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De "l'homme qui triche" à l'artiste sacrifié scénarios éditoriaux dans le roman québécois contemporain (2000-2008)

Paquette, Caroline January 2011 (has links)
Modeste intermédiaire ou personnalité publique, défenseur de la culture ou marchand de livres: la figure de l'éditeur se décline en de multiples facettes, révélant par là une ambiguïté qui prend racines [i.e. racine] dès son émergence sur la scène littéraire moderne, au XIXe siècle. Si le rôle de cet acteur du monde du livre est toujours empreint d'une profonde ambivalence, son existence même se voit aujourd'hui remise en question - on évoque littéralement la"mort" de l'éditeur - en raison des changements qui s'opèrent dans le milieu éditorial. Parallèlement, les représentations de l'éditeur se multiplient dans les oeuvres fictionnelles à partir des années 2000. Ce sont ces mises en fiction, dans le roman québécois contemporain précisément, qui constituent le sujet de la présente recherche. Les représentations fictionnelles du personnel littéraire constituent un champ d'étude de plus en plus exploré. Au-delà de la figure de l'écrivain, analysée entre autres par André Belleau et Roseline Tremblay, celle de son alter ego , l'éditeur, a été peu étudiée à ce jour. Ce mémoire a pour principal objectif de déterminer les scénarios éditoriaux dominants dans un corpus romanesque allant de 2000 à 2008. Nous y examinons notamment la relation qu'entretient l'éditeur avec l'auteur, de même qu'avec les autres agents de l'univers littéraire. Si notre analyse se concentre sur les figurations romanesques, nous nous permettons à l'occasion de réfléchir à l'autorité que s'octroie l'auteur réel dans le choix de ses représentations. Le premier chapitre porte sur l'éditeur caméléon, qui évolue essentiellement dans des contextes mondains. Figure centrale de l'institution littéraire, il se prête volontiers au jeu relationnel et peaufine son capital social, essentiel à sa reconnaissance en tant qu'éditeur. Outre sa posture de"chef d'orchestre" du milieu éditorial, sa recherche constante de légitimation et ses descriptions physiques sont abordées, en plus de son rapport glacial à l'auteur et à la littérature. L'éditeur artiste fait l'objet du second chapitre, qui débute par l'analyse du discours vocationnel et de l'autorité littéraire chez les personnages. Pratiquant une"édition à l'envers", ces derniers rejettent les aspects institutionnel, financier et mondain du métier ; ce clivage entre les valeurs de l'éditeur artiste et celles qui dominent dans l'univers éditorial représenté engendre une souffrance, corporelle et mentale, chez les protagonistes. Leur investissement total, en dépit de la douleur, leur opposition face à l'institution et leur relation ambiguë avec l'auteur sont également évoquées. Enfin, le troisième et dernier chapitre se penche sur l'éditeur vampire, métaphore de l'éditeur exploiteur et capitaliste, qui apparaît surtout dans ses rapports amoureux avec une écrivaine. Sournois, il entremêle avantageusement vie personnelle et vie professionnelle afin de satisfaire ses ambitions charnelles et mercantiles. Très caricatural, l'éditeur vampire se construit dans l'excès, qui se manifeste par exemple dans son comportement amoureux, son apparence, ses lieux fétiches ; les romans reproduisent même, sur le mode parodique, certains stéréotypes du genre sentimental. Sa relation avec l'écrivaine, fondée sur l'infantilisation et la manipulation, n'échappe pas à une certaine ironie et fait l'objet de la dernière section du chapitre. En somme, l'éditeur hérite du mauvais rôle dans les romans, comme le veut la traditionnelle équation associant écrivain et pureté, éditeur et argent: on écarte en effet l'aspect humain - le travail , avec l'auteur, sur le manuscrit - de la profession au profit d'une vision très entrepreneuriale de l'édition, que l'on dénonce toutefois.
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Les stéréotypes dans la littérature jeunesse : le cas de la série Martine (1954-2001)

Ramsay, Caroline. January 2002 (has links)
Thèses (M.A.)--Université de Sherbrooke (Canada), 2002. / Titre de l'écran-titre (visionné le 20 juin 2006). Publié aussi en version papier.
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Figures de meurtriers célèbres dans les séries télévisées Bates Motel (2013-2017), et Hannibal (2013-2015) ainsi que dans le film Seven (1995) ; : suivi de : Les leçons de Gillian (Scénario) / Leçons de Gillian (Scénario)

Gravel, Anne-Sophie 27 November 2020 (has links)
Cette recherche-création effectuée dans le cadre d’études de deuxième cycle présente une analyse de l’adaptation télévisuelle récente de meurtriers fictifs notoires. Dans la première partie, un essai retrace la façon dont ont été transposés pour la télévision les personnages de Norman Bates (Psycho, 1960) et d’Hannibal Lecter (The Silence of the Lambs, 1991) ainsi que les mécanismes qui ont été déployés afin d’étoffer ces protagonistes et leurs forces d’action. Dans la deuxième partie, on présente la création d’une série télévisée librement inspirée du personnage de John Doe (Seven, 1995). Cette section décrit les différentes étapes du processus d’élaboration d’une œuvre télévisuelle, incluant la démarche d’adaptation, le sujet de la saison, la description des personnages, la structure narrative et les milieux de l’action, les résumés et synopsis des épisodes. Par la suite, un des épisodes a été scénarisé.
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Le traducteur fictif, personnage de la littérature québécoise

Bussières Gallagher, Anne January 2010 (has links)
Ce mémoire s'intéresse aux personnages qui, dans des oeuvres de fiction québécoise, exercent le métier de traducteurs. Plus précisément, la présente étude est consacrée aux traducteurs fictifs présents dans les romans Les Grandes Marées (1978) et La traduction est une histoire d'amour (2006), de Jacques Poulin, Les Obsédés textuels (1983), de Jean Delisle, et Traductrice de sentiments (1996), d'Hélène Rioux. Comprendre le traducteur fictif, c'est d'abord comprendre le parcours des traducteurs réels. Pour cela, il faut remonter aux sources d'une réalité connue de tous les traducteurs : la méfiance que suscite la traduction. Le premier chapitre étudie la condition de soumission et d'invisibilité à laquelle sont soumis les traducteurs depuis la Renaissance. Cette situation découle directement de l'adage traduttore, traditore (traducteur, traître) qui a cristallisé, à partir du XVe siècle, l'idée selon laquelle le traducteur est un traître. La méfiance à l'égard des traducteurs et de la traduction a eu des répercussions dans la réalité. En effet, à un moment ou à un autre de l'histoire, nombre de traducteurs ont été soumis à l'auteur et ont connu une forme d'aliénation culturelle et économique. Leur métier sans prestige n'était l'objet d'aucune reconnaissance. Si les idées préconçues relatives à la traduction se manifestent concrètement dans la réalité, il en est de même pour la fiction. Un portrait très net des traducteurs fictifs se dégage des quatre romans étudiés. Le deuxième chapitre du mémoire se concentre sur la relation qu'entretiennent les personnages de traducteurs des oeuvres de Poulin, Delisle et Rioux avec le mythe traduttore, traditore . L'archétype du personnage-traducteur, validé par d'autres oeuvres québécoises et mondiales, se définira ainsi : le traducteur fictif est obsédé par son métier et est souvent isolé, volontairement ou non, ce qui entraîne une forme d'invisibilité. De plus, il est soumis aux autres et rejeté par son entourage en raison de sa marginalité. Chacun des protagonistes des Grandes Marées , des Obsédés textuels , de Traductrice de sentiments et de La traduction est une histoire d'amour tisse un lien différent avec cet archétype ; certains y sont fidèles, d'autres s'en éloignent. Le troisième et dernier chapitre est consacré aux caractéristiques des personnages-traducteurs qui s'affranchissent de l'archétype et, par le fait même, du mythe traduttore, traditore . Certains personnages réussissent à réhabiliter leur métier ; d'autres mettent fin à leur condition d'invisibilité et de soumission en prenant la parole, en faisant preuve d'indépendance et en amorçant un mouvement vers l'autre. Nous verrons que les traducteurs fictifs des oeuvres les plus récentes, Traductrice de Sentiments et La traduction est une histoire d'amour , sont beaucoup moins fidèles à l'archétype que ceux des Grandes Marées et des Obsédés textuels .
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Corps fictif et vectorisation de la signifiance dans les monodrames de Larry Tremblay, Robert Lepage et Pol Pelletier : vers une poétique de la dramaturgie de l'acteur au Québec

Latour, Mylène January 2005 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Etude du mouvement fictif à travers un corpus d'exemples du français : perspective sémantique du lexique au discours / Study of fictive motion through a corpus of examples from French : semantic perspective from the lexicon to the discourse

Cappelli, Fabien 20 December 2013 (has links)
L'expression « mouvement fictif »' désigne l'utilisation de verbes dits de mouvement ou de déplacement pour décrire une configuration spatiale statique. Ce sujet n'a jusqu'ici pas été traité de manière systématique à partir de données attestées, et son étude s'est généralement limitée au niveau phrastique. En nous appuyant sur les listes de verbes du Lexique-Grammaire, sur la base textuelle Frantext ainsi que sur le cadre théorique concernant la sémantique des verbes de mouvement développé par Aurnague (2011b), nous avons dégagé pratiquement 600 occurrences de mouvement fictif en discours, et ceci afin de comprendre les mécanismes et les motivations de ce type de construction.Bien loin des explications habituellement proposées en termes d'opposition entre Path et Manner, de forme de l'entité et de contraintes bloquant parfois la production d'énoncés de ce type, nos résultats pointent l'importance du Mode de discours, montrent l'utilité de l'adoption d'une sémantique de l'espace dépassant la simple géométrie et plaident pour une approche privilégiant la structure, la configuration de plusieurs entités.Par ailleurs, cette thèse propose une classification qui se veut complète des verbes de mouvement/déplacement du français mobilisant les notions de changement d'emplacement et de relation locative élémentaire, ainsi qu'un corpus d'exemples conséquent constituant une base de travail pour la communauté des linguistes.Au-delà des approfondissements que nous effectuerons, cette étude ouvre la voie à une nouvelle manière de considérer les emplois dits "figurés" des verbes de mouvement. / The term “fictive motion” refers to the uses of verbs of motion which describe a static space configuration. This topic has thus far not been addressed systematically on empirical data, and its study was restricted to the sentence level. Basing our work on the verb lists of the Lexique-Grammaire, on the Frantext database, and on the theoretical framework proposed by Aurnague (2011b) on the semantics of motion verbs, I have extracted up to 600 instances of verb use coded as fictive motion, in discourse, in order to understand the mechanisms and motivations of such constructions.This thesis attempts to go beyond proposed distinctions between Path and Manner, or explanations based on the shape of entities, or even constraints blocking fictive motion uses. Our results highlight the importance of the Mode of discourse, stress the need for a framework in space semantics which relies on functional properties, rather than plain geometry, and advocates an approach based on the structure and the configuration between several entities.Besides, this thesis provides a classification, intended to be complete, of motion verbs in French, which elaborates on the notions of change of location and basic locative relation ; it also makes available a significant corpus of « fictive motion » verb uses for further linguistic studies.This thesis introduces several in-depth studies and paves the way for a new understanding of the ''figurative'' use of motion verbs.
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Le capital fictif et ses effets sur la macroéconomie et sur le monde du travail au Brésil

De Souza Sabadini, Mauricio 06 November 2008 (has links) (PDF)
La crise capitaliste mondiale, qui s'est manifestée dès les années 1970, a cherché de nouvelles stratégies d'accumulation pour augmenter la plus-value et s'opposer à la baisse des taux de profit. Le cycle du capital, sous l'égide du capital fictif, a redéfini ses stratégies d'accumulation sur la base du processus de restructuration productive, de l'application de politiques économiques orthodoxes, de la flexibilité du travail, des privatisations, de l'ouverture économique (commercial, industriel et financière)... S'appuyant sur les formes fonctionnelles du capital industriel, la sphère financière exerce une influence de plus en plus forte sur le capital productif, provoquant des transformations significatives dans le monde du travail, qui se traduisent par l'augmentation de la flexibilité du travail, de l'intensification du travail, par l'extension du chômage, de l'informalité, des baisses salariales, tout accentuant la précarisation et la déstructuration du monde du travail. L'objectif principal ici est alors d'étudier certains de ces effets sur le monde du travail au Brésil, en tenant compte de l'insertion subordonnée de l'économie brésilienne à la valorisation fictive du capital dans l'époque contemporaine. La méthode de l'économie politique, fondée sur la théorie de la valeur chez Marx, figure au centre de l'analyse.
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Entre l'âme et le bois : une lecture totémique du Pinocchio de Collodi

Röthlisberger, Pierre January 2008 (has links) (PDF)
Le profond enracinement de Pinocchio dans les imaginaires n'est pas seulement le fait des clichés pédagogiques que le « bon petit diable » de Collodi n'a jamais cessé d'inspirer à ses innombrables laudateurs. Si cette figure universelle, 125 ans après sa rocambolesque création, continue d'exercer une telle fascination sur les esprits, c'est parce que, loin d'être uniquement un garçonnet en devenir, elle est d'abord et avant tout l'hybridation d'un être et d'une bûche, l'inouï télescopage de la culture et de la nature, de l'âme et du bois. Dans les représentations usuelles, la célèbre marionnette évoque les turbulences de la jeunesse, les tentations et les écueils qui jalonnent le chemin de la découverte, les épreuves qui édifient, élèvent. Vaille que vaille, Pinocchio reste l'emblème de la réalisation de soi dans un monde dénué d'autorité parentale où, à la voix de la raison, s'opposent l'insouciance et la toute-puissance du Principe de plaisir. Parmi les multiples interprétations et adaptations du conte, rares, très rares sont celles qui échappent à ce que l'on pourrait appeler « la tentation anthropocentriste », c'est-à-dire celle qui se concentre sur la finalité métamorphique du personnage et qui ne voit en Pinocchio qu'une chrysalide de bois inéluctablement vouée à s'incarner dans un corps moral et assagi. La faute, il faut dire, en incombe à Collodi. En métamorphosant son conte en fable, en achevant Pinocchio, l'écrivain toscan a lui-même ouvert la voie à une lecture téléologique de son chef-d'oeuvre. Or à bien considérer la genèse du texte et les intentions premières de l'auteur, il s'avère que le Pinocchio fondamental aspire davantage à la fuite perpétuelle qu'à la pétrification dans une enveloppe humaine. La fin des Aventures de Pinocchio, CoIlodi d'ailleurs, lorsqu'on l'interrogeait à ce propos, prétendait ingénument l'avoir oubliée... La fascination tenace que le pantin animé continue d'exercer sur les imaginaires vient donc surtout, semblerait-il, de sa nature hybride. Plus que tout autre personnage de conte classique, Pinocchio appartient à l'interrègne. À la fois humain et végétal, ligneux et animal, il cristallise à lui seul toute l'énigme du vivant. En 1881, lorsqu'il prend naissance dans les colonnes du Giornale per i bambini, Pinocchio entre en résonance avec les interrogations qui, à la même époque, assaillent la communauté scientifique occidentale. Il fait écho au tonitruant débat qu'a soulevé Darwin avec De l'origine des espèces, il anticipe de quelques années la révolution freudienne relative à l'abyssale ambivalence de la psyché humaine et matérialise à sa manière le phénomène totémique, que la jeune anthropologie sonde et ausculte alors avec passion. Si certains de ses exégètes se sont furtivement essayés à associer Pinocchio à la science de l'Homme, si ça et là quelques lignes ont été consacrées à l'universalité anthropologique de la bûche parlante, aucun travail ne s'est sérieusement penché sur sa nature totémique. Ce mémoire entend combler cette lacune. Car au-delà du manichéisme moralisant qui caractérise le conte, au-delà de la lecture chrétienne du texte, Les Aventures de Pinocchio peuvent aussi être confrontées à la toujours très pertinente question totémique, qui consiste à chercher dans le non-humain (animal, végétal, minéral) un reflet de soi, en tant qu'humain. L'hypothèse qui préside à cette étude anthropologique des Aventures de Pinocchio consiste à avancer que le célébrissime personnage, à l'image de « l'opérateur symbolique » élaboré par Lévi-Strauss, tient lieu de fixateur conceptuel dans un univers chaotique (donc réaliste) que l'indifférenciation continuellement menace. Pinocchio, en tant que creuset de la contradiction, agencement entre l'âme et le bois, entre les règnes, permet de penser et d'approfondir, comme a contrario, la question de la spécificité humaine. À ce titre, il peut être assimilé au chaînon manquant qui nourrit depuis plus d'un siècle les phantasmes de la raison savante. Considéré comme proto-humain et « antéchristique », Pinocchio-l'oeil-de-pin, Pinocchio-l'entre-deux renvoie à la « Pensée sauvage » dans le sens où il assure, de par sa constitution même, la dialectique entre la nature et la culture et qu'il intériorise le va-et-vient classificatoire propre au phénomène totémique. Pinocchio est certes une créature morale, mais il est aussi, cela crève les yeux, un vecteur de narration fondamentalement original qui contient en lui son propre double, sa propre antithèse et qui, parce que intrinsèquement « ouvert » [au sens heideggerien], renvoie autant à l'animisme, au totémisme, qu'à l'infime frontière qui bée entre l'humain et le non-humain. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Pinocchio, Anthropologie, Ethnocritique, Totémisme, Devenir-animal.
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Pourquoi les savants fous veulent-ils détruire le monde? : évolution d'une figure de l'éthique

Després, Elaine 11 1900 (has links) (PDF)
De Mary Shelley à H. G. Wells, plusieurs auteurs du XIXe siècle furent les témoins privilégiés d'importantes métamorphoses que l'Occident subit sous l'impulsion d'une science en plein développement. Les craintes suscitées par certaines avancées spectaculaires - celles de Lyell en géologie ou de Darwin en biologie, par exemple - combinées à l'entêtement des positivistes à vouloir faire de la science la solution à tous les maux se cristallisèrent autour d'une figure littéraire : le savant fou. Au cœur de l'imaginaire scientifique, elle se construisit comme une « constellation de signes », qui s'organisèrent graduellement, au fil des textes : des fragments mythiques (Prométhée, Faust, le Minotaure), des intertextes (Gulliver's Travels, les alchimistes), des lieux (île, laboratoire, ville), des expériences (création de vies artificielles, de substances chimiques, transformations), des personnages (créatures hybrides, savant-témoin), etc. La convergence de ces signes permit ainsi à la fiction d'aborder la question cruciale de l'éthique de la science. Depuis Frankenstein; or, The Modern Prometheus (1818) de Mary Shelley, jusqu'à The Island of Dr Moreau (1896) de H. G. Wells, en passant par The Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde (1886) de Robert Louis Stevenson, le savant fou incarnait certaines peurs collectives vis-à-vis de la place que la science occupait désormais dans la société et dans la vie quotidienne, le pouvoir qu'elle conférait à des individus dont l'isolement et les pulsions épistémiques ne pouvaient que les rendre inquiétants. Encore bien présent dans la littérature de la première moitié du XXe siècle, s'inscrivant dans une certaine continuité, c'est à partir de 1945 que le savant fou subit d'importantes transformations. Celles-ci sont tributaires d'un changement radical dans l'imaginaire social autour de l'éthique du scientifique, qui n'est plus perçue de la même façon après les expériences des médecins nazis et la construction de la bombe nucléaire par des physiciens pacifistes. Désormais, les savants ne travaillent plus dans l'isolement, hors d'une communauté qui les aurait rejetés, mais participent plutôt à une institution scientifique qui s'organise en larges communautés déresponsabilisantes et idéologiques. Dans cette thèse sont donc mises en évidence les constances et variations de cette figure par l'analyse de romans publiés depuis 1948 grâce aux approches textuelles proposées par la sociocritique et l'épistémocritique. Ces romans – américains, anglais, français ou canadiens – ont la caractéristique commune de mettre en scène un personnage de savant fou central, mais surtout une réflexion éthique sur sa pratique. Ainsi, Boris Vian, dans Et on tuera tous les affreux (1948), crée un savant fou eugéniste et esthète, Markus Schutz, qui sévit sur les côtes californiennes et révèle, par le fait même, que cette pseudoscience idéologique a connu des heures de gloire bien au-delà des limites du IIIe Reich. Toutefois, ce dernier n'est évidemment pas en reste. En témoignent les nombreux romans qui fictionnalisent le personnage historique de Josef Mengele, le chirurgien tortionnaire d'Auschwitz : notamment, The Boys From Brazil (1976) d'Ira Levin, The Climate of Hell (1978) d'Herbert Lieberman et Pain Killers (2009) de Jerry Stahl, trois romans policiers américains qui se proposent d'imaginer le sort du célèbre médecin nazi après la guerre. Mais le séisme qui ébranle l'éthique scientifique en 1945 ne se limite pas à la science nazie, puisque, du côté des alliés, c'est à la première bombe nucléaire que les savants travaillent alors. Dans Cat's Cradle (1963), Kurt Vonnegut, à travers son personnage de Felix Hoenikker, un collaborateur au projet Manhattan et l'inventeur de la glace-neuf, s'interroge sur les dangers de l'innocence lorsqu'elle devient de l'inconscience et conduit à une réaction en chaîne apocalyptique. Puis, quelque vingt ans plus tard, l'imaginaire de la fin continue à alimenter les fictions de savants fous. Brian Aldiss, dans son roman transfictionnel Moreau's Other Island (1980), met en scène Mortimer Dart, un thalidomien qui s'inspire des animaux humanisés de Moreau pour fabriquer des posthumains appelés à remplacer l'homme en cas de guerre nucléaire. Finalement, Margaret Atwood inscrit également son roman Oryx and Crake (2003) dans un régime apocalyptique et posthumain, mais la guerre froide et ses menaces nucléaires ont cédé la place aux sectes écologistes radicales et néomalthusianistes, aux virus et aux OGM. Son personnage de Crake et l'institution scientifique dominée par des impératifs économiques dans laquelle il évolue reflètent à merveille les préoccupations contemporaines à l'égard d'une science dont les développements spectaculaires n'ont d'égal que les inquiétudes qu'elle suscite. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Savant fou, Figure littéraire, Imaginaire scientifique, Éthique des sciences, Littérature, Sociocritique, Épistémocritique.
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Léone Vigneault ou la construction d'un personnage téléromanesque /

Cotte, Suzanne. January 1997 (has links)
Thèse (M.A.)--Université Laval, 1997. / Bibliogr.: f. 89-94. Publié aussi en version électronique.

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