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Une affinité paradoxale : Epicurisme et augustinisme dans la pensée de Pierre Bayle / A paradoxical affinity : Epicureanism and augustinismin Pierre Bayle's thoughtArgaud, Élodie 19 June 2015 (has links)
On trouve sous la plume de Bayle des jugements critiques fondés sur des rapprochements pour le moins étonnants : de Pascal, il dresse un portrait en nouvel Epicure, et de Malebranche, il assimile la morale augustinienne à une morale épicurienne. On a souvent considéré ces commentaires comme de simples arguments polémiques sans fondement dans l'architecture des pensées commentées. Pourtant, Bayle théorise lui-même l'art d"établir ces parentés paradoxales comme un acte d' interprétation : il se définit comme un "petit auteur " dont la tâche est d' interpréter au plus juste les textes en opérant de "belles applications", c'est-à-dire en conférant au texte un nouveau contexte pertinent susceptible d'en faire ressortir la signification. Nous nous proposons de donner tout son sérieux théorique à l'affinité paradoxale décelée par Bayle entre augustinisme et épicurisme dans la mesure où elle est susceptible de nous renseigner autant sur la propre pensée de Bayle que sur les oeuvres dont il entreprend la lecture. Cette affinité repose sur la notion de plaisir, dont Bayle montre qu'elle est au coeur des anthropologies augustinienne et épicurienne. Il en décline tour à tour les conséquences morale, théologique, spirituelle, politique et épistémologique, jusqu'à récrire ce que l'on peut considérer comme un dialogue entre Augustin et Epicure, dialogue qui n'a pas été correctement développé à ses yeux. Il en résulte que l'épicurisme lui paraît beaucoup plus "proportionné" que l'augustinisme à la nature de l'homme tel qu'il est. / In Bayle's works we find a number of critical judgements based on unexpected comparisons : he portrays Pascal as a new Epicurus, for instance; he classes Malebranche's Augustinian morals as an Epicurean ethic. These comments have often been interpreted as polemical arguments without foundation in more profound phjlosophical thought. However Bayle himself proposes a theory of the art of establishing such paradoxical connections, which he regards as an act of interpretation : he describes himself as a "Small writer", whose work consists in interpreting texts by finding relevant contexts which bring out their deeper meaning: thjs is what he calls « to make fine applications». ln this thesis we suggest thal the paradoxical affinity defined by Bayle between Epicureanism and Augustinianism should be taken seriously : it can indeed inforrn us about Bayle's own thought and about his interpretation of olher aulhors. This affinity is based on the concept of pleasure which is, according to Bayle, at the heart of Augustinean and Epicurean anthropologies. From this affinity, Bayle then draws moral, theological, spiritual, political and epistemological consequences. He rewrites, as it were, a debate between Augustin and Epicurus, a debate which, to his mind, had never been properly conducted. His conclusion is thal Epicureanism is better « proportioned » to human nature as it is than Augustinianism.
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Françoise de Graffigny et les Lumières / Françoise de Graffigny and the EnlightenmentsCherif, Imene 10 March 2017 (has links)
Femme des lumières, Françoise de Graffigny (1695-1758) a une culture éclectique et occupe une place singulière dans la société de son temps. Autodidacte, lectrice infatigable, salonnière, auteure entre autres des "Lettres d'une Péruvienne", de "Cénie" et de plusieurs petites pièces, elle est admirée par ses contemporains. Membre de la République des Lettres, elle accueille dans son salon une élite culturelle.Dans une première partie, nous analysons et commentons ses références culturelles et ses lectures privilégiées qui ont pu lui servir de source de formation et/ou d'inspiration. Nous découvrons dans les milliers de pages de la correspondance un manuscrit clandestin, qui semble bien annoncer le "Supplément au Voyage de Bougainville" de Diderot. Dans une deuxième partie, nous déchiffrons et annotons les lettres manuscrites inédites de son correspondant François-Antoine Devaux, complétant ainsi l'analyse de la correspondance de Mme de Graffigny en saisissant sur le vif le débat des deux correspondants sur leurs lectures et sur la vie sociale de leur temps. Enfin, dans une troisième partie, nous étudions les idées maitresses de Françoise de Graffigny, féministe, éducatrice, faisant le procès de la jalousie intellectuelle par le biais du portrait sarcastique de Voltaire. Sa correspondance est néanmoins imprégnée par une part d'ombre, par une angoisse existentielle teintée d'ennui, qu'elle parvient à convertir en une affirmation ardente de la joie de vivre qui anticipe sur les idéaux de Rousseau, et cela par delà le désenchantement qui l'oppresse et les ridicules du monde qui l'entoure, c'est le dernier mot de la sagesse de Françoise de Graffigny. / A woman of the Enlightenments, Françoise de Graffigny (1695-1758) had an eclectic culture and occupied a singular situation in the society of her time. Self-taught, indefatigable reader, "salonnière", author among other works of the "Lettres d'une Péruvienne", "Cénie" and severa small plays. She was admirated by her contemporaries. Member of the Republic of Letters, she welcomed the cultural elite in her salon. In the first part, we analyse and comment upon her cultural references and her favourite authors which could serve as a source of education and/or inspiration. We discover in the thousands of pages of the correspondence a clandestine manuscript wich seems announce the Supplément au Voyage de Bougainville" of Diderot. In the second part, we deciphe the unpublished manuscript letters from her correspondent François-Antoine Devaux, thus completing the analysis of Mme de Graffigny's correspondence by commenting on the frame discussions between the two correspondents on their reading and on the social life of their time.Finally, in the third part, we study Françoise de Graffigny's main ideas, her feminist convictions and pedagogical methids, pleading against intellectual jealousy through the sarcastics portrait of Voltaire. Her correspondence ar nevertheless marked by a shadow, by an existential anxiety tinged with boredom that she succeeds in converting into a burning assertion of the joy of life which anticipates Rousseau's ideals and dominates the opressing disenchantment and ridiculousness of the world around her, this joy is the last word of the wisdom of Françoise de Graffigny.
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Sortir de Babel : une République des Langues en quête d’une « langue universelle » à la Renaissance et à l’Age classique ? / Escaping from Babel : a Republic of Languages in search of a “Universal Language” in the Early Modern Age ?Simon, Fabien Dimitri 02 December 2011 (has links)
L’Europe de la Renaissance et de l’Âge classique a été le terrain d’une quête protéiforme de la langue universelle (recherches sur la langue d’Adam, encyclopédies de tous les idiomes de la terre, langues créées ex nihilo…). Afin de percevoir les conditions sociales de production de ce savoir linguistique, cette étude se propose d’élaborer une histoire, moins de la langue universelle elle-même que de ses concepteurs ; une histoire sociale et culturelle de ces pratiques intellectuelles, dans une perspective pluridisciplinaire et à l’échelle européenne. Les acteurs sociaux impliqués dans cette quête s’inscrivent dans des réseaux particuliers, liés à des institutions qui participent pleinement de la transformation du monde moderne (Royal Society, ordre jésuite…). Ils sont souvent des figures de la République des Lettres et en forment, par leurs travaux linguistiques et les correspondances fournies qu’ils suscitent, une province particulière : la « République des Langues ». S’y joue rien moins que le choix, non pas de la langue du bon usage – celle des grammairiens – mais de la langue de la science et de la vérité, la langue de la République des Lettres elle-même. Comment des savants européens contribuent-ils par cet espace social virtuel à faire exister leurs utopies linguistiques ? Discutés dans le cadre de ces réseaux européens transnationaux, les projets apparaissent comme des technologies littéraires et sociales, maîtrisées seulement par un petit nombre d’individus ; ces langues pour tous sont donc indissociablement des langues à l’usage du « moins grand nombre », des langues de distinction / During the Early Modern Age, Europe was the field of a protean quest for the universal language (researches on Adam’s language were carried out, encyclopedias of all the idioms spoken on earth were written, languages were created ex nihilo…). In order to understand the social conditions presiding over the production of that linguistic knowledge, the aim of this study is to retrace the history of the universal language planners rather than that of the language itself. It means to elaborate a social and cultural history of these intellectual practices on a European scale, in a multidisciplinary perspective. The social actors involved in that quest for the universal language were members of specific networks and connected with institutions which actively participated in the transformation of the modern world (the Royal Society, the Jesuits…). They were often prominent figures of the Republic of Letters within which, through their linguistic works and the numerous correspondences these gave rise to, they formed a specific province – the “Republic of Languages”. What was at stake was nothing less than choosing, not the language defining correct usage – that of the grammarians – but the language of sciences and truth, that of the Republic of Letters itself. How did Europeans scholars give life to their linguistic utopias through that virtual social space? Discussed within the framework of these transnational European networks, thelinguistic proects appeared like literary and social technologies, only mastered by a small group of individuals. Therefore these languages intended to be “for all” paradoxically turned out to be languages for “the happy few”, languages of distinction
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Roberto Bolaño : un auteur comparatiste : une traversée de la république mondiale des lettres et de l’histoire du vingtième siècle / Roberto Bolaño : a comparatist author : crossing the international republic of letters and the History of the twentieth centuryEtemad-Kasaeyan, Emilie 15 December 2015 (has links)
Né au Chili en 1953, Roberto Bolaño passe son adolescence au Mexique puis sillonne l’Europe et s’installe en Espagne où il meurt en 2003. Écrivain en mouvement, Roberto Bolaño constitue à nos yeux un modèle d’auteur ouvert aux quatre vents. Issu d’un ensemble qui fonctionne à l’échelle continentale et transcontinentale – l’Amérique latine –, il se dégage des jeux d’appartenances nationales pour proposer dans ses écrits un point de vue décentré et comparatiste. Un comparatisme entendu comme ouverture vers l’altérité, comme expérience de défamiliarisation, comme mise en écho d’espaces et de temps séparés les uns des autres. Un comparatisme qui s’énonce également à travers une abondance de références littéraires : la Bibliothèque mondiale fonctionne à la fois comme moyen de lire et transcrire le réel mais aussi comme lieu d’appartenance. Au cosmopolitisme littéraire s’adjoint un regard critique porté sur le marché de la république des lettres. Un champ littéraire mondial vu comme espace de rivalités entre des auteurs qui aspirent à une légitimité littéraire. Ces personnages sont également pris dans le cours de l’histoire collective, dans le déroulé sanglant du vingtième siècle exposé à travers une optique décentrée. Histoire de l’Amérique latine et de l’Europe s’éclairent l’une l’autre dans des récits qui mêlent le réel à la fiction. Notre Histoire se recompose à travers une accumulation de vies imaginaires, de juxtapositions ’instantanés et d’images mises en mouvement glanées de l’Europe à l’Amérique. Le présent travail analyse la dimension formelle et thématique du comparatisme à l’oeuvre tout autant que l’engagement qu’il suppose / Born in Chile in 1953, Roberto Bolaño spent his youth in Mexico, travelled through Europe and ended up in Spain, where he died in 2003. Writer in motion, Roberto Bolaño seemed to be open to the four winds. Coming from a space both continental and transcontinental – Latin America –, the author cuts with the national belonging and shows a decentred and comparatist point of view in his work. His comparatism is like an opening to otherness, an experience of defamiliarisation, and a system of echoes between spaces and times.This comparatism works also through many literary references: for the writer, the universal Library is a way to read and write the real and a place he belongs to. This literary cosmopolitism goes with a critical point of view upon the market of literature. The author proposes a humoristic and scathing representation of the international republic of letters as an open space of rivalries. In the fictions, the authors fight to gain literary legitimacy, and they are carried away by the flow of collective History. Roberto Bolaño shows the violent development of the twentieth century through a decentred prism. History of Latin America and Europe spread a light on each other and the protagonists of the stories, mixing reality and fiction, are often writers. Our History recomposes itself with imaginary lives, juxtaposition of moments and moving pictures from Europe and America.The present work analyses the formal and thematic dimension of comparatism and questions the commitment linked to it.
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Nils Collin mellan två världar : Svensk-amerikanska vetenskapliga relationers utveckling 1770-1830Lainez, Emma January 2023 (has links)
The purpose of this essay is to examine the scientific relations between Sweden and America, later USA, through the letter correspondence between Nils Collin and his fellow “scientists” in Sweden and America between 1770–1830. By examining the letters though three different theoretical lenses: Scientific persona, gift exchange and the geography of knowledge with the concepts of centers and peripheries, the inquiry shows us how the scientific relations between the two countries developed and changed during the investigated time period, thus adapting themselves to the political developments that created an international scientific arena instead of the earlier nation neutrality. The letter correspondence reflects the increase in communication between Swedish scientists and American scientists as well as between Swedish institutions such as The Royal Swedish Academy of Sciences and The American Philosophical Society with Nils Collin as their main go-between. The letters indicate that Nils Collin’s role within the communication network changed with time and that he became an enabler of knowledge circulation between Sweden and the US though his position and many contacts. Lastly, by examining the letters, we can see how the increased communication as well as Nils Collin’s changing role plays part in the American scientific and national development that ultimately changed the earlier ideas of centers and peripheries of knowledge.
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"Les hérésies sont d'utiles ennemies". : itinéraire d'Henri Basnage de Beauval (1656-1710), avocat de la République des Lettres et penseur de la tolérance civile. / « Heresies are useful ennemis » : Journey of Henri Basnage de Beauval (1656-1710), lawyer of the Republic of Letters and thinker of civil tolerance.Graveleau, Sara 01 December 2018 (has links)
Henri Basnage de Beauval (1656-1710) est né dans une famille protestante de la noblesse normande. Arrière-petit-fils, petit-fils, neveu, cousin et frère de pasteurs, il choisit pourtant de devenir avocat, à l’instar de son père, Henri Basnage de Franquesnay. Face à l’accélération des persécutions contre sa communauté confessionnelle, il prend la plume pour dénoncer la violation des consciences et proposer une solution pragmatique à son souverain, celle de la tolérance civile des religions. Un an après la publication de son traité, la Révocation de l’édit de Nantes l’oblige à se convertir au catholicisme et ce n’est qu’à l’été 1687 qu’il s’exile en Hollande où il retourne au protestantisme et commence une nouvelle vie. Au Refuge huguenot, il retrouve son frère Jacques Basnage ainsi que le philosophe Pierre Bayle qui lui offre l’opportunité de devenir journaliste et de faire son entrée dans la République des Lettres. Grâce à son Histoire des ouvrages des savans (1687-1709), il participe à la diffusion des connaissances scientifiques et littéraires et s’érige en intermédiaire entre les lettrés européens. Il propose également une révision du Dictionnaire universel d’Antoine Furetière et réédite les œuvres juridiques de son père. Continuant de défendre l’idée que la tolérance civile des religions est la solution la plus acceptable face au morcellement de la chrétienté, il participe également à la controverse inter et intra confessionnelle de son temps, s’opposant en particulier au pasteur Pierre Jurieu. Il décède à La Haye en 1710, loin de sa patrie. Par une approche à la fois sociale, culturelle et intellectuelle, cette biographie interroge les singularités de l’identité d’un huguenot de la fin du XVIIe siècle, mais également la façon dont ce dernier perçoit le monde et se comporte face aux obstacles auxquels il est confronté. / Henri Basnage de Beauval (1656-1710) was born in a protestant family of the Norman nobility. Great grandson, grandson, nephew, cousin and brother of ministers, he nevertheless chooses to become a lawyer like his father, Henri Basnage de Franquesnay. Facing the growing persecutions against his confessional community, he writes to denounce the violation of consciences and propound a pragmatic solution to his king, that of civil tolerance of religions. One year after the publication of his treaty, the Revocation of the Edict of Nantes forces him to convert to Catholicism and it is only during summer 1687 that he exiles himself to Holland where he returns to Protestantism and begins a new life. In the Huguenot Refuge, he finds his brother Jacques Basnage and the philosopher Pierre Bayle who offers him the opportunity to become a journalist and to enter into the Republic of Letters.Thanks to his Histoire des ouvrages des savans (1687-1709), he takes part in the dissemination of scientific and literary knowledge and stands as an intermediary between the European scholars. He also offers a revision of Antoine Furetière’s Dictionnaire universel and republishes his father’s legal works. Continuing to defend the idea that the civil tolerance of religions is the most acceptable solution to face the Christianity fragmentation, he also takes part in the internal and external confessional controversy of his time, opposing in particular the pastor Pierre Jurieu. He dies in The Hague in 1710, far away from his homeland. By a social, cultural and intellectual approach, this biography aims at questioning the singularities of a Huguenot identity at the end of the seventeenth century, but also the way the latter perceives the world and behaves in front of the obstacles he has to face.
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Recherches sur le texte des Dialogues faits à l'imitation des anciens par Orasius Tubero / Researches on the text of the Dialogues faits à l'imitation des anciens by Orasius TuberoGrisoni, Lucien 28 September 2018 (has links)
Cette thèse est conçue comme un préalable à l’édition critique et à l’interprétation des Dialogues d’Orasius Tubero. Elle consiste en 4 séries de recherches, dont les 3 premières ([I] recherches codicologiques et recherches bibliologiques [II] sur les anciennes éditions des Dialogues et [III] sur les exemplaires des deux premières) visent à reconstituer la genèse de leur texte tandis que la quatrième ([IV] recherches historiques) est consacrée aux modalités concrètes de leur composition, de leur impression, et de leur diffusion immédiate.La première partie présente en premier lieu une étude de l’écriture (graphie) du Philosophe fondée sur le recensement et l’examen de l’ensemble des documents explicitement autographes. L’identification de sa main permet (1) de reconnaître les notes inscrites par Le Vayer dans les volumes de sa bibiothèque mais aussi (2) dans les marges des manuscrits de ses œuvres et surtout (3) de distinguer clairement entre les inscriptions allographes et autographes présentent dans les différents exemplaires des premières éditions des Dialogues. Elle est donc indispensable à l’éditeur de ses œuvres. Ces recherches codicologiques offrent ensuite un essai d’histoire et de classement des trois manuscrits connus des Dialogues – dont deux sont antérieurs à leur première édition. La seconde est dédiée à l’analyse bibliologique et historique des cinq premières éditions du texte : la 1ère partielle de 1631 (A), la 2nde édition complète de 1633 (B), la 1ère réédition partielle de 1671 (C), la 2nde réédition partielle de 1673 (D) et la 1ère réédition complète de 1716 (E). Ces recherches permettent en particulier d’identifier leur lieu et date d’impression respectif, ainsi que l’imprimeur de A et B ; et de préciser les relations génétiques de tous les témoins du texte des Dialogues.La troisième est consacrée au recensement, à l’analyse bibliologique et la collation systématiques des exemplaires connus des premières éditions. Les résultats de ces recherches sont (1) la détermination approximative des tirages de A et B ; (2) la découverte d’annotations autographes dans tous ces exemplaires et la distinction, en ce qui concerne B, de 22 exemplaires ordinaires et de 7 exemplaires spéciaux, ainsi que (3) l’identification d’un exemplaire dans lequel se trouve le plus grand nombre de corrections autographes et qui doit donc servir à ce titre de base à l’édition critique et à l’interprétation des Dialogues.La quatrième a pour objet les conditions historiques de la composition, de l’impression et de la réception immédiate des Dialogues, lesquelles doivent avant tout reposer sur la biographie de leur auteur, c’est-à-dire sur l’interprétation d’un certain nombre de données chronologiques relatives aux principaux événements de sa vie publique et privée. Sur la base de ce cadre biographique on s’est intéressé, pour limiter la subjectivité de l’interprétation du texte, à leur nature (pures fictions, transpositions littéraires ou transcriptions de dialogues réels), à leur objet (philosophie sceptique de l’auteur ou conversations réelles d’un groupe d’amis érudits du philosophe) à leur fin (démonstrative ou mémoriale) ainsi qu’à leur statut. De cette dernière série de recherches il appert que les Dialogues d’Orasius Tubero, loin d’être une publication clandestine subversive, est une impression privée à usage privé qui était destinée aux amis de l’auteur et devait les aider à conserver la mémoire de conversations philosophiques passées. / This thesis is conceived as a preliminary study for the critical edition and interpretation of Dialogues faits à l’imitation des anciens by Orasius Tubero. It consists of four research projects, of which the first three ([I] codicological and bibliological research [II] on early editions of the Dialogues and [III] on copies of the first two editions) aim at reconstructing the genesis of their text, while the fourth ([IV] historical research) is devoted to the practical modalities of their composition, printing, and immediate reception.The first part presents a study of the Philosopher’s handwriting based on an inventory and examination of all the explicitly autograph documents. The identification of his handwriting allows (1) to identify the notes written by Le Vayer in books form his personal library, but also (2) in the margins of the manuscripts of his works and especially (3) to clearly distinguish the allograph and autograph inscriptions featured in the different copies of the first editions of the Dialogues. This identification is therefore essential to any publisher of his works. This codicological research then attempts to tell the history and provide a classification of the three known manuscripts of the Dialogues, two of which predate the first edition.The second part is devoted to the bibliological and historical analysis of the five early editions (1630-1716): the first partial edition of 1631 (A); the complete second edition of 1633 (B); the first partial reissue of 1671 (C); the second partial reissue of 1673 (D); and the first complete reissue of 1716 (E). This research makes it possible in particular to identify their respective place and date of printing, as well as the printer-publisher of A and B; and to clarify the genetic connections between all the witnesses of the text of the Dialogues.The third part is devoted to an inventory, systematic bibliological analysis and collation of known copies of the first editions. The findings of this research are (1) an estimate of the print runs of A and B; (2) the discovery of autograph annotations in all these copies and the distinction between 22 ordinary copies and 7 special copies of B, as well as (3) the identification of a copy in which was found the largest number of autograph corrections, which should therefore serve as a basis for the scholarly edition and interpretation of the Dialogues.The fourth concerns the historical conditions of the composition, printing and immediate reception of the Dialogues, based first of all on their author’s biography, in other words, on the interpretation of a certain number of chronological facts pertaining to the main events of their author’s public and private life. On the basis of this biographical framework, I have sought to limit the subjectivity of interpreting the texts by focusing on their nature (pure fiction, literary transpositions or transcripts of real dialogues), their subject (the author’s philosophical skepticism or real conversations of a group of the Skeptic’s erudite friends) and their purpose (demonstrative or memorial), as well as their status. From this last series of research projects, it appears that the Dialogues of Orasius Tubero, far from being a secret subversive publication, is a private printing meant for private use by the author’s friends, intended to allow them to preserve the memory of past philosophical conversations.
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Réseaux diplomatiques et République des Lettres. Les correspondants de Sir Joseph Williamson (1660-1680) / Diplomatic Networks and Republic of Letters : The Correspondents of Sir Joseph Williamson (1660-1680)Tessier, Alexandre 07 December 2011 (has links)
Les sphères diplomatique et culturelle sont souvent créditées de liens étroits. Nombreuses sont les monographies consacrées à des figures de diplomates écrivains, artistes ou savants, en particulier pour l’Époque moderne. L’objet de cette thèse est d’interroger cette association et de la mettre en doute, comme fondée sur des approximations et un refus de considérer les milieux diplomatiques aussi bien dans leur globalité à une date donnée, que dans leurs spécificités temporelles et géographiques, pour se focaliser sur quelques éléments brillants, mais finalement peu représentatifs. Le choix a été fait de recentrer la réflexion au sein d’un cadre culturel de référence à l’Époque moderne, celui de la République des Lettres, et de se saisir de l’ensemble d’un réseau d’information diplomatique qui puisse servir de témoin, en l’espèce celui qu’organisa depuis Whitehall Sir Joseph Williamson, entre 1660 et 1680.Cet exemple de Williamson a paru particulièrement judicieux, car il incarne l’un des principaux diplomates britanniques de la fin du XVIIe siècle, mais aussi un savant à part entière. Enfin, l’historiographie l’a souvent noté comme le grand organisateur d’un système de renseignement au profit de l’Angleterre de la Restauration, et les archives découlant de ses activités ont été remarquablement bien conservées.Après avoir présenté et justifié les sources, cette étude s’attache à la reconstitution du système d’information diplomatique de Williamson. Loin de s’y presser en grand nombre, les savants s’y révèlent finalement plutôt rares. De plus, lorsqu’ils sont présents, leur participation survient à la faveur de circonstances spécifiques, que nous entreprenons d’expliciter. / Diplomatic and cultural spheres are often regarded as being very close, especially in Early Modern Europe. Many biographies are devoted to diplomats who were also authors, artists or scholars. The purpose of this PhD is to question this association, and to argue that it results from inaccurate observations, and from a refusal to consider diplomatic structures globally at a given date, so that brilliant individuals tend to attract all attention, even if they are exceptions.In order to draw a more accurate picture of the actual relations between diplomatic and cultural spheres, I decided to focus on the Republic of Letters, as the prominent cultural structure of Early Modern Europe, and on a specific diplomatic network of informants: the international network which was developed by Sir Joseph Williamson between 1660 and 1680. This case is particularly appealing, because Williamson was one of the major British diplomats of the time, and also an accomplished scholar. Finally, his extensive records have been remarkably well preserved. Thanks to these materials, it has been possible to reconstitute Williamson’s network of informants, and to establish that few of them were men of letters, most of whom only appear in specific circumstances, which are depicted and discussed in this work.
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Les recueils de poésie funèbre imprimés en Italie, en France et dans les Îles britanniques (1587-1644) / Collections of funeralverse printed in Italy, France and the British Isles (1587-1644)Desmoulière, Paule 18 January 2016 (has links)
Cette thèse est une étude à la fois globale et détaillée consacrée aux recueils de poésie funèbre imprimés en Italie, en France et dans les Îles britanniques entre 1587 et 1644. Les recueils de poésie funèbre nécessitent une approche comparatiste, à plusieurs titres. Du point de vue linguistique et culturel tout d'abord, l’on remarque que ce sont des ouvrages polyglottes. En outre, du point de vue esthétique, ils font appel aux ressources de la littérature et des beaux-arts (gravures), en partie parce que les textes qu'ils contiennent ont souvent fait partie du monument funèbre lui-même, ce qui encourage à les relier aux programmes iconographiques élaborés au cours des funérailles. Enfin, ces « tombeaux poétiques » sont avant tout une œuvre qui émane d’un groupe d’auteurs, ce qui mène à les analyser non seulement comme œuvre littéraire, mais aussi comme des témoignages précieux sur l’histoire de la littérature. Cette thèse commence par montrer quelles sont les origines de cette pratique, notamment comment divers modèles de recueils funèbres furent élaborés à partir du Quattrocento, d'abord en Italie, puis dans les deux autres pays. Au terme de cette évolution, à la fin du seizième siècle, on peut affirmer que les trois pays disposent d'un socle culturel commun à partir duquel se constituent ces recueils. Le chapitre suivant analyse comment ces recueils évoluèrent des années 1580 à 1644, quelle était l’identité des défunts commémorés et qui élaborait ces ouvrages. La variété des formes et des discours sur la mort est ensuite examinée. Puis, à travers des études de cas, les enjeux de l’écriture collective sont étudiés. Enfin, les rapports entre ces ouvrages imprimés et les funérailles sont examinés. / This dissertation is both a global and detailed study dedicated to collections of funeral verse published in Italy, France and the British Isles between 1587 and 1644. It follows a comparative approach, for several reasons. Firstly, because these works were written and published in several languages. Secondly, because of the number of engravings they contain and the close relationship they often bear to the fine arts. Since many of the poems printed within these works were first pinned to funeral hearses or catafalques, they must be considered in the light of funerary art and architecture. Thirdly, these works warranted a sociological and historical analysis because of their collective nature: they are the product of a group of authors, whose ideals and aspirations they embody. The initial part of this study presents the development of this type of funerary commemoration from its origins in late Quattrocento Italy to its later expressions in mid-sixteenth-Century England and France. The second chapter examines the evolution of these collections from the 1580s to the 1640s, as well as the identity of the deceased and their commemorators. The third chapter gives an overview of the great formal and rhetorical variety of the poems published in these collections. The case studies in chapter four illustrate how and why groups of authors assembled in order to conceive collections of funeral poetry. Finally, the last chapter is a brief survey of the relationships that these works bear with different types of funeral ceremonies.
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José Antonio de Alzate y Ramírez : una empresa periodística “sabia” en el Nuevo MundoHébert, Sara 04 1900 (has links)
José Antonio de Alzate y Ramírez (1737-1799) est reconnu aujourd’hui, entre autres choses, comme un des premiers journalistes, scientifiques, critiques littéraires et patriotes mexicains. Ce mémoire présente, dans un premier temps, une introduction à la vie et l’œuvre du personnage et rend compte de la réception globale de celle-ci, de 1831 à nos jours. Nous y montrons que les différents journaux d’Alzate, ses Diario literario de México (1768), Asuntos Varios sobre Ciencia y Arte (1772-1773), Observaciones sobre la física (1787-1788), et Gaceta de literatura (1788-1795), ont été étudiés principalement dans le contexte historique de la création de la nation mexicaine et que les intentions patriotiques ou proto-nationales qui lui ont été prêtées méritent d’être nuancées.
Effectivement, bien qu’il ait publié plusieurs textes susceptibles de contribuer à améliorer certains domaines de l’économie américaine, tels que les activités minières, l’agriculture et les arts manuels, l’auteur révèle à travers son discours un désir de participer, au moyen de ses journaux, au mouvement scientifique européen. En ce sens, nous défendons l’hypothèse qu’Alzate ait choisi de pratiquer un type de journalisme spécifique, inspiré notamment du Journal des Sçavans (1665) et du Journal de Physique (1771-1773), qui lui permettrait de s’adresser autant à ses compatriotes, qu’aux membres de la République des Lettres. Nous présentons une étude comparative des similarités qui existent entre les publications d’Alzate et les deux journaux français ci-haut mentionnés, notamment en ce qui concerne les buts énoncés par leurs éditeurs ainsi que les modalités discursives et les thèmes qui les caractérisent. Dans le même ordre d’idée, nous soutenons que les publications d’Alzate présentent plusieurs des éléments clés qui définissent les journaux savants produits en Europe durant le dix-huitième siècle selon les études réalisées par Jean-Pierre Vittu.
Enfin, nous expliquons comment le modèle du «journal savant» a été adapté par Alzate aux particularités de la Nouvelle-Espagne. Nous abordons, entre autres, les questions de la censure, de la critique et du manque de ressources financières dont il a souffert, facteurs qui, selon nos études, ont façonné l’entreprise du personnage. D’autre part, nous analysons les attitudes scientifiques adoptées par Alzate en tant que membre de la République des Lettres. Nous examinons aussi les principales sources de savoir qu’il a préconisées en tant qu’auteur afin d’accomplir certains devoirs propres aux membres de cette communauté. / José Antonio de Alzate y Ramírez is known for being one of the first Mexican journalists, scientists, literary critics and insurgents. The first chapter of this thesis offers a concise presentation of the author’s life and work and an overall review of the studies that were made of his Diario literario de México (1768), Asuntos varios sobre ciencias y artes (1772-1773), Observaciones sobre la física, historia natural y artes útiles (1787-1788) and Gaceta de literatura de México (1788-1795), from the year 1831 until this day. This work shows that his four newspapers have been studied mainly within the historical context of the creation of the Mexican nation and it demonstrates that the patriotic or proto-national intentions that were attributed to him deserve to be reconsidered.
This thesis demonstrates that Alzate chose to produce a particular type of journalism somewhat similar to the French Journal des Sçavans (1665-1683) and Journal de Physique (1771-1773) that would allow him to contribute personally to the progress of science. Up to this day, no important study has been made comparing the prestigious French journals and Alzate’s publications. We are taking a first step in this direction as we highlight how his project appears to have been directly inspired by the two French periodicals, comparing the goals their editors shared and the subjects they explored. It will also be shown that Alzate’s periodicals present the essential elements that define most of the learned journals (“journaux savants”) published in Europe during the eighteenth century, as defined by Jean-Pierre Vittu.
Finally, this thesis illustrates how Alzate adapted the model of the “journal savant” to the particularities of the society of New Spain. It focuses on the subjects of censorship, criticism and the lack of financial or institutional support that the Mexican journalist had to deal with. It also clarifies Alzate’s scientific attitudes as an author by examining his objective of belonging to the universal Republic of Letters and the specific purposes that its members were trying to achieve. It also presents a new definition of Alzate’s global scientific vision and explores the sources of knowledge he considered to be valuable in order to accomplish his goals as a “savant”. / José Antonio de Alzate y Ramírez es reconocido hoy como uno de los primeros periodistas, científicos, críticos literarios y hasta “insurgentes” mexicanos. En primer lugar, ofrecemos una breve presentación de la vida y obra del autor y damos cuenta de la recepción general que tuvieron sus Diario literario de México (1768), Asuntos varios sobre ciencias y artes (1772-1773), Observaciones sobre la física, historia natural y artes útiles (1787-1788) y Gaceta de literatura de México (1788-1795), desde 1831 hasta nuestros días. Damos a entender, entre otras cosas, que la obra de nuestro personaje ha sido estudiada principalmente dentro del contexto histórico nacional mexicano y que las intenciones patrióticas que se le han prestado merecen ser matizadas. Por nuestra parte, preferimos analizar sus publicaciones e intenciones en relación con su sentimiento de pertenencia a la República de las Letras.
En este sentido, en el segundo apartado de nuestra memoria, demostramos que Alzate eligió practicar un tipo de periodismo, inspirado principalmente en el Journal des Sçavans (1665-1683) y el Journal de Physique (1771-1773), que le permitiera participar personalmente en el progreso de la Ciencia. Hasta el momento, no se había hecho ningún trabajo comparativo entre las principales publicaciones sabias francesas y los papeles que produjo Alzate. Damos, pues, un primer paso en esta dirección y señalamos en qué manera se asemejan dichas publicaciones, sobre todo en cuanto a propósitos, contenido y modalidades discursivas. Mostramos, pues, que los papeles periódicos publicados por el novohispano presentan muchos de los elementos fundamentales que caracterizan, según Jean-Pierre Vittu, al “papel periódico sabio” europeo.
Luego, ilustramos cómo dicho género de periodismo fue adaptado por Alzate a las particularidades de la sociedad colonial novohispana. Abordamos los temas de la censura, de la crítica y de la falta de recursos económicos que constituyeron los principales obstáculos que nuestro publicista enfrentó a lo largo de su carrera. Volvemos también a definir las actitudes científicas manifestadas por Alzate como productor de saber en función de su sentimiento de pertenencia a la República de las Letras y de los deberes que buscaron cumplir sus miembros. Redefinimos, pues, la visión científica global que adoptó y las fuentes de saber que consideró válidas.
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