Spelling suggestions: "subject:"anorexie mentale."" "subject:"anorexies mentale.""
21 |
Examen des trajectoires de rétablissement chez les adolescentes atteintes d'anorexie mentaleBernard, Catherine 13 December 2023 (has links)
L'anorexie est un trouble de santé mentale complexe touchant principalement les adolescentes et les jeunes femmes. Ce trouble est considéré comme la troisième maladie chronique la plus fréquente chez les 15-19 ans. La prévalence plus élevée chez les adolescentes s'avère particulièrement préoccupante, considérant l'importance des conséquences physiques, psychologiques et financières qui découlent de cette maladie. L'hétérogénéité des caractéristiques des adolescentes présentant une anorexie mentale ressort depuis plusieurs années dans la littérature, notamment sur le plan affectif et comportemental (Hodge, Meilleur, Taddeo & Frappier, 2019; Lavender et al., 2013; Westen & Harnden-Fischer, 2001; Wildes et al., 2011). L'hétérogénéité se reflète également dans les trajectoires de rétablissement de la maladie qui fluctuent de manière importante selon l'individu touché (American Psychiatric Association, 2013). L'étude des trajectoires de rétablissement ainsi que leur caractérisation constituent un intérêt récent partagé parmi la communauté scientifique, afin de mieux comprendre les particularités des trajectoires, ajuster les soins offerts et favoriser un meilleur pronostic (Berona, Richmond & Rienecke, 2018; Espel-Huynh et al., 2020 ; Lebow et al., 2019). À ce jour, le poids constitue la variable de prédilection sur laquelle reposent les trajectoires de rétablissement (Berona, Richmond & Rienecke, 2018; Lebow et al., 2019; Makhzoumi et al., 2017; Wade et al., 2020). Or, l'évolution du poids ne permet pas de brosser un portrait complet de l'évolution de la maladie qui se définit par différents autres symptômes. Ainsi, c'est dans ce contexte que la présente étude s'intéresse à documenter et caractériser les trajectoires de rétablissement chez les adolescentes atteintes d'anorexie mentale selon trois marqueurs de rémission : le poids, la restriction alimentaire et l'exercice physique excessif. Trois trajectoires de rétablissement distinctes ont été trouvées à partir de la modélisation semi-paramétrique basée sur l'approche des trajectoires par groupe chez un échantillon de 126 adolescentes. Le premier groupe est caractérisé par un indice de masse corporelle initialement faible et une réponse rapide à l'intervention sur les trois marqueurs de rémission. Le deuxième groupe se comporte de manière similaire qu'au premier groupe, à l'exception d'un indice de masse corporelle plus élevé en début d'intervention. Le troisième groupe est caractérisé par un indice de masse corporelle initialement modéré et une absence de réponse à l'intervention. En ce qui a trait aux prédicteurs des trajectoires, seul le type de traitement (hospitalisation vs traitement à l'externe) diffère significativement entre les trois groupes. En effet, les groupes ne se distinguent pas sur l'ensemble des variables sociodémographiques et psychologiques mesurées. Ainsi, il s'avère pertinent d'étudier d'autres types de variables pour les études futures, tels que les variables familiales et celles liées à l'intervention. Dans leur ensemble, les résultats démontrent l'hétérogénéité des trajectoires de rétablissement chez les adolescentes atteintes d'anorexie mentale. En plus, l'intégration de plusieurs marqueurs de rémission a permis d'établir un portrait plus complet de l'évolution des symptômes de l'anorexie mentale.
|
22 |
Approche de l'analyse par réseau des manifestations cliniques et personnologiques d'adolescents atteints d'anorexie mentaleLessard, Catherine 31 October 2024 (has links)
L'anorexie mentale (AN) est un trouble des conduites alimentaires qui se manifeste le plus souvent à l'adolescence. C'est une maladie grave en raison de l'importance des conséquences physiques, cognitives, psychologiques, psychosociales et financières qui en découlent, mais également en raison des taux de mortalité élevés qui l'accompagnent. La nosographie de l'AN s'inscrit actuellement dans l'approche catégorielle du *Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux* (DSM-5). Cette classification repose essentiellement sur la présence de symptômes alimentaires et reconnait deux types d'AN, soit le type restrictif et le type accès hyperphagique/purgatif. Cependant, cette classification présente certaines limites, par exemple, par son manque de considération développementale des symptômes alimentaires. Afin de pallier ses limites, divers modèles de classification ont émergé pour mieux considérer la complexité des troubles des conduites alimentaires. Le récent modèle de conceptualisation de l'AN basé sur l'approche innovante de l'analyse par réseau vise à étudier les symptômes centraux impliqués dans l'évolution et la persistance du trouble et ainsi à fournir une compréhension plus approfondie de la maladie ainsi que des variables cliniques spécifiques à l'AN. Cette approche peut donc mettre en lumière des cibles d'intervention pertinentes dans le traitement de la maladie. À ce jour, aucune étude ne s'est intéressée à l'inclusion des traits de personnalité dans l'analyse par réseau chez une population adolescente souffrant d'AN, et ce, bien que de plus en plus d'études suggèrent que les traits de personnalité sont impliqués dans l'étiologie, l'expression symptomatique et le maintien des troubles des conduites alimentaires. Ainsi, c'est dans ce contexte que la présente étude s'intéresse à documenter la relation entre les symptômes spécifiques et comorbides à l'AN, en incluant les traits de personnalité, dans un échantillon d'adolescents souffrant d'AN, en appliquant l'approche de l'analyse par réseau. Deux cent quarante-trois patients souffrant d'AN (92,6 % de filles), âgés de 12 à 17 ans (âge M = 14,7 ± 1,4), ont été recrutés dans cinq centres de santé universitaires de la province de Québec, au Canada. Lors de leur admission, ils ont rempli des questionnaires, soit le *Eating Disorder Inventory-3* (EDI-3) pour les symptômes spécifiques aux troubles des conduites alimentaires, le *Multidimensional Anxiety Scale for Children* (MASC) pour les symptômes d'anxiété, le *Children's Depression Inventory 2* (CDI 2) pour les symptômes dépressifs, et le *Millon Adolescent Clinical Inventory* (MACI) pour les traits de personnalité. Toutes ces variables ont été incluses dans une analyse par réseau. Dans l'ensemble, les résultats révèlent que les traits de personnalité liés à la propension consciencieuse, à l'affectivité négative ainsi qu'au détachement sont des nœuds centraux du réseau. Parmi les symptômes spécifiques aux troubles des conduites alimentaires, la recherche de la minceur a été identifiée comme le nœud le plus central, suivi de l'aliénation personnelle, de l'ascétisme et de la dysrégulation émotionnelle. En ce qui concerne les symptômes comorbides, ce sont les symptômes dépressifs qui présentent la centralité la plus élevée. Les résultats de ce mémoire mettent donc en avant l'importance de tenir compte des symptômes et traits qui vont au-delà des symptômes alimentaires. Ils soulignent la pertinence d'accorder une attention particulière aux symptômes dépressifs ainsi qu'à la personnalité dans la classification de l'AN et dans la pratique clinique. D'ailleurs, ce mémoire supporte la pertinence de poursuivre les recherches afin de mieux saisir les relations temporelles entre la pathologie alimentaire, les symptômes comorbides, la personnalité et la réponse au traitement à l'aide d'études prospectives et de trajectoires.
|
23 |
Identification et description de différents profils familiaux chez les familles d'adolescentes présentant une anorexie mentaleBlier, Christina 16 December 2024 (has links)
Cette étude vise à identifier et à décrire différents profils chez les familles d'adolescentes présentant une anorexie restrictive. À titre exploratoire, l'étude vise également à tenter d'établir s'il y a une relation entre la sévérité des profils cliniques et la sévérité du trouble des conduites alimentaires tel qu'évalué par l'IMC. L'étude repose sur une analyse secondaire des données de l'étude1 de Pauzé et al. (2011) et a été réalisée auprès de 181 adolescentes (âgées entre 12 et 17 ans) présentant une anorexie mentale admises dans une des cliniques spécialisées des troubles des conduites alimentaires entre 2006 et 2015. Résultats : Les résultats de notre étude ont permis d'identifier trois sous-groupes de familles. Le premier sous-groupe se caractérise par des problèmes concernant l'engagement relationnel et la qualité de la communication entre les membres de la famille et des relations jeunes-parents difficiles. Il est à noter que ce sous-groupe ne représente que 6,1% de l'échantillon. Le second sous-groupe se caractérise quant à lui par une distance relationnelle entre les membres de la famille, et ce, de façon marquée entre les adolescentes et leurs parents. Ce sous-groupe représente 27,6% de l'échantillon. Enfin, le troisième sous-groupe de familles semble présenter un fonctionnement normal selon les résultats aux questionnaires utilisés. Ce sous-groupe représente deux familles sur trois (66,3%). Enfin, il ne semble pas y avoir de relation entre la sévérité des profils cliniques des familles et la sévérité du trouble des conduites alimentaires telle que mesurée par l'indice de masse corporelle. Ces résultats suggèrent la pertinence de développer des interventions différenciées en fonction des profils familiaux et axées sur l'implication et le soutien des familles. Mots-clés : Anorexie mentale, Troubles des conduites alimentaires, Fonctionnement familial, Profils familiaux, Adolescentes.
|
24 |
Troubles de la personnalité et troubles des conduites alimentaires : modèles théoriques et réalité cliniquePham-Scottez, Alexandra 14 September 2012 (has links) (PDF)
Les définitions et les critères diagnostiques des classifications internationales pour les troubles des conduites alimentaires (TCA) et les troubles de la personnalité (TP) et leurs modalités d'évaluation sont d'abord rappelées. Les études empiriques concernant la comorbidité entre TP et TCA sont ensuite résumées : les données de prévalence de la comorbidité entre TP et TCA - le retentissement de la comorbidité avec un TP sur la présentation clinique du TCA - les travaux portant sur l'impact du TP sur le devenir du TCA. Les principaux modèles théoriques de comorbidité entre TP et TCA sont exposés, avec les études empiriques en faveur ou en défaveur de l'un ou l'autre de ces modèles. Les prises en charge spécifique des patients ayant un TCA et un TP comorbide sont détaillées. Nous clôturons les aspects théoriques concernant les TP et les TCA, en abordant une comorbidité très fréquente chez les TCA, la comorbidité avec un TP Borderline. Dans la dernière partie, nous présentons deux études que nous avons menées sur ce sujet : la première étude porte sur 100 patientes adultes hospitalisées consécutivement dans une unité spécialisée TCA, et chez qui les diagnostics standardisés de TP et l'évaluation des traits de personnalité ont été réalisés - la deuxième étude procède à l'inverse ; les TCA ont été diagnostiqués sur 85 patients adolescents ayant un TP Borderline, et le groupe avec TCA est comparé au groupe sans TCA. Pour terminer, nous discutons les résultats obtenus dans le contexte de la littérature internationale, nous évoquons la poursuite de nos travaux et les perspectives de recherche dans ce domaine
|
25 |
Troubles de l'image du corps et troubles psychologiques associés dans l'anorexie mentale : mécanismes sous-jacents et proposition de régulation par les activités physiques adaptéesMoscone, Anne laure 04 June 2013 (has links) (PDF)
Ce travail doctoral propose d'étudier les troubles de l'image du corps et les troubles psychologiques associés, chez des patientes anorexiques, comparées à des femmes sans trouble du comportement alimentaire (TCA), et d'examiner l'impact des facteurs socioculturels sur l'émergence de ces troubles, ainsi que l'influence d'un programme d'activés physiques adaptées (APA) sur leur régulation. L'étude 1 indique que l'insatisfaction corporelle des femmes sans TCA augmente significativement en fonction de l'âge et de la corpulence, démontrant de l'importance de l'image du corps sur la santé mentale des femmes dans nos sociétés occidentales. L'étude 2 montre que les patientes anorexiques ont une insatisfaction corporelle significativement plus importante, des scores d'anxiété physique sociale et de dépression significativement plus élevés, ainsi que des scores d'estime de soi globale et de soi physique globale significativement plus faibles que les femmes sans TCA, traduisant la coexistence de troubles psychologiques chez les patientes anorexiques. L'étude 3 révèle que les mécanismes de comparaison sociale et d'internalisation des messages sociaux sont significativement plus activés chez les anorexiques comparées aux femmes sans TCA. Toutefois, il apparaît qu'une amorce " idéal de minceur " n'a aucun effet significatif sur l'insatisfaction corporelle et la silhouette idéale, chez les deux groupes. Enfin, l'étude 4 montre que, même si le programme d'APA ne permet pas de réguler les troubles de l'image du corps et les troubles psychologiques, il n'interfère pas négativement dans le traitement thérapeutique de l'anorexie mentale. Ces différents résultats sont ensuite discutés, et des perspectives de recherche sont proposées.
|
26 |
Difficultés socio-affectives dans l'anorexie mentale : impact sur la sévérité du trouble et comparaison avec le syndrome d'AspergerCourty, Annaïg 23 September 2013 (has links) (PDF)
Cette recherche porte sur l'impact et la caractérisation des difficultés socio-affectives dans l'anorexie mentale (AM). Les difficultés intéroceptives et introspectives, telles qu'appréhendées par des mesures d'alexithymie, pourraient être liées à la sévérité des tableaux cliniques des AM et impacter non seulement leur état somatique mais également leur fonctionnement interpersonnel. Par ailleurs l'alexithymie et l'évitement social sont des déficits retrouvés dans les troubles du spectre autistique. L'Institut de Psychiatrie de Londres a d'ailleurs proposé un modèle mettant en cause un partage d'endophénotypes entre ces troubles et l'anorexie mentale qui rendrait compte de leur chevauchement phénotypique. Le manque de flexibilité et de cohérence centrale font l'objet d'une littérature grandissante et semblent bien être commun aux deux pathologies. Des difficultés socio-affectives communes sont aussi discutées, mais encore peu étudiées. Un axe de notre travail a été d'étudier les liens entre l'alexithymie, les facteurs cliniques (e.g âge de début, durée d'évolution, nombre de rechutes, évolution de l'état globlal) et l'anxiété sociale en prenant en compte d'éventuels facteurs de confusion mis en cause dans la littérature (état nutritionnel,, affects anxio-dépressifs). Le deuxième axe de notre travail a porté sur la caractérisation du chevauchement existant entre les troubles du spectre autistique et l'anorexie mentale en comparant les profils socio-affectifs d'anorexiques et de personnes atteintes du syndrome d'Asperger. Pour répondre au premier axe de recherche, nous avons réalisé deux études : une 1ère auprès de 60 patientes ; une 2ème auprès de 213 patients. Les sujets des deux études étaient des patients hospitalisés pour un épisode d'anorexie dans une unité spécialisée dans la prise en charge des troubles des conduites alimentaires. La première étude a porté sur une population homogène d'adolescentes anorexiques, malades depuis moins de 3 ans et toutes hospitalisées dans le même centre parisien. La participation à la deuxième étude a été proposée à tous les patients âgés de 13 à 65 ans hospitalisés pour un épisode d'anorexie au sein de 11 services spécialisés en France. Pour les deux études, nous avons utilisé les scores à des instruments psychométriques mesurant l'alexithymie (TAS-20 ou BVAQ), la symptomatologie alimentaire (EDI, ou EDE-Q et EAT) et les affects anxio-dépressifs (SCL-90 ou HAD). L'état global des patients, l'anxiété et l'évitement social ont été évalués lors d'entretiens semi-structurés (respectivement Morgan et Russell, LSAS). De ces deux études, il ressort que l'alexithymie semble jouer un rôle péjorant, non seulement sur les symptômes alimentaires, mais également sur l'évitement social. L'impact de l'alexithymie existe au-delà de l'effet de l'état nutritionnel et des affects dysphoriques. Le fonctionnement alexithymique semble par ailleurs influencer négativement l'évolution de l'état clinique des personnes ayant nécessité une hospitalisation pour anorexie mentale dans une unité spécialisée. Pour répondre à notre deuxième axe de recherche, nous avons réalisé une étude psychométrique comparative auprès de 15 personnes présentant un Syndrome d'Asperger, 15 anorexiques et deux groupes de témoins appariés à chaque groupe clinique. Nous avons utilisé des entretiens semi-structurés pour confirmer les diagnostics du Syndrome d'Asperger et d'AM (ADOS et MINI). Les participants ont complété des échelles d'alexithymie (BVAQ), de traits autistiques (AQ), d'empathie (IRI, EQ), de dépression (BDI) ainsi que de symptomatologie alimentaire (EAT). Cette étude comparative montre que les anorexiques se rapprochent des personnes souffrant du Syndrome d'Asperger en ce qui concerne l'alexithymie et certains traits autistiques, notamment cognitifs. (...)
|
27 |
Les parents d'adolescents hospitalisés pour anorexie mentale : expérience d'aidant et émotion expriméeBlondin, Soline 08 1900 (has links)
No description available.
|
28 |
Caractérisation et remédiation des difficultés cognitives et émotionnelles dans l’anorexie mentale : une objectivation est-elle possible ? / Characterisation and remediation of cognitive and emotional difficulties in anorexia nervosaMaria, Anne-Solène 28 November 2014 (has links)
L’anorexie mentale (AM) est une pathologie psychiatrique caractérisée par sa gravité et la sévérité de son pronostic. A ce jour, si une approche pluridisciplinaire et multifocale est privilégiée pour prendre en charge les patients, il n’en demeure pas moins qu’aucun traitement n’a démontré sa supériorité chez l’adulte. Des avancées récentes dans le domaine des neurosciences cognitives et affectives ont permis d’ouvrir la voie au développement de nouvelles modalités thérapeutiques. Ainsi, la thérapie de remédiation cognitive (CRT) a été adaptée à l’AM par l’équipe du Pr. Tchanturia. Cette approche se base sur les difficultés cognitives mises en évidence chez ces patients (notamment le manque de flexibilité et de cohérence centrale) et propose leur remédiation par une approche courte, motivationnelle et décentrée des problématiques alimentaires, de manière complémentaire aux soins habituels. Plusieurs études ont été menées sur les apports de la CRT et soulignent son intérêt dans l’amélioration de certains critères cognitifs ainsi que sa bonne acceptabilité. L’essai clinique randomisé Trecogam développé par notre équipe avait pour objectif l’adaptation en français de la CRT dans l’AM ainsi que son évaluation en comparaison à une thérapie « contrôle » appelée PER (Personnalité-Emotions-Relations) axée sur les difficultés socio-émotionnelles mises en évidence dans l’AM. La partie expérimentale de ce travail de thèse s’inscrit dans le cadre de cette étude plus large. Soixante-quatre patientes hospitalisées pour AM sévère ont été recrutées dans 4 hôpitaux parisiens et randomisées dans l’un ou l’autre des bras de traitement. Le fonctionnement cognitif et émotionnel ainsi que la sévérité clinique ont été évalués avant et après la prise en charge. Ce travail s’organise donc autour de deux axes. Dans un premier axe ciblant le fonctionnement cognitif, nous nous sommes tout d’abord intéressés au développement et à l’étude de versions alternatives aux évaluations neuropsychologiques fréquemment employées dans le cadre de l’évaluation de la CRT, afin de contrôler l’effet d’apprentissage. Une seconde étude avait pour objectif d’évaluer les apports de la CRT sur le fonctionnement cognitif objectif et auto-rapporté, en comparaison à une thérapie basée sur les émotions et relations interpersonnelles (PER). Le second axe de ce travail concerne les difficultés émotionnelles dans l’AM. Une première étude a permis la validation d’un instrument de mesure de l’Intelligence Emotionnelle Perçue (IEP) dans un échantillon de 824 jeunes adultes issus de la population générale et la caractérisation des difficultés rencontrées par les patientes souffrant d’AM comparativement à ces données normatives. Une seconde étude a concerné l’évaluation des apports de la PER sur les dimensions de l’IEP et sur les symptômes anxio-dépressifs, en comparaison à la CRT. Sur le plan méthodologique, ce travail a permis de mettre à disposition des cliniciens-chercheurs des outils d’évaluation fiables, tant concernant le fonctionnement cognitif (versions alternatives au Brixton et à la Figure de Rey) qu’émotionnel (Trait Meta-Mood Scale). Concernant l’efficacité thérapeutique des approches testées, nos résultats ne mettent pas en évidence de supériorité de l’une ou l’autre sur les variables théoriquement ciblées. Cependant, nous faisons le constat d’une bonne acceptabilité de la CRT et de la PER ainsi que d’une satisfaction importante de la part des patientes, et faisons l’hypothèse qu’ils pourraient constituer de bons leviers thérapeutiques dans un parcours de soins pour AM. Ce travail a également nourri des réflexions concernant les potentielles améliorations pouvant être apportées à ces programmes. / Anorexia Nervosa (AN) is a complex and difficult-to-treat illness characterised by the severity of its prognosis. There is growing evidence suggesting that some cognitive difficulties (poor set-shifting, lack of central coherence) may be critically involved in the development and maintenance of AN. Studies in schizophrenia showed that it is possible to translate evidence-based research into clinical practice and to improve neuropsychological and cognitive functioning using Cognitive Remediation Therapy (CRT). CRT for AN was developed by Pr Tchanturia and colleagues to address the AN patients’ thinking styles. Rather than targeting eating symptoms, CRT is designed to encourage the patients to reflect on and try to modify their information-processing styles and behaviors, by using simple cognitive exercises, delivered in a motivational style. To date, studies on CRT for AN showed some improvements in cognitive functioning but also a good acceptability. The aims of the randomized controlled trial Trecogam were to adapt CRT for AN in French, then to compare its effectiveness with a sham therapy. The sham therapy has been designed to match the CRT format: an individual manualized therapist-led 10-sessions program (2 sessions/week). It avoids set-shifting and central coherence training but rather taps 3 domains: emotional expression and recognition, personality exploration and interpersonal functioning (PER: Personality – Emotions – Relationships). We recruited 64 AN inpatients in 4 specialized care units (Parisian area); they were randomized in CRT or PER arm. Clinical status, cognitive and socio-emotional functioning were assessed before and after intervention. Our first line of research (two studies) concerned cognitive functioning. First, in order to control for learning effects, we developed and explored, in the entire AN sample, alternative versions of neuropsychological tests that are widely used in the context of the evaluation of CRT. The aim of the second study was to assess the contribution of CRT (relative to the PER) on objective and subjective cognitive functioning. Our second line of research (two studies) concerned emotional difficulties in AN. A first study was conducted in a general sample of 824 young adults to validate a measure of Perceived Emotional Intelligence (PEI): the Trait-Meta-Mood-Scale (TMMS). The TMMS was completed by the AN patients and this study allowed to further characterize their emotional difficulties, in comparison with our normative sample. In a second study, we explored contributions of the PER intervention (versus the CRT) on the PEI dimensions and anxio-depressive symptoms. From a methodological perspective, this work helped to provide reliable measures of cognitive (alternative versions of Brixton task and Rey Complex Figure) and emotional functioning (TMMS). Regarding the interventions (CRT and PER), our results do not show superiority of one over another on our variables of interest. However, we observed a good retention and acceptability of both interventions, and an important satisfaction from patients’ perspective. We believe that they could be useful first steps and complementary approaches to the treatment as usual of patients with severe AN. We also discuss future potential improvements of these interventions.
|
29 |
Altérations périphériques et centrales dans un modèle murin de restriction alimentaire chronique : rôle de la ghréline / Peripheral and central alterations in a chronic model of food restriction : role of ghrelinMéquinion, Mathieu 30 October 2014 (has links)
La restriction alimentaire chronique correspond à un des troubles du comportement alimentaire observé en particulier dans l’anorexie mentale (AN) de type restrictif, pathologie qui touche essentiellement les adolescentes et les jeunes femmes. En plus de ce comportement restrictif, une activité physique importante est observée chez un grand nombre de patientes (40 à 80% des cas). Cette maladie se traduit par de nombreuses altérations physiologiques comme des perturbations neuroendocrines, métaboliques, osseuses (ostéopénie, ostéoporose) et ce quelle que soit la cause psychiatrique qui a conduit au développement de ce comportement. De plus, de nombreux arguments suggèrent que l’AN pourrait être considérée comme un trouble « addictif » qui se manifesterait par une addiction à la perte de poids et/ou à la restriction alimentaire ou encore à l’activité physique suggérant une altération du système dopaminergique de récompense. Ainsi, quelles que soient les origines de la maladie, l’AN entraîne des perturbations périphériques et centrales susceptibles d’être impliquées dans une première phase dite « d’adaptation » permettant aux malades de survivre à ces conditions drastiques. Les patients peuvent par la suite tomber dans une seconde phase de « chronicisation » dans laquelle ces mêmes facteurs pourraient être responsables de la dégradation de l’état des malades et conduire, dans les cas les plus graves d’épuisement, à la mort.Notre étude a comme pivot la ghréline, hormone orexigène, dont les concentrations plasmatiques sont augmentées significativement chez les patients anorexiques. Sécrétée principalement en périphérie par les cellules de l’estomac, elle va cibler plusieurs organes aussi bien périphériques que centraux. En particulier, au niveau périphérique, cette hormone agit au niveau du foie dont la principale fonction connue est le maintien de l’homéostasie glucidique. Elle agit également au niveau du tissu adipeux qui est alors stimulé, favorisant ainsi sa croissance avec un stockage des réserves et au niveau musculaire en entrainant entre autre une diminution des réserves de triglycérides. Au niveau du système nerveux central, parmi les sites d’action de la ghréline, on trouve les structures impliquées aussi bien dans le contrôle, qualifié d’homéostatique, de la prise alimentaire représenté par l’hypothalamus, que dans le contrôle, dit hédonique (motivation/récompense), de ce même comportement correspondant au circuit méso-limbique. Pour étudier son implication dans les mécanismes adaptatifs, et éventuellement, dans l’aggravation de la maladie, nous avons mis au point un modèle animal de restriction alimentaire chronique mimant les symptômes physiologiques de l’AN. Notre premier objectif a été de caractériser (« phénotypage ») ce modèle sur le plan physiologique (métabolique, endocrinien) afin de l’utiliser pour notre deuxième objectif : évaluation du rôle de la ghréline comme potentiel facteur prédictif de l’évolution de la maladie.Les données obtenues valident notre modèle comme un modèle pertinent pour étudier sur le long terme les altérations physiologiques et centrales décrites dans l’AN de type restrictif. Nous montrons que l’exercice physique modéré associé à la restriction alimentaire a des effets stabilisateurs sur de nombreux paramètres métaboliques limitant ainsi un épuisement prématuré des ressources énergétiques. En ce qui concerne la ghréline, les concentrations plasmatiques élevées observées dans notre modèle pourraient contribuer également à une régulation adaptative du métabolisme énergétique. / Chronic food restriction is one of the major features observed in anorexia nervosa (AN), especially in the restrictive type. This major eating disorder affects mainly teenager girls and young women. Additionally to the restriction behavior, important physical activity is observed in a large number of patients (40-80% of cases). This disease induces various physiological alterations that concern neuroendocrine, metabolic and bone (osteopenia, osteoporosis) pathways, which have dramatic consequences on the patient’s health. Moreover, many arguments suggest that AN could be considered like an "addictiv" disorder supported by an addiction to weight loss and/or food restriction or physical activity. It thus suggests modifications of the central dopaminergic reward system. Furthermore, whatever the origins or the causes of this disorder, AN leads to peripheral and central alterations that might be involved in an "adaptation" phase allowing patients surviving to these drastic conditions. For some patients, a phase of "chronicity" is described in which these physiological changes may worsen the patient conditions and contribute, when exhaustion is amplifying, to death. Our study points out ghrelin, an orexigenic hormone whose plasma concentrations are significantly increased in AN patients. Mainly secreted by stomach cells, it targets multiple peripheral organs as well as numerous neuronal structures in the brain. At the peripheral level, this hormone acts among others in the liver whose main function is the maintenance of glucose homeostasis. It acts also on the adipose tissue to promote its growth that is associated with lipid storage and on muscle resulting in a reduction of triglycerides stock. At the central nervous system level, ghrelin have various targets like the structures involved in the homeostatic as well as hedonic (motivation/reward) control of food intake through the hypothalamus and the meso-cortico-limbic system respectively.To study the involvement of ghrelin in the potential adaptive mechanisms, and even in the worsening of the disease, we have developed an animal model of chronic food restriction associated or not with physical activity, mimicking the physiological symptoms of AN. Our first objective was to characterize and to phenotype the mouse model by evaluating various physiological (metabolic, endocrine) factors in order to study in our second objective the role of ghrelin as a potential predictor of disease progression.We showed that our mouse model constitutes a pertinent model to study on a long term duration the physiological and central altérations described in the restrictive type AN. Moreover, we showed that moderate physical activity associated with food restriction had stabilizing effects on numerous metabolic parameters that may reduce an early exhaustion of energy stocks. Concerning the role of ghrelin in such model, its plasma concentrations were increased like in AN patients and were suggested to contribute to the adaptive regulation of energy metabolism.
|
30 |
Difficultés socio-affectives dans l’anorexie mentale : impact sur la sévérité du trouble et comparaison avec le syndrome d'Asperger / Socio-affective difficulties in anorexia nervosa : impact on the severity of the disorder and comparison with Asperger's syndromeCourty, Annaïg 23 September 2013 (has links)
Cette recherche porte sur l’impact et la caractérisation des difficultés socio-affectives dans l’anorexie mentale (AM). Les difficultés intéroceptives et introspectives, telles qu’appréhendées par des mesures d’alexithymie, pourraient être liées à la sévérité des tableaux cliniques des AM et impacter non seulement leur état somatique mais également leur fonctionnement interpersonnel. Par ailleurs l’alexithymie et l’évitement social sont des déficits retrouvés dans les troubles du spectre autistique. L’Institut de Psychiatrie de Londres a d’ailleurs proposé un modèle mettant en cause un partage d’endophénotypes entre ces troubles et l’anorexie mentale qui rendrait compte de leur chevauchement phénotypique. Le manque de flexibilité et de cohérence centrale font l’objet d’une littérature grandissante et semblent bien être commun aux deux pathologies. Des difficultés socio-affectives communes sont aussi discutées, mais encore peu étudiées. Un axe de notre travail a été d’étudier les liens entre l’alexithymie, les facteurs cliniques (e.g âge de début, durée d’évolution, nombre de rechutes, évolution de l’état globlal) et l’anxiété sociale en prenant en compte d’éventuels facteurs de confusion mis en cause dans la littérature (état nutritionnel,, affects anxio-dépressifs). Le deuxième axe de notre travail a porté sur la caractérisation du chevauchement existant entre les troubles du spectre autistique et l’anorexie mentale en comparant les profils socio-affectifs d‘anorexiques et de personnes atteintes du syndrome d’Asperger. Pour répondre au premier axe de recherche, nous avons réalisé deux études : une 1ère auprès de 60 patientes ; une 2ème auprès de 213 patients. Les sujets des deux études étaient des patients hospitalisés pour un épisode d’anorexie dans une unité spécialisée dans la prise en charge des troubles des conduites alimentaires. La première étude a porté sur une population homogène d’adolescentes anorexiques, malades depuis moins de 3 ans et toutes hospitalisées dans le même centre parisien. La participation à la deuxième étude a été proposée à tous les patients âgés de 13 à 65 ans hospitalisés pour un épisode d’anorexie au sein de 11 services spécialisés en France. Pour les deux études, nous avons utilisé les scores à des instruments psychométriques mesurant l’alexithymie (TAS-20 ou BVAQ), la symptomatologie alimentaire (EDI, ou EDE-Q et EAT) et les affects anxio-dépressifs (SCL-90 ou HAD). L’état global des patients, l’anxiété et l’évitement social ont été évalués lors d’entretiens semi-structurés (respectivement Morgan et Russell, LSAS). De ces deux études, il ressort que l’alexithymie semble jouer un rôle péjorant, non seulement sur les symptômes alimentaires, mais également sur l’évitement social. L’impact de l’alexithymie existe au-delà de l’effet de l’état nutritionnel et des affects dysphoriques. Le fonctionnement alexithymique semble par ailleurs influencer négativement l’évolution de l’état clinique des personnes ayant nécessité une hospitalisation pour anorexie mentale dans une unité spécialisée. Pour répondre à notre deuxième axe de recherche, nous avons réalisé une étude psychométrique comparative auprès de 15 personnes présentant un Syndrome d’Asperger, 15 anorexiques et deux groupes de témoins appariés à chaque groupe clinique. Nous avons utilisé des entretiens semi-structurés pour confirmer les diagnostics du Syndrome d’Asperger et d’AM (ADOS et MINI). Les participants ont complété des échelles d’alexithymie (BVAQ), de traits autistiques (AQ), d’empathie (IRI, EQ), de dépression (BDI) ainsi que de symptomatologie alimentaire (EAT). Cette étude comparative montre que les anorexiques se rapprochent des personnes souffrant du Syndrome d’Asperger en ce qui concerne l’alexithymie et certains traits autistiques, notamment cognitifs. (...) / This work concerns the impact and the nature of socio-affective difficulties in Anorexia Nervosa (AN). Interoceptive and introspective difficulties, as apprehended by measures of alexithymia, could be linked to the severity of clinical profiles among AN patients, and have an impact not only on their somatic state but also on their interpersonal functioning.Alongside, alexithymia and social avoidance are deficits that are encountered in disorders in the autistic spectrum. The London Institute of Psychiatry has indeed proposed a model involving shared endophenotypes between these disorders and AN, thus concluding to a phenotype overlap. The lack of flexibility and central coherence among these patients are issues that are being increasingly broached in the literature, and these features do indeed appear common to both pathologies. Socio-affective difficulties are also widely discussed in this respect, but as yet there have been few studies. Our first line of research was the study of the links between alexithymia, clinical factors (such as age at onset, duration of illness, number of relapses, evolution of global state), and social anxiety, taking into account any possible confounders highlighted in the literature (nutritional state, anxious-depressive affects). The second line of research was an exploration of the overlap between disorders in the autism spectrum and AN, by way of a comparison of the socio-affective profiles of AN patients and patients with Asperger's syndrome. To address the first line of research two studies were conducted. The first involved 60 female patients, and the second included 213 male and female patients. The patients in both of these studies were hospitalised for an episode of anorexia in units specialised in the care of eating disorders. The first study explored a homogenous population of anorexic adolescent girls with an illness duration of three years or more, all hospitalised in the same facility in Paris. Participation in the second study was proposed to all patents aged between 13 and 65 years hospitalised for an episode of anorexia across 11 specialised units in France. For both studies the scores used were derived from psychometric measures of alexithymia (TAS-20 or BVAQ), eating disorder symptoms (EDI or EDE-Q and EAT), and anxious-depressive affects (SCL-90 or HAD). Global state, anxiety and social avoidance were assessed in the course of semi-structured interviews (GOAS and LSAS respectively). From these studies it emerged that alexithymia appears to have an aggravating role, not only on eating symptoms, but also on social avoidance. The impact of alexithymia extends beyond that of the nutritional state and dysphoric affects. Alexithymic functioning also appears to have a negative impact on the evolution of clinical state among individuals having required hospitalisation in a unit specialised in AN. To explore the second line of research we performed a comparative psychometric study on 15 individuals presenting Asperger's syndrome, 15 anorexic patients, and two control groups matched to the two clinical groups. Semi-structured interviews were used to confirm the diagnoses of Asperger's Syndrome and AN (ADOS and MINI). The participants completed the scales for alexithymia (BVAQ), autistic traits (AQ), empathy (IRI,EQ), depression (BDI) and eating symptoms (EAT). This comparative study showed that AN subjects exhibited similarities with Asperger subjects for alexithymia and certain autistic traits, in particular cognitive. In contrast, important differences were observed for social skills, with anorexics exhibiting more empathy and greater concern for others that the patients with a disorder in the autism spectrum. From a clinical point of view in the field of the care of AN, this research shows the value of developing new approaches centred on the recognition of emotional states and the improvement of social skills. (...)
|
Page generated in 0.0492 seconds