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Port-Royal et saint Bernard de Clairvaux (1608-1709) / Port-Royal and saint Bernard of Clairvaux (1608-1709)

Icard, Simon 17 October 2009 (has links)
À Port-Royal, saint Bernard est considéré comme le « père » de la communauté cistercienne et comme « le dernier des Pères de l’Église », confirmant la doctrine de saint Augustin, « le plus grand des Pères ». L’étude de la source bernardine permet de comprendre l’unité de Port-Royal, notamment le lien entre vie monastique et augustinisme. Au XVIIe siècle, la postérité bernardine est portée par une tradition de vie (les réformes cisterciennes) et par une tradition écrite (la constitution, la traduction et la promotion de l’œuvre authentique de l’abbé de Clairvaux). Saint Bernard est l’une des effigies du catholicisme classique, forgée par Saint-Cyran et diffusée par Le Maistre. Avec la synthèse de Saint-Cyran, le « père » des religieuses de Port-Royal devient le modèle universel d’une réforme théologique et morale. Port-Royal se rassemble dans la tentative de retrouver l’unité brisée de la pensée et de la vie chrétiennes en revenant aux sources de la foi. Sur des sujets très divers (grâce et libre arbitre, amour de soi et amour de Dieu, l’obéissance, l’oraison, l’exégèse biblique, le socratisme chrétien), l’interprétation de l’œuvre bernardine est un révélateur de l’augustinisme de Port-Royal. Ainsi apparaissent deux ruptures capitales dans la tradition issue des Pères : d’une part, l’exégèse des moines médiévaux, fondée sur la théorie patristique du dévoilement des allégories et sur la manducation de la Parole de Dieu, est un modèle subverti et contesté ; d’autre part, la conception des rapports entre nature et grâce connaît une évolution décisive, défenseurs et adversaires de Jansénius lisant le corpus patristique avec des concepts identiques mais étrangers aux Pères. / Within Port-Royal, Saint Bernard was considered as the “Father” of the Cistercian community and as the “last Father of the Church”, confirming the doctrine of the “Greatest Father”, Saint Augustine. The study of the Bernardine source helps to understand Port-Royal’s unity, especially the link between monastic life and Augustinism. During the 17th century, Saint Bernard’s legacy was expressed by a tradition both in living (the Cistercian reforms) and in writing (the collection, translation and promotion of the Clairvaux abbot’s authentic work). Saint Bernard was an effigy of classical Catholicism, set up by Saint-Cyran and spread out by Le Maistre. With the Saint–Cyran’s synthesis, the “Father” of the Port-Royal nuns became the universal model of a theological and moral reform. Port-Royal mustered attempting to restore the broken unity of Christian living and thinking, through a return to the sources of the faith. On a large variety of subjects (grace and free will, love of oneself and love of God, obedience, prayer, Holy Scripture exegesis, Christian socratism), the interpretation of the Bernardine’s work reveals Port-Royal Augustinism. So, it appears that two crucial breaks occured in the tradition derived from the “Fathers”: on the one hand, the medieval monks’ exegesis based on the patristic theory of allegories revealing and on the Word of God’s “manducation” became a subverted and disputed model; on the other hand, the way of thinking the relation between nature and grace experienced a decisive change, defenders of and opponents to Jansenius reading the patristic corpus with concepts, albeit identical, differing from the ones of the “Fathers”.
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L'idée de simplicité divine : une lecture de Bonaventure et Thomas d'Aquin / The idea of divine simplicity : a reading of Bonaventure and Thomas Aquinas

Raveton, Elsa-Chirine 04 December 2014 (has links)
Cette étude souhaite contribuer à une meilleure connaissance et compréhension de l’idée de simplicité divine, qui signifie l’absence en Dieu de toute composition. Pièce centrale de la pensée théologique médiévale, elle fut redécouverte il y a 35 ans par des philosophes de tendance analytique, qui en contestèrent la cohérence. Elle est depuis lors l’objet d’un débat philosophique fourni, mais le détour par l’histoire de la philosophie est nécessaire pour dégager le réseau de concepts, d’arguments et de problèmes qui lui donne sens. Après avoir étudié la première élaboration de cette idée dans les textes antiques et patristiques, puis son traitement par Pierre Lombard à la veille du IVe concile de Latran de 1215, qui intègre pour la première fois la simplicité divine dans une profession de foi authentique du magistère, nous nous concentrons sur les œuvres de Bonaventure de Bagnoregio et de Thomas d’Aquin, qui accordent à cet attribut divin un rôle fondateur dans leur étude du mystère de Dieu. L’idée de simplicité divine s’y trouve sans cesse prise dans la dialectique de la ressemblance et de la dissemblance entre Créateur et créature. Tandis que Thomas associe de façon unilatérale la simplicité absolue à la transcendance de l’incréé, Bonaventure propose également des similitudes créées de la simplicité divine qui en favorisent l’intuition. Loin d’apparaître comme incohérente, l’idée de simplicité divine est un outil puissant pour ouvrir notre intelligence à un plan de réalité supérieur, certes mystérieux, mais néanmoins lumineux. / This study seeks to contribute to a better understanding and comprehension of the idea of divine simplicity, which means the absence in God of any composition. Cornerstone of medieval theological thinking, divine simplicity was rediscovered 35 years ago by philosophers of analytical leanings, who challenged its coherence. It has since formed the subject of abundant philosophical debate, however, the detour via the history of philosophy is necessary in order to draw out the network of concepts, arguments and issues, from where divine simplicity derives its meaning. After the study of the first development of this idea in ancient and patristic texts, and its treatment by Peter Lombard on the eve of the 4th Council of Lateran in 1215, which integrates for the first time divine simplicity in a genuin profession of faith of the magisterium, we shall focus on the works of Bonaventure of Bagnoregio and Thomas Aquinas, who grant this divine attribute a founding role in the study of the mystery of God. The idea of divine simplicity keeps being comprised in the dialectics of similarity and dissimilarity between Creator and creature. While Aquinas associates in an unilateral way absolute simplicity and transcendence of the uncreated, Bonaventure offers also created resemblances of divine simplicity which favour its intuition. Far from appearing incoherent, the idea of divine simplicity is a powerful means to open our minds to a level of superior reality, indeed mysterious, but nevertheless radiant.

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