ce travail de décryptage des discours produits sur Las Vegas constitue la première étape d’un examen dépassionné de l’urbanité et de la citadinité végasiennes. La recherche met en évidence une tension fondamentale entre la banalité urbaine et l’exceptionnalité qui résulte de la pratique légale des jeux d’argent et de la spécialisation touristique. En s’appuyant sur une articulation entre des données quantitatives et des entretiens qualitatifs auprès des habitants, cette thèse identifie une citadinité de la déficience, caractérisée par la faiblesse des relations de voisinage et du sentiment de communauté. Cette vision synchronique est complétée par une vision diachronique qui interroge les processus de transformation de la citadinité. La notion d’appropriation est plus particulièrement mobilisée, à travers les dynamiques de patrimonialisation et de transformation urbaine du centre-ville, afin d’identifier les pistes utilisées localement pour (re)construire Las Vegas. / As a world-renowned and iconic entertainment center, Las Vegas conjures up images of glitz, glitter and the Strip, the long boulevard featuring all the large hotel-casinos and entertainment options. Las Vegas is usually considered to be a free-wheeling, anything-goes kind of place and an architectural extravaganza. And yet, almost two-million people live and work in the economic capital of Nevada.Combining the approaches of urban and cultural geographies, this dissertation aims to study the “urbanité” and “citadinité” of Las Vegas in order to deconstruct the uniform image of the touristy Las Vegas. This study identifies the existence of tourism imaginaries shaping the Las Vegas perceptions in the American public opinion and explaining the value judgments and partisan analyses that dominate the academic literature dealing with the city. The decoding of the discourses produced on Las Vegas forms the first step of a neutralized study of the Las Vegas’s “urbanité” and “citadinité”. The research reveals a fundamental tension between urban banality and the originality of the specialization in tourism around gaming. This dialectic represents the main interpretation key to understand Las Vegas’s “urbanité” and “citadinité”. Going back and forth between quantitative data and qualitative interviews, this dissertation identifies what is called a “citadinité of defiency”, defined by the weakness of neighborhood interactions and sense of community. This synchronic vision is complemented by a diachronic one that questions the “citadinité” transformation processes. The notion of appropriation is particularly brought to bear through the dynamics of heritage and the transformations of downtown Las Vegas, so as to highlight the means used locally to (re)construct Las Vegas.
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Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité évènementielle : les nouveaux rythmes collectifsPradel, Benjamin 27 November 2010 (has links) (PDF)
La métropole est polychronique. L'isolement d'un de ses rythmes permet de nuancer les théories de la modernité liquide et de la ville en continu. À travers l'étude de trois événements festifs métropolitains à Paris et Bruxelles, nous proposons une lecture de l'histoire urbaine par ses temps partagés, une description des mécanismes par lesquels les rythmes sociaux émergent et une analyse de leur rôle social et spatial. Réinterrogé par le concept de rendez-vous collectifs, les rythmes urbains sont une co-production entre un urbanisme temporaire et une urbanité événementielle. Ces deux éléments explique le double rôle spatial et social des rythmes événementiels. Les institutions municipales instrumentalisent l'urbanisme temporaire pour signifier le temps, organiser le rassemblement et produire du lieu. L'urbanité événementielle est le résultat des interprétations individuelles des événements comme signe temporel qui produit du lien social et un sens commun des lieux. La répétition de la rencontre entre l'urbanisme temporaire et l'urbanité événementielle provient d'une part, de la décision politique de d'instrumentaliser le rendez-vous dans l'organisation urbaine, d'autre part de la synchronisation des individus qui organisent leurs temps pour participer au rassemblement. La rationalité qui anime les participants est motivée par la valorisation des interactions de face-à-face et la production de liens sociaux associatifs, dans une société interrogée par la différenciation et la désynchronisation des modes de vie. L'individu ne se passe pas de rassemblements rituels, dans des lieux et selon des temporalités saisonnières. Ces rythmes collectifs sont adaptés à la métropole, à la complexification de ses territoires, à l'hybridation de ses représentations culturelles et à l'individualisation de ses temporalités. Au-delà, le concept de rythme est une théorie de morphologie sociale qui rend compte du fonctionnement des sociétés de façon multiscalaire et dynamique. Elle s'inscrit dans les théories sociologiques intermédiaires qui lient l'individu et le collectif, l'habitant et les institutions, la morphologie spatiale et temporelle de groupements humains de toutes tailles. Le fait métropolitain, influençant et influencé par l'individu et le global, constitue une échelle mésociale heuristique
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Gouverner la ville : Bruxelles à l'épreuve de son internationalisation (2001-2008)Calay, Vincent 17 June 2009 (has links)
Cette thèse propose d’explorer les modalités de formation des savoirs urbains et leur processus de normalisation. Dès lors, à rebours de la majorité des approches en vigueur en études urbaines, elle n’étudie pas les politiques urbaines à travers les acteurs qui les organisent ou les structures qui les déterminent. De ce fait, en déplaçant le champ d’analyse des acteurs et des structures vers la production des savoirs et de leur normativité, la thèse propose de revisiter les approches traditionnellement employées dans l’analyse des politiques urbaines contemporaines.
Au plan théorique, ce choix se construit autour de deux courants sociologiques issus des sociologies dites « pragmatistes ». Premièrement, la thèse développe un travail ethnographique sur des situations spatialement et temporellement délimitées dans lesquelles se jouent des épreuves d’urbanités. Celles-ci révèlent et distribuent les statuts des différents êtres qui participent à la composition de l’urbanité de la ville. C’est donc à l’examen de telles épreuves que peuvent se reconstruire les modalités de production de savoirs sur la ville qui donnent forme aux mondes urbains. Ce travail se complète ensuite d’une étude du processus de normalisation, inspiré de la théorie de l’acteur-réseau. La notion d’épreuve est là conçue comme un ensemble de situations où s’observe la stabilisation de différentes formes de savoirs. Cette stabilisation peut ainsi se comprendre comme un processus de normalisation de certains cadres cognitifs qui conditionnent des manières différentes d’agencer l’ordre urbain, c’est-à-dire de le gouverner.
Au plan empirique, ce type d’approche implique l’étude de situations concrètes où se joue le gouvernement de la ville. De ce fait, la thèse structure la description du processus d’internationalisation de la ville à travers l’ethnographie de six situations spécifiques où le lien entre la ville et son internationalisation est mis à l’épreuve : un débat parlementaire, une assemblée consultative, la constitution d’un groupe de pression, une exposition d’architecture, une occupation artistique d’espace public et la production d’un guide touristique. L’étude de telles situations permet d’isoler cinq modèles du gouvernement de la ville (administrer, gérer, projeter, dénoncer et imaginer). Ceux-ci sont observés autant dans leur version purement discursive au sein de l’assemblée parlementaire que dans le contexte matériel, discursif et visuel qui organise leur pratique dans les cinq autres situations. Cette étude permet ainsi d’aborder, en profondeur, une histoire très contemporaine de l’internationalisation de Bruxelles qui montre la manière dont certaines modalités de son gouvernement se sont développées et stabilisées.
Enfin dans une dernière partie, les différents modèles sont respécifiés afin de saisir le processus de normalisation de certaines manières de gouverner la ville. Cette respécification des modèles passe par l’exploitation de la notion de "régime" telle qu’elle est conçue dans les sociologies pragmatistes, c’est-à-dire l'isolement, à partir des observations de terrain, d’un ensemble conventionnel qui ordonne la tenue des situations. Une telle respécification des modèles en régimes s’opère par l’intermédiaire d’une grille d’analyse qui rassemble dix-sept valeurs correspondant à six régimes particuliers (les régimes d’énonciation publique, d’action, d’engagement, cognitif, figuratif et d’urbanité). Ceux-ci permettent d’appréhender dans le même mouvement autant les modalités d’action retrouvées dans l’ensemble des modèles que le type d’urbanité auquel il fait droit. Dans un deuxième temps, les modèles sont évalués dans leurs rapports réciproques afin de saisir les valeurs qui les caractérisent le plus par rapport aux autres. Enfin, ce travail permet de hiérarchiser les différentes valeurs orientant les cinq régimes de gouvernement de la ville et d’évaluer les rapports de domination et de marginalisation entretenus entre les différents modèles.
Une telle exploitation de l’hypothèse des « régimes de gouvernement de la ville » permet ainsi de ne pas dissocier les modalités de gouvernement de la ville des situations dans lesquelles elles sont mises à l’épreuve. De ce fait, cette hypothèse incite directement à un travail comparatif qui permettent leur réévaluation à partir de nouveaux terrains. L’examen de leur hiérarchie permet en outre d’appréhender la question des rapports de force et de pouvoir non entre acteurs mais entre cadres cognitifs.
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Itinéraires urbainsSotinel, Frédéric 16 February 2013 (has links) (PDF)
Cette thèse est basée sur une approche empirique des espaces urbains, enrichie de nos réflexions personnelles et de nos recherches. Notre questionnement principal concerne les liens entre forme et usage, par exemple dans quelle mesure la configuration d'une ville, ou d'un quartier, est déterminée par les activités humaines et les modes de vie actuels et à venir de ses habitants. Nous avons retenus plusieurs exemples significatifs dans différentes métropoles, surtout à Berlin, mais aussi à Helsinki, Londres, Montréal et New York. Avec notre position d'architecte--‐photographe, nos itinéraires sont un bon moyen d'explorer et d'essayer de comprendre les espaces urbains. En tant que photographe et témoin de situations urbaines singulières, nous sommes ancrés dans le présent, et nous recherchons ce qui façonne l'identité d'un lieu particulier, nous traduisons nos observations par la photographie qui nous aide ultérieurement à développer notre réflexion et à organiser nos arguments. En tant qu'architecte, nous examinons ces situations urbaines, nous analysons les principes et les objectifs urbains et architecturaux qui les sous--‐tendent de manière à identifier les modes d'articulation entre forme et usage. Nous plaçons ainsi les processus de transformation urbaine dans leur ouverture à l'évolution de la société. Les itinéraires urbains nous conduisent à percevoir et à penser la ville dans ses rapports de proximité en tant qu'espace pour la vie
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PATRIMOINE ET CONSTRUCTION D'URBANITÉ DANS LES PETITES VILLES. LES STRATÉGIES IDENTITAIRES DE LA REQUALIFICATION DES CENTRES-VILLES EN ISÈREPerigois, Samuel 24 October 2006 (has links) (PDF)
La problématique de la petite ville et la pertinence des objets urbains doivent être reconsidérées avec les recompositions territoriales et les processus contemporains de métropolisation. Le constat d'une multiplication d'opérations de requalification des centres des petites villes depuis deux décennies amène à repenser les modes de production urbaine. Notre hypothèse est que la requalification des centres-villes s'inscrit dans un processus de patrimonialisation qui participe à une nouvelle conception de l'urbanité à travers une mise en scène des espaces centraux. On interroge donc la constitution de nouvelles figures de l'urbanité et l'émergence de nouveaux discours sur les figures de la petite ville à travers l'instrumentalisation des valeurs patrimoniales dans le champ de l'aménagement et de l'urbanisme.<br />Les notions de patrimoine, d'identité et d'urbanité sont examinées à partir d'un échantillon de vingt<br />petites villes du département de l'Isère. L'étude des procédures de requalification et des stratégies des acteurs met en évidence des modalités d'une construction politique d'un type d'urbanité. Notre<br />recherche analyse particulièrement la production de centralité et les implications physiques et<br />symboliques des opérations de revalorisation et esthétisation des espaces publics. Ces dernières<br />mobilisent des signes de temps long et d'une « ancienneté » générique comme en témoigne le<br />recours banalisé aux mobiliers urbains « de style » ainsi qu'aux artefacts renvoyant à des imaginaires<br />du passé urbain.
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Construire la naturalité nordique à la lumière de la ville. La production des espaces naturels protégés comme composante de l’urbanité à Oslo (Norvège), Göteborg, Stockholm (Suède), Copenhague (Danemark) et Helsinki (Finlande) / Building Nordic naturalness in the light of the city. Protected areas as a part of urbanity in Oslo (Norway), Gothenburg, Stockholm (Sweden), Copenhagen (Denmark) and Helsinki (Finland)Girault, Camille 15 September 2017 (has links)
Par un regard géographique sur les espaces protégés urbains, cette thèse propose d’appréhender les politiques de protection comme des choix de production de naturalité métropolitaine. Le propos, qui s’appuie sur l’étude de cinq métropoles nordiques (Oslo, Göteborg, Stockholm, Copenhague, Helsinki) situées dans quatre contextes nationaux différents (Norvège, Suède, Danemark, Finlande), développe un raisonnement sur les fondements, les pratiques et les représentations relatifs aux espaces et aux spatialités de la protection. La thèse ne propose pas une compilation monographique, et c’est de manière transversale et critique qu’elle invite à considérer l’espace protégé comme un espace urbain à part entière. À l’aune de la nordicité, elle questionne l’existence, les modalités et les spécificités d’un supposé modèle scandinave qui transparaîtrait à travers les politiques de protection. La démonstration suggère surtout un renversement des schèmes habituels de la protection : ici, la ville n’est pas comprise comme une menace pour la nature, elle est au contraire questionnée comme un facteur protecteur. En retour, la protection peut renforcer certaines fonctions urbaines et peut même apparaître comme un levier de métropolisation. En mobilisant différentes formes d’observation et divers matériaux, ce travail de géographie sociale et politique de l’environnement est aussi une réflexion épistémologique plus large sur les notions de ville et de nature, et sur les liens qu’elles entretiennent. En confirmant l’indispensable dépassement des dualismes issus de la modernité, cette thèse questionne les formes spatiales hybrides produites par l’instauration de réglementations protectrices au sein des espaces métropolitains. Alors que la protection peut apparaître comme un moyen de régulation de l’urbanisation, elle est surtout un vecteur de valorisation de certains espaces urbains et, à ce titre, elle renforce souvent l’urbanité. Parmi la diversité des situations rencontrées, l’urbanité des espaces naturels devient même parfois la raison d’être de la protection. En somme, certains espaces protégés urbains sont davantage des espaces urbains protégés. Initiée politiquement, la protection se doit néanmoins d’être validée socialement pour vraiment exister. En portant une attention particulière aux pratiques des habitants, ce travail constate des décalages entre les assignations politiques de la protection et leur réception par les citadins. Ainsi, l’espace protégé peut déborder du simple périmètre réglementaire de protection ou être condensé en certains lieux : les limites normalement bien établies de cet objet spatial se meuvent et les lignes de la protection s’avèrent labiles. Étudier les politiques de production et de protection des espaces naturels et les modalités d’appropriation des espaces protégés s’avère donc être un angle d’approche original et fécond du fait urbain et des logiques métropolitaines. En filigrane, cette thèse est aussi une réflexion sur la mise en œuvre d’une démarche géographique et sur la construction d’un regard de géographe.Mots-clés : espaces protégés urbains, politiques de protection, ville, urbanisation, métropolisation, urbanité, nature, environnement, naturalité, Europe du Nord, nordicité / Through a geographical approach to urban protected areas, this doctoral dissertation proposes to consider conservation policies as production choices of metropolitan naturality. Based on the study of five northern European metropolises (Oslo, Gothenburg, Stockholm, Copenhagen, Helsinki) in four different national contexts (Norway, Sweden, Denmark, Finland), it develops a reasoning on the foundations, practices and representations relating to spaces and spatialities of conservation. We do not propose a monographic compilation, and it is in a transversal and critical way that we invite to consider the protected space as an urban space in its own right. In the light of nordicity, this doctoral thesis questions the existence, the modalities and the specificities of a supposed Scandinavian model which would show through the conservation policies. The demonstration suggests above all a reversal of the usual patterns of conservation: here, the city is not understood as a threat to nature; rather, it is questioned as a protective factor. In return, conservation can strengthen some urban functions and may even appear to be a leverage of metropolisation. By mobilizing different forms of observation and various materials, this work of social and political geography of the environment is also a wider epistemological reflection on the notions of city and nature and on the links they maintain. By confirming the necessary overcoming of the dualisms resulting from modernity, this dissertation questions the hybrid spatial forms produced by the introduction of protective regulations within metropolitan spaces. Thus, conservation may appear as a means of regulating urbanization, but it is above all a means of enhancing the value of certain urban spaces and, as such, it can often strengthen urbanity. Among the diversity of situations encountered, preserving the urbanity of natural spaces sometimes becomes the primary objective of protection. In short, some urban protected areas are more protected urban spaces. Conservation is politically initiated, but it must nevertheless be socially validated in order to truly exist. Thus, by paying close attention to the practices of the inhabitants, this work has observed mismatches between the political objectives of conservation and their reception by city dwellers. As a result, the protected space may extend beyond the ordinary protective perimeter or be condensed in certain places: the normally established boundaries of such an object move and the lines of conservation are labile. Studying the policies for the production and conservation of natural spaces and the ways in which protected areas are appropriated thus proves to be an original and fruitful approach to urban development and metropolitan logics. Finally, this doctoral dissertation is also implicitly a reflection on the implementation of a geographical approach and on the construction of a way of being a geographer.
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Réconcilier Belfast : politiques urbaines post-conflictuelles et urbanité en Irlande du Nord / Bringing Belfast back together : post-conflict urban policies and urbanity in Northern IrelandSchar, Adèle 05 December 2017 (has links)
Cette recherche questionne le rôle des politiques urbaines dans la gestion des conflits. Belfast est une ville au passé industriel : comme dans d’autres métropoles européennes, les espaces dévitalisés sont reconvertis. Or, l’espace urbain reste fortement marqué par un conflit communautaire territorialisé entre catholiques et protestants. Les élus nord-irlandais et les aménageurs proposent donc des solutions urbanistiques pour normaliser Belfast, dans une optique post-industrielle mais également post-conflictuelle. Les espaces vacants permettent à la fois la mise en place de grands projets de régénération urbaine tout en encourageant la promotion d’espaces neutres qui échappent à l’appropriation communautaire. Il convient donc d’interroger la capacité de l’espace urbain à créer du lien social afin de promouvoir une urbanité fédératrice au sein d’une ville divisée. / This research interrogates the role of urban policies in conflicts management. Belfast has an industrial past : as in other European cities, derelict spaces are being regenerated. Yet, the territorialised conflict between Catholic and Protestant communities continues to strongly mark the urban space. The Northern-Irish leaders and urban planners then offer urbanistic solutions to normalise Belfast, in both a post-industrial and a post-conflict way. Vacant spaces allow large scale regeneration projects as far as the promotion of neutral spaces, which are not subject to community appropriation. It is thus needed to question the ability of urban spaces to create social link in order to promote a unifying urbanity in a divided city.
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La mendicité des élèves coraniques en milieu urbain au Sénégal / Begging Koranic students in urban SenegalNiang, Pape Momar 23 September 2013 (has links)
Historiquement, les écoles coraniques sénégalaises (Daaras) sont majoritairement rurales. Les dégradations environnementales et la faillite des politiques agricoles ont appauvri le monde paysan et causé le déplacement de ces écoles vers les villes. Idéologiquement, un parent confie son enfant, l’élève (Talibé) à un maître coranique (Marabout). Ce dernier détient une autorité inconditionnelle sur l'enfant qui doit vivre humblement et se soumettre à une discipline rude. Cette interprétation coranique ajoutée à la valeur de l’aumône (Zakât) légitimise la mendicité des Talibés. Elle devient très urbaine à partir de la découverte par les maîtres coraniques d’une offre d’aumône monétaire citadine. Ce marché de l’aumône urbain, du don religieux, de l’offrande, du sacrifice résulte d'une grande offre d’aumône de citadins aux rapports sociaux monétarisés ; et aux religiosités incluant plus largement la dimension du don matériel. La thèse explore cette dimension marchande du don. Elle part du postulat que la mendicité des Talibés résulte de cette offre d’aumône urbaine à laquelle vient s’ajuster une demande. On retrace un processus migratoire superposant 4 logiques : Un don 1 immatériel et symbolique qu’est le « confiage » au maître coranique d’un enfant par ses parents ; un don 2 matériel et temporaire , sous forme de prêt foncier, qui met en relation un donateur propriétaire en ville d’une maison en chantier ou d’un terrain, et un maitre coranique donataire en quête d’hébergement pour ses Talibés ; un don 3 matériel où des citadins prennent en charge les besoins primaires des enfants ; enfin un don 4 purement monétaire où à travers l’obligation de l’enfant de rapporter une somme quotidienne d’argent au maître coranique (Sass), le Marabout le désigne donataire-intermédiaire . Cette dernière logique cristallise beaucoup plus les enjeux de la mendicité infantile. Un second système de don institutionnel vient se superposer à ce premier religieux. Il s’agit de la mobilisation de moyens par la société civile et l’État, pour éradiquer le problème. Ce marché parallèle de l’aide humanitaire au-delà des considérations sur les nombreuses actions concrètes d’aide qu’il produit, peut aussi quelque fois se coconstruire avec le marché de l’aumône religieux. C’est là où apparait un don 5 qui est l’aide internationale aux organismes de lutte contre cette mendicité ; et un don 6 constitué par l’aide de ces organismes aux écoles coraniques. En analysant un modèle de démantèlement des écoles coraniques par ces organismes qui financent un retour à l’agriculture des maîtres coraniques par exemple, on se rend compte très vite que le don 6 peut pervertir le don 1 initialement désintéressé matériellement, d’un parent qui confie son enfant symboliquement : une dimension de trafic et d’exploitation des enfants tend à supplanter celle éducative. Cette recherche a été menée dans quatre villes et six villages entre le Sénégal et la Guinée-Bissau. Une enquête par questionnaire a été effectuée auprès des enfants mendiants ; l’approche qualitative a été privilégiée concernant les acteurs ruraux et les enquêtés adultes. La thèse montre globalement que la non-résolution du problème résulte de différentes stratégies des acteurs concernés qui tendent à l’alimenter (volontairement et involontairement) et maintenir deux systèmes de donation qui s’auto-régulent. Cette analyse systémique , semble beaucoup mieux pertinente que celles causales linéaires qui amputent le phénomène de plusieurs de ses dimensions immergées : Une genrée et démographique étant donné la condition de la femme rurale et les forts taux de natalité ; une crise agricole et environnementale qui impose des logiques de survie de groupe ; ainsi qu’une frilosité Étatique à éradiquer le problème, entre injonctions internationales, impuissance budgétaire et considérations électoralistes vis-à-vis des pouvoirs musulmans. / Historically, Senegalese Quranic schools (Daaras) are predominantly rural. Environmental degradation and the collapse of agricultural policies have impoverished the peasant world and caused the schools to move to the cities. Ideologically, a parent entrusts his child, the student (Talibé) to a Koranic teacher (Marabout). The latter has unconditional authority over the child who must live humbly and submit to harsh discipline. This koranic interpretation added to the value of the alms (Zakât) legitimizes the begging of the Talibés. It becomes very urban from the discovery by the Koranic teachers of a supply of urban monetary alms. This market of urban alms, religious gift, offering, sacrifice, results from a large offer of alms from townspeople to monetarized social relations; and to religiosities including more broadly the dimension of the material gift. The thesis explores this market dimension of the gift. It is based on the assumption that the begging of the Talibés results from this offer of alms to which a demand has been adjusted. We retrace a migratory process superimposing 4 logical: A symbolic and intangible gift 1, that a parent gives his child to a Koranic teacher; a material and temporary gift 2, in the form of a land loan, which connects a donor who owns land in the city of a house under construction or a piece of land, and a Quranic master who has made a home in search of accommodation for his Talibés; a material donation 3, where city dwellers take care of the primary needs of children. And finally a purely monetary gift 4, where by the obligation of the child to bring a sum of money daily to the Quranic master (Sass), the Marabout designates him as intermediary-beggar. This last logic crystallizes much more the stakes of infant begging. A second system of institutional donation is superimposed on this first, religious. It is the mobilization of means by the civil society and the State, to eradicate the problem. This parallel market of humanitarian aid, beyond considerations of the many concrete aid actions it produces, can also sometimes be co-constructed with the market of religious alms. This is where a donation 5 comes which is international aid to the organizations fighting against this begging; and a gift 6 constituted by the help of these agencies to Koranic schools. By analyzing a model of the dismantling of Koranic schools by these organizations that finance a return to agriculture of Koranic masters for example, we realize very quickly that the gift 6 can pervert the gift 1 initially disinterested materially, a parent who entrusts his child symbolically: a dimension of trafficking and exploitation of children tends to supplant the educational one. This research was conducted in four towns and six villages between Senegal and Guinea-Bissau. A questionnaire survey was conducted among begging children; the qualitative approach was favored for rural actors and adult respondents. The thesis shows globally that the non-resolution of the problem results from different strategies of the actors concerned who tend to feed it (voluntarily and involuntarily) and maintain two systems of donation that self-regulate. This systemic analysis seems much more relevant than the linear causal ones, which reduce the phenomenon of several of its immersed dimensions: A gender and demographic given the condition of the rural woman and the high birth rates; an agricultural and environmental crisis that imposes group survival logics; as well as a reluctance of the state to eradicate the problem, between international injunctions, budget impotence and electoral considerations vis-à-vis the Muslim powers.
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