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La perception de la fête internationale des travailleurs dans les journaux canadiens entre 1906 et 1945Zombecki, François January 2008 (has links) (PDF)
Le 1er mai 1906, les membres d'un éphémère parti socialiste canadien organisent à Montréal la première célébration de la fête internationale des travailleurs. Des centaines de personnes y défilent sous le drapeau rouge. L'événement se répète ensuite presque chaque année, et s'étend à la plupart des grandes villes du pays. L'histoire du mouvement socialiste / communiste au Canada et au Québec a certes été écrite, mais l'historiographie délaisse le sujet de sa fête annuelle. Pourtant, les journaux canadiens ont couvert l'événement, année après année, léguant aux générations suivantes une riche couverture. Celle-ci représente un outil utile, bien qu'imparfait, pour mieux saisir l'opinion de la population de l'époque à l'endroit des communistes. La présente recherche analyse plus de 400 articles de grands quotidiens pour sonder la perception des Canadiens, durant la première moitié du XXe siècle, quant au phénomène de la fête du 1er mai et au mouvement socialiste / communiste qui l'anime. Dans un premier temps, nos recherches présentent la couverture des journaux de plusieurs grandes villes canadiennes. Nous constatons alors d'importantes différences entre la perception des Canadiens français et celle des Canadiens anglais au Québec. Nous découvrons également une affinité particulière à Winnipeg -et même à Vancouver, dans une moindre mesure -pour le mouvement et sa fête. Le facteur ethnique explique en bonne partie tant les affinités de certaines communautés pour le mouvement, que la répulsion des Canadiens français. Dans un deuxième temps, à travers une approche chronologique plutôt que régionale, des facteurs conjoncturels et internationaux expliquent les fluctuations dans le ton des journaux entre 1906 et 1945. Ce travail de recherche jette la lumière sur une fête particulière, exclue du calendrier officiel nord américain et pourtant observée à travers la majeure partie du monde occidental. L'analyse de la couverture journalistique de l'événement permet de tirer d'intéressantes conclusions quant à la façon dont a été perçu le mouvement communiste canadien, au moment de son apogée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : 1er mai, Communisme, Socialisme, Travail, Travailleurs, Canada.
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Les minorités ethno-culturelles : une analyse fondée sur la théorie sociale critique et le concept de reconnaissanceLamarche, Catherine January 2008 (has links) (PDF)
Malgré les efforts consentis par la communauté intellectuelle pour faire avancer la cause des minorités ethno-culturelles et les progrès réalisés en matière du droit des minorités, les combats menés par les minorités ethno-culturelles continuent, dans bien des cas, de souffrir d'un déficit de légitimité. Dans ce mémoire, nous cherchons à démontrer dans quelle mesure la théorie de la lutte pour la reconnaissance développée par Axel Honneth peut servir à déterminer la légitimité des luttes menées par les minorités ethno-culturelles. La théorie critique peut-elle en effet ouvrir une fenêtre sur le progrès social en mettant en lumière le potentiel normatif de certaines luttes sociales et identitaires dont pourrait bénéficier l'ensemble de la société? Afin d'identifier, au sein du cadre théorique de Honneth, les critères normatifs permettant de déterminer la légitimité des luttes menées par les minorités ethno-culturelles, nous allons dans le premier chapitre situer la théorie de Honneth au sein des champs théoriques auxquels elle appartient, soit la théorie critique et les théories de la reconnaissance. Le deuxième chapitre est consacré aux fondements théoriques de la théorie de la lutte pour la reconnaissance dans lequel nous allons développer, d'une part, le concept de reconnaissance et, d'autre part, celui de la conflictualité. Dans le troisième chapitre, nous tentons de démontrer si la théorie de la lutte pour la reconnaissance possède une pertinence pour la question des minorités ethno-culturelles. En effet, en détenant la capacité de prendre en considération toutes les formes d'injustices, en adoptant la perspective des victimes de l'injustice et en évaluant les conflits à partir des justifications données par les groupes concernés, la théorie de Honneth cherche à déterminer les luttes sociales qui sont légitimes de celles qui ne le sont pas. Dans le quatrième chapitre, nous verrons que plusieurs facteurs limitent la théorie à juger du potentiel normatif des conflits ethno-culturels. D'abord, deux des trois sphères de la reconnaissance (la sphère du droit et celle de la solidarité) ne permettent pas d'inclure les demandes des minorités ethno-culturelles dans les attentes susceptibles d'être reconnues par les membres de la société. De plus, l'approche individualiste de Honneth rend inapte la théorie à juger de la pertinence des revendications des minorités ethno-culturelles dans la mesure où les luttes sociales sont vues uniquement sous l'angle de la réalisation individuelle et jamais dans une perspective collective. De surcroît, les institutions, telles que vues par Honneth, sont considérées, somme toute, que comme « expression de la reconnaissance »; elles ne peuvent d'elles-mêmes, ni accorder de la reconnaissance, ni la refuser.
Malgré les limites théoriques que nous venons d'énoncer, la théorie de la lutte pour la reconnaissance perd-elle pour autant toute pertinence par rapport à la question des minorités ethno-culturelles? Il nous semble en effet que Honneth, en accordant une grande importance à l'expérience de l'injustice et aux caractères particuliers de chaque conflit, pose, peut-être malgré lui, les jalons nécessaires pour le développement d'une approche qui parviendrait à mettre en valeur le potentiel normatif de certains conflits et ce, par sa capacité à déterminer les revendications qui sont légitimes de celles qui ne le sont pas. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Axel Honneth, Reconnaissance, Minorités, Théorie sociale critique, Conflit social.
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L'architecture des bungalows de la SCHL : 1946-1974Lachance, Jonathan January 2009 (has links) (PDF)
La Société Centrale d'Hypothèques et de Logement (SCHL) a été instaurée le 1er janvier 1946 en tant qu'instance suprême en matière d'habitation au Canada. L'histoire de l'architecture domestique canadienne lui attribue la responsabilité de la répétitivité architecturale et de l'homogénéité sociale de nos banlieues. Il nous semble que la Société soit moins responsable de la monotonie suburbaine que de la création d'une image archétypale de l'architecture pavilIonnaire : une maison fonctionnaIiste matérialisant les valeurs de la classe moyenne salariée intégrée à la vie de banlieue nord-américaine. Entre 1946 et 1974, la SCHL a contribué de manière peu ordinaire à la popularisation de la maison individuelle au Canada. Entre autres, elle a conçu et diffusé une image particulière de la maison par l'entremise de publications didactiques adressées aux clients, bâtisseurs, architectes et planificateurs urbains canadiens. Nous avons considéré ces publications comme des documents historiques à part entière et nous les avons analysés dans le but d'identifier l'image que la SCHL projette de la maison. La Société a tout d'abord créé Monsieur Canada, père de famille nucléaire ordinaire et client fictif du concours d'architecture de maisons de 1946. La SCHL a ensuite réagi aux banlieues dortoirs monotones en proposant un nouveau modèle suburbain basé sur Radburn au New Jersey, banlieue pittoresque qui intègre des maisons individuelles dans un tracé urbain novateur et diversifié. Puis la Société a créé une maison pour cette famiIle et cette banlieue: elle a favorisé un système constructif industriel à ossature de bois, elle a mis sur pied un programme domestique articulé autour des principes modernes de zonage, et elle a publié des catalogues contenant 630 modèles de maisons reflétant les tendances esthétiques de l'époque. L'image qui en résulte est celle d'une maison normalisée, économique, fonctionnelle et symbolique de l'American way of life que la Société cherche à implanter en sol canadien. Cette maison représente une amélioration des conditions du logement par rapport à la norme antérieure. Nos analyses révèlent que l'architecture de la maison de la SCHL reflète le mode de vie de la classe moyenne intégrée à la vie de banlieue et en ce sens, l'action de la SCHL est idéologique. Elle fait passer l'image de la famille nucléaire et de la maison fonctionnaliste de banlieue comme allant de soi pour les couples en recherche d'un logis pour fonder un foyer, alors que cette image cache un attachement à la société de consommation et à la culture de masse, condition associée à la réception du Mouvement moderne en Amérique du Nord. En faisant la promotion d'une mythologie fonctionnaliste adaptée à l'architecture domestique des années 1950, la SCHL reflète la culture architecturale savante de son temps; son rôle de médiateur peut être considéré comme une contribution significative à la modernisation sociale et architecturale du Canada urbain. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Architecture domestique, Bungalows, Fonctionnalisme, Banlieue, SCHL, Canada.
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La crise de la médecine libérale et le débat sur les assurances sociales au Québec de 1925 à 1945 à travers les pages du journal l'Action médicaleBaillargeon, François January 2009 (has links) (PDF)
Le Québec de l'entre-deux-guerres connaît une importante croissance du capitalisme industriel. C'est l'approfondissement et l'accélération d'un développement déjà bien amorcé depuis le dernier tiers du XIXe siècle. Les rapports sociaux caractéristiques de cette phase du capitalisme se généralisent en conséquence : prolétarisation des classes populaires et urbanisation. Les médecins québécois de l'époque prennent conscience avec beaucoup d'inquiétude que les transformations de la structure sociale se déploient à leurs dépens. La classe ouvrière qui s'entasse dans les villes dépend de salaires rarement suffisants pour payer les honoraires d'un médecin ou les frais d'une hospitalisation. Pour le praticien, cela signifie le rétrécissement d'un marché qui autrefois avait fait de la médecine une profession prospère. La part de charité dans le travail médical s'accroît inversement. La médecine libérale, qui repose sur un équilibre entre la responsabilité financière individuelle des patients et le devoir de charité du médecin envers les indigents, entre dans une profonde crise. La profession médicale craint le déclassement social. Ce mémoire analyse la façon dont un groupe de médecins, à travers un journal de militantisme professionnel, l'Action médicale, rend compte de cette crise et cherche à y faire face. Le premier réflexe des médecins québécois est défensif: il consiste à dénoncer la dérive des institutions d'assistance publique qui, avec le soutien financier de l'État, élargissent la portée des soins gratuits, au-delà des catégories traditionnelles de l'indigence, à une population considérée par les praticiens comme leur légitime clientèle lucrative. On veut endiguer ce qu'on perçoit comme un travail de sape des assises du commerce de la médecine libérale. Les médecins québécois sont par ailleurs aussi réfractaires à la perspective d'un régime d'assurance-maladie, comme divers pays d'Europe l'expérimentent déjà. Ils craignent d'être subordonnés à l'autorité d'une bureaucratie étatique et réduits à vivre de bas salaires. L'approfondissement de la crise de la médecine libérale -aggravée par la grande dépression des années trente -et l'expérience somme toute positive de la loi de compensation des accidents du travail de 1930 les amènent toutefois à prendre conscience de l'irréversibilité des transformations sociales en cours. Le principe de la responsabilité individuelle devant la maladie ne peut plus soutenir une demande solvable capable de faire prospérer la profession. Pour rétablir des conditions économiques favorables aux médecins, leur assurer un revenu garanti et régulier, il faut socialiser le risque maladie par le biais d'une forme d'assurance. Ce revirement idéologique s'opère évidemment seulement dans la mesure où les médecins comprennent qu'ils peuvent y conserver, voire y consolider l'essentiel de leur pouvoir et de leur indépendance professionnels. L'assurance-maladie ne se fera pas nécessairement à leurs dépens, bien au contraire. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Action médicale, Assurance-maladie, Assurances sociales, Médecine libérale, Risque.
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Économie domestique en milieu rural au Québec 1930-1960 : témoignages oraux de la région du Piedmont lanaudoisBeaupied, Stéphanie January 2006 (has links) (PDF)
Ce mémoire traite de l'économie domestique des familles en milieu rural entre 1930 et 1960, une période de profondes transformations dans l'agriculture québécoise. Cette étude porte une attention particulière à la paysannerie qui pratique une agriculture de subsistance. C'est grâce à l'utilisation de sources orales que de nouveaux angles de l'histoire rurale au Québec ont pu être considérés, particulièrement l'importance de la dynamique interne des familles en milieu rural. Les témoignages ont été recueillis au coeur du Piedmont lanaudois, une zone colonisée au courant du XIXe siècle et peu étudiée par l'historiographie rurale. Trois constats liés au concept d'économie domestique constituent le noyau de ce mémoire. En premier lieu, il ressort que la famille est le centre de la production domestique et du déploiement du travail sur la ferme. Ensuite, cette étude révèle que les réseaux de sociabilité ont un rôle socio-économique primordial. Le recours à l'entraide sert autant de filet social que de moyen de production. Enfin, le dernier chapitre explore les rapports qu'entretiennent les familles rurales avec le marché et l'argent. La pluriactivité est une façon stratégique d'acquérir du numéraire. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Paysannerie, Travail, Famille, XXe siècle, Histoire orale.
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Se plaindre et dénoncer : l'État stalinien et la paysannerie kolkhozienne d'après le fonds Andreev, 1946-1953Samson-Paquet, Roxane 09 1900 (has links) (PDF)
Entre mai 1946 et mars 1953, le secrétariat du vice-président Andreï A. Andreev au Conseil des Ministres de l'URSS reçut nombre de plaintes et dénonciations de la paysannerie soviétique. Dans le contexte de la reconstruction de l'agriculture, les kolkhoziens et kolkhoziennes (membres des fermes collectives) choisirent en effet de s'adresser aux organes centraux du pouvoir d'État. Accessibles aux chercheurs depuis l'ouverture partielle des archives soviétiques en 1991, les pétitions de la population soviétique intéressent de plus en plus les historiens, qui se sont toutefois concentrés sur les lettres des années trente. Très peu d'études ont étendu le questionnement aux années d'après-guerre. Pourtant, le régime est à ce moment aussi répressif que dans les années trente, tâchant entre autres de restaurer le système kolkhozien. Se pourrait-il de fait que la Deuxième Guerre mondiale ait eu un impact sur la façon de s'adresser au pouvoir, sur les modalités et les stratégies des acteurs - elles-mêmes symptomatiques d'un changement de rapports entre l'État et la population? C'est ce que ce mémoire tente d'étudier, proposant une analyse des lettres encore largement inédites conservées dans les archives d'Andreï A. Andreev au Conseil des Ministres. Utilisant également une vaste sélection de sources primaires et secondaires afin de replacer ces pétitions dans leur contexte de production et enfin comparer, confronter nos résultats, le présent mémoire offre ainsi un regard original, bien que circonscrit et limité, sur les relations entre l'État stalinien et la paysannerie kolkhozienne dans les années d'immédiat après-guerre jusqu'à la mort de Staline, en mars 1953. Après avoir, dans l'introduction, présenté la pratique de la pétition dans le contexte du régime stalinien et défini le sujet en regard des questions qu'il soulève et des approches qu'il reçues dans l'historiographie, le premier chapitre revient sur le contexte pratique : l'après-guerre en URSS et la reconstruction de l'agriculture. Il souligne ainsi le caractère coercitif de la reconstruction, l'état désastreux de l'agriculture et le mandat d'Andreev dans l'après-guerre, chargé entre autres de voir à la restauration du contrôle étatique dans les campagnes. À la lumière de ce contexte, le chapitre deux se penche alors sur les auteurs de lettres et à leur(s) destinataire(s), la façon de s'adresser au pouvoir et les motivations exprimées. Le chapitre trois s'intéresse ensuite au contenu des lettres : les demandes formulées, le propos des auteurs et la façon dont ils l'expliquent et le justifient. Enfin, le dernier chapitre étudie le traitement et la réponse des autorités, l'intérêt manifesté et les résultats des pétitions. De nombreux changements dans la pratique populaire de rédaction au pouvoir sont ainsi mis en lumière dans notre analyse, mais ceux-ci sont cependant, pour conclure, finalement mesurés. En effet, notre analyse illumine de nouvelles normes d'identification et pratiques d'écriture. Néanmoins, l'impact du conflit mondial est nuancé. Si les pétitions de l'après-guerre ne sont pas que continuité de l'avant-guerre et présentent plusieurs innovations, elles insinuent aussi des problèmes persistants dans les campagnes. Enfin, le mémoire suggère que le conflit n'a pas réussi à intégrer la paysannerie soviétique, à rapprocher l'État et les kolkhoziens. Notre analyse éclaire en définitive les difficultés et la résistance rencontrées par l'État dans sa tentative d'augmenter la productivité et la discipline dans les kolkhozes; elle suggère la faillite de la reconstruction de l'agriculture.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : URSS, régime stalinien, paysannerie kolkhozienne, après-guerre, relations État-citoyens, pétition au pouvoir, dénonciation, opinion populaire.
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Tuberculose, foyers et familles : les soins à domicile des tuberculeux à Montréal, 1900-1950Vanier, Marie-Hélène 12 1900 (has links) (PDF)
Au tournant du XXe siècle, la tuberculose est un fléau qui touche de nombreux Montréalais. Puisqu'ils vivent souvent dans un environnement malsain et propice à la propagation de la maladie, la situation est particulièrement sévère chez les citoyens les plus pauvres. Afin de répondre adéquatement à ce problème de santé publique, les médecins montréalais choisissent majoritairement le modèle du dispensaire antituberculeux pour lutter contre la maladie. Cette étude dresse le portrait des soins à domicile des tuberculeux de la classe ouvrière à Montréal entre 1900 et 1950, et propose d'analyser le vécu des familles et le système de soins mis en place dans les communautés protestante, catholique et juive. Par l'analyse de nombreuses sources provenant principalement du Royal Edward Institute, de l'Institut Bruchési, de l'Institut Baron de Hirsch et du dispensaire Herzl, une étude comparative des groupes de Montréalais et des discours de leurs institutions a été réalisée dans le but de répondre à une série de questionnements : Comment les malades vivaient la maladie à domicile? Quelles étaient les méthodes préventives mises de l'avant par les médecins et les réformistes? Quelles étaient les actions ciblant spécifiquement l'enfance? L'analyse du développement des dispensaires antituberculeux montréalais a fait ressortir que ce système de soins se distingue par l'ampleur des soins se faisant à domicile, quoique la communauté juive privilégie la cure sanatoriale. Nous avons constaté que la pauvreté et l'environnement hygiénique, cheval de bataille des réformistes, incitent les familles touchées par la tuberculose à aller chercher de l'assistance médicale gratuite dans les dispensaires. L'analyse des prescriptions faites aux tuberculeux, et plus particulièrement aux femmes, confirme que les conseils qui sont prodigués sont la plupart du temps inapplicables du point de vue des familles, faute de moyens. Nous avons également fait ressortir plusieurs mesures des dispensaires antituberculeux visant l'enfance, la plus importante étant l'école en plein air mise sur pied par le Royal Edward Institute. Nous notons de plus que les écoles de la Commission des écoles catholiques de Montréal se sont avérées être des protagonistes importants dans la prévention de la tuberculose chez les enfants. À la lumière des analyses effectuées, nous notons l'existence d'une spécificité montréalaise dans le traitement de la tuberculose face au reste du Canada, idée qui va à l'encontre de l'historiographie la plus récente. De plus, l'analyse du discours des institutions antituberculeuses fait ressortir l'influence dominante de l'idéologie réformiste chez les acteurs de la lutte antituberculeuse montréalaise, ainsi que la présence d'une dimension compassionnelle importante.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Histoire, XXe siècle, Québec, Montréal, Tuberculose, Santé, Soins à domicile.
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Du désaveu du social à la présentation nominaliste : le mouvement de la réception de Durkheim (1893-1939)Pizarro Noël, François January 2009 (has links) (PDF)
La théorie sociologique a subi, dans les 40 premières années de l'institutionnalisation de cette discipline, une inflexion la détournant d'une des questions théoriques qui avaient suscité sa fondation: celle de la possibilité d'une explication de la pérennité de l'organisation de la société qui ne soit pas fondée sur la théorie libérale classique de l'individu rationnel. Si cet aspect du projet sociologique a d'abord été directement confronté, ce n'est pas par le biais d'une argumentation étoffée et de critiques percutantes qu'il a finalement été neutralisé mais plutôt par son omission puis par sa négation. Pour démontrer ce processus menant à la neutralisation d'un problème fondamental de la sociologie classique, j'ai choisi d'examiner la réception des travaux d'un de ceux qui l'a abordé le plus ouvertement, le fondateur français de la sociologie, Émile Durkheim. Les travaux de Durkheim et de son école, au même titre que ceux de Marx, se présentent comme des idéaux types de l'effort théorique visant à présenter l'organisation sociale comme autre chose que le résultat des aptitudes et actions des individus qui y participent c'est-à-dire comme des formes de réalisme social. En ce sens, la réception de leurs thèses est un excellent indicateur de la position des différents sociologues sur la possibilité, voire la pertinence, d'une telle tentative. En étudiant les textes de réception des écrits durkheimiens produits en France, en Angleterre et aux États-Unis entre 1893 et 1939, j'ai pu retracer d'abord les oppositions directes au "réalisme social" durkheimien puis les omissions de cet aspect de sa pensée qui ont fini par déboucher sur un travestissement -une périodisation -de cette dernière. Il ressort de cette étude que le réalisme social, qu'il soit identifié comme "chosisme", "ontologisme", "matérialisme", "négation de la psychologie" ou relégué au statut de "période" de la pensée durkheimienne, reste le même au-delà des formes changeantes de la critique.
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La sociologie québécoise : analyse lexicométrique de la pratique d'une discipline, 1943-2003Lepage, Jean-François January 2010 (has links) (PDF)
Cette thèse propose une analyse lexicométrique d'un corpus constitué de textes de sociologie francophone publiés au cours des soixante premières années de la sociologie universitaire au Québec, soit de 1943 à 2003. L'analyse a pour but d'identifier les courants de la sociologie québécoise et les pratiques associées à chacun d'eux, en plus d'explorer l'évolution historique de la production sociographique dans son contexte social, politique et disciplinaire. La problématique de recherche se définit au confluent de travaux sur l'institutionnalisation de la sociologie québécoise et de ceux plus récents sur les sciences sociales dans le contexte de la mondialisation, où les pressions exercées par l'État et par le secteur privé génèrent des transformations dans les pratiques scientifiques. L'impact de ces pressions sur la production scientifique, sur le contenu de la science, est cependant pratiquement inexploré. La nécessité d'actualiser les connaissances sur la sociologie fait de cette discipline un cas intéressant pour combler cette lacune. Les publications constituent un matériau privilégié pour l'étude des pratiques sociologiques puisqu'elles en sont l'extrant principal. La méthode préconisée pour l'étude de contenu repose d'abord sur une lecture du corpus, qui offre une vision d'ensemble, puis sur une analyse lexicométrique assistée par ordinateur qui assure une exploration systématique du corpus, en plus de dépister les régularités et les variations lexicales. L'objectif principal de la présente thèse est donc d'explorer et de documenter l'évolution historique de la production sociologique québécoise, et de la mettre en perspective par rapport au contexte social, politique et disciplinaire dans lequel elle s'est inscrite. L'analyse du corpus a permis l'identification de six courants distincts. Dernier vestige de la sociologie préinstitutionnelle, la sociologie doctrinale (...-1952) fait surtout la promotion de la pratique et de l'enseignement du service social. La sociologie de la modernisation (1943-1971) se concentre sur l'étude empirique des familles et des paroisses canadiennes-françaises à l'aide de la méthode monographique. La sociologie de la société globale (1961-1973) met l'accent sur les idéologies qui structurent la société québécoise, et sur les rapports de classes, définies notamment en termes ethniques. Résolument matérialiste et engagée, la sociologie des luttes sociales (1970-1980) insiste sur les contradictions internes de la société québécoise, d'abord en termes de classes sociales, puis en termes de luttes nationales. La sociologie des problèmes sociaux (1977-1994), hétérogène sur les plans thématique, théorique et méthodologique, met l'accent sur la recherche empirique dans un domaine d'intérêt du point de vue de la gouvernance. La sociologie des objets transversaux (1988-...), délocalisée et transdisciplinaire, est davantage axée sur les enjeux théoriques liés à l'objet d'étude, que permettent de documenter des études empiriques du « cas » québécois. L'étude chronologique de la sociographie québécoise permet de constater que la base sur laquelle s'opère la transition d'un courant à l'autre n'échappe pas à une certaine logique institutionnelle, et relève souvent d'un changement d'habitus qui met en cause le rapport à l'empirie. La sociologie interagit nécessairement avec son environnement, mais la configuration complexe et ponctuelle d'un ensemble de facteurs ne permet pas d'appréhender la relation entre la sociologie et ces facteurs externes autrement que dans les termes d'une contingence historique.
Il semble que le contexte dans lequel évoluent les sciences sociales depuis le début des années 1980 ait une incidence sur le contenu de la connaissance sociologique. La sociologie québécoise perd de son unité dans les années 1980. Le champ sociologique québécois n'est plus l'espace social significatif dans lequel la pratique de la sociologie s'inscrit. Les changements observés dans le corpus s'accordent avec l'idée d'une multidisciplinarisation et d'une internationalisation de la recherche sociale, ce qui correspond aux grandes tendances mondiales que permettent d'anticiper les principaux modèles d'analyse. Toutefois, les observations ne fournissent aucun indice quant à une éventuelle instrumentalisation de la recherche. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Champ sociologique, Discours, Lexicométrie, Pratiques scientifiques, Publications, Québec, Science, Sciences sociales, Sociographie, Sociologie.
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La production du fait divers en France et au Québec de 1885 à 1935 : une étude comparée de la presseGlatigny, Jessica 06 1900 (has links) (PDF)
À partir des années 1870, se développe un peu partout la presse à bon marché, et avec elle les faits divers. Les dirigeants des journaux comprennent très vite l’intérêt de publier ce genre de nouvelles qui attire un nombre grandissant de lecteurs des classes populaires. Pour les journaux nationaux, tels que La Presse et Le Petit Parisien, le fait divers est « roi ». Devant plaire toujours plus, le fait divers connaît des transformations visuelles avec l'apparition des gros titres, de la « Une », et de la photographie. Les fait-diversiers sont à la recherche du moindre aspect sensationnel. Les changements sont plus complexes et plus lents dans la presse régionale avec des journaux comme L'Avenir de la Vienne et L'Événement. L'entreprise de presse est dans les deux cas moins importante, et doit donc faire face à des problèmes financiers. Plutôt que de risquer perdre des lecteurs peu intéressés par les faits divers, les journaux privilégient l'aspect local de leurs nouvelles. Cependant, le fait divers est plus qu'un article de presse. Dans les quatre journaux, les rédacteurs l'utilisent à des fins éducatrices. Rarement explicites dans les récits, les journalistes préfèrent mettre en garde, interpeler, commenter et parfois juger. En fait, à travers l'ensemble des faits divers, se dessine une morale plus universelle. Pauvre ou riche, homme ou femme, jeune ou plus âgé, ils ne peuvent tout maîtriser. L'inconnu et l'aléatoire pèsent toujours sur leur vie. Ils sont supplantés par une force quasi divine, une aura surnaturelle : le destin.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Fait divers, Journal, Presse, Journalisme d'opinion / Nouveau journalisme, Sensationnalisme, Comparaison, Fait culturel, Morale, Norme, Normal, Rédaction, Fait-diversier, Séduction, Émotion, Spectacle, Mortalité, Véracité, Proximité géographique, Québec, France
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