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L'immigration "française" dans le sud des Pays-Bas espagnols (fin XVIe-XVIIe s.): Pratiques, discours et représentations

Kervyn, Marie 18 January 2016 (has links)
Les Temps modernes constituent une époque qui a vu foisonner les migrations. « Explorations », conquêtes, reconquêtes, repopulations, missions, exils ou entreprises commerciales entrainent pour la première fois une infinité de déplacements aux quatre coins du monde.À cette époque et dans l’histoire des migrations, le sud des Pays-Bas méridionaux tient une place décisive. D’une part, il est à la croisée de blocs confessionnels d'une chrétienté européenne nouvellement divisée par les Réformes protestantes et les guerres de religion, puis fait l’objet des conquêtes de Louis XIV. Il opère dans un contexte géopolitique extrêmement conflictuel, qui ouvre des espaces de refuge et les confronte à la désertion et à la réception d’individus isolés, de familles ou de groupes professionnels.D’autre part, les Pays-Bas espagnols forment une composante particulièrement peuplée et prospère du système impérial polycentrique espagnol. Celui-ci, dans le développement de sa politique d’exclusivité confessionnelle, assigne l’homogénéité religieuse comme essence de la fidélité politique et fixe des éléments décisifs pour les mouvements de populations.Dans ce cadre original et complexe, cette thèse élabore une problématique autour de la réception d’ « étrangers de nation », à la fois voisins et ressortissants d'une monarchie considérée comme l'ennemi politique, dans un espace frontalier. Ce dernier apparaît comme le marquage de discontinuités géopolitiques, mais aussi comme un lieu de passage, une « limite » poreuse et un élément générateur de consensus en termes de pratiques sociales, juridiques, politiques et économiques. / Doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Quem matou o autor foi o crítico: a resenha literária em Critique e Les Temps Modernes / Who killed the author was the critic: analysis of Critique and Les Temps Modernes literary review

Coelho, Isabel Lopes 22 June 2009 (has links)
Análise das revistas de cultura Critique e Les Temps Modernes por meio das resenhas sobre Henry Miller e Charles Baudelaire. A dissertação comenta o surgimento das publicações e suas influências (a poética de Georges Bataille e a filosofia de Jean-Paul Sartre). Apresenta o campo intelectual das revistas e editoras no pós-guerra francês (1945-46). Sugere uma reflexão e um vocabulário para definir este novo crítico, um leitor especializado que, pelo ato da escrita, desenvolve a crítica. Também comenta a resenha como gênero, e as referências estruturalistas e sartrianas em ambas publicações. / Analysis of French culture magazines Critique and Les Temps Modernes, through the reviews on the authors Henry Miller and Charles Baudelaire. The text comments the appearance of the publications and its influences (Georges Batailles`s poetics and Jean-Paul Sartre`s philosophy). It presents the intellectual field of the magazines and publishing houses in the French post-war period (1945-46). It suggests a thought and a vocabulary in order to define the new critic character, a specialized reader that writes and produces critic. Finally, comments the genre review and Structuralism and Sartrian references on both magazines.
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Quem matou o autor foi o crítico: a resenha literária em Critique e Les Temps Modernes / Who killed the author was the critic: analysis of Critique and Les Temps Modernes literary review

Isabel Lopes Coelho 22 June 2009 (has links)
Análise das revistas de cultura Critique e Les Temps Modernes por meio das resenhas sobre Henry Miller e Charles Baudelaire. A dissertação comenta o surgimento das publicações e suas influências (a poética de Georges Bataille e a filosofia de Jean-Paul Sartre). Apresenta o campo intelectual das revistas e editoras no pós-guerra francês (1945-46). Sugere uma reflexão e um vocabulário para definir este novo crítico, um leitor especializado que, pelo ato da escrita, desenvolve a crítica. Também comenta a resenha como gênero, e as referências estruturalistas e sartrianas em ambas publicações. / Analysis of French culture magazines Critique and Les Temps Modernes, through the reviews on the authors Henry Miller and Charles Baudelaire. The text comments the appearance of the publications and its influences (Georges Batailles`s poetics and Jean-Paul Sartre`s philosophy). It presents the intellectual field of the magazines and publishing houses in the French post-war period (1945-46). It suggests a thought and a vocabulary in order to define the new critic character, a specialized reader that writes and produces critic. Finally, comments the genre review and Structuralism and Sartrian references on both magazines.
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Entrer dans la ville. Aux confins des paysages urbain et périurbain dans le royaume de France (1670-1789) / Entering the City. At the Edge of the Urban and Peripheral Landscapes in the French Realm (1670-1789)

Iturbe-Kennedy, Agueda 09 December 2017 (has links)
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, la pacification de l'intérieur du territoire français et la stabilisation des frontières ont amené les élites intellectuelles et les administrateurs locaux et royaux à questionner le besoin d'enceintes urbaines à l'intérieur du royaume. La ville de Paris arrase ses remparts dans les années 1670, initiant par là une mutation du paysage urbain qui s'étendra aux territoires français métropolitains et coloniaux. Par l'ouverture des villes, les architectes et ingénieurs se voient confrontés à un nouveau problème architectural et urbain : la nécessité pratique d'une porte qui marque le seuil de la ville s'estompe, tandis que l'attachement citoyen à la charge symbolique des portes de ville persiste. Or, au Siècle des Lumières, la redéfinition de l'usage et de la forme de la porte de ville sont contemporains de l'émergence de nouveaux édifices publics, qui amorcent la réflexion sur le caractère des ouvrages d'architecture. Au sein de cette nouvelle théorie des caractères, la porte de ville devra trouver et affirmer sa place. Il en va de même à l'égard de l'intérêt croissant porté à la notion d'entrée de ville, qui signale une sensibilité nouvelle envers le paysage urbain et territorial et la mobilité qui accompagne la réfection des axes de circulation terrestre et maritime du royaume de France. / Throughout the 17th and 18th centuries, the pacification of French interior territories and the stabilization of their frontiers brought the intellectual elite and the local and royal administrations to question the necessity of city walls within the kingdom. The city of Paris razed its ramparts in the 1670's, initiating mutations in the urban landscape that will spread throughout the French territories. By opening their cities, architects and engineers will thus be confronted to a new architectural and urban problem: there is no longer a functional need for a city gate to limit the access, but the symbolic load of city gates as landmarks to which citizen are deeply attached remains.
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Construire une relation pacifiée. Les ministres de France à Bruxelles dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Pratiques et réseaux

Speeckaert, Jean-Charles 01 July 2017 (has links)
Des relations entre la France et les Pays-Bas méridionaux, l’histoire a surtout gardé le souvenir des affrontements et de la soif de conquête. Le renversement des alliances de 1756 met fin à ce voisinage conflictuel. Cette alliance inédite amène Louis XV et Marie-Thérèse d’Autriche à pacifier leurs rapports. L’objectif de cette thèse est d’examiner comment la mise en place et le maintien de cette paix se concrétisent entre la France et les Pays-Bas, qui dépendent de Vienne depuis le traité d’Utrecht (1713). Ce sont près de deux générations des populations de ces pays qui vivent une rare période de paix. La première partie du travail porte sur la signification diplomatique et politique de l’envoi de ministres à Bruxelles - au cœur d’un territoire qui n’est pas souverain. En analysant les formes de la représentation diplomatique et la mission de ces envoyés, c’est la question des provinces belgiques comme lieu et enjeu des relations internationales qui est posée. La seconde partie s’intéresse aux hommes et aux femmes au cœur de ces relations, aux ressources qu’ils mettent en œuvre, c’est-à-dire leurs pratiques et les réseaux qu’ils forment. Dans le contexte de relations transfrontalières, l’accent est mis sur l’intervention de personnes variées, parfois éloignées des cercles et des lieux de pouvoir. / Doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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La dernière période de production du triptyque dans les anciens Pays-Bas méridionaux :analyse iconographique et typologique des exemplaires peints pour le lieu de culte entre 1566 et 1673

De Mol, Ellenita 20 December 2017 (has links)
Dans les anciens Pays-Bas méridionaux, la crise religieuse et les révoltes iconoclastes de la seconde moitié du XVIe siècle causèrent de graves préjudices au mobilier des églises. Lorsqu’il fallut restaurer les tableaux d’autel qui avaient été endommagés ou détruits, on donna la préférence au triptyque peint. Dès lors, ce format orna largement le lieu de culte, non seulement dans la fonction de retable, mais aussi d’œuvre commémorative voire épitaphe. Il survécut même cinq décennies après l’avènement du retable portique baroque, dans les années 1620. Nous nous proposons d’étudier son ultime période de production, depuis l’épisode iconoclaste de 1566 jusqu’à ce que Lucas II Franchoys eût achevé en 1673 le dernier exemplaire daté qui nous soit parvenu. Nous poursuivrons un double objectif :d’une part, évaluer dans quelle mesure et en quoi le contexte religieux influe sur l’iconographie des triptyques de notre corpus, d’autre part, définir ceux-ci du point de vue de la typologie, c’est-à-dire montrer comment ils sont organisés et articulés. Ce faisant, nous les situerons dans l’évolution du retable aux anciens Pays-Bas méridionaux, entre les triptyques traditionnels, qu’ils perpétuent peu ou prou, et les retables portiques, dont ils portent en germe certains traits. / Doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Eléments, atomes & physiologie :le contexte médical des théories de la matière (1567-1634)

Moreau, Elisabeth 29 January 2018 (has links)
Within the field of the history of science, this dissertation examines late Renaissance physiology as junction of medicine and theories of matter. The term “physiology” refers to the theoretical part of Renaissance medicine that dealt with the structure and functioning of the healthy human body, while the term “theories of matter” designates the doctrines concerning the ultimate principles of physical nature, the human body included. By means of a comparative analysis of Latin medical treatises published between 1567 and 1634, this dissertation explores the physiological theories of a series of physicians, and in particular their interpretations of the composition of the living body. In so doing, it also evaluates their respective reception of Galenic medical philosophy and the way the latter was adapted to Paracelsian, atomistic and corpuscular conceptions that flourished in the late Renaissance. It is shown that the physiological theories of the protagonists of this dissertation ended up promoting a definition of elements as minimal discontinuous particles, which in the early seventeenth century became amalgamated with the notion of atom. / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Le mur et ses ornements : tables, encadrements, bossages et autres enrichissements dans l'architecture française à l'âge classique / The wall and its ornaments : bossages, tables, frames and other enrichments in French architecture at the Classic Age

Titeux, Catherine 13 December 2010 (has links)
Le sujet de cette thèse est le mur comme élément du “décor’’, tel que l’âge classique l’entend. Pour les architectes et les théoriciens du XVIe et du XVIIe siècle, le mur contribue à la beauté de l’édifice. Différentes techniques de finition permettent de l’embellir : appareils en pierre de taille dressés et ravalés, bossages, briques polychromes, enduits qui unifient et enluminent les parements. Qu’il soit nu ou orné le mur n’est jamais neutre. Les architectes disposent sur le mur des motifs qui "enrichissent" les ordonnances, mais les surfaces décoratives qui qualifient les intervalles entre les principaux éléments du décor, ouvertures ou éléments de l’ordre, et les encadrements, qui montrent le mur comme un tableau, structurent les ordonnances, avec ou sans ordres. Ces ornements qui jouent un rôle aussi important sur le plan symbolique que syntaxique ont ainsi leur place dans le système classique des ornements dans lequel les ordres tiennent le premier rôle. Les ornements du mur peuvent prendre les caractères de l’ordre mais ont aussi leur propre rhétorique ; d’une part ils ont les qualités du mur même, d’autre part ils n’ont pas la même origine : les premiers ornements classiques imitent les inscriptions des monuments funéraires ou honorifiques de l’Antiquité. Une des particularités de la façade française est l’insistance sur les lignes verticales de la travée de fenêtres qui est en soi une composition ornementale. Les architectes coordonnent deux systèmes opposés : l’horizontalité qu’impose la superposition des ordres et la verticalité de la travée de fenêtres. Ils utilisent alors deux moyens : le renforcement des moulurations horizontales et l’ornement du mur. Cette thèse confirme certaines observations sur la façade française : l’effet a-tectonique des ornements, même si ceux-ci structurent la composition. Au principe classique de l’unité de l’organisme architectural dans lequel rien de peut être ajouté ou retranché, les architectes français apportent leur réponse : tous les éléments sont des ornements ainsi que le mur lui-même, qui se montre ou se voile de légers ornements. / The subject of this thesis is the wall as element of the "decor", such as the classic age understands it. For the architects and the theorists of the XVIth and of the XVIIth century, the wall contributes to the beauty of the building. Various techniques of finish allow to embellish it: dressed stone, perfectly raised, bossages, bricks, coat which unify and illuminate facings. Naked or decorated, the wall is never neutral. The architects put on the wall motives which "enrich" the composition, but the ornamental surfaces which qualify the intervals between the main elements of the decor, openings or elements of the order, and the frames which show the wall as a picture structure the composition, with or without orders. These ornaments which play a role as important on the symbolic plan as on syntactic one have their place in the classic system of the ornaments in which the orders hold the leading part. The ornaments of the wall can take the characters of the order but also have their own rhetoric; on one hand they have the qualities of the wall, on the other hand they don’t have the same origin: the first classic ornaments imitate the inscriptions of funeral or honorary monuments of the Antiquity. One of the peculiarities of the French facades is the insistence on the vertical lines of the bay of windows which is in itself a decorative composition. The architects coordinate two opposite systems: the horizontality which imposes the superimposition of the orders and the verticality of the bay of windows. They use then two means: the intensification of the horizontal moulding and the ornament of the wall. This thesis confirms certain observations on the French facade: the a-tectonic effect of the ornaments, even if this they structure the composition. To the classic principle of unity of the architectural body in which nothing can be added or substracted, the French architects bring their answer: all the elements are ornaments as well as the wall itself, which shows or hides with light ornaments.
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Paysage :de démarche en (dé)construction photographique. Géohistoire de l'image à l'aube de l'Anthropocène

Muller, Yogan 27 November 2018 (has links) (PDF)
De quoi le geste photographique est plein dans le paysage ?Pour répondre à cette question, nous employons une méthode résolument transversale en revenant à l’étymologie pour déployer non pas une manière de faire mais d’aller vers. Dans cette lancée favorable à une pratique et une théoriedu paysage puis à l’articulation de ces deux versants, la recherche épistémologique permet de décrire les fondements de l’instauration des dualismes, ces césures aux fondements de la modernité européenne d’abord instaurés par la projection perspective (cette manière tout à fait singulière de se représenter – mais aussi de rapporter – le monde) et sur lesquelles le paysage européen repose ;tandis que la recherche photographique vient éprouver nos arguments et in fine, mettre en abîme les conceptions épistémologiques dont l’outil photographiques’est in niment fait le relais dans le paysage. Nous montrons notamment que l’image photographique consomme la rupture du fossé dualiste :elle le fait matériellement aboutir en images et en épuise symétriquement sa possibilité théorique. En Islande, sur un terrain qui donne – du moins de prime abord – toutes les garanties d’une « pure nature », nous photographions des sites où il n’est visiblement plus possible de séparer nettement le naturel de l’humain, avec l’ambition de faire poindre, à la fois dans et par l’image, ce qu’il convient de nommer la fermeture épistémologique qu’annonce l’Anthropocène, un tournant géohistorique éminemment photographique. / Doctorat en Art et Sciences de l'Art / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Les hôtels aristocratiques à Bruxelles (1600-1730): Etude sociale, spatiale, économique et symbolique d'un enracinement nobiliaire en ville

Guri, Shipé 23 October 2019 (has links) (PDF)
La présente étude interroge le processus d’ancrage de la noblesse titrée, aussi connue sous le syntagme « noblesse de cour » à partir du XVIIe siècle, dans la ville de Bruxelles. Ce rapport est étudié par le biais résidentiel matérialisé par l’hôtel aristocratique. Par là, nous postulons qu’un basculement vers la résidentialité urbaine s’est produit au sein de cette noblesse à partir du XVIIe siècle durant un processus qui l’a enracinée durablement dans la ville, devenue son séjour de prédilection. Nous postulons également que l’hôtel a joué, en la matière, un rôle majeur, devenant un point d’arrimage pour une haute noblesse encore très mobile.Pour mettre en exergue la place de l’hôtel dans ce basculement, nous en proposons une définition intégrée qui le positionne dans le mode de vie et l’identité nobiliaire, dans l’espace urbain, dans la sphère sociale et économique. Cette définition intégrée ne peut se réaliser qu’au prix d’une double lecture qui se traduit par le versant matériel et le versant social de l’hôtel. Les schémas résidentiels de la noblesse se déploient sur un espace élargi et selon des impératifs divers, révélant une mobilité aiguë qui se maintiendra tout au long du XVIIe siècle. C’est pourquoi la possession d’hôtels à Bruxelles depuis la fin du XVe ou le XVIe siècle n’équivaut pas pour autant à une fréquentation intensive de la ville par les grandes lignées de la cour bourguignonne. Par la sédentarisation définitive de la cour, Bruxelles tend néanmoins à prendre une place prépondérante à l’extrême fin du XVIe siècle. Ce statut et le développement démographique et économique concomitant de la ville vont accroître son attrait pour en faire progressivement le lieu de résidence principal de la majorité de la noblesse titrée.Les caractéristiques de l’hôtel de la période moderne révèlent beaucoup de la façon dont la noblesse va s’approprier la ville. L’hôtel se compose de plusieurs corps bâtis (corps de logis, dépendances) et d’espaces non-bâtis (cours et jardins), parcelles souvent acquises progressivement dans un environnement urbain déjà dense. L’emprise foncière de la noblesse se développe sur des pans considérables et la met sur le même pied que les institutions publiques ou les établissements religieux. L’hôtel exprime l’ambivalence des rapports de la noblesse avec la ville :s’intégrer dans le tissu urbain tout en le dominant et en conservant une distance marquant la différence de condition. Ses espaces intérieurs sont à l’avenant, s’assortissant d’un minimum d’une trentaine de pièces dont la spécialisation se confirme en résonance avec les nouvelles fonctionnalités apparues dans les hôtels français.Ces vastes intérieurs se prêtent aisément à la constitution de plusieurs unités résidentielles occupées par plusieurs ménages de la même famille ou pas. A cet égard, il y a lieu de souligner l’intensité du phénomène de la location pratiquée sur l’entièreté ou une partie des hôtels. Dans un marché immobilier aussi réduit que celui des hôtels, toutes les familles ne peuvent accéder à la propriété. L’enjeu économique y prend une part non-négligeable. Certes, le prix d’un hôtel ne pèse pas lourd dans le patrimoine global de la noblesse mais celui-ci se trouve de plus en plus obéré au cours du XVIIe siècle, au fur et à mesure des conflits armés et de l’endettement des familles. C’est pourquoi employer l’hôtel comme outil de crédit ou comme investissement est largement pratiqué par la haute noblesse, à l’instar de la bourgeoisie bruxelloise. Les relations qui s’établissent entre ces deux groupes sociaux notamment autour de l’hôtel en tant que bien immobilier sont multiples et prennent la forme de la rente, de la caution, de la location comme de l’achat. La consommation courante comme celle de luxe ont souvent été la première amorce de ces relations. L’enracinement nobiliaire se produit, par conséquent, aussi économiquement parlant.Si l’hôtel se fait facilement objet économique, si les droits seigneuriaux ne s’attachent pas à lui, il y a lieu de s’interroger sur la valeur symbolique que la noblesse lui accorde. En être propriétaire ne constitue pas un impératif absolu de l’identité nobiliaire en ville. Il suffit d’en être occupant et démontrer à tous la nécessité de disposer d’un espace vaste permettant d’abriter famille, domestiques, chevaux et voitures, insignes reflétant sa condition. Être propriétaire d’un hôtel conserve une aura de prestige auquel nombre de nobles se sont résignés à renoncer. Cependant cela ne les empêche guère de pratiquer une sociabilité axée sur l’ostentation au travers des fêtes, des dîners et des bals. Les visites, manifestation ordinaire de la sociabilité de la bonne société, représentent sans doute la manifestation la plus visible des conséquences de l’ancrage urbain. C’est au XVIIe siècle que se développent ces pratiques sociales facilitées par une proximité géographique entre membres de la noblesse jamais égalée jusque-là. Le parachèvement de l’enracinement urbain de ce groupe social s’exprime de cette manière-là également.En dépit des idées reçues liées à l’hôtel, à aucune autre période, il n’a été mieux associé à l’aristocratie en Europe. Dans les Pays-Bas autrichiens, ce sera également le cas avant que les hôtels ne soient également convoîtés par une noblesse récente et par les institutions de l’Etat, ce qui augure des conversions ultérieures de l’hôtel. / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished

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