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L’énoncé étymologique latin : formes et sens / Latin Etymological Speech : Forms and MeaningAlizon, Aude 28 November 2011 (has links)
Dans la conception antique du langage, le signe linguistique doit rendre compte de la réalité qu’il dénote, au contraire de la conception moderne qui repose sur l’arbitraire du signe. L’étymologie consiste alors à donner l’origine des mots en mettant au jour leur motivation (unde et cur uerba rebus imposita sint « d’où et pourquoi les mots ont été appliqués aux choses »). La théorie étymologique des grammairiens latins ne nous est malheureusement parvenue que de manière très lacunaire ; les énoncés étymologiques, en revanche, lieu privilégié de l’expression linguistique du sujet parlant, sont pléthore. Afin d’étudier le sens de l’étymologie antique, longtemps considérée comme « fantaisiste », « fausse » ou « populaire », ce travail s’appuie sur un corpus de 1800 énoncés étymologiques, puisés chez Varron, Cicéron, Aulu-Gelle et Isidore de Séville. La première partie étudie les différentes structures formelles susceptibles d’accueillir les énoncés étymologiques. On y voit ainsi que, malgré la présence de balises métalinguistiques, l’amalgame constant entre l’usage et la mention révèle la fusion qu’opère le sujet parlant entre le signifiant, le signifié et le référent. La seconde partie étudie les facteurs expliquant que le rapprochement entre un lexème explicandum et son étymon semble souvent se faire d’après une ressemblance formelle assez vague : cette hyperlaxité phonétique résulte de l’extension abusive de certains phénomènes observés par le locuteur et théorisés dans un schéma selon lequel les phonèmes peuvent être ajoutés, supprimés, transformés ou déplacés dans le mot. Le mot est ainsi une entité susceptible de variations formelles sans changement du signifié véhiculé. La troisième partie, après avoir rappelé les définitions et les caractéristiques de l’étymologie antique, montre, en en étudiant les processus de dérivation, que cette dernière est avant tout une quête du sens, ce que confirme ensuite l’étude des lexèmes (ré)analysés comme étant constitués de plusieurs éléments sémantiques qui doivent décrire le référent extralinguistique qu’ils dénotent. L’étude se conclut sur l’idée que les énoncés étymologiques latins visent à retrouver l’éponymie d’un nom, une autre manière de « dire le vrai ». / In the ancient idea of language, the linguistic sign has something to do with the object denoted, whereas the modern idea is based on the arbitrariness of the sign. Then, etymology consists in giving the origin of words mainly as the reason why things are called that way (unde et cur uerba rebus imposita sint “whence and why words have been applied to things”). Unfortunately, etymological theory of Latin grammarians came to us with many blanks, but etymological utterances, which are the very place for the linguistic expression of the speaker, are overabundant. In order to study the meaning of ancient etymology, which has long been considered as “fanciful”, “false” or “folk”, this work is based on a corpus of 1,800 etymological utterances taken from Varro, Cicero, Aulus Gellius and Isidore of Seville. The first part looks into the different formal structures which can contain etymological utterances, and we find that in spite of metalinguistic marks, the constant amalgam between usage and mention reveals the confusion of the speaker between signifier, signified and object. The second part explains why the relation between an explicandum and its explicans seems most of the time established from a rather faint formal similarity. This phonetical hyperlaxity comes from the overextension of certain phenomena observed by the speaker and theorized in a pattern according to which phonemes can be added, suppressed, transformed or moved in a word: the word is an entity likely to present variations in its form with no change of the signified. The third part mentions definitions and specificities of ancient etymology, then, shows by the study of derivation processes that etymology is above all a search for signification, which is confirmed by the study of the words (re-)analyzed as formed with several semantical elements. This work comes to the conclusion that Latin etymological speech has a lot to do with eponymy, which is another way to “tell the truth”.
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La « matière troyenne » dans la littérature médiévale : Guido delle Colonne Historia destructionis Troiae : introduction, édition-traduction partielles et commentaireBedel, Marie 14 June 2014 (has links)
Ce travail propose d’étudier l’un des nombreux textes médiévaux portant sur le mythe de la guerre de Troie. Transmis à l’Occident médiéval non pas par le biais d’Homère mais par celui des classiques latins et de certains auteurs de l’Antiquité tardive, ce mythe connut un immense succès en Europe durant tout le Moyen Âge, malgré l’ignorance du grec et de l’Iliade. Nous avons choisi d’éditer partiellement et de commenter l’un des plus importants monuments de la matière troyenne médiévale, texte presque inédit aujourd’hui, car totalement délaissé depuis la Renaissance et le retour aux textes anciens. Dans une introduction, nous avons exposé les principes de notre travail d’édition, c'est-à-dire listé les différents manuscrits utilisés par l’éditeur précédent (Nathaniel Griffin), puis surtout présenté notre manuscrit de base, le Cod. Bodmer 78, absent de la liste des manuscrits collationnés par Griffin. Puis nous avons consacré un chapitre à la langue du texte, un latin médiéval très lisible quoiqu’empreint de « modernismes », notamment au niveau du lexique. Puis, après avoir présenté le texte, sa langue et notre méthode d’édition, nous avons exposé le peu d’éléments que nous avions sur notre auteur, sa vie, son œuvre et le contexte intellectuel au milieu duquel il évolua dans la Sicile du XIIIe siècle, ainsi que l’engouement européen pour la matière troyenne qui explique son choix de reprendre ce grand mythe dans son Historia. Enfin il nous a fallu évoquer les nombreuses sources utilisées par Guido delle Colonne, ses sources directes, indirectes ou inavouées. En dernier lieu, nous avons offert un résumé de chaque livre édité et traduit. Suit une bibliographie détaillée sur les manuscrits et éditions anciens de ce texte, des manuels, le contexte culturel et historique en Europe et en Sicile au Moyen Âge, les textes grecs, latins et vernaculaires se rapportant à la guerre de Troie et ayant influencé notre auteur de près ou de loin, les ouvrages critiques sur le traitement de cette matière troyenne dans l’Antiquité et au Moyen Âge, et enfin les quelques éléments bibliographiques portant sur Guido et sur son œuvre. Vient ensuite notre édition-traduction. La traduction est accompagnée d’un double apparat : un apparat des sources et réminiscences ainsi qu’un apparat critique qui prend en compte et compare les leçons contenues dans notre manuscrit de base avec les variantes citées par l’éditeur précédent dans les quelques manuscrits qu’il a utilisés. Au bas de la traduction, figurent des notes d’érudition destinées aux noms ou des faits cités dans le texte et qui méritent une explication. Après cette partie introduction philologique et édition, la deuxième grande partie de cette thèse consiste en un commentaire et des annexes. Dans notre commentaire, nous avons souhaité interroger notre texte dans ses aspects narratologiques, thématiques, génériques, linguistiques et idéologiques. C’est pourquoi nous avons consacré un premier chapitre à l’étude narratologique du texte, son contenu, son agencement, ses techniques narratives, son utilisation des sources et ses principales thématiques. Dans une seconde partie, nous avons abordé le genre et le ton de cette Historia, qui se veut un texte historique quoique traitant une matière fictionnelle puisque mythologique à une époque où les genres littéraires ne sont pas encore définis et encore moins cloisonnés ; nous avons en outre longuement commenté et illustré le choix de l’écriture en prose et en latin à une époque où la mode est au vers et au vernaculaire. Enfin, notre troisième chapitre porte sur le contenu scientifique, politique et idéologique de ce texte truffé de parenthèses érudites et morales. En dernier lieu, nous avons proposé une édition diplomatique de la partie non éditée ni traduite du manuscrit, ainsi que des annexes sur les manuscrits et le vocabulaire, et bien sûr des index des noms propres et un glossaire des mots rares ou surprenants. / This work proposes to explore one of the many medieval texts on the myth of the Trojan War. Transmitted to medieval Europe not through Homer but by the Latin classics and some authors of late Antiquity, this myth was a huge success in Europe during the middle Ages, despite the ignorance of the Greek and the Iliad. We chose to partially edit and comment on one of the most important monuments of the medieval Trojan material, almost unpublished text today because totally abandoned since the Renaissance and the return to the ancient texts. In an introduction, we exposed the principles of our editing work, that is to say, listed the various manuscripts used by the original publisher (Nathaniel Griffin) and especially presented our basic manuscript, Cod. Bodmer 78, absent from the list of manuscripts collated by Griffin. Then we have a chapter on the language of the text, a medieval Latin highly readable although full of "modernism", particularly in terms of vocabulary. Then, after introducing the text, the language and our editing method, we exposed the little things we had on our author, his life, his work and the intellectual context in which he evolved in thirteenth century Sicily, and the European craze for the Trojan material explains his choice to take this great myth in his Historia. Then, we had to mention the many sources used by Guido delle Colonne, its indirect or direct or unacknowledged sources. Lastly, we provided a summary of each book published and translated. Then follows a detailed bibliography on manuscripts and old editions of this text, textbooks, historical and cultural context in Europe and Sicily in the Middle Ages, the Greek texts, Latin and vernacular related to the Trojan War and that influenced our author near or far, the critical works on the treatment of this Trojan material in antiquity and the Middle Ages, and finally some bibliographic elements on Guido and his work. Then comes our edition-translation. The translation is accompanied by a double pageantry: one for the sources and reminiscences, and a critical apparatus that considers and compares the lessons contained in our manuscript with basic variants cited by the previous editor in some manuscripts that he used. At the bottom of the translation include scholarly notes for names or facts mentioned in the text and deserve an explanation. After this introduction and part philological edition, the second major part of this thesis consists of a comment and annexes. In our review, we wanted to examine our text in its narratological, thematically, linguistic, generic and ideological aspects. That is why we have devoted the first chapter to the narratological study of the text, its content, its layout, its narrative techniques, use of sources and its main themes. In a second part, we discussed the type and tone of the Historia, which intends to be a historical text while attending a fictional material since mythological, at a time when genres are not yet defined and less compartmentalized; we have also commented extensively and illustrated the choice of writing in prose and Latin at a time when fashion is to poetry and vernacular. In the end, our third chapter focuses on the scientific, political and ideological content of this text peppered with parentheses and moral scholars. Finally, we proposed a diplomatic edition of the unedited or translated part of the manuscript, as well as appendices on manuscripts and vocabulary, and of course the name index and a glossary of rare or surprising words.
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