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Une affinité paradoxale : Epicurisme et augustinisme dans la pensée de Pierre Bayle / A paradoxical affinity : Epicureanism and augustinismin Pierre Bayle's thoughtArgaud, Élodie 19 June 2015 (has links)
On trouve sous la plume de Bayle des jugements critiques fondés sur des rapprochements pour le moins étonnants : de Pascal, il dresse un portrait en nouvel Epicure, et de Malebranche, il assimile la morale augustinienne à une morale épicurienne. On a souvent considéré ces commentaires comme de simples arguments polémiques sans fondement dans l'architecture des pensées commentées. Pourtant, Bayle théorise lui-même l'art d"établir ces parentés paradoxales comme un acte d' interprétation : il se définit comme un "petit auteur " dont la tâche est d' interpréter au plus juste les textes en opérant de "belles applications", c'est-à-dire en conférant au texte un nouveau contexte pertinent susceptible d'en faire ressortir la signification. Nous nous proposons de donner tout son sérieux théorique à l'affinité paradoxale décelée par Bayle entre augustinisme et épicurisme dans la mesure où elle est susceptible de nous renseigner autant sur la propre pensée de Bayle que sur les oeuvres dont il entreprend la lecture. Cette affinité repose sur la notion de plaisir, dont Bayle montre qu'elle est au coeur des anthropologies augustinienne et épicurienne. Il en décline tour à tour les conséquences morale, théologique, spirituelle, politique et épistémologique, jusqu'à récrire ce que l'on peut considérer comme un dialogue entre Augustin et Epicure, dialogue qui n'a pas été correctement développé à ses yeux. Il en résulte que l'épicurisme lui paraît beaucoup plus "proportionné" que l'augustinisme à la nature de l'homme tel qu'il est. / In Bayle's works we find a number of critical judgements based on unexpected comparisons : he portrays Pascal as a new Epicurus, for instance; he classes Malebranche's Augustinian morals as an Epicurean ethic. These comments have often been interpreted as polemical arguments without foundation in more profound phjlosophical thought. However Bayle himself proposes a theory of the art of establishing such paradoxical connections, which he regards as an act of interpretation : he describes himself as a "Small writer", whose work consists in interpreting texts by finding relevant contexts which bring out their deeper meaning: thjs is what he calls « to make fine applications». ln this thesis we suggest thal the paradoxical affinity defined by Bayle between Epicureanism and Augustinianism should be taken seriously : it can indeed inforrn us about Bayle's own thought and about his interpretation of olher aulhors. This affinity is based on the concept of pleasure which is, according to Bayle, at the heart of Augustinean and Epicurean anthropologies. From this affinity, Bayle then draws moral, theological, spiritual, political and epistemological consequences. He rewrites, as it were, a debate between Augustin and Epicurus, a debate which, to his mind, had never been properly conducted. His conclusion is thal Epicureanism is better « proportioned » to human nature as it is than Augustinianism.
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De la vanité à la sagesse : introduction à la traduction du Commentaire sur l’Ecclésiaste de saint Bonaventure / From vanity to wisdom : introduction to the translation of saint Bonaventure’s Commentary on EcclesiastesBossennec-Meaudre, Anne-Clotilde 08 February 2019 (has links)
Le Commentaire sur l’Ecclésiaste de saint Bonaventure se révèle être une œuvre importante dans la compréhension de la réflexion qui porte au XIII° siècle sur l’articulation entre philosophie et théologie. En effet, alors que le Commentaire reçoit une forme, la lectio, et s’apparente par sa méthode à la disputatio et à la praedicatio – toutes caractéristiques de la période scolastique –, il met en évidence l’apport de la philosophie à l’exégèse d’une part : l’importance du nombre des 89 questions au sein du Commentaire et le recours à la philosophie aristotélicienne et à la philosophie platonicienne permettent à saint Bonaventure en premier lieu de décrire et comprendre le monde, et en particulier sa mutabilité. Mais c’est aussi de la mutabilité des choses dans l’esprit de l’être humain qu’il s’agit. Quant à l’éthique, la philosophie donne des outils pour étudier la vertu. Enfin, la philosophie platonicienne fonde la distinction entre monde sensible et monde intelligible. Il met en évidence l’apport de l’exégèse à la philosophie d’autre part. Dans l’histoire de la curiosité comme concupiscence des yeux qui fait intervenir les notions centrales uti et frui. Dans l’histoire de l’anthropologie, en donnant une place très particulière à l’homme, comme union d’un corps mortel et d’une âme immortelle. Dans l’histoire de la notion d’ordre, que ce soit l’ordre de la sagesse régi par le nombre ou l’ordre de la bonté régi par le poids. Dans l’histoire de la connaissance de soi, quand l’âme se connaît comme miroir du monde et de Dieu. Toutes ces caractéristiques comptent parmi celles qui ont consacré comme un chef-d’œuvre le Commentaire de saint Bonaventure. / Saint Bonaventure’s Commentary on Ecclesiastes reveals itself as an important work to understand the reflection in the thirteenth century about the connection between philosophy and theology. Indeed, when the Commentary receives a form, the lectio, and is related by its method to the disputatio and to the praedicatio – all features of the scolastic period –, it makes obvious the contribution of philosophy to exegesis on the one hand. The importance of the number of the 89 questions within the Commentary, and the recourse to the aristotelician philosophy and to the platonician philosophy allow saint Bonaventure in the first place to describe and to understand the world, and particularly its mutability. But it is about mutability of things in the mind of human being too. As for ethic, philosophy gives tools to study virtue. At last, platonician philosophy founds the distinction between sensible world and intelligible world. It makes obvious the contribution of exegesis to philosophy on the other hand. In the history of curiosity as concupiscence of the eyes, which makes intervene the essential notions of uti and frui. In the history of anthropology, which gives a very special place to man, as union of a mortal body to an immortal soul. In the history of the notion of order, whether the order of wisdom, governed by number, or the order of goodness, governed by weight. In the history of knowledge of oneself, when the soul knows itself as mirror of the world and of God. All these characteristics are among those which have sanctioned as a masterpiece the Commentary of saint Bonaventure.
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Scientia, potentia e voluntas Dei nella Lectura super primum Sententiarum di Giacomo da Viterbo / Scientia, potentia et voluntas Dei dans la Lectura super primum Sententiarum de Jacques de Viterbe / Scientia, potentia and voluntas Dei in the Lectura super primum Sententiarum of James of ViterboTavolaro, Gianpiero 14 June 2016 (has links)
Le présent travail de thèse se place à l’intérieur du débat historiographique concernant le manuscrit VII C 52 de la Bibliothèque Nationale de Naples: il s’agit d’un codex unique et autographe, du maître Augustin Jacques de Viterbe, qui garde une oeuvre connue sous le titre de Abbreviatio in I Sententiarum Aegidii Romani. La recherche, qui a été conduite directement sur le manuscrit, a permis d’identifier l’oeuvre du manuscrit napolitain avec les brouillons dont Jacques s’est servi pour tenir son cours de Lectura super primum Sententiarum, à Paris (1287-1288). Un tel résultat (chapitre 1), conjontement avec la transcription (appendix) et l’analyse doctrinale des distinctions 35-48 sur les attributs divins de science, puissance et volonté divines (chapitres 2-4), éclaire aussi la formation et la première activité didactique de Jacques, que la première phase d’organisation du studium des Augustins à Paris, avant qu’ils eussent un studium generale autonome dans la ville. Les nombreuses citations de textes de Thomas d’Aquin et l’évidente préference pour ses doctrines confirment la valeur accordée par la ‘jeune’ schola eremitana à l’autorité de Thomas, surtout grâce à la mediation de Gilles, premier maître et docteur officiel de l’Ordre; au même temps, cela oriente à placer la formation du Viterbien à l’intérieur du studium dominicain ou, au moins, d’un milieu proche de celui-là, plutôt que chez Henri de Gand. Enfin, la manière dont les materiaux thomasiens sont ultilisés dans la Lectura révèle une attention toute particulière à l’arrière-plan néoplatonisant et dionysien de la pensée de Thomas: c’est pour ça que le successif retournement doctrinal de Jacques vers des positions plus strictement ‘augustiniennes’ ne se présente pas comme une rupture avec les positions de la jeunesse, desquelles au contraire il représente le développement naturel. / The present dissertation is placed within the historical debate on the manuscript VII C 52 of the National Library of Naples: it is an autograph and only extant codex of the Augustinian master James of Viterbo and it preserves a work known as Abbreviatio in I Sententiarum Aegidii Romani. The research, carried out directly on the manuscript, has allowed to identify the work contained in the Neapolitan manuscript with the notes of which James availed himself to ‘read’ the Sentences in Paris, during the academic year 1287-1288. Such a result (chapter 1), together with the transcription (appendix) and the doctrinal examination of the distinctions 35-48 on the divine attributes of science, power and will (chapters 2-4), sheds light both on the formation and the first teaching of James and on the first organizing stage of the studium of the Augustinians in Paris, at a time when the Order did not have an independent studium generale in the city. The quotations from Thomas Aquinas (the main source of the Lecture) and the clear preference for his doctrines confirm the value granted by the ‘young’ Hermits school the authority of Aquinas, thanks to the mediation of Giles of Rome, the Augustinians’ first regent master in theology in Paris and the official doctor of the Augustinian order; at the same time, it suggests that James has studied at the Dominican studium or at least at a studium very close to the Dominican milieu, rather than under Henry of Ghent. Finally, the way James uses Thomas’ texts within the Lectura reveals a particular attention to the neoplatonic and dionysian background of Aquinas’ reflection: consequently, later doctrinal slippage of James to more properly ‘augustinian’ positions cannot be interpreted in term of rupture with early positions: rather, it represents their natural development.
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L'expérience du trouble. Œuvre de liberté chez Sartre et Saint Augustin / The Experience of Trouble,Realization of Liberty in Sartre and AugustinesThéron, Julien 03 May 2017 (has links)
Chez Augustin et chez Sartre, l’homme se confronte au trouble tout au long de son existence. Cette existence est un processus de réalisation pratique fondé sur la liberté de ses actions dans le monde. Toutefois, en l’absence de compréhension de ce que cette existence pourrait être, perdu, ignorant et isolé, il recherche le sens à lui donner. Son expérience initiale du trouble le mène à comprendre qu’il peut intentionnaliser un devenir, c’est-à-dire affirmer par ses actes une vérité qui lui est révélée par son expérience, que cette vérité soit immuable (Augustin) ou relative(Sartre). C’est en se confrontant activement à l’hostilité du monde dont il est partie que l’homme peut alors façonner son devenir. Contraint néanmoins dans son élan parles conditions du monde qui s’exercent à son encontre, il prend conscience de la limitation de sa liberté et de la nécessité de la transformer afin de la réaliser pleinement. Il comprend alors que la socialité, qui conditionne et trouble l’homme tout au long de son existence, peut et doit être utilisée afin de faire émerger sa liberté conjointement avec celle des autres, et que des liens forts peuvent être créés.L’affirmation collective d’une vérité constituante du groupe fonde alors le processus politique, aboutissement de l’existence. Cet épanouissement est pourtant lui aussi porteur de trouble, au sein du groupe comme entre les groupes. L’homme, singulier comme collectif, doit alors défendre sa liberté en projetant sa vérité avec abnégation vers une universalité historique (Sartre) ou eschatologique (Augustin). / In Augustine and Sartre, the man is confrontated to the trouble all his existencelong. This existence is a practical realization process based on the liberty of hisactions in the world. Nonetheless, missing the understanding of what this existencemight be, lost, ignorant and isolated, he looks for the meaning to give to hisexistence. His initial experience of trouble leads him to understand that he can decidethe direction of his becoming through his intentionality, which means to affirm byhis actions a truth revealed by his experience, whether this truth is immutable(Augustine) or relative (Sartre). It is by confrontating himself to the hostility of thisworld he is a part of that the man can therefore shape his becoming. Constrainedhowever in his impetus by the world’s conditions against him, he realizes thelimitation of his liberty and the necessity to transform it in order to realize it totally.He thus understands that sociality, which preconditions and trouble the man all alonghis existence, can and should be used to bring his liberty out, together with the one ofthe others, and that strong ties can be establish. The collective affirmation of aconstituting truth found therefore the political process, outcome of the existence.This fulfillment is however also carrying troubles, inside the group as between thegroups. The singular as collective man should therefore defend his liberty byprojecting his truth with abnegation toward a historical (Sartre) oreschatological (Augustine) universality.
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Bossuet et Port-Royal / Bossuet and Port-RoyalMitrani, Véronique 02 March 2012 (has links)
Jacques-Bénigne Bossuet, prédicateur éminent de son temps, tient un rôle de premier plan à la Cour de Louis XIV et travaille à l’unité de l’Église. Port-Royal, en soutenant une doctrine jugée trop rigoureuse par les autorités politiques et religieuses, s’attire leur l’hostilité. Malgré cette opposition apparente, cette étude se propose d’exposer dans leur diversité les points de contact entre l’évêque de Meaux et Port-Royal, les grandes controverses du second XVIIe siècle agissant comme un révélateur, afin de démontrer que ces débats « temporels » permettent de mettre en évidence deux théologies qui n’avouent pas leur proximité. / Jacques-Bénigne Bossuet, the preeminent preacher of his time, enjoys at the court of Louis the XIV, a prominent position, which enables him to work in favor of the Church unity. Port-Royal while defending a too rigorous doctrine toward the political and religious authorities of the time is bound to incur their anger. But in spite of this apparent opposition, this particular study aims to offer a variety of converging points between the Bishop of Meaux and Port-Royal, which are parts of the second half of the XVIIe century’s big controversies and work as a telltale to demonstrate that those « temporal » debates allow revealing two theologies denying their propinquity.
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Port-Royal et saint Bernard de Clairvaux (1608-1709) / Port-Royal and saint Bernard of Clairvaux (1608-1709)Icard, Simon 17 October 2009 (has links)
À Port-Royal, saint Bernard est considéré comme le « père » de la communauté cistercienne et comme « le dernier des Pères de l’Église », confirmant la doctrine de saint Augustin, « le plus grand des Pères ». L’étude de la source bernardine permet de comprendre l’unité de Port-Royal, notamment le lien entre vie monastique et augustinisme. Au XVIIe siècle, la postérité bernardine est portée par une tradition de vie (les réformes cisterciennes) et par une tradition écrite (la constitution, la traduction et la promotion de l’œuvre authentique de l’abbé de Clairvaux). Saint Bernard est l’une des effigies du catholicisme classique, forgée par Saint-Cyran et diffusée par Le Maistre. Avec la synthèse de Saint-Cyran, le « père » des religieuses de Port-Royal devient le modèle universel d’une réforme théologique et morale. Port-Royal se rassemble dans la tentative de retrouver l’unité brisée de la pensée et de la vie chrétiennes en revenant aux sources de la foi. Sur des sujets très divers (grâce et libre arbitre, amour de soi et amour de Dieu, l’obéissance, l’oraison, l’exégèse biblique, le socratisme chrétien), l’interprétation de l’œuvre bernardine est un révélateur de l’augustinisme de Port-Royal. Ainsi apparaissent deux ruptures capitales dans la tradition issue des Pères : d’une part, l’exégèse des moines médiévaux, fondée sur la théorie patristique du dévoilement des allégories et sur la manducation de la Parole de Dieu, est un modèle subverti et contesté ; d’autre part, la conception des rapports entre nature et grâce connaît une évolution décisive, défenseurs et adversaires de Jansénius lisant le corpus patristique avec des concepts identiques mais étrangers aux Pères. / Within Port-Royal, Saint Bernard was considered as the “Father” of the Cistercian community and as the “last Father of the Church”, confirming the doctrine of the “Greatest Father”, Saint Augustine. The study of the Bernardine source helps to understand Port-Royal’s unity, especially the link between monastic life and Augustinism. During the 17th century, Saint Bernard’s legacy was expressed by a tradition both in living (the Cistercian reforms) and in writing (the collection, translation and promotion of the Clairvaux abbot’s authentic work). Saint Bernard was an effigy of classical Catholicism, set up by Saint-Cyran and spread out by Le Maistre. With the Saint–Cyran’s synthesis, the “Father” of the Port-Royal nuns became the universal model of a theological and moral reform. Port-Royal mustered attempting to restore the broken unity of Christian living and thinking, through a return to the sources of the faith. On a large variety of subjects (grace and free will, love of oneself and love of God, obedience, prayer, Holy Scripture exegesis, Christian socratism), the interpretation of the Bernardine’s work reveals Port-Royal Augustinism. So, it appears that two crucial breaks occured in the tradition derived from the “Fathers”: on the one hand, the medieval monks’ exegesis based on the patristic theory of allegories revealing and on the Word of God’s “manducation” became a subverted and disputed model; on the other hand, the way of thinking the relation between nature and grace experienced a decisive change, defenders of and opponents to Jansenius reading the patristic corpus with concepts, albeit identical, differing from the ones of the “Fathers”.
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