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Une démocratie à l’épreuve des mouvements sociaux : le cas du Chili post-dictatorial de 1988 à nos jours / Social movements and democracy : the case of post-dictatorial Chile, 1988-2017

Di Méo, Marion 26 November 2018 (has links)
Cette thèse vise à rendre compte de l'évolution, au Chili, de la gestion des événements protestataires par les institutions en charge de l'ordre public depuis le retour à la démocratie en 1990. Il s'agit d'examiner la manière dont un pays autrefois gouverné par la répression encadre, une fois la démocratie retrouvée, les protestations de différents groupes de la société. La thèse interroge aussi l'existence d'un traitement différencié de la contestation en fonction du public mobilisé. L'enquête a été menée entre mars 2015 et mai 2017 et repose sur un matériau composé d'observations, d'entretiens, d'archives de presse. Ce travail est composé de trois parties. La première revient sur les éléments qui ont façonné le contexte politique chilien de la transition, largement défavorable à la contestation. Il s'agit également de s'intéresser aux caractéristiques et à la culture institutionnelle de la police en charge du maintien de l'ordre, en observant comment s'articulent le caractère militaire de cette institution et les fondements de la doctrine du maintien de l'ordre. Dans la seconde, les mobilisations des peuples autochtones et des étudiants chiliens sont longuement décryptées, en particulier la question de leur répertoire d'action et les interactions entre ces groupes, l'État chilien et les forces de l'ordre. La troisième partie est consacrée à la manière dont le passé récent du Chili devient l'enjeu de discours et de mobilisations, et s'intéresse de près à différentes journées de commémoration. Elle examine enfin les effets de la militarisation de la police sur le maintien de l'ordre, et sur les représentations du monde qui entourent ses pratiques professionnelles / This thesis aims to give an account of the evolution, in Chile, of the management of the protest events by the institutions in charge of public order since the return to democracy in 1990. It aims to examine the way in which a country once ruled by repression frames, once the democracy returned, the protests of different groups of society. The thesis also questions the existence of a differentiated treatment of the protest events according to the public mobilized. The investigation was conducted between March 2015 and May 2017 and is based on a material consisting of observations, interviews, press archives. This work is composed of three parts. The first examines the elements that have shaped the Chilean political context of the transition, which is largely unfavorable to collective action. It also analyzes the characteristics and the institutional culture of the police in charge of policing protest, by observing how are articulated the military character of this institution and the bases of the doctrine of protest policing. In the second, the mobilizations of the indigenous peoples and students of Chile are lengthily deciphered, in particular the question of their repertoire of action and the interactions between these groups, the Chilean State and the police forces. The third part is devoted to the way in which the recent past of Chile becomes the issue of speeches and mobilizations, and is closely interested in different days of commemoration. Finally, it examines the effects of police militarization on law enforcement, and on the representations of the world surrounding its professional practices
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Redéfinir la place de l’informel à Paris : la controverse sur les biffins et les « marchés de la misère » / Redefining the position of informal activities in Paris : the controversy about the biffins and the « misery markets »

Balan, Hélène 07 December 2016 (has links)
A Paris, il existe en marge des marchés aux Puces des zones de vente informelle réunissant des personnes en situation de précarité qui font commerce d'articles de récupération et, dans une moindre mesure, d'articles neufs. Face à la répression policière accrue dont elles font l'objet, un mouvement militant s'est constitué pour défendre le droit des vendeurs informels d'articles de récupération, les biffins, à occuper l'espace public. Parallèlement, le phénomène, souvent désigné par l'expression de « marchés de la misère », s'est étendu, gagnant des quartiers moins périphériques. L'approche retenue se situe à l'articulation entre action collective et action publique. La thèse retrace l'évolution des « marchés de la misère » et du mouvement de défense des biffins, tout en rendant compte de l'instauration de plusieurs dispositifs d'encadrement des biffins. Il s'agit de montrer comment le traitement politique de l'informalité donne lieu à une hybridation partielle de l'action publique à travers la controverse sur les biffins et les « marchés de la misère ». Dans ce contexte, le mouvement de défense des biffins est marqué par une fragmentation qui entrave sa montée en généralité. Il est traversé de conflits internes qui découlent du caractère partiel et partial de l'encadrement des biffins, mais qui, réciproquement, l'entretiennent. La redéfinition à la marge de la place des vendeurs de rue et récupérateurs informels que sont les biffins relève alors plus du registre de la régulation que de celui de l'alternative, dans un contexte où le recul des tolérances envers les activités informelles débouche une gestion incrémentale et semi-institutionnalisée au niveau local. / In Paris, there are, on the margins of the flea markets, some areas of informal street trade gathering people in precarious situations selling second-hand items and, to a lesser extent, new items. In face of the harsher repression they endure, a collective movement got formed to defend the right of the informal vendors selling second-hand items, the biffins, to occupypublic space. At the same time, the phenomenon, often qualified as « misery markets », has extended, spreading to less outlying areas. The approach focuses on the link between collective action and public action. The thesis relates the evolution of the « misery markets » and of the biffins' movement. It aims at showing how the political treatment ofinformality causes a partial hybridization of public action through the controversy about the biffins and the « misery markets ». In this context, the biffin's movement is marked by a division hindering its generalization. It is crossed by internal conflicts deriving from the partial and biased nature of the institutionnalization of the biffins' activities, but which, in turn, fuels this. The minor redefinition of the place of this informal street vendors and wastepickers is thus more a matter of regulation than of alternative, in a context where the reduction of police tolerances toward informal activities leads to an incremental and semiinstitutionnalized type of management, at the local level.
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"Le privé est politique !" : sociologie des mémoires féministes en France / “The personal is political !” : sociology of feminist memories in France

Charpenel, Marion 09 October 2014 (has links)
Cette thèse prend pour objet les évocations du passé par les militantes de la cause des femmes. Inspirée par les travaux de M. Halbwachs et par la sociologie de l’action collective, elle vise à comprendre comment des représentations partagées du passé peuvent émerger dans un espace aussi ouvert et pluriel que le mouvement féministe. A partir de récits de vie, d’entretiens projectifs, d’observations ethnographiques et d’archives écrites, la thèse montre que l’existence d’une mémoire collective féministe repose sur trois facteurs. Premièrement, il existe dans cet espace un consensus sur la nécessité de visibiliser les femmes dans l’histoire. Ce « devoir de mémoire » fournit aux militantes des raisons politiques d’actualiser régulièrement le passé par des actions collectives. Deuxièmement, au niveau mezzo des collectifs s’accordent sur des interprétations du passé au gré des débats politiques présents et des rapports de pouvoir internes. Eminemment conjoncturelles, ces convergences restent peu propices à l’élaboration d’une histoire officielle féministe. Troisièmement, au niveau micro les histoires personnelles de chaque militante donnent lieu à des récits comparables. L’affirmation selon laquelle « le privé est politique » permet l’existence d’une grille d’interprétation du passé commune centrée sur l’affirmation de soi comme sujet autonome. En effet depuis les années 1970 des pratiques de partage de vécus privés en collectif conduisent les militantes à exposer régulièrement leurs trajectoires au sein d’« espaces du dicible » féministes. C’est par ce processus d’encadrement réciproque des discours biographiques que se réalise une homogénéisation des souvenirs des militantes. / This thesis investigates the ways feminist activists evoke the past in present-day France. Drawing on Halbwach’s sociology of memory and on collective action theory, this work aims to shed light on how shared visions of the past can arise from a social movement as open and plural as the feminist one. Based on biographical and projective interviews, on ethnographic fieldwork and on written archives, this thesis endeavours to demonstrate that there are three main conditions that allow for the existence of a feminist collective memory. First, owing to a consensus within this space about the need to make women more visible in history, a feminist “duty to remember” gives political reasons for the activists to regularly enact the past through collective action. Second, at a meso level, feminist groups may agree on certain representations of the past depending on current political debates and on internal power relationships. However, these convergences are so context-sensitive that it prevents them from constructing a feminist “official history”. Finally, at a micro level, the personal stories of each militant are expressed in comparable accounts and narrative forms. It is the statement "the personal is political" that allows for a common interpretation of the past, hinging on the assertion of oneself as an autonomous subject. Indeed, since the 1970s, feminist movements have developed collective practices that have encouraged activists to regularly tell their biographical story within feminist “spaces of the speakable”. The thesis demonstrates that it is this process of mutual framing of biographical accounts that leads to the homogenization of the activists’ memories.
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Un nouvel esprit contestataire – La grammaire pragmatiste du syndicalisme d'action directe libertaire

Pereira, Irène 03 June 2009 (has links) (PDF)
Depuis les années 1990, on assiste, selon la littérature sociologique, à un renouveau de la contestation. Nous avons formulé l'hypothèse que ce renouveau serait marqué par un esprit pragmatiste. Pour approfondir cette hypothèse, nous avons effectué une enquête ethnographique dans deux organisations libertaires se référant au syndicalisme d'action directe, à savoir l'organisation anarchiste, Alternative Libertaire, fondée en 1991, et le syndicat Sud Culture Solidaires créé en 1996. <br />Nous nous sommes donnés comme objectif d'analyser les homologies existant entre la philosophie pragmatiste et les pratiques militantes au sein d'organisations se réclamant du syndicalisme d'action directe. <br />La mise en valeur de ces homologies, nous a permis de constituer une grammaire, au sens de la sociologie pragmatique, du syndicalisme d'action directe. <br />La construction de cette grammaire s'est effectuée en outre en dessinant une topographie de la gauche radicale aujourd'hui à partir des controverses entre les organisations que nous avons étudiées et d'autres groupes militants. Pour cela, nous avons étudié l'histoire des différents courants de la gauche radicale et en particulier des différents courants de l'anarchisme. Cela nous a conduit à distinguer trois grammaires principales à l'oeuvre dans la gauche radicale: une grammaire de la modernité – universaliste, humaniste et démocratique -, une grammaire socialiste fondée sur la lutte des classes et la dénonciation de l'exploitation économique et enfin une grammaire postmoderne qui s'appuie sur une prise en compte des revendications culturelles des minorités.
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Autonomie individuelle et action collective : la mise en forme du lien social dans le parti des Verts

Coton, Guillaume 23 May 2011 (has links) (PDF)
L'étude du parti Les Verts montre que créer du sens en commun, forger des identifications et intégrer les acteurs dans une même action collective peut être problématique. L'organisation, loin d'incarner une identité collective consensuelle, se présente plutôt comme le réceptacle d'un foisonnement d'actes identitaires. Ce rapport autonome au collectif revendiqué par les acteurs permet de comprendre que, s'il existe de multiples tentatives de régulation, on observe un déficit de règles légitimes. Dans cette négociation entre autonomie et engagement, le lien sociable instaure, au niveau des interactions, un cadre précaire mais efficace, dans lequel les acteurs coopèrent tout en faisant fi de leurs antagonismes. L'action collective fonctionne alors comme une dynamique qui, de la structuration organisationnelle jusqu'aux micro-ajustements des acteurs, tente de concilier les revendications individualistes et le souci d'efficacité, par un travail sur les formes du lien.
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De la gestion intégrée comme doctrine à l'intégration comme défi de gestion

Grandgirard, Agnès 19 January 2007 (has links) (PDF)
Les domaines de l'eau et des déchets sont des systèmes complexes qui ont connu de nombreuses mutations ces dernières années. Pour beaucoup, la gestion intégrée apparaît comme une solution miracle. Dans cette thèse, nous la considérons plutôt comme le symptôme d'une crise du système territorial existant, matérialisant sa difficulté à sortir d'une gestion « fluxiale » afin de gérer des enjeux plus complexes et davantage transverses. Cette crise se traduit par l'invention de nouveaux modèles d'action collective destinés à rendre possible une certaine « intégration ». Nous définissons l'action collective intégratrice comme une succession de cycles d'exploration / prescription, portant conjointement sur les savoirs et les relations. De leur côté, les modèles d'intégration sont constitués par la combinaison d'un ensemble d'outils et d'une structuration des relations entre acteurs. Nous défendons alors la thèse suivante : - Chaque modèle d'intégration participe ou est plus pertinent vis-à-vis d'une orientation de l'action collective (savoir/relation) et d'une finalité (exploration/prescription). Cependant, aucun modèle n'est parfait. - Le modèle d'intégration que nous avons développé (la Gestion Intégrée Départementalisée), bien qu'imparfait, participe à l'action collective intégratrice et possède une certaine pertinence pour ce faire. Nous illustrons ce cheminement théorique par l'analyse de la place de l'acteur Départemental dans le système territorial de la gestion de l'eau. Nous développons particulièrement l'exemple du Conseil Général du Bas-Rhin, ainsi que l'étude d'un nouvel outil : l'Observatoire de l'eau, à l'élaboration duquel nous avons contribué.
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Travailleurs informels en Argentine: de la construction d'identités collectives<br />à la constitution d'organisations ?

Busso, Mariana 17 July 2007 (has links) (PDF)
Cette thèse étudie le rapport entre les identifications sociales et les formes d`organisation de travailleurs des marchés de fruits et légumes, d'artisanat, et de vêtements et de produits divers à la ville de La Plata , Argentine, au début du XXIème siècle. La thèse décrit le réseau de dépendance où ces travailleurs s'insèrent; elle explicite les référentiels identitaires à partir desquels les individus se positionnent face à "autrui"; elle démontre que dans chaque type de marché prédominent des référentiels identitaires qui renvoient à des différents sphères qui s'articulent dans les marchés. Elle consigne les différentes formes d'organisation développées par les travailleurs. Elle démontre, à la fin, que les organisations qui sont porteuses de formes identitaires où les référentiels proviennent des sphères non strictement professionnelle sont celles qui ont obtenu la plus grande implication de la part des travailleurs.
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PUISSANCE DE L'ECOUTE FLOTTANTE DANS L'ACTION COLLECTIVE. Agencements organisationnels et communicationnels des activités d'information

Vacher, Béatrice 05 April 2013 (has links) (PDF)
Cette habilitation est une synthèse de mes travaux de recherche entamés il y a une vingtaine d'années ainsi que la présentation de nouveaux résultats. Ces derniers sont résumés par un ensemble de grilles d'analyse que je mets à l'épreuve de six terrains pour en cerner les potentiels d'innovation. En effet, depuis la thèse où je montrais le poids de tâches d'intendance dans les organisations, je soutiens aujourd'hui, grâce aux sciences de l'information et de la communication, à quel point ces tâches peuvent être facteur d'innovation selon l'écoute et le regard qu'on leur porte. Après avoir approfondi les phénomènes de coopération et de cloisonnement organisationnels à travers l'étude du décalage entre une gestion de l'information intentionnelle et sa réalisation, j'ai développé une analyse à la fois communicationnelle et organisationnelle des activités d'information. Il s'agit de prendre en considération la parole et l'écoute dans l'action collective comme articulation entre les niveaux quotidien, stratégique et politique. Je mobilise pour cela une méthodologie de type ethnographie de la communication et des organisations associant clinique et Grounded Theory. Je peux ainsi croiser des intentions, des réalisations et des justifications concernant des mises en place d'outillages informationnels. Cela ouvre à une théorie qui permet de cerner la cohérence entre des comportements individuels et des prescriptions associées à des jugements organisationnels. Cette théorie des rôles et des performances offre un point de vue communicationnel et organisationnel pour mieux comprendre l'insertion de l'action collective dans le monde économique et politique contemporain. L'action collective est en effet un ensemble inséparable de savoirs et de relations où intervient fortement le jugement : chacun agit en mobilisant ses connaissances tout en étant soumis au jugement d'autrui. Elle est ainsi chargé de prescriptions (et/ou de proscriptions) réciproques et forme un ensemble d'interprétations sous contraintes institutionnelles et culturelles, ce qui renvoie à la façon dont chacun justifie ses actes dans des rapports de légitimité. La dimension culturelle est cruciale et je la prends d'autant plus en considération depuis que j'habite en Espagne. La question de départ pour développer de nouveaux résultats semble simple, voire triviale : quel est le pouvoir des mots et surtout de l'écoute correspondante dans la sphère restreinte du travail ordinaire ? Cette question est en fait complexe car qui écoute, en particulier lorsqu'il s'agit d'une parole d'apparence anodine ? Ecouter, c'est prendre le risque de ne pas comprendre, c'est-à-dire accepter de laisser autrui prendre du pouvoir sur soi. L'écoute est problématique parce qu'elle est corporelle et, à ce compte, elle force le rapport au travail réel (au sens des ergonomes), historiquement laissé aux plus faibles. Comme l'information indisciplinée dont je traitais dans ma thèse, la parole et l'écoute ne se prédisent pas, elles engagent les personnes, elles perturbent un ordre qui se voudrait établi dans les normes. Cette approche est d'autant plus importante dans les contextes institutionnels et sociaux actuels : dans les organisations, chacun est soumis aux injonctions d'autonomie et de responsabilité en même temps qu'il doit prévoir et rendre compte de son travail dans des détails de plus en plus précis (mais pas toujours précisés). Par ailleurs, en partie sous prétexte de la puissance des technologies, les spécialistes des " petits boulots " ont disparu. Chacun s'attelle alors à " ranger, classer " sans pour autant toujours valoriser ces tâches qui donnent sens à l'action collective. Les individus se trouvent alors de plus en plus souvent en position schizophrène et en souffrance. La question de la reconnaissance dans ses trois dimensions (confiance en soi, estime de soi, respect de soi), en référence aux travaux d'A. Honneth, est centrale : qui suis-je pour autrui ? Qui est autrui pour moi ? Au-delà de la parole dans l'interaction, se pose la question de sa légitimité et de la place (sociale, institutionnelle, culturelle) de l'individu. Cette place n'est pas choisie, elle dépend de l'histoire. J'ai alors mis l'accent sur la reconnaissance comme capacité d'être au monde, telle que le propose Paul Ricœur : pouvoir dire, faire, raconter et être comptable de ses actes, ce qui ouvre à une capacité de recevoir, de reconnaître autrui et qui se concrétise par la gratitude. Elle relativise la quête incessante de disponibilité qui, elle, se manifeste par une réactivité toujours plus vive, une flexibilité et une mobilité sans limite. J'observe ainsi les signes ambivalents des organisations contemporaines comme le surmenage associé au plaisir autant qu'à des malaises mal reconnus dans la mesure où ils s'expriment de façon corporelle. Sur mes terrains, ni la taille, ni le métier, ni les inscriptions sociales et politiques n'expliquent ces mélanges ambigus de plaisir et de malaise. En revanche, écouter les points de vue sur les situations vécues est riche d'enseignement : l'organisation n'est en rien univoque mais dépend de l'interprétation dont elle fait l'objet et notamment de la façon dont chacun, selon sa place, met en place et mobilise les instruments de gestion. Je considère alors ces derniers comme des artefacts communicationnels et informationnels, à savoir des objets et symboles ayant la double particularité d'augmenter les capacités de l'ensemble dans lequel ils s'insèrent et d'en transformer l'état et le fonctionnement. A l'instar de Michèle Lacoste, je remarque que ces artefacts sont non seulement fonctionnels (rendre compte, prévoir, juger, cadrer) mais aussi relationnels (négocier, discuter, faire des confidences, raconter, facteur d'émotions plus ou moins partagées, etc.). Apparaît alors l'importance de l'écoute " flottante " dans l'action collective, c'est-à-dire lorsque l'attention est portée sur qui parle et dans quelles situations et non pas sur ce qui est dit. L'étudier, c'est repérer les activités d'information (l'action mais aussi son potentiel et ses alternatives) pour s'intéresser ensuite aux cadres communicationnels et organisationnels ainsi qu'aux contextes correspondants. Le cadrage communicationnel consiste à mettre en évidence des rôles clés, plus ou moins tournés vers le comptable (faire ou montrer) ou le racontable (socialiser ou rassurer), l'action (faire et socialiser) ou la preuve (montrer et rassurer). Le cadrage organisationnel permet de dévoiler quels outils de gestion sont plus ou moins mobilisés, comment et par qui. Les cadres rendent ainsi compte de la façon dont les individus au travail considèrent les activités des autres, les ressources qui les entourent et l'organisation dont ils font partie. Une triple mise en contexte rend ensuite possible de comprendre (ou au moins de tenter de comprendre) la compatibilité ou non des points de vue des protagonistes sur les terrains : institutionnelle (position hiérarchique et poids de certains critères d'évaluation par rapport à d'autres), rhétorique (évolution potentielle des énonciations qui sont de véritables innovations dans le contexte culturel occidental) et culturelle (tenter de comprendre le poids des évidences pour envisager les possibilités de réalisation de ces innovations). Ce repérage d'activités d'information suivi des cadrages et mises en contexte montrent que l'innovation organisationnelle a lieu lorsque se déploie une capacité de reconnaissance mutuelle. Cette dernière se manifeste par une marque de gratitude quel que soit le niveau hiérarchique et correspond à l'écoute flottante. Elle permet que manutention de l'information et bricolage organisationnel soient acceptés comme incontournables et perçus comme autant d'indices de changements potentiels. L'évolution s'effectue alors à travers une remise en cause des artefacts informationnels et communicationnels au premier rang desquels se trouvent les instruments de gestion. On remarquera que cette reconnaissance mutuelle n'est pas efficace en termes d'innovation si elle est déployée uniquement entre personnels subalternes. Sa force tient dans sa répartition équilibrée sur la ligne hiérarchique comme l'illustrent les terrains présentés dans le chapitre résultats. En somme, pour rendre effective l'innovation à base de routine, une proposition émerge à partir des résultats, celle de penser l'action collective au niveau stratégique et gouvernemental sous forme de quelques proscriptions plutôt que de multiplier les prescriptions qui, trop nombreuses, ne peuvent être que contournées et perdent alors toute valeur. La distinction entre proscription et prescription tient à l'énonciation : la proscription est une loi énoncée par l'interdit alors que la prescription est une norme de droit énoncée de façon positive en relation aux devoirs. L'interdiction a ceci d'intéressant par rapport à une énumération de droits et de devoirs : elle est à la fois un cadre structurant pour se préserver de l'arbitraire de l'autre et une incitation à inventer les actions positives. Les terrains présentés montrent par exemple que les quatre cas innovants sont tenus par une interdiction, celle de voir disparaître l'essentiel de leur travail. Ces grilles et l'apport de la reconnaissance par l'écoute " flottante " méritent d'être complétés, critiqués et mis à l'épreuve de nouveaux terrains opérationnels. Mes résultats posent en effet au moins trois autres questions à traiter de façon complémentaire : celle des différences hommes - femmes au travail, celle de la place des TIC dans le cadre des organisations et celle des nouvelles formes de précarité organisationnelle.
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Ethnographies de la gestion de l'eau à Tuti (Khartoum, Soudan) et Cano de Loro (Carthagène, Colombie) : histoire, localité et politique dans une perspective d'anthropologie urbaine comparée / Ethnographies of water management in tuti (Khartoum, Sudan) and Caño de Loro (Cartagena, Colombia) : comparing history, locality and politics in urban anthropology

Arango, Luisa 27 November 2015 (has links)
Au début du XXe siècle, un modèle centralisé est adopté pour l’approvisionnement en eau dans de nombreuses villes, dont Carthagène (Colombie) et Khartoum (Soudan). Ainsi, le réseau hydrique devient une technologie politique et un marqueur de la spatialité et des modes de vie urbains pour différents acteurs (administrateurs, techniciens et citadins). L’analyse comparée des stratégies d’accès, des usages quotidiens et de l’imaginaire lié à l’eau de deux populations urbaines et insulaires – Caño de Loro (Carthagène) et Tuti (Khartoum) – permet d’aborder la complexité des villes contemporaines. Dans la première partie, le réseau hydrique est restitué dans l’histoire de chaque ville où sa mise en place repose sur le renforcement ou l’émergence de certains rapports de pouvoir et sur une transformation dans la conception de la nature. Ce caractère relationnel et politique du réseau ouvre la voie, dans une deuxième partie, à l’analyse de la matérialité de l’eau et ses échanges comme producteurs de « localités » particulières au sein de l’espace urbain. L’analyse des relations entre sphères publiques et privées par le biais de la distribution de l’eau amène à discuter la pertinence de la notion de « gestion collective » des ressources en ville. La troisième partie aborde les mécanismes mobilisés par différents acteurs dans les projets de planification urbaine pour négocier leur marge d’action sur l’eau et la terre. Elle met en lumière la dimension politique des catégories d’appartenance et le pouvoir transformateur des actions collectives et individuelles dans des situations où la gestion des ressources est traversée par de logiques individuelles, locales, nationales et globales. / At the turn of the twentieth century, numerous cities such as Cartagena (Colombia) and Khartoum (Sudan), adopted a centralized technical and administrative model for the management of drinking water. Associated since its construction to planned urban development projects, the water network constitutes a political technology and becomes a landmark of urban spatiality, for politicians as well as for technicians and urban dwellers. The compared analysis of access strategies, daily usage, and the role of water in the imagination of two populations with an ambiguous urban status – Caño de Loro (Cartagena) and Tuti (Khartoum) – allows us to approach the social complexity of contemporary cities in the South. The comparison supposes a reflexive orientation that leads us, over and beyond the socio-political dynamics of each context, to critically consider our categories of analysis. In the first part the water network is contextualized in the history of each city, where its recent apparition and setting up rests upon the reinforcement or creation of dense power relations, as well as a new conception of nature, particularly of water. Such relational and political features lead to, in the second part, an understanding of how the materiality of water and its sharing produces particular localities within the urban space. Therefore, the analysis of relations between public and private spheres through everyday water exchanges lets us discuss the relevance of the notion of “collective management” of resources in Cartagena and Khartoum. The third part considers the mechanisms draw on by different actors within the particular context of urban planning to negotiate their margin of action on land and water. It highlights the political dimension of identity categories as well as the transformative power of individual and collective actions in situations where resource management is crossed with individual, local, national, and global logics at the same time.
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Social capital, trust and provision of local public goods / Capital social, confiance et fourniture de biens publics locaux

Sene, Omar 28 November 2013 (has links)
Le but principal de la présente thèse est d'étudier le rôle du capital social dans la capacité des communautés locales à entreprendre une action collective et à produire des biens publics locaux par eux-mêmes. Nous étendons la portée des études existantes dans les pays en développement. L'analyse est effectuée en utilisant deux approches distinctes. La première approche utilise un mélange original d'enquêtes et de données expérimentales sur la confiance de quatre villages au Sénégal pour évaluer la capacité de la confiance de prévoir la participation à la fourniture de biens publics locaux. Les résultats montrent que la confiance, tel que mesurée par les questions de l'enquête, a une faible pouvoir prédictif, alors que les résultats d'une mesure expérimentale de confiance sont bien meilleurs prédicteurs de la production de biens publics. La seconde approche consiste à enquêter sur l'impact causal de la confiance dans la qualité des biens publics produits au niveau du district en Afrique. Nous utilisons les données Afro-baromètre pour tester le rôle du capital social et les divisions ethniques dans l'accès aux soins de santé de base et à une scolarisation. Nous contournons les problèmes de la causalité inverse entre la confiance et la qualité des biens publics, et de variables omises en raison de tri ethnique endogène par l'utilisation de données historiques sur les modes de fonctionnement des groupes ethniques en Afrique sub-saharienne. Les résultats que notre mesure de confiance locale (utilisé comme indicateur de capital social) a impact causal sur la qualité de la santé et de la qualité des écoles en Afrique. / The main purpose of the present dissertation is to study the role of social capital in the capacity of local communities to undertake collective action and to produce local public goods by themselves We extend the scope of existing studies encompass in developing countries. The analysis is carried out using two distinct approaches. The first approach uses an original mixture of survey and experimental data on trust from four villages in Senegal to assess the capacity of trust to predict participation in provision of local public good. The results show that trust, as measured by survey questions, has poor predictive power, while the results from a simple experimental measure of trust are much better predictors of public-goods production. The second approach consists in investigating the causal impact of trust in the quality of public goods produced at district level in Africa. We use Afro-barometer data to test the role of social capital and ethnic divisions in determining access to basic health care and schooling. We skirt any reverse-causality problems between trust and the quality of public goods, and omitted-variable bias due to endogenous ethnic sorting, by the use of historical data on the settlement patterns of ethnic groups in Sub-Saharan Africa. Our measure of local trust (used as an indicator of social capital) is shown to have a causal impact access on quality of health and quality of schools in Africa.

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