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Effets de l'intégration d'éléments relevant de la tradition orale dans la classe de français sur l'identité d'apprenant d'élèves innus

Desgagné, Joanie 10 November 2018 (has links)
Notre recherche vise à comprendre comment l’intégration d'éléments relevant de la tradition orale, d'une culture d'oralité, dans la classe de français au sein d'une communauté innue peut influencer le rapport au savoir, voire l’identité d’apprenant des élèves. Nous avons ainsi cherché à intégrer divers fragments culturels autochtones, innus, dans l’apprentissage du français. En effet, la culture innue en est une d’oralité ; les élèves passent alors par une langue seconde pour accéder à la littératie et présentent ainsi souvent un retard difficile à combler en lecture et en écriture. Nous avons donc développé et expérimenté, en collaboration avec les élèves d’une classe de l’école primaire et des membres de la communauté innue, dont une conteuse innue, des moyens d’intégrer la culture d'oralité par la tradition orale – chants, mythes, légendes, poésie – dans la classe de français tout en suivant la Progression des apprentissages en français du Programme de formation de l'école québécoise. Les leçons qui se sont déroulées sur trois semaines s'inspiraient du modèle ethnologique des ateliers interculturels de l’imaginaire permettant aux élèves de construire leur compréhension des oeuvres choisies, de se les approprier et de voir l’impact sur leur rapport à la langue française et sur leur identité d’apprenant. Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès des élèves, et ce, avant et après l’expérimentation. L’identité d’apprenant des sujets à l’étude a connu une évolution puisque le regard de ceux-ci sur l’école et l’apprentissage du français notamment s’est vu modifié.
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Harnessing the margins : negotiations over tourism development among the Hmong of Dong Van and Mèo Vac districts, Northern Vietnam

Bilodeau, Simon 13 December 2023 (has links)
Ancré dans un terrain ethnographique de quatre mois dans les districts de Đồng Văn et de Mèo Vạc (province de Hà Giang, Vietnam), ce mémoire de maitrise vise à comprendre et documenter certains des processus par lesquels l'État vietnamien tente d'intégrer les Hmong - population marginale transfrontalière vivant dans le Massif Sud-Est Asiatique - à la nation, à l'économie de marché, et à l'État (plans culturel, économique et politique) à travers le développement du tourisme et comment ce peuple intègre, détourne et résiste à cette pression assimilationniste. J'adopte une perspective théorique dérivée de l'anthropologie politique de Clastres et de Scott, couplée à une critique du développement et de la modernisation, avec laquelle j'analyse l'agentivité singulière déployée par les populations Hmong locales qui voient leur vie socioculturelle et leurs moyens de subsistance graduellement transformés par la mise en valeur du territoire et de leur culture par le tourisme. Cette étude souligne la marginalisation des populations locales résultant du développement du tourisme de masse dans la région et dévoile le caractère intrinsèquement politique de ce développement qui vise à rendre profitable l'opération d'occuper les frontières du pays tout en « civilisant » les populations qui y habitent. Elle met aussi en relief les réponses locales variées allant de la coopération active à la résistance cachée de la part des Hmong qui utilisent les « armes des faibles » pour négocier de manière sélective leur entrée en sein de l'ensemble national, une entrée passant parfois - bien que rarement - par la participation à l'industrie touristique. Finalement, cette recherche plaide pour un développement local plus attentif à la réalité complexe des gens qui le vivent, mais qui ne possèdent que peu d'influence sur les projets dont ils sont la cible. / Anchored in a four-month ethnographic fieldwork in the districts of Đồng Văn and Mèo Vạc (Hà Giang Province, Vietnam), this master's thesis aims to understand and document some of the processes by which the Vietnamese state attempts to integrate the Hmong - a transborder marginal people living across the Southeast Asian Massif - into the nation, the market economy, and the state (culturally, economically, and politically) through tourism development, and how these people integrate, divert, and resist this assimilationist pressure. I adopt a theoretical perspective derived from the political anthropology of Clastres and Scott, coupled with a critique of development and modernization, with which I analyze the singular agency deployed by local Hmong people as they see their socio-cultural lives and means of subsistence gradually transformed by the mise en valeur of their territory and culture through tourism. This study highlights the marginalization of local people resulting from the development of mass tourism in the region. It also reveals the inherently political nature of this development, which aims to make the operation of occupying the country's borderlands viable while "civilizing" the people who live there. It further highlights the varied local responses ranging from active cooperation to covert resistance on the part of the Hmong, who use the "weapons of the weak" to negotiate their entrance into the national body selectively, sometimes - though rarely - through participation in the tourist industry. Finally, this research argues for a local development more attentive to the complex reality of the people who live it but who have little influence on the projects targeting them.
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Modalités de résistance chez les réfugiés tibétains de la ville de Paris

Yon, Céline 12 April 2018 (has links)
L'invasion du Tibet par la Chine en 1949, ainsi que les nombreuses exactions et répressions en tout genre exercées sur la population tibétaine ont atteint un tel paroxysme que le 14ème Dalaï-Lama a quitté le Tibet en 1959 pour l'Inde, où il a crée le gouvernement tibétain en exil dans la ville de Dharamsala. Ce départ des autorités religieuses et politiques du pays a entraîné dans son sillage l'exode d'un grand nombre de Tibétains. Cet exil massif a sans nul doute transformé les modalités de résistance visant à contrer l'oppression chinoise. En terre d'accueil, la préservation de la culture et de l'identité tibétaine devient un préalable à la résistance active et militante, donnant ainsi naissance à une nouvelle stratégie particulièrement adaptée au contexte de l'exil : la revitalisation de la culture. Cette étude vise à appréhender les différentes formes que peut prendre la résistance en situation d'exil, ainsi que la place de la revitalisation de la culture dans la stratégie de résistance élaborée par le gouvernement tibétain en exil.
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Reassessing history : Native American narratives in Kentucky tourism

B.-Martin, Valérie 12 January 2019 (has links)
Dans toutes les sociétés, les rapports de pouvoir qui existent ont une grande influence sur les dynamiques de mémoire. Le colonialisme anglais et américain, et plus précisément les politiques de relocalisation comme l’Indian Removal Act (1830) ont eu un fort impact sur la présence autochtone dans le paysage culturel du Sud-est des États-Unis. La production de la mémoire collective à travers la commémoration, l’éducation et le tourisme sont un reflet de ces rapports de pouvoir. Elle démontre aussi quels évènements du passé définissent le présent. Ce mémoire de maîtrise tente de comprendre comment les récits de la présence autochtone au Kentucky sont inscrits dans le paysage culturel de l'état. Le Kentucky détient un riche passé précolonial encore visible sur le territoire. Plusieurs artefacts témoignent de l’occupation millénaire du Kentucky par des nations autochtones. Toutefois, selon l’histoire dominante du Kentucky, le territoire n’était pas occupé au moment des premiers contacts. La contradiction entre ce mythe et les preuves archéologiques qui se retrouvent dans le paysage a été peu étudiée. Ce mythe continue de servir de base pour, entre-autres, l’éducation et le tourisme et encourage une image fausse de la présence autochtone au Kentucky. Les moyens utilisés par le pouvoir colonial américain pour tenter d’effacer la présence autochtone aux États-Unis vont au-delà de la violence des politiques de relocalisation et d’assimilation. En effet, des moyens plus subtils, comme la commémoration et les mythes, ont permis à la culture dominante de se réapproprier le territoire à travers la mémoire. Quels sont les facteurs qui ont permis de créer et qui aident à maintenir un écart entre l'histoire dominante du Kentucky et les preuves archéologiques? Quelles représentations matérielles dans le paysage culturel du Kentucky définissent cet écart? Le tourisme patrimonial au Kentucky sera l'élément central de cette analyse. / In all societies, power dynamics greatly influence memory. British and American colonialism, and relocation policies, like the Indian Removal Act (1830), had a strong impact on Native American presence in the cultural landscape of the Southeast United States. The production of collective memory through commemoration, tourism and education is a reflection of the power relations within society. It also shows which events in the past still define the present. This master’s thesis seeks to understand how narratives of the past influence today’s narratives about Native Americans in Kentucky, as well as how these narratives are inscribed in the cultural landscape of the state. Kentucky holds a rich pre-colonial history that is still visible on the landscape. Many artifacts can be found on the land and bear witness to the long-standing Native American presence in Kentucky. However, according to Kentucky’s dominant history, the territory was ''empty'' at the time of first contact. The contradiction that exists between this myth and the abundance of archaeological evidence, and the way it is translated into the cultural landscape, has seldom been studied. This myth provides the basis for, among other things, education and tourism, and promotes an inaccurate image of the Native presence in Kentucky, which contributes to keeping Native American identities in the past. The colonial means used to erase Native American presence in the United States went further than the violence of the federal policies of assimilation and relocation. Subtler methods, like commemoration and myths, have allowed the dominant culture to claim the land through memory. What are the factors that have created and helped to maintain the gap between Kentucky’s dominant interpretation of history and archaeological fact? What material representations on the cultural landscape of Kentucky are most evident of the gap? Heritage tourism will be the focus of this analysis.
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Prises de parole et modes de l'engagement intellectuel dans le nouvel-Ontario (1970-1995)

LeBel, Marie 17 April 2018 (has links)
Ce travail porte sur la prise de parole des intellectuels francophones nord-ontariens entre 1970 et 1995. L'ouvrage présente une analyse de contenu exhaustive des principales revues académiques de l'espace étudié. Celles-ci apparaissent comme des supports indispensables à la parole des intellectuels. Elles se veulent également les lieux d'une mémoire intellectuelle en construction. L'analyse de contenu permet de dégager, sur une temporalité relativement longue - 25 ans - les thèmes privilégiés et les discours tenus sur la société franco-ontarienne, c'est-à-dire sur la communauté d'appartenance de la majorité des auteurs, et les formes de l'engagement des interprétants vis-à-vis de cette communauté. L'ensemble est une étude du champ intellectuel en milieu minoritaire.
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L'Ordre de Marshall : la construction des subjectivités dans l'espace éwé au Togo

Afoutou, Kwami Edem 27 January 2024 (has links)
La construction des subjectivités dans les espaces postcoloniaux reste une thématique assez complexe à explorer du fait de la coexistence en leur sein, de multiples sources de normativité. Dans l'espace éwé au Sud-Togo, l'individu évolue dans un environnement où il est à la fois sollicité par les normes de son traditionnel univers culturel, celles de la modernité mondialisée, mais aussi des sphères normatives plus structurées comme le christianisme, la Franc-maçonnerie, etc. La présente recherche s'est penchée sur les conditions de possibilités d'une subjectivité catholique dans un tel contexte. Cette question est problématisée dans l'association initiatique catholique, l'Ordre de Marshall. Par une démarche ethnographique et sur la base d'une approche interprétative, j'ai montré que pour se construire comme sujets chrétiens, les membres de l'Ordre de Marshall s'engagent dans un effort pour établir des connexions entre des situations paradoxales à première vue. Un tel mode de subjectivation s'inscrit dans la logique du fonctionnement généralement attribué aux des ontologies analogiques qui mobilisent une série de polarités dans leurs organisations du mobilier du monde. La subjectivité marshallienne émerge tant, dans la quête de la réflexivité que dans la recherche de la socialité. Au même moment où elle est résolument engagée dans la quête des savoirs qui régissent le monde, une telle subjectivité se plaît à organiser ces savoirs en un jeu de secrets bien protégés, source d'écarts différentiels entre les individus. La subjectivité catholique marshallienne se déploie entre une transcendance à laquelle elle se voue entièrement et une immanence radicale qui donne sens aux engagements du sujet dans l'Ordre. Enfin, alors qu'elle convoite une sorte d'autonomie, une telle subjectivité se construit dans un assujettissement à Dieu et à sa Parole, aux entités angéliques, aux saints et saintes, mais aussi, dans une certaine soumission aux ainés de l'Ordre. De même, l'identification des chrétiens à Dieu reste influencée par ce contexte marqué par la dichotomie Dieu\Satan. D'où l'idée centrale de cette thèse, le sujet catholique marshallien se construit à travers un ensemble de pratiques paradoxales, dues à l'évolution de son histoire particulière. La conversion au christianisme dans cette perspective implique une logique, tout aussi paradoxale. Elle entraîne l'idée d'une continuité de soi, en même temps qu'une transformation progressive de son être, suivant l'idéal chrétien. / The construction of subjectivities in postcolonial areas remains a fairly complex theme to explore due to the coexistence within them of the domination of multiple sources of normativity. In the area occupied by the Ewe ethnic group in South Togo, the individual evolves in an environment where he is both challenged by the standards of his cultural universe, those of the globalized modernity, but also those of more structured spheres such as Christianity, Freemasonry, etc. The present research has examined the possible influences of Catholic subjectivity in such a context, problematizing the question in the Catholic initiatory association called the Order of Marshall. Using an ethnographic approach and on the basis of an interpretative method, I have shown that, in order to build themselves as Christian subjects, the members of the Marshallian Order are engaged in an effort to establish connections between situations that appear paradoxical at first. Such a mode of subjectivation is in line with the logic of the operation generally attributed to analogic ontology. The latter mobilizes a series of polarities in the way it organizes the world's furniture. Marshallian subjectivity emerges both in a quest for reflexivity as well as in the search for sociality. At the same time as it is resolutely engaged in the quest for the knowledge that governs the world, this knowledge is organized into a game of well-protected secrets, which become a source of differential status between individuals. Marshallian Catholic subjectivity unfolds between a transcendence to which the individual is entirely devoted and a radical immanence that gives meaning to the subject's commitments in the Order. Finally, while it covets a kind of autonomy, such subjectivity is built in a subjugation to God and His Word, to angelic entities, to saints, but also a certain submission to the elders of the Order. The very identification of the individual with God seems to take its meaning only in this context marked by the dichotomy of God versus Satan. Hence the central idea of this thesis, the Marshallian Catholic subject is built through a set of paradoxical practices, due to the evolution of its particular history. Conversion to Christianity, from this perspective, implies a logic, just as paradoxical. It leads to the idea of a continuity of self, at the same time as a gradual transformation of one's being following the Christian ideal.
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Identité et imaginaire social : l'exemple de Ticopó, Yucatán

Grégoire, Lucie 12 April 2018 (has links)
Ce mémoire présente les résultats d'une recherche effectuée à Ticopô, village maya situé dans la zone henequenera du Yucatân, au Mexique. Dans une approche constructiviste enrichie par l'apport de l'économie politique, l'auteure s'intéresse à la construction de l'identité de la femme maya au Yucatân, en lien avec l'imaginaire social. Un chapitre portant sur la construction des identités autochtones au Mexique permet de situer cet imaginaire social dans une perspective historique globale. L'auteure examine ensuite les processus par lesquels des hommes et des femmes mayas de différentes générations (enfants, jeunes et adultes) incorporent, contestent ou négocient des critères identitaires de toutes sortes (apparence physique, domaines d'activité, rapports sociaux, etc.) véhiculés par diverses manifestations symboliques de l'imaginaire social à Ticopô. Elle privilégie pour cela l'étude de manifestations symboliques locales : théâtre indigène (teatro indigena), événements importants dans l'année ou dans la vie d'une personne, histoires racontées et conseils donnés aux enfants. / This Master's thesis presents the results of a research study conducted in Ticopô, a Maya village located in the henequenera zone of Yucatân in Mexico. Using a constructivist approach, enriched by the contribution of political economies, the author studies the construction of the identities of Maya women in relation with the social imaginary. A chapter focusing on the construction of aboriginal identities in Mexico helps put this social imaginary in a global historical perspective. The author then analyses the processes by which Maya men and women of different generations (children, teenagers, and adults) incorporate, oppose, or negotiate identity criteria of ail sorts (physical appearance, field of activities, social relations, etc.) conveyed by various symbolic manifestations of the social imaginary in Ticopô. The author's methodology favours the study of local symbolic manifestations: Aboriginal theatre (teatro indigend), important annual or one-time events in the life of a person, stories being told, and advice being given, to children.
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Las politicas educativas hacia la poblacion indigena y la construccion de las identidades étnicas y de género : el caso de la region de Cuetzalan, Puebla, México

Morales Ramírez, Claudia 24 April 2018 (has links)
Cette thèse se centre sur l'analyse des politiques éducatives, qui visent la population indigène au Mexique. Son objectif est de rechercher l'impact qu'elles ont sur les constructions identitaires, de genre et d’ethnie, chez les petites filles et les garçons mexicains náhuas. Il s'agit d'un travail de recherche depuis l'instrumentation des politiques éducatives (à partir des stratégies, des programmes et des actions) que réalise la Direction Générale d'Éducation Indigène (DGEI), une instance appartenant au Ministère d'Éducation Publique (SEP), pour analyser les processus générés dans les pratiques scolaires – et extrascolaires – et les signifiés construits par les sujets éducatifs. Pour accomplir cet objectif, nous avons réalisé un travail ethnographique fondé sur des concepts théoriques et méthodologiques de l'ethnographie institutionnelle et du féminisme. La recherche présentée est fondamentalement qualitative, générée à partir du point de vue de l'ethnographie institutionnelle sur les politiques publiques conçues et réalisées par la DGEI dans les entités fédératives. A cet égard, nous avons visité et analysé le cas de cinq écoles indigènes náhuas de la Sierra Norte, dans l'état de Puebla. La conception et la réalisation ont impliqué des considérations épistémologiques d’un type qualitatif, comme la participation des sujets par le biais de l'incorporation de leur voix, de leurs perceptions et apports, pour l'analyse ultérieure des textes et la composition des conclusions finales. Cette recherche tente de se positionner en pourvoyeuse de témoignages et de sens intersubjectifs construits sur la base de données empiriques, ensuite articulées avec les perceptions de celui qui analyse. Elle constitue une recherche féministe dans le sens où elle englobe et analyse l'implication du genre féminin à d'autres facteurs sociaux qui permettent d'expliquer la situation des sujets avec qui ces femmes interagissent. Il en va également de même pour les groupes sociaux qui vivent dans la périphérie comme la majorité d'entre elles, c’est-à-dire dans la marginalité et la subalternité; la présence masculine, quant à elle, est pleinement documentée. L’un des buts de cette recherche féministe est d'expliquer la relation entre exclusion et inégalité. L'exclusion semble s'étendre dans l'esprit de l'époque. Les processus de globalisation se caractérisent en effet par le fait d’approfondir et de multiplier les formes variées d'exclusion des majorités en faveur de l'hégémonie – politique, économique et culturelle – étendant son voile qui rend invisible toute diversité. Dans n'importe laquelle de ces modalités, le fait d’être différent amène à être recalé dans les marges, c'est-à-dire à vivre des formes spécifiques d'exclusion. À partir de ces idées, la thèse vise à caractériser les politiques éducatives comprises comme des processus politiques et idéologiques non neutres, en tant que phénomènes qui peuvent être considérés comme des mécanismes de classification et de construction des sujets: des professeurs, des indigènes, des étudiants… Et aussi, comme des codes de normes et valeurs qui articulent les principes organisant la société à travers des modèles qui conforment l'histoire et la culture de la société dans laquelle ils sont générés. La possibilité de combiner tous les niveaux d'appréciation du micro, du méso et du macro, de trouver et de documenter des processus nationaux et globaux de politiques publiques de la DGEI dans des espaces d'influence locaux et leurs effets dans la construction d'identités, constitue une des contributions principales de cette recherche. Considérer les politiques comme objet d'analyse permet d'examiner au moins trois dimensions : 1) Les perspectives idéologiques prédominantes dans les discours, 2) les pratiques des sujets destinataires de ces politiques, c'est-à-dire, – ceux qui assimilent les discours –, et 3) les systèmes alternatifs de résistance ou de complémentarité qui émergent localement (comme l'acceptation, la modification ou le rejet des discours). Partir de la conception selon laquelle la participation aux politiques (même au niveau des récepteurs de celles-ci) les rend publiques et permet, par ce seul fait, d’en dépasser le caractère gouvernemental. Une politique est réalisée uniquement quand le destinataire de celle-ci agit comme un élément réactif. En conséquence, il est fondamental que la recherche collecte les témoignages des sujets participants, c’est-à-dire des autorités éducatives et communautaires, des enseignants, des étudiants, des pères et des mères de famille, tout comme des acteurs sociaux. De cette manière, la politique peut être cohérente avec sa nature publique et répondre aux nécessités perçues localement, dépassant ainsi les buts abstraits des institutions. Les acteurs de l’éducation au niveau local et de l’État deviennent alors également des auteurs latents des politiques publiques. / Este trabajo se centra en el análisis de las políticas educativas que se dirigen a la población indígena en México. Su objetivo es indagar el impacto que tienen en las construcciones identitarias, de género y de etnia, en las niñas y niños náhuas mexicanos. Se trata de un trabajo de investigación desde la instrumentación de las políticas educativas (a partir de las estrategias, los programas y las acciones) que realiza la Dirección General de Educación Indígena (DGEI), instancia perteneciente a la Secretaría de Educación Pública (SEP), para analizar los procesos generados en las prácticas escolares – y aun las extraescolares – y los significados construidos por los sujetos educativos. Para cumplir con este objetivo, se llevó a cabo un trabajo etnográfico sustentado en conceptos teóricos y metodológicos de la etnografía institucional y del feminismo. La investigación que se presenta es fundamentalmente cualitativa, generada a partir del enfoque de la etnografía institucional sobre las políticas públicas diseñadas y llevadas a cabo por la DGEI en las entidades federativas, para ello, se visitó y se analizó el caso de cinco escuelas indígenas náhuas de la Sierra Norte en el estado de Puebla. El diseño y realización implicó consideraciones epistemológicas de corte cualitativo, como la participación de los sujetos a través de la incorporación de sus voces, percepciones y aportes, para el posterior análisis de los textos y la conformación de las conclusiones finales. Esta investigación pretende constituirse en proveedora de testimonios y sentidos intersubjetivos construidos con relación a datos empíricos y articulados con las percepciones de quien analiza. Constituye una investigación feminista al tratarse de un abordaje incluyente que analiza la implicación del género de las mujeres con otros ordenadores sociales que permite explicar la situación de los sujetos con quienes se relacionan, así como la de los grupos sociales que viven, como la mayoría de ellas, en la marginalidad, la subalternidad, en la periferia; por tanto la presencia masculina está plenamente documentada. Como investigación feminista una de sus finalidades es explicar cómo se da la relación entre exclusión y desigualdad. La exclusión es la marca de los tiempos, los procesos de globalización se caracterizan por profundizar y multiplicar las formas de exclusión de las mayorías en favor de la hegemonía – política, económica y cultural – que tiende un velo que invisibiliza todas las formas de diversidad. Encarnar la diversidad, en cualquiera de sus modalidades, significa vivir en los márgenes, es decir vivir formas específicas de exclusión. A partir de estas ideas, el trabajo está enfocado a caracterizar las políticas educativas entendidas como procesos políticos e ideológicos no neutrales, como fenómenos que pueden ser considerados mecanismos de clasificación y construcción de sujetos: maestros, indígenas, estudiantes… Asimismo, codificaciones de normas y valores que articulan principios organizadores de la sociedad a través de modelos que conforman la historia y la cultura de la sociedad en que se generan. La posibilidad de analizar los niveles micro, meso y macro, de localizar y documentar procesos nacionales y globales de política pública de la DGEI en espacios de influencia locales, constituye una de las principales contribuciones de esta propuesta de investigación. Considerar a las políticas como objeto de análisis permite examinar al menos en tres dimensiones: 1) las perspectivas predominantes en los discursos, 2) las prácticas de los sujetos destinatarios de las políticas – quienes asimilan los discursos –, y 3) los sistemas alternativos que emergen localmente (la aceptación, modificación o rechazo de los discursos). Partir de la concepción de que la participación en las políticas (incluso en el nivel de receptor de las mismas) las hace públicas posibilita trascender su carácter gubernamental. Por tal razón es fundamental que la investigación recupere los testimonios de los sujetos participantes (autoridades educativas y comunitarias, docentes, estudiantes, padres y madres de familia, actores sociales) y lograr con esto que la política sea coherente con su naturaleza pública y recupere las necesidades localmente percibidas que trasciende las metas abstractas de las instituciones. De esta manera los actores educativos locales y estatales también son hacedores de políticas públicas.
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Du projet d'études au projet de vie : une analyse des parcours universitaires chez les étudiants des Premières Nations du Québec

Ratel, Jean-Luc 19 June 2019 (has links)
En lien avec le contexte historique de ségrégation sociale et la visée assimilatrice de l’éducation formelle qui leur fut imposée, les Autochtones du Québec ont longtemps été exclus de l’enseignement supérieur. De nos jours, ils connaissent des taux de diplomation en constante augmentation, mais maintiennent un écart persistant par rapport à la population non autochtone. Les données recueillies auprès de 23 étudiants et diplômés universitaires des Premières Nations du Québec et de 11 professionnels travaillant auprès d’eux nous ont permis de constater un motif commun aux différents parcours scolaires : étudier en vue de contribuer à l’amélioration du mieux-être chez les Autochtones, tant dans les communautés qu’à l’extérieur. Nos objectifs généraux sont de contribuer à une meilleure connaissance du phénomène des études universitaires chez les Premières Nations du Québec et comprendre le sens conféré par les étudiants des Premières Nations du Québec à leurs parcours universitaires. Plus spécifiquement, nos objectifs de recherche visent à : 1) Comprendre le rapport à l’identité et aux cultures autochtones chez les étudiants et diplômés des Premières Nations; 2) Comprendre les principaux facteurs expliquant le passage à l’université des étudiants des Premières Nations et comment se déroulent leurs parcours; 3) Connaître les projets et réalisations des étudiants des Premières Nations en lien avec leurs études universitaires; 4) Analyser l’environnement mis en place par les universités et les pouvoirs publics pour favoriser l’intégration des étudiants autochtones à la communauté universitaire. Notre thèse explique comment les parcours scolaires des étudiants universitaires des Premières Nations du Québec sont nettement influencés par leur rapport à l’identité et aux cultures autochtones et que cette influence donne lieu à des projets d’études qui prennent la forme de projets de vie en milieu autochtone (Blaser, 2004). Ces projets sont de nature collective et visent le mieux-être des Autochtones en général en plus des étudiants eux-mêmes, que ce soit dans les communautés ou à l’extérieur. Nous expliquons aussi comment les étudiants parviennent à combiner les apports de l’éducation autochtone à ceux de l’éducation occidentale, en lien avec la conception de la décolonisation de l’éducation telle que définie par Battiste (2013). Leur rapport à l’identité et aux cultures autochtones est analysé en tenant compte des rapports de pouvoir entre la culture majoritaire québécoise, elle-même en situation de minorité dans le contexte canadien (McAndrew, 2005). C’est donc en relevant les éléments caractéristiques des faces externe et interne de leurs cultures (Juteau, 1999) que nous saisissons cette influence dans leurs parcours scolaires et, plus généralement, dans leurs vies. Les étudiants et diplômés interviewés témoignent, chacun à sa façon, de l’ancrage de leurs parcours scolaires dans le modèle de l’université comme sphère publique démocratique (Giroux, 2002) en vue de développer le mieux-être chez les Autochtones. La plupart ont connu des expériences de travail et d’implication en milieu autochtone à différents moments de leurs parcours. On constate aussi que certains ne cherchent pas à ancrer leurs études dans le modèle des projets de vie, mais qu’ils vivent alors leurs cultures dans d’autres sphères d’activités. La plupart des participants sont des étudiants dont les parents n’ont pas fréquenté l’université (de première génération) et c’est dans la transmission d’un rapport favorable à l’institution scolaire que se trouve une partie de l’explication de leur passage à l’université, en lien avec la sociologie de Lahire (1995). Notre discussion poursuit la réflexion sur l’institution universitaire elle-même et sa métamorphose ayant permis à un nombre accru d’Autochtones de la fréquenter, dans l’optique de la multiversité (Kerr, 1967). Nous défendons un modèle de campus interculturel (Tanaka, 2003) conçu comme sphère publique démocratique dans le but de mieux répondre aux défis contemporains de la diversité ethnoculturelle dans les universités québécoises. / Quebec’s Indigenous peoples have long been excluded from higher education because of the historical context of social segregation and the assimilative aim of the formal education imposed on them. Today, that population is experiencing increasing graduation rates, but they are maintaining a persistent gap with the non-Indigenous population. The data collected from 23 Quebec First Nations university students and graduates, plus 11 professionals working with them, allowed us to see a common pattern in the different school pathways: study in order to improve the well-being of Aboriginal people within and outside the communities. Research general objectives are, first, to contribute to a better knowledge of the phenomenon of university studies among the First Nations of Quebec and, second, to understand the meaning conferred by Quebec First Nations students on their university studies. Research specific objectives are to: 1) Understand the relationship to Indigenous identity and culture among First Nations students and graduates; 2) Understand the main factors explaining the transition to university of First Nations students and how their pathways go; 3) Understand the projects and achievements of First Nations students in connection with their university studies; 4) Analyze the environment offer by universities and public authorities to help the integration of Indigenous students into the university community. This thesis explains how the educational pathways of First Nations university students in Quebec are clearly influenced by their relationship to Indigenous identity and culture, and how that influence gives birth to study projects in the form of life projects in an Indigenous environment (Blaser, 2004). These projects are of a collective nature and focus on the well-being of Indigenous peoples in general, in addition to the students themselves, whether in communities or outside. I also explain how students manage to combine the contributions of Indigenous education with those of Western education, in connection with the conception of the decolonization of education as defined by Battiste (2013). Their relationship to Indigenous identity and cultures is analyzed in relation to the power relationships between the majority culture in Quebec, which is, itself, a minority in the Canadian context (McAndrew, 2005). It is therefore by identifying the characteristic elements of the external and internal faces of their cultures (Juteau, 1999) that I capture this influence in their schooling and, more generally, in their lives. The students and graduates interviewed testify, each in their own way, the anchoring of their educational backgrounds in the university model as a democratic public sphere (Giroux, 2002) in order to develop the well-being of Indigenous peoples. Most have experienced work and involvement in Indigenous communities at different points in their lives. I also note that some do not seek to anchor their studies in the model of life projects, but they, then, live their cultures in other spheres of activity. Most of the participants are students whose parents have not attended university (so-called first generation) and it is in the transmission of a favourable relation to the school institution that is part of the explanation to their transition to university, in connection with the sociology of Lahire (1995). The discussion continues to reflect on the university institution itself and its metamorphosis, which has allowed an increasing number of Aboriginal people to attend it, in relation to the idea of multiversity (Kerr, 1967). I argue for an intercultural campus model (Tanaka, 2003) designed as a democratic public sphere in order to better respond to the contemporary challenges of ethnocultural diversity in Quebec universities.
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Identités allemandes à Québec : les stratégies identitaires dans le processus d'affirmation sociale d'une communauté

Binette, Sébastien 12 October 2018 (has links)
Le maintien d’éléments de la culture primaire chez un migrant, c’est-à-dire de la culture acquise dans sa région ou dans son pays d’origine, est un élément important qui, à l’aide de certaines stratégies, favorise la stabilité ainsi que la cohérence identitaire tout au long du processus de migration. M’intéressant au cas de migrants allemands de première génération qui ont choisi Québec comme ville d’accueil, j’utilise principalement les concepts de lieux d’affirmation identitaire ainsi que les stratégies qui y sont associées, pour comprendre comment leur identité primaire se développe, évolue et se transforme tout au long du processus de migration et d’intégration. La recherche que j’ai effectuée sur le terrain a initialement pris la forme d’observation participante, ce qui m’a permis de recruter 17 participants que j’ai rencontrés et interviewés lors d’entrevues semi-dirigées. L’analyse dévoile l’importance de la langue comme vecteur identitaire primaire, mais également celle de la culture et des traditions inhérentes à la région du participant. En plus des caractéristiques identitaires qui apparaissent être plus influencées par la région d’origine du migrant que par son pays en lui-même, il semble que l’identité allemande soit également tributaire de la relation, principalement au niveau de l’histoire, que ce dernier possède face à l’Allemagne avant et pendant la migration. Au final, il apparait que l’identité des migrants allemands de première génération de la ville de Québec évolue autour de la création d’un « chez-soi » (Heimat), construit à partir d’éléments rattachés à la langue, à la culture ainsi qu’aux traditions issues de leur région d’origine et qui seraient porteurs de sens au niveau individuel. Mots clés : Allemand, culture, identité, immigration, intégration, langue, minorité invisible, stratégies identitaires. / The retention of components from a migrant’s primary culture (the culture acquired in his or her native region or land) is an important consideration because of the large impact it has on the migration process. With the help of certain strategies, this cultural retention fosters stability and identity consistency in migrants. While focusing my study on first-generation German migrants who chose Québec City as their new home, I primarily use the concept of identity affirmation related to locale, in addition to associated strategies. This concept allows an understanding of how identities within this population of migrants develop, evolve, and change throughout the migration and integration process. My field research initially consisted in the observation of participants: through the execution of semi-supervised interviews, I had the opportunity to recruit and meet with 17 participants. An analysis of these interviews reveals the importance of language, but also the culture and inherent traditions of native regions, as primary agents of identity. Characteristics of a migrant’s identity appear to be influenced more by his or her native region, rather than the country as a whole. Furthermore, it is apparent that a migrant’s German identity is dependent on his or her relationship with Germany (especially as regards historical events) before and during the time of migration. Finally, this research manifests that the identity of first-generation German migrants in Québec City evolves around the creation of a Heimat (homeland). This last is constructed using elements from the migrants’ language, culture, and regional traditions, which convey special meaning at the individual level. Keywords: German, culture, identity, immigration, integration, language, invisible minorities, identity strategies.

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