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La peau humaine dans la litterature romaine : physiologie, pathologie, thérapeutique, esthétique, sémiologie / Human skin in Roman literature : physiology, Pathology, Therapeutics, Aesthetics, SemiologyRolland, Marie-Claire 26 January 2018 (has links)
Cette étude s’attache à l’observation et l’analyse des représentations de la peau humaine dans les textes latins des débuts de la littérature romaine (IIème s. av. J.-C.) à l’apogée de l’Empire romain (IIème s. apr. J.-C.). A la suite d’une recherche lexicale et sémantique approfondie sur le vocabulaire explicite de la peau, le thème de la peau est étudié à travers plusieurs champs disciplinaires permettant d’aborder les évocations implicites de la peau, son vocabulaire, ses images et ses significations. L’étude de la physiologie de la peau, appuyée sur l’héritage grec, permet d’en poser une définition chez les Romains, par sa nature, ses fonctions, ses transformations. Peu représentée à l’état normal et sain, la peau est soumise à de multiples violences et maux. L’analyse de la traumatologie de la peau, à travers les poèmes épiques, et de ses pathologies, évoquées dans le Traité de la médecine de Celse, donnent à voir une peau maltraitée, aux blessures fatales, mais d’une importance capitale dans le diagnostic clinique, permettant de jauger la santé – et surtout la maladie – du corps dans son ensemble. Les soins de la peau, thérapeutiques – pour la guérir, chez Celse –, cosmétiques ou commotiques – pour l’entretenir ou la masquer, chez Pline l’Ancien –, s’imposent à la peau, la malmènent eux aussi bien souvent. À côté de cette peau dégradée, coexiste la peau idéale de la poésie amoureuse, à voir et à toucher, entre esthétique et érotique. Enfin, la peau apparaît comme une interface qui transmet à la société romaine des signes selon des critères géographique, sociaux, biographiques, moraux et psychologiques. Elle signale l’appartenance de l’individu à un groupe et définit son identité dans ce groupe. / The aim of this thesis is to observe and analyse representations of human skin in Latin literature from the 2nd century B.C. to the 2nd century A.D. Starting with a detailed lexical and semantic study of the vocabulary pertaining to the skin, the notion of skin is examined in various fields, allowing us to address implicit allusions to skin along with the associated vocabulary, images and meanings. A physiological approach, based on anatomical knowledge inherited from Greek philosophers, brings us to a definition of normal skin in terms of its nature, functions and changes. Rarely represented in its normal, healthy state, skin is subject to assaults and ill health in various ways. Analysing skin trauma in epic poems and skin pathology, which is referred to in Celsus’ De Medicina, reveals a prevailing representation of damaged and even fatally wounded skin, this being of utmost importance in clinical diagnosis, a means of measuring the health - and particularly illness - of the body as a whole. Therapeutics and cosmetics, in Celsus’ texts, aim to heal whereas in Pliny’s Naturalis Historia, the aim is to care for and mask imperfections. These often cause as much harm to the skin as good. This damaged skin coexists with ideal skin, mainly in elegiac poetry, a skin meant to be seen and touched, from an aesthetical and erotic perspective. Finally, human skin in Roman society acts as an interface, indicating to which social group anindividual may belong as much as one’s identity within that group, according to ethnical, social, biographical, moral and psychological criteria.
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Le pilocentrisme de la France d’Ancien Régime. Évolution des représentations de la pilosité de François 1er à Louis XVI / Pilocentrism in French Ancien Régime. The Representation of Hair from François 1er to Louis XVILegeais, Benoite 11 December 2015 (has links)
À cheval entre nature et culture, le poil et la chevelure humaine condensent un grand ensemble d’enjeux symboliques relevant de questions identitaires, religieuses, scientifiques, et autres. L’étude des discours et des pratiques concernant le poil représente, pour l’historien, une fenêtre sur l’évolution des mentalités d’une société donnée en ce qui concerne les perceptions de soi et de l’autre. S’inscrivant dans le courant intellectuel de l’histoire du corps, cette thèse s’attarde plus précisément aux « systèmes trichologiques » dans la France de l’époque moderne (soit du XVIe au XVIIIe siècle). Elle se fonde sur l’analyse d’une grande variété de sources permettant de recouper différents types de discours touchant au poil : point de vue scientifique des médecins, physiognomonistes et historiens, point de vue prescriptif des traités d’éducation et de civilité, contrepoint exotique des récits de voyage et autre témoignages de « curiosités » ainsi qu’un suivi de l’évolution étymologique des mots pertinents au sein de dictionnaires et encyclopédies. La question centrale de cette thèse est celle du rôle du poil dans le façonnement de représentations servant à identifier, démarquer et hiérarchiser les groupes sociaux; et comment celles-ci évoluent de concert avec d’autres transformations historiques.Le premier chapitre s’attarde au poil comme marqueur de différences individuelles. On y retrace une sorte de « langage » du poil, recensant les significations et connotations rattachées aux diverses manifestations pileuses : couleur, longueur, abondance, forme. Il y a apparait clairement que le poil joue un rôle important tant dans la mise en scène de soi que dans la lecture de l’apparence physique de l’autre. Le deuxième chapitre s’intéresse au poil en tant que marqueur de « genre ». On y examine la contribution des représentations de la pilosité dans la construction des identités masculines et féminines. Le poil s’interprète comme une manifestation extérieure de la nature des différents sexes et de leurs rôles dans la société, ce qui en fait un enjeu dans les relations de pouvoir entre les sexes et entre les gens du même sexe. Le troisième chapitre aborde le poil en ce qu’il permet de délimiter et hiérarchiser les classes sociales. On le voit participer aux modes et au processus de discipline des corps qui permettent aux élites, avec les perruques et le raffinement des conduites et des pratiques d’embellissement, de se distinguer autrement que par les vêtements. On retrace également une politique du poil qui s’étend au-delà du regard, l’état s’accordant le droit d’agir directement sur les corps – les chevelures, les poils – de ses sujets. Le dernier chapitre explore l’instrumentalisation du poil dans la construction d’un « autre » lointain et anormal : le sauvage d’outre-mer, l’enfant-loup, l’aberration de la nature. En caractérisant les poils de cas qu’ils situent aux frontières de l’humanité, les Français de l’Ancien régime exposent leurs propres présupposés sur la normalité et la civilisation. / Both natural and cultural phenomenon, human hair condenses a wide array of symbolic issues relating to notions of identity, religion, science, etc. The analysis of discourses and practices concerning hair affords the historian a window to the evolution of a given society’s attitudes towards the self and others. Following the historiographical current of the history of the body, this thesis examines the “trichological systems” of modern France (16th to 18th centuries). It is based on the survey of a wide variety of sources, allowing the comparison of different types of hair-related discourses: the scientific point of view of physicians, physiognomonists and historians; the prescriptive point of view of education and civility treatises; the exotic counterpoint of travel narratives and other writings on “curiosities”, as well as a review of the etymological evolution of relevant words in dictionaries and encyclopedia. The central question in this dissertation concerns the role of hair in the construction of representations used in identifying, distinguishing and hierarching social groups; and how these representations evolve along other historical transformations. The first chapter highlights hair’s role as marker of individual differences. A “language of hair” is exposed, inventorying meanings and connotations attached to the various factors of hairy manifestations: color, length, affluence, shape. The importance of hair in the staging of the self and the reading of others is highlighted. The second chapter explores the contribution of hair in the construction of gendered identities. Hair is interpreted as an outward sign of the sexes’ different natures and the confirmation of their respective social roles. As such, it is a tool in the negotiation of power between and within genders. The third chapter examines hair as it is used in the demarcation of social classes. It is seen as participating in the process of body discipline of the French elite. The use of wigs alongside refined hair care emphasized their distinction from lower classes beyond the traditional means of clothing. Direct state regulations on the hair of its subjects also show that trichological politics don’t limit themselves to the gaze. The finale chapter highlights the instrumentalization of hair in the construction of faraway and abnormal “other”: the oversea savage, the wolf child, the natural aberration. By characterizing the hair of beings at the frontier of humanity, Ancien Régime French expose their own presuppositions on normality and civilization.
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