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Les images du récit national : illustrer l'Histoire de France entre 1814 et 1848 / Picturing the National Narrative : the Illustration of the History of France between 1814 and 1848Renard, Margot 03 December 2018 (has links)
Henri IV et son panache blanc, Jeanne d’Arc en armure, Vercingétorix vaincu amené devant César… ces représentations liées à l’histoire de France nous sont aujourd’hui familières. Pourtant leur origine est ancienne : elles apparaissent dès la première moitié du XIXe siècle dans les arts visuels et dans l’historiographie, lorsqu’émerge la vogue de l’histoire, et spécialement de l’histoire nationale. Le médium de l’illustration, alors en plein essor, devient un agent efficace de la création et de la diffusion de représentations liées à l’histoire de France. En effet, les éditeurs en quête de formules éditoriales plus séduisantes commencent à intégrer des illustrations dans les ouvrages historiques savants, lorsqu’une telle association semblait auparavant délicate. Cette thèse se propose donc d’étudier les illustrations produites pour les ouvrages historiques parus entre 1814 et 1848. Les ouvrages historiques illustrés s’adressent à un lectorat de plus en plus large, que nous distinguons en termes de classes sociales (populaire, bourgeois) et d’âges (adultes, enfants). Les discours comme les illustrations tentent donc de s’adapter aux attentes et aux dispositions de ces divers lectorats, ce que nous étudierons dans le premier chapitre. Une part de la vogue pour les ouvrages historiques illustrés vient de ce qu’ils font écho aux préoccupations contemporaines : la question de la fondation de la France en tant que nation, en particulier, soulève de vastes débats. Notre deuxième chapitre examinera donc l’illustration de l’historiographie des périodes considérées comme fondatrices, le haut Moyen-Age et la Révolution française. Enfin, si l’historiographie illustrée de cette période apparaît très francocentrée, certains ouvrages viennent éveiller l’intérêt des lecteurs pour une histoire aux échelles « micro » ou macro », intéressée par l’histoire régionale et par l’histoire transnationale (troisième chapitre). Au fil du temps et des publications illustrées émergent donc des schémas iconographiques récurrents, contribuant à enraciner un récit historique iconotextuel, hybride de texte et d’images, dans l’imaginaire national. / Which images pop into the minds of Frenchmen when they recall their national history? Henry IV and his white panache, Joan of Arc in her armor, or Vercingétorix and his long hair. Where do these representations come from? How did they develop and with which narrative? This dissertation aims at studying the origins of these images : the spreading of the illustrated historical narrative in France from 1814 to 1848. Indeed, in these years, a true economy of the illustrated history book emerged. These illustrated narratives – these iconotexts – progressively clarified and strengthened a national history in image on which French identity was leaning on. The illustration of history developed interacting with other historical-focused media: theater, panorama, and especially history painting, standing as a model from which to set apart in order to find its own language. Over the course of time and publications, iconotextual patterns established themselves. Therefore, the illustration of history, spread through a larger and larger audience, contributed to the rooting of a national historical narrative into the collective psyche.
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Les questions noires en France : revendications collectives contre perceptions individuellesLopez, Yoann 27 October 2010 (has links)
Sur fond de revendications sociales et culturelles, l’émergence d’une « conscience noire », mobilisant très activement la mémoire de l’esclavage et les thématiques de discrimination et de visibilité politique et médiatique, s’est produite dans les arènes publiques françaises au début de l’année 2005. Dans une société qui fait de son principe universaliste son crédo, cette apparition pose question. Identifiée par les médias comme étant l’expression d’une « question noire », ces mouvements revendicatifs, émis par un ensemble d’acteurs organisationnels, interrogent sur leur contenu, sur les raisons de leur émission et sur le profil des personnes qui les ont exprimés. Cette recherche sociologique, dont l’objectif est de mettre en évidence la diversité de cette problématique noire, repose sur une enquête de terrain menée sur cinq organisations ayant alimenté cette question et dont l’objectif était d’amener leurs revendications sur le terrain politique. Désignées comme noires, ces organisations, par leur auto-définition et par leurs discours, révèlent l’absence d’unification autour d’une « conscience noire » commune réfutant alors toute idée d’unité de la « question noire ». Les facteurs et les conflits qui opposent notamment les différentes mémoires noires, selon qu’elles concernent les Antillais ou les migrants africains, témoignent de l’existence de plusieurs questions noires. Ces mémoires sont différemment construites et valorisées selon les demandes et les critiques sociales émises par chacun des collectifs. De même, ces derniers, n’aspirant pas à représenter la même population selon qu’ils se revendiquent Antillais, Noirs, Africains ou descendants d’esclaves et de colonisés, combinent et hiérarchisent à leur manière des logiques d’action à partir de leur propre expérience sociale. Deux observations complètent alors cette étude : d’une part le hiatus qui s’est cristallisé entre ces collectivités militantes et les populations noires qu’elles affirment représenter, d’autre part la transformation de l’imaginaire national français qui est interrogé sur sa capacité à intégrer les spécificités propres aux populations noires françaises qui affectent le récit républicain national. / In 2005, a black consciousness arise from social and cultural claims reaffirming “slave memory” and discrimination in public sphere and questioning political and media-related visibility of the ones mobilised. This movement, described as the expression of “la question noire”, interrogates the protagonist’s profile and their involvement. This sociological research underlines the diversity of this question. An investigation has been carried out on five organizations with political claims and reveals the non-unification around a common black “consciousness”, disproving the idea of a “black question” unity. The different conceptions of “slave memory”, according to French carribean or Africans migrants concerns, shows several black questions reality based on different social criticism. As a consequence, a diversity of actions exists according to the social experience of these groups. Finally, the study reveals two tendencies. Firstly, the presence of a hiatus between these activist groups and black populations they consider that they represent. Secondly, the transformation of French national imaginary and the reassessment of its capacity to integrate black French populations.
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The "All-American" Couple. Dating, Marriage and the Family during the long 1950s with a Foray into Boise, Idaho and Portland, Oregon / Le “couple idéal”. Rencontres amoureuses, mariage et famille pendant les années 1950 aux États-Unis. L’exemple de Boise (Idaho) et Portland (Oregon)Bryson, Christen 04 November 2016 (has links)
Cette thèse espère contribuer à l’histoire socio-culturelle du couple américain durant la période d’après-guerre. En discutant du récit national au travers d’aspects qui sont souvent considérés comme évident – génération, âge, situation géographique, individu et institution ainsi que cultures locales et nationales – ce travail essaie de nuancer ces définitions catégoriques qui en sont venues à représenter les années 1950 et 1960 tout comme l’ubiquité du discours sur la culture nationale. Le mariage, la famille, le genre, la sexualité, faire la cour (dating), les pratiques sexuelles et la culture des jeunes forment le cadre par lequel cette étude essaie d’éclairer la norme incarnée par le couple blanc, hétérosexuel, de classe moyenne. En introduisant deux villes du nord-ouest des Etats-Unis – Boise dans l’Etat d’Idaho et Portland dans l’Etat d’Oregon – dans une réflexion portant sur le récit national, cet essai tente d’élargir l’histoire locale de ces deux villes et de complexifier l’analyse des conventions sociales. L’histoire orale associée à des documents issus des archives d’universités locales et d’annuaires étudiants (yearbooks) ont permis à cette étude d’observer comment l’expérience d’américains « ordinaires » diffère et s’accorde avec le récit national dans des villes qui n’ont reçus que peu d’attention universitaire durant cette période et sur ces thèmes. Les informations des recensements, les documents et les discours politiques de l’époque étayent le modèle répandu d’un couple cent pour cent américain, alors que les films éducatifs, les livres de bonnes manières et les rubriques de chroniqueurs ont permis à ce travail d’explorer le processus au travers duquel cet idéal s’est imposé. Ce modèle connait un âge d’or pendant la « longue décennie » des années 1950. La mémoire collective nous dit qu’il constitue alors le dernier phare de la tradition familiale mais aussi peut-être son point de rupture. Cet essai défend l’idée que cet archétype n’était ni traditionnel ni catalyseur de bouleversements. Le couple blanc et hétérosexuel de classe moyenne était plutôt le point culminant de facteurs politiques, sociaux, économiques et culturels qui ont finalement ébranlés le couple « traditionnel », ce modèle ayant échoué à véritablement incarner les idéaux de la nation qu’il était supposé représenter. A la fin de la « longue décennie » des années 1950 cette norme représentait un statu quo, alors que les jeunes qui devaient perpétuer son héritage avaient consciemment et inconsciemment déjà commencé à saper ses fondations. / This thesis hopes to contribute to the postwar socio-cultural historiography on the American couple. In putting the national narrative into a discussion with some of its oft taken for granted aspects—generation, age, location, the individual and the institution, and local and national cultures—, this work attempts to provide nuance to the categorical definitions that have come to characterize the 1950s and the 1960s as well as the pervasiveness of the national culture’s voice. Marriage, family, gender, sexuality, dating, sexual activity, and youth culture are the framework through which this study has tried to elucidate the standard embodied in the white, middle-class, heterosexual couple. In incorporating two cities in the northwest United States—Boise, Idaho and Portland, Oregon—into a discussion about the national narrative, this dissertation tries to widen their local histories and complexify national convention. Oral histories paired with documents from the local universities’ archives and yearbooks have allowed for this work to look at how “average” Americans’ experiences differed from and coincided with the national narrative in places that have received very little scholarly attention on this time and these themes. Census data, scientific studies, political documents and speeches substantiate the pervasiveness of the “All-American couple,” while educational films, etiquette books, and advice columns have helped this thesis explore the process through which the ideal came into being. This model experienced a heyday during the long 1950s. Dominant memory tells us that either it was the last beacon of familial tradition or the breaking point for change. This dissertation contends that the archetype was neither traditional nor the catalyst for change. Rather the white, heterosexual middle-class couple was a culmination of political, social, economic, and cultural factors that ultimately undermined the “traditional” couple because it failed to truly embody the ideals of the nation it was purported to represent. By the end of the long 1950s, this model had become the status quo, but the young people who were to carry it into the future had consciously and unconsciously began chipping away at its foundations.
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