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Les hommes dans les mouvements féministes français (1870-2010). Sociologie d'un engagement improbable.Jacquemart, Alban 29 June 2011 (has links) (PDF)
Cette thèse prend pour objet un militantisme statistiquement minoritaire et socialement improbable : l'engagement des hommes dans les mouvements féministes en France, depuis leur émergence politique à l'aube de la Troisième République jusqu'à la période contemporaine (1870-2010). À partir d'entretiens biographiques avec des militants et de sources d'archives diversifiées, elle se propose d'analyser ces engagements à la lumière de la sociologie du genre et de la sociologie du militantisme. En mobilisant la notion de " carrière militante ", ce travail montre que le militantisme féministe des hommes se saisit à partir de l'articulation de dispositions individuelles, d'expériences de socialisation, de positions dans des réseaux et de contextes organisationnels. L'analyse permet alors de distinguer deux principales modalités d'engagement des hommes dans des collectifs féministes : le registre humaniste, qui fonde les revendications au nom d'un individu universel, et le registre identitaire, mobilisé à partir d'un refus des assignations de genre. Dans l'un et l'autre cas, l'engagement des hommes n'est possible qu'au prix d'une appréhension du féminisme comme un mouvement désindexé de la seule expérience des femmes. Cette thèse contribue ainsi à la compréhension du sujet politique du féminisme, mais aussi plus largement, du sujet politique des mobilisations identitaires.
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Déportation pour motif d'homosexualité et mouvement LGBT en France : évocations du passé, entre engagement militant et cadre institutionnel / Deportation for reason of homosexuality and the LGBT movement in France : evocations of the past, between activist commitment and institutional frameworkSeydieh, Reza Sam 24 November 2016 (has links)
Cette thèse interroge le sens donné à l'évocation d'un passé de persécutions au sein du mouvement LGBT (Lesbien, Gay, Bisexuel, Trans*) en France. Ce passé, communément appréhendé dans l'espace militant par le terme de déportation pour motif d'homosexualité, désigne la répression et la persécution des homosexuels et des lesbiennes pendant la période nazie et la Seconde Guerre mondiale. À partir d'entretiens biographiques avec des militant.e.s d'une dizaine d'associations LGBT, d'observations et de dépouillement d'un corpus de productions militantes (textes emblématiques, magazines, revues, productions internes des associations) depuis les années 1970, notre travail analyse l'articulation de l'évocation de ce passé à l'engagement dans ce mouvement. D'une part, notre recherche s'appuie sur les acquis de la sociologie de la mémoire pour examiner les formes de présence de ce passé (traces, souvenirs, évocations et commémorations) dans la sphère militante LGBT où il se transmet par divers canaux. D'autre part, nous nous appuyons sur la sociologie du militantisme. Mobilisant la notion de « carrière militante », nous examinons les logiques d'un engagement basé sur la référence à ce passé et les raisons d'agir des militant.e.s qui s'investissent dans des actions visant à faire reconnaître officiellement la déportation pour motif d'homosexualité. Tout d'abord, une analyse des discours et des pratiques liés au rappel de ce passé dans l'histoire du militantisme LGBT montre que les références communes élaborées autour de ce passé participent à la formation d'un registre d'engagement singulier. Il conjugue les évocations du passé de persécution avec la problématisation de l'expérience homosexuelle dans le présent. Les formes d'action et les dispositifs déployés par les militant.e.s LGBT pour inscrire le récit de cette déportation au sein des récits publics, notamment à travers l'investissement de la « Journée du souvenir des victimes et des héros de la déportation », se modifient au cours de l'histoire du militantisme LGBT. Ces transformations dépendent des contextes d'interaction avec la sphère des entrepreneurs de mémoire institutionnalisés et de l'évolution des politiques publiques de la mémoire. Les transformations historiques des actions visant l'inscription de la déportation pour motif d'homosexualité au sein des récits publics et l'hétérogénéité des carrières militantes de personnes impliquées dans ce processus rendent ainsi possible une analyse des évocations du passé dans leur complexité, qui s'écarte de celles, encore très courantes, qui appréhendent ces pratiques et discours en termes de « concurrence ». Ensuite, l'analyse des carrières militantes met en évidence que le processus de socialisation militante opère comme un vecteur de transmission et d'identification. Dans la sphère militante, la mémoire empruntée des enquêté.e.s interagit avec d'autres sources : d'une part, les souvenirs des rares survivants de la déportation pour motif d'homosexualité, d'autre part, les mémoires communes militantes produites au cours des luttes pour la mise en visibilité de ce passé ainsi que la mémoire historique en lien avec cette époque, construite par les militant.e.s au long de l'histoire du mouvement LGBT. Pour l'individu qui se socialise au sein des associations étudiées, le sens de l'évocation de ce passé s'élabore en interaction avec ces différents niveaux de la mémoire. Dans ce processus, les expériences individuelles de discrimination et d'homophobie peuvent être mises en perspective et historicisées en se référant à ce passé. L'investissement dans ce registre d'engagement et la construction du sens de son engagement reposent sur plusieurs facteurs : pluralité des expériences socialisatrices, caractéristiques des espaces d'engagement, engagements multiples des militant.e.s. Recourant à de multiples dispositifs, les militant.e.s aspirent à transmettre ce passé et d'y sensibiliser les gays et les lesbiennes et un public plus large. / This thesis examines the meaning given to past persecutions in the LGBT (Lesbian, Gay, Bisexual, Trans*) in France. This past, commonly understood in activist spaces by the term, deportation for reason of homosexuality, denotes the repression and persecution of homosexuals and lesbians during the Nazi period of the Second World War. Based on biographical interviews with activists from French LGBT organizations, observations and the analysis of a body of activist work (key texts, magazines, journals and internal activist writings) since the 1970s, our study analyzes the ways in which the evocation of this past is linked to the involvement in this movement. First, our study relies on the field of the sociology of memory in order to examine the present forms of this past (traces, memories, evocations and commemorations) in the LGBT activist sphere where it gets transmitted in different ways. Second, we rely on the field of the sociology of activism. Using the notion of "activist career" we examine the logics of an activist based on reference to this past and the reasons for being activists that are part of gaining official recognition of the deportation for reason of homosexuality. First of all, an analysis of these discourses and practices linked to the reminder of this past in the history of LGBT activism shows that the common references made about this past contribute to the formation of a singular register of commitment. This register structures the references to the past of persecution with the problematizing of the homosexual experience in the present. The forms of activism and the apparatuses deployed by LGBT activists to inscribe this specific deportation into public deportation narratives, particularly around the "Remembrance Day of the Victims and Heroes of Deportation" change throughout the history of LGBT activism. These shifts depend on the contexts of interacting with the sphere of institutionalized memory entrepreneurs and public policies of memory. Historical transformations of actions aiming at inscribing the deportation for being homosexual in public narratives as well as the heterogeneity of activists' careers implicated in this process thus render possible an analysis of evocations of the past in their complexity, that differ from the main analyses which understand these practices and discourses in terms of "competition". Furthermore, the analysis of activist careers shows that the activist socialization process operates as a vector of transmission and identification. Within the activist space, the borrowed memories of the interviewed activists interact with other sources: the memories of rare survivors of the deportation for being homosexual, but also the common activist memories produced in the struggles for visibility of this past, as well as the historical memory that activists have constructed of this time period. For the individual who is socialized through the organizations studied, the meaning given to the evocation of this past grows in close connection with different levels of memory. In this process, individual experiences of discrimination and homophobia can be put in perspective and historicized with reference to this past. The investment in this register of commitment and the construction of meaning for one's own commitment rely on several factors: the plurality of socializing experiences, the characteristics of the spaces of activism, and multiple forms of activist involvement. Using multiple apparatuses, activists seek to transmit this past and sensitize not only gays and lesbians but also a larger public.
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Individualisation versus Démocratisation ? : conditions et formes du militantisme étudiant en situation autoritaire (Cameroun, 1962-2014) / Individualization versus Democratization? : Conditions and forms of student activism in authoritarian situation (Cameroon, 1962-2014Morillas, Cindy 18 December 2015 (has links)
Dans les situations démocratiques, « militer » et « mobiliser » tendent à être quasi synonymes de« contester ». L’analyse des militantismes étudiants en situation autoritaire au Cameroun remet cettereprésentation en cause. En nous appuyant sur l’opposition entre mobilisations contestataires etconservatrices et sur une approche sociohistorique de militantismes étudiants en situation autoritaire surcinquante années, nous distinguons deux types d’associations étudiantes. Les associations étudiantes« autonomes » sont initiées par des étudiants tandis que celles « institutionnelles » le sont par desautorités universitaires. Au sein des rares associations étudiantes autonomes, le militantisme« autonome » promeut la négociation de compromis avec les autorités malgré la diversité des dispositifsde contrôle. Ce type de militantisme tend à remettre en question les autorités lesquelles réagissent enlabellisant de « contestataires » ou de « subversifs » les militants et organisations autonomes. Au sein desplus fréquentes associations étudiantes institutionnelles, le militantisme « institutionnel » entretient descompromissions avec les autorités lesquelles peuvent favoriser un minimum d’ascension sociale et/oupolitique. Est ainsi assurée la reproduction politique et sociale du pouvoir en place. Contrairement à l’idéereçue selon laquelle les processus d’individualisation − en tant qu’affaiblissement des dispositifstraditionnels d’assignation des identités communautaires − favoriseraient la démocratisation, le régimeautoritaire camerounais trouve les ressources de sa pérennité dans des pratiques militantes opportunistesliées à des processus d’individualisation plus égoïste que morale. L’analyse de quarante-sept récits de viede leaders étudiants nous amène à distinguer trois types de carrière militante selon le degré de fidélité àl’un ou l’autre type d’association étudiante : le « leader fidèle », le « leader reconverti » et le « leadersyncrétique ». Les leaders fidèles autonomes et des leaders syncrétiques au sein d'associationsinstitutionnelles, plus résistants aux dispositifs de contrôle, élargissent le champ des possibles politiques,tant en termes de représentations que de pratiques. / In democratic situations, "activism" and "mobilization" tend to be almost synonymous with "challenging".The analysis of student militancy in authoritarian situation in Cameroon calls that into question. Buildingon the contrast between protesters / conservative mobilizations and on a socio-historical approach ofstudent militancy for fifty years period, we distinguish two types of student associations in authoritariansituation: those "autonomous" are initiated by students while "institutional" associations are initiated byuniversity authorities. In the few independent student organizations, "autonomous" activism promotes thenegotiation with the authorities despite the variety of control devices. This type of activism tends toquestion authorities who react by labeling "protestor" or "subversive" autonomous organizations andactivists. Among the most common institutional student associations, the "institutional" activismmaintains cooperation with the authorities who can later promote their social, economic and / or policalmobility. This ensures political and social reproduction of power. Contrary to the common belief that theprocess of individualization - weakening of “traditional” modus operandi of community as a collectiveidentity - would promote democratization, Cameroon's authoritarian regime find resources of itssustainability in opportunistic militant practices related to process of individualization which are moreselfish than moral. The analysis of forty-seven life stories of student leaders allows us to distinguish threetypes of militant career by the degree of loyalty to one or the other type of student association: the“faithful leader”, the “(re)converted leader” and the “syncretic leader”. The autonomous faithful leadersand syncretic leaders are more resistant to control devices. Thus, they extend the political field ofpossibilities, both in terms of representations and practices.
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Les conséquences biographiques de l'engagement en contexte répressif : militer au sein de la gauche radicale en Turquie : 1974-2014 / The Biographical Consequences of Activism in Repressive Context : Political Commitment in the Turkish Radical Left : 1974-2014Cormier, Paul 07 December 2016 (has links)
Quelles sont les conséquences biographiques d’un engagement radical et de la répression en contexte autoritaire ? C’est en recourant à une analyse fine des parcours biographiques des acteurs sur le long terme que cette recherche entend répondre à cette question peu traitée dans la sociologie de l’action collective. Le cas d’étude, largement méconnu dans la littérature spécialisée sur la Turquie et sur les mouvements révolutionnaires en général, porte sur les militants de la gauche révolutionnaire turque au cours des années 1970. Ses militants ont été confrontés au régime militaire (1980-1983) qui suit le coup d’Etat du 12 septembre 1980. Cet évènement constitue une rupture centrale dans l’histoire de la République turque. La répression et la transformation des structures politiques mises en place par la junte ont redessiné en profondeur et sur le long terme les possibilités de contestation et de reconversion des acteurs dans l’ensemble des trois sphères de vie ici analysées : professionnelle, familiale et politique. Ce travail conjugue par ailleurs analyse temporelle et spatiale du militantisme révolutionnaire en Turquie en comparant les deux principales villes du pays : Istanbul et Ankara. / What are the biographical consequences of a radical commitment and repression in authoritarian context? Based on a detailed analysis of biographical trajectories of the actors on the long run, this research intends to consider this neglected issue in the sociology of collective action. The case study, largely ignored in the literature on Turkey and on the revolutionary movements in general, deals with the activists of the Turkish revolutionary left in the 1970s. These individuals faced the military regime (1980-1983) following the 12 September 1980 coup. This event is a central break in the history of the Turkish Republic. The repression and the transformation of political structures set up by the junta redesigned in depth the possibility of objections and reconversions of the actors in the life spheres analyzed here: professional, personal and political. This work also combines temporal and spatial analysis of revolutionary activism in Turkey comparing two major cities: Istanbul and Ankara.
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