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Le « Bon maître » du XIXe siècle : cinq générations d’instituteurs et d’institutrices d’après les dossiers de récompenses honorifiques (1818-1902) / The 'Good Master' of the nineteenth century : five generations of teachers, men and women, from the records of honorary awards (1818-1902)

Kim, Jung-in 11 February 2013 (has links)
Les dossiers de récompenses honorifiques d’instituteurs, inexploités par les historiens jusqu’à ce jour, fournissent des renseignements rares et précieux sur les meilleurs instituteurs et institutrices, non seulement de l’époque bien connue de la Troisième République, mais également des époques précédentes, relativement moins étudiées. Un échantillon de dossiers de six départements représentatifs (Creuse, Doubs, Gard, Ille-et-Vilaine, Nord, Seine-et-Oise) de 1858 jusqu’à 1902 est soumis non seulement à un traitement qualitatif mais aussi à un traitement quantitatif, dont les résultats sont figurés par 106 graphiques en 49 séries et 12 tableaux. Complétant ces dossiers de récompenses honorifiques par les dossiers de l’enquête Guizot, ainsi que par d’autres témoignages (auto)biographiques, cette étude retrace tout d’abord l’évolution des critères du « bon maître ». Ces critères, appliqués distinctement aux enseignants urbains et ruraux jusqu’au milieu du siècle, commencent à souligner, dans un contexte de concurrence, les bons résultats obtenus par une bonne organisation pédagogique à partir des années 1860. La réforme scolaire de la Troisième République précipite l’essor du système scolaire laïque et la prospérité de l’école laïque est davantage valorisée dans les deux dernières décennies du XIXe siècle. Les bons maîtres et les bonnes maîtresses de chaque génération entrent en fonction dans une situation socio-politiquement différente, mais ils contribuent, chacun à leur manière, à la consolidation de l’enseignement primaire. Dix portraits de cinq générations d’instituteurs et d’institutrices révèlent comment ils s’adaptent au changement de leur statut, du maître tenant sa propre école au fonctionnaire d’État en passant par fonctionnaire communal, et comment ils ont vécu les difficultés mais aussi les bonheurs de cette profession unique. / The files of honorary awards for primary school teachers, unexploited by historians to this day, provide rare and precious informations on the best teachers, men and women, not only on those well known of the Third Republic, but also on the teachers of previous eras, relatively less studied. A sample of records of six representative departments (Creuse, Doubs, Gard, Ille-et-Vilaine, Nord, Seine-et-Oise) from 1858 to 1902 is submitted not only to a qualitative treatment but also to a quantitative one, the results of which are represented by 106 graphics in 49 series and 12 tables. By complementing these files of honorary awards by the records of the Guizot investigation as well as by other evidences including (auto)biographys, this study firstly traces the evolution of the criteria of the "good teacher". These criteria, applied separately for urban and rural teachers until mid-century, began to emphasize the good results obtained by a good educational organization from the 1860s, in a context of opposition with congregational schools. The school reform of the Third Republic precipitates the developement of the secular school system, and the prosperity of the secular school is valued more in the last two decades of the nineteenth century. Good masters and good mistresses of each generation take office in a socio-politically different situation, but each of them contributes in her or his own way to the consolidation of primary education. Ten portraits of five generations of teachers, men and women, show how they adapt to their status changing, from the master holding his own school to the civil servant of municipality and finally to that of government, and how they have experienced the difficulties as well as the joys of this unique profession.
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Des maîtres d’école aux instituteurs : une histoire de communautés rurales, de République et d’éducation, entre Lumières et Révolution (années 1760-1802) / From school teachers to teachers : a history of rural communities, of Republic and education, between Enlightenment and Revolution (years 1760-1802)

Simien, Côme 09 December 2017 (has links)
Cette thèse a pour objet la grande énigme scolaire de la Révolution française : l’échec de l’école publique et le succès des écoles privées (cette dichotomie publique-privée ayant été créée par la Révolution). Loin de s’expliquer d’abord par le conservatisme politique et religieux des classes populaires, ainsi que les historiens l’ont affirmé depuis la fin du XIXe siècle, la déroute du projet scolaire républicain, n’est en réalité ni évidente de partout (en ville, l’école publique n’est pas en échec), ni linéaire (elle ne survient pas avant le printemps 1795 dans les campagnes). Pour la comprendre, il importe surtout de l’inscrire dans une histoire au long cours : depuis les années 1760, l’école élémentaire (celle où l’on apprend à lire, écrire et compter) a été appropriée par les communautés villageoises, au point de devenir une véritable « institution de proximité », contrôlée dans les faits par le groupe des co-résidents, malgré toutes les règles édictées par la monarchie et l’Église catholique afin d’en confier la direction aux évêques et aux curés. « Institution de proximité », l’école l’est d’autant plus aisément devenue que les enseignants de la fin de l’Ancien Régime (presque tous laïcs) accomplissaient au village (mais pas en ville) un ensemble de services extra-scolaires essentiels à l’affirmation de cet « esprit de localité » que l’on sait être si prononcé dans les communautés rurales du XVIIIe siècle : ce sont eux qui sonnaient les cloches paroissiales, entretenaient l’horloge communale, arpentaient les terres de la communauté et en dressaient la carte, chantaient la messe lors du culte, assuraient l’entretien de l’église et assuraient les fonctions de secrétaire-greffier de la collectivité locale. Au sein du village, l’enseignement dispensé par le maître d’école était du reste lui même perçu comme un lieu de perpétuation de la « personnalité collective locale » : au cours du second XVIIIe siècle, les pratiques pédagogiques des régents d’école ont en effet fini par intégrer le vaste complexe des « coutumes » locales. À ce titre, les communautés rurales imposaient aux enseignants qu’elles recrutaient (et qu’elles regardaient comme leur « serviteur ») qu’ils se conforment en tous points aux pratiques scolaires traditionnelles du village, freinant ainsi l’introduction dans les campagnes des innovations pédagogiques pensées par la Réforme catholique (La Salle, Démia, etc.) et par les Lumières. Bien avant 1789, les collectivités locales ont donc appris à éviter les prescriptions scolaires extérieures au village pour administrer l’école en fonction de leurs propres attentes.La Révolution, bien plus qu’elle ne contrarie cette emprise du local sur l’école, contribue au contraire à accentuer ce processus au long cours, malgré ses ambitions, tôt affirmées et maintes fois rappelées, d’imposer un « État instructeur » – comme l’avaient réclamé les Lumières depuis l’expulsion des Jésuites. À partir de 1789 et jusqu’en l’an II, alors que disparaissent rapidement les autorités de tutelle traditionnelle des petites écoles (évêques, intendants) et que les communautés rurales sortent parallèlement renforcées par la création des municipalités communales, les villages parviennent enfin pleinement à exercer une autorité souveraine sur l’école et ses enseignants. Tout change à partir du printemps 1795, lorsque deux nouvelles lois scolaires tentent d’arracher l’école publique de la sphère des compétences communales. Les villages se détournent aussitôt de cette dernière, pourtant massivement investie l’année précédente, et ouvrent dans le même temps de nombreuses écoles privées (autorisées par les deux mêmes lois). Au fond, il faut d’abord voir dans ce mouvement un moyen pour les collectivités locales de ne pas être dépossédées de leurs usages coutumiers de l’école. [...] / [No summary]

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