Spelling suggestions: "subject:"motifs"" "subject:"votifs""
391 |
Transgressing the last frontier : media culture, consumerism, and crises of self-definition in the works of Allen Ginsberg, Don DeLillo, and Chuck PalahniukBeaulieu, Pierre-Luc 23 April 2018 (has links)
Ce mémoire de maîtrise démontre la continuité du mythe de la frontière dans la littérature américaine produite après la Seconde Guerre mondiale et il identifie le concept d'hyperréalité de Jean Baudrillard en tant que nouvelle frontière américaine. L’hyperréalité désigne un monde produit par la simulation et le simulacre que la population perçoit comme étant réel. J’analyserai les poèmes « Howl » (1955), « A Supermarket in California » (1955) et « America » (1956) d'Allen Ginsberg ainsi que les romans Mao II de Don DeLillo (1991) et Survivor (1999) de Chuck Palahniuk afin d’expliquer de quelles manières chacune de ces œuvres dénonce le climat socio-culturel qui produit l’hyperréalité et comment, du même coup, celles-ci récupèrent des éléments du mythe de la frontière. L’organisation chronologique des chapitres me permet d’établir que l’hyperréalité a joué le rôle de nouvelle frontière dans la psyché américaine à partir des années 50 jusqu’à la fin des années 90. L’opposition dialectique entre un Ancien Monde corrompu et un Nouveau Monde utopique, un élément fondamental du mythe de la frontière, est au cœur de chacune des œuvres étudiées. De plus, dans chacune d'elles, le ou la protagoniste parvient à redéfinir le sens de sa réalité en traversant la frontière entre l’Ancien et le Nouveau Monde ce qui évoque la fonction d’autodétermination attachée à la frontière. L’argumentaire de ce mémoire repose sur la notion que l'hyperréalité correspond à l’Ancien Monde et que celle-ci voile l’existence possible d’un Nouveau Monde. Dans les œuvres de Ginsberg, DeLillo et Palahniuk que j’ai choisi d’analyser, la société américaine est assujettie à une hyperréalité qui est omniprésente. Dans cet Ancien Monde, la population s’identifie et se définie par rapport à des images et des produits à la fois fabriqués et célébrés par les médias et la culture de masse. Les protagonistes de ces auteurs s’opposent tous à l’idéologie conformiste et déshumanisante de la société de consommation. Je définis ce rejet comme une réactualisation du mythe de la frontière puisqu’il symbolise le passage entre un Vieux Monde hyperréel et un Nouveau Monde. Dans ce nouveau paradigme, les protagonistes de Ginsberg, DeLillo et Palahniuk sont en mesure d’affirmer leur individualité. / This thesis demonstrates the persistence of frontier mythology in post-WWII American literature and identifies Jean Baudrillard’s concept of hyperreality as the new American frontier. Hyperreality designates a world fabricated through simulation and simulacra that people have accepted as real. Through close-reading analyses of Allen Ginsberg’s poems “Howl” (1955), “A Supermarket in California” (1955), and “America” (1956) as well as Don DeLillo’s Mao II (1991) and Chuck Palahniuk`s Survivor (1999), I explain how the critiques of the socio-cultural climate that produces hyperreality present in each of these works recuperate elements of frontier mythology. My chapter organization allows me to establish the persistence of hyperreality as the new frontier in American consciousness from the 1950s to the late 1990s. The dialectical opposition between a corrupt Old World and a utopian New World, which is fundamental to frontier mythology, is central in each the studied works. Also, in each of them, crossing the frontier between the Old and the New World allows the protagonist to re-define the meaning of his/her reality according to his/her vision, which is evocative of the empowering function the frontier. This thesis is founded upon the idea that hyperreality corresponds to the Old World and, as such, that it veils the existence of a possible New World. The American society depicted in Ginsberg’s, DeLillo’s, and Palahniuk’s chosen works is one where hyperreality is omnipresent; in this Old World, individuals identify with images and products both fabricated and celebrated by media and consumer cultures. These authors’ protagonists all oppose the conformist and dehumanizing ideology such cultures endorse. This thesis conceptualizes their rejection as a re-actualization of frontier mythology that symbolizes their passage from the hyperreal Old World to the New World. In this new paradigm, the protagonists can then re-define themselves and their realities based on their own self-determined visions and ideals rather than on those disseminated in media and consumer cultures.
|
392 |
Réappropriations du genre policier dans le roman français du 20e siècle : parodies et prolongements d'une forme paralittérairePoterie-Sienicki, Laurence de la 12 November 2023 (has links)
La sphère littéraire a tôt fait de séparer la paralittérature de la littérature restreinte. Pourtant, une tendance émerge dans la seconde moitié du 20e siècle, rapprochant les deux sphères, alors que plusieurs auteurs de la modernité se réapproprient le genre du roman policier pour élaborer des œuvres qui rompent avec les attentes de l'époque. Ce mémoire porte sur trois de ces œuvres, L'Emploi du temps, de Michel Butor, Rue des Boutiques Obscures, de Patrick Modiano, et Pandore et l'ouvre-boîte, de Postel et Duchâtel, que nous analyserons afin de comprendre l'intérêt qu'a la littérature restreinte d'emprunter à un genre paralittéraire comme le roman policier. En partant du postulat que ces œuvres constituent des parodies du genre policier, nous allons tout d'abord nous attarder sur le rôle du détective qui, entre la quête personnelle et l'enquête policière, symbolise l'entre-deux générique qui caractérise les romans du corpus. Ensuite, nous analyserons le processus de l'enquête et la structure des œuvres, pour voir comment Butor, Modiano, Postel et Duchâtel subvertissent le mécanisme de la « double histoire » policière afin de proposer des formes romanesques novatrices, qui s'affichent comme constructions. Finalement, nous verrons comment l'absence (ou la multiplicité) de solution en fin de récit contribue au projet moderniste des auteurs, ces parodies refusant à la fois le positivisme du roman policier et l'illusion réaliste véhiculée jusque-là par le roman traditionnel.
|
393 |
Le récit et la fiction sous l'influence du personnage romanesque : étude de l'ingérence diégétique dans Swim-Two-Birds de Flann O'Brien, La folie et la mort de Ken Bugul et L'hiver de force de Réjean DucharmeBoudreau, Anne-Sophie 28 May 2019 (has links)
Il est généralement admis que le narrateur, cette instance fictive à laquelle l'auteur feint de déléguer la parole, est l'agent de transmission du récit. Mais il s’avère pourtant que certains protagonistes, depuis leur position à l’intérieur de l’histoire, donnent l’impression de reconfigurer la manière dont l'univers fictionnel est évoqué et construit. Par cette stratégie narrative nommée ingérence diégétique, il semble que les personnages, comme animés d’une volonté improbable, sont en mesure d’influer sur certains paramètres de la représentation et de la mise en récit. Cette recherche propose d’observer la manière dont ces êtres de fiction, malgré leur double assujettissement narratorial et auctorial, malgré qu'ils ne soient que construction langagière, sont apparemment mis à contribution dans la constitution du récit pour et par lequel ils existent. L’introduction propose une première définition du procédé, tandis que le développement permet d’en observer plus spécifiquement les manifestations et les effets. Ce mémoire répertorie et analyse quatre formes d’ingérence diégétique dans trois romans, chacun faisant l’objet d’un chapitre. Le premier concerne l’ingérence diégétique collatérale et la mutinerie métaleptique dans Swim-Two-Birds (Flann O’Brien, 2002 [1939]), le deuxième porte sur l’érosion narrative endogène dans La folie et la mort (Ken Bugul, 2008 [2000]) et le troisième aborde la réappropriation référentielle dans L’hiver de force (Réjean Ducharme, 2013 [1973]). Aussi différents soient-ils, ces romans dégagent une même impression d’insaisissabilité et d’imprévisibilité; en les abordant selon l’angle de l’ingérence diégétique, on constate qu’ils résistent aux représentations et aux interprétations univoques, en plus de témoigner d’une démultiplication des avenues interprétatives et d’une transformation des rapports entre personnage et narration, entre histoire et texte. Si cette analyse permet d’identifier et de saisir une variété d’enjeux associés aux effets du procédé sur les dynamiques des oeuvres étudiées, elle offre aussi, dans une plus large mesure, une perspective nouvelle sur la poétique romanesque.
|
394 |
Socio-sonic control, deviant musicality, and countercultural resistance in Nineteen Eighty-Four, Player Piano, and One Flew Over the Cuckoo's NestMarceau, Catherine 27 January 2024 (has links)
Ce mémoire considère trois œuvres littéraires des décennies d'après-guerre dans lesquelles le contrôle social est omniprésent, soit Nineteen Eighty-Four de George Orwell, Player Piano de Kurt Vonnegut, et One Flew Over the Cuckoo's Nest de Ken Kesey. L'analyse propose que ces auteurs examinent les réponses individuelles et collectives possibles face au contrôle socio-sonique, incluant le conformisme et la déviance, à travers la musicalité de leurs personnages. Mon approche repose sur des théories reliées à la sociologie, la musicologie et les études sonores afin d'élaborer une perspective holistique des paysages sonores de la modernité qui caractérisent les romans. Ce cadre théorique permet de traiter deux idées centrales, soit le contrôle social par l'institutionnalisation de cultures sonores et la musicalité sous forme de carrière déviante. Mon argument principal est qu'Orwell, Vonnegut, et Kesey présentent la réception sonore de leurs personnages comme étant doublement liée à leurs réactions face à la répression. D'une part, les auteurs représentent la musique et le son en tant qu'outils de contrôle produits et utilisés par des pouvoirs autoritaires. Dans les romans, ces pouvoirs établissent des normes socio-soniques qui supportent un système social basé sur la subjugation de la population sous une idéologie hégémonique. D'autre part, les auteurs présentent la musicalité en tant que moyen de résistance : ils établissent un parallèle entre les réactions déviantes de leurs protagonistes envers le son et les postures contre-culturelles de ceux-ci. La musique et le son font partie intégrante de la prose d'Orwell, Vonnegut, et Kesey; je soutiens que leurs représentations de musicalité traduisent une évaluation des notions d'agentivité et d'opposition contre-culturelle à l'autoritarisme. Ce mémoire offre une approche innovatrice à l'analyse des œuvres de par son interdisciplinarité, qui mène à de nouvelles considérations illuminant la relation entre le contrôle socio-sonique et la musicalité déviante dans les dystopies antiautoritaires d'après-guerre. / This thesis considers three literary works from the postwar decades in which social control is omnipresent: George Orwell's Nineteen Eighty-Four, Kurt Vonnegut's Player Piano, and Ken Kesey's One Flew Over the Cuckoo's Nest. The analysis posits that these authors depict potential individual and collective responses to socio-sonic control, including conformism and deviance, through the musicality of their characters. My approach, grounded in theorizations related to sociology, musicology, and sound studies, develops a holistic perspective of the soundscapes of modernity that characterize the novels. This theoretical framework allows for an examination of two central notions in the narratives; namely, the institutionalization of sonic cultures for purposes of social control, and the concept of musicality as part of a deviant career. My main argument is that Orwell, Vonnegut, and Kesey present their characters' reception of sound as being doubly tied to their reactions to repression. On one hand, the authors represent music and sound as tools of control produced and used by authoritarian powers. In the novels, such powers enforce socio-sonic norms that support a social system based on the subjugation of the population under a hegemonic ideology. On the other hand, the authors present musicality as means of resistance: they interlink their protagonists' deviant reactions vis-à-vis sound and their countercultural postures. Music and sound are an integral part of Orwell's, Vonnegut's, and Kesey's prose; I argue that, through their portrayals of musicality, they foreground the possibility for individual agency and countercultural resistance to oppose authoritarianism. The thesis offers an innovative approach to the narratives, as its theoretical interdisciplinarity leads to new considerations illuminating the relationship between socio-sonic control and deviant musicality in postwar anti-authoritarian dystopias.
|
395 |
Shame and late Victorian gothic : The picture of Dorian Gray, The beetle, and The strange case of Dr Jekyll and Mr HydePaquin, Marianne 20 December 2019 (has links)
Suite aux grands changements qui bousculèrent la société, la fin du dix-neuvième siècle fut une période de grande instabilité pour l’Angleterre. Les anxiétés créées par ces bouleversements se reflétèrent dans une prolifération de la littérature Gothique. Bien que le genre soit généralement étudié en relation avec la peur, ce mémoire soutient que le gothique tire son essence d’un large éventail d’émotions — et, tout particulièrement, de la honte. Étroitement liée à la notion de moralité, la honte est profondément ancrée dans les codes sociaux et les conventions. Dans une société aussi conservatrice et rigoureusement structurée que celle de la fin de la période victorienne, la honte révèle les conflits auxquels les individus faisaient face, ainsi que leur manière de les gérer. Pour comprendre les dynamiques de ces enjeux et les valeurs à leur fondement, ce mémoire explore trois romans importants de l’époque : The Picture of Dorian Gray, de Oscar Wilde, The Beetle, de Richard Marsh et The Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde de Robert Louis Stevenson. En se concentrant particulièrement sur la figure du monstre gothique, cette étude considère deux types de honte : interne et externe. Tandis que le portrait de Dorian Gray illustre le conflit interne du protagoniste, la créature de The Beetle offre un exemple de honte externe comme châtiment; enfin, le double dans Jekyll and Hyde expose la mécanique de coexistence des hontes externe et interne. Au moyen de cet angle d’analyse, ce mémoire ouvre alors de nouvelles perspectives d’études sur la littérature gothique de la fin du dixneuvième siècle. / The end of the nineteenth century in England was a period of great instability as society experienced significant changes. These disruptions created anxieties, which were manifested in the proliferation of Gothic literature. While the Gothic genre is generally studied through the lens of fear, this thesis argues that it is governed by a range of affects, especially shame. Closely linked with morality, shame is deeply embedded in social codes and conventions. In a rigidly structured, conservative society such as that of late Victorian Britain, shame reveals much about the struggles that people faced and how they handled them. To understand the dynamics of these struggles and the values that underpinned them, this thesis explores three major novels from the fin de siècle period: The Picture of Dorian Gray by Oscar Wilde, The Beetle by Richard Marsh and The Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde by Robert Louis Stevenson. With a particular focus on the figure of the Gothic monster, this study considers two different types of shame, internal and external. The portrait in Dorian Gray illustrates the internal conflict of the protagonist, while the creature in The Beetle offers an example of external shame as punishment. Meanwhile, the double in Jekyll and Hyde provides an opportunity to understand how internal and external shame coexist. In so doing, this thesis provides new insights into Gothic literature of the fin de siècle.
|
396 |
D'autres fantômes (roman) : suivi de Entre inconscience et volonté : conflit de lectures et construction du soupçon dans quelques narrations non fiables indécidables (étude)Bérard, Cassie 23 April 2018 (has links)
Les deux volets de cette thèse de recherche-création en études littéraires visent à observer la narration non fiable dans les œuvres romanesques. Le roman, intitulé D’autres fantômes, intègre des dispositifs textuels qui supportent une narration problématique et occasionnent une expérience du soupçon. Albert, témoin du suicide d’une inconnue dans le métro, se décide à marcher sur les traces de cette femme pour lui redonner vie. Sa recherche souffre de ses rencontres avec des personnages énigmatiques qui l’entraînent sur de fausses pistes. Son acharnement brouille sa lucidité et le fait basculer dans l’obsession ; il en vient à douter de ses souvenirs, des événements, des lieux. En plus d’ébranler ses liens familiaux, cette aventure l’amène à confronter ses fantômes du passé, qui reparaîtront pour transformer son enquête en quête identitaire. Sur le plan narratologique, le discours intérieur d’Albert problématise la « narration simultanée » et montre l’influence de la subjectivité sur l’énonciation. La réflexion théorique, intitulée Entre inconscience et volonté : conflit de lectures et construction du soupçon dans quelques narrations non fiables indécidables, s’intéresse à l’indécidabilité interprétative que supposent certains cas de non-fiabilité narrative. Plus précisément, l’étude veut sonder le « lieu interprétatif » où coexistent, dans certains romans, deux hypothèses de lecture conflictuelles, voire incompatibles : le narrateur « inconscient » de sa non-fiabilité peut paraître « volontairement » non fiable pour certains lecteurs, et vice versa. À côté des romans Le ciel de Bay City (Mavrikakis, 2008) et Le Black Note (Viel, 1998), L’emploi du temps (Butor, 1957) mobilise l’essentiel de l’analyse. Cette œuvre engendre des lectures de la non-fiabilité soutenues par un motif ou par une cause (tromperie ou faillibilité), lesquels s’avèrent contradictoires. L’étude, alliant narratologie et théories de la lecture, souligne le rôle du lecteur devant l’ambiguïté à laquelle mène l’intention des narrateurs. À cet effet, l’étude évalue le degré de responsabilité des narrateurs et éclaire le processus d’élaboration du soupçon. L’objectif d’une telle approche est de cibler les stratégies relatives aux différents types de narrateurs, de façon à déterminer les conditions nécessaires à l’incertitude des lectures. / Both parts of this research-creation thesis in literary studies address the unreliable narration in fiction. The novel, D’autres fantômes, uses textual devices that create a problematic narrative experience and generate suspicion. Albert, who witnesses the suicide of a woman in the subway, decides to follow in her footsteps to bring her back to life. His research efforts are somewhat derailed by encounters with enigmatic characters who steer him on the wrong track. His lucidity is blurred by his blind determination, which turns into obsession ; he starts to doubt his memories, the events, the places. Not only does this adventure undermine his family ties, it also forces him to confront ghosts from his past, who transform his investigation into a quest for identity. In narratological terms, Albert’s inner speech problematizes the « simultaneous narration » and demonstrates the influence of subjectivity on the story. The theoretical reflexion, titled Entre inconscience et volonté : conflit de lectures et construction du soupçon dans quelques narrations non fiables indécidables, focuses on the interpretative undecidability in some examples of narrative unreliability. More specifically, the study observes the « interpretative place » where, in some novels, two conflicting interpretations coexist : the « unconscious » unreliable narrator may seem « voluntary » for some readers, and vice versa. L’emploi du temps (Butor, 1957) is the main object of the analysis, but the study also builds upon novels like Le ciel de Bay City (Mavrikakis, 2008) and Le Black Note (Viel, 1998). L’emploi du temps contains unreliable accounts, as shown by the contradictory pattern or cause (trickery or fallibility). The study, which relies on narratology and theories of reading, emphasizes the role of the reader in relation to textual tension created by the ambiguous narrators’ intention. The study analyzes the degree of responsibility of the narrators and clarifies the process used to create suspicion. By the approach, we aim to define the strategies used by different types of narrators in order to identify the necessary conditions for the ambivalence of possible interpretations.
|
397 |
Charif ou l'antipathie du bonheur : suivie de Cyrano, Candide et Charif : discussion sur le bonheurRioux, Jean-Sébastien 24 April 2018 (has links)
Dans un village, désert gris, un enfant porteur d'une longue tradition ne peut aspirer au bonheur. Comme on disait chez lui, « lorsque l'on naît d'un lion on devient un lion », lui était né de rats et, selon les lois, devait demeurer de jour adossé à son mur et de nuit, chercher de quoi manger. Jusqu'au jour où l'Étrangère arrive au village. Étrange voyageuse, elle voit au-delà de la condition de l'enfant et découvre une étincelle au fond de lui. Quelques mois passent et tous les jours, elle s'assoit au côté de l'enfant stoïque et lui parle de sa vie, des mathématiques, de la survie en forêt, de tout. Cependant, un matin, personne ne vient s'asseoir aux côtés de l'enfant. Il se questionne sans succès et finit par poser le regard sur l'objet le plus précieux que l'Étrangère possède, sur une table devant lui, et prend la première décision de son existence : il retournerait l'objet à l'Étrangère. À travers ces lignes, je me questionne sur le bonheur humain, pourquoi certains l'atteignent, pourquoi échappe-t-il aux autres et à quel point sommes-nous responsables de ce résultat. Dans la section essai, je discute « bonheur » avec Rostand et Voltaire par le biais de nos trois œuvres, Cyrano de Bergerac, Candide et Charif ou l'antipathie du bonheur. Je compare le destin de ces personnages surdimensionnés et m'interroge sur l'implication de chacun quant à l'atteinte de leur but ou leur échec, à savoir s'ils parviennent ou non à atteindre le bonheur. / In a village, lost in a grey desert, a young boy following in a long tradition could not aspire for happiness. As we say in his country, "when born from a lion, a lion you become". He descended from rats and hence, according to the law, he would remain against the wall by day and scavenge for scraps by night. That is, until the Traveller arrived in the village. The mysterious wanderer could see beyond his condition and soon she uncovered a spark in him. Months went by and day after day she would sit next to the stoic boy and tell him about her life, about mathematics, forest survival, anything and everything. One morning, however, nobody came. The boy remained puzzled until he noticed the Traveller's most cherished possession lying on a table in front of him. At that point, he took the first decision of his life, namely returning it to the Traveller. In these pages, I explore the matter of human happiness, why some find it, why others do not and to what extent do we play a role in the result. In the essay, I discuss the subject of happiness with Rostand and Voltaire based on our work, more specifically Cyrano de Bergerac, Candide and Charif ou l'antipathie du bonheur. Therein I compare the destiny of bigger-than-life characters and wonder about their involvement in reaching their goal or not, that is, finding happiness.
|
398 |
Requiem (roman) : suivi de Poïétique et vulnérabilité sous tension dans le roman du peintre contemporain (essai)Déry, Maude 05 March 2019 (has links)
Tableau d'honneur de la FÉSP / Requiem déploie un univers intimiste où deux narrateurs, l’un modèle nu, l’autre peintre ecclésiastique, vivent en huis clos dans le couvent du village qui les ont vus naître. Christophe et Frédérique, alias Sœur Hortense, n’entretiennent aucun lien de parenté. Leur rencontre, issue de circonstances troublantes, bouleverse leurs univers en même temps qu’elle leur donne l’occasion de réfléchir sur leur passé. Chacun d’eux est aux prises avec ses propres démons, comme des plaies impossibles à cicatriser. Pourtant, c’est cette fragilité qui les réunira et permettra à la toile de Frédérique de prendre chair. L’œuvre s’élaborera patiemment, dans le silence de l’atelier, là où les masques pourront enfin tomber. L’art devient, par le fait même, le reflet de leur fragilité, en même temps qu’une façon d’évoluer vers une certaine sérénité. L’essai critique de la seconde partie porte sur le roman du peintre contemporain, un sujet qui permet de prolonger la réflexion autour de la relation entre le personnage du peintre et du modèle. Comme dans Requiem, les récits de Monique Proulx, de Jane Urquhart et d’Henry Bauchau s’éloignent d’une dynamique axée sur l’érotisme et la nudité parfaite de la muse en la plaçant plutôt au cœur d’une poïétique fictionnelle qui la mobilise tout entière. La séduction ne se joue plus sur le mode de la passion charnelle, mais tire plutôt son origine des manques et des failles du modèle, qui, ultimement, seront transformés, transfigurés par la création. Cette analyse, inspirée des réflexions philosophiques sur la vulnérabilité (Ricœur, Levinas), nous a permis de mieux comprendre en quoi cette dernière est le gage de l’universalité des œuvres inscrites au cœur des récits étudiés. Elle a également légitimé un discours moins pessimiste autour du mythe de l’artiste, l’échec n’étant plus considéré comme une fin en soi, mais bien comme le tremplin vers une création résolument authentique. / Requiem sets in motion an intimate world where two narrators, one a nude model, the other an ecclesiastical painter, live in seclusion in the village convent, near where both characters were born. Christophe and Frédérique (Sister Hortense), do not have a relationship; their encounter, the product of troubling circumstances, turns their world upside down even as it gives them the opportunity to reflect upon their past. Both struggle with their own demons, like wounds that refuse to heal. However, it is this fragility that unites them and allows Frédérique’s canvas to become flesh and blood. In the silence of the workshop, where masks can finally crumble, the painting patiently takes shape. Consequently, art becomes a reflection of the narrators’ fragility as well as a way to evolve towards a certain serenity. The critical essay portion concerns contemporary artist’s novel, which is a subject that allows for a prolonged reflection on the relationship between the character of the painter and the model. As in Requiem, the stories of Monique Proulx, Jane Urquhart, and Henry Bauchau distance themselves from a dynamic centered on eroticism and the nude perfection of the painter’s muse by placing this one at the heart of a fictional poïétique that completely mobilises her. Seduction no longer plays out through physical passions, but rather originates from the shortcomings and flaws of the model, which will be transformed and transfigured by the act of creation. This analysis, inspired by philosophical reflections on vulnerability (Ricœur, Levinas), will allow us to better understand how the latter is the proof of the universality of the artwork inscribed at the heart of the stories studied here. This analysis also legitimates a less pessimistic discourse around the myth of the artist, in which failure is no longer considered as an end in and of itself, but as a springboard towards a resolutely authentic creation.
|
399 |
Les représentations graphiques des problèmes de santé mentale : une démarche de recherche-créationSévigny-Vallières, Pascale 28 June 2018 (has links)
Les représentations graphiques des problèmes de santé mentale peuvent être le reflet des considérations de la société à l’égard des personnes atteintes de ces types de troubles. Les artistes ont un rôle à jouer dans les perceptions que l’on peut en avoir car ils reflètent les conceptions d’une société donnée, à une époque donnée. Certains artistes prennent position et cherchent à modifier les perceptions sociales, en contribuant par leurs actions ou leurs créations à la déstigmatisation de ces types de maladies. Cette volonté est au cœur de ce mémoire. Dans un premier temps, cette recherche propose des études de cas de représentations graphiques des problèmes de santé mentale tirés de l’histoire de l’art, de la littérature jeunesse et du roman graphique. Lescas de figure tirés de l’histoire de l’art sont réunis autour du thème de la folie, lesquels permettent de comprendre certains stéréotypes encore présents aujourd’hui. Quant aux exemples tirés du livre graphique plus près de notre époque, on retrouve une volonté de combattre les préjugés. Dans le livre, la maladie se raconte à travers des pathologies graphiques ou des somatographies graphiques, soit de l’intérieur ou bien du point de vue du proche-aidant. Dans un second temps, cette recherche propose un travail de recherche-création qui a pris la forme d’un livre à mi-chemin entre le livre d’artiste et le roman graphique, lequel porte le titre Une année sans lumière. Le présent mémoire rend compte de ces deux aspects théoriques et pratiques qui s’interconnectent. L’analyse du corpus ainsi que le travail de recherche-création ont permis d’explorer et de mieux comprendre une forme d’imaginaire graphique des problèmes de santé mentale en contribuant à les déstigmatiser.
|
400 |
Le thème de sainte Marie-Madeleine dans la littérature d'expression française, en France et en Belgique, de 1814 à nos joursRondou, Katherine 22 December 2006 (has links)
Le présent travail enrichit la thématologie à un double niveau, à la fois par une réflexion méthodologique sur les différents modes de manifestation du thème, et par une meilleure connaissance d'un "mythe" littéraire précis, celui de sainte Marie-Madeleine, dont la vitalité ne laisse aucun doute, tant dans la fréquence de l'utilisation du personnage depuis deux mille ans, que dans l'originalité des interprétations, malgré d'inévitables redites et banalités. <p>Sur la base d'une analyse minutieuse des différentes composantes du thème magdaléen dans la littérature franco-belge d'expression française après 1814, et des incarnations féminines qui s'en dégagent, cette thèse définit les contours du visage de la Madeleine de ces deux derniers siècles, et démontre la raison fondamentale de la permanence de la figure évangélique à travers les siècles :sa rencontre immédiate, et constante, avec le motif de la Femme dans la civilisation judéo-chrétienne. / Doctorat en philosophie et lettres, Orientation langue et littérature / info:eu-repo/semantics/nonPublished
|
Page generated in 0.0371 seconds