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Les discours 12 et 13 de Dion de Pruse : édition critique, introduction, commentaire

Ventrella, Gianluca 30 September 2016 (has links)
La thèse propose l’édition critique avec introduction et commentaire (à la fois philologique et historico-littéraire) des discours 12 (Olympique) et 13 (À Athènes sur l’exil) de Dion de Pruse dit Dion Chrysostome. L'introduction aborde les questions les plus importantes concernant les deux discours : date et lieu de composition, genre littéraire, sources et modèles, tradition manuscrite, critères ecdotiques adoptés. Le commentaire philologique vise à éclairer les choix opérés dans l’établissement du texte grec ; on y discute de façon détaillée les variantes de la tradition manuscrite et des conjectures jusqu’ici proposées par les éditeurs et les savants. Le commentaire historicolittéraire, quant à lui, s’efforce, dans une perspective diachronique qui tient compte des influences et des échos possibles, de mettre en valeur l’originalité de la pensée de Dion par rapport aux différentes problématiques abordées par l’orateur dans ces discours : l’origine du genre humain et de son sentiment du divin dans toutes ses expressions (religieuses, philosophiques, artistiques), ou, encore, le thème de l’exil et de la vertu, etc. / The thesis proposes the critical edition with introduction and commentary (both philological and historical-literary) of the discourses 12 (Olympic) and 13 (in Athens on exile) of Dio of Prusa also known as Dio Chrysostom. The introduction addresses the most important issues concerning the two discourses: date and place of composition, genre, sources and models, manuscript tradition, ecdotic principles adopted. The philological commentary aim to clarify the choices operated in the establishment of the Greek text. It presents detailed discussion of variants of the manuscript tradition and of the conjecture until now proposed by publishers and scholars. The historical/literary commentary tries, in a diachronic perspective that considers the possible influences and echoes, to highlight the originality of the thought of Dion with respect to the various issues addressed by the speaker in two discourses: the origin of mankind and of its sense of the divine in all its expressions (religious, philosophical, artistic), or, again, the theme of exile and virtue, etc.
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Le virage métaphysique dans le Sophiste de Platon : héritage éléatique et intrusion sophistique

Bouchard, Elsa January 2005 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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La mise en scène du sens à la Renaissance : du "Ters livre" au "Moyen de parvenir" / The Author as Director : Figures and Meaning from "Le Tiers Livre" to "Le Moyen de Parvenir"

Perona, Blandine 22 November 2008 (has links)
Cette étude interroge les raisons et les fins de l’organisation particulière des œuvres de la Renaissance. Pourquoi préférer, à la transparence, l’opacité d’une "écriture entre les lignes" qui passe par l’abondance des citations, l’obscurité du plan, une tendance à la polyphonie ? Ce travail soumet l’hypothèse suivante : les auteurs désirent atteindre leur destinataire au travers du livre, afin qu’il vive la lecture comme une relation personnelle avec l’auteur. Leur recherche passe par un questionnement sémiotique et une réponse rhétorique. Ils inventent une scénographie textuelle qui concilie le désir que le livre soit présence vivante de l’auteur et les limites du signe qu’est le mot. La prosopopée et l’éloge paradoxal en sont les figures fondamentales. Ces procédés sophistiques rappellent au lecteur que le langage est à la fois médiateur et écran et le contraignent à supposer les intentions masquées de l’auteur. / This study questions the reasons and purposes of the special structure of Renais-sance’s litteray works. Why, to transparency, prefer the opacity of a "between the lines" writing - which implies a wealth of quotes, a tendency to polyphony and the refusal to give an easily legible sequence to the books ? This work propounds the following hypothesis: the authors wish to reach out to their reader through the book, in order to have him experience the act of reading as a personal relationship with the writer. Their quest involves a semiotic query and a rhetorical answer. They invent a textual scenography which reconciles the wish that the book be the writer’s living presence with the limitations of the sign, which the word is. Prosopopeia and paradoxical praise are the basic figures of this scenography. These sophistical devices remind the reader that language is at once mediator and filter and compel him to guess at the author’s hidden designs.
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Discours, action et temps chez Protagoras d'Abdère

Divenosa, Marisa 28 January 2012 (has links)
Héritier des présocratiques et des conceptions homériques sur la valeur du discours, Protagoras place l'homme au centre d'un monde en devenir constant, dans lequel la connaissance du kairos guide la production discursive comme l'action.La reconstruction de la pensée de Protagoras d'Abdère requiert d'abord de le situer dans son contexte historique pour dégager les tensions qui existent parmi les intellectuels de l'époque au sujet des trois éléments qui permettent cette reconstruction : le discours (logos), l'action (pragma, chrèma, praxis), le temps (chronos, kairos).Les aspects gnoséologiques et ontologiques sont soulignés dans la doctrine de l'homo mensura. La position de Protagoras relativement à la valeur du logos insiste sur l'importance des éléments relatifs à chaque situation pour la détermination de ce qui est prédiqué au moment de sa prédication. L'aspect éthique est, à son tour, déterminé par cette réalité humaine. Si une axiologie est possible elle doit nécessairement dériver de l'expérience (askesis) de l'homme et être adéquate aux besoins et aux objectifs de la société dans laquelle il se trouve.Deux facteurs déterminent principalement l'homme : la réalité sociale en perpétuel devenir et l'expérience particulière des individus soumise elle aussi au devenir en sorte que selon Protagoras l'homme se construit constamment dans une double dimension temporelle, diachronique et synchronique.L'influence des positions du sophiste sur les philosophes (Platon et Aristote) comme sur les orateurs (Isocrate) postérieurs à Protagoras confirme la reconstruction de la pensée de l'Abdéritain. / The legacy of the presocratic and homeric thinking is present in Protagoras' conception of language. He places man in the center of a world constantly changing, in which knowledge of kairos is a guide for discursive production, as well as for action. The reconstruction of the thinking or Protagoras of Abdera requires to place it in its historical context to understund the tensions among the intellectuals of his time. This reconstruction will be done in three axis: speech (logos), action (pragma, praxis), time (chronos, kairos). The epistemological and ontological aspects are emphasized in the doctrine of man-mesure. Protagoras' position on the value of logos stresses the importance of situational factors to determine what is properly predicated. Man is also determined by two other variables: the social reality in constant evolution and the specific experience of individual subjects. Protagoras thinks that man builts this reality in a double temporal dimension: diachronic and synchronic. We can confirm our conclusions in the thought of later philosophers (Plato and Aristotle) and orators (Isocrates).
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La question de la theía moîra chez Platon / Theía moîra in Plato’s philosophy

Mallet, Joan 05 December 2018 (has links)
La theía moîra dans la philosophie de Platon demeure étonnamment peu étudiée au point même de souffrir d’un silence exégétique préjudiciable malgré des tentatives chez les commentateurs germaniques (Zeller), français (Souilhé, Des Places) ou encore anglo-saxons (Berry, Greene). S’illustrant tout au long de son œuvre, la theía moîra n’est ni assignable à une signification définitive, ni réductible à une traduction unique, ni associable à un champ thématique déterminé. Cette disparité s’avérant problématique et propre à susciter l’étonnement, notre travail propose un modèle interprétatif pour la theía moîra articulé autour d’une double exigence. En premier lieu, notre travail montre les insuffisances des analyses existantes de la theía moîra en insistant particulièrement sur les tendances réductrices inhérentes à ces études (approche sceptique, ironique, taxinomique, génétique ou encore anachronique). En second lieu, notre travail établit une méthode d’étude de la theía moîra centrée autour de pôles de significations (sophistiques, socratiques, extatiques, techniques, épistémologiques et politiques) dans le but de comprendre la complexité de la theía moîra. Plus précisément, notre travail montre que ces pôles de significations suivent le plus souvent un triple mouvement de formulation, de mise à l’écart et de réactivation au sein du corpus platonicien et que ce triple mouvement entend répondre à la variété des problèmes et des difficultés qui parcourent l’œuvre de Platon. / Surprisingly, scholars have always paid a relatively limited attention to Plato’s theía moîra - an academic silence which proved damaging to its exegetical analysis. Notwithstanding the contributions of German (Zeller), French (Souihlé, Des Places) or British and American (Berry, Greene) specialists, who all tried to interpret the theía moîra, these attempts failed to offer a satisfactory analysis of Plato’s θεία μοῖρα. Though Plato refers to the theía moîra many times in his work, it is extremely difficult to either precisely define or to supply a definitive translation of the theía moîra. Nor can one easily make it fit into any preconceived thematic field.This disparity, as surprising as it may seem, nevertheless poses a certain number of problems. Our work aims to provide an interpretative framework for the theía moîra revolving around two main axes. First, we will demonstrate the limits of the existing body of scholarly work by pointing out the over-simplification of the theía moîra inherent to those studies (particularly the skeptical, ironic, taxonomic, genetic and anachronistic approaches). Second, so as to understand the complexity of the meaning of the theía moîra, our work intends to establish a methodology built upon pivotal aspects and meanings (sophistic, Socratic, ecstatic, technical, epistemological and political). More precisely, the ambition of this work is to show that these pivotal aspects and meanings are very often guided by a triple principle of formulation, neglect and rediscovery and that this triple principle serves to provide an answer to the multiplicity of questions and difficulties which readers are accustomed to meet in Plato’s work.
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Les philosophies de Protagoras et d'Antiphon : l'actualité politique d'un héritage manqué. / The philosophies of Protagoras and Antiphon : the political actuality of a missed legacy

Moscarelli, Laura 07 July 2017 (has links)
Dans notre travail de recherche nous voulons, d’un côté, valoriser l’actualité éthique et politique de la pensée sophistique et, de l’autre, réhabiliter la pensée de Protagoras et d’Antiphon sur un plan purement philosophique. Nous considérons les sophistes, en général, et Protagoras et Antiphon, en particulier, comme étant les « ancêtres » de l’antidogmatique et du relativisme dans le domaine de la philosophie, de l’anthropologie ou encore dans le domaine historico-politique. Par conséquent, ils étaient aussi les ancêtres du courant laïc, critique et démocratique de la pensée occidentale qui, malgré avoir toujours été « minoritaire », représente l’un des fondements de l’identité culturelle européenne. Cette dernière a une grande « dette » envers eux, desquels elle a repris et réutilisé de nombreux concepts et de multiples inventions philosophiques sans presque jamais leur en attribuer le mérite.Pour reconstruir les philosophies des deux sophistes, nous avons démarré notre recherche par une traduction et une étude des sources à notre disposition, ainsi que par une analyse approfondie des contextes historiques, sociaux, économique, politiques et culturels.Nous avons présenté les discours des deux philosophes comme une sorte d’antilogie : nous apprendons de PRO-tagoras qu’il est possible de créer une société qui correspond à nos valeurs ; et d’ANTI-phon que le sens critique, la remise en question et la lutte politique sont nécessaires afin que le nomos soit toujours respectueux de l’évolution et des changements de notre société. Nous avons enfin opéré une confrontation critique entre les deux philosophies afin d’en ressortir trois perspectives utiles pour notre présent et notre futur : l’antidogmatisme, le relativisme constructiviste et le minoritarisme. / In our research work we want, on the one hand, to enhance the ethical and political relevance of sophistic taught and, on the other, to rehabilitate the thinking of Protagoras and Antiphon on a purely philosophical level.In general, we consider the sophists, and particularly Protagoras and Anthiphon, as the “ancestors” of the antidogmatic and relativism in the philosophic, anthropologic or historical-political fields. Consequently, they were also the ancestors of the secular, critical and democratic current of Western thought which, despite having always been a "minority", is one of the foundations of European cultural identity.The latter has a great "debt" towards them, from which it has taken and reused many concepts and numerous philosophical inventions without almost ever granting them the merit.To reconstruct the philosophies of the two sophists, we began our research with a translation and a study of the sources available to us, as well as an in-depth analysis of the historical, social, economic, political and cultural contexts.We have presented the speeches of the two philosophers as a kind of antilogy: we learn from PRO-tagoras that it is possible to create a society that corresponds to our values; and from ANTI-phon that the critical sense, the questioning and the political struggle are necessary so that the nomos is always respectful of the evolution and the changes of our society.We have finally made a critical confrontation between the two philosophies in order to reveal three useful perspectives for our present and our future: antidogmatism, constructivist relativism and minoritarism.
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L'Argumentation dans les débats politiques télévisés. Négociations identitaires et co-construction d'un monde commun. D'une logique informationnelle à une sociolinguistique de l'action.

Fortin, Gwenole 30 June 2004 (has links) (PDF)
Le débat politique télévisé, qui semble rester un élément attendu du discours politique, a paradoxalement mauvaise presse : actualisé sur le mode agonistique, il est stigmatisé autant pour ses lourdeurs formelles que pour son caractère inauthentique et mensonger.<br /> En s'appuyant sur un corpus constitué des quatre débats présidentiels (1974 à 1995) ainsi que de débats issus de l'émission 100 Minutes pour convaincre, ce travail vise à mettre à jour les enjeux et les conséquences de cette lecture du débat politique télévisé. Par une recherche fondée sur une méthodologie résolument socio-pragmatique et transdisciplinaire (depuis les travaux en ethnographie de la communication jusqu'aux science studies), il s'agit donc ici – sans nier la dynamique conflictuelle – d'adopter une autre perspective : considérer que l'affrontement n'est qu'un fait de surface et qu'il s'agit davantage d'un processus de co-construction du sens et de co-construction d'une réalité. Les débattants n'interagissent pas seulement l'un sur l'autre mais aussi l'un pour l'autre. Ils ont besoin l'un de l'autre pour s'affronter et faire exister la polémique, synonyme de pratique démocratique. Il y a donc une forme de coopération dans le discours conflictuel lui-même. Et cette dimension contractuelle des interactions n'est pas sans rapport non plus avec le caractère médiatique, télévisuel, des débats.<br /> L'homme politique, ainsi assimilé à un comédien, doit donc consentir à s'aligner sur l'image que sa propagande répand. L'essentiel, pour les débattants, consiste ainsi à endosser des rôles conversationnels et à dire qui ils sont. La dynamique interlocutoire s'articule en fait autour de négociations identitaires qui fonctionnent comme des situations argumentatives.<br /><br /> Les théories modernes de l'argumentation – d'inspiration largement néo-platonicienne – s'ancrent dans une sorte d'anthropologie du convaincre : argumenter serait chercher à convaincre les interlocuteurs, directs ou indirects.<br /> C'est pourquoi – constatant que les hommes politiques visent davantage à séduire, à se conformer à l'image de ce qu'il sont censés être plutôt qu'à convaincre – les critiques « traditionnelles », savantes et communes, formulées à l'encontre de ces derniers sont aisément comparables à celles essuyées hier par les sophistes ; à tel point que la parole politique est assimilée à une sorte de nouvelle sophistique : celle-ci serait inauthentique, trompeuse, mensongère, etc. On assisterait au triomphe de la doxa sur le logos, de la séduction sur l'argumentation rationnelle. Cela témoigne du fait que l'ancien débat qui oppose Platon aux sophistes est toujours d'actualité et combien il a consacré notre rapport, en occident, du langage au politique.<br /> Afin de re-questionner la dichotomie platonicienne (logos/doxa) – qui émerge historiquement comme un trait visant à déconsidérer le discours des sophistes – on revisite l'allégorie de la Caverne de Platon qui construit, dans un même mouvement, une certaine idée de la Science (rationnelle, neutre, objective) et un monde social et politique en proie au chaos.<br /> Il s'agit de dé-construire l'ancienne opposition du logos et de la doxa et mettre en lumière qu'il n'y a pas qu'un seul monde (déjà là), mais des mondes à « négocier » par l'interaction langagière. Et que c'est donc la parole politique, qui construit le « réel », le monde dans lequel on dit vouloir vivre. L'effet de vérité ne résulte donc plus de l'adéquation entre le réel et le représenté (théorie du signe et logique informationnelle) mais de la co-incidence entre deux discours, deux identités socio-langagières, qui donnent forme au monde, le crée (même rétrospectivement). Les mots, les discours, les débats n'ont donc de signification, que dans un enlacement mutuel aux contextes et au monde. Rompant avec la linguistique structurale interne, et dans la perspective d'une sociolinguistique de l'action, on envisage ainsi le langage comme acte politique : l'instrument de l'invention/négociation du monde. Il sert, non plus seulement à communiquer ou à transmettre de l'information, mais à concrétiser un monde en devenir – et non un monde déjà là.
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Sophistique et Philosophie. L'influence de Protagoras sur la constitution des dialogues de Platon

Gavray, Marc-Antoine 19 February 2008 (has links)
Dans le "Protagoras" et le "Théétète", Platon affronte la pensée de Protagoras, d'abord sur le plan de la politique et de la morale, ensuite sur celui de la science et de la connaissance. Le sophiste le confronte à un ensemble de questions tournant autour du relativisme épistémologique et de la possibilité d'enseigner la vertu. Dans les deux dialogues, il soumet Platon à un ensemble de difficultés parallèles du moins pour une lecture attentive au grand discours dans le "Protagoras" et à l'apologie dans le "Théétète" qui se répercutent dans d'autres dialogues. La première partie de cette thèse s'emploie à explorer l'importance que Platon attribue à la notion de mesure chez Protagoras et la manière dont celle-ci rejaillit à travers les dialogues ("Politique", "Philèbe", "Lois") pour s'ériger en concept de la philosophie platonicienne. La seconde partie, axée sur la figure du sophiste expert et professeur, s'attache à étudier la manière dont Protagoras, par son attachement au semblable et au dissemblable, contraint Platon à une entreprise de clarification des concepts structurants de la pensée, afin de rétablir une vérité contre le principe de l'expertise et de la contradiction.
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Nietzsche ou la métaphysique de la séduction / Nietzsche or the metaphysics of seduction

Mérieau, Antoine 30 September 2015 (has links)
Tout est force, or la force agit comme séduction : elle est une relation qui modifie et se modifie. Dionysos est le dieu de la séduction, que Socrate tente de renverser par la modification de la tragédie. Socrate, Platon et les philosophies traditionnelles sont des individus et des pensées réactifs : ils refusent la séduction, mais pour cela doivent séduire le monde pour le figer, et séduire d’autres individus pour qu’ils adhèrent à leur pensée. Ce refus du devenir et de la transformation inaugure cependant toute une histoire humaine. Nietzsche veut renverser cette histoire, c’est-à-dire la séduire, afin de produire le surhomme. Pour ce faire, il faut inverser le langage, le défaire de l’identité pour le faire renouer avec la métaphore : sortir du figement pour retrouver la métamorphose. Le style et l’art permettent cela, ainsi que la sophistique. De cette façon, Nietzsche trouve un langage et une logique permettant une forme de connaissance ne trahissant pas la séduction, mais au contraire l’affirmant : sa pensée agit comme une force, transformant ce qu’elle « connaît ». La séduction est le système métaphysique décrivant le monde comme un jeu de séduction, autrement dit de forces en lutte. Cette métaphysique se décrit elle-même comme une force parmi les autres, luttant contre les autres. La pensée nietzschéenne est féminine : elle est double, contradictoire, stylée et masquée. Elle révèle la contradiction inhérente à toute pensée, et particulièrement dans celles qui rejettent la contradiction en se fondant sur l’identité, comme c’est le cas des métaphysiques traditionnelles. Elle reconnaît même la possibilité de sa propre inversion, c’est-à-dire qu’elle peut elle aussi devenir réactive en figeant par sa description le monde du devenir. / Everything is force. Now, force acts as seduction : it is a relation that modifies and is modified. Dionysus is the god of seduction, that Socrates attempts to topple by modifying tragedy. Socrates, Plato and traditional philosophies are reactive individuals and forms of thinking : they refuse seduction, but to do so, they have to seduce the world to freeze it, and seduce other individuals for them to embrace their line of thought. This refusal of becoming and transformation nevertheless opens up a whole human history. Nietzsche intends to topple this history, that is to say, to seduce it, in order to produce the superman. In order to do so, language needs to be reversed and parted from identity, for it to revive metaphor : break the freezing to renew with metamorphosis. Such a process is allowed by style and art, as well as sophistics. Thus, Nietzsche finds a language and logic allowing a form of knowledge which doesn’t betray seduction, but on the contrary, asserts it : his thinking acts as a force transforming what is « known » by it. Seduction is the metaphysical system which describes the world as a game of seduction, that is to say of struggling forces. Such metaphysics describes itself as a force among the others, struggling against the others. Nietzschean thinking is feminine : it is double-sided, contradictory, stylish and masked. It reveals the inherent contradiction in all forms of thinking, particularly in those rejecting contradiction on the basis of identity – and such is the case in traditional metaphysics. His thinking even acknowledges the possibility of its own inversion, that is to say that it can also become reactive, freezing the world of becoming by its description.
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Mesure et juste mesure chez Platon / Plato's theory of measure

Auffret, Thomas 29 November 2014 (has links)
On examine ici deux concepts fondamentaux touchant la genèse et la structure du système platonicien, en proposant de les rapporter à deux modèles empruntés à la mathématique ancienne. Le premier est un postulat, usuellement désigné sous le nom d’axiome d’Eudoxe – Archimède, le second un algorithme de calcul : l’anthyphérèse. Tous deux ressortissent à la théorie mathématique développée par Théétète à la suite des travaux logistiques de Théodore ; il a semblé que leur articulation constituait le socle théorique de la réponse platonicienne à la thèse protagoréenne de l’homo mensura. On a suggéré de replacer cette dernière dans le cadre d’une polémique ancienne regardant la consistance du concept mathématique de mesure, dont la notion naïve fut remise en cause par la découverte successive des rapports incommensurables puis d’ensembles non–archimédiens : les angles mixtilignes. Cela impliquait de réexaminer les rapports possibles entre mathématiques et sophistique : on a choisi à cet effet l’exemple de la quadratrice d’Hippias d’Élis. Il convenait aussi d’envisager la liaison étroite qu’entretiennent la dialectique platonicienne et cette science métrétique rénovée que Platon nomme «juste mesure». On a tenté de montrer comment celle-ci pouvait informer certains procédés de celle-là, à partir de l’étude de quelques passages des dialogues qui jalonnent la dernière période de Platon. La théorie de la division appliquée aux Idées, comme l’analyse et la constitution des mixtes cosmologique, politique et individuel ont ainsi paru pouvoir être examinées dans le cadre de cette hypothèse. / Two mathematical notions seem to structure Plato’s theory of measure. The first one is a postulate, usually known as the “Eudoxus axiom”, the other an algorithm called “anthuphairesis”. Both of them belonged to the mathematical theory developed by Theaetetus expanding Theodorus’ logistics. The main hypothesis of this work is that they constitute the core of Plato’s response against the Homo mensura thesis elaborated by Protagoras. We have thus proposed to replace Protagoras’ theory in the enlarged context of a serious crisis affecting the logical consistency of the mathematical notion of measure, provoked by the discovery of incommensurable magnitudes as well as non–Archimedean sets, exemplified by mixtilinear angles. This implied to examine anew the links between ancient sophistic and mathematics, and particularly Plato’s critics against Hippias’ quadratrix. It was also required to study the close relation between platonic dialectic and the new art of measurement exposed by Plato in the Statesman. Thus, by studying some passages mainly taken from Plato’s last dialogues, an attempt has been made to show how the higher art of measurement could inform dialectics. Plato’s theory of division, as well as the analysis and the generation of the mixed structures which constitute the universe, the city and the individual man have thus been tentatively reduced to this model.

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