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Perspectivisme transcendantal et philosophie appliquée chez J. G. Fichte / Transcendental perspectivism and applied philosophy by J. G. Fichte

Landenne, Quentin 19 March 2010 (has links)
Cette thèse en histoire de la philosophie propose une reconstruction interprétative de la cohérence synchronique et diachronique de la philosophie de Johann Gottlieb Fichte à la lumière de la dynamique perspectiviste de sa pensée transcendantale. Notre recherche part du problème systématique de la philosophie appliquée, c’est-à-dire du passage du point de vue transcendantal à son application dans l’action empirique. En effet, un tel passage est, d’une part, exigé comme une tâche essentielle adressée à la philosophie fichtéenne conformément à son unité théorico–pratique mais, d’autre part, il est rendu problématique par la différenciation principielle entre le point de vue de la réflexion transcendantale et le point de vue de la conscience empirique du donné factuel. Il s’agit d’abord d’élucider les prémisses spéculatives de ce problème dans une théorie des points de vue inscrite au cœur des exposés de la Doctrine de la science (Wissenschaftslehre, WL). Nous tentons ainsi de réinterpréter les différentes versions de la WL qui vont de 1794 à 1804 en nous concentrant sur tous les concepts et procédures épistémologiques qui ressortissent à une logique perspectiviste, pour les appréhender comme des opérateurs de réflexivité du savoir philosophique dans l’auto–construction de la WL. C’est dans une telle dynamique perspectiviste que la tension conceptuelle constitutive du problème de la philosophie appliquée entre le point de vue transcendantal et le point de vue empirique ou entre le système et la vie prend tout son sens philosophique. Cette dynamique perspectiviste qui opère au fondement spéculatif de la WL se prolonge et se concrétise ensuite dans une phénoménologie des visions du monde (Weltansichten) pensées comme points de vue de la liberté, qui trouve sa forme la plus aboutie en 1806. Le point de vue transcendantal de la liberté reconnaît alors sa genèse dans quatre points de vue empiriques qui attachent la liberté respectivement à la nature, à la loi, à l’action créatrice ou à la vie divine. C’est cette phénoménologie que nous mobilisons enfin pour mettre à l’épreuve son potentiel heuristique comme une logique de l’action ou une praxéologie de la liberté dans les écrits de philosophie appliquée et principalement dans le domaine de la philosophie politique. Bref, la philosophie transcendantale de Fichte se développe selon une dynamique perspectiviste qui génère, d’une part, le fondement spéculatif du problème systématique de l’application empirico–pratique de la philosophie transcendantale, et qui livre, d’autre part, en tant que théorie transcendantale des points de vue pratiques, les ressources phénoménologiques et praxéologiques pour une heuristique de la liberté dans la philosophie appliquée. Dans une deuxième partie plus exploratoire, nous cherchons à tester à la fois la signification moderne et le potentiel actuel du lien conceptuel entre réflexivité, perspectivité et liberté mis en exergue dans le système fichtéen. Nous construisons d’abord une série de dialogues que Fichte a pu ou aurait pu mener avec d’autres philosophes de l’époque moderne, en ciblant particulièrement l’idée perspectiviste comme fil conducteur des confrontations avec ces différents systèmes (Leibniz, Kant, Schelling et Hegel). Nous tentons pour finir une incursion dans le champ de la philosophie contemporaine en vue de mettre au jour une postérité cachée de la philosophie fichtéenne dans la pragmatique transcendantale de Karl–Otto Apel à travers une homologie structurelle entre ces deux philosophies, s’attestant notamment dans les questions de la fondation transcendantale du point de vue moral, de son application politique et des rapports qu’il doit entretenir avec d’autres points de vue inscrits dans la dialectique perspectiviste des intérêts de connaissance.
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Lecture de Deleuze : essai sur la pensée éthique chez Gilles Deleuze

Lemieux, René January 2007 (has links) (PDF)
Peut-on penser une éthique dans un monde immanent (un monde qui n'admet ni principe supérieur ni hiérarchisation des valeurs) ? Un monde est-il possible à partir d'une pensée qui a pour image l'univocité de l'être (que l'être ne se dise que d'un seul sens)? À travers la lecture des premiers textes de Gilles Deleuze consacré à l'histoire de la philosophie, l'auteur tente de formuler une pensée éthique: une interprétation de l'éthique chez Deleuze, éthique de l'affirmation de la vie et de ce que peut un corps. De quelle manière peut-on commenter un auteur comme Deleuze qui soutenait que sa manière de faire de l'histoire de la philosophie était comme une sorte d' « enculage » ou d' « immaculée conception »? Quelle peut être l'éthique du commentateur que Deleuze projette? Et comment le commentateur de Deleuze doit-il interpréter sa propre éthique? À travers la lecture de la lecture qu'il a fait de Deleuze sur l'éthique, l'auteur tente de formuler une pensée sur l'histoire de la philosophie: une éthique de l'interprétation chez le commentateur, interprétation qui se veut toujours l'affirmation d'un corps à la limite de ce qu'il peut. Entre « interprétation de l'éthique » et « éthique de l'interprétation », le propos de ce mémoire est de faire jouer les perspectives: il se base sur ce fait que l'on ne peut pas parler d'éthique sans parler éthiquement et il conclue qu'une fois unifiés le fond et la forme du corpus deleuzien, celui-ci renvoie à une épistémologie et une ontologie, un discours sur la pensée et un discours sur le monde. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Gilles Deleuze (1925-1995), Éthique, Histoire de la philosophie, Interprétation.
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Le matérialisme occulté et la genèse du « sensualisme ». Histoires, écrite et réelle, de la philosophie en France

Daled, Pierre-Frédéric P.-F. 18 February 2005 (has links)
Le matérialisme occulté et la genèse du « sensualisme ». Histoires, écrite et réelle, de la philosophie en France Cette thèse révèle les schémas historiques et les occultations intentionnelles du matérialisme qu’ont imposés en France les conceptions uniformes de l’écriture de l’histoire de la philosophie de Degérando, Cousin et Damiron. À côté de l’anti-matérialisme généralisé des premiers historiens de la philosophie du XIXe siècle, à l’exception toutefois de Paul-Marie Laurent, l’auteur souligne aussi la genèse de leurs innovations conceptuelles : l’apparition, en 1801-1804, via Kant et Villers, de la catégorie doctrinale, alors inédite en France, de « sensualisme ». Omissions et innovations dont les effets courent encore jusqu’à nous et dont l’oubli occasionne bien des anachronismes. Occulted Materialism and the Genesis of « Sensualism ». Histories, Written and Real, of Philosophy in France This thesis reveals the historic schemes and the intentional occultations of materialism as imposed in France by the uniform conceptions of the writing of the history of philosophy of Degérando, Cousin and Damiron. Beside the anti-materialism generalized by the early nineteenth-century historians of philosophy, with the exception of Paul-Marie Laurent, the author also underlines the genesis of their conceptual innovations : the appearance, between 1801 and 1804, through Kant and Villers, of the doctrinal category of « sensualism », at that time unheard of in France. The effects of both omissions and innovations are still affecting us today. Forgetting them brings about a good bit of anachronisms.
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Forma dat esse : les mutations de la forme au Moyen Age (ca. 1250-1350) / Forma dat esse : mutations of form in the Middle Ages (ca. 1250-1350)

Roudaut, Sylvain 04 December 2017 (has links)
Ce travail porte sur les évolutions du concept de forme au Moyen Age, plus précisément entre le XIIIème et le XIVème siècle. Il retrace ces évolutions à travers l'étude de problématiques intriquées qui dominent la métaphysique et la philosophie naturelle du Moyen Age tardif: le problème de l'universel, la controverse de la pluralité des formes, la question de l'intensio formarum, le rapport du fluxus formae au mouvement. / This work deals with the evolution of the concept of form during the late Middle Ages (ca. 1250-1350). It tells the story of this evolution through the study of intricated problems typical of late medieval metaphysics and natural philosophy: the problem of universals, the controversy about the plurality of forms, the intensio formarum debates, the problem of fluxus formae related to motion.
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Apparences et dialectique dans le Sophiste de Platon

Zaks, Nicolas 23 April 2016 (has links)
Apparences et dialectique dans le Sophiste de Platon (résumé) A la différence des commentateurs qui estiment que seul le cœur du Sophiste (236d-264b), voire seule la partie constructive de ce cœur (251a-264b), est digne d’intérêt, j’ai tenté de produire, dans ma thèse de doctorat, un commentaire qui parvienne à articuler les différentes parties du Sophiste et à mettre en évidence leur unité. Pour restituer cette unité, il m’a semblé plausible et fécond de me concentrer sur la différence entre les apparences (ou les jugements perceptifs, cf. 264a-b), qui peuvent être vraies ou fausses, et la dialectique (ou la science suprême, cf. 253c), qui ne peut pas ne pas être vraie. Cette distinction correspond en effet à la distinction fondamentale et structurante pour le platonisme entre la doxa et l’epistêmê que les commentateurs semblent le plus souvent négliger quand ils interprètent le Sophiste. L’effort de ma recherche consistait donc à montrer que, dans le Sophiste, Platon, loin d’oublier que la science et l’opinion diffèrent, maintient une distinction entre, d’une part, l’expérience interrogative, dialogique et productive de la connaissance, dont le critère de vérité est la cohérence avec soi-même, et, d’autre part, l’acte prédicatif et propositionnellement structuré consistant à juger, dont le critère de vérité est la correspondance avec son objet empirique. La progression argumentative du Sophiste confirme une telle thèse. En effet, opérer le distinguo entre dialectique et apparences permet d’expliquer pourquoi, dans la coque du dialogue (216a-236d ;264b-268d), la méthode de division, qui est la méthode propre à la science dialectique, est appliquée au sophiste de sept façons différentes. C’est que l’étranger cherche, en entrelaçant méthodiquement des déterminations, à clarifier dialectiquement les différentes façons dont le sophiste apparaît à lui-même et à Théétète. Dans cette lecture, seules ces différentes apparences sont susceptibles d’être vraies ou fausses ;les entrelacements dialectiques qui permettent de les expliciter ne peuvent, quant à eux, qu’être vrais. En outre, la partie qui opère la transition de la coque au cœur du Sophiste (232b-236d) peut se lire comme une thématisation progressive du rôle de l’art sophistique dans la production des apparences qui le concernent. Il est vrai que cette partie transitionnelle est aussi l’occasion, pour l’étranger, de basculer vers le paradigme de l’image. Cependant, j’ai essayé de montrer que ce basculement intervient dans le but de réserver au sophiste la production d’apparences fausses intrinsèquement associées à tout type d’image et singulièrement aux simulacres. Quant à la partie aporétique (236d-251a) du cœur du Sophiste, elle se lit volontiers comme un travail extrêmement complexe de mise au jour des incohérences qui surgissent lorsque sont suivies, relativement à l’être et au non-être, les apparences non-conformes qui gouvernent les spéculations pré-platoniciennes. Restait à démontrer l’applicabilité de ma thèse à la partie constructive du cœur du dialogue. Schématiquement, j’ai cherché à montrer que le coup de force de l’étranger contre Parménide (251a-259d) n’a pas pour fonction d’établir une ontologie pour la prédication (comme on le croit le plus souvent), mais qu’il permet principalement d’assurer les conditions de possibilité de la dialectique (cf. 259d-260a). Une telle façon d’envisager les choses dissout la plupart des problèmes soulevés par la littérature secondaire concernant cette partie du Sophiste :puisque l’étranger ne considère pas que le mélange du Mouvement avec les autres très grands genres donne lieu à des « états-de-choses » complexes rendant vraies ou fausses des propositions structurées prédicativement, mais qu’il estime plutôt que ce mélange garantit la disponibilité d’un genre unique susceptible d’être divisé dialectiquement, il n’est plus nécessaire d’arracher du cœur du dialogue une distinction anachronique entre l’identité et la prédication (256a-b) ni d’y trouver à tout prix une explication de la prédication négative (257b-c) ou de la raison pour laquelle le Mouvement n’est pas prédicativement au repos (252d, 254d, 255a). Enfin, c’est seulement après avoir effectué ce coup de force garantissant la possibilité de la science dialectique que l’étranger peut, en adaptant sa nouvelle conception du non-être comme altérité à la structure des énoncés, des jugements et des apparences, démontrer la possibilité de la fausseté de ces phénomènes (260a-264b). Une telle logique argumentative conditionnant la fausseté de l’opinion à une clarification préalable de la science est en accord complet avec le programme annoncé par Socrate en Théétète 200c-d et confirme définitivement ma thèse. / Doctorat en Philosophie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Logique et ontologie chez Antionio Bernardi (1502-1565) / Logic and Ontology in Antonio Bernardi (1502-1565)

Marinheiro, Cristóvão 30 January 2010 (has links)
Aristote est généralement vu comme le père des sciences et ce point n’a guère été mis en question pendant des siècles. Vers 1560 cependant, Antonio Bernardi (1502-1565) affirme dans son Euersio que la division des sciences théoriques en métaphysique, physique et mathématique est proposée par commodité (per commoditatem), évitant ainsi la division en trop de parties ou une division trop générale. Cette notion de commodité cache une ontologie que nous analysons par ce travail. De plus, cette ontologie nous oblige à approfondir sa logique, qui se passe des Catégories et des secondes intentions. L’ontologie et la logique seront ensuite mises en rapport. Enfin, nous analysons les quelques auteurs au XVIe siècle qui discutent ses points de vue pour terminer avec une ouverture sur la philosophie moderne. Le résultat en sera que l’unité des sciences était déjà bien présente avant le XVIIe siècle au sein de l’aristotélisme même. / Aristotle is usually seen as the first pluralist of sciences. This point was scarcely discussed in the commentries over the centuries. Around 1560 however, Bernardi asserts in his Eversio that the division of theoretical sciences proposed by Aristotle was made by commodity (per commoditatem), avoiding so a division into to many parts on the one side and a too great unity on the other side. This view on the hierarchy of sciences hides an ontology to be analysed in this work. Moreover, this ontology forces us to examine his positions on logic, since he does not accept the Categories as a work belonging to that discipline nor the second intentions. The coherence between his logic and his ontology are then scrutinised. Finally, we review several authors of the XVIth century who discussed his opinions in order to show the turn off Modern philosophy. The conclusion will be that the unity of sciences, classical topos of the XVIIth century, was already present in aristotelianism.
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Le temps de l'admiration : genèse et usages de la première et dernière des passions à l'âge classique / The Time of Wonder : genesis and uses of the first and the last Passion in the Seventeenth century

Barrier, Thibault 12 November 2016 (has links)
Dans "Les passions de l’âme", Descartes fait de l’admiration « la première de toutes les passions ». L’admiration n’est plus, comme dans la tradition antique du Thaumazein, la passion distinctive du philosophe, elle devient le premier moment de la vie affective de l’homme dans son rapport aux choses extérieures. Passion de la première rencontre, l’admiration ne serait finalement que la passion de l’enfance – condamnée à se dissoudre dans la connaissance à laquelle elle donne lieu. Une telle disparition est-elle pour autant inéluctable ? Qu’est-ce qui doit être supposé de la nature de l’admiration pour qu’il soit acceptable de la faire durer dans le temps ? L’admiration est-elle une passion dynamique qui incite à penser ou au contraire un affect statique qui empêche l’exercice de la raison ? L’analyse cherche à mettre au jour la manière dont l’admiration est devenue un problème central de l’anthropologie classique. La promotion cartésienne de l’admiration, loin d’être un geste singulier, se trouve ainsi réinscrite dans son contexte théorique. À partir de textes philosophiques, médicaux, moraux et esthétiques du XVIIe siècle, il s’agit de se demander si,loin d’être seulement subie, comme le corrélat affectif d’une ignorance inaugurale,l’admiration peut également faire l’objet d’une maîtrise technique susceptible de la produire et de la reproduire indéfiniment à des fins stratégiques ou récréatives. Dès lors qu’elle est soustraite à la stricte exigence épistémique, l’admiration peut en effet se présenter comme la finalité spécifique de l’existence mondaine aussi bien que des productions artistiques du grand siècle, que l’on peut alors considérer comme le siècle de l’admiration. / In The Passions of the Soul, Descartes presents wonder as «the first of all passions». Wonderis no longer, as it used to be in the antic tradition of thaumazein, the philosopher’s distinctive passion, but the first moment in a man’s emotional life, regarding his relationship to external items. As the passion of the first encounter, wonder appears reducible to the childhood’s passion - condemned to dissolve itself in the knowledge it enables. Is such a disappearence unavoidable ? How must one think the nature of wonder to make admissible its duration intime ? Is wonder a dynamic passion spuring one to start thinking or on the contrary, a static effect preventing the exercice of reason ?The analysis tries to uncover the way wonder became a central problem in classic anthropology. Cartesian’s promotion of wonder, far from being a singular act, is fully put inits theoretical context. Based on philosophical, medical, moral and aesthetics texts from the17th century, we ought to ask if, far from being only suffered - as the emotional correlate ofan inaugural ignorance -, wonder can be technically masterd and likely to be produced andreproduced endlessly, for strategic or recreational purposes. When substracted from the strict epistemic requirement, wonder can actually present itself as the specific end of the social existence or of the artistic productions of the Great Century - which can be now regarded asthe century of wonder.
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L'homme face à ses œuvres: création et créativité dans la pensée de Roman Ingarden

Malherbe, Olivier 18 April 2017 (has links)
L'homme face à ses œuvres: création et créativité dans la pensée de Roman Ingarden (Résumé de thèse)J’ai consacré ma thèse de doctorat à la question de la création et de la créativité chez Ingarden. L’impulsion fondamentale qui a animé mon travail était que ces deux notions, abordées uniquement de manière très brèves par Ingarden, permettaient, lorsqu’on retraçait le champ conceptuel dans lequel Ingarden les plongeait, de donner une lecture de la philosophie d’Ingarden qui démontre sa profonde unité. En effet, la question de la création mobilise la plupart des champs de la philosophie ingardénienne :ontologie, axiologie, anthropologie et, selon le type de création envisagée, esthétique ou éthique. J’étais arrivé à cette conviction en prenant au sérieux la proposition d’Ingarden, émise au soir de sa vie (1969), qu’il fallait faire de la rencontre créatrice, de la communion entre l’artiste (ou le spectateur) et l’œuvre d’art le cœur de toute esthétique. Et, précisait encore Ingarden, reconnaître le rôle capital des valeurs esthétiques dans cette expérience. J’ai dès lors été conduit à analyser en détail les deux pôles de cette rencontre créative :l’œuvre d’art et le sujet humain, qui m’ont tous deux ramenés à la question des valeurs. L’œuvre d’art se donne en effet dans une expérience émotionnelle particulière, qui se joue autour de la constitution d’un objet esthétique par le spectateur, constitution qui n’est pas maîtrisée par la conscience mais s’opère dans un rapport presque érotique, dans désir puissant d’entrer en contact intuitif avec les valeurs esthétiques de l’œuvre. J’ai ensuite longuement développé l’anthropologie ingardénienne jusqu’à en cristalliser le cœur :l’idée que l’homme se forge en tant que personne responsable par la réalisation de valeurs, de toutes sortes de valeurs (éthiques, esthétiques, scientifiques, etc.), qui donnent sens et importance à sa vie. J’ai alors pu proposer l’idée que cette « rencontre créatrice », qu’Ingarden plaçait au cœur de son esthétique, devait être comprise comme un concept plus vaste, qui, correctement modalisée, pouvait rendre compte de la plupart nos expériences axiologiques, aussi bien esthétiques qu’éthiques, scientifiques que simplement pratiques. Ceci m’a alors permis d’opérer le lien avec la philosophie de la culture d’Ingarden que celui-ci ébauche dans quelques textes très brefs, presque poétiques, et dotés d’une grande force évocatrice. En effet, si Ingarden refuse fermement l’idéalisme de Husserl, qu’il interprète comme la conviction que le monde réel est créé par la conscience, il est par contre pleinement conscient de l’importance des transformations opérées par l’homme sur son environnement et, surtout, de la surimposition sur cet environnement d’un monde nouveau, purement intentionnel :notre monde culturel, parcouru de multiples systèmes de valeurs. La fragilité de ce monde – qui ne peut survivre sans notre secours et notre attention constante –, tout autant que sa richesse – car lui seul nous permet de nous épanouir en tant qu’humains – signe alors tout le paradoxe tragique autant que grandiose de la condition humaine :ce qui, pour nous, importe le plus est ce qui est le plus fragile ;mais c’est justement grâce à cette fragilité que nous pouvons le modeler et dépasser radicalement avec lui le monde naturel. / Doctorat en Philosophie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Penser l’origine et dire le multiple dans le néoplatonisme et l’étude du mystère (玄學 xuanxue). Approche comparative de la question des premiers principes chez Damascius et Guo Xiang 郭象

Van Daele, Raphael 06 November 2020 (has links) (PDF)
Notre recherche interroge la manière dont la question métaphysique des premiers principes a été soulevée dans la philosophie grecque de l’Antiquité tardive (IIIe-VIe s. E.C.) ainsi que dans la pensée chinoise des IIIe-IVe s. E.C. Nous définissons cette question comme un complexe d’interrogations quant aux fondements et à l’origine de tout, ainsi que quant aux conditions premières de l’ordre et de la cohérence des choses, cet ordre définissant le cadre où l’homme peut connaître et agir. Cette question soulève nombre de difficultés. Afin qu’il soit vraiment principe de tout, le principe devra être pensé à la fois comme différant de tous ses dérivés et comme antérieur à toutes les modalités de l’être. Non-causé, non-fondé, non-étant, le principe ne doit posséder aucun caractère propre à ce qu’il fonde. Or, s’il n’est rien de cela, c’est-à-dire s’il n’est rien du tout, comment garantir qu’il en soit le principe ?Un tel principe risque en effet d’apparaître à ce point étranger à ce qu’il fonde et à ce point distinct de ce qui en dérive que nous perdrions la possibilité même de le dire « principe ».Cette question fut soulevée avec une acuité particulière en Grèce par les philosophes néoplatoniciens et en Chine par les penseurs du courant de l’étude du mystère (玄學 xuanxue). Dans ces deux traditions, Damascius (458/462-538) et Guo Xiang 郭象 († 312) sont à la fois éminemment représentatif et critique des tendances philosophiques de leur temps. L’étude conjointe de leur pensée respective par le prisme de la question des premiers principes permet de mettre en lumière des conceptions originales et contrastées du principe, de la question elle-même et de sa valeur. Par une approche inspirée des méthodes en histoire de la philosophie (notamment l’archéologie développée par M. Foucault puis par A. de Libera) et des études comparatives en histoire des sciences (en particulier celles de G.E.R. Lloyd), nous contextualisons les deux auteurs étudiés et les abordons « dans leur volume propre », afin d’établir entre eux un « espace limité de communication ».La thèse compte six chapitres. Les trois premiers visent à inscrire Damascius et Guo Xiang dans leur époque et dans leur paysage philosophique respectif. Chaque chapitre est un diptyque où le premier volet est consacré au contexte grec et le second au contexte chinois. Les trois chapitres suivants sont une lecture détaillée des pensées de Damascius et de Guo Xiang relativement à la question posée. Le chapitre I expose les principaux éléments relatifs aux biographies de Damascius et de Guo Xiang. Le chapitre II aborde l’arrière-plan historique, intellectuel et institutionnel de chaque auteur :y sont présentés les cadres dans lesquels prennent place et évoluent l’activité intellectuelle dans la Grèce des IIIe-VIe s. et dans la Chine des Han et des Wei-Jin. Le chapitre III est un essai d’archéologie de la question des premiers principes dans la philosophie grecque et dans la pensée chinoise ancienne. Le premier volet parcourt l’histoire ancienne du platonisme et de l’aristotélisme ;le second traite des réflexions cosmologiques chinoises depuis les Royaumes combattants, jusqu’au IIIe s. Le chapitre IV aborde la question des limites auxquelles se heurte le langage s’efforçant d’appréhender la nature profonde des principes et de la réalité. La question est abordée chez Damascius, puis dans le Zhuangzi sur base du Commentaire de Guo Xiang. Au chapitre V, nous analysons la métaphysique de Damascius :nous montrons comment Damascius critique et repense l’architecture néoplatonicienne des principes. Le chapitre VI aborde les notions clés de la pensée de Guo Xiang, en particulier celles d’ainséité (自然 ziran) et de transformations autonomes (獨化 duhua). Nous montrons que Guo Xiang insiste sur le caractère infini d’une recherche de la cause première et comment il se défait de ces considérations pour penser l’unité du cosmos en termes de co-présence de tout avec tout plutôt qu’en référence à un terme premier. / The present research aims to explore the metaphysical issue of the first principles as it has been risen in Late Antiquity Greek philosophy (IIIrd-VIth century CE) and in Early medieval Chinese thought (IIIrd-IVth century CE). I define it as a complex of questions about the founding principles and about the origin of all things conceived as a whole, as well as about the fundamental conditions of the cosmic order and of the framework wherein human knowledge and actions take place. These questions bring out many philosophical issues: if the principle is truly principle of everything, it should have a nature distinct from what proceeds from it, as it should be conceived as prior to everything that proceeds from it. Uncaused, unfounded, non-being, the principle should not possess any attribute of what it founds, otherwise it would not be principle, but something among other things. Still, the principle cannot be absolutely disconnected from what it makes possible since, in the absence of any connection, the former could not be a principle of the latter anymore.Greek and Chinese philosophers have risen these questions. In the Neoplatonist school and in the Dark Learning movement (玄學 xuanxue), Damascius and Guo Xiang are both highly representative and critical toward the philosophical trends of their time. The study of their thought through the question of the first principles reveals original perspectives on the principle, as well as different opinions regarding the question and its significance. The methodological framework of this comparative approach is based on the methods in history of philosophy (especially the archaeological method developed by M. Foucault and by A. de Libera), and on the comparative studies in history of sciences (especially G.E.R. Lloyd’s studies). I aim to contextualise Damascius philosophy and Guo Xiang thought and to study them “in their own terms” in order to define a “delimited space for dialogue” between them. The dissertation has sixth chapters. The purpose of the three first chapters is to contextualise Damascius and Guo Xiang in the philosophical landscape of their time. Each of these chapter has two parts: the first part deals with the Greek context, the second part with the Chinese context. The three following chapters are devoted to the study of Damascius philosophy and Guo Xiang thought. Chapter I addresses Damascius and Guo Xiang biography. Chapter II addresses Damascius and Guo Xiang historical, intellectual and institutional background. The purpose of this chapter is to expose the framework of intellectual and philosophical practices in Late Antiquity Greece and in Early medieval China. Chapter III is an archaeological approach of the question of the first principles in ancient Greek philosophy and in Early Chinese thought. The first part of this chapter addresses the history of Platonism and Aristotelism in Antiquity; the second part addresses Chinese cosmological thinking from the Warring States period to the beginning of the Wei-Jin period. Chapter IV addresses the notion of aporia: the guidelines of the chapter are the limits of human language in the metaphysical quest for the ultimate principles or in the attempt to reach the core nature of reality. I discuss these question in Damascius’ philosophy and in the Zhuangzi as interpreted by Guo Xiang. In chapter V, I analyse the critical dimension of Damascius’ metaphysics in order to stress how Damascius cunningly modifies the Neoplatonist metaphysics. In chapter VI, I address the main concepts of Guo Xiang’s thought, especially the notion of self-so (自然 ziran) and the notion of lone transformations (獨化 duhua). I show how Guo Xiang argues that the search for a primordial cause is potentially endless and how he dismisses such inquiry. By so doing, Guo Xiang thinks the unity of the cosmos as the co-presence of all things with all things rather than through the priority of a first ordering principle. / Doctorat en Philosophie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Théories constitutionnelles de la judiciarisation du politique au Canada

Clarke, Alupa 23 April 2018 (has links)
Le 17 avril 1982, le système politique canadien, qui prenait racine dans les doctrines du parlementarisme classique anglais, s’est vu bouleversé par des changements constitutionnels d’envergure. En effet, la constitutionnalisation du droit effectuée en 1982 – par l’entremise de l’enchâssement de la Charte canadienne des droits et libertés – a eu pour effet d’octroyer au pouvoir judiciaire un accroissement de sa prérogative constitutionnelle de révision judiciaire des lois donnant cours, selon certains, à la judiciarisation du politique au Canada. Cette problématique a fait l’objet de nombreuses recherches menées par des juristes et des politologues, tout particulièrement. Ce faisant, ces auteurs ont élaboré des théories constitutionnelles variées qui ont toutes comme objectif singulier de rendre compte de cette judiciarisation du politique. À ce titre, les théories émanant du corpus documentaire étudié sont celles : (1) de la critique de la Charte, (2) du dialogue, (3) de l’interprétation constitutionnelle coordonnée et, enfin, (4) du comportement stratégique du pouvoir judiciaire.

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