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Les pouvoirs publics face à l’immigration algérienne en banlieue nord de Paris de la Libération aux années 1960 / The French authorities and the Algerian immigration in the northern Parisian suburb between1945 and 1962Lounici, Fathia 13 February 2014 (has links)
L’intérêt principal proposé par le courant migratoire algérien réside dans son évolution ; il passe ainsi d’une migration marginale, durant les premières années, à une migration de masse et structurée. De 1945 jusqu’aux années 1952-1953, le « second âge de l’immigration algérienne », selon la formule d’Abdelmalek Sayad, se caractérise par une migration masculine essentiellement. Notre propos n’est pas d’expliquer les causes conjoncturelles de cette migration, mais d’insister sur deux aspects : le caractère économique de ces départs massifs vers « l’Eldorado », que représente la France à cet instant, et sur le caractère temporaire de ces départs envisagé comme tel à la fois par les autorités politiques de l’époque,mais aussi par les migrants. Dés le début des années 1950, la présence de femmes algériennes et de leurs enfants sur le territoire métropolitain est attestée. Leurs venues contribuent à modifier la physionomie de cette migration et amorcent le passage d’une migration de travailleurs à une migration familiale, phénomène bien antérieur au regroupement familial de1974.De la Libération à l’indépendance algérienne, les pouvoirs publics mettent en place un vaste dispositif d’aide sans précédent et exclusivement adressé aux Algériens, dans le domaine social, du travail et de la santé. A la fin des années 1950, la création de deux organismes, le Fonds d’Action Social et la SO.NA.CO.TR.AL parachèvent en quelque sorte cette politique sociale. L’objectif officiel de ces infrastructures est de lutter contre « une discrimination de fait » dont sont victimes ces Français Musulmans d’Algérie. Ce groupe constitue une catégorie atypique de migrants dans la mesure où ils sont Français depuis 1947 et peuvent à ce titre circuler librement entre les deux rives de la Méditerranée. Leur statut et la singularité de ce traitement les distinguent des autres immigrations présentes à cette époque.Il s’agit d’étudier de quelles manières les politiques mises en place ont contribué à faire de ce groupe migratoire une communauté de l’intérieur. Le recours à l’immigration algérienne a été dicté par des considérations politiques. La France d’après-guerre se trouve face à un paradoxe : cette main-d’oeuvre d’outre-mer, inévitable, est non désirée, par les autorités publiques mais également par le patronat français. Les pouvoirs publics, mobilisés sur ces questions, ont une gestion coloniale de la présence algérienne en banlieue où sous couvert de mener des actions sanitaires et sociales, il s’agit en définitive de mieux circonscrire ce groupe.Le cadre géographique retenu est la Seine-banlieue, et plus particulièrement, l’intérêt se porte sur les communes qui ont dû faire face à ces flux migratoires telles que Saint-Denis,Aubervilliers, Bobigny, Saint-Ouen, La Courneuve, Montreuil... La banlieue parisienne, urbaine et industrielle, est un véritable pôle d’attraction pour ces migrants en quête d’un emploi. Paris et sa banlieue font figure de laboratoires où diverses expériences dans le domaine du logement, de l’aide médicale et sociale ont été menées et ont pu servir de modèles d’inspiration pour d’autres départements. / The main advantage offered by the Algerian migratory flow lies in its evolution as it passes from a marginal migration during the early years to structured mass migration. From 1945until the years 1952 to 1953, the "2th age of Algerian immigration," according to Abdelmalek Sayad, is characterized by a predominantly male migration. Our intention is not to explain thetemporary causes of this migration, but to emphasize two aspects: the economic character ofthese massive departures to "Eldorado", as France was considered at that time, and thetemporary departures considered as such by both the political authorities of that time, but alsoby migrants. From the beginning of the 1950s, the presence of Algerian women and theirchildren in the metropolitan area is attested. This immigration changed the face of thismigration and initiated the transition from labor migration to family migration, a phenomenonwhich occurred well before the reunification in 1974.From Liberation to Algerian independence, the government implemented a comprehensivesystem of unprecedented measures and exclusively addressed to Algerians in the social, laborand health fields. In the late 1950s, the creation of two agencies, the Social Action Fund andSO.NA.CO.TR.AL topped off this social policy in some ways. The official goal of theseinfrastructures was to fight against "de facto discrimination" suffered by these French Muslims from Algeria. This group is a category of a typical migrants in so far as they are French since 1947 and as such can move freely between the two shores of the Mediterranean Sea. The status and uniqueness of this treatment differs from other immigrations present at this time. It is about studying the ways in which the implemented policies have contributed to make this group migration a community group from within. The use of Algerian immigration was dictated by political considerations. Post-war France is facing a paradox : that labor from overseas, inevitable, is unwanted by the public authorities but also by French employers. The government, mobilized on these issues, has a colonial management of the Algerian presence in the suburbs where, under the cover of conducting health and social actions, it is ultimately better to restrain this group. The geographical scope will be the Seine suburbs, and more specifically, the focus is on municipalities that have faced these flows such as Saint-Denis, Aubervilliers, Bobigny, Saint-Ouen, La Courneuve, Montreuil. The urban and industrial Parisian suburbs are a real magnet for migrants seeking employment. Paris and its suburbs is a reference laboratory where experiments in the field of housing, medical and social assistance have been conducted and have served as role models for other departments.
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Construction de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans les pays en développement : une application dans les entreprises d'exploitations forestières au Cameroun / Building corporate social responsibility (CSR) in developing countries : an application in forestry firms in CameroonNdoumbe Berock, Isaac Bernard 19 May 2017 (has links)
Face à un environnement incertain marqué par une instabilité sans cesse croissante, les entreprises s’efforcent de rechercher la performance à la fois globale et durable considérée désormais comme un levier non seulement de pérennité, mais aussi d’avantage concurrentiel primordial (Porter et Kramer, 2006; Crane et Matten, 2004). Ainsi, la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) est perçue comme un thème fédérateur en sciences de gestion et de par sa dimension sociétale dans les sciences économiques et sociales prenant tout son sens dans le management opérationnel des entreprises. Considérée comme le prolongement de la prise en compte du développement durable (rapport Brundtland 1987) dans ses implications managériales, la RSE cristallise l’attention de nombreux chercheurs depuis plusieurs décennies, notamment dans sa dimension sociale, environnementale et normative (ISO 14000) depuis une vingtaine d’année et sociétale (ISO 26000) depuis les années 2000. Si la littérature foisonnante sur le concept de RSE reste en débat, force est de constater qu’elle traite très peu des mécanismes de construction des pratiques RSE et moins encore du rôle que les stakeholders jouent dans cette construction. Dans un tel contexte, prenant appui sur la stakeholder theory (Freeman, 1984; Oliver, 1991; Clarkson, 1995; Mitchell et al., 1997; Sethi, 1995; Rowley, 1997), l’analyse des données collectées suite à une investigation de huit mois auprès de six entreprises forestières au Cameroun, révèle d’une part que le modèle de Carroll (1979, 1991) de la RSE est contingent au contexte et que le comportement stratégique orienté RSE des entreprises du secteur de l’industrie forestière au Cameroun est fortement corrélé à la nationalité de l’entreprise. D’autre part, cette étude fait état de ce que la variable « champ d’activité » a un effet non déterminé sur le comportement stratégique adopté par les entreprises de ce secteur forestier. Enfin, cette recherche révèle également que la certification forestière FSC représente le gage d’un engagement volontaire en matière de RSE des entreprises d’exploitations forestières au Cameroun. La présente recherche ouvre la voie aux travaux futurs pour internaliser les pratiques de la RSE par les parties prenantes dans le management stratégique des entreprises les plus confrontées aux défis environnementaux. / In an uncertain environment that is also marked by a growing instability, firms try to seek a global and sustainable performance which is considered as a lever not only for longevity but also for competitive advantage (Porter and Kramer, 2006; Crane and Matten, 2004). Thus, corporate social responsibility (CSR) is perceived as a unifying topic in management science and, by its societal dimension, in the economic and social sciences. Considered as an extension to the consideration of sustainable development in its managerial implications (Brundtland report, 1987), CSR has been at the attention of a large number of researchers for several decades now, in particular for twenty years in its social, environmental and normative dimension (ISO 14000) and since the 2000’s in its societal nature.While the concept of CSR is still under debate in its rather large literature, it should also be noted that this literature is usually silent on the construction mechanisms of CSR practices and even more on the role that stakeholders play in this construction.In this context, and relying on stakeholder theory (Freeman, 1984; Oliver, 1991; Clarkson, 1995; Mitchell et al., 1997; Sethi, 1995; Rowley, 1997), the present analysis of the collected data from an eight-month-long in-depth investigation of six forestry firms in Cameroun yields several findings: First, the CSR model in Carroll (1979, 1991) is contingent to the context and the strategic CSR behaviour of the different firms in the forestry industry in Cameroun is strictly correlated to the nationality of these firms. Second, this study shows that the “field of action” variable has a non-significant effect on the strategic behaviour adopted by the firms in this forestry industry. Finally, this research also reveals that the Forest Stewardship Council (FSC) certification represents the deposit of a voluntary commitment in terms of CSR of the forestry exploitation firms in Cameroun. The present work also opens new lines for future research focussing on the internalisation of the CSR practices by the contracting parties in strategic management of the firms that are in direct confrontation to the environmental challenges.
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