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La quête de l'univocité Deleuzienne. De la quantité intensive à la multiplicité substantive, de la distinction réelle à la synthèse à la synthèse disjonctive.

Laberge, Jean Sébastien January 2015 (has links)
Notre contribution présente les éléments caractéristiques de l’interprétation deleuzienne de la métaphysique de Baruch Spinoza effectuée dans Spinoza et le problème de l'expression et montre quels prolongements elle trouve dans les travaux suivants de Gilles Deleuze que sont Différence et répétition et Logique du sens. Pour bien comprendre le contexte et la particularité de l’interprétation deleuzienne du spinozisme, nous nous intéressons dans un premier temps à l'interprétation qu'en a offerte Martial Gueroult à la même époque dans Spinoza. I, Dieu (Éthique I). Nous accordons alors une attention particulière à sa lecture des premières propositions de l'Éthique et ainsi à sa thèse de l'existence d'une infinité de substances-attribut réellement distinctes et constitutives d'une Substance absolument infinie, c'est-à-dire Dieu ou l'ens realissimum. Nous nous attardons ensuite à la lecture expressionniste de Deleuze qui aborde directement le problème de l’unité de la substance et de la diversité des attributs en posant la question du type de distinction qui s'applique à l'absolu, question qui est au centre de la problématique de la relation de l'un et du multiple. Pour Deleuze, c'est l'univocité des attributs qui permet d’expliquer l’unité de la diversité des attributs dans la Substance de telle sorte que pour ce dernier, comme pour Gueroult, Dieu est unité d'un divers. Finalement, nous considérons que Deleuze s’approprie le maillage conceptuel qu’il dégage de l’expressionnisme de Spinoza et qu'il s’engage dans un travail de perfectionnement de celui-ci qui constitue selon nous une quête de l’univocité qui le mène au fondement d’une véritable ontologie univoque. Cette réappropriation qui passe par un aplanissement du spinozisme implique des déplacements que nous proposons d’aborder à partir de trois éléments clefs de sa lecture de Spinoza, soit sa conceptualisation de l'essence de mode comme degré intrinsèque d’intensité, l’assimilation de la distinction réelle à une distinction formelle et, dans un cadre plus général, la conception génétique de Dieu présentée dans les premières propositions de l’Éthique. Dans chacun des cas, nous relions la lecture deleuzienne et les prolongements qu'elle trouve dans ses travaux avec l’interprétation que propose Gueroult dans le premier volume qu’il dédie à Spinoza. En définitive, c'est principalement deux aspects de la métaphysique deleuzienne qui sont traités, soit la multiplicité substantive et la synthèse disjonctive, en montrant comment la logique de la distinction, l’univocité de l’être ainsi que l’immanence de l’un et du multiple sont intimement interreliées par l’expressionnisme qui permet conséquemment d'aboutir à la fameuse formule pluralisme = monisme.
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Les classifications des systèmes philosophiques d'Emmanuel Kant à Jules Vuillemin. Étude architectonique, logique et mathématique.

Mélès, Baptiste 06 December 2011 (has links)
À la suite d’Agrippa, maint sceptique a argué de la pluralité des systèmes pour ruiner toute ambition de vérité philosophique : des systèmes contradictoires ne pouvant être vrais simultanément, leurs prétentions respectives s’annulent. L’argument n’a pourtant de valeur que si la pluralité des systèmes est elle-même irrationnelle. Or plusieurs philosophes ont rationalisé la diversité des systèmes philosophiques, suggérant par là que la raison puisse s’approprier sa propre limite ; notamment Kant, dans l’« Histoire de la raison pure » qui conclut la Critique de la raison pure (1781) ; Hegel, dans les Leçons sur l’histoire de la philosophie (1805–1830) ; Victor Cousin, dans Du Vrai, du beau et du bien (1828) et l’Histoire générale de la philosophie (1863) ; Charles Renouvier, dans l’Esquisse d’une classification systématique des doctrines philosophiques (1885–1886) ; et Jules Vuillemin, dans Nécessité ou contingence (1984).Étudier de manière interne chacune de ces entreprises permet de déterminer quels en sont les critères fondamentaux, la forme mathématique générale, et le but philosophique. L’histoire kantienne de la raison pure, injustement dédaignée, repose sur les concepts fondamentaux du criticisme, structure maint chapitre des trois Critiques, et annonce la paix philosophique perpétuelle dont est porteur le criticisme. Les Leçons de Hegel ne sont ni un résumé empirique ni une histoire biaisée de la philosophie : fondées sur la Logique et la Phénoménologie, elles mettent au jour la dialectique interne des systèmes. La classification de Renouvier n’est pas, comme on le dit parfois, a posteriori, mais repose au contraire sur le jeu a priori d’une table des catégories et d’une théorie de la contradiction. Enfin, la classification vuilleminienne des systèmes, qui s’appuie sur une classification des formes de prédication, généralise la classification kantienne. Seule la classification de Victor Cousin s’avère finalement a posteriori.Ancrées dans les concepts fondamentaux de chacune de ces doctrines, ces classifications montrent qu’un système peut construire l’image des autres et de leurs relations aussi rigoureusement qu’il décrit le monde : les relations entre systèmes ne sont pas moins structurales que les systèmes eux-mêmes. / Following the example of Agrippa, a lot a sceptics argued that, because of the plurality of philosophical systems, there could be no unique philosophical truth: contradictory systems could not be true at the same time. But this argument presupposes that this plurality is itself irrational. And yet some philosophers took the diversity of philosophical systems as rational, suggesting that reason was able to take possession of its own boundary: Kant, in the “History of pure reason” of the Critique of Pure Reason (1781); Hegel, in the Lessons on the History of Philosophy (1805–1830); Victor Cousin, in his books Du Vrai, du beau et du bien (1828) and the Histoire générale de la philosophie (1863); Charles Renouvier, in the Esquisse d’une classification systématique des doctrines philosophiques (1885–1886); and Jules Vuillemin, in Necessity or Contingency (1984).By examining the internal structure of each of these attempts, we can show their main criteria, their general mathematical form, and their philosophical aim. Kant’s “History of Pure Reason” uses the fundamental concepts of criticism, plays a structuring role in the Critique of Pure Reason, and forecasts the perpetual peace of criticism. Hegel’s Lessons are neither an empirical summary nor a biased history of philosophy: they are grounded on Hegel’s Logic and Phenomenology, and reveal the internal dialectic of systems. Renouvier’s classification is not a posteriori, but combines an a priori table of categories with a theory of contradiction. Finally, Vuillemin’s classification of systems, which is grounded on a classification of elementary sentences, is a generalization of Kant’s classification. Only Victor Cousin’s classification is a posteriori.These classifications find their roots in the fundamental concepts of each of these systems. A philosophical system is thus able to account not only for the world, but also for other systems and for their relationship. The relationship between systems is not less structural than systems themselves are.
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Les classifications des systèmes philosophiques d'Emmanuel Kant à Jules Vuillemin. Étude architectonique, logique et mathématique.

Mélès, Baptiste 06 December 2011 (has links) (PDF)
À la suite d'Agrippa, maint sceptique a argué de la pluralité des systèmes pour ruiner toute ambition de vérité philosophique : des systèmes contradictoires ne pouvant être vrais simultanément, leurs prétentions respectives s'annulent. L'argument n'a pourtant de valeur que si la pluralité des systèmes est elle-même irrationnelle. Or plusieurs philosophes ont rationalisé la diversité des systèmes philosophiques, suggérant par là que la raison puisse s'approprier sa propre limite ; notamment Kant, dans l'" Histoire de la raison pure " qui conclut la Critique de la raison pure (1781) ; Hegel, dans les Leçons sur l'histoire de la philosophie (1805-1830) ; Victor Cousin, dans Du Vrai, du beau et du bien (1828) et l'Histoire générale de la philosophie (1863) ; Charles Renouvier, dans l'Esquisse d'une classification systématique des doctrines philosophiques (1885-1886) ; et Jules Vuillemin, dans Nécessité ou contingence (1984).Étudier de manière interne chacune de ces entreprises permet de déterminer quels en sont les critères fondamentaux, la forme mathématique générale, et le but philosophique. L'histoire kantienne de la raison pure, injustement dédaignée, repose sur les concepts fondamentaux du criticisme, structure maint chapitre des trois Critiques, et annonce la paix philosophique perpétuelle dont est porteur le criticisme. Les Leçons de Hegel ne sont ni un résumé empirique ni une histoire biaisée de la philosophie : fondées sur la Logique et la Phénoménologie, elles mettent au jour la dialectique interne des systèmes. La classification de Renouvier n'est pas, comme on le dit parfois, a posteriori, mais repose au contraire sur le jeu a priori d'une table des catégories et d'une théorie de la contradiction. Enfin, la classification vuilleminienne des systèmes, qui s'appuie sur une classification des formes de prédication, généralise la classification kantienne. Seule la classification de Victor Cousin s'avère finalement a posteriori.Ancrées dans les concepts fondamentaux de chacune de ces doctrines, ces classifications montrent qu'un système peut construire l'image des autres et de leurs relations aussi rigoureusement qu'il décrit le monde : les relations entre systèmes ne sont pas moins structurales que les systèmes eux-mêmes.

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