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Traduire la lettre vive, vers une approche théorique de la traduction théâtrale : l’exemple du duo dans le répertoire britannique / Translating for the stage, a theoretical approach based on two-character scenes in British drama

Vatain-Corfdir, Julie 21 November 2009 (has links)
Cette thèse propose une réflexion théorique et esthétique sur la traduction du théâtre, à partir d’un corpus de scènes à deux personnages (duos et duels) tirées du répertoire britannique, de l’époque élisabéthaine à nos jours. Selon la démarche traductologique recommandée par Antoine Berman, un parcours historique des théories fait d’abord ressortir la nécessité croissante, dans la pensée de la traduction, de prendre en compte les exigences spécifiques posées par le genre du texte — par sa forme et par son usage. S’impose alors un travail de définition du langage dramatique comme matière vivante et sonore, qui concentre les effets et prépare l’incarnation. Ceci conduit à l’analyse détaillée de sa traduction, depuis l’expressivité des phonèmes jusqu’aux grandes articulations de toute la scène et aux rapports qui s’établissent entre la voix de personnages venus d’ailleurs et l’écoute du public. La traduction participe ainsi à la recréation de l’œuvre théâtrale, tout en permettant d’explorer sa nature paradoxale, entre le dit et l’écrit. / The aim of this thesis is to provide a theoretical and aesthetic background for the translation of theatre, basing the analysis on a corpus of two-character scenes (love scenes, duels or witty dialogues), from the Elisabethan age to contemporary British authors. Following the method for translation analysis recommended by Antoine Berman, the thesis begins with a historical overview of translation theories which highlights the growing need to take into account the demands of each genre in terms of form as well as use. It is then necessary to define the language of theatre as acting matter—words which are efficient, resonant, and alive. This leads to a detailed analysis of their translation, from the expressivity of phonemes to the mechanics of a whole scene and to the relationship between the voices of foreign characters and the audience’s perception. Thus, translation becomes a way of participating in the recreation of a dramatic work of art, while providing a way to explore its paradoxical nature, halfway between the spoken word and the written word.
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Lieux et non-lieux du théâtre écossais : constellations identitaires à l’ère postnationale / The places and non-places of the Scottish stage : identity constellations in a postnational era

Schaaf, Jeanne 01 June 2018 (has links)
En tant qu’espace public, la scène théâtrale est le lieu de la construction et de la déconstruction de représentations de la nation, dans un dialogue incessant entre art et politique. En Écosse, la tension qui fragilise l’idée même de nation est exacerbée par le contexte géopolitique récent (référendum de dévolution en 1979, 1997 et référendum d’indépendance en 2014, puis Brexit en 2016). Miroir de cette instabilité, la scène écossaise réinvente ainsi son rapport à l’espace national en jouant sur les représentations spatiales et communautaires à différentes échelles, du local au global. Espaces et lieux, constamment problématisés, se changent en objets de représentations qui interrogent les multiples façons de faire, de montrer et de voir le théâtre. Ainsi, dans sa pratique comme dans son idéologie, le National Theatre of Scotland (NTS 2006) réinvente la nation : théâtre national sans espace physique de représentation, sans scène nationale, le NTS investit tous types d’espaces réels ou virtuels, qui donnent à repenser la présence et l’absence du corps en scène et font advenir de nouvelles communautés de « spect-acteurs » hors-frontières. Ce théâtre sans murs est métonymique de cette ouverture radicale du théâtre écossais, qui fait place à une représentation identitaire postnationale et horizontale. La scène écossaise offre donc un paradigme fécond pour rendre compte du renouvellement d’une pensée de la nation et des formes dramatiques contemporaines qui en émanent. / As a public space, the theatrical stage is where representations of the nation are constructed and deconstructed, in an unceasing dialogue between art and politics. In Scotland, the tension that destabilizes the very idea of nationhood is exacerbated by the recent geo-political context (the referenda on devolution in 1979, 1997, the referendum on independence in 2014, and Brexit in 2016). Reflecting this instability, the Scottish stage similarly reinvents its relationship to the national space by playing with the very scales of space and community, from the local to the global. Space and place, constantly challenged on the stage, become objects of representation that question the multiple ways of doing, showing, and seeing theatre. Both in its projects and its ideology, the National Theatre of Scotland (NTS 2006) seeks to reinvent the nation. As a building-less national theatre, the NTS reinvests all types of spaces, be they real or virtual, asking us to rethink the presence and absence of the body on stage, and fostering new transnational communities of “spect-actors”. This theatre without walls is a metonymy for the radical opening up of Scottish theatre itself, which invites postnational and horizontal representations of identity. The Scottish stage thus presents us with a productive paradigm to explore new understandings of the nation and the contemporary dramatic forms it fosters.
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La Fête paradoxale sur la scène britannique contemporaine / The Paradoxical Party on the British Contemporary Stage

Alliot, Julien 18 November 2016 (has links)
Depuis sa naissance au cœur des célébrations païennes ou religieuses du Moyen Âge anglais, le théâtre britannique a toujours entretenu des liens privilégiés avec la fête. Cette affinité élective entre le dramatique et le festif fait ici l’objet d’une réflexion esthétique reposant sur un corpus de pièces contemporaines où sont représentées toutes sortes de célébrations. En effet, qu’il s’agisse d’anniversaires, de Noëls, ou de retrouvailles entre amis, le topos festif perdure sur les scènes britanniques de la seconde moitié du XXe siècle (The Birthday Party fut joué à Londres en 1958) jusqu’au début du XXIe siècle, avec des pièces comme Jerusalem de Jez Butterworth (2009) ou In the Republic of Happiness de Martin Crimp (2012). Or, après l’expérience traumatique de la Seconde Guerre mondiale et les crises protéiformes qui ont affecté le monde au cours des dernières décennies, la rémanence de la fête sur scène a de quoi étonner. Il convient cependant d’observer que lorsque le phénomène festif se change en objet de représentation, il donne l’occasion aux dramaturges de déployer une poétique carnavalesque où l’excès cohabite avec le manque, la légèreté avec la gravité, pour finalement mettre le monde et les formes traditionnelles sens dessus dessous. Éminemment transgressive et volontiers caractérisée par la pénurie, le manque, voire la violence ou la mort, la fête paradoxale devient le lieu privilégié d’une exploration éthique et esthétique des limites du figurable. Elle offre dès lors un paradigme fécond pour rendre compte du renouvellement des formes dramatiques contemporaines. / British theatre and festivities have always been closely linked. From the moment the first plays were performed during medieval festivals to present-day representations of parties in which people binge drink or use drugs, it might even be argued that the celebratory mood has never left the stage. This intimate connection between the dramatic and the festive is investigated here from an aesthetic point of view, through a corpus of contemporary plays representing celebrations. Be they birthdays, anniversaries, Christmases or reunions, the festive motif is a recurring one in the second half of the twentieth century, with plays like The Birthday Party (1958), and on into the twenty-first century, with Jez Butterworth’s Jerusalem (2009) or Martin Crimp’s In the Republic of Happiness (2012). Considering the traumatic experience of the Second World War or the protean crises that have subsequently affected the world, we might expect parties to disappear from the stage altogether; yet, this is not the case. In fact, we find that when the festive phenomenon is turned into an object of representation, it allows dramatists to put forward a poetics of excess characterised by exuberance and transgression. Not only does this carnivalesque energy turn the world upside down, it also subverts traditional dramatic forms. Oscillating between lack and excess or lightheartedness and gravity, sometimes verging on scarcity, violence or even death, the paradoxical party becomes the epitome of an aesthetic and ethical exploration of the limits of the representable. It thus offers a fruitful paradigm to account for the renewal of dramatic forms on the contemporary stage.
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L'écriture en spectacle : collage et réécriture dans le théâtre de Tom Stoppard / Turning writing into a show : collage and rewriting in Tom Stoppard’s plays

Du Verger, Jean 20 May 2016 (has links)
L’œuvre dramatique de Tom Stoppard est souvent considérée comme caractéristique du postmoderne. Les techniques d’écriture qui régissent le texte théâtral de Stoppard, étudiés dans cette thèse, participent à une véritable mise en scène de l’écriture. Ils sont aussi, selon nous, un moyen de détourner et parodier les codes du postmoderne. Collages, fragments et réécriture, caractéristiques de l’œuvre de Stoppard, traduisent aussi une vision patrimoniale de la littérature, et permettent une approche originale et critique du postmodernisme, renouvelant ainsi le discours sur le moderne. La présente étude se propose tout d’abord de montrer comment, à travers les références aux œuvres picturales de Magritte et Duchamp, Stoppard met en scène le signe. Puis, elle cherche à mettre en évidence la manière dont Stoppard utilise le collage et l’emprunt musical pour construire et structurer certaines de ses pièces. Elle envisage enfin le collage comme l’expression d’une herméneutique littéraire et philosophique, en examinant notamment l’influence de l’écriture de James Joyce sur le processus scripturaire du dramaturge. Le théâtre, seule forme d’expression artistique qui peut emprunter à tous les autres arts (Beaux-Arts, musique et littérature), est le lieu idéal où se déploient le foisonnement, la complexité et la richesse de l’écriture de Stoppard. Mais l’utilisation de citations et de fragments n’implique pas la fragmentation du sens : le théâtre de Stoppard, loin d’être l’expression d’une vision détachée du monde, propose aussi une véritable réflexion ontologique et politique sur notre société. / Tom Stoppard’s plays have often been viewed as the epitome of the postmodern. The writing techniques which inform Stoppard’s dramatic texts and which are studied in the present thesis play an essential part in the way in which the playwright stages his own writing process. This study also postulates that those techniques stand as a means of subverting and parodying the codes of the postmodern. The collages, fragments and rewriting which inform Stoppard’s works, reflect a patrimonial conception of literature and allow for an original approach and critique of postmodernism thus renewing the discourse on the modern. While considering the various references to the works of Magritte and Duchamp, the present study seeks to unveil the way in which Stoppard stages the sign. It will then shed light on the way in which Stoppard uses musical collages and quotations, which dot the playwright’s work, to shape and construct some of his plays. Finally, this dissertation will envisage collage as the expression of literary and philosophical hermeneutics as it examines James Joyce’s crucial influence on the playwright’s writing technique. Theatre stands probably as the only form of art which can borrow from all the other forms of art (painting, sculpture, music and literature). As such, it is the ideal locus for Stoppard’s subtle and complex writing techniques to proliferate. However, using quotations and fragments does not necessarily imply a fragmentation of meaning. Far from conveying a detached view of the world, Stoppard’s dramatic works provide the audience with an ontological and political thought-provoking view on our contemporary society.

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