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Encadrer des "citoyens diminués". La police des Algériens en région parisienne (1944-1962)Blanchard, Emmanuel 23 October 2008 (has links) (PDF)
Cette thèse est consacrée à l'étude des pratiques des services de police active (police judiciaire, renseignements généraux, sécurité urbaine) à l'égard des " Français musulmans d'Algérie " émigrés en région parisienne entre 1944 et 1962. Ce gouvernement policier est analysé comme une modalité de l'inscription métropolitaine de la " situation coloniale ". Le répertoire d'action policier est étudié en regard de l'histoire des polices métropolitaines et des dispositifs appliqués à d'autres groupes de " citoyens diminués " (vagabonds, prostituées, homosexuels). Les matériaux analysés (archives de la Préfecture de police et de la Sûreté nationale, manuels de police, publications syndicales, enquêtes orales auprès de policiers retraités...) visent à rendre compte des techniques ordinaires des métiers de police et d'une " culture institutionnelle " appréhendées au travers d'une socialisation, de représentations et de pratiques partagées par les agents. La diversité des grades, des métiers et des services est replacée dans leurs relations de concurrence et de complémentarité, afin d'appréhender l'action des polices de cette époque. Les rapports et les confrontations de genre entre un groupe professionnel exclusivement composé d'hommes, garants des rapports sociaux de sexe, et des migrants, le plus souvent venus sans femme, font l'objet d'une attention particulière. La périodisation choisie et l'attention aux routines ou pratiques ordinaires favorisent la compréhension d'événements " hors norme ", tel le massacre du 17 octobre 1961. Celui-ci est intégré à l'histoire des dispositifs policiers (rafles, internement administratif...), à une sociologie des relations entre administrations policières et pouvoirs politiques et à l'étude des reconfigurations impériales intervenues au moment des décolonisations.
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Les pouvoirs publics face à l’immigration algérienne en banlieue nord de Paris de la Libération aux années 1960 / The French authorities and the Algerian immigration in the northern Parisian suburb between1945 and 1962Lounici, Fathia 13 February 2014 (has links)
L’intérêt principal proposé par le courant migratoire algérien réside dans son évolution ; il passe ainsi d’une migration marginale, durant les premières années, à une migration de masse et structurée. De 1945 jusqu’aux années 1952-1953, le « second âge de l’immigration algérienne », selon la formule d’Abdelmalek Sayad, se caractérise par une migration masculine essentiellement. Notre propos n’est pas d’expliquer les causes conjoncturelles de cette migration, mais d’insister sur deux aspects : le caractère économique de ces départs massifs vers « l’Eldorado », que représente la France à cet instant, et sur le caractère temporaire de ces départs envisagé comme tel à la fois par les autorités politiques de l’époque,mais aussi par les migrants. Dés le début des années 1950, la présence de femmes algériennes et de leurs enfants sur le territoire métropolitain est attestée. Leurs venues contribuent à modifier la physionomie de cette migration et amorcent le passage d’une migration de travailleurs à une migration familiale, phénomène bien antérieur au regroupement familial de1974.De la Libération à l’indépendance algérienne, les pouvoirs publics mettent en place un vaste dispositif d’aide sans précédent et exclusivement adressé aux Algériens, dans le domaine social, du travail et de la santé. A la fin des années 1950, la création de deux organismes, le Fonds d’Action Social et la SO.NA.CO.TR.AL parachèvent en quelque sorte cette politique sociale. L’objectif officiel de ces infrastructures est de lutter contre « une discrimination de fait » dont sont victimes ces Français Musulmans d’Algérie. Ce groupe constitue une catégorie atypique de migrants dans la mesure où ils sont Français depuis 1947 et peuvent à ce titre circuler librement entre les deux rives de la Méditerranée. Leur statut et la singularité de ce traitement les distinguent des autres immigrations présentes à cette époque.Il s’agit d’étudier de quelles manières les politiques mises en place ont contribué à faire de ce groupe migratoire une communauté de l’intérieur. Le recours à l’immigration algérienne a été dicté par des considérations politiques. La France d’après-guerre se trouve face à un paradoxe : cette main-d’oeuvre d’outre-mer, inévitable, est non désirée, par les autorités publiques mais également par le patronat français. Les pouvoirs publics, mobilisés sur ces questions, ont une gestion coloniale de la présence algérienne en banlieue où sous couvert de mener des actions sanitaires et sociales, il s’agit en définitive de mieux circonscrire ce groupe.Le cadre géographique retenu est la Seine-banlieue, et plus particulièrement, l’intérêt se porte sur les communes qui ont dû faire face à ces flux migratoires telles que Saint-Denis,Aubervilliers, Bobigny, Saint-Ouen, La Courneuve, Montreuil... La banlieue parisienne, urbaine et industrielle, est un véritable pôle d’attraction pour ces migrants en quête d’un emploi. Paris et sa banlieue font figure de laboratoires où diverses expériences dans le domaine du logement, de l’aide médicale et sociale ont été menées et ont pu servir de modèles d’inspiration pour d’autres départements. / The main advantage offered by the Algerian migratory flow lies in its evolution as it passes from a marginal migration during the early years to structured mass migration. From 1945until the years 1952 to 1953, the "2th age of Algerian immigration," according to Abdelmalek Sayad, is characterized by a predominantly male migration. Our intention is not to explain thetemporary causes of this migration, but to emphasize two aspects: the economic character ofthese massive departures to "Eldorado", as France was considered at that time, and thetemporary departures considered as such by both the political authorities of that time, but alsoby migrants. From the beginning of the 1950s, the presence of Algerian women and theirchildren in the metropolitan area is attested. This immigration changed the face of thismigration and initiated the transition from labor migration to family migration, a phenomenonwhich occurred well before the reunification in 1974.From Liberation to Algerian independence, the government implemented a comprehensivesystem of unprecedented measures and exclusively addressed to Algerians in the social, laborand health fields. In the late 1950s, the creation of two agencies, the Social Action Fund andSO.NA.CO.TR.AL topped off this social policy in some ways. The official goal of theseinfrastructures was to fight against "de facto discrimination" suffered by these French Muslims from Algeria. This group is a category of a typical migrants in so far as they are French since 1947 and as such can move freely between the two shores of the Mediterranean Sea. The status and uniqueness of this treatment differs from other immigrations present at this time. It is about studying the ways in which the implemented policies have contributed to make this group migration a community group from within. The use of Algerian immigration was dictated by political considerations. Post-war France is facing a paradox : that labor from overseas, inevitable, is unwanted by the public authorities but also by French employers. The government, mobilized on these issues, has a colonial management of the Algerian presence in the suburbs where, under the cover of conducting health and social actions, it is ultimately better to restrain this group. The geographical scope will be the Seine suburbs, and more specifically, the focus is on municipalities that have faced these flows such as Saint-Denis, Aubervilliers, Bobigny, Saint-Ouen, La Courneuve, Montreuil. The urban and industrial Parisian suburbs are a real magnet for migrants seeking employment. Paris and its suburbs is a reference laboratory where experiments in the field of housing, medical and social assistance have been conducted and have served as role models for other departments.
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