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La visée épistémologique du Cratyle de PlatonHamel, Christophe 13 August 2024 (has links)
Le *Cratyle* de Platon oppose deux conceptions du langage : ou bien les mots désigneraient naturellement leurs référents, ou bien ils seraient établis de manière purement arbitraire. Cependant, la problématisation de la question, opérée de part et d'autre par les arguments de Socrate, conduit à une aporie. Quel est donc le propos de Platon, et quelle est la pertinence philosophique de cette œuvre ? Une lecture approfondie du dialogue nous mène sur cette piste : le réel propos du *Cratyle* serait d'ordre épistémologique. En effet, l'aporie relative à la question linguistique implique que le langage, outil indispensable de la recherche philosophique de la connaissance, n'est pas un instrument fiable. Or, il semble que le texte du *Cratyle* ainsi que la forme même du dialogue suggèrent que la pratique de la dialectique constitue pour Platon une tentative de déjouer l'infidélité du langage.
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Proust et Platon. Convergences linguistiques, érotiques et philosophiques / Proust and Plato. Linguistic, amorous and philosophical convergencesCharcharé, Hélène 27 January 2017 (has links)
La thèse intitulée Proust et Platon se fonde principalement sur les affinités qui unissent les deux génies. Bien qu’il y ait un écart temporel considérable entre eux, on essaie d’élaborer un rapprochement à trois temps. Une première partie est consacrée à l’étymologie et la philosophie du langage, à savoir à l’effort de Proust et de Platon afin d’établir la rectitude du nom par rapport à la chose qu’il représente. Dans un tout premier temps, on met pour lors le langage à l’épicentre de notre analyse, en s’efforçant de localiser les différentes tendances –cratylisme, hermogénisme, naturalisme, conventionnalisme– dans un dialogue capital : le Cratyle. En deuxième lieu, c’est l’étymologie qui ranime toute cette effervescence linguistique, en représentant un sujet pivotal chez Proust et chez Platon : elle questionne l’emploi des mots et des noms, ainsi que leur relevance avec la chose qu’ils représentent. L’autre grande théorie linguistique proposée est l’hermogénisme, dû à la théorie d’Hermogène chez Cratyle. Il prétend mettre en avant la thèse centrale du disciple de Socrate qui soutient que les noms sont justes en fonction d’une convention entre les interlocuteurs qui les utilisent. Dans un deuxième temps, c’est l’amour dans toutes ses manifestations qui prend le relais. Il est question de l’œuvre la plus délectable de Platon, le Banquet. On va commencer en mettant en avant le propre rôle du banquet en tant qu’institution dans l’antiquité. Là on trouve sans aucun doute le champ le plus fécond afin de parler d’éros adolescent, de l’androgyne, mais aussi d’ἀγάπη. Mais le Banquet a aussi son côté aristophanesque : en attribuant au grand comédien l’articulation de son mythe le plus célèbre, Platon a voulu peut-être mettre en lumière le côté le plus parodique de l’éros. Toutefois, ce mythe paradisiaque déclenche aussi l’examen de bien des thèmes qui concerne l’homosexualité en Grèce d’antan. La partie proustienne sur l’amour se consacre dans un premier temps à l’importance du banquet mondain, lieu d’apprentissage social, érotique et artistique pour le narrateur. Ensuite, il repose sur les différentes manifestations de l’ἒρως et de l’ἀγάπη dans la Recherche : amitié, inversion, procréation artistique. La dernière étape de la deuxième partie est vouée à la mort et l’au-delà dans l’antiquité grecque et les trois narrations de descentes à l’enfer dans le corpus platonique. On va constater que la mort constitue au même titre que l’amour le leitmotiv incontournable de la Recherche également. Pour la partie finale, on a choisi un titre sans doute déconcertant : Δεύτερος πλοῦς, seconde navigation. Par là, on voudrait souligner l’effort de Platon et de Proust d’atteindre les vérités les plus inabordables en empruntant des sentiers iconoclastes : pour Platon, il s’agirait de la réminiscence, de l’esthétique idéale et du mythe, tandis que la section proustienne est axée sur le temps et la mémoire, l’esthétique et les diverses techniques narratives de la Recherche. On espère qu’à la fin de cette recherche les reflets contigus mis en évidence dans les œuvres de Platon et de Proust se seraient convertis en éclats miroitants. / The thesis entitled Proust and Plato is mainly based on the affinities between the two great figures of universal scope. Although there is a significant time gap between them, we have tried to develop an approximation in three distinct parts. The first part is devoted to etymology and philosophy of language, namely the effort of Proust and Plato to establish the correctness of the name against the thing it represents. At first, we put the language at the epicenter of our analysis, in an effort to locate the various tendencies, –cratylism, hermogenism, naturalism, conventionalism –, in a critical dialogue: the Cratylus. Secondly, it is etymology that revives the linguistic effervescence, representing a pivotal topic in both Proust and Plato: it questions the use of words and names, as well as their relevance with the thing they represent. The other great linguistic theory proposed is hermogenism, named after the theory of Hermogenes in the Cratylus, who argues that the names have been invented on the basis of an agreement between the people who use them. Secondly, it is love in all its manifestations that takes over: the focus is on the most delightful work of Plato, the Banquet. We will start by highlighting the role of the banquet as an institution in antiquity. These are without a doubt the mostappropriate surroundings to talk about pederasty, the androgyne, but also ἀγάπη. Nevertheless, the Banquet also has its Aristophanian side: by assigning to the great comedy writer the articulation of his most famous myth, Plato perhaps wanted to highlight the more satirical side of eros. However, this idyllic myth also triggers the review of many themes concerning homosexuality in ancient Greece. The Proustian part on love is dedicated initially to the importance of the aristocratic banquet, place of the social, romantic and artistic initiation of the Narrator. It is furthermore based on the different manifestations of ἒρως and ἀγάπη in the novel:friendship, homosexuality, artistic procreation. The last stage of the second part is dedicated to death and the beyond in Greek Antiquity and the three tales of nekyia in the Platonic corpus. We will underline the existence of it as a leitmotiv in the Proustian novel as well. The final section has a rather disconcerting title: Δεύτερος πλοῦς, a second navigation. Here, we would like to emphasize the effort of Plato and Proust to reach the most unfathomable truths by taking iconoclastic paths: for Plato, it would be reminiscence, Ideal aesthetics and myth, while the Proustian segment focuses on time and memory, aesthetics and the narrative techniques of the novel. We hope that at the end of this study the contiguous reflections highlighted in the works of Plato and Proust will have turned into dazzling sparkles.
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Le papyrus de Derveni : de la formation du cosmos à la genèse des mots : introduction, édition critique, traduction, notes et étude monographique des fragments du papyrus / The Derveni papyrus : from the constitution of the Cosmos to the genesis of the Words : introduction, critical edition, translation, notes and a monographical study of the fragments of the papyrusSalamone, Oreste 06 December 2016 (has links)
Dès sa découverte en 1962, le Papyrus de Derveni, le plus ancien manuscrit d'Europe, n'a pas cessé de soulever des interrogations majeures relatives à la transmission, à l'interprétation et à la fonction des textes orphiques. Le Papyrus de Derveni nous fournit aussi un témoignage de premier ordre quant à l'influence de la philosophie présocratique sur les doctrines orphiques. Cette thèse est la première édition critique française du Papyrus de Derveni. Celle-ci comprend un apparat critique complet ainsi que des notes au texte. Ce travail de recherche propose aussi une étude monographique du Papyrus de Derveni. Nous avons porté une attention toute particulière à l'analyse du poème orphique, aux techniques exégétiques employées et aux thématiques philosophiques de l'écrit contenu dans le Papyrus de Derveni. Nous avons, en outre, comparé les doctrines cosmologiques et philosophiques proposées par son auteur avec les théories d'Héraclite d’Éphèse, d'Anaxagore de Clazomènes, de Diogène d'Apollonie et Archélaos d’Athènes. / Since his discovery in 1962, the Derveni Papyrus, the most ancient manuscript of Europe, has rase full of major questions about the transmission, the interpretation and the function of the orphic texts. The Derveni Papyrus offers us an emblematic testimony about the influence of Presocratic Philosophy on the orphic doctrines. This thesis is the first french critical edition of the Derveni Papyrus with a critical apparatus and notes on the text. This research paper also provides a monographic study of this document. We especially focused our attention on the orphic poem quoted by the author of the Derveni Papyrus, on the exegetical technics he employed and on the philosophical doctrines he proposed. We particularly compared the cosmological and philosophical theories of the Derveni Papyrus author with that of Heraclitus of Ephesus, Anaxagoras of Clazomenae, Diogenes of Apollonia and Archelaus of Athens.
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La diction des chants parénétiques : de Kallinos à Tyrtée [édition, traduction, interprétation] / The diction of the parenetic songs : from Kallinus to Tyrtaeus [edition, translation, interpretation]Année, Magali 15 November 2014 (has links)
La singularité et la fonction holoparénétique particulièrement efficace des fragments de Tyrtée et de Kallinos, trop longtemps négligées par une tradition philologique étroitement homérocentrée, imposaient d’elles-mêmes que l’on revienne sur le texte de ces deux poètes-savants du VIIe siècle a. C. et, pour ce faire, que l’on s’en tienne à la lettre des manuscrits sans d’entrée de jeu s’en offusquer, et que l’on étudie pour elle-même, en ses profondeurs linguistiques, la diction qui fut la leur et qui pour la première fois, concomitamment à Archiloque, usa du mètre élégiaque. Or, outre que le fonctionnement dialectal et rythmique de leurs fragments se révèle plus fluctuant qu’il n’y paraît, leur organisation intrinsèquement « stanzaïque » reposant sur des systèmes d’échos plus phoniques que lexicaux, ainsi que l’usage répétitif de la forme rythmiquement marquée des participes moyens-passifs en -me/noj/-(o/)menoj, sont deux traits qui nous fondent à penser que c’est un « rythme sonore », ou plus précisément « phonico-pragmatique », qui devait en être le moteur. Aussi est-ce pourquoi, puisqu’on reconnaît de plus en plus unanimement au Cratyle (dialogue éminemment poiétique de Platon) un savoir linguistique aussi fiable que véritable, j’ai cherché à travers lui une méthode qui permette d’appréhender un tel état de langue. Le parcours herméneutico-philologique qui en découle, mené à l’intérieur d’un système de correspondances phonico-syllabiques centré sur le radical du verbe me/nw « rester, tenir bon », permet de se frayer un chemin dans la dimension intra- et infra-linguistique de la diction parénétique de Tyrtée et de Kallinos afin de mieux comprendre les raisons et la nature d’une efficacité qui hérite à l’évidence de traditions non narratives. / The singularity and the most effective holoparenetic function of Tyrtaeus’ and Kallinos’ fragments, too long neglected by a philological tradition narrowly focussed on the homeric model, imposed themselves for a return to the text of these two wise-poets of the VIIth century B. C. and, to do this, required that we stick to the letter of the manuscripts without first take offense, and that we study for itself, in its depths language, the diction which was theirs and that for the first time, concomitantly with Archilochus, used the elegiac meter. Now, apart from their being dialectically and rhythmically more fluctuating than it looks, their organization inherently “stanzaic”, based on echoes which are more phonic than lexical, as well as the repeated use of the rhythmically marked form of the medio-passive participles in -me/noj/-(o/)menoj, are two features that underpin us to believe that it is a "sound " or more precisely "phonico-pragmatic" rhythm which was to be their driving force. For that reason and since it is more and more established that we must trust the linguistics of Plato’s Cratylus, I have been looking through it for a method that tackles such a state of language. The resulting hermeneutic and philological journey, through out a whole system of phonico-syllabic correspondences turning around the verbal stem of me/nw “to stand firm”, helps clear a path into the intra- and infra-linguistic dimension of Tyrtaeus’ and Kallinus’ parenetic diction in order to understand better the reasons and the nature of an efficiency that inherits obviously non-narrative traditions.
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